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FICHE LECTURE : Le goût amer de l'abîme

FICHE LECTURE : Le goût amer de l'abîme

« Je lui demande :
- Qu'est-ce que je fais ici ? Si tout a une raison d'être, quelle est la mienne sur ce navire ?
Le navigateur retourne à ses cartes, écrit quelques mots et ajoute de nouvelles flèches par-dessus ce qui est déjà inscrit, déposant ses pensées en couches si épaisses que lui seul peut les déchiffrer.
- Raison d'être, finalité, fenêtre, porte, ouverte. Tu es la porte ouverte au salut de l'univers.
- Moi ? Tu en es certain ?
- Aussi certain que nous sommes à bord de ce train. »

• TITRE V.O. : Challenger Deep.
• AUTEUR : Neal Shusterman.
• ANNÉE : 2017 (USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Récit semi-autobiographique.
• THÈMES : Maladie mentale, schizophrénie, folie, illusions, réalité, désespoir, abandon, peur, courage, lycée, adolescence, normalité, famille, angoisse, incompréhension, amitié, amour, drame, deuil, force, survivre, voyage dans le subconscient, hôpital psychiatrique, mensonges, choix,...
• PAGES : 408.

Dès 14 ans - 16,95¤.

Un roman bouleversant qui nous plonge au c½ur de la schizophrénie.

« Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi. Espérons que l'abîme ne voie rien qui l'intéresse. »

A priori, Caden Bosch est un adolescent de quinze ans ordinaire, qui invente des jeux vidéos avec ses meilleurs amis et veut faire partie de l'équipe d'athlétisme. Mais dans son esprit, il est aussi le passager d'un vaisseau lugubre voguant sur des mers déchaînées. Marchant seul et pieds nus dans les rues, craignant que ses camarades de classe ne veuillent le tuer, Caden se perd petit à petit entre hallucinations et réalité.
Le début d'un long voyage au plus profond des abysses, au c½ur de la schizophrénie, où il risquerait bien de se noyer.

Inspiré d'une histoire vraie, un roman d'une justesse incroyable sur les maladies mentales, qui nous fait naviguer entre rêve et hallucination.

« Ce roman est bouleversant car écrit avec amour, mais il est aussi plein d'humour, un humour grinçant et subtil. »
Hornbook

« Neal Shusterman déploie avec grandeur deux récits enchâssés qui s'entremêlent peu à peu pour se fondre en un roman extraordinaire. »
Booklist

L'AUTEUR : Né en 1962 à New York, Neal Shusterman est l'auteur de romans pour Jeunes Adultes, dont La Faucheuse (Robert Laffont, Collection R, 2017), et a été récompensé par de nombreux prix. Il écrit également pour la télévision et le grand écran.
Avec Le goût amer de l'abîme, il a replongé dans sa propre histoire pour mettre en mots la schizophrénie avec laquelle s'est battu son propre fils pendant des années.
FICHE LECTURE : Le goût amer de l'abîme
ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, on se retrouve pour une chronique que j'ai repoussée pendant longtemps, tout simplement parce que le livre dont je vais vous parler m'avait à ce point laissé sans voix que j'avais sans cesse la sensation de ne pas trouver les bons mots quand il s'agissait d'organiser mes sentiments le concernant. Je vais faire de mon mieux afin d'exprimer mon avis sur Le goût amer de l'abîme le plus clairement possible, mais je vous préviens que cette tâche ne sera pas aisée, tout simplement car ce roman nous laisse sens dessus dessous une fois la lecture terminée, c'est le cas de le dire. Mais une fois n'est pas coutume, je tiens à sincèrement remercier les éditions Nathan pour leur envoi des Épreuves non corrigées (ENC) de ce livre, cela m'avait extrêmement touchée d'être ainsi "privilégiée" et je tenais à ce qu'ils sachent que cette marque d'attention et de gentillesse n'avait pas été considérée à la légère. J'étais extrêmement curieuse de découvrir cette nouvelle parution de leur catalogue, non seulement pour son titre que je trouvais si poétique, presque onirique, mais qui s'est révélé être en réalité extrêmement concret avec cette saveur amère de sel qui se retrouve dans notre bouche au cours de la lecture, mais aussi et surtout pour son auteur, Neal Shusterman, que j'avais découvert grâce à la Collection R et au premier tome de la géniale saga de La Faucheuse, dont vous pouvez lire ma chronique ici. J'étais très intriguée de lire un autre roman de cet auteur dans un registre totalement facilement, même si l'on reste dans une certaine noirceur, celle des profondeurs de la mer remplaçant la sombre aura de la mort. Quoique, ces dernières se rejoignent bien souvent... Qui plus est, il s'agit du premier titre de Neal Shusterman publié chez la maison Nathan, que je ne peux qu'applaudir pour son choix éditorial fort judicieux. En effet, Le goût amer de l'abîme sait s'adresser à un jeune public tout en le faisant grandir et mûrir grâce à des thématiques fortes et à une écriture puissante et captivante, qui sait sortir des sentiers battus, mais il ne laissera personne indifférent, peu importe l'âge ou la situation. Dernier point qui a achevé de me convaincre de me jeter sur ce roman : Neal Shusterman a mis à contribution les talents d'illustrateur de son fils Brendan pour l'élaboration de ce livre si spécial. J'ai remarqué que cet auteur accordait une importance toute particulière à sa famille et je trouve cela profondément beau et inspirant. Entre Le goût amer de l'abîme et le livre à vocation écologique Dry écrit à quatre mains avec un autre de ses fils, Jarrod, la famille est définitivement au c½ur de l'oeuvre littéraire de Neal Shusterman et je constate grâce à lui que c'est la plus vraie et la plus splendide des sources d'inspiration. La plus parlante aussi. Dans le cas du Goût amer de l'abîme, son fils qui se trouve être... au c½ur même du livre. Si Neal Shusterman nous faisait déjà part d'un morceau de lui-même dans La Faucheuse en abordant de plein fouet le sentiment universel du deuil, qui nous atteint tous sans exception à un moment donné de notre existence, avec Le goût amer de l'abîme, il nous livre sans retenue un chapitre fondamental de son histoire personnelle, celui qui a pour personnage principal son fils atteint de schizophrénie, Brendan. Un tel acte de courage et d'amour, à la fois de la part du père et du fils, ne méritait que la considération qui lui était naturellement due. Je me suis donc plongée entre les pages de ce livre qui promettait un océan d'émotions à l'état brute, aussi irritantes que le sel de mer qui colle à la peau et à l'intérieur de la gorge, qui vous imprègne la bouche de sa saveur quand vous buvez la tasse. Plus qu'un océan, j'ai eu l'impression de vivre un raz-de-marée et, en tant que survivante de ce grand moment, je suis là pour en témoigner et vous inviter à frôler le danger tout comme je l'ai fait. A vos risques et périls si, telle Calypso, je parviens à vous envoûter et donc à vous convaincre.

Dans ce livre, nous allons suivre le personnage de Caden Bosch. Avatar de Brendan Shusterman au sein de ce roman semi auto-biographique, Caden est un adolescent de quinze ans à première vue comme vous et moi : il aime la course, les jeux vidéos, il est très inventif et a un don pour le dessin. Cependant, on ne s'y laisse pas tromper. Dès les premières lignes, Neal Shusterman nous place dans le vif du sujet et nous fait comprendre que Caden est en réalité loin d'être comme les autres. L'auteur prend le parti de consacrer la narration aux pensées du héros de son histoire. On est constamment dans la tête de ce dernier et on prend ainsi pleinement conscience de ce qui le tourmente à longueur de journée, de ce qui ne lui laisse aucun repos. Je tiens à vous prévenir que cela peut être profondément perturbant et même vous refroidir à l'idée de lire ce livre. Quand on commence une nouvelle lecture, on s'attend souvent à des pages d'introduction qui nous permettent une entrée en matière en douceur, même si les sujets abordés dans le roman vont se révéler dur. Ici, dès le départ, dès la toute première ligne, c'est brutal, c'est inattendu, ça se jette sur vous tel un étau qui se referme et ne laisse pas vous échapper. C'est comme si un froid presque létal s'était insinué dans vos veines et vous empêchait le moindre mouvement, le moindre libre arbitre. La narration interne de Caden est semblable à une prison, impossible de s'en échapper, impossible de raisonner autrement. Cette façon de penser en passant du coq à l'âne et en floutant sérieusement les frontières entre chimère et réalité va devenir notre mode de fonctionnement, et ce jusqu'à la fin du roman. Telles qu'on les lit retranscrites sur le papier, les pensées de Caden sont telles des vagues qui vous emportent jusqu'au fond de l'eau et refusent de vous laisser partir. Elles vous mettent à terre, elles vous suffoquent, elles remplissent vos poumons d'eau salée jusqu'à ce que l'air, le bon oxygène, n'y ait plus sa place. Je peux comprendre que vous ayez envie de fuir face à l'incompréhension et à l'angoisse que ces premières phrases du récit vont faire naître en vous. Mais ne le faites pas, surtout pas. Restez. Caden a besoin de vous pour se sortir de sa prison mentale, vous êtes sa seule chance d'évasion et de ne pas devenir fou. La folie est le propre de l'écriture de Neal Shusterman avec ce livre. Je connaissais déjà la plume de cet auteur comme étant corrosive, comme allant droit au but, sans fard, sans chichis, comme étant percutante et même foudroyante. Mais là, je crois qu'elle a atteint un stade d'authenticité comme jamais jusqu'alors. J'ai été littéralement bluffée par la prouesse que l'auteur réussit à accomplir : mettre en mots tous les parasites qui hantaient la tête de son fils jour et nuit. De saisir toutes les nuances de cette maladie qu'est la schizophrénie grâce à son don pour l'écriture. J'avais déjà connu ce sentiment avec le remarquable roman de John Green Tortues à l'infini, mais c'est dans le cas du Goût amer de l'abîme tout simplement prodigieux ; incisif aussi car on ressent entre les lignes l'impuissance que Neal Shusterman en tant que père a dû éprouver en voyant son fils sombrer dans des méandres que l'on ne s'imagine même pas. Cependant, j'ai envie de sincèrement dire à l'auteur que son propre combat ne fut pas inutile, bien au contraire : ce livre-testament en est la preuve qu'il a réussi à gravir cette montagne que la vie avait érigé sur le chemin de sa famille. Ou plutôt, pour rester dans les métaphores maritimes, Brendan et Neal, le père et le fils, ont survécu au naufrage du bateau que représente la schizophrénie dans la tête et les rêves de Caden. On ne leur a pas faites, à eux. Leur amour étouffé par le grondement de l'océan, incapable d'être exprimé "normalement" dans ces temps de tempête, a été plus fort que tout.

Au fond, que puis-je dire face à un tel miracle ? Je me suis énormément attachée au personnage de Caden, qui voit sa vie se briser en mille morceaux le jour où ses pensées paranoïaques se mettent à faire de plus en plus de bruit dans sa caboche et à le rendre aveugle à ce qui est vrai : son crayon qui court sur le papier, ses meilleurs amis avec qui il partage une passion et un merveilleux projet créatif, sa famille qu'il aime plus que tout au monde et qui le lui rend bien. Caden était simplement lui avant de devenir moussaillon de l'odieux capitaine. Caden était un simple jeune homme, un adolescent avec beaucoup de potentiel et de lumière en lui. Pourquoi a-t-il fallu que tout se ternisse d'un coup comme ça, que cette saveur amère se loge dans sa bouche telle une noyade constante, comme si on ne parvenait jamais vraiment à recracher toute l'eau ingurgitée ? Pourquoi a-t-il fallu qu'un satané perroquet de malheur vienne se loger sur son épaule et ainsi la broyer, produire un tel vacarme dans ses oreilles sourde à toute parole réelle, à laquelle on peut se raccrocher ? Pourquoi lui ? Je pense que je ne cesserai jamais de me poser la question, pour Caden, pour Brendan. Ce qui est sûr, c'est que je ne veux plus reposer un pied sur ce bateau de toute ma vie. Le capitaine et le perroquet sont clairement à mes yeux persona non grata. Alors que j'avais cru comprendre les pensées les plus insensées de Caden au fur et à mesure du roman, le mystère de ces deux antagonistes n'a fait que s'épaissir pour moi. Il était clair à mes yeux qu'ils étaient des métaphores, deux oppositions qui permettaient à Caden d'un tant soit peu s'y retrouver dans ce mic-mac perpétuel. La lumière se fera brusquement, vous verrez. Tout ce qui se trouve dans la tête de Caden, les choses comme les gens, sont une déformation gigantesque de la réalité. C'est comme si on essayait de regarder cette dernière en face, mais dans un miroir grotesque de fête foraine. Ou dans une glace brisée en une infinité d'éclats, autrement dit un reflet de malheur. Le capitaine et le perroquet étaient les parallèles les moins évidents à dresser, à décrypter. Encore un autre signe du talent évident de Neal Shusterman à imager des thématiques fortes et loin d'être agréables de la réalité de notre monde. Ça vous en fera presque mal au crâne d'essayer de discerner le vrai du faux, le bien du mal, mais si vous n'aviez qu'une chose à retenir, ce serait celle-ci : ne faites confiance à aucun des deux. Le capitaine et le perroquet vous paraîtront à certains moments dignes de confiance, et symboles d'espoir, mais ce n'est qu'un leurre abjecte. Ne tombez pas entre leurs serres ou sous leur crochet. Moi-même, comme Caden, j'avais envie de les croire, de me placer sous leur aile, de leur obéir. Cela paraissait tellement plus facile, plutôt que d'avoir la peur au ventre et de ressentir une peur lancinante à chaque instant. Mon conseil à moi, ce serait que vous embrassiez cette peur, que vous vous en serviez comme d'un punching-ball, que vous lui disiez NON, de tout votre être, de toute votre âme. Ne la laissez pas vous terrasser. Les peurs de Caden ne sont pas si dissemblables des nôtres que ça. J'ai été surprise de parfaitement les comprendre à beaucoup de moments. Je les ai ressenties aussi, à un moment dans ma vie, et elles me sont revenues de plein fouet au cours de ma lecture. Je dirais simplement que la différence entre Caden et nous, c'est qu'il s'est immergé dans ses peurs jusqu'au cou. Il s'est laissé couler dans ces eaux profondes, insondables, d'une noirceur que nous sommes souvent bien incapables d'affronter. C'est là que la différence de ce personnage devient une force : il parvient à toucher le fond de l'eau et à remonter à la surface. La maladie n'a pas fait de lui une épave échouée dans les plus noires abysses des mers. Tous n'ont pas cette chance de sortir ainsi la tête hors de l'eau. Certains connaissent des destins tragiques, injustifiés ; d'autres ne parviennent pas à se faire à cette idée (et on les comprend) qu'ils sont prisonniers de leur corps, de leurs pensées, que leur âme est perdue à l'intérieur de cette carcasse immense qui fait office de bâtiment carcéral et qu'ils en sont la propre clé. Pour ce qui est de Caden/Brendan, le chemin vers une vie apaisée et à peu près normale est encore long. Les deux sont de véritables rescapés d'une monstruosité de notre corps humain, de notre psychisme, qui dépasse l'entendement. Cependant, entendons-nous bien : la monstruosité n'est pas la personne, la personne est victime de cette monstruosité qui l'engloutit comme les eaux affamées de l'océan ou la baleine Monstro, d'accord ? Ne faisons pas de jugements trop hâtifs en mettant des étiquettes aux gens trop rapidement. Je vois mon petit Caden comme le garçon courageux et bienveillant qui a réussi à sortir du ventre de la baleine. Comme un héros, comme un survivant. Comme un être humain extraordinaire. Baisser les bras n'est pas dans sa nature, aussi terrifié et perdu soit-il. Abandonner les autres non plus. J'ai ressenti un tel élan de tendresse pour lui que j'en avais envie de le serrer de toutes mes forces dans mes bras. De lui montrer de tout mon être que j'étais là, qu'il n'était pas seul. Que moi aussi je doutais de la tangibilité de ce monde, tout comme lui. Notre réalité telle que nous la connaissons est-elle véritablement normale ? Existe-t-il une normalité parfaite ? Je crois qu'il est bien plus dur qu'il n'y paraît de répondre à de telles questions. Pas étonnant que Caden en ait eu des sueurs froides et des maux de crâne. Je ne peux que compatir à cette folie empreinte de mélancolie, de colère brûlante et de peur panique qui lui collait à la peau et qui ne voulait et ne voudra sans doute jamais le laisser s'en aller. Elle me cause souvent bien des tourments à moi aussi. Nous étions deux dans cette galère. Et nous en sommes sortis vivants. Si vous prenez la peine de lire ce magnifique livre, vous en réchapperez vous aussi. Vous sentirez certes toujours le sel de mer vous faire comme une seconde peau et cette "croisière" (quel mot peu approprié ! J'aurais mille fois mieux préféré le kitsch de La croisière s'amuse) obnubilera vos pensées, à tel point que vous vous direz que « vous n'avez pas signé pour ça ». Mais dans la foulée, vous vous ferez un ami à la valeur inestimable qui vous apprendra beaucoup plus de choses sur vous même que ce que vous croyiez savoir, et dont les dessins d'une abstraction désormais chaotique (la contribution en tant qu'illustrateur de Brendan lui-même à l'ouvrage de son père était tout bonnement nécessaire afin de donner à cette histoire son véritable poids) faits essentiellement de lignes entremêlées représenteront pour vous à la fois le pire des cauchemars et le fil conducteur salvateur vers la sortie. Dans le change, vous y gagnez beaucoup.

Et le véritable Caden, Brendan, aussi, au fond. Son histoire mérite d'être connue, le livre que son père lui a dédié d'être mis entre toutes les mains. Aujourd'hui, vous pouvez trouver sur Internet des photographies d'un Brendan souriant et en bonne santé se tenant aux côtés de son père. Qui sait ce qui se cache derrière ce sourire. Pour ma part, ce qui est certain, vous ne me l'enlèverez pas de l'idée, c'est que l'éclat de ce sourire est réel, bien réel. Il n'y a pas de mensonges ou de faux semblants là-dedans. J'en applaudis à deux mains Brendan. Je n'ose imaginer les épreuves qu'il a dû traverser pour en arriver là, à ce sourire qui le fait paraître normal, et mener une vie normale. Le goût amer de l'abîme ne nous en donne qu'un bref aperçu et c'est déjà suffisant pour nous épouvanter et nous donner la sensation écrasante que cela est insurmontable. Brendan est la preuve irréfutable du contraire. Il est tout simplement admirable, et je souhaite à toutes les personnes dans son cas de s'en sortir aussi bien que lui. De s'en sortir tout court. L'injustice de la chose m'oppresse et me donne envie de hurler jusqu'à en tomber à genoux. Ce pourquoi ? m'étranglera jusqu'au bout, décidément. En tout cas Brendan, sache que tu forces le respect. Je t'admire à en avoir eu les cils tout mouillés et le souffle coupé une fois le livre refermé. J'admire aussi immensément ton père d'avoir réussi à t'offrir le plus beau cadeau qui soit : le sentiment d'être compris, comme si à travers ces quatre cent huit pages, ton père te disait sans s'en cacher : « Je sais exactement tout ce que tu as traversé mon fils, je le comprends, et je t'aime. » C'est exactement ça, ce livre est une déclaration d'amour d'un père à son enfant, une déclaration qui se fait aux yeux du monde entier grâce au pouvoir résolument magique et sans bornes de la littérature. Impossible de rester insensible face à un tel roman pétri d'émotions à l'état brute et d'humanité. Alors lisez-le, c'est tout. Challenger Deep, le titre originel du roman, se trouve aussi être l'appellation qui désigne le point le plus profond jamais mesuré dans les océans. On peut dire que jamais un roman n'a porté aussi bien son nom. C'est là que Neal Shusterman, Brendan/Caden et moi-même nous vous invitons à vous rendre. Serez-vous capable de défier la profondeur des océans ? Ce roman parviendra à vous prouvez que oui, vous le pouvez, et que vous êtes capables de bien d'autres choses encore. Vous êtes beaucoup plus forts que vous ne le pensez. Ayez confiance et lisez. Juste, lisez.

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Le goût amer de l'abîme
COUP DE C¼UR ♥ aussi profond que l'abîme...


FICHE LECTURE : Le goût amer de l'abîme
Source des images : dustypalms, darklingaleks.

« - Je ne bois pas, OK ? Peut-être une bière en soirée, une fois de temps en temps, tu vois, quoi, mais c'est tout. Je ne me soûle pas.
- Eh bien, peu importe ce que tu prends. Tu peux me le dire. Je comprendrai. Max aussi - c'est juste qu'il ne sait pas comment te le dire.
Soudain, mes mots se déversent sur Shelby en dures consonnes.
- Je vais bien ! Je ne prends rien. Je ne fume pas de crack, je ne sniffe pas de Ritaline, je n'aspire pas le gaz des bouteilles de crème chantilly et je ne me shoote pas avec du Destop.
- OK, lâche Shelby qui ne me croit pas une minute. Quand tu auras envie d'en parler, je serai là. »

« On est devant la sortie. La première porte s'ouvre et on entre dans le petit sas de sécurité. Ma mère passe un bras autour de moi et je sens qu'elle le fait au moins autant pour elle que pour moi. Elle a besoin du réconfort d'être enfin capable de me réconforter ; ce qu'elle n'a pas pu faire pendant longtemps.
Ma maladie nous a tous plongés dans les abysses, et même si moi, eh bien, j'ai exploré Challenger Deep, je ne peux pas minimiser ce que ma famille a traversé. Je n'oublierai jamais que mes parents sont venus me voir à l'hôpital tous les jours, même quand j'étais clairement ailleurs. Je n'oublierai jamais que ma petite s½ur m'a tenu la main et qu'elle a essayé de comprendre ce que c'était que de se trouver dans cet ailleurs. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, éditions Nathan, Neal Shusterman, Le goût amer de l'abîme, 2018, Littérature américaine, récit semi-autobiographique, maladie mentale, schizophrénie, folie, illusions, réalité, désespoir, abandon, peur, courage, lycée, adolescence, normalité, famille, angoisse, incompréhension, amitié, amour, drame, deuil, force, survivre, voyage dans le subconscient, hôpital psychiatrique, mensonges, choix, coup de coeur ♥
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#Posté le vendredi 02 novembre 2018 18:56

Modifié le dimanche 18 novembre 2018 15:32

BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse

BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse

• TITRE VO : War Horse.
• AUTEUR : Michael Morpurgo.
• ANNÉE : 1982 (ROYAUME-UNI, FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Guerre, première guerre mondiale, campagne, Angleterre, France, amitié, relation maître/animal, chevaux, réquisition, armée, camps, boucherie, drame, séparation, traumatisme, deuil, mort, tuerie, camps, espoir, ténacité, fidélité, bienveillance, affection, tendresse, amour éperdu, combats, no man's land, sang, folie meurtrière, incompréhension, humanité, foi, espérance, solidarité, bonté, attachement, courage, survivre, cruauté...
• PAGES : 207.

Joey, le cheval de ferme, devient cheval de guerre en 1914. Il va alors vivre l'horreur des combats auprès des Britanniques, des Français, ou du côté des Allemands. Pour lui, les soldats, les paysans ou les vétérinaires ne sont pas des ennemis mais des hommes, chez qui il rencontre la bonté comme la méchanceté. Joey partage leurs souffrances et leurs peurs et sait leur redonner espoir.

Grâce à Joey, découvrez une très belle et bouleversante histoire d'humanité, racontée avec simplicité par un grand auteur pour la jeunesse.

L'AUTEUR : Michael Morpurgo, né le 5 octobre 1943 à St Albans, en Angleterre, est un auteur anglais, connu pour ses romans pour enfants. Il devient célèbre grâce au roman Cheval de guerre, inspiré d'une histoire vraie à propos d'un cheval nommé Warrior, "Guerrier" en français. En tout, il a écrit plus de cent-vingt livres, qui ont été traduit dans vingt-cinq langues. Parmi ses ½uvres les plus connues, on peut citer bien sûr Cheval de guerre mais aussi Soldat Peaceful, paru en 2003, Le Royaume de Kensuké (1999) ou encore Le Roi Arthur (1995). Michael Morpugo écrit principalement des livres pour enfants, mais aussi des romans pour adolescents. Il est un écrivain renommé et reconnu dans le monte entier. Il est aussi l'un des auteurs les plus aimés de son pays d'origine, dans lequel il a été nommé officier du British Empire par la reine Elizabeth II pour ses nombreuses ½uvres qui ont rendu service à la littérature anglophone. Il a aussi été fait chevalier des Arts et des Lettres en France, chose très rare pour un écrivain britannique. Il est marié à Clare Morpurgo et a trois enfants.
BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse
ஜ MON AVIS : Pour accompagner votre lecture de cette chronique : ♫.

Afin de bien commencer cette chronique, je tiens tout d'abord à dire que je suis absolument ravie de participer ainsi à l'OFF de BB en Livre. Mais qu'est-ce donc ? BB en Livre, petite abréviation toute mignonne de Booktube et la Blogosphère en Livre, est une initiative lancée par Nathan de la chaîne YouTube Le Cahier de Lecture de Nathan et qui consiste à célébrer la littérature jeunesse tout au long de l'été. Comment ? En publiant chaque jour une vidéo ou un article durant la fête du livre jeunesse Partir en Livre, qui a lieu officiellement du 11 au 22 juillet. Ce sont les blogueurs/youtubeurs faisant partie de BB en Livre qui nous font alors découvrir chaque jour divers ½uvres jeunesse qui méritent largement ce petit moment d'attention. Quant à l'OFF, il nous permet de prolonger la fête un peu plus longtemps car on n'en a jamais assez de parler de littérature jeunesse ! Si jamais mes explications ne sont pas claires, n'hésitez pas à aller voir la vidéo explicative de Nathan ici, ou à consulter les divers pages BBenLivre, sur Facebook, Twitter et Instagram. Voilà, n'hésitez pas à foncer vous renseigner sur tout ça, car vous trouverez également le premier concours de cette quatrième édition BB en Livre suggéré par Nathan ici, ainsi qu'un merveilleux concours proposant de gagner plus de 100 livres jeunesse de diverses maisons d'édition trop géniales. Et n'oubliez pas aussi d'aller voir/lire les avis hyper intéressants et enrichissants des autres participants au projet sur une pléiade d'ouvrages jeunesse ! Mais avant cela, restez avec moi encore un peu, vous ne le regretterez pas !

Alors, il faut déjà savoir que la littérature jeunesse, personnellement, et je pense que c'est aussi le cas des autres blogueurs/youtubeurs de BB en Livre, je la célèbre toute l'année, elle rythme mon quotidien 365 jours par an, sept jours sur sept. Depuis que je sais lire, elle ne m'a jamais quittée au fond. Tout ça pour dire que je me demandais sérieusement ce que j'allais bien pouvoir vous présenter. Rien qu'avec mes dernières lectures, ma tête fourmillait d'idées. Et puis, tout d'un coup, l'illumination ! Il y a cinq ans, j'avais fait une fiche lecture pour le cours de français dont j'étais et reste particulièrement fière. Je vous le promets, rien de barbant ! Dans cette fiche, je défendais corps et âme la littérature jeunesse. Ce que j'avais écrit me représentait parfaitement, et c'est ce que je pense encore aujourd'hui. Je vais donc vous parler de la guerre dans la littérature jeunesse. Plus particulièrement de la guerre 14-18, dont j'avais commémoré le centenaire par le biais de cette fiche lecture.

Le livre que j'avais choisi de présenter d'instinct s'intitule Cheval de guerre. Et je suis toute fébrile à l'idée de vous en reparler car ce roman m'a marquée de façon indélébile, et je n'ai pas oublié les extraordinaires émotions qu'il m'a fait ressentir. J'en suis encore totalement imprégnée, c'est juste dingue. Laissez-moi vous conter cette histoire de guerre, basée sur des faits réels comme évoqué plus tôt dans la bio de l'auteur. Un auteur extraordinaire par ailleurs, dont je ne taris jamais d'éloges, car il n'hésite pas à visiter de nombreuses écoles et bibliothèques dans le monde entier, notamment en France (Cocorico !, et je mourrais d'envie de le rencontrer au passage), afin de défendre les valeurs de la littérature dite "enfantine", qui n'est pas niaise, contrairement à ce que la connotation appliquée à ce mot peut le suggérer. Je ne peux qu'applaudir le combat que Michael Morpurgo et sa femme n'ont jamais cessé de mener contre ces préjugés stupides qui ont la peau dure, et, quand on lit un livre tel que Cheval de guerre, ou Soldat Peaceful, qui traite lui aussi d'Histoire et de première guerre mondiale et que je ne peux que chaudement vous recommander également, on comprend que le mot "enfantine" désigne beaucoup de tendresse et de beauté, mais aussi des sujets et des émotions plus matures comme la souffrance, la haine, qui peuvent tout aussi bien parler aux adultes, comme Michael Morpurgo le prouve justement dans Cheval de guerre, où un cheval et son maître sont séparés à cause d'un affreux conflit et évoluent au sein d'un milieu hostile, dangereux et empli de cruauté. L'auteur met ainsi un point d'honneur à redonner ses lettres de noblesse à la littérature jeunesse, qui est bien trop souvent dénigrée et peu mise en avant à cause du public qu'elle vise essentiellement : les enfants. Un public particulièrement exigeant et gratifiant selon mon cher Roald Dahl, et je suis sûre que Michael Morpurgo approuverait ses dires. Ce jeune lectorat ne mérite pas d'être ainsi négligé et a même beaucoup de choses à nous apprendre.

L'auteur du remarquable Cheval de guerre prend donc sa tâche de satisfaire ce lectorat bien spécial très au sérieux, et il s'adresse en réalité à tous, aux véritables chérubins, tout comme à ceux qui n'ont jamais cessé de l'être, s'ils prennent la peine d'écouter cette âme magnifique qui vibre encore en eux. Dans Cheval de guerre, cette âme crie à nous en briser les tympans, que ce soit dans l'étendue de la campagne du Devon, où débute l'histoire en 1912, deux ans avant le déclenchement fatidique de cette guerre mémorable pour sa boucherie et son idiotie, et où l'auteur réside, ou dans celle française, dans laquelle se déroule la majeure partie de l'histoire, et qui contraste en temps de guerre singulièrement avec celle fort paisible de l'enfance du fameux cheval et de son bien-aimé maître.

L'un des partis pris de l'auteur, et qui fait selon moi toute la force de ce roman si inspirant et profondément beau dans la souffrance et la Bêtise humaine qu'il nous expose, mais aussi dans la grandeur, le courage, l'Humanité et l'espoir qui continuent de vivre dans le c½ur de chaque homme et de chaque bête mobilisé(e) au combat, c'est qu'il nous raconte l'histoire du point de vue de Joey... qui se trouve être le cheval désigné par le titre à la fois si magistral et minimaliste de l'½uvre. Sous cette appellation, toute la vie de ce cheval exceptionnel va se révéler être un hasard extraordinaire. Acheté sous l'effet de l'ivresse par un fermier sans le sou, Ted Narracott, Joey va alors devenir le cheval d'Albert, un jeune garçon qui l'a vu naître et grandir, et qui n'a jamais cessé de l'admirer avec des yeux brillants d'un amour qui le consumait avant même qu'il ne s'en rendre compte. In fine, c'est Albert qui va appartenir à Joey de façon irrémédiable, et à chaque fois que Joey appelait Albert son Albert, j'en avais le c½ur battant à tout rompre de cette émotion indescriptible qui me saisissait alors. Michael Morpugo nous montre que le lien entre un animal et son maître est inviolable, incassable, malgré tout ce que le destin peut nous réserver de bon ou de mauvais. Malheureusement, Joey va être arraché à son Albert de la pire des manières : en étant vendu à l'armée anglaise. Albert, en maître merveilleux, au c½ur pur et empli de bonté et d'amour à revendre qu'il est (certains devraient en prendre de la graine au lieu de lâchement abandonner leurs animaux, c'est une honte), se jure de s'engager dans l'armée pour retrouver Joey coûte que coûte, dès qu'il en aura l'âge. Et c'est ce qu'il fera. Rien ne l'arrêtera pour parvenir à ses fins, pas même la peur de la mort.

BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse

Le fait que l'histoire soit narrée à travers les yeux de Joey, avec ses ressentis, ses sentiments, permet aussi à l'auteur de faire une analyse très intelligente, lucide de notre espèce humaine et de pointer tout ce qui ne va pas chez nous (parce que nous sommes des êtres sacrément tordus et étranges quand même !) de façon externe grâce au point de vue de notre cher Joey. Rassurez-vous, Joey ne va pas être témoin extralucide que de la cruauté et de la Bêtise humaine, de tout ce qui cloche dans le fonctionnement de ces êtres à deux pattes, il va aussi faire de superbes rencontres qui vont bouleverser son existence de magnifique cheval à la robe bai roux, à l'étoile blanche singulière et visible sur le front et avec quatre balzanes exactement assorties en bien. A commencer par Albert, qu'il reconnaît comme étant le seul maître qu'il ait jamais eu malgré le nombre de "propriétaires" qu'il va avoir au cours de ses péripéties et qui tous, unanimement, qualifient ce cheval d'exceptionnel et de "pas comme les autres". Propos que je ne peux qu'approuver en hochant vigoureusement de la tête. Joey est un cheval qui va affronter bien des épreuves douloureuses dès sa naissance et qui va toujours les surmonter avec sa prestance légendaire. Une rencontre avec un tel animal, cela ne se vit qu'une fois en plusieurs siècles. On ne l'oublie jamais, et on continue à ressentir ce privilège et cet émerveillement tout bonnement saisissants dans tout notre être même des années après. La preuve en est avec votre humble servante.

Je ne suis pas prête d'oublier Albert Naracott non plus. Que ce soit sa version papier ou cinématographique. Jeremy Irvine continue de hanter mes rêves six ans après que je sois sortie de ma séance de l'adaptation pleine de justesse et magistrale de Spielberg, humhum... Quoiqu'il en soit, je me suis immédiatement identifiée à ce personnage, à mon petit Bertie, un jeune garçon qui a sacrément du cran (tel maître, tel animal !) et qui est quelqu'un de naturellement gai et optimiste, qui adore fredonner des airs populaires et des chansons. Retenez bien cela, car quand Albert fait entendre sa belle voix joyeuse, c'est la plus belle des musiques qui résonne à nos oreilles. Quand Albert chante, on est saisi de frissons (encore plus que dans tout le reste du roman), cela fait naître un grand sourire sur nos visages béats et rayonnants, et on a presque envie d'en pleurer de joie. S'il y a bien une chose qu'il faut retenir de ma longue chronique, c'est que jamais je n'avais ressenti de telles émotions aussi fortement avant ma lecture de Cheval de guerre. Il y a eu un avant et un après ce livre, inexorablement.

Au cours de son horrible séparation d'avec Albert, Joey aura la chance de rencontrer des âmes toutes aussi belles et bienveillantes que celle de son maître sur son chemin semé d'embûches, que ce soit celle du grand étalon énorme d'un noir de jais éclatant, dont le port de tête est d'une dignité majestueuse et qui est luisant de santé qu'est Topthorn, qui deviendra son meilleur ami cheval. L'affection qu'ils éprouvent l'un pour l'autre est extrêmement belle à voir. Les rencontres que fera Joey l'aideront à tenir le coup jusqu'à son but ultime qui est de retrouver son cher Albert, et ce soutien sera réciproque. En effet, Joey va bouleverser les existences des personnes qui croiseront sa route, tout comme il a bouleversé la vie de son âme s½ur humaine dès sa naissance, et il parviendra, en ces temps de tourments, à apporter un grand réconfort à tous ces gens. Que ce soit au Capitaine James Nicholls, un artiste dans l'âme qui va décider de faire de Joey sa muse, et à la grande finesse et extrême sensibilité selon ce dernier ; au Cavalier Charlie Warren, un jeune soldat craintif qui prendra grand soin de Joey avec une attention extrêmement méticuleuse et fera de lui son confident pour épancher son c½ur brûlant d'amour pour sa Sally qui l'attend à la maison ; à la maladive et si attendrissante Emilie et à son grand-père, qui l'aime plus que tout au monde et qui jouera un rôle très important par la suite ; ou encore au vieux soldat allemand Friedrich, Friedrich-le-Fou qui se parle tout seul car il est le seul à se comprendre et à vouloir s'écouter, mais qui est en réalité un homme bon, plein de bon sens et doux qui partage une belle complicité avec Topthorn et qui lui voue une admiration sans bornes, Joey leur apportera à tous un bonheur certes éphémère mais sans condition. Il rallumera la flamme de l'espoir dans leur c½ur, et c'est bien le plus beau cadeau qu'il pouvait leur faire.

Pour ce que je vais dire à présent, il aurait été plus judicieux de l'évoquer en début de chronique, mais cela importe peu au fond. J'écris mes sentiments comme ils me viennent. C'est tel un flot ininterrompu qui s'écoule de mes doigts qui tapent frénétiquement sur le clavier, mais que je dois cependant organiser un tant soit peu. Pour commencer, avant de lire ce livre merveilleux, je savais d'ores et déjà qu'il me plairait. Pourquoi une telle certitude aussi hasardeuse ? Eh bien, une telle histoire d'amitié entre l'espèce humaine et celle animale ne pouvait que m'emballer et me séduire ! Et puis, j'avais déjà vu le film de Spielberg auparavant, à sa sortie en 2012 (j'ai encore l'impression que c'était hier !), et j'ai lu le livre un an plus tard dans le cadre scolaire donc. Pour vous en parler un peu, de ce film d'exception, il est rapidement devenu l'un de mes préférés, tant il est beau et émouvant. Forcément, lorsque j'ai pu faire une pierre deux coups en lisant le livre à la fois pour le centenaire et pour le plaisir (après tout, j'ai pu le choisir le livre sujet de ma fiche !), j'étais aux anges. Il faut savoir que je pense la plupart du temps que le livre est mieux que le film (et je ne suis pas la seule à avoir cette façon de raisonner je pense). Cette fois, il y a exception. Non pas que le film soit meilleur que le livre : il lui fait honneur. Je ne saurais choisir entre le livre et son adaptation cinématographique en y réfléchissant, tant ils sont captivants et émouvants tous les deux.

Pour en revenir au livre, sujet principal de cet article, il se lit très rapidement (il fait deux cent pages à tout casser en même temps) sans pour autant avoir un langage facile d'accès, comme on pourrait le croire si on se réfère à la cible qu'il vise, on le rappelle, les enfants. Au contraire, le langage employé dans le livre est très souvent familier, il reflète le patois des différentes régions d'où viennent les soldats, ce qui en rajoute à sa véracité et à son authenticité. En fonction du niveau personnel de chacun, je pense que certains enfants qui ont du mal dans l'apprentissage de la lecture auraient un peu de mal à le lire à cause de cela. Néanmoins, je pense tout de même que tout le monde peut lire Cheval de guerre car c'est un roman familial et universel qui peut tous nous toucher, de l'enfant de primaire à l'adolescent, jusqu'à la personne âgée de 77 ans, en passant par l'adulte père/mère de famille ou au jeune adulte. Avec ce roman, Michael Morpurgo nous montre en Albert et son cheval chéri Joey à quel point l'amitié est précieuse, qu'il faut se battre pour la garder tant elle est importante et unique. A travers cette amitié hors-du-commun, il nous donne une belle leçon de fidélité et d'amour, tant Albert serait prêt à n'importe quoi pour son Joey, même à aller dans les terribles tranchées. L'auteur nous décrit aussi l'horreur de la guerre, qui nous prend tout et nous fait oublier les choses les plus essentielles, comme l'amour et l'amitié. Il nous montre que les enfants, principaux lecteurs touchés, ne sont pas des faibles d'esprit ; non, les enfants ressentent les choses intensément eux aussi, si ce n'est plus, ils ne sont pas aveugles concernant les horreurs qui ont lieu quotidiennement dans le monde. Simplement, ils savent que la vie est belle malgré tout cela et qu'il faut s'attarder sur les moments de joie, pas ceux de malheur, et qu'il faut positiver et se rappeler les points positifs de chaque chose, chaque objet, chaque personne. Je pense que ce n'est pas l'enfant qui doit prendre exemple sur ses parents, mais l'inverse, car un enfant est un être pur qui connaît au plus profond de lui les vraies valeurs de la vie. Pour en revenir à Cheval de guerre concrètement parlant, je tiens juste à rappeler que ce livre défend ces mêmes valeurs et nous montre à quel point on a besoin de nos amis pour vivre, chose que je ne comprenais pas à une époque. Ce livre m'a vraiment ému (non, ça ne se voit pas du tout !), tant l'amitié d'Albert et de Joey est belle, tant on aimerait avoir un ami fidèle tel qu'Albert, qui ne nous lâchera jamais, peu importe les circonstances, et qui sera toujours là pour prendre soin de nous et pour nous aimer de toutes ses forces. Selon moi, Michael Morpurgo destine ce livre non pas aux enfants, mais surtout aux adultes, qui ont oublié leur enfance et que toute magie, joie et amour a quitté. Il veut leur rappeler le temps de l'insouciance et leur montrer que l'amour et l'amitié sont essentiels à la vie, qu'il faut savoir toujours sourire à celle-ci et se contenter de peu de choses, comme le font les enfants. Les choses essentielles sont les plus belles, comme me l'a appris mon chanteur préféré, Michael Jackson, et ce livre. Ce livre qui est parti à la guerre et qui a gagné. Il l'a gagnée. Pour résumer tout cela, Cheval de guerre est un livre qui sert à défendre l'amour et l'amitié, et à dire que les personnes fidèles existent, même si elles sont très rares, et que, justement, il faut s'accrocher à elles de toutes nos forces une fois qu'on les a trouvées, et ne jamais oublier que la vie est belle car on a de telles personnes à nos côtés sur qui compter. Le livre critique donc bien sûr la guerre, tout le contraire de l'amour et de l'amitié, qui ne sert qu'à nous faire du mal et à en faire aux autres, à nous rendre amer et cruel et à nous faire croire que la vie est noire, morose et vaine.

Pour terminer cette chronique que, j'espère, vous aurez eu le courage et l'envie de lire jusqu'au bout (si c'est le cas, vous avez ma gratitude éternelle), je vous conseille de lire ce livre, qui pour moi est juste un livre essentiel, à lire au moins une fois dans sa vie, et qui s'adresse à tous. Je vous recommande également chaudement le film qui, malgré certains détails discordants avec le roman, nous rend ces mêmes valeurs d'harmonie, de fidélité et d'amitié, qui fait pétiller nos yeux d'admiration, et qui rend l'amitié entre Joey et Albert encore plus belle et émouvante si cela est possible, et c'est ce qui compte vraiment. J'espère de tout mon c½ur, sincèrement, que ma chronique vous aura donné envie de lire ce livre, car il en vaut vraiment la peine.

Sur ce, rendez-vous demain sur la chaîne de Smelly Kat ! ♥

Nanette ♥

BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse

COUP DE FOUDRE ϟ qui durera pour toujours !

« Moi, je vous le dis, mes amis ; je vous dis que je suis le seul homme sain d'esprit de ce régiment. C'est les autres qui sont fous, mais ils ne le savent pas. Ils font la guerre et ils ne savent pas pourquoi. C'est pas de la folie ça ? Comment un homme peut-il en tuer un autre, sans vraiment savoir pour quelle raison ? [...] Et c'est moi qu'on trouve fou ! »
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#Posté le mardi 14 août 2018 03:30

Modifié le jeudi 18 juillet 2019 09:03

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