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FICHE MANGA : Isabella Bird, femme exploratrice - T1

FICHE MANGA : Isabella Bird, femme exploratrice - T1
• TITRE V.O. : Fushigi no Kuni no Bird, book 1.
• MANGAKA : Taiga Sassa.
• ANNÉE : 2013 (JAPON) ; 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Seinen.
• THÈMES : Aventure, Japon, XIXème siècle, voyage, exploration, découvertes, us et coutumes, indépendance, émancipation, curiosité, traditions, fin d'une époque, choc des cultures, occidentalisation, identité nippone, autochtones, persévérance, courage, générosité, gentillesse, rencontres, périple, dangers, précarité, enthousiasme, spontanéité, aristocratie, mépris, dédain, discrimination, gouffre social, détachement, préciosité, liberté, expression, carnet de bord, modernité, sortir des sentiers battus (littéralement), destin de femme...
• PAGES : 224.

A la fin du xixe siècle, le Japon s'ouvre au monde et s'occidentalise à marche forcée. Mais le pays reste un vrai mystère pour la plupart des Européens, ce qui en fait une destination de choix pour la célèbre exploratrice anglaise Isabella Bird ! Malgré son jeune âge, elle est déjà connue pour ses écrits sur les terres les plus sauvages. Isabella ne choisit jamais les chemins les plus faciles et, cette fois encore, elle étonne son entourage par son objectif incongru : Ezo, le territoire des Aïnous, une terre encore quasi inexplorée aux confins de l'archipel...
Le voyage s'annonce long et difficile, mais rien n'arrête la pétillante jeune femme ! Accompagnée de son guide-interprète, le stoïque M. Ito, la jeune femme parcourt un pays en plein bouleversement. Dans ses lettres quotidiennes à sa s½ur, elle narre avec sincérité et force détails la suite de chocs culturels qu'elle expérimente. Elle veut tout voir, tout essayer, quitte à endurer chaleur, fatigue, maladie ainsi que les sarcasmes de ses pairs !
Lancez-vous à la découverte d'un Japon traditionnel désormais disparu à travers les yeux de l'intrépide Isabella Bird ! Basé sur les écrits réels de l'aventurière, Isabella Bird, femme exploratrice est un récit passionnant sur la rencontre de deux mondes, dessiné avec un rare souci du détail par Taiga Sassa, nouveau talent prometteur !

ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'Isabella Bird, femme exploratrice ou un manga que j'étais extrêmement heureuse à l'idée de découvrir, et ce notamment parce qu'il met en lumière le destin méconnu et pourtant époustouflant, tout bonnement abracadabrant d'une extraordinaire femme exploratrice absolument visionnaire et merveilleuse, j'ai nommé Isabella Bird. Et puis sérieusement, au vu de l'équation à laquelle répondait ce manga, à savoir seconde moitié du dix-neuvième siècle + voyage + Japon + portrait de femme exceptionnelle = JE NE POUVAIS QUE FONCER !!!! Je remercie infiniment ma collègue de boulot Noémie de m'avoir prêté les trois premiers tomes de cette épopée qui s'annonce aussi périlleuse que fabuleuse ! Je suis tout simplement AUX ANGES, encore merci mille fois !! Vous l'aurez compris, ce premier tome m'a résolument exaltée. Laissez-moi donc vous expliquer pourquoi...

Ce que je tiens tout d'abord à souligner dans cette chronique, c'est le magnifique travail éditorial des éditions Ki-OOn qui rend à mon sens parfaitement justice a l'indéniable talent d'illustratrice du mangaka Taiga Sassa. Rien qu'avec le fourmillement impressionnant de détails de la jaquette, j'étais tout éblouie. De façon générale, je dirais que ce manga est extrêmement riche, et ce autant dans le fond que dans la forme. Personnellement, j'ai littéralement succombé au charme brut et saisissant des dessins réalisés par le trait de crayon du mangaka. J'ai trouvé cet oscillation constante qu'il y avait entre le raffinement et la préciosité du graphisme et la simplicité désarmante de ce qui est dépeint avec ce titre, à savoir le mode de vie souvent rudimentaire des personnages et leur spontanéité à toute épreuve, juste exquis. Qui plus est, le mangaka adepte du deux en un, en effet autant scénariste qu'illustrateur de sa glorieuse ½uvre, ne fait pas dans la pudibonderie quand il s'agit de représenter les corps dénudés ou se dessinant sous les vêtements portés par l'ensemble de ses personnages, qu'ils soient principaux, secondaires ou tout simplement figurants au sein du véritable décor de rêve que constituent les paysages urbains et ruraux nippons. Sous son crayon et son encrier, il n'y a pas de place pour la réserve et la pudeur excessive, à la limite du déplacé, des hautes sphères britanniques desquelles provient notre aventurière et écrivaine de récits de voyage chevronnée. Les physionomies, autant celles des hommes que des femmes et des bambins, sont tout ce qu'il y a de plus respectées et je dirais même presque vénérées. Les rides, les courbes, la douceur ou la sécheresse, la callosité d'une peau, la nudité des diverses parties de notre corps, notamment celles considérées comme définitivement intimes, sont autant de sources de sanité et d'émerveillement sans que cela en paraisse être vulgaire ou choquant. C'est un aspect de la mentalité du mangaka que j'ai tout particulièrement goûté car je trouve que nous sommes de nos jours résolument trop prudes, guindés, craintifs de l'anatomie d'autrui et de l'exposition de notre vulnérabilité physique alors que notre corps devrait être une source de joie et propice à une reconnexion avec la Nature qui nous entoure et la nôtre intérieure et profonde. Je ne dis pas que vous devez sans hésiter aller passer vos prochaines vacances ou long week-end dans un camp de nudistes/naturistes, loin s'en faut ! Néanmoins, je pense sincèrement que nous devrions cesser pour la plupart d'entre nous d'être de telles mijaurées tant face à la nature intrinsèque de notre enveloppe corporelle qu'à l'existence de toutes ces petites créatures autour de nous car cet état d'esprit dans lequel nous nous trouvons actuellement me donne la très désagréable impression que nous avons rétrogradés plutôt qu'autre chose. Nous sommes incapables de faire face au monde qui nous environne sans être protégés par des couches et des couches de tissu, approvisionnés de médicaments en tout genre et de tous types de conforts possible, avec l'angoisse constante, qui nous dévore les entrailles, que notre sécurité puisse être un jour, ne serait-ce qu'un instant, compromise et que nous pussions être jugés par le regard soi-disant inquisiteur d'autrui. Comparé aux gens d'autrefois et même à une poignée de personnalités de la noblesse telle qu'Isabella Bird, nous sommes de vraies poules mouillées. Ça a été sacrément dur à assimiler, à avaler tout rond, mais je suis bien contente qu'à l'aide de ses somptueuses planches tout ce qu'il y a de plus éloquentes Taiga Sassa nous ait fait passer le message bien comme il faut. A nous désormais d'agir pour que la témérité prenne le pas sur un courage certes affirmé mais encore beaucoup trop couard et vacillant !

Néanmoins, ce qui m'a le plus convaincue et séduite avec Isabella Bird, femme exploratrice, c'est l'incroyable (mais vrai, ne jamais oublier que la réalité dépasse souvent la fiction) histoire qu'il nous raconte. En effet, l'intrigue se déroule à la frontière entre le Japon d'antan et celui qui se modernise singulièrement et qui va devenir le Pays du Soleil levant d'aujourd'hui. Tout comme Isabella, on va découvrir de façon simultanée les premières modifications dans les appellations de petites et grandes villes japonaises (pour les autochtones, "Ezo" était déjà devenu "Tokyo" à cette période-là par exemple), l'instauration de mesures officielles et la prise d'habitudes qui nous rapprochent avec beaucoup de tendresse et d'émoi considérablement de notre époque et en même temps, on ressent une certaine nostalgie vis-à-vis de siècles de civilisations orientales que nous n'avons pas connues (heureusement que les historiens et des personnes passionnées et motivées comme Taiga Sassa sont là pour nous partager le fruit de leurs laborieuses et fascinantes recherches), ainsi que la perte d'authenticité du peuple japonais. Il est effectivement évident que le Japon connaît à ce moment-là un changement progressif mais néanmoins présent de son identité avec entre autres l'abandon de ses valeurs et coutumes ancestrales. Ce premier tome nous fait comprendre que cette métamorphose désastreuse vers une société totalement ou presque occidentalisée ne s'est pas encore tout à fait effectué ; cependant, cela ne nous empêche pas de clairement le pressentir et cela a provoqué en moi un profond sentiment de tristesse et même d'abattement. En contemplant cette catastrophe sociétale et culturelle de mes propres yeux, pratiquement comme si j'y étais, je me suis dis « Encore une population que l'on a voulu brimer, faire entrer dans le moule européen essentiellement et nous y sommes parvenus ». Mais au moins, grâce au sublime don de Taiga Sassa qui est de réussir à nous conter d'extraordinaires et poignants récits de la vie quotidienne de tout un peuple tant sur le plan visuel, esthétique que scénaristique, on (re)découvre tout un pan de ce passé révolu et je ne le remercierai jamais assez pour cela je pense.

L'autre gros point fort de ce manga à mon sens en dehors de sa consistance historique et de sa grande ouverture d'esprit, c'est son héroïne éponyme. Isabella, Miss Bird, est une jeune femme forte, déterminée, extrêmement curieuse et enthousiaste de tout, sa passion pour les voyages et les découvertes est indubitablement contagieuse et nous donne sérieusement envie de faire de même ! Et pour en revenir à ce que je disais un peu plus haut, notre baroudeuse de choc n'est bizarrement pas toujours très téméraire mais cela peut in fine facilement se comprendre quand on y réfléchit à deux fois - et puis, je serais de mon côté incapable de réaliser le dixième, pour ne pas dire, le centième de ce qu'elle accomplit à l'orée de son exploration ! Cependant, elle fait preuve dans ce premier tome d'un épatant et admirable courage que j'ai trouvé pour ma part assurément inspirant et motivant. S'ajoute à ces ravissantes qualités un respect des croyances d'autrui qui honore notre lady rebelle qui s'ignore encore et une tendance à l'expressivité décidément charmante. En effet, Isabella Bird a beau être une adulte, une figure féminine éminemment respectable, sa candeur, sa gaité et son innocence sont aussi immaculées et intactes que celles d'un petit enfant et je peux vous garantir qu'un tel spectacle fait véritablement chaud au c½ur. En comparaison, le compagnon de notre héroïne enflammée est tout ce qu'il y a de plus inexpressif et énigmatique. Si on lit en Isabella comme dans un livre ouvert et au passage rempli de belles couleurs éblouissantes, Ito est quant à lui aussi fermé qu'une huître : il grimace, ou plutôt "esquisse" car "grimacer" est sans aucun doute un verbe trop intense pour lui, toujours les mêmes expressions renfrognées, hostiles, froides, blasées sur son visage de marbre. Tiens, "blasé" aurait certainement été le second prénom d'Ito si ce terme avait existé en ce temps-là ! "Rabat-joie" lui aurait aussi convenu à merveille par ailleurs. Je sais, je me montre sacrément enquiquineuse à son propos mais pour une fois que je pousse un tant soit peu le bouchon, hein ! En tout cas, quand on pense qu'Ito signifie probablement "soie" en japonais, il y a de quoi sacrément en rire car notre comparse masculin n'est certainement pas précieux et délicat ! Une chose est sûre, on ne parvient nullement à deviner les attentions d'Ito dans ce tome introducteur et cela a de quoi en être un tantinet inquiétant. Je ne doute certes pas de sa loyauté et de sa servitude envers notre irremplaçable Miss Bird mais j'ai senti au cours de ma lecture qu'on nous cachait quelque chose par rapport à ce guide-interprète décidément pas comme les autres et ça m'a paru être franchement louche... La suite au prochain épisode...

Pour conclure, je dirais qu'au vu de ce premier tome de qualité que j'ai englouti à vitesse grand V sans vergogne aucune, Isabella Bird, femme exploratrice est une saga de mangas qui s'annonce pour ma part tout ce qu'il y a de plus prometteuse et digne d'intérêt ! Il m'a certes manqué un petit je-ne-sais-quoi pour être totalement convaincue mais cela ne m'inquiète absolument pas car ce premier tome fait résolument bien son job en posant les bases d'un récit de vie assurément unique en son genre et en nous immergeant dans l'univers décidément enchanteur et surprenant qu'est celui des Japonais de la nouvelle ère Meiji. J'ajouterais que tout cela présage d'une suite qui sera, je le crois dur comme fer, au rendez-vous de ses promesses. Et oui, même la fameuse chanson de David & Jonathan sait m'inspirer pour ce qui est de rédiger une critique littéraire qui n'a clairement rien à voir avec la choucroute, dis donc ! Trêve de plaisanteries, je ne peux que vous encourager à vous plonger dans la lecture de cet fantastique manga mêlant savamment histoire, aventure, diversité et avec un joli soupçon de féminisme séance tenante, vous ne serez pas déçus ! ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche manga, Ki-OOn éditions, Isabella Bird - femme exploratrice, Tome 1 ♥, Taiga Sassa, 2013, 2017, Seinen, Aventure, Japon, XIXème siècle, voyage, exploration, découvertes, us et coutumes, indépendance, émancipation, curiosité, traditions, fin d'une époque, choc des cultures, occidentalisation, identité nippone, autochtones, persévérance, courage, générosité, gentillesse, rencontres, périple, dangers, précarité, enthousiasme, spontanéité, aristocratie, mépris, dédain, discrimination, gouffre social, détachement, préciosité, liberté, expression, carnet de bord, modernité, sortir des sentiers battus (littéralement), destin de femme, Excellente lecture !
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#Posté le samedi 14 septembre 2019 07:08

Modifié le dimanche 15 septembre 2019 10:41

FICHE LECTURE : Une histoire des abeilles

FICHE LECTURE : Une histoire des abeilles

• TITRE VO : Bienes Historie.
• AUTRICE : Maja Lunde.
• ANNÉE : 2015 (NORVEGE) ; 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Abeilles, écologie, fresque familiale, famille, drame, XIXème siècle, Angleterre, XXIème siècle, Etats-Unis, récit d'anticipation, futur post apocalyptique, dystopie, société, politique, mystère, enquête, littérature scandinave...
• PAGES : 396.

Un triptyque écologiste qui raconte l'amour filial à travers le destin des abeilles.

Angleterre, 1851. Père dépassé et époux frustré, William a remisé ses rêves de carrière scientifique. Cependant, la découverte de l'apiculture réveille son orgueil déchu : pour impressionner son fils, il se jure de concevoir une ruche révolutionnaire.

Ohio, 2007. George, apiculteur bourru, ne se remet pas de la nouvelle : son unique fils, converti au végétarisme, rêve de devenir écrivain. Qui va donc reprendre les rênes d'une exploitation menacée par l'inquiétante disparition des abeilles ?

Chine, 2098. L'Effondrement de 2045 a laissé la planète exsangue. Les insectes ont disparu. Comme tous ses compatriotes, Tao passe ses journées à polliniser la nature à la main. Pour son petit garçon, elle rêve d'un avenir meilleur, réservé à l'infime élite. Mais, lorsque ce dernier est victime d'un accident, Tao doit se plonger dans les origines du plus grand désastre de l'humanité.

ஜ MON AVIS :

♫ Allongeons-nous dans l'herbe
Et regardons vivre ces drôles de petites abeilles ♫

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Presses de la Cité pour ce premier partenariat avec eux. Cela faisait quelque temps déjà que je brûlais de vous parler de ce roman et le moment propice est enfin arrivé ! Je dois vous avouer que je me surprends moi-même à m'intéresser aux publications de la rentrée littéraire de cette année alors que cela n'a jamais trop été ma tasse de thé.

J'ai toujours préféré suivre le gré de mes envies au fil des saisons mais, pour une fois, je me suis dis qu'incorporer un peu de miel à cette mixture ne serait pas trop mal. Qui plus est du nectar en provenance de la Scandinavie, une région de l'Europe qui m'est injustement inconnue. Laissons nous donc conter l'incroyable et intéressante histoire des abeilles, par Maja Lunde, apprenons à connaître ces drôles de petites abeilles, ces petits êtres qui m'ont fait peur d'une manière complètement absurde, voir insultante, un peu mieux que ça...

J'ai en effet découvert que les abeilles étaient des créatures magnifiques, qui avaient de la valeur, que l'utilité de leur sauvegarde était cruciale et qu'elles ne méritaient pas d'être traitées avec peu d'importance ou d'être écrasées de façon insignifiante et cruelle. Allons donc à leur rencontre dans ce livre à la couverture et au titre équivoque.

Nous allons vite nous rendre compte que cette histoire est intrinsèquement liée à celle des hommes, à travers les relations filiales qui s'entremêlent dans cette odyssée jaune pollen. L'autrice fait ici le pari de nous sensibiliser à l'écologie, avec un message passionnant et précieux, et au destin que ces petites créatures si cruciales au bon fonctionnement de la biodiversité en nous peignant la fresque de trois générations d'êtres humains, étalée sur trois siècles différents et pourtant pas si séparés que cela. Le but : nous montrer que le travail si zélé des abeilles conditionne jusqu'à notre mode d'existence même. Plus d'abeilles équivaut à plus d'agriculture, plus de céréales, plus de fruits,...

Il s'agit d'un véritable néant alimentaire en somme et nous sommes bien peu reconnaissants envers ces jolis insectes jaunes striés de noir. Maja Lunde va nous offrir de côtoyer les abeilles le temps d'une lecture, de découvrir comment fut crée leur habitat, comment elles s'organisent, quelle importance elles revêtent pour la Terre et les sept milliards d'âmes qui la peuplent, sans pour autant tomber dans un aspect trop scientifique et moralisateur.

Tout se fait naturellement, de manière subtile qui nous donne à réfléchir sur notre comportement au quotidien, nos actions et notre rapport aux abeilles après coup. Le roman apporte une vraie réflexion et on en sort grandi et enrichi, ici sur le sujet des abeilles. Ce roman nous informe, nous éduque et nous alarme sur l'avenir qu'on pourrait se façonner si on ne fait pas plus attention.

La première famille dont nous faisons la connaissance au sein de ce triptyque captivant, qui aborde une diversité de sujets, écologiste dans l'âme et visionnaire, est celle des Savage, au alentour des années 1850, soit l'aube de l'apiculture. William, le patriarche, n'est plus que l'ombre de lui-même. Jeune scientifique brillant et dont l'avenir se présentait radieux, illuminé par sa passion dévorante de cet infini de l'univers qui regorge de secrets envers nous, pauvres mortels, William a fini par décevoir amèrement son mentor en se mariant à une gente demoiselle, en faisant une ribambelle d'enfants et en finissant par ouvrir une misérable graineterie, qui a certes connu le succès.

Bref, tous les rêves de grandeur de l'Humanité de William se sont retrouvés sacrifiés sur l'autel de la famille nombreuse, des bouches à nourrir et des petites têtes à élever, et ce constat est si désolant que le jeune père en devient vieux avant l'heure, et apathique au point qu'on aurait sérieusement envie de le secouer comme un prunier et de le faire tomber à bas de son lit, sa nouvelle demeure mortuaire, séance tenante. Difficilement appréciable au début, voir antipathique, William va cependant se révéler être un personnage intéressant et qui vaut mieux que qu'on pourrait croire de prime abord.

N'empêche, heureusement que sa fille Charlotte était là ! Alors que William ne pense qu'à se rapprocher de et à rendre fier son aîné, Edmund (je pensais à chaque fois à Narnia quand je lisais ce prénom, c'était horrible lol), le soi-disant fils prodige et chouchou de la maisonnée, avec ses projets visionnaires et enthousiasmants de ruches, Charlotte, elle, reste dans l'ombre, discrète et toujours prête à rendre service à son père, à l'épauler, à le délester de n'importe quel poids qui pourrait entraver la bonne marche de ses travaux et le ramener à sa torpeur.

Charlotte, c'est la fille que je rêverais d'avoir, je vous le dis. Patiente, dévouée à son paternel, le c½ur débordant d'amour et de respect pour ce dernier, auquel elle croit de toutes ses forces, douce, gentille, et à l'intelligence foudroyante dans une société où la femme n'est bonne qu'à être jolie, se taire, se marier le plus vite possible et faire une famille nombreuse.

Tandis qu'Edmund va se révéler être une cuisante déception dû à son comportement de débauché, de dépravé, qui n'assume aucune de ses responsabilités alors qu'il est le plus âgé et le seul garçon, héritier donc de la boutique de son père et de tout ce que celui-ci peut lui léguer, que ce soit matériel ou immatériel, alors qu'il devrait donner l'exemple et se forger un meilleur avenir que celui qui l'attend s'il continue dans cette voie, c'est en réalité Charlotte, ce petit bout de femme admirable, qui va être celle pleine de promesses, qui va se montrer forte et époustouflante en toutes circonstances, qui va insuffler à son père la force de croire en ses rêves concernant les abeilles, la sérénité pour mener à bien ses projets, malgré les désillusions qu'il va devoir affronter à mi-parcours.

Il faudra du temps à William de se rendre compte de la véritable valeur de sa fille, ce qui a eu tendance à m'agacer une bonne partie du récit, mais cela est représentatif de la mentalité patriarcale de l'époque et n'en souligne donc que d'autant plus le réalisme désolant de cette intrigue sortie de la plume de Maja Lunde.

On va dès à présent faire un bond de cent cinquante ans dans le temps grâce à la De Lorean et arriver en 2007, soit il y a dix ans de cela pour nous. Cette période d'industrialisation et de production de ruches à la chaîne en usine, beaucoup plus familière à nos yeux, va être celle dans la fresque de George, apiculteur passionné de père en fils depuis des générations, Dieu seul sait depuis quand. Bref, l'apiculture, ça leur coule dans les veines dans cette famille-là.

Sauf que Tom, ça ne le bute-tine (OK, je sors...) pas trop. Tom, c'est le fils unique de George. On repart dans cette idée de fils prodige, d'héritier de la famille sur les épaules duquel reposent de grandes expectations et attentes. Or, Tom est loin d'être un fainéant. Il a toujours travaillé dur afin de faire plaisir à son père, qu'il aime et admire beaucoup, mais il ne s'est jamais senti à sa place au sein de la ferme.

Si pour George, cela était l'évidence même de reprendre le flambeau de son père et de ses aïeux et de travailler avec ardeur et fierté, le c½ur vibrant de construire des ruches artisanales et de bichonner ses abeilles, pour Tom, son horizon se trouve ailleurs : dans l'écriture. On va ainsi assister à un conflit permanent entre le père et le fils concernant l'avenir de ce dernier, avec l'adorable Emma, la maman poule, la femme vaillante mais aussi fatiguée, qui essaie de faire tampon et d'être le messager de paix.

D'une certaine manière, George aussi va être agaçant et avoir un comportement pénible mais il reste attachant, tout comme les autres personnages de cette épopée de l'abeille. Certes, George va pendant une bonne partie du récit refuser de comprendre son fils et ses motivations, de les accepter. Son manque de tolérance et de dialogue est absolument flagrant et révoltant.

Tout ce que George voit, c'est son petit garçon adoré si proche de lui autrefois qui s'éloigne, prend de la distance, et baisse les bras, abandonne les abeilles à leur triste sort des Colony Collapse Disorder, le syndrome d'effondrement des abeilles, qui commence alors à apparaître aux États-Unis et à se propager telle la peste.

Cependant, George ne pense pas qu'à sa petite personne, au contraire, il veut simplement que l'on se soucie des abeilles, qu'on les aime, qu'on les protège, car il sent la catastrophe qui approche dû au fait de tant de disparitions colossales de niches entières. Ce miel produit, ces ruches fascinantes organisées autour de la reine, travailleuses, enjouées, magnifiques dans leur labeur jusqu'à ce que la dernière petite force dans leur minuscule corps ne s'évapore, voilà le repère dans la vie de George. Que va-t-on devenir sans elles, si l'on se détourne d'elle, si on ne voit pas la beauté suprême de leur courage et de tout ce qu'elles font pour nous ?

Vu sous cet angle là, on comprend mieux que George se sente abattu et que ce début d'hécatombe lui donne le sentiment d'être le seul à réaliser la catastrophe, l'impact désastreux que provoquerait cette évanouissement des abeilles dans la nature, alors qu'il est la définition même de l'impuissance, comme tant d'autres apiculteurs à la tête baissée, des larmes perlant au coin des yeux. Cela m'en a serré le c½ur. Impossible de ne pas se sentir concerné : nous le sommes tous. Sans les abeilles, nous ne sommes plus rien.

Enfin, la De Lorean accepte de faire un dernier bond, encore de cent cinquante ans et plus. Nous rencontrons Tao, une femme chinoise qui sera sûrement le personnage auquel vous vous attacherez le plus, et qui saura vous toucher au plus profond de votre c½ur, vous séduire et vous accrocher. Elle vit dans un régime sombre, éreintant, inégalitaire, où la majeure partie des citoyens sont contraints à grimper aux arbres, perchés sur les branches tels des oiseaux hors normes et debout, pour les polliniser à la main toute la sainte journée. Fatigue, courbatures, santé éreintée et espérance de vie raccourcie, voici ce qui résulte de ce mode de vie inhumain et qui nous semble, à nous lecteurs, tout droit sorti d'un cauchemar.

Dans un futur qui nous semble presque dystopique, seule une poignée d'élus, une élite, peut accéder à des études, à une vie meilleure loin des champs et du travail physique minutieux et terriblement monotone auxquels les habitants sont condamnés dès leur plus jeune âge. Tao, malgré son amour d'apprendre et de s'enrichir de connaissances, malgré ses capacités intellectuelles qui ont fait d'elle une enfant fière de son savoir et de sa passion, n'a pas réussi à atteindre cet échappatoire doré, qu'elle désire tant pour son fils, un petit bout d'chou vigoureux et plein de vie qui n'aspire qu'à s'amuser et à être heureux.

Le roman ne nous donne aucun temps mort avec une alternance constante des trois points de vue qui nous empêche de poser le livre et de souffler. Effectivement, impossible de le lâcher tant on a envie de savoir ce qui va arriver aux trois familles. Au fur et à mesure des pages reliées de miel va se dévoiler un lien entre elles plus fort et marquant qu'on aurait pu le croire.

Et oui, les abeilles, qu'elles pullulent, qu'elles soient en danger, ou en totale extinction, ne sont pas les seules à permettre aux trois grands bouts de cette fresque de tenir ensemble et d'être cohérents tous les trois réunis. Ces trois destins bouleversants, profondément touchants, cohérents et réalistes sont en effet intimement liés.

La partie de Tao reste la plus mystérieuse, la plus angoissante et la plus effarante et j'avais la sensation que je ne pourrais jamais échapper à cette réalité qui me semblait bien trop crédible et effroyable pour pouvoir la supporter. Mon c½ur se gonflait d'amour et de respect pour Tao, cette femme battante, au contraire de son époux aimant mais par trop passif, qui affronte ses peurs et qui est prête à tout pour partir à la recherche de son fils dans ce dédale de modernité abîmée, de pauvreté désarmante de la population, dans ce vide intersidéral d'un monde, anciennement le nôtre, qui est parti en vrille et qui s'est retrouvé en ruines, glacial et qui nous fait véritablement froid dans le dos.

Un livre bien particulier écrit par une certaine personne sera la lumière couleur de miel dans sa nuit au noir semblant sans fin. L'amour du savoir, la transmission est éternelle. Je ne veux rien vous dire concernant la quête des retrouvailles avec Wei Wen, juste que ce sera une piqûre d'espoir qui causera beaucoup de souffrance et aussi une piqûre de rappel qu'il faut être solidaires entre êtres humains mais aussi avec la Nature, qui nous entoure et qui nous aime. Ne jamais l'oublier.

Pour conclure, je dirais que ce roman, qui nous apporte une nouvelle vision du monde, est une magnifique ode aux abeilles et à la Nature, un plaidoyer écologiste qui nous apprend à écouter cette dernière qui souffre de nos erreurs et maladresses à la chaîne, de notre indifférence qui la tue à petit feu, tout en nous dépeignant un amour filial imparfait mais puissant et essentiel, tout comme les abeilles rassemblées dans la ruche.

Cependant, le message de mise en garde de Maja Lunde ne se fait pas fataliste, car la Nature finit toujours par reprendre ses droits, renaître de ses cendres. Il suffit de l'écouter, de lui montrer notre amour et notre reconnaissance et de cohabiter en paix et en harmonie, dans le respect de l'environnement. Je sonne comme un Bisounours en disant cela mais si ça pouvait rentrer dans toutes les caboches, même les plus bornées et stupides, ce serait franchement bien...

Mais rappelez-vous juste une chose : quand la Nature subit nos bêtises, nous sommes ceux qui prennent les conséquences en pleine poire, et les générations futures aussi. Nous récoltons ce que nous semons et notre héritage écologique, notre Humanité ne seront pas bien jolis si cela continue ainsi. Je ne peux que vous chanter les louanges de et vous conseiller cette petite merveille de la rentrée littéraire, que je mettrais entre tous les mains, c'est franchement mérité. On en a beaucoup parlé sur la blogo' et j'espère bien que cela continuera, qu'on fasse un tapage silencieux digne du bourdonnement des abeilles, et que cet ouvrage se propage partout.

Faisons donc notre propre pollinisation ! Je vous préviens juste que, dans ce superbe livre, ce n'est pas l'enchaînement d'action qui prime, mais le message fondamental, qui dépasse la fiction. Pour ma part, il s'agit d'une lecture qui me restera en tête pendant encore longtemps. COUP DE COEUR ♥

J'ai su être sensible à la plume agréable, lumineuse, belle, douce, simple et piquante comme un dard de Maja Lunde. Le serez-vous aussi ? Saurez-vous prendre le temps d'écouter ce bourdonnement singulier, intelligent, d'écriture et de vérité ? J'espère en tout cas vous avoir donné envie de le lire, c'est là tout ce que je souhaite !

« L'abeille meurt quand ses ailes sont usées, déchiquetées par trop de battements, comme les voiles du hollandais volant. Alors qu'elle prend son envol, gorgée de nectar et de pollen, ses ailes, sans prévenir, refusent de la porter. Elle ne retourne jamais à la ruche, mais s'écrase au sol avec son butin. Si les abeilles étaient douées de sentiments humains, sans doute éprouveraient-elles à ce moment-là un bonheur sans mélange : la satisfaction d'entrer au royaume des cieux en ayant accompli leur devoir d'abeille, en ayant fourni pour ce faire des efforts gigantesques compte tenu de la petitesse de leur corps. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Presses de la Cité, Maja Lunde, Rentrée Littéraire 2017, Contemporain, roman, Abeilles, écologie, fresque familiale, famille, drame, XIXème siècle, Angleterre, XXIème siècle, Etats-Unis, récit d'anticipation, futur post apocalyptique, dystopie, société, politique, mystère, enquête, littérature scandinave, coup de coeur ♥
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#Posté le mardi 28 novembre 2017 08:52

Modifié le mercredi 10 juillet 2019 09:47

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