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FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien - T3 : L'Ensorceleuse

FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien - T3 : L'Ensorceleuse

• TITRE V.O. : Spellslinger, book 3 : Charmcaster.
• AUTEUR : Sébastien de Castell.
• ANNÉE : 2018 (CANADA, USA) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, aventure, action, mystère, humour, cruauté, ignorance, légendes, mensonges, hypocrisie, secret, pouvoir, politique, puissance, sorts, malédiction, peste, mépris, souffrance, guerre, féminisme, courage, intelligence, amitié, alliance, famille, fraternité, adolescence, maturité, grandir, s'endurcir, noirceur, magie noire, amour, créatures fantastiques, dignité, conscience, humanité, habileté, devenir soi-même, combat, espoir, générosité, bienveillance, érudition, pacifisme, savoir, connaissance, philosophie, destinée, volonté, détermination, révélation, affrontement, enseignement, cheminement...
• PAGES : 478.

Ma chronique du tome 1 : ici.
Ma chronique du tome 2 : ici.
Ma chronique du tome 4 : ici.
Ma chronique du tome 5 : ici.

En Gitabrie, l'invention d'un petit oiseau mécanique a attiré les espions de tous les territoires. Chacun est prêt à tuer pour mettre la main sur ce prodige animé par une magie puissante et dangereuse. Et c'est justement là que se dirigent Kelen, Rakis et Furia, les vagabonds les plus recherchés du continent.

Un monde au bord du chaos, des retrouvailles familiales inattendues et des bagarres féroces. Une grande fresque originale, riche et pleine d'humour.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un livre que j'ai tout simplement dévoré en un rien de temps, comme ses deux prédécesseurs, tant je n'ai pas vu les pages défiler. De toute façon, avec L'Anti-Magicien, c'est la frénésie de lecture garantie. Vous l'aurez compris, je vais vous parler du tome trois de cette saga enchanteresse qui compte désormais indéniablement parmi mes préférées et qui se nomme à juste titre L'Ensorceleuse. Mais avant cela, je tenais juste à remercier chaleureusement les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi qui m'a tout bonnement conquise et à souligner qu'une fois n'est pas coutume, les illustrateurs ont été au rendez-vous pour la couverture française. Regardez-moi donc un peu cette beauté ! Et encore, les lumières de l'écran d'ordinateur ne font pas du tout justice à l'éclat éblouissant des couleurs utilisées pour les couvertures de chaque ouvrage de cette série absolument fabuleuse. Si vous aviez l'objet-livre en main, vous pourriez constater de vos propres yeux à quel point ses finitions sont superbes et l'ensemble de l'illustration, représentant une carte de jeu époustouflante (ceux qui ont déjà commencé à se plonger dans la saga comprendront pourquoi), digne d'un travail d'orfèvre. Non, non, ce n'est absolument pas une incitation à l'achat (je suis une bien piètre menteuse) ! Quoiqu'il en soit, je souhaitais juste dire un grand BRAVO à Noémie Chevallier pour l'élaboration de cette splendide nouvelle carte de discordance, largement à la hauteur des deux précédentes, ainsi qu'à Matthieu Roussel pour cet oiseau mécanique plus vrai que nature et tout bonnement épatant. On ne félicite jamais assez les illustrateurs de romans pour la tâche si ardue qu'ils ont de faire prendre vie à tout un univers sous nos yeux ébahis et constellés d'étoiles. D'autant plus que chaque couverture d'un opus de L'Anti-Magicien concentre littéralement tout ce qui fait le livre et on ne le comprend véritablement qu'à la toute fin, qu'une fois que l'on a découvert l'intégralité l'histoire et ses tenants et aboutissants. Je trouve cela tout simplement prodigieux. Une pure idée de génie, en somme. Je vous conseille de vous habituer rapidement à ce florilège d'éloges car ce n'est là que le début !

En effet, la saga de L'Anti-Magicien a ce don de véritablement se bonifier au fil des tomes. Plus on avance, mieux c'est et l'on ne cesse jamais d'être agréablement surpris car l'auteur ne laisse passer aucune faille entre les mailles de sa plume acérée. Cette constance dans l'excellence fait de cette saga littéraire un véritable plaisir à savourer sans modération aucune. Et ce que j'apprécie d'autant plus, c'est le fait que Sébastien de Castell continue de nous faire voyager dans l'univers si vaste et si riche qu'il a su créer grâce à son exceptionnelle imagination qui ne semble pas avoir de fin. Chaque tome se consacre ainsi à la découverte en profondeur d'une à deux contrées de ce monde incroyablement diversifié et haut en couleurs. Cette fois-ci, c'est la Gitabrie qui est à l'honneur et ce ne fut pas pour me déplaire : les Gitabriens sont en effet une communauté qui estime grandement la créativité au service du beau et du bien. Ce sont des esprits extraordinairement agiles pour tout ce qui est de donner naissance aux inventions les plus extravagantes, merveilleuses et ahurissantes, qui marquent la rétine mais aussi le c½ur à tout jamais. J'aime cette manière de penser en regardant vers l'avant la tête haute, en ayant une foi inébranlable en l'avenir et le désir ardent de rendre service à son prochain grâce à la fructification et l'amélioration de ses talents. Ne sachant jamais quoi faire de mes dix doigts, je n'ai pu que rester admirative face à l'½uvre monumentale d'un peuple qui sait non seulement réparer les mécanismes dysfonctionnels, les rouages brisés, mais aussi en faire naître de nouveaux, plus opérationnels et délicats encore. Certes, je me suis beaucoup plus retrouvée dans la philosophie des Sept Sables, région centrale du tome précédent, qui prône la recherche éternelle de la connaissance au service de l'Humanité et de la cohabitation entre tous les hommes, l'éradication de l'ignorance pour un monde en paix et égalitaire, saint de corps et d'esprit, mais c'est bien de la Gitabrie dont je garderai les souvenirs les plus vivaces. A l'heure où j'écris ces mots, mon c½ur saigne encore des événements tragiques qui s'y sont déroulés mais passons... Ce que je souhaitais surtout mettre en avant et que j'évoquais en début de paragraphe, c'est le fait indéniable que Sébastien de Castell prend la peine de nous faire explorer chaque petit recoin de son monde en long, en large et en travers, de creuser l'histoire de chaque tome et l'identité, les coutumes et les idéaux de chaque peuple, de donner l'importance qu'elle mérite à cette caractéristique cosmopolite de notre propre Terre qui la rend si belle et si riche, si émouvante et si unique et ça, c'est particulièrement appréciable.

Depuis le premier tome, mais je m'en suis pleinement rendue compte au cours de ma lecture de L'Ensorceleuse, l'auteur nous fait passer un magnifique et percutant message de non-jugement et d'ouverture d'esprit vis-à-vis des personnes et des cultures du monde entier. Le parallèle qui peut être dressé entre le monde de Kelen et celui dans lequel, nous lecteurs, vivons est en effet saisissant et nous permet de comprendre, si ce n'était pas déjà le cas, que chaque pays, chaque population, chaque mode de vie et chaque croyance a une beauté et une valeur singulière à ne certainement pas négliger, mais au contraire à embrasser et à célébrer. Pourtant, il semblerait qu'autant dans L'Anti-Magicien qu'au sein de notre monde actuel, nous soyons incapable d'éviter une guerre dès qu'elle se présente à cause de nos différents mais aussi de notre différence. Sébastien de Castell appuie là où ça fait mal et nous pose l'épineuse et douloureuse question du POURQUOI cela. Il nous invite à réfléchir sur notre incapacité flagrante à partager et à se montrer humble, compréhensif et respectueux envers autrui. L'univers qu'il a construit au fil d'heures et d'heures d'encre se posant sur le papier est d'autant plus crédible et réaliste car il est foncièrement complexe et imparfait, à l'image du nôtre dont il tire son inspiration. Cette habilité de la nature humaine d'extraire le meilleur comme le pire de chaque situation et de chaque être n'a jamais cessé de me faire trembler de tous mes membres et ce rappel brutal mais nécessaire de la cruauté de notre monde m'a été autant bénéfique qu'éprouvant. Trouverons-nous un jour un terrain d'entente où tous les êtres humains pourront s'accorder à l'unisson ? Franchement, je l'ignore, mais Sébastien de Castell a su me donner une immense dose de courage supplémentaire pour affronter ce de quoi demain sera fait.

Au niveau de la structure même du récit, je suis de nouveau extrêmement satisfaite car ce dernier a également été découpé en fonction des principes argosi qui sont désormais si chers à mon c½ur et cette fois-ci, on prend plus particulièrement conscience de la volonté de fer de ces individus qui se battent pour l'espoir d'un monde meilleur (je pense que Furia est la championne dans cette catégorie) grâce aux explications données au début de chaque partie sur les différentes voies qu'ils choisissent emprunter en fonction de ce que leur dicte leur conscience. Cela apporte une fois de plus un éclairage bienvenu sur les événements du récit et ça nous permet de comprendre beaucoup de choses, notamment au niveau des réactions des divers personnages. Mais ce qui m'a fait spécialement plaisir, c'est de constater que Kelen a enfin commencé à véritablement arpenter le chemin qui est le sien, même si cela a eu également pour conséquence de me briser le c½ur (je suis une fille compliquée, que voulez-vous - mais si vous lisez ce livre, vous comprendrez mon actuel état émotionnel instable), et à faire un peu plus confiance à son propre raisonnement, même si la route sera encore longue avant que notre jeune ami qui devient grand s'accepte tel qu'il est. Une chose est sûre, je serai présente jusqu'au bout pour le soutenir dans sa démarche qui est celle de trouver sa véritable identité (est-ce que l'on y parvient vraiment un jour, au fond ?) et pour me retrouver bouche bée face à sa démentielle intelligence qui ne cessera jamais de me prendre de court.

Pour ce qui est des protagonistes, j'avoue que j'avais une petite idée de qui pouvait bien être la fameuse ensorceleuse à laquelle le titre fait référence, ce qui ne m'a pas empêcher in fine de rester coi lors de la révélation de son identité. Il faut dire que les personnages de Sébastien de Castell ont le don de faire des entrées remarquées. Passer par la petite porte, ça, ils ne connaissent pas, et ce pour mon plus grand bonheur car ainsi, ils parviennent toujours à me surprendre. Concernant notre mystérieuse ensorceleuse, j'aimerais, et je vais éviter, de vous dévoiler de qui il s'agit afin que le suspens reste entier pour vous. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je suis infiniment reconnaissante à l'auteur d'avoir fait connaître à ce personnage une évolution aussi spectaculaire car ce dernier méritait amplement de s'affranchir de ses chaînes et d'enfin goûter à la liberté dont il rêvait depuis toujours. Honnêtement, je dis merci à Sébastien de Castell pour ce cadeau presque miraculeux qui redonne énormément d'espoir. Au niveau de mon trio adoré, je ne cesserai probablement jamais de répéter à cors et à cris à quel point je les aime d'amour mais je me permets juste de souligner que Kelen et Furia ont franchi un palier déterminant dans leur relation. Cela peut sembler imperceptible à première vue ; néanmoins, l'auteur nous offre à vivre des scènes fugaces mais mémorables et bouleversantes où ces deux-là, le mentor et son teysan (« élève » en argosi), font preuve d'une telle sollicitude et tendresse l'un envers l'autre que j'avais sérieusement envie d'en pleurer d'émotion. A tout du moins, ces merveilleux instants m'ont fait poussé des petits couinements de joie qui auraient certainement inquiété toute personne autour de moi dans ces moments-là. Mais que voulez-vous, j'ai été incapable de réprimer mes sentiments au cours de cette lecture ; que ce soit de l'amour, de la tristesse, de la rage aussi, il fallait que cela sorte. L'Anti-Magicien est une saga qui nous fait vivre intensément les choses. Il est tout bonnement impossible de rester insensible à ce qu'il s'y passe et cela vaut également pour chaque personnage que l'on croise au cours de cette folle aventure. Principaux comme secondaires, voire même tout ce qu'il y a de plus passagers, ils ont tous leur rôle à jouer (comme disait Shakespeare, le monde est un théâtre) et ils sont tous représentatifs des mille et une nuances de notre humanité (voir paragraphe trois de cette chronique), ce qui fait que même les personnages les plus détestables ont une façon d'agir qui nous semble cohérente car on finit par comprendre ce qui les anime, comment ils en sont arrivés là. C'est comme si l'on se regardait dans un miroir et ça en devient purement et simplement troublant. Là réside la magie de la plume de Sébastien de Castell selon moi.

Pour conclure, je pense vous avoir fait comprendre que j'ai été véritablement séduite par ce troisième tome qui est clairement à la hauteur des précédents. Je dirais qu'il s'agit certainement là de l'opus le plus sombre de la saga jusqu'à présent. Certes, l'humour mordant si caractéristique de la redoutable plume de Sébastien de Castell est toujours omniprésent, et c'est encore une fois un pur régal, mais j'ai eu la sensation que l'auteur avait gagné en maturité avec ce récit-là et que cela se reflétait dans chacun de ses aspects. Nous en sommes désormais à la moitié de la saga (disgrâce infâme, pourquoi cela passe-t-il donc si vite ?) et l'auteur est en train d'aborder un tournant décisif de son histoire, c'est aussi clair que de l'eau de roche. Va-t-on en ressortir indemnes ? Une chose est sûre, j'ai vécu L'ensorceleuse comme un véritable déchirement et le fait de devoir attendre jusque septembre pour avoir le quatrième tome entre mes mains prolonge d'autant plus la souffrance qui m'a été infligée avec cette lecture-ci... COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, service de presse, Gallimard Jeunesse, L'Anti-Magicien, Tome 3 ♥, Sébastien de Castell, Littérature canadienne, 2018, 2019, Fantasy, Magie, aventure, action, mystère, humour, cruauté, ignorance, légendes, mensonges, hypocrisie, secret, pouvoir, politique, puissance, sorts, malédiction, peste, mépris, souffrance, guerre, féminisme, courage, intelligence, amitié, alliance, famille, fraternité, adolescence, maturité, grandir, s'endurcir, noirceur, magie noire, amour, créatures fantastiques, dignité, conscience, humanité, habileté, devenir soi-même, combat, espoir, générosité, bienveillance, érudition, pacifisme, savoir, connaissance, philosophie, destinée, volonté, détermination, révélation, affrontement, enseignement, cheminement, Coup de foudre ♥
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#Posté le vendredi 28 juin 2019 15:58

Modifié le mardi 01 septembre 2020 05:04

FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien - T2 : L'Ombre au noir

FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien - T2 : L'Ombre au noir

• TITRE V.O. : Spellslinger, book 2 : Shadowblack.
• AUTEUR : Sébastien de Castell.
• ANNÉE : 2017 (CANADA, USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, aventure, action, mystère, humour, cruauté, ignorance, légendes, mensonges, hypocrisie, secret, pouvoir, politique, puissance, sorts, malédiction, peste, mépris, souffrance, guerre, féminisme, courage, intelligence, amitié, alliance, famille, fraternité, adolescence, maturité, grandir, s'endurcir, noirceur, magie noire, amour, créatures fantastiques, dignité, conscience, humanité, habileté, devenir soi-même, combat, espoir, générosité, bienveillance, érudition, pacifisme, savoir, connaissance, philosophie, destinée, volonté, détermination, révélation, affrontement, enseignement...
• PAGES : 400.

Ma chronique du tome 1 : ici.
Ma chronique du tome 3 : ici.
Ma chronique du tome 4 : ici.
Ma chronique du tome 5 : ici.

Kelen l'Anti-Magicien se fait de nouveaux ennemis où qu'il passe. Toujours accompagné de ses deux acolytes incontrôlables, Furia et Rakis, il parcourt les terres de la Frontière à la recherche d'un remède contre le mal qui le ronge : l'ombre au noir.

Quête de vérité, scènes d'action musclées et malédiction mortelle : la suite des aventures d'un jeune mage sans pouvoir, dans une grande fresque originale et puissante.

L'AUTEUR : Après avoir décroché un diplôme en archéologie, Sébastien de Castell s'est rendu compte lors de sa première fouille qu'il détestait creuser le sable. Depuis, il se consacre à sa nouvelle carrière de musicien, de médiateur, de chorégraphe de combat, de professeur, de chef de projet et d'écrivain. Il est également l'auteur d'une série de livres de fantasy, Les Manteaux de la gloire (éditions Bragelonne), qui a été saluée par la critique avec des nominations pour les prix Goodreads Choice 2014 et Gemmell Morningstar, pour le meilleur premier roman, ainsi que pour le prix du meilleur roman étranger aux Imaginales en France. L'Anti-Magicien est le premier d'une série de six romans pour adolescents. A l'image de son héros, Kelen, Sébastien de Castell est persuadé que chaque être humain est la combinaison de tous les choix qu'il fait, bien loin du mythe de l'Élu habituellement présenté dans les romans de fantasy. Il vit à Vancouver, au Canada.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'une suite de saga que j'étais juste impatience de continuer au vu du phénoménal coup de foudre que j'avais eu pour le tome un. J'avais en effet tout simplement dévoré le premier livre de L'Anti-Magicien et il me tardait de retrouver mon trio adoré avec ce nouveau titre, L'Ombre au noir. Je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse pour ce superbe envoi et je tenais à souligner une fois de plus le magnifique travail éditorial réalisé avec cette série livresque. Les couvertures françaises sont extrêmement soignées et donne aux ouvrages une réelle identité. Chaque sigle et chaque petit élément a son sens et même une véritable importance. Il s'agit là d'un écrin élaboré avec beaucoup de passion et d'application pour un contenu tout aussi développé et captivant.

Au niveau de l'intrigue, là où le tome un se centrait essentiellement sur la civilisation Jan'Tep et sur le rapport tout ce qu'il y a de plus toxique que ce peuple a avec la magie, l'auteur a décidé d'axer celui-ci sur la philosophie (Furia n'approuverait probablement pas l'utilisation de ce mot, mais qu'importe) de vie des Argosi, qui est pour ainsi dire radicalement différente des principes des mages, à des années lumière de la violence et de l'utilisation régulière de systèmes d'oppression propres à ceux-ci. L'enseignement argosi est résolument complexe ; cependant, il n'en reste pas moins extrêmement inspirant et bénéfique : en effet, être argosi est avant toute chose un choix pleinement conscient pour qui empreinte cette voie ardue mais salvatrice. Au fil de l'histoire, Sébastien de Castell nous révèle qu'il s'agit d'un véritable cheminement tourné tout particulièrement vers les autres, l'amour et le respect d'autrui, mais aussi vers la notion fondamentale de libre-arbitre. Les personnes appartenant au peuple des Argosi défendent des valeurs cruciales qui me parlent énormément comme l'authentique courage, l'abnégation qui s'accompagne de la bonté, la justice et la bienveillance. Une telle force de caractère et de telles actions empreintes d'humanité impliquent une remise en question incessante de soi-même et une certaine preuve de lucidité. J'ai adoré le fait que l'auteur construise justement tout son schéma narratif autour de l'instruction argosi, découpant ainsi son roman en diverses parties qui font directement référence aux différentes règles et mantras de ces individus si singuliers et exceptionnels que sont les Argosi à mon sens. Cela donne ainsi un certain poids et éclairage à tout ce qui se déroule dans l'histoire, avec un réel fil conducteur et une évolution constante que l'on vit intensément et tout autant Kelen, le héros diablement tourmenté de cette drôle d'aventure.

Pour ce qui est des personnages, Furia est résolument ma protagoniste favorite pour le moment. Il me reste encore quatre tomes à découvrir et cela est donc susceptible de changer mais sincèrement, je vois mal comment car Furia a tout pour me plaire et pour rester ma petite chouchoute. C'est simple : elle est badass, elle est la reine de la répartie et elle n'abandonne jamais quelqu'un dans le besoin. Elle assume chacune de ses décisions et fait montre d'un aplomb, d'un culot et d'une bravoure sans failles, tout en gardant une certaine maîtrise de soi et en connaissant ses faiblesses. En résumé, elle est mon héroïne et elle est tout bonnement bluffante. Mais en réalité, j'aime du fond du c½ur chacun des trois membres de ce trio épique et déluré. Ils ont tous une fonction bien précise au sein de leur équipe du tonnerre qui fait qu'ils vont parfaitement ensemble. Vous l'aurez compris, Furia est la meneuse de choc sans qui les deux autres seraient certainement morts dans d'atroces souffrances depuis belle lurette (la femme a un cerveau bien plus opérationnel que celui de l'homme, je ne vous apprends rien), Rakis constitue le comic relief in-dis-pen-sable de ce récit pétri de tensions et mené tambour battant par l'épée de Damoclès qui plane au-dessus de la tête de notre pauvre Kelen depuis le début. Quant à ce dernier, il est sans aucun doute le personnage auquel je m'identifie le plus, malgré toute l'affection et le respect que je porte à ma Furia chérie. Justement, j'aspire à devenir quelqu'un comme elle, à faire preuve à l'avenir de plus d'audace et de panache, à foncer tête baissée dès qu'il s'agit de porter secours à une tierce personne, tout en ayant un plan de rechange dans la caboche pour m'extirper des pires situations, mais force est de constater que je ne suis qu'une simple mortelle. Kelen est le personnage qui me, qui nous ressemble le plus : l'anti-héros dans toute sa splendeur ou plutôt celui qui se persuade à longueur de journée de l'être. Cette thématique de l'être humain foncièrement imparfait est par ailleurs très habilement et intelligemment abordée par l'auteur, qui la recoupe avec les fondements humanistes des Argosi. En effet, Kelen cherche à accomplir un travail sur lui-même, à trouver qui il est vraiment et à l'embrasser totalement, à la façon d'un Argosi. Cela demande des efforts colossaux et, si notre jeune frondeur de sort s'est révélé être d'un courage et d'une détermination hors-normes à la fin du tome un, il nous démontre ici qu'il n'est pas simple de changer, de prendre des risques pour suivre sa véritable route, qu'il est normal d'avoir peur de la mort et de l'isolement, du rejet, que l'on a le droit de craquer et de se montrer pitoyablement lâche de temps à autre, que l'envie de retourner vers ce que l'on a toujours connu, vers ce qui nous est familier mais néfaste est parfois la plus forte et que cela se comprend. Je remercie sincèrement Sébastien de Castell d'avoir traité l'évolution de son personnage central de façon aussi réaliste et palpable, de manière à ce que cela puisse faire écho en nous et nous faire ouvrir les yeux sur la possibilité d'agir et de renaître que nous avons, nous aussi. Pas besoin de magie pour faire la différence, il suffit... d'avoir un chacureuil, ou le meilleur partenaire du monde qui soit. Plus sérieusement, il suffit d'avoir du cran et de s'avoir s'écouter en toute circonstance. Et d'avoir aussi à nos côtés des personnes uniques et surprenantes, telles que Seneira par exemple. Une fois de plus, Sébastien de Castell m'a prouvé que les personnages féminins ne comptent pas pour des prunes à ses yeux. Tour à tour mordantes, épatantes, froides, ambitieuses, dangereuses, douces, félines ou bien encore abracadabrantes, chacune d'entre elles a sa personnalité et ses motivations qui lui sont propres et, qu'on approuve ou pas leurs objectifs, impossible de rester de marbre face à des filles aussi imposantes. Seneira m'a d'emblée paru bien plus sympathique que la redoutable Shalla ou que l'énigmatique et séduisante Nephenia. Certes, son côté taciturne et agressif m'a un tant soit peu rebutée au début mais, sous cette carapace fendillée, se cache un petit bout de femme brillant et d'une loyauté bouleversante et désarmante envers quiconque lui vient en aide et vaut la peine d'entrer dans son c½ur. A ce niveau-là, personne ne peut battre Furia, qui occupe clairement la place d'honneur dans le mien, mais on peut dire que Seneira n'est pas passée par la petite porte. Sébastien de Castell a le don pour créer des personnages plus vrais que nature, au point qu'on croirait pouvoir véritablement les entendre et les toucher. Surtout, on partage chacune de leurs émotions et l'expérience de lecture n'en devient que plus mémorable et instructive. Pour finir avec les personnages, le communiqué de presse que j'ai reçu compare notre trio reconnaissable entre mille aux Gardiens de la Galaxie, ce que je trouve extrêmement flatteur et pertinent. En effet, on peut dire que nos trois écorchés par la vie sont tout à fait semblables aux fameux baroudeurs intergalactiques : ils ne cessent de s'envoyer des piques désagréables, parfois même vénéneuses, mais c'est là leur façon de se dire qu'ils s'aiment et qu'ils sont une véritable famille. Leurs manières de rustres ne les rendent que plus touchants, attachants et absolument inoubliables. Et m'est avis que mon cher Peter Quill ne pourrait qu'approuver le don saisissant que possède Furia pour la danse.

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous plonger pieds et poings liés dans la lecture de cette fabuleuse et palpitante saga. L'écriture de l'auteur est toujours aussi travaillée et son idéologie aussi creusée que fascinante. Sa vision du monde est selon moi tout ce qu'il y a de plus enrichissante et nous apprend beaucoup plus de choses sur nous-même que l'on ne pourrait le penser de prime abord. Qui plus est, Sébastien de Castell sait habilement mêler fantastique, action, humour à vous en décrocher la mâchoire et mal à l'estomac, rebondissements et explosions à gogo (mais qui servent à faire véritablement progresser l'histoire), amitié, politique, philosophie de vie, et il parvient même à saupoudrer tout cela d'un soupçon de romance et de sentiment qui n'en rend cette aventure autant humaine que tout bonnement extraordinaire que plus délicieuse et unique en son genre. Pour ma part, il me reste encore tant d'horizons de cet univers à la fois merveilleux (dans le sens premier du terme) et tout ce qu'il y a de plus réaliste à découvrir et je ne suis pas prête de m'arrêter en si bon chemin ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥

« La voie des Argosi est la voie de l'eau.

L'eau ne cherche jamais à bloquer la route d'autrui, en revanche, elle ne tolère aucun obstacle en travers de la sienne. Elle se meut librement, se glisse le long de ceux qui voudraient la capturer, et ne prend jamais rien aux autres. Oublier cela, c'est s'écarter du droit chemin car, malgré les rumeurs qui courent parfois, un Argosi ne vole jamais, jamais rien. »
Tags : Fiche Lecture, L'Anti-Magicien, Tome 2 ♥, L'ombre au noir, Editions Gallimard Jeunesse, Littérature canadienne, Fantasy, Magie, aventure, action, mystère, humour, cruauté, ignorance, légendes, mensonges, hypocrisie, secret, pouvoir, politique, puissance, sorts, malédiction, peste, mépris, souffrance, guerre, féminisme, courage, intelligence, amitié, alliance, famille, fraternité, adolescence, maturité, grandir, s'endurcir, noirceur, magie noire, amour, créatures fantastiques, dignité, conscience, humanité, habileté, devenir soi-même, combat, espoir, générosité, bienveillance, érudition, pacifisme, savoir, connaissance, philosophie, destinée, volonté, détermination, révélation, affrontement, enseignement, 2017, 2018, Coup de foudre ♥
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#Posté le mercredi 26 juin 2019 05:24

Modifié le mardi 01 septembre 2020 05:05

FICHE LECTURE : 68 année zéro

FICHE LECTURE : 68 année zéro

« Cela ne s'était jamais vu. L'université est un sanctuaire, un lieu de savoir, sacré comme une église. La police pas plus que l'armée n'y pénètrent. Ce jour-là, la police y est entrée avec des matraques. Le 3 mai restera marqué d'une pierre blanche : le jour où la Sorbonne a été évacuée par les CRS, le parcours de la révolte a été écrit en lettres de feu au fronton de notre histoire. »

• AUTRICE : Paule du Bouchet.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Récit autobiographique.
• THÈMES : Mai 68, histoire, révolte, rébellion, jeunesse, solidarité, injustice, révolution, vent de liberté, expériences, sentiments, partage, introspection, lutte, droits, émancipation, changement, politique, années soixante, crise sociale, étudiants, savoir, combat, prolétariat, ouvriers, corps enseignant, souvenirs, chamboulement, mémorable, actualité, monde d'hier et d'aujourd'hui, agir, espoir, ardeur, détermination, manifestations, violence, tohu-bohu, dynamisme, insoumis, fierté, adolescence, enjeux de société, monde meilleur, égalité...
• PAGES : 208.

A partir de 13 ans | 9,90¤.

IL Y A CINQUANTE ANS
MAI 68

Paule du Bouchet, l'auteure du Journal d'Adèle et de A la vie, à la mort, se souvient de son « mai 68 ». Un récit autobiographique, qui mêle l'intime aux événements et restitue délicieusement le parfum d'une époque et son cri de révolte.

En ce début de 1968, Maud, seize ans, est loin de se douter qu'une nouvelle vie va commencer pour elle. À la fin de l'année scolaire, le bac l'attend. Si tout va bien. Mais dans les rues, la soif de changement est là. La colère des étudiants explose. Alors que le Quartier latin est à feu et à sang, que les barricades se montent sous les fenêtres, la jeune fille écoute les Beatles, voudrait se coiffer comme la chanteuse Sylvie Vartan, fantasme sur la photo d'un certain Dany le Rouge et rêve de descendre dans la rue...

L'AUTRICE : Passionnée de musique, Paule du Bouchet a enseigné la philosophie puis s'est orientée vers l'édition jeunesse et l'écriture. Responsable du département Musique de Gallimard Jeunesse et de la collection de livres lus « Écoutez-lire », elle a signé de nombreux romans (souvent recommandés par l'Éducation nationale), des documentaires et des albums pour les enfants, vendus à plus de 500 000 exemplaires chez Gallimard Jeunesse (source Sodis).

L'art est pour tous et par tous.

ஜ MON AVIS :

« Je me suis mise à lire Nietzsche. Me l'avait-on fourré entre les mains ? Quelque ami qui me voulait du bien parmi ceux qui fréquentèrent la rue Malebranche en cette folle, merveilleuse époque de mai ? Sans doute. Peut-être aussi à cause d'une phrase de Nietzsche recopiée à l'époque par une main inconnue sur un mur de Paris et qui m'avait bouleversée : "Il faut encore porter en soi un chaos pour mettre au monde une étoile dansante." Mai 68 est associé à des phrases immortelles. De celles qui marquent à tout jamais, surgissant de loin en loin dans notre souvenir pour dire que la vie, toute changeante soit-elle, est d'abord éternelle et que les mots des poètes sont là pour pouvoir le rappeler. »

♥

Bonjour mes petits amis et bienvenue pour cette nouvelle chronique ! Tout d'abord, je tiens à sincèrement remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi et par la même occasion pour leur soutien. Après tout, ce sont eux qui ont accepté de m'envoyer mes tout premiers SPs il y a quatre ans, à l'époque de mon ancien blog x-Miss-Beatles-Disney-x (paix à son âme...) et, venant de la maison d'édition qui m'a fait pleinement prendre conscience de mon amour pour la lecture quand j'étais enfant et qui n'a cessé de m'accompagner depuis, cette marque de confiance me touche énormément. Voilà, c'était la petite séquence émotion de l'introduction. Maintenant, place au livre !

Vous l'aurez compris, ce livre traite de l'année 68, qui se fait déjà cinquantenaire (on ne rajeunit pas, ma petite dame !). Cinquante ans après, c'est la plume pleine de sensibilité de la remarquable Paule du Bouchet qui nous livre ce témoignage bien vivant d'un passé loin d'être enterré. En effet, cette révolution assourdissante continue à nous faire vibrer et réfléchir, notamment car nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir vers un monde meilleur, plus juste et moins matérialiste et abrutissant, qui laisserait la libre place à nos sentiments et à notre ingéniosité en somme... Ce rêve des étudiants et autres manifestants de mai 68, presque idéaliste, est encore bien vivant cependant, et je remercie par ailleurs Paule du Bouchet pour la piqûre de rappel qu'elle nous offre avec ce roman : il ne faut jamais cesser de croire en ses idéaux, de se battre pour eux et de laisser notre imagination parler et refaire le monde à sa guise. La voie de notre c½ur est impénétrable et nous procure des ailes extraordinaires pour aller toujours plus haut et plus loin dans nos espoirs.

Sous les pavés, la plage.

Celles que Paule du Bouchet m'a confectionnées m'ont fait carrément voyager dans le temps, tout droit jusqu'aux années 60. Cette époque m'a toujours fascinée de par son ébullition constante et grandissante et de par sa jeunesse rutilante. Grâce à l'écriture authentique de Paule du Bouchet, j'ai eu véritablement l'impression d'y être, au beau milieu de ce tourbillon d'émotions et de cette bulle de fraîcheur. J'ai en effet vécu cette lecture comme une bouffée d'air frais libératrice. Ce qui me semblait être de prime abord un fossile du passé oppressant, étouffant, suffoquant, pétri de tensions et de colère, m'est apparu alors comme une réalité bien tangible qui nous secoue tous encore : celles de nos pensées, de notre liberté d'expression, de nos droits, de notre façon d'être. Je me suis rendue compte, tout en me sentant fort stupide face à cette constatation, que mai 68 n'était pas un événement grandiloquent figé dans le temps et l'espace, comme un souvenir couleur sépia, aussi belles les photographies d'antan puissent-elles être, mais une empreinte qu'on garde en nous et qui ne s'efface jamais. Cette marque indélébile, c'est celle de notre conscience, de la force qui nous anime tous, de notre humanité, de notre solidarité. Mai 68, au-delà d'un mois et d'une année certes symboliques, c'est ce que nous sommes, ce qui nous pousse à affronter, ou plutôt à embrasser, la lumière du soleil chaque matin afin de la rendre plus brillante encore. Parce que ça en vaut la peine, définitivement.

Il est interdit d'interdire.

Chose amusante : alors que le résumé nous présente l'héroïne de l'histoire comme étant Maud, jeune élève de terminale, je me suis dis au cours de ma lecture qu'il y avait dû avoir méprise, et que la ravissante jeune fille de cette révolte flamboyante de rêves et d'espoir répondait plutôt au doux nom de Paule. Rien ne peut l'affirmer ; néanmoins, je n'ai croisé à aucun moment le prénom "Maud", aussi joli soit-il, au cours de ma lecture. A moins que ma vue n'ait continué à diminuer, je crois que cette omission était tout à fait intentionnelle afin que la narratrice du récit devienne le Je-autrice aux yeux des lecteurs. C'est clairement Paule du Bouchet qui nous raconte son vécu, avec ses mots d'une grande tendresse, sagesse et émotion, une histoire vibrante de délicatesse, d'élégance, de naturel et d'honnêteté. Je la reconnais bien là, Paule. La fébrilité désarmante de ce joli petit brin de femme qu'est Maud/Paule se mêle à la force de caractère que cette adolescente aux yeux tournés vers l'avenir déploie au fil du récit. Sous les pavés, le printemps (slogan actuel de la marque du même nom que je me permets de reprendre ici), je confirme.

L'imagination au pouvoir.

« Je sentais qu'Avram avait raison, mais sa remarque me compliquait les choses. Tant qu'on se croyait les rois du monde, c'était assez simple. D'un coup, il fallait accepter qu'il existait des gens qui n'étaient pas d'accord avec nous sans pour autant être des salauds. »

Dans 68 année zéro, Paule du Bouchet nous offre à voir une jeunesse bourgeonnante, une jeunesse solidaire, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui ne se laisse pas figer dans l'injustice et la frustration. Il m'est apparu clairement que ce petit bourgeon de l'immense arbre-phénix de 68 qui renaît des cendres d'un passé de traumatismes et de collaboration qui ne passe pas, d'un passé obscur, honteux et qui fonctionne jusqu'alors comme une prison d'ignorance pour les parents des baby-boomers comme Maud, cette superbe fleur, ce papillon sorti tout droit de sa chrysalide, n'a jamais cessé de vivre en Paule du Bouchet, et en chacun de nous. Cette flamme inextinguible est bien là et nous embrase tout entier. Cette flamme de vouloir se battre, d'aller de l'avant, de regarder vers le haut, vers le ciel d'un bleu infini des grands rêveurs que nous sommes, d'avoir les yeux rivés sur de nouveaux horizons, un horizon commun, cette soif de savoir, de comprendre, d'en être, de prendre part à l'écriture de notre Histoire, ce besoin pressant et comme une évidence qui définit Maud, il nous caractérise tous. On peut en effet tous s'y retrouver, dans ce récit d'un autre temps, dans l'écriture de l'histoire et de l'épopée d'une autre génération. Paule du Bouchet a toujours réussi à nous conter d'extraordinaires histoires d'époques différentes qui nous en apprennent beaucoup sur notre héritage et sur ce que nous sommes, sur ce que nous valons, sur ce qu'il y a de plus beau au plus profond de nous, et sur comment le faire ressortir et briller de tout son éclat, comment le faire rayonner et inspirer les autres, le tout avec beaucoup de justesse et de pédagogie. 68 année zéro ne fait pas exception à cette règle.

Quand le temps va et vient, on ne pense à rien, malgré ses blessures...

Ne vous attendez pas à de l'action à tire-larigot avec Paule du Bouchet : mai 68 a certes été une période d'explosion, très intense (cela est un doux euphémisme), mais il y a cependant eu des moments de calme au beau milieu de cette tempête d'énergie et d'émotions qui était en train de ravager tout un monde à la façon de penser étriquée et fade. La couleur prend le pas sur la grisaille de la guerre, sur ce moment conformiste en noir et blanc. Il fallait bien des instants de grâce pour savourer ce changement immortel dont la magie était en train même d'opérer. Comme dans tous les récits grandioses d'humanité et d'intensité de cette remarquable autrice, j'ai retrouvé ces bulles de coton, telles de véritables cocons, suspendues dans le temps, inviolables, qui nous laissent le temps de prendre pleinement conscience des choses, de nous, des autres, de vivre en communion, en cette harmonie qui n'a pas d'âge, qui rassemble la jeunesse, révoltante et révoltée, décidément rebelle, qui doit encore écrire les pages de son histoire, et celle qui se fait déjà vieillissante, qui ne manque cependant pas d'audace et dont les nombreuses pages du livre ont été noircies par la mauvaise encre. Cependant, celle de Paule du Bouchet ne l'est pas, mauvaise, je peux vous l'assurer. Elle a le pouvoir d'adoucir tous les maux et de nous rassembler, de consolider tout ce qui rend l'être humain beau et honorable. Une magicienne de la réalité, en somme.

Car le temps de l'amour, c'est long et c'est court, ça dure toujours...

« J'ai demandé à Avram de quoi il allait parler avec ses étudiants à la rentrée, cela me semblait compliqué de se retrouver en cours alors que le mouvement avait échoué. Il s'est récrié :
- Mais il n'a pas échoué ! Tout commence, au contraire ! Je ne sais pas si tu te souviens d'une autre inscription qui disait : "Nous ne voulons pas d'un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s'échange contre celle de mourir d'ennui." C'est de ça que je voudrais parler avec mes étudiants. Comment rendre le présent vivant ? Parmi les réponses possibles, il y en a une que mai a définitivement posée : interroger le présent, ne jamais considérer qu'il est acquis. Partir du principe que nous avançons dans l'échange et la responsabilisation de chacun, même si c'est parfois difficile... »

Pour conclure, je ne peux que vous engager à lire ce roman. J'en ai encore les yeux qui pétillent, le c½ur frémissant et brûlant d'une joie nouvelle, d'un amour tout neuf d'adolescente qui s'échappe dans ses rêveries et dans ses actes bien concrets d'humanité, de solidarité, de rébellion en marche et assumée et du feu ardent de la vie, malgré les blessures et les incertitudes de cette jeunesse, de cette société tout entière... qui finit par se trouver, par se retrouver, par se rassembler au nom d'un même combat, d'un même idéal, sur un pied de parfaite égalité. C'est tout un pan de notre Histoire que Paule du Bouchet nous raconte, dans la rapidité éclair d'un mois qui était tant attendu et qui a tout chamboulé dans l'existence des Français, et j'ai retrouvé dans ce récit la même sensation que j'avais ressentie avec Trois filles en colère d'Isabelle Pandazopoulos (ma chronique de ce roman ici) qui traite de cette même période où souffle un vent de liberté irrésistible qui emporte tout sur son passage : celle d'ouvrir une valise venant de ces années 60 que je considère comme étant si spéciales, avec ses superbes jeunes filles pouvant enfin assumer leur féminité, une jeunesse débridée de tout carcan, des musiques assourdissant nos oreilles à coups de riffs bien sentis, de yé-yé, ou bien de voix languissantes, tout à fait douces et charmantes qui susurrent des mots merveilleux à nos oreilles, comme celles de Françoise Hardy, de Sylvie Vartan ou encore de Marianne Faithfull. Ces deux femmes, Paule et Isabelle, nous ont chacune offert en cadeau leur relique éternelle du passé, leur trésor si précieux : l'une le souvenir de cette adolescente frondeuse, la tête haute, des papillons dans le ventre et avide de découvertes et d'expériences ; l'autre, celui de sa naissance lors des années mouvementées qui ont précédé celle du nouveau départ, celui de zéro, qui s'est préparé bien en amont de l'année fatidique 68. C'est comme si mes grands-parents, mes grands-oncles et tantes, tous ces êtres qui me sont chers et qui font partie de mon ADN, me racontaient l'histoire de leur jeunesse foudroyante qui est inscrite en eux à tout jamais, en moi aussi, et en nous tous. Je ne peux que vous laisser entre les pages de cet excellent livre pour vous le rappeler. Et aussi, retenez bien ceci : soyez réalistes, demandez l'impossible. Jouissez sans entraves !

Nanette ♥

P.S. : Le livre nous offre même dans ses premières pages une carte de Paris, et plus particulièrement du Quartier Latin et de la rue Malebranche où habitent Maud et sa famille, carte vers laquelle je n'ai pas hésité à revenir régulièrement afin de visualiser à quels endroits les différents événements du roman avaient lieu. J'ai trouvé que c'était un vrai plus au récit, simple et efficace. Les cartes sont bien trop souvent négligées de nos jours, tout ça pour leur préférer cette engeance qu'est le GPS... (Non, je ne commencerai pas ma croisade contre cette voix off démoniaque aujourd'hui.) Et puis, voici de quoi véritablement suivre le chemin de Maud et des manifestants pas à pas. Alors, êtes-vous prêts vous aussi à fouler les pavés de mai 68-?

FICHE LECTURE : 68 année zéro

★★★★★
Un roman délicieux à mettre entre toutes les mains !

✓ - Un récit très instructif, extrêmement vivant et vrai !
- Une ouverture sur l'univers coloré et détonnant des années 60. Voyage dans le temps garanti !
- Un livre dans lequel l'autrice livre beaucoup d'elle-même. Il est extrêmement touchant de découvrir l'adolescente qu'elle était et qu'elle est restée au plus profond de son c½ur.


✗ - Ce fut un peu trop court à mon goût... Mais pour les jeunes lecteurs, c'est une excellente entrée en matière sur mai 68. Et le petit nombre de pages n'empêche pas le récit d'être percutant, loin de là !

« A un moment, Lucie s'est mise à pleurnicher parce qu'elle ne voyait rien et Granny a demandé à Nico de la prendre sur ses épaules. Et tout à coup on s'est rendus compte qu'au lieu de crier : "Paix au Vietnam !", la petite Lucie criait : "Paix aux vieilles dames !". Autour de nous, tout le monde se marrait. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, Gallimard Jeunesse, 68 année zéro, Paule du Bouchet, récit autobiographique, 2018, anniversaire, mai 68, Jeunesse, histoire, révolte, rébellion, jeunesse, solidarité, injustice, révolution, vent de liberté, expériences, sentiments, partage, introspection, lutte, droits, émancipation, changement, politique, années soixante, crise sociale, étudiants, savoir, combat, prolétariat, ouvriers, corps enseignant, souvenirs, chamboulement, mémorable, actualité, monde d'hier et d'aujourd'hui, agir, espoir, ardeur, détermination, manifestations, violence, tohu-bohu, dynamisme, insoumis, fierté, adolescence, enjeux de société, monde meilleur, égalité, Très belle lecture
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#Posté le lundi 15 octobre 2018 08:04

Modifié le vendredi 05 juillet 2019 04:52

FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie

FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie

En librairie depuis le 11 avril 2018.

• AUTRICE : Denise Le Dantec.
• ANNÉE : 1995 ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Biographie.
• THÈMES : Littérature anglaise du dix-neuvième siècle, récit de vie, recherches, sources, famille d'écrivains/poètes/artistes, intelligence, culture, religion anglicane, drame, traumatismes, noirceur, liberté, appel de la nature, les landes, fraternité, amour, combats sociaux, bonté, simplicité, esprit brillant, apprendre, savoir, rébellion, dévotion, devoir, conscience de la mort, deuil, inspiration, oeuvre littéraire, Les Hauts de Hurlevent, Jane Eyre, Agnès Grey, écriture...
• PAGES : 320.

20¤.

Deux siècles de mythes et de clichés.

Un roman publié en 1847. Les Hauts de Hurlevent valut sa renommée posthume à Emily Brontë. Elle n'avait pas trente ans. Elle ne semblait connaître du monde que les landes entourant le presbytère familial, ayant partagé sa vie entre les tâches domestiques et la rédaction de sagas juvéniles (les Juvenilia) avec son frère Branwell et ses s½urs Anne et Charlotte.

Ce livre unique fut longtemps le seul témoignage de son auteur, dont l'existence, croyait-on, n'avait pas connu d'événement marquant. La réussite de sa s½ur Charlotte, il est vrai, l'avait maintenue dans l'ombre.

C'était oublier qu'Emily, loin d'être qu'une enfant recluse et sauvage, était éprise de liberté. Très cultivée, parlant le français elle fut une lectrice passionnée de Walter Scott, Lord Byron et Shelley. C'est sa compréhension précoce de la cruauté du monde qui lui permit d'écrire « sans doute le plus beau roman d'amour de tous les temps » (Georges Bataille).

En évoquant les drames de sa vie et ses révoltes, son courage moral et intellectuel, mais aussi son exubérance et sa force de caractère. Denise Le Dantec ôte enfin à deux siècles de mythes et de clichés. Elle fait revivre une existence singulière, celle d'une jeune femme qui ne put jamais rompre avec son enfance et conduisit sa vie comme un destin : celui d'écrire, sans se soucier de devenir écrivain. Cette biographie est initialement parue en 1995 aux éditions de l'Archipel.

L'AUTRICE : Née à Morlaix en 1939, Denise Le Dantec est poète, peintre et auteur compositeur. Elle a étudié la philosophie et les sciences humaines à la Sorbonne et a publié une trentaine d'ouvrages. Son oeuvre est traduite dans de nombreuses langues dont l'anglais, l'allemand et le chinois.
FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie
ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, un immense merci aux éditions L'Archipel pour l'envoi de cet ouvrage. J'étais très intriguée à l'idée de lire cette biographie traitant de la vie d'une romancière que j'admire tant depuis l'âge de mes douze ans, période de mes touts premiers grands classiques, notamment ceux de la littérature anglaise du dix-neuvième siècle que je chéris de tout mon c½ur. Les Hauts de Hurlevent est peut-être le seul roman qu'elle, Emily Brontë, ait jamais écrit, mais quel monument, quel chef d'oeuvre stupéfiant et immortel, cela ne fait pas le moindre doute, c'est comme gravé dans le marbre. Quand j'ai lu ce livre, j'ai été imprégnée et transportée par cette description si réaliste et saisissante de cette nature violente et tourmentée, sur tous les plans : la Mère Nature, la nature des sentiments, la nature humaine dans ce qu'elle a de plus faible, mais aussi de plus enragée et torturée aussi. Il y a une réelle beauté qui se dégage de cette peinture qu'Emily Brontë fait de la complexité de l'humanité. Peintre virtuose, mais aussi peintre avec des mots, je pouvais grâce à elle sentir la terre des moors sous mes pieds et le vent de la lande mugissant dans mes cheveux et me transperçant toute entière. J'étais donc très excitée de découvrir le récit de la vie de cette femme à mes yeux extraordinaire et fascinante en tout point.

D'ailleurs, cette biographie m'a semblé au cours de ma lecture plus être un récit qu'un documentaire sur le sujet en question ici présent. Ce que je veux dire, c'est que Denise Le Dantec, autrice prolifique que je ne connaissais pas jusqu'alors, a su allier ses talents d'écrivain aux formes et au style très méticuleux et pointilleux de la biographie, sans pour autant en perdre l'authenticité de sa plume, ni la véracité des informations qu'elle nous fournit. Le livre sur la vie d'Emily qu'elle nous donne à lire est extrêmement détaillé, sans pour autant être rébarbatif, loin de là. Cela se boit comme du petit lait, expression qui, quand je l'emploie, n'est absolument pas péjorative à mes yeux, bien au contraire, et cela se savoure comme quand on lit une des biographies rédigées par Stefan Zweig, par exemple. C'est le meilleur comparatif que je puisse faire selon moi. J'ai beaucoup appris de cet ouvrage, et je ne peux qu'admirer l'ampleur du travail de Denise le Dantec et m'en instruire, c'est tout bonnement remarquable.

Qui plus est, la quatrième de couverture nous introduit Denise Le Dantec comme une cinquième s½ur qu'Emily Brontë se serait trouvée. Je trouve, après lecture, cette affirmation tout à fait pertinente et je ne peux qu'approuver. Au-delà du travail de recherche colossal de Denise Le Dantec, que celle-ci n'a cessé d'approfondir depuis la première édition de cette biographie en 1995, on sent au cours de notre lecture la réelle volonté de cette dernière à comprendre l'âme éprouvée par le deuil de la si jeune Emily, sa conscience accrue de la mort, la bonté et la tendresse qu'elle témoignait à l'égard des humbles ainsi que son désir totalement inexistant d'atteindre les states de la gloire et de l'amour éternels, au contraire de sa grande s½ur Charlotte.

Et, en effet, contrairement à ce que j'avais toujours cru, Emily n'avait pas que deux s½urs, les illustres Anne et Charlotte, reconnues elles aussi comme issues du génie littéraire de la famille Brontë par de nombreux biographes, historiens, critiques littéraires depuis le dix-neuvième siècle jusqu'à nos jours. Il y avait aussi Maria et Elizabeth, les deux aînées qui ont très rapidement joué le rôle de petites mères et qui sont parties bien trop tôt. Cela m'amène au fait que les parallèles que Denise Le Dantec dresse entre les expériences de vie qu'ont affronté et traversé les s½urs Brontë et leur oeuvre littéraire crèvent les yeux. Denise Le Dantec met cela bien en évidence, sans omettre le moindre détail. Les décès presque simultanés de Maria et Elizabeth constitueront le premier matériau nourricier des écrits majeurs de chacune. Par exemple, en lisant cette biographie, j'avais l'impression de me trouver dans l'enceinte sordide établissement de Brocklehurst dépeint avec une grande justesse dans Jane Eyre, ou de voir la figure de paria bouleversante et vengeresse du seul et unique Heathcliff en ce garçon de ferme taciturne, intrus au sein de sa propre famille lui aussi, qui seul aura réussi à faire faire au c½ur d'Emily un sursaut de compréhension face à cette asociabilité qui la caractérisait elle aussi si bien. Si j'avais lu également les ½uvres de la douce et chérie Anne Brontë, ce que je me suis promis de faire un jour, j'aurais pu d'autant plus percevoir la toute beauté des échos qui saisissent le c½ur du lecteur, lui font écarquiller grand les yeux à la fois de façon naturelle et magistrale. C'est là toute la puissance de cette biographie : son essence. Celle de la production littéraire d'Emily est à la fois empreinte de l'âme à la fois insoumise aux bonnes m½urs de son temps mais dévouée à sa famille, qui représente sa souffrance et son refuge ; l'âme de cette enfant sauvage des landes indomptable et qui n'est jamais véritablement devenue femme, malgré le changement du corps, les responsabilités et la vieillesse. Mais ses ½uvres sont aussi indubitablement influencées par ce monde extérieur à Haworth, le presbytère familial, et surtout par sa famille pour laquelle elle éprouvait un amour fusionnel qui en devenait presque ambigu, dans les cas de ses relations avec Anne et Branwell. Quelque soit le sentiment qui l'a ébranlée, jalousie, envie, défi, peur, chagrin, c'est bien l'oralité irlandaise de son père que l'on reconnaît dans les talents de conteuse de Nelly Dean, c'est bien ce garçon de ferme orphelin et illégitime qui a inspiré le bois dont Heathcliff est fait, et bien plus encore... Emily était à ce point liée à sa famille que, là où l'on lit son histoire, on lit aussi elle de sa famille toute entière. Et si son oeuvre est considérablement marquée par les jeux d'écriture de son enfance qu'elle réalisait avec ses frère et s½urs et par les personnalités de chacun(e), eux aussi se sont servis d'elle comme muse dans chaque chose qu'ils créaient. Ce lien familial, malgré les tentatives de rupture, n'a jamais été aussi fort que dans les chefs d'oeuvre littéraires d'Anne et Charlotte où, tout comme Emily, elles tentaient de s'extraire de l'injustice et de la façon de penser étriquée de leur temps, ou dans les portraits familiaux réalisés par le prodige Branwell et qui étayent la lecture de cet ouvrage, entre autres choses.

Pour conclure, que vous soyez fan des Brontë ou non, je ne peux que vous encourager à vous immerger dans cet ouvrage si complet et passionnant sur cette famille talentueuse dans de nombreux domaines et vraiment pas comme les autres. La poésie de l'âme intemporelle d'Emily ne pourra que vous séduire, et sa capacité de voir le véritable sens de chaque chose, de voir au-delà de ce qui est percevable si je puis dire, vous époustouflera.

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie
★★★★★
Un livre que j'ai eu du mal à lâcher, j'ai appris plein de choses !

✓ - L'écriture de l'auteure et sa démarche : en plus de restituer l'existence d'Emily Brontë le plus scrupuleusement possible, comme tout bon biographe le ferait, elle nous fait aussi ressentir les sentiments d'Emily et ses états d'âme au plus profond de notre être.
- L'enrichissement superbe que m'a procuré cette lecture. J'y ai su notamment retrouver la précieuse beauté de deux ½uvres qui me sont chères, Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent, bien sûr. Cela m'a donné encore plus envie de découvrir les autres ½uvres de Charlotte, et celles d'Anne, toutes disponibles au passage dans la collection Archipoche. Je me permets de leur faire de la publicité ;D


✗ Le côté un peu trop rigoureux propres aux biographies et à tous travaux de recherche que ce soit. Mais est-ce vraiment un mal ? D'autant plus que Denise Le Dantec a su y insuffler un vent de liberté dont Emily aurait été fière. Je me suis d'ailleurs énormément identifiée à cette femme, on est sûrement des âmes s½urs. J'aurais voulu dire à cette âme brillante et spectaculaire que je la comprends sincèrement. Mais il semblerait que Denise Le Dantec l'ait fait pour moi... (Sinon, vous avez remarqué à chaque fois, mes points négatifs ont la consistance du carton-pâte ? De vrais points positifs déguisés !)

« Il reste que l'enfance ne cesse de nous éblouir à la façon d'un âge d'or jamais révélé. Nous souhaiterions partager cette vie dont le mystère emprunte son éclat à la recherche d'un absolu qui n'en finit pas de nous entraîner. »
Citation de l'avant-propos.
Tags : Fiche lecture, service de presse, Editions l'Archipel, Emily Brontë : une vie, Denise Le Dantec, Biographie. ♥, 1995, 2018, littérature anglaise du dix-neuvième siècle, récit de vie, recherches, sources, famille d'écrivains/poètes/artistes, intelligence, culture, religion anglicane, drame, traumatismes, noirceur, liberté, appel de la nature, les landes, fraternité, amour, combats sociaux, bonté, simplicité, esprit brillant, apprendre, savoir, rébellion, dévotion, devoir, conscience de la mort, deuil, inspiration, oeuvre littéraire, Agnès Grey, Les Hauts de Hurlevent, Jane Eyre, écriture, Très bonne lecture
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Modifié le dimanche 07 octobre 2018 15:13

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