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FICHE LECTURE : Iskari - T2 : Le combat des âmes s½urs

FICHE LECTURE : Iskari - T2 : Le combat des âmes s½urs
• TITRE V.O. : Iskari, book 2: The Caged Queen.
• AUTRICE : Kristen Ciccarelli.
• ANNÉE : 2018 (ETATS-UNIS), 2020 (FRANCE).
• GENRE (S) : Ado/YA.
• THÈMES : Héroïc fantasy, créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, passé qui ne passe pas, tragédie, remords, deuil, discrimination, intrigues politiques, sacrifice, royauté, esprits, fantôme, renoncement, deuil, revanche, complots, humanité, remise en question, réflexion, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légendes, courage, loyauté, dilemme, culpabilité, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, tolérance, combats, fardeau, oppression, famille, s½urs, féminisme...
• PAGES : 432.

Ma chronique du tome 1 : ici.

Roa, héritière de la Maison des Chants et reine de Firgaard, a juré de défendre le peuple de la Terre des Brousses. Elle a levé une armée pour le jeune roi Dax en échange de son soutien. Mais son époux manque à sa parole. Roa se sent trahie et isolée alors que le lien magique qui l'unit à sa s½ur faiblit. Seul le couteau de la Tisseuse de Ciel, une légende ancienne, pourrait l'aider à sauver a la fois sa s½ur et son peuple...

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du tome deux de la saga Iskari par Kristen Ciccarelli, j'ai nommé Le combat des âmes s½urs. Je remercie du fond du c½ur les éditions Gallimard Jeunesse pour ce magnifique envoi.

Je tenais également à les remercier d'avoir pris en considération les commentaires des lecteurs concernant les couvertures de cette trilogie. En effet, je trouvais que l'illustration de couverture originelle qui avait été proposée pour le premier tome était diantrement belle mais qu'elle ne correspondait pas suffisamment au type de lectorat visé. Il semblerait que Gallimard nous (dans le sens global du terme, s'entend) ait écouté à ce niveau là ; une chose est certaine, ils ont assurément rectifié le tir et cela est toujours grandement appréciable de constater qu'une maison d'édition est à l'écoute de ses lecteurs.

Pour ce qui est du contenu de ce tome deux en soi, je ne vous cache pas que j'étais autant enthousiasmée qu'appréhensive à l'idée de découvrir de quoi il en retournait véritablement, tout simplement parce que je m'étais tant attachée aux destinées d'Asha et Torwin dans le premier tome, Asha, tueuse de dragons, que je savais pertinemment que ces deux-là allaient diablement me manquer.

In fine, j'ai certes regretté leur absence une bonne partie du récit mais pas tant que cela tout compte fait. Déjà parce que nous n'avons pas l'impression qu'ils soient tout à fait partis au cours de la lecture ; ils restent effectivement toujours dans un coin de notre pensée grâce à l'autrice qui nous les rappelle sans cesse à notre mémoire (pour mon plus grand bonheur). Mais surtout, je dirais que leur mise en retrait voulue et assumée de la part de Kristen Ciccarelli était nécessaire car elle m'a permis de redécouvrir deux protagonistes sur le compte desquels je m'étais indubitablement trompée lors de ma lecture du premier tome. Je me suis tout particulièrement méprise sur la nature profonde de Roa, qui ne m'inspirait que méfiance et dédain jusqu'alors. En réalité, je n'ai probablement jamais rencontré une héroïne au c½ur aussi vaillant, déterminé et insubmersible (ou presque, vous vous en rendrez vite compte en lisant ce livre) jusqu'alors, ou fort s'en peu. C'est ce que j'aime tant entre autres choses dans les romans de Kristen Ciccarelli : ces personnages féminins, principaux ou secondaires, forts, combatifs, ingénieux, bouleversants, parfois vulnérables mais qui apprennent de leurs erreurs pour mieux s'en relever et qui ne sont certainement pas là pour faire de la figuration. Je suis pour ma part extrêmement heureuse d'avoir eu l'opportunité de voir les choses sous un autre angle grâce au point de vue exprimé de Roa ici : cela m'a en outre permis de prendre conscience d'à quel point celle-ci est tenace et exceptionnelle. Bien sûr, je n'ai pas toujours été d'accord avec ses décisions mais si cela avait été le cas, il n'y aurait pas eu de suspens et surtout, cela n'aurait pas eu grand intérêt, vous vous en doutez !

Concernant l'autre personnage avec lequel je suis repartie de zéro, je vais éviter de trop vous en parler afin de ne pas gâcher la remarquable surprise que ce dernier vous réserve. Sachez juste que, pour ma part, je me suis faite avoir comme une bleue et rien n'aurait pu me faire plus plaisir. En effet, j'adore quand un écrivain me mène en bateau, ou plutôt quand il me prend par la main pour mieux m'entraîner là où il le souhaite pour ensuite complètement me prendre de court par le biais de révélations totalement fracassantes que j'aurais largement pu anticiper si je n'avais pas aveuglément suivi le fil narratif sans me soucier de la pléthore d'indices qui étaient disséminés au sein même du récit. C'est ce qui m'est arrivé avec ce fameux personnage que je garde volontairement anonyme et à mon sens, cela relève du pur coup de génie !

Sur ce, je pense que je vais m'en arrêter là avec cette chronique. Je ne voudrais pas laisser trop exploser ma passion débordante pour ce deuxième tome au risque de vous empêcher à votre tour de le dévorer goulûment en vous en dévoilant trop à son sujet. Je terminerai simplement en disant que je me suis délectée de cet ouvrage encore plus que du premier tome si cela est possible. J'ai passé un aussi délicieux qu'éprouvant moment avec ce livre. Je me suis imposée à de nombreuses reprises des pauses histoire que cette somptueuse intrigue pétrie de maints rebondissements et instants de grâce n'en finisse jamais. Bref, j'ai aimé ce livre du plus profond de mon être et j'espère sincèrement que cela sera le cas pour vous aussi ! Pour ma part, il me tarde d'ores et déjà de me plonger dans le tome 3 - même si logiquement, il s'agira du dernier, ce qui m'attriste à un point que vous n'imaginez même pas... COUP DE FOUDRE ϟ


Nanette ♥

PS : Pour ceux aussi qui trouvaient que cela manquait de sable, d'aridité et de tons brun/ocre à leur goût pour de la fantasy orientale, m'est avis qu'ils vont être servis avec ce tome-ci !
Tags : Fiche lecture, service de presse, Iskari, Tome 2 ♥, Trilogie, Le combat des âmes soeurs, Kristen Ciccarelli, 2018, 2020, Littérature américaine, Ado, Young Adult, Héroïc fantasy, créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, passé qui ne passe pas, tragédie, remords, deuil, discrimination, intrigues politiques, sacrifice, esprits, fantôme, renoncement, revanche, complots, humanité, remise en question, réflexion, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légendes, courage, loyauté, dilemme, culpabilité, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, tolérance, combats, fardeau, oppression, s½urs, féminisme, Coup de foudre ♥
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#Posté le jeudi 12 mars 2020 06:32

Modifié le jeudi 12 mars 2020 08:36

FICHE LECTURE : Moon Brothers

FICHE LECTURE : Moon Brothers
• TITRE V.O. : Moonrise.
• AUTRICE : Sarah Crossan.
• ANNÉE : 2017 (IRLANDE) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Contemporain.
• THÈMES : Famille - Adolescence - Précarité - Drame - Fuite - Quête d'un ailleurs - Couloirs de la mort - Fraternité - Amour - Rage - Honte - Injustice - Culpabilité - Cruauté - Sadisme - Suspens - Espoir - Complicité - Pardon...
• PAGES : 372.

Joe Moon a dix-sept ans. Il vient de quitter New York pour aller vivre un temps au Texas. Son frère aîné, Ed, est en prison là-bas. Jugé coupable du meurtre d'un policier, il attend son exécution dans le couloir de la mort. Or, la date approche. Alors Joe veut être là, aider son frère à affronter ces dernières semaines. Car sinon, Ed sera tout seul. Mais voilà qu'un nouvel avocat reprend la défense du condamné... et il a l'air d'y croire. Joe osera-t-il espérer encore ?

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du dernier titre paru en France de Sarah Crossan, une autrice irlandaise de grand talent toujours traduite avec autant de brio que d'authenticité par la toute aussi merveilleuse Clémentine Beauvais. Aujourd'hui, je vais vous parler de Moon Brothers.

Je n'irai pas par quatre chemins : ce roman m'a purement et simplement bouleversée. J'ai envie de dire qu'il ne pouvait en être autrement parce que Sarah Crossan a à chaque fois le chic pour aborder des thématiques fortes, sensibles telles que le lien complexe et puissant qui existe entre des siamoises, l'acceptation de la différence, l'immigration ou ici la question particulièrement épineuse des condamnés à mort aux États-Unis avec beaucoup de sensibilité et de poésie au vu de la rédaction de ses intrigues qui se fait en vers libres sans pour autant décolorer la réalité. Au contraire, le contraste saisissant qui est dressé entre le fond et la forme fait ressortir de façon éclatante la noirceur qui émane de ses récits. Autrement dit, les histoires que nous conte Sarah Crossan au fil des rimes ne sont pas là pour amuser la galerie, même si une pointe d'humour est susceptible d'émerger à un moment donné afin de nous procurer un bref instant de répit et de joie spontanée, mais pour traiter de problèmes inhérents à notre société, de sujets d'actualité concrets, de dossiers brûlants qui avaient résolument besoin d'être remis sur le tapis. Et la manière dont Sarah Crossan a choisi de le faire est tout bonnement brillante et unique, je lui tire sincèrement mon chapeau.

Une fois de plus, je me suis retrouvée à dévorer ce roman à la vitesse de l'éclair tant sa mise en page aérée et sa rédaction en vers en facilite la lecture. Honnêtement, si vous souhaitez un bouquin à lire d'une fluidité incomparable à aucune autre et sans que cet aspect pratique de l'histoire n'empiète sur son intensité dramatique ou sur sa véracité, alors foncez sur Moon Brothers ! Pour ma part, je ne vous cache pas que cette façon expéditive d'absorber le contenu du livre et d'en éprouver les émotions véhiculées me laisse toujours un peu perplexe après coup, avec ce sentiment désagréable de ne pas avoir accordé aux personnages et à leur vécu autant de temps et d'attention qu'ils l'auraient mérité. Cependant, je trouve également que cela traduit parfaitement la rapidité à laquelle notre vie à tous avance, à laquelle aussi nos sentiments évoluent, et que cela en souligne du coup leur préciosité. Voilà, fin de ma petite envolée philosophique (quand je suis inspirée, ça peut partir très loin !).

Pour ce qui est de Moon Brothers, plus que jamais cette importance de chérir chaque jour qui passe de toutes nos forces est mise en exergue avec cette dénonciation nécessaire et criante de vérité du système carcéral américain et de son dysfonctionnement à tous les points de vue, tant sur le plan purement judiciaire qu'humain. Sans pour autant entrer dans les détails les plus sordides et traumatisants que l'on peut cependant aisément s'imaginer en arrière-plan, Sarah Crossan nous dépeint avec une maestria rare toute l'horreur et l'aberration d'une mécanique bien huilée qui fait souvent fi de l'innocence présumée de ses victimes comme si leur passage tout ce qu'il y a de plus éphémère sur cette Terre ne pesait pas dans la balance alors que l'existence d'êtres humains tels qu'Ed, Angela, Joe, tante Helen et Nell, tout aussi insignifiants et pathétiques paraissent-ils aux yeux des hautes sphères intrinsèquement viciée et malhonnête, vaut justement tout l'or du monde. À mes yeux, on ne peut pas discuter du sort de quelqu'un, quelqu'il soit, comme on le ferait d'une minuscule broutille, ce n'est tout simplement pas possible - le superbe film 12 Hommes en colère et surtout la remarquable performance d'acteur d'Henry Fonda me l'ont très bien enseigné. Bien sûr, notre monde n'est pas ni tout noir ni tout blanc et cela s'applique également à ses individus, mais la vie, ses beautés et surtout la force de notre humanité prévaudra toujours sur la part de noirceur de tout un chacun à mon sens. C'est à tout le moins ce que ce roman de Sarah Crossan, aussi lumineux que triste, aussi réconfortant que crève c½ur, m'aura appris : la vérité et l'amour inconditionnel qui lie les gens les uns aux autres valent toujours la peine que l'on se batte pour eux, quitte à y laisser notre coeur en mille morceaux et la pureté de nos âmes. Attention, je ne dis pas qu'il faut être prêt à employer des moyens tous sauf légaux pour ceux qu'on aime (on n'est pas dans You, ici), mais que le monde dans lequel nous vivons ne cessera malheureusement jamais de nous décevoir et de ternir, entacher notre innocence. Il faut faire preuve de lucidité et ainsi accepter cette part d'ombre qui sommeille en nous malgré toute la bonne volonté de la plupart des gens comme vous et moi. Cependant, nous nous devons de notre côté de lutter sans relâche contre cette cruauté foudroyante qui caractérise notre société actuelle afin de ne pas laisser les mauvais jours gagner. En bref, il faut savoir embrasser la douleur et nos faiblesses pour mieux les surmonter. Plus facile à dire qu'à faire, mais le cheminement comme la finalité en valent largement le détour au bout du compte, la famille Moon me l'a sacrément bien prouvé.

Pour conclure, je ne peux que vivement vous encourager à découvrir Moon Brothers. Vous n'en ressortirez certainement pas indemnes ; plutôt à ramasser à la petite cuillère à dire vrai, mais le message véhiculé et ses protagonistes désarmants de vulnérabilité et de réalisme méritent amplement que l'on porte le poids de leur souffrance et leurs espérances avec eux jusqu'au bout. COUP DE COEUR ♥

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, éditions Rageot, Moon Brothers, Sarah Crossan, Littérature irlandaise, 2017, 2019, contemporain, Famille ♥, Adolescence ♥, drame, fuite, quête d'un ailleurs, couloirs de la mort, précarité, fraternité, Amour ♥., rage, honte, injustice, culpabilité, cruauté, sadisme, suspens, espoir, complicité, pardon, coup de coeur ♥
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#Posté le jeudi 30 janvier 2020 16:11

Modifié le vendredi 31 janvier 2020 16:07

FICHE LECTURE : A la tombée du ciel

FICHE LECTURE : A la tombée du ciel
• TITRE V.O. : Out of the Blue.
• AUTRICE : Sophie Cameron.
• ANNÉE : 2018 (USA) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Young Adult, fantastique.
• THÈMES : Anges - Phénomène surnaturel - Secte - Menace - Entraide - Innocence - Mystère - Suspens - Danger - Violence - Cupidité - Attirance - Humour - Deuil - Tristesse - Culpabilité - Secrets...
• PAGES : 305.

Cela aurait pu être une météorite, ou une éruption solaire annonçant la fin du monde. Mais ce sont des créatures ailées qui ont commencé à tomber du ciel. Pour Jaya, 16 ans, c'est une anomalie de plus dans un monde qu'elle ne comprend pas. Comment vivre alors qu'elle a vu sa mère mourir? Que son père est obsédé par l'idée de prévoir la prochaine chute ? Jaya n'a qu'une envie : rester loin de tous ces problèmes. Mais quand un ange atterrit à ses pieds, elle va devoir faire un choix. Et réapprendre à vivre, pour l'aider à repartir.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman résolument pas comme les autres, j'ai nommé À la tombée du ciel. On peut déjà souligner que le titre de ce livre est peu commun, n'est-ce pas ? Poétique, rêveur, aérien, surprenant... Il correspond au fond sacrément bien à l'histoire incongrue et tout bonnement extraordinaire qu'il nous propose de vivre. Je remercie infiniment les éditions Nathan pour l'envoi de cet authentique ovni littéraire qui m'a embarqué dans une bien belle et grande aventure que j'aurais espéré plus polie et aboutie cependant. Explications !

Je n'irai pas par quatre chemins : À la tombée du ciel est un roman qui a de quoi dérouter d'emblée de jeu. Personnellement, l'écriture fluide, limpide comme de l'eau de roche de l'autrice m'a permis d'accrocher dès le départ. Et puis, j'adorais le principe même du roman, qui s'inscrit dans le genre artistique et entre autres littéraire bien particulier du réalisme magique. Ce dernier consiste à transcender la réalité du quotidien avec un ou plusieurs éléments fantastiques détonants. Et effectivement, si l'histoire se passe clairement à notre époque, au sein du monde tel que nous le connaissons, force est de constater que de drôles de créatures vont y débarquer bon gré mal gré et semer le doute vis-à-vis de la façon dont l'humanité a de percevoir toute chose et notamment sa foi. De mon côté, cette histoire d'ange à l'innocence d'enfant à protéger de la discrimination humaine et d'expériences indubitablement ignobles sur son anatomie et autres constituants de la race et à ramener à la maison m'a fortement rappelé E.T. . Et en effet, tout comme avec ce dernier, je me suis très rapidement attachée à la créature ailée Biscuit (quelle idée d'appeler un ange comme on le ferait d'un animal de compagnie, je vous le demande... - même si, bizarrement, cela fait sens au vu des circonstances dans lesquelles ce prénom est choisi) et tout comme Jaya, Allie et Calum, je n'avais qu'une envie : préserver son extrême douceur et sensibilité de ce monde de fou. Dans l'ensemble, tous les protagonistes de cette grande et improbable mais vraie aventure sont intéressants à voir évoluer, Jaya en particulier. Notre héroïne va en effet faire preuve d'un immense courage et d'une détermination sans failles pour aider Biscuit, elle va sortir de son apathie et désespoir profonds provoqués par la mort de sa mère afin d'apporter secours à autrui et j'ai eu vraiment du mal à la quitter à la fin du récit, ainsi qu'Allie dont j'ai adoré le mordant, pour ne pas dire tout de go le feu sacré. Les deux forment un véritable duo de choc qui a juste fait fondre mon c½ur. Pour ce qui est de Calum en revanche, il n'a pas un mauvais fond, bien au contraire, mais cela n'empêche pas moins que je l'ai trouvé la plupart du temps très agaçant, casse-pieds et assez couard... mais peut-on véritablement le lui reprocher ? Personnellement, je ne lui jetterai pas la première pierre...

En fait, je me rends compte que je ne retiendrai pas ce roman pour son aspect totalement fantasmagorique mais plutôt pour ses jeunes personnages extrêmement touchants et intenses ainsi que pour la profondeur de ses émotions et son sublime message autour de la gestion du deuil dans son sens le plus intime comme le plus large, universel. Pour ma part, j'ai interprété la chute des anges comme étant d'authentiques larmes géantes et surnaturelles tombant du ciel, symboles de la souffrance insoutenable d'un monde, d'un écosystème en plein effondrement et ce à tous les niveaux. Les météorites d'êtres célestes représentaient pour moi le deuil de notre belle planète, de la pureté et magnificence de notre foi, religieuse ou non, et de notre croyance en notre humanité désormais déracinée. Mais ce ne sont là que de bien jolies suppositions parce que justement, l'autrice ne nous révèle rien de ce qui se cache derrière le mystère Biscuit, de son arrivée fracassante sur la Terre, de l'identité et l'histoire de son peuple, des chances de survie de celui-ci. Au fond, elle ne nous donne aucun élément de réponse et on a beau en espérer au moins un avant le point final du livre, rien ne survient. Sophie Cameron décidé de nous laisser à nos nombreuses interrogations et nous permet ainsi de lâcher la bride de notre imagination enflammée et infinie qui peut alors s'en donner à c½ur joie pour résoudre cette grande énigme qui nous dépasse par elle-même. C'est la décision qu'elle a adopté et c'est tout à son honneur mais je me demande sérieusement s'il n'aurait pas été mieux de proposer des piliers solides à cette intrigue palpitante, effrénée et haletante jusqu'au bout. Je reconnais que je suis extrêmement frustrée de ne pas en avoir appris plus sur les origines de Biscuit, sur la véritable raison de sa venue sur Terre, sur l'endroit qui abrite, ou plutôt abritait, ses semblables. Bref, il y aurait eu tellement de choses dont j'aurais voulu prendre connaissance pour pouvoir considérer ce récit comme véritablement complet et mémorable. À la fin de ma lecture, j'avais eu l'impression d'avoir mangé un mille-feuilles à une seule et unique couche ou un gruyère avec beaucoup trop de trous et donc d'inconnues à l'équation. Je trouve cela fortement dommage que l'autrice ait laissé les choses en l'état. Je comprends tout à fait le principe mais je ne l'approuve au fond qu'à moitié, je le reconnais.

Pour conclure, je dirais qu'À la tombée du ciel est un bon, voire très bon roman, qui ne nous laisse certainement pas indemnes. Pour ma part, j'ai trouvé ces personnages extrêmement captivants dans leur fonctionnement, profondément humains et touchants, et ce commentaire vaut également pour ceux qui me paraissaient les plus antipathiques de prime abord. Ce récit m'a fait passer par une palette d'émotions assez dingue et je ne vous cache pas que mon petit c½ur est ressorti esseulé de cette folle aventure mais aussi apaisé. Cependant, j'aurais aimé un historique à cet univers beaucoup plus étoffé et construit. Ici, il est quasi inexistant et je pense que cela aurait été beaucoup mieux de savoir pourquoi et comment les choses se sont-elles produites ainsi. Après, ce n'est là que mon humble opinion. Je ne vous le répéterai jamais assez : c'est à vous d'en juger par vous-même si le c½ur vous en dit ! ★★★(★)★

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, service de presse, éditions Nathan, A la tombée du ciel, Littérature britannique, Ecosse, 2018, 2019, Young Adult, fantastique, Anges, phénomène surnaturel, secte, menace, entraide, innocence, mystère, suspens, danger, violence, cupidité, attirance, humour, deuil, tristesse, culpabilité, secrets, Bonne lecture
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#Posté le mardi 03 décembre 2019 17:12

Modifié le lundi 23 décembre 2019 16:22

FICHE LECTURE : La Malédiction de Manderley

FICHE LECTURE : La Malédiction de Manderley
• TITRE V.O. : Mrs de Winter.
• AUTRICE : Susan Hill.
• ANNÉE : 1993 (ROYAUME-UNI, FRANCE).
• GENRE (S) : Thriller, roman.
• THÈMES : Malédiction - Passé - Mystère - Repentance - Culpabilité - Revenants - Fantômes - Drame - Fuite - Quête éperdue - Espoir - Secrets - Suspens - Obsession - Noirceur - Angoisse...
• PAGES : 395.

« J'ai rêvé l'autre nuit que je retournais à Manderley... » Ainsi commence Rebecca, l'inoubliable roman de Daphné du Maurier immortalisé par le célèbre film d'Alfred Hitchcock. Manderley, c'est le magnifique château des de Winter, toujours habité par le souvenir obsédant de Rebecca, la première femme de Maxim ; Manderley, ravagé par les flemmes dans les dernières pages du roman. L'incendie n'était-il qu'un accident ? L'ombre maléfique de Rebecca sera-t-elle toujours un obstacle à leur bonheur ?
Comme des millions de lecteurs, Susan Hill, l'une des plus grandes romancières anglaises actuelles, a longtemps été hantée par le chef-d'oeuvre de Daphné du Maurier. Recréant avec un talent étonnant l'atmosphère mystérieuse de Manderley, elle devient à son tour la douce Mme de Winter, la narratrice de cette fascinante histoire, pour nous dévoiler enfin dans La Malédiction de Manderley les secrets de Rebecca.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du roman que vous m'avez choisi comme lecture du mois d'octobre 2019, à savoir La Malédiction de Manderley de Susan Hill, considéré comme suite approuvée du roman culte de Daphné du Maurier, j'ai nommé Rebecca ou un véritable petit bijou de la littérature anglaise alliant avec une maestria folle policier, gothique et fantastique selon moi. Vous l'aurez compris, étant une grande fan de ce livre d'anthologie ainsi que de sa superbe adaptation cinématographique signée Hitchcock, tous deux d'immenses chefs d'½uvres à mon sens, j'espérais autant que je redoutais ces retrouvailles impromptues et malgré tout tant escomptées avec mon couple bien aimé des de Winter. La Malédiction de Manderley aura-t-il été à la hauteur de ma fascination pour cette histoire absolument mythique en tout point ?

Eh bien, je suis au regret de vous informer que non, loin de là. Mais au fond, est-ce véritablement surprenant ? Après tout, Susan Hill n'est pas Daphné du Maurier et je pense qu'elle n'a jamais eu la prétention de vouloir être perçue comme étant son égal, surtout quand on en vient à la question de Rebecca ou l'un des romans britanniques les plus estimés de tous les temps. Je dois bien le reconnaître, je m'attendais à pire avant de débuter La Malédiction de Manderley au vu de tous les avis négatifs que j'avais pu en lire. Néanmoins, cet art presque trop beau pour être réel de créer l'atmosphère aussi ensorcelante qu'étouffante, indubitablement sombre et tout bonnement indescriptible, de l'inoubliable demeure de Manderley, de nous faire avoir d'authentiques sueurs froides à certains moments-clés de l'intrigue juste insoutenables tant sur le plan physique que psychologique et à tout jamais gravés dans le marbre, seuls Daphné du Maurier et Hitchcock le possédaient dans le cas de Rebecca à mes yeux.

Susan Hill parvient cependant à attiser petit à petit notre curiosité au fil des cent premières pages et, passé ce cap un tant soit peu douloureux, à faire grimper la tension jusqu'à ce que le lecteur se laisse véritablement submerger par une angoisse sans nom et à ce que le calme apparent qui régnait jusqu'à alors soit complètement balayé par le twist final, qui fut de mon côté totalement imprévisible et qui m'a fait éprouvé une souffrance indicible. En cela, La Malédiction de Manderley fait office de parfait thriller, au rythme peut-être un tantinet inégal, les trois cent cinquante premières pages préparant largement le terrain pour l'ultime ouragan des révélations tant escomptées et in fine a demi déclarées (comprenez : énormément de questions restent sans répons ; pour ma part, j'ai horreur de ça) qui emporte tout sur son passage bien trop rapidement et brutalement à mon goût, mais qui a le mérité d'être porté par une écriture fluide et efficace qui fait habilement le travail et nous mène résolument par le bout du nez. En tout cas, la lectrice fort peu habituée à tout ce qui ressort du thriller/policier que je suis s'est assurément laissée prendre au jeu et risque de passer une très désagréable nuit, hantée qu'elle est encore par les personnages reconnaissables entre mille de Daphné du Maurier, en particulier par l'horripilante et terrifiante Mrs Danvers.

Pour conclure, je dirais que La Malédiction de Manderley tient essentiellement sa force et l'impact qu'il produit indéniablement sur son lecteur du talent de romancière et d'imagination de Daphné du Maurier et de l'influence fondamentale que le chef d'oeuvre de cette dernière, Rebecca, a su dans sa création. En clair, c'est l'essence de Rebecca dont La Malédiction de Manderley est décidément imprégné qui change la donne ; c'est ce fantôme du passé, de cette femme à la beauté glacée redoutable, qui encore et toujours mène la danse et nous impose sa présence telle une chape de plomb qui nous tomberait sur la tête. Pour être tout à fait honnête avec vous, cette volonté de transmettre l'héritage de Du Maurier et de son incontournable écriture se fait à ce point ressentir que je me demande si je n'aurais pas mieux fait de relire Rebecca plutôt de vouloir me frotter à La Malédiction de Manderley. Susan Hill a voulu reprendre ce flambeau sacré avec lequel il est diablement aisé de se brûler les ailes mais j'aurais très sincèrement mieux aimé faire la connaissance de sa plume avec un titre qui soit intégralement son oeuvre. Je pense que le message est clair : Manderley n'aurait dû selon moi jamais renaître de ses cendres, surtout si c'était pour nous offrir un tel dénouement que je renie farouchement car il m'a purement et simplement brisé le c½ur en mille morceaux ! Un bon roman rondement bien mené dont je reconnais les qualités dans l'écriture et le sentiment d'addiction, de frénésie dans les pages qui se tournent, qu'il produit chez son lecteur mais qui souffre de l'aura légendaire de celui qui a inspiré sa rédaction, dont la réputation est beaucoup trop ancrée, immuable, pour véritablement faire le poids face à un tel mastodonte littéraire, et qui a in fine bien plus le mérite de nous rappeler à quel point son prédécesseur est une oeuvre de génie, à lire et à relire sans modération aucune, qu'autre chose. ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, France Loisirs, La Malédiction de Manderley, Mrs de Winter, Susan Hill, 1993, Littérature britannique, Thriller, roman, malédiction, passé, mystère, repentance, culpabilité, revenants, drame, fuite, fantômes, quête éperdue, secrets, suspens, obsession, noirceur, angoisse, plutôt bonne lecture
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#Posté le lundi 28 octobre 2019 17:02

Modifié le mardi 29 octobre 2019 07:08

FICHE LECTURE : La Voix des Ombres

FICHE LECTURE : La Voix des Ombres

• TITRE V.O. : A Skinful of Shadows.
• AUTRICE : Frances Hardinge.
• ANNÉE : 2017 (ROYAUME-UNI) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Fantasy - Gothique - Historique - Fantômes - Angleterre - Guerre civile - Souffrance - Soumission - Bestialité - Intelligence - Famille - Pouvoir - Cupidité - Religion - Politique - Croyances - Confiance - Alliances - Manipulation - Cruauté - Humour - Deuil - Culpabilité - Désarroi - Libre-arbitre - Survie - Courage - Ingéniosité - Féminisme...
• PAGES : 512.

La jeune Makepeace avait pourtant appris à se défendre contre les fantômes. Mais aujourd'hui, un esprit habite en elle. Il est sauvage, fort, en colère... et il est aussi son seul rempart contre la cruelle dynastie de son père. Dans un pays déchiré par la guerre, Makepeace va devoir faire un choix difficile : la liberté ou la vie.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman qui avait tout pour me plaire : écrit par l'autrice Frances Hardinge, véritable petit génie de la littérature jeunesse britannique actuelle, avec un titre qui me promettait une histoire tourmentée, mystérieuse et magnifiquement ténébreuse et enfin paré d'une couverture absolument magistrale, tout bonnement exquise, La Voix des Ombres s'annonçait d'ores et déjà comme une valeur sûre de ma bibliothèque avant même que je ne me plonge entre ses pages. Je remercie du fond du c½ur les éditions Gallimard jeunesse pour cet envoi résolument gothique et juste irrésistible et sans plus attendre, place à ma critique livresque sur cette petite pépite !

Ce que j'ai tout d'abord énormément aimé avec ce livre, c'est le fait que, tout comme avec le précédent roman de l'autrice, L'île aux mensonges (voir ma chronique ici), l'intrigue prend le temps de nous dévoiler ses divers atouts au fil des pages afin de mieux nous séduire. Comme je vous le disais précédemment, j'ai senti immédiatement que ce livre était fait pour moi, mais il a tout de même fallu que je le laisse m'embarquer, me prendre par la main et me mener à la baguette afin que j'en ressorte véritablement satisfaite. A mon sens, le pouvoir magique et indescriptible de Frances Hardinge, c'est celui de parvenir à inventer des histoires qui viennent à notre rencontre et qui se soucient de nous apprivoiser en nous délivrant leurs secrets un par un, telle une fleur qui se fanerait pétale par pétale pour finir à nue avec toute sa vulnérabilité visible au grand jour. C'est comme lorsque l'on fait la connaissance d'une personne nouvelle au sein de notre microcosme intime dans la vraie vie : on ne lui déballe pas le pot-aux-roses instantanément, il faut s'armer de patience et de compréhensions afin de construire un lien tenace et aussi évident que l'air que l'on respire qui résistera aux affres du temps et des changements qui peuvent s'opérer dans nos vies et en nous même. Eh bien, avec les deux titres de Frances Hardinge que j'ai lus jusqu'à présent, c'est exactement la même chose : il s'agit là d'un livre qui se savoure et qui ne s'en laisse pas conter. Il faut prendre la peine d'emprunter le sentier sinueux et semé d'embûches qu'il nous demande d'arpenter afin de véritablement en saisir toute la subtilité et la beauté. Et puis, très honnêtement, cela n'en rend la destination finale que plus épatante et éblouissante, croyez-moi. En clair, ce livre ne vous fera pas de cadeaux tout au long de la route que vous suivrez avec lui ; comme le personnage principal du récit qu'il vous propose de vivre, vous aurez l'impression étouffante, insoutenable que vous ne retrouverez jamais plus le chemin qui mène à la lumière et à la liberté. Vous aurez également la sensation très désagréable et angoissante d'évoluer au sein d'un univers extrêmement hostile et sombre semblable à une purée de pois indigeste et aveuglante. Rien ne vous facilitera la tâche de la lecture, qui s'en retrouvera dans un premier temps ralentie et fastidieuse et par la suite, votre tête vous paraîtra abriter de nombreux fantômes elle aussi, ce qui vous procurera un sentiment de panique et d'emprisonnement au sein de votre propre corps et esprit. Le titre V.O. traduit entre outre sublimement cet état d'ébriété et de trop-plein avec le terme "skinful" qui désigne une conséquente dose d'alcool ingurgité. A mon sens, c'est exactement l'effet que La Voix des Ombres produit sur nous le temps que nous restons entre ses pages : celui d'être constamment groggy, brinquebalé d'un événement marquant à un autre, et de perdre pour une période qui nous semble interminable nos repères. Difficile alors d'en trouver ce roman sympathique et d'y voir un énième ami d'encre et de papier à chérir de tout notre être. Et pourtant, c'est ainsi que j'ai fini par le considérer : comme une nouvelle âme s½ur indispensable au bon cours de mon existence, qui a su me faire capituler face à la puissance magnétique de son essence.

Qui plus est, notre association avec Makepeace, l'héroïne de cette grande et mémorable histoire, est purement et simplement inévitable : sa lutte contre les nombreux oppresseurs du libre-arbitre et de la vérité qui peuplent les bourgades anglaises de ce récit devient la nôtre. Selon moi, c'est cette jeune femme fictive mais aux motivations profondément palpables et solides qui fait la force de ce roman avant toute chose. Makepeace est en effet une protagoniste remarquable, qui grandit et apprend à faire ses armes au sein d'un monde dangereux, sans pitié et d'une famille tout ce qu'il y a de plus toxique et malsaine. Cette fillette de prime abord craintive (et il y a de quoi) mais résolue également dès le départ à se faire entendre va aiguiser son immense intelligence telle la plus fine des lames ou encore... le plus pointu des bâtons. Tout au long de l'intrigue, elle porte un regard extrêmement lucide et avisé sur son environnement direct comme plus large et ce que j'ai particulièrement apprécié dans sa façon d'agir, c'est le fait qu'elle ne fonce jamais tête baissée comme la plupart des héros et héroïnes des romans adolescents/young adult ont tendance à inévitablement le faire. Certes, notre héroïne va devoir prendre une pléthore de risques car les enjeux sont entre autres de taille mais elle va faire preuve d'une ingéniosité sans failles en considérant justement d'abord les défauts que ses divers plans peuvent avoir avant leur éventuelle réussite. Quand je vous parlais de patience et également de persévérance à mots couverts, car c'est en effet clairement la manière dont ce livre parvient à conquérir notre c½ur éprouvé, en persévérant de toutes ses forces sans jamais rechigner à l'effort, je peux vous affirmer sans me tromper que Makepeace est la championne dans ce domaine. Sa technique, c'est de courber l'échine devant l'ennemi dans un premier temps pour mieux triompher de lui par la suite, le tout sans malice ni malveillance aucune. Je vais éviter d'aller plus loin à ce sujet afin de ne pas vous gâcher la ravissante surprise que fut pour moi le caractère et la robustesse stupéfiante de Makepeace mais je dirais simplement que cette dernière m'a à proprement parler juste BLUFFÉE. S'ajoute à cela que sa grande sensibilité et générosité n'entrave en rien sa puissance féminine et qu'au passage, ce personnage est tout bonnement une allégorie de la force brute de la femme résolument DINGUE. Il faut le lire et le découvrir par soi-même pour le comprendre, je n'irai pas plus avant sur la question du féminisme flagrant et tout à fait inattendu de ce bouquin, plus que L'île aux mensonges en tout cas ; ça, c'est certain.

Pour ce qui est du reste des personnages, je n'ai pas grand chose à en dire car c'est véritablement Makepeace qui porte le récit et qui en est l'incontestable vedette. Cependant, pour ne pas trop vous en dévoiler, attendez-vous à ce qu'eux aussi vous surprennent et vous émeuvent intensément. Pour ma part, je suis tout simplement allée de surprise en surprise avec cette lecture et je ne vous cache pas que j'ai refermé le roman le c½ur serré avec l'envie que cela continue, que je ne quitte jamais Makepeace, son demi-frère aussi agaçant qu'attendrissant et attachant (si, si, c'est possible - mon esprit de contradiction, bonjour) James et l'ensemble des fantômes qui habitent les différentes boîtes crâniennes de membres de leur illustre et abominable famille. Je soulignerai par ailleurs que la note d'humour apportée par les personnages spectres est franchement bienvenue au vu de toute la tension qui pèse sur les épaules de l'héroïne et par extension de ce roman au cours du déroulement de l'intrigue. C'est simple : ces personnages qui ont tous leur importance au sein de la quête fondamentale de Makepeace pour le choix d'une vie insurgée et peu convenable pour une fille de son siècle, le dix-septième, sauront tour à tour vous faire rire, pleurer et vous exaspérer aussi par moments mais cela pour mieux vous faire prendre conscience de leur superbe évolution à chacun à la fin. L'alliance improbable entre Makepeace et les revenants qu'abrite son esprit permet également de mettre en avant l'extraordinaire humanité de la plume de Frances Hardinge, qui s'est révélée être une nouvelle fois un véritable régal : poétique, empreinte d'une saisissante et somptueuse mélancolie et toute en justesse et en sensibilité. Il n'y a rien à ajouter, c'est du grand art à l'état pur. Personnellement, j'aime à comparer (je me fatigue avec mes comparaisons à tout va mais je trouve quand même cela plus éloquent qu'une flopée de mots) son écriture à un bijou finement ciselé : impossible de ne pas rester bouche bée face à une telle merveille.

Pour conclure, je dirais qu'avec ce nouveau roman, Frances Hardinge nous prouve une fois de plus à quel point son apport à la littérature jeunesse actuelle est conséquent : ses généralement jeunes personnages apprennent à faire face à la monstruosité épouvantable du monde et à se frayer leur propre voie au milieu de toutes ces immondices, cette hypocrisie et de ce manque flagrant de décence et de bonté. Qui plus est, les figures centrales de ses récits sont féminines et savent se montrer redoutables et ingénieuses, sans avoir besoin d'un homme ou d'une quelconque romance superflue au bon enchaînement des événements pour les sauver, les faire vibrer ou les rendre dignes d'intérêt, et pour ça, je dis ALLÉLUIA, ENFIN ! Le seul petit regret que je peux avoir concernant La Voix des Ombres et dont j'ai sciemment évité de traiter au cours de ma chronique car ce point-là du roman me laisse encore sincèrement et assurément confuse, c'est le fait que la période historique durant laquelle il se déroule, à savoir le règne de Charles Ier et l'éclatement de la première révolution en Angleterre, qui en mènera à une deuxième et à l'avènement du fameux Cromwell (ce qui n'est tout de même pas rien, vous le concèderez), sert plus de toile de fond au récit qu'autre chose. Certes, Frances Hardinge nous appelle à émettre une réflexion éminemment passionnante et essentielle sur les thèmes particulièrement complexes de la religion et des machinations politiques ; cependant, je ne saurais vous expliquer pourquoi mais je reste convaincue que le roman aurait pu se passer à n'importe quelle époque que cela n'en aurait pas changé la substantifique moelle. Je ne sais si cela est une bonne chose ou non mais pour ma part, j'aurais voulu que le côté historique de l'ouvrage ait plus de poids dans l'intrigue, qu'on en apprenne plus sur le fonctionnement de la vie politique et sociale de cette période bien spécifique de l'Histoire de l'Angleterre. Mais il s'agit là de l'unique point noir que j'ai pu soulever, et encore, il s'en retrouve bien vite oublié face aux innombrables qualités de cette trame extrêmement bien ficelée et prenante, vous verrez. De mon côté, je ne suis absolument pas déçue de l'aventure ahurissante que ce roman m'a vivre et cela m'a résolument donné envie de découvrir le tout premier livre de cette remarquable autrice, Le Voyage de Mosca, même si la suite de ce dernier n'a jamais été traduite en français (coucou Gallimard jeunesse, c'est à vous que je m'adresse). Je remercie une fois de plus infiniment la maison d'édition pour cet envoi d'exception et j'espère sincèrement vous avoir persuadés de laisser leur chance aux romans de Frances Hardinge, ce sont là des expériences inoubliables de lecture à ne pas louper ! COUP DE C¼UR ♥

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Gallimard Jeunesse, La Voix des Ombres, Littérature britannique, Frances Hardinge, 2017, 2019, Jeunesse, fantasy, historique, fantômes, Angleterre ♥, guerre civile, souffrance, soumission, bestialité, intelligence, famille, pouvoir, cupidité, religion, politique, croyances, confiance, alliances, humour, deuil, culpabilité, désarroi, libre-arbitre, survie, courage, ingéniosité, féminisme, manipulation, cruauté, roman gothique, coup de coeur ♥
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