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FICHE FILM : Croc-Blanc

FICHE FILM : Croc-Blanc

AVENTURE | 2018 | ALEXANDRE ESPIGARES | AMÉRIQUE PROFONDE, ETAT SAUVAGE, ÉPOPÉE, NATURE, FILM D'ANIMATION, JACK LONDON | AVEC LES VOIX DE RAPHAËL PERSONNAZ, VIRGINIE EFIRA, DOMINIQUE PINON, PASCAL NOWAK...

➜ Croc-Blanc est un fier et courageux chien-loup. Après avoir grandi dans les espaces enneigés et hostiles du Grand Nord, il est recueilli par Castor-Gris et sa tribu indienne. Mais la méchanceté des hommes oblige Castor-Gris à céder l'animal à un homme cruel et malveillant. Sauvé par un couple juste et bon, Croc-Blanc apprendra à maîtriser son instinct sauvage et à devenir leur ami.
FICHE FILM : Croc-Blanc
ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler de l'adaptation cinématographique d'un roman de légende, d'une histoire intemporelle qui a su marquer toutes les générations : aujourd'hui, je vais vous parler de Croc-Blanc d'Alexandre Espigares. Mais tout d'abord, je tiens à sincèrement remercier le site lecteurs.com pour l'envoi de ce très beau blu-ray ainsi que pour ce très sympathique livret d'activités élaboré par les éditions Gallimard Jeunesse qui l'accompagnait. Je me suis grandement amusée à faire les petits jeux qui y étaient proposés, à lire les informations essentielles qu'il contient sur la vallée canadienne du Yukon et sur la fameuse ruée vers l'or et surtout, j'ai adoré faire le sublime coloriage du totem indien proposé à la toute fin. J'ai eu l'impression de retourner quinze ans en arrière et cela m'a fait un bien fou ! Sans plus attendre, passons à ce sublime film d'animation devant lequel j'ai passé un excellent moment. Attention, frissons et belles et grandes émotions garantis !

Ce qui m'a tout d'abord impressionnée et ce dès les premières minutes du long-métrage, c'est le lien saisissant entre le choix même de l'animation et les personnages. Je vous explique : dans ce dessin animé, les êtres humains sont représentés avec des traits anguleux, très froids, comme s'ils étaient des marionnettes ou des poupées de chiffon inanimées. Même les figures bienveillantes aux traits du visage plus doux et lumineux comme le Marshall Weedon Scott et sa femme Maggie ou les Indiens ont un petit côté angoissant dans la façon dont ils sont dessinés. On constate cependant un contraste évident entre la façon dont les méchantes gens tels que Beauty Smith, parfait exemple de la cruauté et de la cupidité humaines avec sa petitesse physique et morale, son côté malingre et sa malveillance inscrite sur sa face difforme, sont constamment dépeints dans l'obscurité des fight clubs pour chiens, et celle où les humains qui font des erreurs et ont peur de l'inconnu mais qui essayent néanmoins de se montrer ouverts d'esprit et généreux sont représentés de manière encourageante, baignés d'un halo de lumière.

Mais surtout, ce film d'animation est une ode à la nature avant toute chose. Celle-ci est dessinée avec des couleurs chatoyantes, vives et chaudes, là où la grande ville au bord du fleuve Klondike n'est que teintes de gris, de noir et de brun délavé. Cette représentation magnifique des grands espaces nous donne juste envie de renouer avec la nature, de retrouver le contact avec cette terre brute et cette beauté sauvage qui est incarnée par chaque arbre gigantesque, par chaque montagne à gravir, par chaque brin d'herbe de cette forêt verdoyante, enchanteresse, auréolée de lumière mais aussi extrêmement dangereuse. Le monde des animaux symbolise la liberté et la paix sans condition tandis que celui des humains représente la cupidité, l'appât du gain, l'oppression, la soumission, la violence et la discrimination, la cruauté envers les créatures de Dieu et envers Mère Nature, mais aussi envers ses semblables, envers la couleur de peau, envers tout ce qui est différent. J'ai trouvé que le film nous donnait à réfléchir sur tout ce que l'être humain a de bon ou de mauvais en lui. Sans être moralisateur, par simple évocation, le film invite les jeunes enfants comme les adultes à reconnaître ce qui est ou non moralement condamnable. Il y aura certains passages du film qui vous feront hérisser le poil d'indignation et de dégoût et d'autres qui feront juste fondre votre c½ur d'amour à l'état pur et de reconnaissance. À mes yeux, ce film d'animation saura vous toucher au plus profond de vous autant sur le fond que sur la forme. Les deux se marient à merveille afin de vous faire vivre une aventure extraordinaire, celle de Croc-Blanc, un animal d'exception aussi fidèle et protecteur qu'un chien, meilleur ami de l'Homme, et aussi libre comme l'air, fort et instinctif qu'un loup. Je vous mets au défi de ne pas craquer face à son adorable bouille de chiot absolument trop mignon ou face à sa trogne trop craquante de chien adulte. Cela me ramène à ce que je disais plus tôt sur le choix de l'animation : les êtres humains sont représentés comme étant des créatures inanimées, tandis les animaux comme le très attachant Croc-Blanc, sa sublime mère Kishé ou encore les loups affamés au regard de tueur sont dessinés avec des traits beaucoup plus doux, plus agréables à contempler pour les yeux, comme s'ils nous apparaissaient comme étant clairement vivants, habités par une âme véritable, vibrante et qui ne pourra que nous émouvoir. On s'identifie à leur situation, à leurs besoins, à leur incompréhension face au fait que les hommes empiètent progressivement sur leur territoire. On compatit face à leur souffrance, face à la soif d'émancipation et au besoin vital de retour à l'état sauvage de Croc-Blanc et cela nous amène à nous remettre sérieusement en question, au niveau de notre soi-disant humanité et de notre comportement concernant l'environnement qui nous entoure et la vie des autres êtres qui y habitent. Le film ne dure peut-être qu'une heure vingt mais c'est juste ce qu'il faut pour nous faire passer des messages justes, percutants, essentiels, qui vont droit jusqu'à leur cible. C'est clair et efficace et plus d'une semaine après mon visionnage du film d'Espigares, cela continue à cogiter dans ma petite caboche. En clair, ce film est important et je ne vous encouragerai jamais assez à le regarder si vous souhaitez allier l'utile à l'agréable.

Avant de conclure, je souhaitais juste consacrer un petit paragraphe à la musique composée par Bruno Coulais et interprétée par l'orchestre philharmonique du Luxembourg. J'ai tout simplement adoré cette bande soundtrack qui rythme à merveille le récit, qui mêle avec brio le grandiose de la musique classique aux sonorités et notamment aux percussions de la musique traditionnelle indienne, et cela se marie ainsi parfaitement aux immenses paysages de nature superbe et brute que l'on nous présente, aux différents moments forts de la vie de Croc-Blanc, que ce soit en tant que bébé chien téméraire dans la grande forêt, en tant que chien de traîneau solide comme le roc et rapide comme l'éclair de la tribu d'Indiens ou en tant que chien de combat esseulé aux mains de Beauty Smith dans la sombre et grande ville. La musique se fait alors tour à tour effrénée, entraînante, angoissante, mélancolique ou encore toute douce et apaisante lors des instants joyeux et source de sérénité que Croc-Blanc va vivre avec le couple Smith ou lors des premiers instants de sa vie, seul avec sa bien-aimée mère louve. En clair, j'ai été totalement emballée par la musique du film qui nous fait passer par de grands moments d'émotion. Quant au doublage français, je n'ai rien à redire là-dessus. Nous avons là un beau casting cinq étoiles avec de grands acteurs français, Virginie Efira, Raphaël Personnaz et Dominique Pinon, qui prêtent leurs voix aux trois personnages principaux. Le reste des doubleurs ont également des voix qui correspondent tout à fait aux personnages qui leur ont été attribués, on sent que le travail a été également soigné de ce côté-là avec des acteurs triés sur le volet et de très bons choix de doublage, de quoi donner d'autant plus de crédibilité et de souffle au récit. Pour moi, Croc-Blanc est un film de qualité sur tous les plans, cela va s'en dire.

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à visionner Croc-Blanc au moins une fois, par simple curiosité. Je peux vous garantir que vous ne serez pas déçus ! Ce film d'animation superbement maîtrisé est selon moi un joli plaidoyer pour la nature, pour le droit des animaux d'être traités comme nos égaux, pour un respect écologique et moral de notre belle planète bleue et des êtres vivants qui la peuplent, qu'importe la couleur de leur peau (merci Pocahontas et L'air du vent). J'ajouterais à cela que Croc-Blanc est avant tout une adaptation très fidèle du livre d'origine, pour les souvenirs que j'en ai. En effet, ma lecture de ce grand classique signé Jack London remonte déjà à quelques années mais j'en ai néanmoins un souvenir extrêmement vivace dans ma mémoire de lectrice. En me plongeant dans ce roman, j'avais eu véritablement l'impression de sentir la terre humide et incultivée sous mes pieds, de sentir l'air pur du Grand Nord emplir mes poumons et son froid sec et revigorant me pénétrer jusqu'aux os. J'en étais presque prête à hurler à la lune moi aussi, tant je me sentais vivre cette histoire de quête de la liberté sauvage et d'identité animale auprès de Croc-Blanc. Eh bien, ce film m'a fait le même effet, m'a fait ressentir ces même sensations libératrices, qui donnent le sentiment authentique d'être en vie, de ne faire qu'un avec sa nature profonde, de renouer avec ses origines. Et, tout comme le chef-d'oeuvre de London, je ne suis pas prête de l'oublier non plus !

Nanette ♥

FICHE FILM : Croc-Blanc
★★★★★
Un très beau film d'animation qui mérite d'être vu et qui ne manquera pas de vous séduire !
Tags : Fiche film, Alexandre Espigares, Lecteurs.com, 2018, aventure, film d'animation, Amérique profonde, état sauvage, épopée, nature, Jack London, adaptation cinématographique, Raphael Personnaz, virginie efira, Dominique Pinon, Pascal Nowak, Très beau film ! ♥
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#Posté le samedi 05 janvier 2019 15:48

Modifié le dimanche 06 janvier 2019 10:03

FICHE LECTURE : La belle étoile

FICHE LECTURE : La belle étoile

• TITRE VO : Dizzy.
• AUTRICE : Cathy Cassidy.
• ANNÉE : 2004 (GRANDE-BRETAGNE) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Adolescence, relation mère/fille, absence, pardon, road trip, vie de bohème, hippie, festivals, été, vacances, souffler, nature, famille, amitié, fraternité, amour, se trouver, complexité, comprendre, musique, s'enfuir, s'évader, famille recomposée, famille de c½ur, pays de Galles, rêves...
• PAGES : 252.

DES 11 ANS - 15,95¤.

Je m'appelle : Dizzy.

Mon âge : 12 ans.

Je suis : timide et organisée.

Mon style : jean et top à rayures.

J'aime : la vie avec mon père.

Je rêve : que ma mère m'emmène dans ses festivals de musique hippies.

Mon problème : mon rêve est en train de se transformer en cauchemar...

Dizzy avait quatre ans lorsque sa mère est partie vivre à Katmandou, la laissant seule avec son père. Elle ne l'a pas revue depuis, mais chaque année sa mère lui envoie une lettre ou un cadeau pour son anniversaire. Le jour de ses 12 ans, Dizzy attend donc le courrier avec impatience et reçoit... la visite d'une drôle de femme hippie : sa mère. La jeune fille est bouleversée, d'autant que sa mère lui propose de partir avec elle faire la tournée des petits festivals de musique. Son père s'y oppose. Mais Dizzy grimpe tout de même avec quelques affaires dans le camion bariolé de sa mère, direction l'aventure au grand air...

L'AUTEURE : Cathy Cassidy, ancien professeur d'art à l'école secondaire, se consacre maintenant à l'écriture. Elle a écrit de nombreux romans pour la jeunesse, donc plusieurs bestsellers au Royaume-Uni et en France. Elle vit aujourd'hui en Ecosse avec son mari et leurs deux enfants.

ஜ MON AVIS : Prendre des vacances totalement improvisées cinq semaines avant l'arrêt officiel des cours ? Après tout, ce n'est pas tous les jours que la mère qu'on attendait depuis presque dix ans frappe à notre porte...

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Nathan pour ce superbe envoi ! J'avais loupé le coche avec les deux parutions inédites de one-shots de Cathy Cassidy l'an dernier, Rose givrée et Les cinq lettres du mot c½ur (il faut absolument que je corrige cette erreur par ailleurs). Par contre, j'ai eu l'immense chance qu'on me livre La belle étoile, disponible dans toutes les bonnes librairies (non, ceci n'est pas une incitation à l'achat !) depuis janvier 2018, et je n'ai donc pas laissé passer l'occasion de me jeter dessus et de le dévorer en me pourléchant les babines à chaque page !

Et puis, rien qu'à regarder la couverture d'un Cathy Cassidy, difficile de faire autrement... A chaque fois que je me suis plongée dans l'un de ses romans, que ce soit l'un des tomes de la saga déjà culte et alléchante à souhait des Filles au chocolat, ou l'un de ses one-shots sucrés et savoureux comme de vrais petits bonbons, je n'en suis jamais ressortie déçue. Un roman de CC, ça vous laisse toujours le souffle court, les yeux dilatés ou perdus dans le vide et le c½ur battant à tout rompre comme si vous veniez de faire un marathon. Ou d'avouer à votre crush vos sentiments.

Bref, cela vous fait toujours vivre intensément chaque tracas de la vie que les diverses héroïnes de Cathy, des adolescentes hautes en couleur, vives, à la personnalité douce ou flamboyante, singulière du moins, et délicieusement attachantes, doivent affronter. Et La belle étoile n'est guère une exception à la règle ; au contraire, elle brille fortement au firmament des ½uvres littéraires de CC.

La grande spécialité de l'autrice est de savoir enrober de chocolat ou de sucre candy les blessures les plus béantes, les sujets les plus tabous et qui font le plus mal, et qui n'épargnent personne, comme on peut le constater avec les personnages principaux féminins ou leurs boyfriends/love interests, dont l'âge est plus souvent situé dans la période de la pré-adolescence plutôt que l'adolescence avancée. Mais même si la médecine parvient à couler, la violence des événements et des sentiments qui vont envahir la vie des filles et de leurs proches nous parvient tout de même avec la force d'un coup de poing.

Ça réveille, ça fait mal et ça perturbe profondément. Tout ça pour vous dire que, même si Cathy a une plume qui se veut rassurante, réconfortante et amicale, tel un câlin qui vous embrasse, ou un docteur qui vous donne une sucette après que le mal ait été surmonté, elle ne fait certainement pas dans la dentelle. La réalité est tout simplement là, avec ses bons et ses mauvais côtés, et la collision des deux nous torture sacrément, et le c½ur, et l'esprit.

Dans le cas de Dizzy, cette jeune fille de douze ans absolument adorable, à la vie bien remplie entre ses devoirs, les cours, les activités extra-scolaires, ses meilleures amies déjantés, toujours là pour elle, branchées garçons et vernis pailletés, et sa soirée pizza d'anniversaire avec son père, malgré tout cela, notre mignonne petite héroïne ressent toujours un vide dans son c½ur : la place vacante que sa mère y a laissée, et la jeune collégienne ne veut pas que ce soit Lucie, la belle, féminine jusqu'au bout des ongles, compréhensive et trop parfaite petite amie de son père, qui occupe cette place maternelle au sein du foyer familial.

Ce que je peux parfaitement comprendre, l'ayant moi-même vécu au début du divorce de mes parents. Cathy Cassidy a toujours cet art de savoir nous faire nous identifier à ses divers personnages, nous parler et trouver des échos en chacun de nous à travers les différentes histoires très émouvantes et fortes qui ont jaillies des mains sur son clavier.

Même si sa mère réapparaît dans sa vie, tel un ouragan comme son surnom l'indique si bien, Storm, celle-ci est bien loin de l'idée de la conception de la famille parfaite et de la mère qu'elle espérait pour Dizzy et n'a nullement l'intention de rentrer gentiment au bercail. C'est pour mieux en repartir qu'elle débarque sans être annoncée, en embarquant sa fille déboussolée et en même temps complètement excitée comme si elle vivait un rêve éveillé.

L'illusion sera bien rapidement brisée cependant : Cathy Cassidy aborde ici le thème de l'irresponsabilité de certains adultes, qui n'arrivent notamment pas à remplir leur rôle de parent comme il faut. Storm en est l'incarnation vivante : si son piercing à l'arcade, ses cheveux teints d'une drôle de couleur et ras les pâquerettes, ses tenues dignes des années soixante-dix, sa façon de danser en tournoyant comme mille soleils, son van Volkswagen bariolé qui semble tout droit revenu de Woodstock et son art de maquiller les enfants et de faire des lanternes en récup' de cartons réussissent à la mystifier et à la rendre fascinante et attirante comme un aimant, sa capacité à remplir sa fonction de maman aimante et proche de sa fille laisse franchement à désirer.

C'est à se demander pourquoi elle a emmené sa fille avec elle dans un univers où cette dernière ne se sent d'abord pas à sa place, vu qu'à aucun moment Storm n'essaye de rattraper tout ce temps perdu et de mieux connaître son enfant unique. Tout au long de l'histoire, Storm restera une véritable énigme, une équation sans réponse, une mère irresponsable qui passe son temps à planer, à rester égoïste et à être cet électron libre sans attaches, ni un semblant de conscience. Je me suis sentie sincèrement désolée pour Dizzy, qui méritait d'avoir cette figure maternelle qui prenne soin d'elle, qui s'inquiète pour elle et qui respecte ses sentiments et ce qu'elle est.

Néanmoins, ce voyage totalement impromptu et décevant au niveau de l'amour maternel que Dizzy espérait trouver se révélera agréablement surprenant pour ce qui est des personnes que Dizzy va retrouver et rencontrer, des gens qu'elle n'avait pas vus depuis l'époque où ses parents étaient encore ensemble, avant que son père ne se range, abandonne sa crête iroquoise rouge vive pour devenir un papa à plein temps et digne de ce nom, pour offrir à sa fille autre chose que du pain rassis et l'odeur de beuh dans les tipis.

Le père de Dizzy m'a lui aussi fait beaucoup de peine d'ailleurs, car le tourbillon Storm crée de sacrés ravages dans la bulle sécurisante et aimante qu'il avait réussi à constituer autour de sa fille, malgré l'absence et le chagrin. Lui, au moins, s'est montré fort, courageux, honorable ; il a su surmonter l'incompréhension du départ sans précédent de son ex-épouse et il a fait face. Il ne méritait pas que Storm gâche tous ses efforts d'un coup de balai et qu'elle abuse ainsi de l'homme bon qu'il est.

Vous l'aurez compris, ce personnage de mère qui n'en est pas une, exceptée sur le plan biologique, m'aura beaucoup agacée et énervée de par sa manière de ne prendre en considération les sentiments de personne et de n'en faire qu'à sa tête. Mais pour en revenir à ce que je disais, grâce à elle, je le lui concède de mauvaise grâce, Dizzy pourra s'épanouir les pieds nus dans l'herbe fraîche, à l'air libre, au son d'une musique pleine de vie et qui a le pouvoir d'arrêter le temps, auprès de personnages aussi merveilleux que Finn, son ami d'enfance qui, comme tous les garçons de Cathy Cassidy, a le don d'être absolument irrésistible, beaucoup plus mature que beaucoup d'adultes du camp, et qui m'a fait fondre le c½ur comme du beurre chaud sur une tartine. Si seulement il était de quelques années plus âgées, je l'aurais admis dans mon harem de Book Boyfriends tout de suite. Allez, on va faire comme si !

J'ai également adoré la meilleure amie de Storm, Tess, qui est aussi formidable que son garçon, Finn. Dévouée à la vie du camp, maternant tous les enfants présents, elle est une véritable figure d'autorité et d'amour parental, elle, au moins. Elle ira même jusqu'à s'occuper du petit kleptomane en herbe Mouse, un petit garçon qui m'a absolument fait craquer et qui m'a brisé mon petit c½ur en deux de par son background tragique à un si jeune âge.

Son père, Zak, le copain de Storm, est un fieffé imbécile (je me retiens sérieusement d'utiliser un langage moins châtié) doublé d'un radin dégueulasse sans nom et d'un père indifférent et révoltant qui m'a donné envie de le secouer comme un prunier et de lui hurler dessus, tellement il est aveugle à la souffrance désarmante de son tout jeune fils. Dont la mère est en cure de désintoxication et ne peut même pas s'occuper de son petit. Quelle tristesse.

J'avais envie à chaque instant d'entrer dans le bouquin pour prendre Mouse dans mes bras et lui apporter cet amour et cette considération dont il manque cruellement. Heureusement que Tess et toute sa petite famille sont là ! Même moi, avec eux, je me suis sentie comme chez moi ! Ce roman nous présente une communauté qui m'était assez inconnue, celle des gens du voyage, sans jamais tomber dans le jugement ni faire de préjugés.

Je me rends compte que, si j'ai pu avoir du ressentiment vis-à-vis de Storm, je respecte néanmoins son mode de vie, proche de la nature, du contact humain spontané et éphémère et au gré des sensations éprouvées. Des gens comme Tess par exemple, savent apprécier ce type de vie et également un autre plus sédentaire et au sein d'un cocon familial. Storm a fait le choix de s'envoler loin du nid et je respecte celui-ci, même si je lui en veux encore beaucoup. Mais, après tout, Dizzy a su trouver sa famille et mère et fille continuent de s'aimer malgré les imperfections qui entachent cet amour complexe, ou, au contraire, le rendent peu commun.

Pour conclure, comme à chaque fois que je lis un Cathy Cassidy, je ne peux que chaudement vous recommander ce roman, qui sait viser juste, qui vous emmènera prendre une bonne bouffée d'air et vous faire reconnaître qui est votre véritable famille et quels sont les véritables désirs de votre c½ur tout au fond. Attention cependant, ce dernier risque de ne pas ressortir indemne de cette aventure : s'il va sûrement se gonfler de tendresse, l'indignation face à l'injustice, la tristesse, la rage, les remords et le désarroi ont de fortes chances de s'y faire aussi de la place, beware !

Mais, in fine, nous ne sommes tous qu'amour, et nous recherchons en levant les yeux au ciel notre belle et bonne étoile à suivre. Ma Dizzy a su trouver la sienne, et j'espère que ce sera aussi le cas de mon Mouse chéri et de son incroyable amour de chienne Leggit dans le roman L'étoile rebelle, à paraître en juin 2018 ! Je suis véritablement impatiente de retrouver ce duo inséparable et j'espère éprouver le même sublime COUP DE C¼UR ♥ que pour cet ouvrage-ci, mais je ne me fais pas trop de soucis là-dessus !

Un roman fort, sincère, poignant et émouvant, d'une luminosité sans pareille ! Une vraie pépite !

« Est-on jamais vraiment chez soi ? Avant, je pensais que oui. J'étais chez moi avec mon père, dans notre appartement de Birmingham. Et avec mes amies quand on faisait les folles, qu'on allait chez Dimitri, qu'on bronzait dans mon jardin, qu'on se téléphonait durant des heures. Mais depuis que Storm est venue me chercher, je ne sais plus où j'en suis. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, éditions Nathan, La belle étoile, Cathy Cassidy, 2018, Roman jeunesse, adolescence, relation mère/fille, absence, pardon, road trip, vie de bohème, hippie, festivals, été, vacances, souffler, nature, Famille ♥, amitié, fraternité, Amour ♥., se trouver, complexité, comprendre, Musique ♫, s'enfuir, S'évader ♥, Famille Recomposée ♥, Famille de Coeur ♥, Pays De Galles, Rêves♥, coup de coeur ♥
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#Posté le mardi 27 février 2018 09:22

Modifié le mardi 14 août 2018 11:11



"No matter how many weapons you have, no matter how great your technology might be, the world cannot live without love."

Source des gifs : eathons.
Tags : le château dans le ciel ♥, Hayao Miyazaki ♥, 1986, Studio Ghibli. ♥, steampunk, écologie, nature, technologie, humanité, amour, top 5 Ghibli favoris, favorite animated movies ♥, Japan ♥, Laputa ♥, Laputa : Castle in the sky
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#Posté le mardi 11 juillet 2017 10:28

FICHE LECTURE : Marquer les ombres

FICHE LECTURE : Marquer les ombres

DYSTOPIE, SCIENCE-FICTION | 2017 (USA ; FRANCE) | VERONICA ROTH | ROMANCE, DONS SURNATURELS, GUERRE, DIVISION, COMBAT, SOUFFRANCE, AMITIÉ, REVANCHE, DIVINITÉ, NATURE, RESSOURCES, RECHERCHE DE SOI, AMOUR PROPRE, FAMILLE, DESTIN...
484 pages | 17,95¤ | Version numérique : 13,99¤.

Par l'auteure de Divergente, Veronica Roth.

➜ Dans une galaxie dominée par une fédération de neuf planètes, certains êtres possèdent un “don”, un pouvoir unique. Akos, de la pacifique nation de Thuvhé, et Cyra, s½ur du tyran qui gouverne les Shotet, sont de ceux-là. Mais leurs dons les rendent, eux plus que tout autre, à la fois puissants et vulnérables. Tout dans leurs origines les oppose. Les obstacles entre leurs peuples, entre leurs familles, sont dangereux et insurmontables. Pourtant, pour survivre, ils doivent s'aider... ou décider de se détruire.

L'AUTEURE : VERONICA ROTH a vingt-deux ans lorsqu'elle publie le premier tome de Divergente. C'est son premier roman, qu'elle a écrit pendant ses études à la Northwestern University. Alors étudiante en écriture créative, elle préférait se plonger dans les aventures de Tris plutôt que de faire ses devoirs... Elle est aujourd'hui écrivaine et vit dans les environs de Chicago. Sa série Divergente est un best-seller dans le monde entier.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Tout d'abord, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions Nathan pour ce premier service de presse. Ils me font un immense honneur dont je leur suis extrêmement reconnaissante et j'espère que cette première lecture marquera le début d'un long partenariat, si cela m'est permis. Lorsque j'ai reçu mon colis, je l'ai ouvert avec des mains fébriles d'excitation, comme toujours avec mes services de presse, car il m'est donné la magnifique opportunité à chaque fois de lire des romans que j'ai pu choisir moi-même parmi le merveilleux catalogue des ces maisons d'édition que j'adore depuis que mon goût pour la lecture est apparu ou que j'ai pris le plaisir à découvrir en même temps que le partenariat est né. Ici, l'objet de ma convoitise s'intitule Marquer les ombres, de l'auteur internationalement connue Veronica Roth, qui est à l'origine de la trilogie Divergente.

☾ Cette dernière m'a fait vivre une très belle aventure livresque avec des personnages forts et que je n'oublierai pas, un univers dystopique reconnaissable entre mille, de l'action et de fortes émotions. J'étais donc plus qu'impatiente de me plonger dans cette nouvelle saga littéraire qui s'annonçait plus que prometteuse au vu du calibre de cette jeune autrice bourrée de talent. Et du potentiel, c'est le moins qu'on puisse dire, elle en a.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Si vous avez peur que Marquer les ombres ne soit qu'une pâle copie de Divergente, je vous prie de tout de suite effacer cette appréhension de votre esprit. Certes, les deux sont des dystopies se passant dans un futur post-apocalyptique (du moins, je le suppose pour Marquer les ombres) et défendent les mêmes valeurs et la même force de caractère au niveau des personnages, mais ça s'arrête là. Voilà, comme ça, on commence sur de bonnes bases. Je ne me suis pas inquiétée en commençant à lire fébrilement ce livre, car mon sang bouillait d'envie de découvrir cette nouvelle histoire, ce nouvel univers crée par Veronica, et celle-ci a de l'imagination et de l'ingéniosité à revendre. J'ai en premier lieu aimé que cette histoire ne s'inscrive pas dans une borne chronologique connue, qu'elle se détache de notre monde à nous, de sorte que j'ai hésité tout du long à me dire si c'était véritablement un monde post-apocalyptique qui se serait fondé après notre ère.

☀ J'en suis venue à la conclusion que c'était le cas, car, s'il n'est fait mention à aucun moment de notre espèce, de ce passé qui a été le nôtre (comme c'est le cas avec les "Rouillés" de Scott Westerfeld dans Uglies par exemple, ou même dans Divergente avec Chicago comme lieu central de l'histoire), on apprend au fur et à mesure des pages que cette galaxie de planètes-nations est un calque de notre système solaire, et qu'il est qui plus est nommé comme tel. On a ainsi neuf planètes comme dans notre système solaire bien connu, représentées aux mêmes endroits que les planètes qui nous sont familières, grâce à une très agréable et précise carte au tout début de l'ouvrage, qui mêle ainsi minutie et fantasmagorie, magie d'un univers imaginé, mais qui portent des noms différents et qui sont toutes peuplées d'êtres humains comme nous. Ce qui permet à la fois de nous détacher de notre Terre qu'on ne connait que trop bien, de nous évader et de prendre du recul, tout en restant proche de nos coutumes et modes de vie en pénétrant dans un univers à la fois fascinant, exaltant et crédible.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
J'ajouterais que chacune de ces planètes, ou du moins les deux-trois planètes que l'on découvre sur les neuf dans ce premier tome, le temps de nous acclimater à la planète principale qui est Thuvhé/Urek, nous fait passer un message fort en sens et écologique. En effet, chacune de ces planètes-nations ont su accueillir l'Homme en leur sein, et en retour les populations ont su faire preuve de respect et de décence envers leur installation fortuite en exploitant les ressources de chaque planète à bon escient et en les mettant même en valeur, en les sublimant. Cependant, les hommes avides de pouvoir écument la Nature, ici sous la forme centrale de Ryzek, j'ai nommé le tyran des Shotet (ce qualificatif lui va comme un gant, qui plus est), qui n'hésite pas à s'allier à des planètes comme Pitha, dont l'eau regorge de prouesses technologiques auxquelles les humains donnent forme, afin de les manipuler.

۞ Et donc de puiser sans scrupules dans leurs ressources afin de les utiliser à de mauvais desseins. Très, très mauvais même. Genre la guerre et la souffrance. Cela ne vous rappelle pas une certaine planète bleue toute cette histoire ? A moi, si. Fortement même.

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Ce qui prouve que, même si Veronica Roth s'est mise à l'écart de sa ville natale Chicago afin d'aller explorer des confins inconnus, laissant la place large à son imagination, qui se doit cependant d'être contrôlée par des limites, afin de ne pas partir dans tous les sens, une dystopie reste une dystopie, même sous d'autres formes et, dans ce tome liminaire d'une nouvelle saga, soit d'une aventure inédite, les anomalies de notre société contemporaine sont abordées à différents niveaux bien ciblés. Tout d'abord, comme je l'ai mentionné ci-dessus, sur le plan environnemental. Ce n'est pas le point central de l'histoire, mais ça a cependant son importance. Les différents peuples ont la coutume de respecter ce que la Nature leur offre, de se montrer reconnaissants lors de cérémonies et de grandes fêtes et ne font même qu'un avec l'élément ambiant de leur territoire.

☼ Les Thuvésit avec le froid et la glace, les habitants de Pitha avec l'eau et les Shotet avec la terre. Veronica Roth remanie même le concept du recyclage à sa manière ! A un moment donné de l'intrigue, Akos, notre Thuvésit, découvre ce que les Shotet appellent un "Séjour" : ils font le tour du système solaire en vaisseau afin de rendre visite à leurs alliés et en profitent pour récupérer tous les matériaux et objets inusités afin de leur redonner une seconde vie. En effet, selon les Shotet, chaque chose mérite une seconde vie et de rendre service à son plein potentiel. Un principe que j'approuve totalement, et j'ai beaucoup aimé le fait que Veronica Roth ait défendu notre environnement et le mariage avec la Nature que les Hommes devraient avoir, et qu'on voit subtilement dans cette dystopie, malgré des mauvaises dérives qui apparaissent. Il ne faut pas oublier que c'est une dystopie, donc un monde défectueux. Cependant, contrairement à beaucoup de dystopies où les dysfonctionnements de notre société sont exacerbés afin que cela nous saute bien aux yeux, celle-ci aborde les dits travers de manière très stratégique et du coup, cela en devient encore plus effarant.

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J'en viens à parler de la pierre angulaire de ce roman : la guerre sous-jacente entre les Shotet et les Thuvésit, qui menace d'éclater depuis... depuis l'arrivée des deux peuples sur leur planète commune. Vous l'aurez compris, c'est pas la joie. Les deux moitiés d'habitants de la planète Thuvhé sont même en désaccord concernant le début des hostilités et sur qui a fait embraser l'étincelle de la haine entre les deux peuples. D'après les Shotet, les Thuvésit "à la peau tendre" ne seraient que des lâches qui n'assument pas leurs méfaits et auraient kidnappé leurs enfants lors de leur arrivée sur cette planète, qu'ils refusent de reconnaître comme Thuvhé.

♦ Ils l'appellent obstinément Urek ("vide" en shotet, l'état de la planète avant qu'elle ne soit habitée par les Shotet. Signe également que les Thuvésit ont été les intrus, je suppose). Si ce que les Shotet soutiennent mordicus se trouve être vrai, cela m'éclairerait sur les véritables origines d'Akos, car j'avoue être toujours dans le brouillard. Veronica Roth nous laisse d'ailleurs beaucoup de questions sans réponses à la fin de ce premier tome, et cela me ronge toujours les entrailles, mais on en parlera plus tard. De leur côté, les Thuvésit voient les Shotet comme des monstres, qui ne comprennent que la violence et la brutalité et qui sont sans état d'âme. Le peuple d'à côté nourrit des préjugés enracinés depuis la nuit des temps envers l'autre et inversement. De quoi faire peur, nous glacer le sang même. Et un énième écho à des affrontements et querelles que notre propre Histoire a dû affronter.

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Ce qui m'a vraiment surprise, et j'ai trouvé que l'autrice a agi comme un chef sur ce point-là, c'est qu'en tant que lecteur, on nous introduit d'abord à l'univers dit pacifique des Thuvésit, fait de blanc, de fleurs de silences (tout un glossaire nous est proposé à la fin du livre, il est super pratique), de froid et d'harmonie. Un monde pur comme la neige en somme. L'ambiance familiale chez les Kereseth, famille d'Akos, est chaleureuse, belle à voir, et on se sent presque appartenir à cette famille soudée par un amour et une tendresse puissants. Or, au bout de deux-trois petits chapitres seulement, on est arrachés très brutalement à ce cocon familial.

♦ Ce déchirement est fait avec une telle cruauté que mes yeux s'en sont écarquillés d'épouvante et que j'en ai eu le souffle coupé d'horreur. Cette transition abrupte, sans aucune douceur, nous immerge sans ménagement dans le monde shotet. On se croit alors conforté dans notre idée que les Thuvésit sont des êtes accueillants et pacifiques, tandis que le peuple jugé illégitime et illégal, à cause de leur opposition virulente, des Shotet serait bien de ceux qui font couler le sang et qui ont le c½ur de pierre. Mais que nenni les amis.

☮ Ce qui est judicieux de la part de Veronica Roth, c'est qu'au départ, nous les lecteurs, on se familiarise d'emblée avec les Thuvésit. Mais elle n'en a pas décidé ainsi. Oh, non. Veronica nous "force" en quelque sorte à découvrir les Shotet, alors qu'on serait d'instinct repoussé par ceux qu'on nous présente comme des meurtriers dans leur scène d'introduction.

ღ Pas vraiment flatteur et attirant, loin de là. Cependant, l'autrice ne va pas nous laisser d'autre choix que de copiner avec ce peuple indésiré par l'Assemblée des neufs planètes-nations. On va devoir s'acclimater à eux et s'ouvrir à leur mode de vie, leurs coutumes, qu'on le veuille ou non. Et on découvre qu'en fait... Ils sont des êtres humains, qui ont des sentiments, qui ressentent la peine, la douleur, et qui ont un sens de l'honneur, comme nous. Alléluia, quel miracle ! Ou l'art de briser nos préjugés qui, malheureusement, nous collent à la peau. Merci Veronica de m'avoir ouvert les yeux !

ஜ Certainement pas de la manière la plus agréable, mais j'ai eu la sensation d'être secouée comme un prunier et ce n'est pas plus mal. Résultat, on ne sait pas grand chose du peuple des Thuvésit, à part ce que daigne nous en raconter Akos, encore amer de ranc½ur après son kidnapping (et ça se comprend) mais ce qui est clair comme de l'eau de roche, c'est que les différences entre Shotet et Thuvésit sont minimes. Le fossé entre eux ne tient au fond qu'à une chose (en dehors des préjugés dans lesquels ils sont moulés) : leurs dirigeants.

✽ D'un côté, un tyran sans aucune pitié, mais qui montre une certaine peur face à l'idée d'infliger de la douleur. Un jeune homme qui était autrefois un frère aimant et bienveillant et dont le père l'a modelé pour devenir un souverain tyrannique. De l'autre, une jeune femme qui porte des cicatrices qui ne se sont pas encore refermées sur son visage, qui la brûlent encore de souffrance et d'indignation, mais au contraire elle en reste une chancelière respectée, courageuse et qui n'a pas la langue dans sa poche. Le choix est vite fait quant à savoir qui est fait pour régner comme il se doit. Ryzek fait plier son peuple sous la terreur, en éliminant ceux qui s'opposent à lui et en le faisant savoir haut et fort. Et son arme fatale, son "fléau", est en réalité une personne : sa s½ur Cyra.

ܤ Au début, je ne comprenais pas comment Cyra pouvait se servir de son don-flux pour rendre service à son frère de façon aussi ignoble. Ah oui, les personnes faisant partie des "élus" dans cet univers ont un don particulier, qui correspond à leur personnalité, et qui peut donc changer si un changement profond s'opère en eux. J'avais oublié de vous prévenir. Vous vous souvenez de quand je vous parlais du respect de la Nature ? Eh bien, il y a aussi un certain respect religieux au sein de cette galaxie. Ce qu'on appelle le Flux serait en quelque sorte la divinité des habitants de ce système solaire. Il est particulièrement vénéré par les Shotet car le Flux nous apporte notre force intérieur, celle qui nous maintient en vie. Le Flux nous traverserait donc tous sans qu'on ait forcément besoin d'un Don.

Ҩ Quant aux "élus", il s'agit de ceux dont les oracles ont vu leur destinée. Peu de personnes ont le privilège, ou plutôt la malchance, d'avoir une destinée, qui est soit complètement contraire à ce qu'on espérait, soit impossible à déchiffrer. Bien évidemment. Et on a beau essayer de l'annuler, les oracles sont formels : les destins sont scellés, peu importe quelle vision du futur se réalisera. Ce n'est pas nouveau, mais ça a le mérite d'être clair. Je reprends donc avec Cyra, qui, Dieu soit loué, est bien plus humaine que son frère. Son don-flux est celui de la douleur. Il m'a tout spécialement fascinée. En même temps, je le trouvais être un fardeau terriblement lourd à porter. Cyra estime qu'elle mérite cette souffrance en elle à cause de l'inhumanité de sa famille et des répercussions sur son peuple et elle pense également au fond d'elle que les autres méritent que cette souffrance leur soit infligée.

☜♥☞ J'ai trouvé ce don extrêmement intéressant et réaliste. Cyra est une analogie vivante de la souffrance que les Hommes s'infligent entre eux, que ce soit de manière inconsciente, involontaire ou pire : de manière calculée, voir sadique. Je n'arrivais pas à comprendre Cyra, pourquoi elle se forçait à obéir à son frère sans l'attaquer de manière frontale ? A ce moment-là, l'histoire n'aurait pas eu lieu et les peurs de Cyra d'être rejetée par son peuple, qui a fini par "accepter" la cruauté de son frère, au vu des traditions brutales des Shotet (il n'y a pas que du faux là-dedans), ont fini par éclairer ma lanterne.

► Ce que je retiens de Cyra, c'est que sous ses apparences de guerrière redoutable, se cache une fragilité sans nom, une personne extrêmement humaine bouleversée par la douleur tant physique que morale qui l'environne chaque jour, et qui est curieuse de la vie, des cultures des autres, si lumineuses par rapport aux ombres de son don qui la rongent. Je me suis finalement très vite attachée à cette femme forte, déterminée mais qui doit porter à elle seule et dans son être la souffrance d'un peuple. J'avais envie, comme Akos, dont le don est d'annuler celui des autres au toucher, de prendre, ne serait-ce que temporairement, ce fardeau du corps et de l'âme de Cyra. Les deux forment parfaitement la paire, à tous les points de vue : ils sont les piliers l'un de l'autre, ils s'entraident et rendent le quotidien de l'autre plus supportable à vivre, et surtout, ils apprennent à être tolérants l'un envers l'autre, à cesser d'être divisés à cause d'une appartenance à un peuple, in fine pas si marquée que ça, la frontière entre les deux peuples de Thuvhé étant très floue au fond. J'aime ces personnages du fond de mon c½ur, eux qui sont prêts à tout pour sauver leur peuple, leurs proches, quitte à y laisser la vie, à restaurer un semblant de dignité humaine. Ils ont une combativité et une noblesse qui les honorent.

❤ J'allais oublier, un petit point que je voulais souligner en parlant de tolérance. J'ai tout bonnement adoré le fait que l'écrivain évoque sans faire de chichis aucuns, de façon toute naturelle un couple homosexuel et qu'elle en suggère clairement un autre, sans fioritures ou scandale inutile. De nos jours, il me semble intolérable que l'Amour, même sous une forme dite "inhabituelle", "anormale" ou que sais-je encore comme âneries, ne soit pas accepté tel qu'il est. Je referme ma parenthèse.

ൂ Comme je vous l'ai dit plus haut, ce premier tome me laisse avec des questions dont les réponses encore inconnues m'obsèdent. Le tome deux ne sortira probablement pas avant 2018, et j'en souffre déjà le martyr, sérieusement. Comment fais-je faire si je me retrouve obligée de me triturer l'esprit de mes propres théories douteuses et vacillantes ? Je vais devenir certainement folle assez rapidement. Au cours de l'histoire, des portes s'ouvrent à nous, des portes du passé des personnages ouvertes sur le Néant, et qui ont pourtant bien des répercussions sur l'histoire qui se déroule au fil des pages (qui se dévorent comme une bouchée de pain, un vrai page-turner ce livre).

Ձ Ajoutez à cela que ce premier tome se termine au moment où je m'y attends le moins, moi qui suis assez perspicace, surtout au niveau des sagas, j'ai été totalement prise de court. Je ne pouvais pas croire qu'on puisse s'arrêter à cet instant T de l'intrigue. Il me fallait plus de pages, plus d'éléments, une plus grande avancée dans cet incroyable, et ce à tous les niveaux, récit... Mais, à mon grand malheur, il va me falloir attendre le tome deux pour être enfin rassasiée. Et le pire dans tout ça, c'est que Veronica Roth m'a assommée par un choc en ouvrant une nouvelle inconnue avec une révélation qui m'était passée au-dessus de la tête jusque là et qui va me frapper avec la force d'un coup de poing. Je suis KO, et encore abrutie après cette lecture fracassante et si riche en tout.

ஸ En intelligence, en ingéniosité, en émotions, en moments poignants et marquants, en sagesse et en vérité, en humanité. Je sens que je vais avoir du mal à prendre mon mal en patience, et je n'avais pas été depuis longtemps surprise par une lecture, qui m'ébranle à un niveau d'une autre stratosphère, ce n'est pas rien de le dire. Je m'attendais à du très bon, je ressors avec du prodigieux. Je vais le dire sans vergogne, cela en dépasserait presque Divergent à mes yeux. Oui, je peux dire que cela le dépasse aisément. Ce n'est pas une dystopie pour ados populaire, comme les autres. Celle-là, elle vient d'autres firmaments, plus brillants encore et qui nous aveuglent face à tout le reste. Merci Veronica Roth, et encore merci aux éditions Nathan pour cet envoi mémorable. Et puis, j'ai hâte de découvrir les autres planètes, le périple est loin d'être fini. L'aventure ne fait que commencer, je serai résolument là pour le prochain épisode. COUP DE FOUDRE ϟ

« L'ennui, avec les gens persuadés d'être des monstres, c'est qu'ils vous soupçonnent de mentir dès que vous ne les voyez pas comme eux se voient. »

Sources des images : theartofnotwriting, b00kishfantasy, book-caps, nazyalesky.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Tags : Fiche Lecture, critique littéraire., Chronique livresque, Service Presse, editions nathan, Marquer les ombres, Nouveauté, Veronica Roth, Dystopie, Science-fiction, Système solaire, Galaxie, Espace, Planètes, 2017, Romance, dons surnaturels, guerre, division, combat, souffrance, amitié, revanche, divinité, nature, ressources, recherche de soi, amour propre, famille, destin, Coup de foudre ♥
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#Posté le samedi 08 avril 2017 06:35

Modifié le jeudi 12 octobre 2017 08:20

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