Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Connecte-toi
  • Crée ton blog

Lunartic

Photo de Lunartic
  • Suivre
  • Plus d'actions ▼
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog

Statistiques

  • 81 287 Visites
  • 5 413 Kiffs
  • 25 644 Coms

500 tags

  • 2018
  • 2019
  • amitié
  • amour
  • aventure
  • coup de coeur ♥
  • Coup de foudre ♥
  • courage
  • entraide
  • espoir
  • famille
  • Fiche lecture
  • Fiche Lecture
  • grandir
  • humour
  • Jeunesse
  • Littérature française
  • mystère
  • secrets
  • service de presse

499 archives

  • FICHE LECTURE : Tokyo Scenario
  • FICHE LECTURE : Idol et papa à la fois - Une famille à tout prix ~ T1
  • FICHE LECTURE : Girl, in real life
  • FICHE LECTURE : Le carnet de Juliette
  • FICHE LECTURE : Comeback - Retrouvailles dans les coulisses de la K-Pop

656 fans

  • livre-passion
  • Lady-Haddington
  • sabmouna
  • LeslecturesdeMeg
  • Park-Jimin

400 sources

  • PinkBerries
  • litterature-et-cinema
  • LeslecturesdeMeg
  • Histoire-du-soir
  • yingchun

Son morceau préféré

Parallel Heart

Jouer    Parallel Heart

Skyrock music Ajouter

25 honneurs

  • Saint-Valentin
  • Spotlight
  • Anniv' 2 ans
  • Post 100
  • Écolo

Partage

  • Tweet
  • Amis 0

Retour au blog de Lunartic

5 articles taggés éducation

Rechercher tous les articles taggés éducation

FICHE LECTURE : Le cerf-volant

FICHE LECTURE : Le cerf-volant
• AUTRICE : Lætitia Colombani.
• ANNÉE : 2021 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Inde - France - Destin de femme - Reconstruction - Redécouverte de soi - Drame - Deuil - Résilience - Amour - Amitié - Courage - Education - Volonté - Rêves - Espoir - Famille - Enfance - Innocence - Traditions - Mariages arrangés - Précarité - Solidarité - Générosité - Bienveillance - Combativité - Renaissance...
• PAGES : 224.

Ma chronique de La Tresse : ici.
Ma chronique des Victorieuses : ici.

Brisée par un drame personnel, Léna abandonne la France et son poste d'enseignante pour partir en Inde, au bord du golfe du Bengale. Un matin, alors qu'elle nage dans l'océan, elle manque de se noyer. Une petite fille qui jouait au cerf-volant court chercher de l'aide.
Comment la remercier ? Agée de dix ans, la petite travaille dans un restaurant et ne sait ni lire, ni écrire. Entourée d'un groupe de filles du village et de leur cheffe, la tumultueuse Preeti, Léna se lance dans un incroyable projet : fonder une école pour tous les enfants du quartier qui en sont privés.
Au c½ur d'une Inde tourmentée commence une aventure où se mêlent l'espoir et les désillusions, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l'éducation.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du Cerf-Volant, la dernière petite pépite contemporaine signée par Laëtitia Colombani. Je remercie infiniment les éditions Grasset pour ce merveilleux envoi !

Dès que j'ai appris qu'un nouvel ouvrage de Laëtitia Colombani allait paraître, je n'ai pas hésité une seconde : il me le fallait absolument entre les mains, j'en avais pour ainsi dire un besoin presque vital. Ayant déjà dévoré et été complètement chamboulée par les deux précédents titres de l'autrice, je savais d'ores et déjà que Le cerf-volant n'allait lui non plus pas me laisser de marbre, qu'il allait au contraire provoquer en moi un véritable raz-de-marée - tsunami, ouragan, appelez cela comme vous le souhaitez, et ça n'a effectivement pas loupé.

Laëtitia Colombani a en effet à chaque fois l'art et la manière de déclencher en mon fort intérieur un maelström d'émotions extrêmement intenses qui me laissent en fin de lecture toujours lessivée mais aussi pleinement rassasiée.

Rassasiée de quoi, me direz-vous ? Rassasiée d'humanité, d'amour inconditionnel pour mes semblables, rassasiée de détermination, revigorée de cette énergie miraculeuse dont seule l'autrice sait invariablement me recharger pour mieux arpenter mon chemin et allumer mon propre feu de Bengale. Une fois n'est pas coutume, je me suis profondément retrouvée dans ce récit empreint de souffrance mais aussi de joie et d'abnégation qui défend avec toujours autant de justesse et de sincérité brute mais aussi d'une douce et touchante pudeur des valeurs qui me sont chères et qui devraient nous être à tous fondamentales : la solidarité, l'entraide, le partage des ressources matérielles et spirituelles, l'accès à l'éducation à tous et toutes quelque soit notre sexe, notre couleur de peau ou notre extraction sociale ; pour que chacun puisse mener sa barque comme il l'entend et changer le monde à sa façon, le rendre plus beau grâce à sa propre existence et ce qu'il a décidé d'en faire.

Enfin, ce roman m'a bouleversée outre mesure de par la magnifique connexion qui se tresse, c'est le cas de le dire, entre lui et La tresse, premier écrit de l'autrice juste magistrale et à la popularité largement méritée. Cela peut vous sembler idiot mais je n'avais pas forcément fait le rapprochement entre les deux titres au départ. Je m'étais jetée les yeux fermés dans la lecture du Cerf-volant en faisant l'impasse sur ce détail pourtant essentiel. Laissez-moi vous dire qu'une fois que je me suis rendue compte du lien entre les deux ½uvres, cela a été pour moi un authentique enchantement autant qu'une douloureuse blessure qui se réouvre. Je ne vous dirai pas en quoi Le cerf-volant et La tresse se rejoignent, ce sera à vous de le découvrir par vous-même.

Vous l'aurez compris sans doute, ce voyage inoubliable au large du golfe du Bengale valait amplement le détour à mes yeux, même s'il aura réouvert d'anciennes blessures issues de mes précédentes rencontres avec la plume de l'autrice, toujours aussi remarquable de sagesse et de tendresse, et brisé une énième fois mon petit c½ur sensible et indigné face à autant d'injustice, de cruauté et d'ignorance. Cependant, la plus belle des leçons que l'autrice nous donne, c'est ce que ces fléaux peuvent être battus ; il nous faudra certainement encore bien de la patience mais nous ne devons sous aucun prétexte abandonner le combat. Une chose est sûre : avec des livres aussi beaux et importants que ceux de Laetitia Colombani, je ne risque pas de déserter. C'est dans ces moments-là en particulier que je me dis que je suis fière d'être une lectrice car les livres sont des puits de savoir et de connaissance qui nous rappellent à quel point les êtres humains et le monde en général valent la peine que l'on se batte pour eux, encore et toujours. Sur cette déclaration d'amour à la lecture et ces paroles fleurant bon la philosophie (je lance ce sujet, vous avez quatre heures), je rends l'antenne. J'espère que ma chronique aura su vous convaincre, chers visiteurs, de laisser sa chance à ce roman et surtout, un grand merci à Laetitia Colombani. Votre plume me redonne sincèrement foi en l'humanité. Merci pour tout. COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Éditions Grasset, Le cerf-volant, Laetitia Colombani, 2021, Littérature française, Contemporain, Inde, France, destin de femme, reconstruction, redécouverte de soi, drame, deuil, résilience, amour, Amitié ♥, courage, éducation, volonté, rêves, espoir, Famille ♥, Enfance, innocence, traditions, mariages arrangés, précarité, solidarité, générosité, bienveillance, combativité, renaissance, Coup de foudre ♥
​ 2 | 8 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le lundi 07 juin 2021 03:26

Modifié le vendredi 11 juin 2021 04:12

FICHE LECTURE : Miss Charity - T1 : L'Enfance de l'art

FICHE LECTURE : Miss Charity - T1 : L'Enfance de l'art
• AUTEUR : Loïc Clément.
• ILLUSTRATRICE : Anne Montel.
• ANNÉE : 2020 (FRANCE).
• GENRE (S) : Bande-dessinée jeunesse.
• THÈMES : Angleterre - XIXe siècle - Époque victorienne - Enfance - Maturité - Animaux - Éducation - Récit d'apprentissage - Nature - Amitié - Liberté - Non-conformisme - Humour - Amour - Intelligence - Créativité - Religion - Imaginaire...
• PAGES : 120.

Charity, en digne petite fille de la bonne société anglaise des années 1880, n'a d'autre choix que de se taire et rester invisible. Comme personne ne fait attention à elle, Charity se réfugie dans la nursery, au troisième étage de la maison, avec Tabitha, la bonne, et Blanche, sa préceptrice qui lui enseigne l'aquarelle. Pour ne pas mourir d'ennui ou même sombrer dans la folie, elle élève des souris, dresse un lapin, étudie des champignons au microscope, apprend Shakespeare par coeur et dessine inlassablement des corbeaux par temps de neige. Sa rencontre avec ses cousin et cousines ainsi que leur séduisant ami Kenneth Ashley va lui faire réaliser qu'à l'extérieur existe un vaste monde qui ne demande qu'à être exploré...

Les plumes harmonieuses de Loïc Clément et d'Anne Montel révèlent une splendide version naturaliste du chef d'½uvre de Marie-Aude Murail.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique d'une bande-dessinée jeunesse absolument somptueuse, j'ai nommé le tome 1 de Miss Charity, L'Enfance de l'art, que l'on doit au duo de choc Loïc Clément et Anne Montel. En effet, difficile de qualifier leur tandem autrement quand on voit la beauté, que dis-je la magnificence, de leur travail à deux !

Je ne vais pas vous mentir, je n'ai pas lu le roman dont cette bande-dessinée est adaptée. Je sais, je sais, je devrais avoir honte ! Surtout que j'ai déjà eu l'occasion de dévorer des romans de Marie-Aude Murail, ou l'autrice à l'origine de l'univers merveilleusement scientifique et haut en couleurs de notre inénarrable Charity, et que j'ai donc bien conscience que tout ce qui naît de la plume de cette écrivaine de renom constitue une valeur sûre. So why ? Pourquoi ? Warum ? Si vous souhaitez comprendre pourquoi j'ai décliné mon interrogation existentielle en ces trois langues en particulier, il vous faudra absolument lire cette BD. Oui, c'est l'hôpital qui se fout de la charité (promis, je n'ai pas fait exprès ! Oh, j'en ai marre de moi...)'! Mystère et boule de gomme mais, ce que je puis vous assurer, c'est que maintenant que je n'ai fait qu'une bouchée de cette bande-dessinée jeunesse purement et simplement enchanteresse, me voilà décidée à me procurer le roman originel séance tenante ! C'est comme si je m'étais reçue un sacré coup de pied au derrière tiens, et ce n'est résolument pas plus mal !

Plus sérieusement, j'étais déjà extrêmement curieuse de découvrir le magnifique pavé qu'est Miss Charity tout simplement parce que cette fabuleuse intrigue réinvente l'enfance d'une romancière et aquarelliste de grand talent que j'admire immensément et à laquelle je dois beaucoup, Beatrix Potter. Cette remarquable femme n'étant autre que la "maman" de Pierre Lapin, ou l'un des personnages de fiction ayant ensoleillé mes journées de petite fille de par ses folles et formidables aventures, je me devais de faire connaissance avec la fillette exceptionnelle qu'elle a été. Et quelle rencontre marquante et tourneboulante j'ai fait là !

Comment résumer Charity en quelques mots ? Cette petite fille est pour ainsi dire un véritable phénomène, un électron libre, une force de cette nature qu'elle chérit tant et qui le lui rend bien... Enfin, façon de parler. Les expériences hautement savantes de notre petite naturaliste en herbe ne vont effectivement pas toujours se révéler fructueuses, loin de là, mais cela ne va en rien entamer sa farouche détermination, bien au contraire. Charity est une enfant à contre-courant de son époque. Ce qui lui importe, ce ne sont pas les bonnes manières, une foi pieuse ou bien encore la démonstration d'un certain raffinement au passage intelligemment tourné en ridicule par notre duo de choc, mais la beauté et la richesse du monde qui l'entoure. Pour ma part, je suis tombée sous le charme de cette protagoniste à la curiosité insatiable éprise de liberté dans laquelle je me suis énormément retrouvée. Certes, je ne suis pas passionnée de sciences à la façon flamboyante et acharnée de Charity mais je sais ce que cela fait quand les personnes de notre entourage ne prennent pas nos aspirations au sérieux et nous relayent dans un coin alors que nous sommes faits pour irradier de mille feux.

A plusieurs reprises, j'avais envie de serrer ma petite Charity dans mes bras, de lui dire que cela irait, qu'un jour, l'on reconnaîtrait son don exceptionnel pour prendre soin des animaux, raconter des histoires et user de la technique de l'aquarelle comme personne, au point d'inspirer Anne Montel à réaliser les somptueuses illustrations de cet ouvrage de la même manière. Cela m'a semblé là un merveilleux hommage envers celle qui à mes yeux a donné ses lettres de noblesse à cette peinture tout en délicatesse et en couleurs lumineuses par le biais de ses scènes animalières plus vraies que nature. Pour faire simple, tout dans cet ouvrage m'a transportée : la splendeur de ses planches, le grain et l'onctuosité au toucher de ses pages, la finesse de son humour, la richesse de son histoire, la complexité et la construction de ses personnages dont il me tarde sincèrement d'en apprendre plus, en particulier sur un certain garçon renard au charisme indéniable et au magnétisme juste saisissant. En bref, je me suis délectée de cette bande-dessinée du début jusqu'à la fin. Mon seul regret, c'est que cela se soit terminé beaucoup trop vite à mon goût et qu'il va falloir désormais attendre la parution du tome deux pour découvrir la suite de l'incroyable vie de Charity !

Pour conclure, je ne peux vivement vous encourager à aller observer l'aristocratie et la campagne anglaises à la loupe aux côtés de notre enthousiasmante et brillante héroïne. Entre frissons et grandes expectations, vous ne regretterez assurément pas le voyage ! De mon côté, j'ai passé un moment divin entre les pages de cet époustouflant livre que je suis extrêmement fière de posséder. Je n'ai peut-être pas (pas encore, à tout le moins) lu le roman originel de Marie-Aude Murail mais l'amour et la déférence que Loïc Clément et Anne Montel éprouvent à l'égard de son écriture et de son imaginaire crèvent à ce point les yeux que je ne doute pas de tout le respect dont ils ont pu faire montre en retranscrivant son intrigue en images et en bulles de bande dessinée. Vous l'aurez compris je pense, cette BD, à défaut d'être un coup de c½ur absolu pour une raison sur laquelle je n'arrive pas à mettre le doigt, représente pour moi une franche réussite dans le domaine des adaptations de romans en BDs. Il en faudrait définitivement plus des objets-livres de cette qualité pour démontrer que la BD a elle aussi son mot à dire et pèse son poids dans le "game" de la littérature. En tout cas, ce titre-ci ne manquera certainement pas de convaincre les réfractaires qu'une BD ou autre forme de mise en bulles d'un scénario peut être un excellent investissement. En ce qui me concerne, je sais pertinemment que le mien valait le détour ! ★★★★★(♥)

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, Editions Rue de Sèvres, Bande dessinée ♥, Miss Charity, Tome 1 ♥, Trilogie, L'Enfance de l'art, Littérature française, adaptation de roman, Jeunesse, Angleterre ♥, XIXe siècle, Epoque victorienne, enfance, maturité, animaux, éducation, récit d'apprentissage, nature, amitié, liberté, non-conformisme, humour, amour, intelligence, créativité, religion, imaginaire, Mini coup de coeur
​ 5 | 38 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le lundi 13 juillet 2020 09:44

Modifié le samedi 18 juillet 2020 10:14

FICHE LECTURE : Les Colombes du Roi-Soleil - T1 : Les comédiennes de Monsieur Racine

FICHE LECTURE : Les Colombes du Roi-Soleil - T1 : Les comédiennes de Monsieur Racine
Premier tome sur 14.
Existe également en bande-dessinée.


• ÉCRIVAIN : Anne-Marie Desplat-Duc
• ANNÉE : 2005 ; 2011 (FORMAT POCHE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Amour, amitié, rêves, filles, Louis XIV, histoire, éducation, bienséance, secrets, mystères, quête, peur, angoisse, famille, Versailles, théâtre, dix-septième siècle, royauté, aristocratie, étiquette, bonnes manières, Racine, vocations, différence, solidarité, entraide, courage, malice, suspens, humour, espièglerie...
• PAGES : 179.

Le célèbre Monsieur Racine écrit une pièce de théâtre pour les élèves de Madame de Maintenon, les Colombes du Roi-Soleil. L'occasion idéale pour s'illustrer et, qui sait, être remarquée par le roi. L'excitation est à son comble parmi les jeunes filles. Y aura-t-il un rôle pour chacune d'entre elles ?

ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, je tiens à remercier du fond de mon petit c½ur tout tendre ma Junie (royaumedeshistoires) de m'avoir fait ce sublime cadeau d'anniversaire. Si, si, j'insiste. Je rêvais de commencer cette saga, qui est l'une de ses favorites, donc elle ne pouvait pas me faire meilleur cadeau. Je me suis donc jetée sur ce premier tome des Colombes sans hésitation aucune, et je l'ai dévoré en une journée (et encore, si je l'avais voulu, je l'aurais mangé tout cru en une matinée, mais je tenais à savourer un tant soit peu, quand même).

Cette lecture est parfaite pour l'été selon moi. Enfin, ça peut se consommer sans modération toute l'année, mais c'est vraiment le type de roman qui permettent de souffler un peu entre deux gros bouquins (avec ses 197 pages, il n'est pas bien épais en effet), qu'on peut lire tranquillement même si on souffre de la chaleur estivale. Cela nous apporte une petite bouffée de fraîcheur même. En clair, je l'ai lu au moment parfait pour moi, bien vissée dans ma chaise longue, et j'espère que vous aussi, vous saurez trouver cet instant de rencontre idéale car ce roman et la série livresque dans son ensemble en valent franchement la peine.

Pour ce qui est de l'histoire et de l'univers, si je puis m'exprimer ainsi, mis en place, ce premier tome remplit parfaitement son rôle d'introducteur à la saga en nous présentant notamment de manière très détaillée la maison de Saint-Cyr fondée par Mme de Maintenon, maîtresse, pour ainsi dire femme, secrète de Louis XIV et grand amour de sa vie, et qui a véritablement existé. Je trouve cela passionnant de reprendre des faits historiques vérifiés comme celui-ci pour en faire naître des aventures fictives d'exception et des récits de vies imaginés diantrement palpitants qui donneront sans aucun doute envie aux enfants de lire et aux plus grands, comme nous, de continuer à nourrir notre passion pour la lecture. C'est pour moi l'effet que m'a fait cette lecture : je la conseille d'ores et déjà à tout le monde, à vos cousins/cousines/petits-cousins/petites-cousines et j'en passe pour qu'ils découvrent la lecture et à vous aussi, même si une lecture jeunesse ne vous intéresse pas forcément parce que ce roman m'a rappelé pourquoi j'aime tant la lecture et les émotions que cette activité procure, l'effet indéniable qu'elle a sur nous avant, pendant et après. Pour en revenir à l'intrigue en elle-même, il n'y a certes pas forcément énormément d'action car il s'agit du premier tome qui nous situe surtout le déroulé de l'histoire, son contexte, qui nous introduit aux lieux (essentiellement la maison de Saint-Cyr ici), aux personnages, et on suit avant toute chose les "filles" de Mme de Maintenon dans leur première grande expérience théâtrale. Cependant, on sent que ce n'est que le début et que de belles aventures passionnées, exaltantes, trépidantes, nous attendent avec les treize autres tomes qui suivent. Cela donne fortement envie de continuer la saga et c'est pourquoi ce tome un est pour moi une belle réussite !

Au niveau des personnages, le roman évoque toutes les Colombes qui seront les futures héroïnes des tomes à suivre. Quatre Colombes sont particulièrement mises en avant dans ce tome un, tandis que les autres sont des personnages plus secondaires, ou sont juste évoquées (comme Adélaïde, qui s'en va rapidement, ou encore Victoire, la petite s½ur d'une des héroïnes principales et pas encore Colombe). Ce quatuor doré, c'est Louise, Charlotte, Isabeau et Hortense. Il me semble qu'elles sont ainsi mises sur le devant de la scène (c'est assurément le cas de le dire !) car les quatre tomes qui suivent directement celui-ci leur sont spécialement consacrés (pour les avoir lus tous les quatre, je confirme mes dires sans aucune hésitation !). En tout cas, je les apprécie immensément toutes les quatre et j'aime beaucoup l'amitié qui les lie : on sent effectivement qu'elle est forte, solide et qu'elle tiendra le coup même si les quatre jeunes filles vont être amenées à se séparer dans un futur plus ou moins proche. Pour ce qui est de mes préférences, mes chouchoutes resteront Charlotte et Isabeau, qui entretiennent une complicité encore plus forte entre elles deux je trouve. De mon côté, je me suis beaucoup retrouvée en Isabeau qui nourrit le même rêve de devenir enseignante que moi (enfin, ça, c'était avant... Mes projets de carrière ont bien changés depuis ! - cela ne m'empêche pas de fortement respecter le métier de prof), de transmettre son savoir aux autres. Elle ne s'intéresse pas à d'éventuels prétendants (comme moi aussi - ça, ça n'a absolument pas changé par contre) et elle respecte scrupuleusement les règles, même si elle admire secrètement Charlotte qui sait exprimer son mécontentement haut et fort et qui est somme toute son opposée. Charlotte, puisque nous parlons justement du loup, est une jeune femme vive, qui a un côté résolument rebelle (merci Captain Obvious !), et qui refuse d'abandonner sa religion huguenote sous prétexte que seule la religion catholique est tolérée au sein du royaume français. A vrai dire, elle déteste Saint-Cyr et s'y sent enfermée, ce que je peux parfaitement comprendre. Elle a aussi un grand talent pour le théâtre, elle est passionnée (et passionnante, fascinante, c'est le mot) et j'espère de tout c½ur qu'elle retrouvera son François. Charlotte est la Colombe qui me fait le plus vibrer je dirais. Quant à Louise et Hortense, elles m'ont un peu, voire pas mal, agacée par moments, mais au fond elles me plaisent bien. Louise est une jeune fille très douce et gentille qui n'aspire qu'à découvrir la véritable identité de ses parents, ce qu'elle parvient à faire assez vite - et quelle surprise, même si l'on s'en doute un peu au cours du récit ! Je pense que la suite de sa quête pour les retrouver, elle qui était jusque là orpheline, sera très captivante. Concernant Hortense, c'est une jeune fille qui oscille entre la foi fervente et son envie intense, presque irrépressible de devenir nonne, et l'amour (j'ai l'impression de parler de La Mélodie du Bonheur là - l'un des meilleurs films ever soit dit en passant...). In fine, elle décide de s'ouvrir à l'amour, à tout du moins d'essayer, ce que j'ai trouvé très beau. Ce fut là encore une agréable surprise et ce roman m'en a réservé une belle flopée. Il me tarde désormais de découvrir les aventures des autres demoiselles relayées dans ce tome-ci au second plan : Henriette, Gertrude, Éléonore et toutes les autres...

Pour ce qui est de l'écriture de l'écrivain, je l'ai trouvée absolument divine ! Elle est fluide, se lit très bien, et est purement et simplement exquise à lire. Qui plus est, on sent qu'Anne-Marie Desplat-Duc sait de quoi elle parle : elle connaît bien les m½urs de l'époque, nous procure moult détails sur les us et coutumes de ce temps-là et emploie des termes précis du dix-septième siècle. Pour ma part, cela m'a rendu sa fiction plus réaliste, crédible et intéressante. On s'immerge d'autant plus à l'époque du Roi-Soleil de cette façon à mon sens. En clair, on voit que l'écrivain a fait des recherches minutieuses et cela fait véritablement plaisir à constater. Cela en fait selon moi une lecture jeunesse extrêmement riche.

Pour conclure, je vous conseille vraiment de tenter votre chance avec cette saga qui s'annonce tout bonnement palpitante et dont je meurs d'envie de dévorer tous les tomes. Vous n'avez tout simplement pas d'excuses, ils sont tous disponibles en format poche ou en prêt dans la bibliothèque de votre ville, c'est certain !! Je remercie une fois de plus ma Junette pour ce merveilleux cadeau ! ♥ COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, Les Colombes du Roi-Soleil, Tome 1 ♥, Anne-Marie Desplat-Duc, Littérature française, Jeunesse, 2005, 2011, amour, amitié, rêves, filles, Louis XIV, histoire, éducation, bienséance, secrets, mystères, quête, peur, angoisse, famille, Versailles, théâtre, dix-septième siècle, royauté, aristocratie, étiquette, bonnes manières, Racine, vocations, différence, solidarité, entraide, courage, malice, suspens, humour, espièglerie, Coup de foudre ♥
​ 7 | 13 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le jeudi 22 août 2019 05:29

Modifié le vendredi 20 septembre 2019 03:41

FICHE LECTURE : Martin Eden

FICHE LECTURE : Martin Eden
• AUTEUR : Jack London.
• ANNÉE : 1909 (ETATS-UNIS).
• GENRE(S) : Grand classique.
• THÈMES : Récit initiatique - Marin - Classes sociales - Amour - Éducation - Autodidacte - Culture - Aspirations - Espoir - Écriture - Voyages - Livres - Roman d'apprentissage - Désillusion - Manque de reconnaissance - Hypocrisie - Amertume...
• PAGES : 439.

Martin Eden, un marin de vingt ans issu des quartiers pauvres d'Oakland, décide de se cultiver pour faire la conquête d'une jeune bourgeoise. Il se met à écrire et devient un auteur à succès. Mais l'embourgeoisement ne lui réussit pas... Désabusé, il part pour les îles du Pacifique.

Ce magnifique roman paru en 1909, le plus riche et le plus personnel de l'auteur, raconte la découverte d'une vocation, entre exaltation et mélancolie. Car la réussite de l'½uvre met en péril l'identité de l'écrivain. Comment survivre à la gloire, et l'unir à l'amour, sans se perdre soi-même? Telle est la quête de Martin Eden, le marin qui désire éperdument la littérature.

ஜ MON MINI-AVIS : Originellement rédigé pour le blog Golden-Book.

Une lecture qui a considérablement marqué mon été littéraire 2017. Ce qui m'a impressionnée avant toute chose, c'est la capacité que ce récit a eu à me parler, à me toucher en plein c½ur. C'est le genre de lecture dont on a du mal à se remettre, qui vous laisse vidé, perdu, indigné, désarmé, bref, impossible de rester indifférent. Ici, on va suivre l'histoire de Martin, un jeune homme vigoureux, la peau tannée par le soleil, qui n'a toujours connu que la mer et le bringuebalement des bateaux. Lorsque, par amour pour la sublime et cultivée Ruth,il va s'ouvrir au monde de la littérature et du savoir, sa perception du monde et du sens de son existence vont complètement changer. Martin Eden, c'est une histoire qui vous chamboule, c'est une histoire de passion vorace pour l'écriture, c'est l'histoire de l'injustice et de la bêtise humaine, qui n'accepte pas ce qui est différent, ce qui détonne, ce qui pétille, qui n'accepte pas une autre forme de beauté que celle de la norme abrutissante. Avec ce récit intense, profondément humain et puissant, criant de vérité et de désespoir, teinté d'autobiographie, le grand Jack London signe ici un authentique chef d'½uvre. COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, Folio, Jack London, Martin Eden, Littérature américaine, 1909, Grand classique, récit initiatique, marin, classes sociales, amour, éducation, autodidacte, culture, aspirations, espoir, écriture, voyages, Livres ♥, roman d'apprentissage, désillusion, manque de reconnaissance, hypocrisie, amertume, Coup de foudre ♥
​ 11 | 14 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le lundi 19 août 2019 09:35

Modifié le mercredi 21 août 2019 10:26

FICHE LECTURE : Les Nobles

FICHE LECTURE : Les Nobles

• TITRE V.O. : Phou Di.
• AUTRICE : Dokmaï Sot.
• ANNÉE : 1937 (THAÏLANDE) ; 2008, 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman d'apprentissage.
• THÈMES : Années 30, société patriarcale, hiérarchie familiale, respect des traditions, bouleversement, urbanisation, avenir, liberté, éducation, études, drame, deuil, émancipation, courage, souffrance, chagrin, intégrité morale, amour, respect des ancêtres, aristocratie, relation mère/fille, sagesse, émoi, amitié, soutien, appui, héritage, générations futures, portrait de femme, place de la femme, jeunesse, grandir, maturité, privation, générosité, récompense, spiritualité...
• PAGES : 367.

Bangkok, milieu des années trente.
Wimon, belle jeune femme de 21 ans née dans une famille noble, est très courtisée et appréciée de tous. Sa vie aisée et insouciante bascule soudainement... La voilà chargée de sauver sa famille de la déchéance, de la maintenir unie et de pourvoir aux besoins de ses nombreux frères et s½urs. S'affranchissant parfois de conventions archaïques, elle fait preuve de pragmatisme et n'hésite pas à faire de grands sacrifices.
Ce faisant, elle attire l'attention de son nouveau voisin, Phraya Phonlawat, haut fonctionnaire dans un ministère, qui la couve du regard avec sollicitude et admiration...
La valeur d'une personne, sa noblesse, dépend-elle de sa naissance, de son statut social, de sa richesse ou plutôt de son comportement, de sa moralité ? Se révèle-t-elle dans les épreuves ?

L'AUTRICE : Dokmaï Sot (1905-1963), romancière thaïlandaise de premier plan, est l'auteur d'une douzaine de romans et de nombreuses nouvelles dont les protagonistes sont souvent des femmes.
Née et élevée dans une famille aristocratique de haut rang, elle a commencé à écrire dès l'âge de 20 ans et a poursuivi une carrière littéraire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Parmi ses thèmes de prédilection, il y a celui des dilemmes moraux auxquels font face les Siamois qui voient leurs valeurs traditionnelles remises en question par la modernisation du pays.
Les Nobles, publié en 1937, est son ½uvre phare. Ce grand classique de la littérature thaïlandaise moderne, imprégné de valeurs bouddhistes, a été maintes fois réédité.
FICHE LECTURE : Les Nobles
ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre réédité il n'y a pas si longtemps, en décembre 2018 : Les Nobles de Dokmaï Sot. Je tiens tout d'abord à sincèrement remercier la maison d'édition Gope éditions pour ce très bel envoi. Dès que j'avais reçu le mail d'information concernant la parution de ce livre, j'avais été très curieuse de le découvrir. Déjà parce qu'il s'agit d'un roman phare, d'une ½uvre emblématique dans son pays, la Thaïlande, qui est considérée comme un témoin de son temps, les années trente, une période où le pays est en plein bouleversement technologique et urbain et où les Siamois se remettent beaucoup en question concernant leur philosophie de vie. Ensuite, ce qui m'a fortement intriguée, hors le fait que la couverture est absolument sublime et que la jeune femme à l'air grave qui y est représentée incarne bien l'élégance et la beauté ravissante qui caractérisent notre héroïne Wimon, c'est le titre même du livre. Dès la première page, avant même de commencer le roman, on nous explique que Phou Di, le titre originel, signifie avant toute chose "noble d'âme et d'esprit" dans l'idéologie bouddhiste sacrée aux yeux de la majorité de la population siamoise. J'ai trouvé que le titre français rendait très bien cette idée et que son ambivalence était tout à fait adéquate, qu'elle correspondait bien aux personnages qui nous sont présentés au cours de l'intrigue. En effet, "Les Nobles" peut renvoyer à la noblesse provenant de la naissance, de l'appartenance à une famille aisée, d'une situation financière et matérielle bien particulière. Mais être quelqu'un de noble, c'est aussi être une personne honorable et vertueuse dans ses paroles, ses actes, sa façon de penser l'existence. Bref, j'ai trouvé pour ma part que le titre français était des plus appropriés pour un tel livre. Et avant d'entrer véritablement dans le vif du sujet, je souhaitais juste féliciter les éditions Gope pour ce sublime objet livre, très agréable à tenir en main. C'était la première fois en tout cas que je recevais un livre paperback (en tout cas aussi souple) venant de chez eux et cela m'a fait grandement plaisir d'avoir cette jolie surprise, étant donné qu'il s'agit de mon format préféré. Assez tergiversé, maintenant, place au livre !

Ce que j'ai énormément aimé avec ce roman, c'est la vision complémentaire qu'il m'a apportée de la Thaïlande si on l'associe à la lecture de Galant de Nuit (voir ma chronique ici). Là où ce dernier, roman d'apprentissage se déroulant dans les années soixante, se concentrait essentiellement sur les chamboulements culturels et éthniques que la Thaïlande connaît à ce moment-là, avec notamment les questions épineuses du racisme au sein d'une société nouvellement cosmopolite et du sexisme dans un cercle familial profondément marqué par le patriarcat, Les Nobles aborde en particulier cette dernière interrogation de la place dans la famille d'une femme mais aussi des enfants en général qui en incarnent l'avenir, mais creuse surtout le sujet de la conscience morale envers des traditions religieuses soit-disant immuables. Chaque chapitre est introduit par une citation du Bouddha lui-même qui nous inculque d'être généreux envers autrui, notamment envers les plus pauvres en matière de biens et d'intelligence, de ne pas faire preuve de vanité ou de cruauté, même si l'on jouit de la plus grande prospérité dans le monde terrestre.

Ce sont ces principes d'une immense sagesse que notre héroïne, Wimon, s'évertue à suivre depuis sa plus tendre enfance. Je me suis très vite attachée à ce personnage principal que j'ai trouvé extrêmement inspirant et qui, dès le début du roman, va connaître une horrible tragédie alors qu'elle vient juste de passer le cap de l'enfance à l'âge adulte : la perte d'un être qu'elle aimait plus qu'elle-même, son père. Impossible à ce moment-là de ne pas ressentir une profonde empathie pour la jeune femme, qui doit alors porter toutes les responsabilités liées au bien-être de la famille sur ses frêles épaules. En effet, dans un pays où un homme peut prendre plusieurs épouses, laquelle est la plus légitime pour devenir cheffe de famille ? Dans le cas présent, c'est Wimon qui va hériter de ce rôle et qui va devoir assurer la subsistance de ses petits frères et s½urs. Jusqu'à présent, Wimon était une jeune fille qui grandissait et qui continuait de s'épanouir telle la plus resplendissante des fleurs, profitant de la richesse accumulée par son père au fil de sa carrière, sans pour autant jamais en abuser ou ressentir du mépris et du ressentiment envers des membres de sa famille moins bien nés ou envers ses domestiques. Wimon s'est toujours montrée d'un infini respect, que ce soit envers son père, envers le personnel dévoué de la maison familiale, que Wimon considère avec une tendresse toute particulière, envers sa belle-mère, qu'elle estime plus que tout, envers sa mère biologique, même envers la dernière concubine de son père, qui est particulièrement insupportable et qui va lui mener la vie dure. D'ailleurs, beaucoup de personnes de l'entourage de Wimon vont essayer de la faire se sentir coupable de sa naissance, des facilités que la vie lui a accordées, alors que cette dernière ne s'est pourtant jamais montrée ingrate ou irrévérencieuse. Même après que le deuil et la pauvreté l'aient frappée de concert, ces mêmes personnages vont essayer de l'abattre encore plus moralement et de la salir. Pour ma part, je pense que ceux-ci n'ont rien compris. Depuis toujours, la plus grande richesse de Wimon a toujours résidé dans son c½ur, dans l'amour qu'elle éprouve pour les gens qu'elle aime. Elle a toujours réussi à se montrer à la hauteur des personnes qu'elle respecte le plus, consciencieuse, attentive et compréhensive ; quoiqu'il puisse lui arriver, elle reste digne et garde la tête haute, malgré la souffrance qui la brise de l'intérieur.

Vous l'aurez compris, j'admire énormément cette jeune femme qui fait preuve au cours du récit d'un grand courage et d'une détermination sans failles afin de pas laisser sa famille dans le besoin. Pourtant, à de nombreux moments, elle ne va pas recevoir la gratitude qu'elle mériterait, sans même que son entourage direct ne s'en rende compte au fond, car elle prend tout sur elle afin de que les dernières volontés de son père soient respectées à la lettre et qu'il puisse reposer en paix comme il se doit. Wimon ne va pas hésiter à choisir de mener un mode de vie des plus modestes afin de privilégier le bonheur de ses petits frères et s½urs plutôt que le sien. Elle va accepter de son propre chef de faire beaucoup de sacrifices afin son frère jumeau puisse continuer ses lourdes études d'expert comptable, elle va patiemment endurer les privations et s'occuper de toutes les corvées de la maisonnée sans jamais se plaindre, contrairement à sa mesquine de cousine Sutchaï, une vraie langue de vipère qui ne manque pas d'air et qui aurait dû en prendre sérieusement de la graine. J'ai énormément apprécié aussi le fait que l'éducation des hommes comme des femmes soit également mise en avant, en poursuivant par exemple de longues études pour assurer un avenir serein à sa famille et contribuer au rayonnement de son pays, avec cet appel à embrasser le savoir et à ne pas baisser les bras face aux obstacles qui peuvent se dresser sur notre route. J'ai également été très touchée par la relation que Wimon entretient avec Khun Sae, celle qui est appelée de façon très belle et tout ce qu'il y a de plus vraie "l'épouse de c½ur" de feu son père. Le destin a fait de manière presque miraculeuse que Khun Sae et Wimon s'apportent à chacune ce qu'elles n'avaient pas ou croyaient avoir perdu à tout jamais. J'ai beaucoup aimé le fait qu'elles prennent le temps de discuter entre elles, de s'épancher sur les sentiments qui les animent, de se montrer franches l'une envers l'autre, et ce en toute circonstance. Wimon étant avant tout un être humain, qui en a vu des vertes et des pas mûres qui plus est, va parfois ressentir des sentiments très sombres et avoir envie d'exploser au cours du récit, et on peut tout à fait le comprendre. Sae va être l'âme sage, à l'écoute et de bon conseil, qui va rappeler à Wimon que tout ce qu'elle a fait jusqu'à présent, toutes ses restrictions et ce dur labeur, tout cela n'a pas été en vain. Elle va lui rappeler sa véritable valeur et est là pour elle, pour la soutenir et lui apporter ce dont elle a besoin : de la considération et l'amour d'une mère qui prend soin de vous. Je pense que j'aurais adoré rencontrer Sae ; c'est une femme d'une immense gentillesse et qui a beaucoup à nous apprendre. Elle est celle qui a élevé la femme d'exception qu'est Wimon, après tout. Surtout, je pense que, malgré le fait qu'elle respecte les us et coutumes de son temps et de son pays concernant la façon dont étaient traitées les femmes, l'autrice a voulu faire passer le message très discret mais éloquent qu'une femme a le droit de mener sa vie autrement, d'être autre chose qu'une épouse docile, de prendre en main son destin. Une personne visionnaire en somme, cette grande dame Dokmaï Sot.

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans la lecture de ce très beau roman si vous en avez l'occasion ! Ne prenez pas peur face à la pléiade de personnages qu'il renferme et aux titres honorifiques très semblables que ces derniers portent en fonction de leur relation au roi, de leur position au sein de l'aristocratie du pays. On s'y fait très vite et un glossaire des personnages est là au tout début du livre pour vous rappeler qui est qui. Personnellement, j'ai beaucoup aimé m'y référer. Je suis extrêmement contente d'avoir pu découvrir l'autrice qu'était Dokmaï Sot, dont la plume fort agréable à lire nous dresse ici un sublime portrait de femme et une vision acérée et très juste de son époque, prise entre deux étaux : d'un côté, le respect inébranlable aux traditions maritales et religieuses, de l'autre, l'appel irrésistible d'un avenir qui annonce de grands changements. Ce que je retiens surtout de ce roman, c'est que la véritable beauté vient du c½ur, de nos sentiments envers l'humanité, et de ce que notre conscience nous dicte. C'est là que réside notre joyau le plus étincelant. Si notre apparence est en adéquation avec nos actes emplis de bonnes intentions et tendant à faire le bien autour de nous alors les personnes qui nous entourent ne pourront que constater notre sincérité et le fait que nous irradions notre petit monde de lumière, tel un phare dans la nuit, même en temps de misère et de désespoir. Si l'on reste toujours fidèle à soi-même et que l'on fait preuve de bienveillance, l'esprit tourné vers la paix et l'harmonie, alors il y aura toujours une personne inattendue pour incarner cette sérénité et cette main tendue auprès de nous, comme nous le sommes pour autrui. Il ne faut jamais perdre sa foi en ses valeurs et continuer à aller de l'avant, malgré les épines de l'existence et la médisance crasse de certaines personnes. Merci à Wimon et à Dokmaï Sot pour cette belle leçon de vie, je la garderai précieusement dans mon c½ur, à tout jamais.

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les Nobles
★★★★★
Un portrait de femme extrêmement beau et inspirant, une lecture marquante et pertinente que je n'oublierai pas de sitôt ! Un voyage dans le temps qui a des résonances actuelles...

« L'enfant est l'être qu'on aime le plus au monde, personne ne le conteste. Cet amour conduit au sacrifice, du plus petit au plus grand, cet amour est un maître, une terre fertile qui fait pousser les plantes. Il inspire toutes les pensées d'une mère, guide son instinct. Une mère sème pour le bien de son enfant, le sang de son sang. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Gope éditions, Les Nobles, Phou Di, Dokmaï Sot, 1937, Littérature asiatique, Thaïlande, 2018, roman d'apprentissage, Années 30, société patriarcale, hiérarchie familiale, respect des traditions, bouleversement, urbanisation, avenir, liberté, éducation, études, drame, deuil, émancipation, courage, souffrance, chagrin, intégrité morale, amour, respect des ancêtres, aristocratie, relation mère/fille, sagesse, émoi, amitié, soutien, appui, héritage, générations futures, portrait de femme, place de la femme, jeunesse, grandir, maturité, privation, générosité, récompense, spiritualité, 2008, Très belle lecture
​ 9 | 20 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mardi 08 janvier 2019 07:52

Modifié le mardi 15 janvier 2019 07:05

Design by Lunartic

Signaler un abus

Abonne-toi à mon blog ! (4 abonnés)

RSS

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
    • Signaler un abus
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Politique de confidentialité
    • Gestion de la publicité
    • Aide
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tasanté
    • Zipalo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile