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FICHE LECTURE : Si près des étoiles

FICHE LECTURE : Si près des étoiles

• TITRE V.O. : A Touch of Stardust.
• AUTRICE : Kate Alcott.
• ANNÉE : 2015 (ETATS-UNIS) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman semi-fictif.
• THÈMES : Industrie du cinéma, années trente, hiérarchie sociale, se battre pour ses rêves, ambition, courage, scénariste, passion, imagination, féminisme, travail, indépendance, émancipation, ouvrir ses ailes, amour, romance, rencontre, roman d'apprentissage, grandir, ange gardien, amitié, soutien, tournage épique, envers du décor, coulisses, discrimination, sexisme, antisémitisme, nazisme, racisme, politique, tensions, menace de guerre, scandale, mariage, humour, réceptions, paillettes, minorités, opportunités, espoir, magie, acteurs/actrices, production, réalisation, Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent, légende, bouleversement, film culte, personnages réels...
• PAGES : 324.

Julie Crawford n'a qu'un rêve en tête : rejoindre Hollywood pour devenir scénariste-! Ainsi décide-t-elle de quitter sa ville natale de l'Indiana pour gagner les prestigieux studios et leurs stars glamour. Mais, sur place, ses rêves se heurtent à la dure réalité des plateaux. Renvoyée par le très célèbre producteur d'Autant en emporte le vent, Julie croise par chance la route de l'actrice Carole Lombard, dont la liaison avec Clark Gable, toujours marié, fait grand bruit dans la presse à scandale.
Devenue l'assistante de Carole, Julie est aux premières loges de ce scandale qui éclabousse tout Hollywood et pourrait nuire à la publicité du film à succès que promet d'être Autant en emporte le vent...
Les passions tumultueuses du couple Gable-Lombard donneront-elles à Julie le courage d'ouvrir ses ailes et de se libérer de son passé ?

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman qui avait tout pour me plaire, Si près des étoiles. En effet, le titre et la sublime couverture annonçaient déjà la couleur : des strass, des paillettes, de l'élégance, une intrigue se déroulant à Los Angeles, à l'aube de la seconde Guerre mondiale, qui nous plonge en plein c½ur du tournage du plus grand film de tous les temps, Autant en emporte le vent ou l'une de mes ½uvres cinématographiques chouchoutes... Il n'en fallait pas plus pour faire battre mon petit c½ur plus fort et pour me mettre, à juste titre, des étoiles plein les yeux. Je remercie infiniment les éditions L'Archipel pour ce superbe envoi qui me promettait monts et merveilles, à moi la grande fan de l'âge d'or d'Hollywood que je suis. Et je puis vous assurer que je n'ai pas été déçue du voyage !

En effet, j'ai pour commencer appris énormément de choses grâce à ce livre, qui s'est révélé nous offrir un récit semi-fictif, c'est-à-dire dont les personnages qui y figurent et les événements qui y sont narrés ont majoritairement réellement existé et eu lieu. Seuls les deux protagonistes que sont Julie et Andy ainsi que leur histoire et origines respectives sont véritablement issus de l'imagination de l'autrice. Néanmoins, il en faut du talent pour parvenir à brouiller à ce point la frontière entre fiction et réalité ! Pour ma part, j'ai trouvé les personnages inventés que sont Julie et Andy si bien construits et authentiques que j'ai cru à leur existence jusqu'au bout. Même à l'heure où je vous écris ces lignes, ils vivent encore dans ma mémoire. Je pense que c'est sans aucun doute dû à tout l'amour que Kate Alcott a ressenti en les créant, et cette tendresse toute particulière et désarmante qu'elle éprouve toujours pour ses enfants d'encre et de papier transparaît à travers les pages. Elle est palpable et contagieuse, tout simplement. Donc, même si parfois Andy et surtout Julie m'ont fait levé les yeux au ciel parce qu'ils se montraient un peu trop légers ou puérils à mon goût, ils étaient à mon sens tout ce qu'il y a de plus réel et humain. Je me suis profondément attachée à eux et j'ai pris très à c½ur le développement quelques fois un peu trop précipité et cliché de leur relation, ainsi que les rêves et espoirs qui les animent.

Quand je disais que j'avais appris beaucoup, beaucoup de choses grâce à Si près des étoiles, je ne faisais pas uniquement référence à toutes les informations que Kate Alcott nous fournit sur le tournage de l'intemporel Autant en emporte le vent bien qu'en effet, toutes les connaissances que j'ai pu acquérir sur la création colossale et laborieuse de ce film grâce à ce roman me l'ont fait l'adorer encore plus qu'avant, si cela est possible. En effet, pour ouvrir une petite parenthèse là-dessus, il en a fallu du génie et de la persévérance pour réaliser une adaptation aussi fidèle et poignante d'un roman-fleuve qui n'a jamais perdu de sa superbe au fil des décennies, et c'est ce que ce livre, et l'extrême justesse avec laquelle Kate Alcott nous transmet tous les fruits de ses recherches, nous fait intensément, indubitablement ressentir. Autant en emporte le vent premier du nom restera à tout jamais un monument de la littérature et sa version sur pellicules est à la hauteur de son extraordinaire démesure, et ce à tous les niveaux.

Ce qui m'amène au message central que ce livre fait passer selon moi : on n'obtient rien sans rien. Se donner corps et âme dans tout ce que l'on accomplit au cours notre quête du bonheur, telle est la clé de la réussite. Même si cela doit se solder par un échec, l'investissement en fallait la peine. Je ne vous cache pas que j'ai été toute chamboulée à la fin de ma lecture car, jusque-là, je ne faisais que dévorer le livre telle une affamée qui ne prenait pas véritablement le temps de savourer mais qui ne pouvait juste pas s'empêcher de tourner inlassablement les pages, de plus en plus vite. Sans forcément se rendre compte de la réelle teneur de ce que l'autrice avait à dire. Puis est arrivé cet épilogue. C'est là que je me suis prise une telle claque que j'en suis restée sonnée pendant un petit instant qui m'a permis de prendre le temps de réfléchir à ce que je venais de vivre, aux informations que j'avais assimilées. Et, face à la bienveillance de l'autrice tant envers les personnes réelles qui lui ont inspiré ce merveilleux roman qu'envers sa propre progéniture de fiction, j'ai littéralement fondu. J'étais tout simplement hébétée et j'ai alors ressenti comme un sentiment de vide et de plein à la fois. De vide car je quittais définitivement les plateaux et tout l'univers qui avaient permis à l'un des chefs-d'½uvres les plus inestimables ayant jamais existé à mes yeux de prendre vie, et de plein car ce roman m'a d'une certaine façon donné la clé ouvrant sur la porte de bien des réponses à mes tracas quotidiens. Je ne saurais me montrer parfaitement claire sur ce que j'ai vécu grâce à Si près des étoiles. Tout ce que je peux vous garantir, c'est que ce roman saura vous parler, profondément vous toucher, vous faire rêver et soupirer d'aise mais cela ne sera pas que de la simple poudre aux yeux, je vous le promets. Ce roman recèle selon moi avant tout de magie de la réalité, cette poussière d'étoiles impalpable qui provient de nos divers émotions et surtout de notre foi, de notre courage à mener les luttes qui constituent notre routine, de notre acharnement constant à gagner nos combats, qui subsiste même après avoir lamentablement échoué. Ce roman nous rappelle en filigrane la beauté de la nature humaine dans ce qu'elle fait de mieux : vivre et aller de l'avant.

Je dirais que ce livre m'a tout simplement rappelé pourquoi des personnes comme Julie et moi étions béates d'admiration, le c½ur en émoi face à des pépites magnifiques, presque irréelles tant elles sont prodigieuses, inouïes, telle qu'Autant en emporte le vent : de telles ½uvres nous poussent malgré elles à nous surpasser, à nous mettre à la hauteur de nos espérances, à vouloir mieux car on est conscients de notre valeur et car nous savons ainsi que nous pouvons espérer plus et que nous devons nous en donner les moyens.

Vous l'aurez certainement compris, Kate Alcott nous transmet ces sublimes valeurs au cours du livre grâce à ses personnages qui prennent tous sans exception une concrète crédibilité à nos yeux. Comme je l'ai affirmé plus haut, la réalité et la fiction se confondent de façon déconcertante, au point que je ne me suis jamais véritablement posé la question de savoir si ce que l'autrice nous racontait était vrai ou faux, même en ce qui concernait les personnages pour ainsi dire historiques. Je l'avoue, je lui ai fait aveuglément confiance à ce niveau-là. M'est avis néanmoins que, pour ce qui est des acteurs (je n'ai pas fait exprès, je le jure) de ce récit, celle qui fut pour moi la plus convaincante et sincère, c'est Carole Lombard. Je dois le reconnaître, je ne la connaissais auparavant que de nom et de réputation et force est de constater que je meurs d'envie de me faire toute sa filmographie dès à présent. C'est surprenant que je me sois autant attachée à cette femme pourtant exceptionnelle dont je ne savais presque rien avant d'ouvrir ce livre alors que je m'attendais plutôt à succomber en me retrouvant face à la légende Clark Gable en chair et en os. J'escomptais en effet que ce soit lui qui me fasse vibrer, lui qui a su donner un visage et une réelle épaisseur à l'incomparable Rhett Butler, sacré numéro qui s'était emparé de mon c½ur à tout jamais lorsque j'avais vu Autant en emporte le vent pour la première fois (j'ai d'ailleurs follement envie de le revisionner à nouveau - non, pas une envie, un réel besoin même). Mais in fine, Clark se retrouve dans l'ombre de son indescriptible compagne et ce n'est pas plus mal quand j'y repense. Je suis en effet extrêmement heureuse d'avoir pu fait la connaissance d'une femme aussi solaire et féministe jusqu'au bout des ongles, probablement sans même qu'elle s'en aperçoive. Carole Lombard avait un franc-parler incomparable à aucun autre. Dans ce livre en tout cas, elle se montre sans filtre, notamment face aux hommes, et c'est un vrai délice. Elle nous fait rire aux éclats, elle fait scintiller cette étincelle de bonheur qui se trouve dans chacune de nos pupilles, elle rayonne et elle nous fait rayonner avec elle. Elle nous donne envie de pleurer, aussi. C'est certainement le personnage pour lequel j'ai ressenti le plus d'empathie et une palette d'émotions digne d'un arc-en-ciel. Je pense que cette métaphore lui aurait plu. J'ai également trouvé ça drôle que la manière dont Carole est dépeinte dans ce roman corresponde à la perfection aux propos que Clark Gable a un jour tenus sur elle, à savoir les suivants : « Vous pouvez confier à cette petite insouciante votre vie, vos espoirs ou vos faiblesses et il ne lui viendra même pas l'idée de vous laisser tomber. » En effet, cette citation à elle seule résume parfaitement la femme qu'était Carole Lombard : d'une innocence pure et d'une joie de vivre communicative. Et surtout, c'était une femme qui avait le c½ur sur la main, qui aidait tous les êtres, humains comme vivants, et ce sans même y réfléchir à deux fois. La spontanéité et la générosité faites femme en somme. Je ne suis pas prête d'oublier ces moments passés à ses côtés. Quant à Clark, je me suis in fine reconnue dans sa timidité et dans sa surprenante simplicité. Lui qui avait l'aura d'un grand roi du cinéma n'était au fond qu'un homme. J'ai trouvé cela important que l'autrice nous rappelle que toutes ces idoles qui nous vendent du rêve au quotidien, celles d'antan comme celles d'aujourd'hui, n'étaient simplement rien de plus que des êtres humains qui avaient eu l'audace de donner une âme à des histoires qui ont fait battre la chamade à nos c½urs las et esseulés.

Celle d'Andy et de Julie, celle de Clark et de Carole, s'imbriquant délicieusement, y seront parvenues en tout cas. Avant de m'attaquer à la conclusion de cette chronique, je tiens juste à vous expliquer pourquoi Si près des étoiles ne sera in fine pas un coup de c½ur pour moi, même après tout ce que je viens de vous en dire de positif. Cela se jouait pourtant à si peu de choses mais je mûris au fil des années et des ouvrages et j'en deviens forcément un peu plus exigeante au fur et à mesure, repérant ainsi des petits détails qui ne veulent pas dire grand chose pour la plupart des lecteurs mais, pour ma part, je prends le temps de m'y arrêter. Je ne sais si cela est dû à la plume originelle de l'autrice ou à la traduction française mais j'avais parfois du mal avec certaines tournures de phrase, par ailleurs fréquemment répétées au cours du récit. J'avais la sensation que cela ne sonnait pas naturel, que cela avait pour vocation de créer un côté raffiné qui aille de pair avec cette atmosphère résolument hollywoodienne mais que cela tombait un peu à plat pour le coup. Ce petit bémol ne m'a nullement freinée dans ma lecture mais je tenais néanmoins à le souligner, au cas où cela pourrait faire tiquer certaines personnes. Je déplore aussi le fait que certains sujets abordés dans ce récit ne soient pas plus creusés, comme par exemple comment Autant en emporte le vent a pu ouvrir des portes à la communauté afro-américaine, du moins dans le domaine du cinéma, comment ce film s'est battu à sa manière contre le racisme encore ambiant de l'époque. L'autrice nous livre de petits détails croustillants à ce propos mais j'en aurais voulu plus. Néanmoins, je reconnais qu'à ce niveau-là, j'exagère car la romancière a réussi l'exploit de condenser un maximum toutes les informations qu'elle avait à nous délivrer afin que tout soit traité, même de façon superficielle (en particulier pour ce qui est de l'homosexualité, quel dommage), que tout tienne et aille ensemble dans un seul livre d'à peine plus de trois cent pages : la ségrégation, l'antisémitisme, le sexisme au sein de l'industrie cinématographique, le combat discret mais cependant ardent mené par des femmes telles que Carole Lombard ou encore la scénariste oscarisée Frances Marion (une autre belle découverte que je viens de faire là) pour la réussite d'autres femmes dans ce dur mais gratifiant milieu, la façon dont un film se construit, les différentes interactions entre les acteurs, le réalisateur, le producteur, les imprésarios, la description d'un amour authentique qui peut perdurer dans le temps... Bref, je ne peux pas ne pas avoir été impressionnée par la capacité remarquable que l'autrice a eu de faire autant de références, de clins d'½il et de mentions à des thèmes forts ou à des personnalités importantes du paysage culturel de l'époque tout en menant de front sa double-narration principale avec ces deux histoires d'amour qui vous feront tourner la tête et donner follement envie d'y croire, en cet amour idéal qui brise les barrières du temps et des conventions. Pour tous les amateurs de vieux films hollywoodiens, d'Autant en emporte le vent uniquement ou de belles romances, le résultat en est d'autant plus exquis et savoureux. Une jolie réussite en somme.

Sinon, pour en revenir à l'écriture de Kate Alcott, je n'ai rien à redire : elle est fluide, en dehors du point que je viens juste de mettre en avant, et elle nous emporte sans aucun problème dans cet univers impitoyable, fait d'illusions mais aussi de véracité qu'est Hollywood. Cela a été un réel plaisir pour moi que de suivre Andy et Julie dans leurs traces, d'arpenter Los Angeles à leur côté. Ayant déjà eu l'immense chance de me rendre dans cette ville de rêve en vrai, ce roman m'a donné d'autant plus envie d'y retourner pour l'explorer en profondeur et pour écarquiller grand les yeux face à tout ce dont je n'ai pas pu jusqu'à présent faire l'expérience dans la vie réelle. Je remercie pour l'instant du fond du c½ur Kate Alcott de m'avoir proposé de monter dans cette capsule temporelle de son cru : j'ai ainsi pu vivre par procuration l'effervescence d'un Hollywoodland au charme absolument irrésistible dont je suis persuadée qu'il existe encore, même au travers des productions cinématographiques actuelles et de la modernisation qu'il a subi au fil des décennies. En tout cas, grâce à Kate Alcott entre autres, l'âge d'or du cinéma américain vivra encore longtemps dans les mémoires et par le biais de nos fantasmes les plus fous.

Sur ce, ma critique littéraire touche à sa fin. J'espère qu'elle aura su vous donner envie de laisser sa chance à ce roman car c'était là mon seul et unique v½u. Je n'ai plus qu'à souhaiter à toutes les Julie du monde le meilleur, qu'elles continuent à s'acharner et à y mettre du leur pour que les étoiles soient enfin à portée de main. Pour ma part, grâce à ce récit, j'ai véritablement eu l'impression de pouvoir les atteindre, les attraper même. Je garderai cette sensation de liberté et d'euphorie dans mon c½ur afin de ne jamais me laisser abattre à l'avenir, quelque soit le projet que j'entreprends. Par ailleurs, il est possible que cet espoir insensé que j'abrite au plus profond de moi ait un lien avec cette Californie pleine de ressources... Mais en attendant de pouvoir y retourner le c½ur pétillant et le sourire aux lèvres, il y a un autre livre de Kate Alcott qu'il me tarde de découvrir : La petite couturière du Titanic ou les sombres secrets que recèle le paquebot au destin le plus tragiquement connu au monde... ★★★★★ (♥)

Nanette ♥

« Moi, je me suis battue pour Clark, je me suis battue pour ma carrière. Alors, c'est moi qui vous le dis : si vous attendez que votre existence suive le cours que vous désirez la voir suivre, vous ne trouverez jamais le bonheur. Le bonheur, il faut lutter pour l'obtenir. Et dès lors que vous commencez à batailler pour quelque chose, eh bien, vous avez déjà remportez la victoire. Peu importe l'issue. »
Tags : Fiche lecture, service de presse, Editions l'Archipel, Si près des étoiles, Kate Alcott, 2015, 2019, Roman semi-fictif, Industrie du cinéma, années trente, hiérarchie sociale, se battre pour ses rêves, ambition, courage, scénariste, passion, imagination, féminisme, travail, indépendance, émancipation, ouvrir ses ailes, amour, romance, rencontre, roman d'apprentissage, grandir, ange gardien, amitié, soutien, tournage, envers du décor, coulisses, discrimination, sexisme, antisémitisme, nazisme, racisme, politique, tensions, menace de guerre, scandale, mariage, humour, réceptions, paillettes, minorités, opportunités, espoir, magie, acteurs/actrices, production, réalisation, Margaret Mitchell, légende, bouleversement, film culte, personnages réels, Autant en emporte le vent.♥, Très belle lecture, Mini coup de coeur
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#Posté le dimanche 12 mai 2019 15:31

Modifié le jeudi 16 mai 2019 04:15

FICHE LECTURE : L'Appel de la forêt

FICHE LECTURE : L'Appel de la forêt

• TITRE V.O. : The Call of the Wild.
• AUTEUR : Jack London.
• ANNÉE : 1903 (ETATS-UNIS) ; 1906, 1986 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman d'apprentissage/aventure.
• THÈMES : Nature, chien, loups, meute, forêt, danger, violence, obéissance, loi animale, instinct, férocité, rivalité, affrontement, mort, lutte, arrogance, chiens de traîneau, vie sauvage, loyauté, amitié homme/animal, ruée vers l'or, XIXème/XXème siècle, nature humaine, humanité, amour, aventure, Grand Nord, Canada, Yukon, Klondike, rivière, grand classique de la littérature américaine, espoir, courage, survie, hiver, glace, traversée...
• PAGES : 158.

Enlevé à la douceur de la maison du juge Miller, Buck est confronté aux réalités du Grand Nord où il connaît la rude condition d'un chien de traîneau.
Pour Buck, la vie devient une lutte incessante. En butte à la cruauté des hommes et à la rivalité de ses congénères, il subira un apprentissage implacable, effectuera des courses harassantes, livrera de terribles combats de chiens. Mais dans un environnement que dominent la violence et la férocité, il vivra aussi un compagnonnage quasi mystique avec un nouveau maître. Ce n'est qu'à la mort de celui-ci, tué par les Indiens, qu'il cédera définitivement à l'appel de l'instinct et rejoindra ses "frères sauvages", les loups.

En écrivant L'Appel de la forêt, Jack London a voulu que le courage et l'amour d'un chien conduisent à la compréhension des hommes. Mais, à travers le symbole d'une vie animale, il exalte aussi, face à la société impitoyable d'une Amérique du début du siècle, une volonté indomptable qui trouve son écho en chacun dans le besoin de liberté et le courage de l'aventure.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un grand classique qu'on ne présente plus, j'ai nommé L'Appel de la forêt de Jack London. Depuis le temps que je me disais qu'il faudrait que je le lise un jour ! Je remercie infiniment le site lecteurs.com de m'avoir permis de corriger cette horrible bévue.

Pour commencer, il faut savoir que, même si je n'avais lu que deux des autres romans de Jack London avant de commencer celui-ci, à savoir l'incontournable Croc-Blanc et le magnifique et méconnu Martin Eden, je me considérais déjà comme une grande amoureuse de sa plume extraordinaire, qui sait rester au plus près de la réalité tout en étant capable de voir au-delà. Oui, c'est comme cela que je définirais l'écriture captivante, pour ne pas dire envoûtante, de Jack London, et L'Appel de la forêt ne fait pas exception à ce niveau-là. On sent que chaque mot est savamment choisi pour nous faire ressentir le plus intensément possible les émotions qui traversent chaque instant de la vie de Buck, l'inoubliable héros de ce récit.

Qui plus est, Jack London a le don de faire des descriptions exquises, tout bonnement saisissantes, des grandes étendues que traversent son extraordinaire protagoniste : comme dans Croc-Blanc, j'avais la sensation de tout voir à travers les yeux de Buck, de sentir la neige et sa froideur insoutenable sous mes pieds (ou plutôt, sous mes coussinets), la lumière extrêmement intense du soleil d'hiver du Grand Nord m'aveugler, une bourrasque de vent violent salvatrice s'infiltrer dans mes poumons et faire se soulever mon poitrail. Avec chaque roman de Jack London que j'ai eu l'occasion de lire à ce jour, j'ai eu la chance de vivre de véritables voyages qui m'ont fait explorer des contrées à la fois apaisantes et dangereuses d'une beauté sauvage, majestueuse, innommable, qui dépasse tout simplement l'entendement. Croyez-moi quand je vous dis que cet auteur a la capacité de vous laisser sans voix. C'est ce qui, selon moi, caractérise le mieux ses récits.

Mais ce qui m'a tout particulièrement coupé le souffle dans L'Appel de la forêt, c'est la capacité indéniable que Jack London a eu à dépeindre la complexité de la nature humaine, cruelle, compatissante et confuse face à l'instinct animal, indompté, farouche et d'une puissance absolument prodigieuse. Je peux tout à fait imaginer que de nombreuses personnes dans le monde entier, et ce depuis plus d'un siècle, considèrent ce livre comme leur roman de chevet, comme celui qui a réussi à enfin leur faire se sentir compris au sein d'un monde hostile qui nous laisse perplexes et désemparés la plupart du temps.

Pour ma part, j'ai beaucoup plus ressenti ce sentiment d'identification et d'extrême empathie avec Martin Eden mais, à mes yeux, cette expérience de lecture n'est pas comparable à celle que j'ai vécue avec L'Appel de la forêt. Selon moi, les deux ouvrages valent la peine qu'on prenne le temps de les découvrir et d'explorer leurs pages écrites avec une immense sincérité et un grand talent pour déceler les différentes couches de notre réalité, qui a toujours été, et ce en tous temps, bien difficile à déchiffrer. Jack London, lui, avait ce pouvoir magique.

En revanche, il est bien plus adéquat et aisé de mettre L'Appel de la forêt et Croc-Blanc au même niveau de comparaison au vu de leurs thèmes et de leur arrière-plan commun. Ce n'est là que mon humble opinion, mais je pense que Croc-Blanc est un roman plus abouti et étoffé que L'Appel de la forêt. Ce dernier étant paru plus tôt, m'est avis que le talent d'écrivain de Jack London a certainement dû se développer et sérieusement évoluer en presque dix ans qui séparent les parutions de ces deux titres. Je ne crois pas que mon ressenti résulte de la différence d'épaisseur car il y a juste le nombre de pages qu'il faut dans L'Appel de la forêt, malgré le fait qu'il nous semble être désespérément fin à première vue. En effet, pas de phrases superflues, pas d'artifices, simplement une authenticité sans équivalent aucun qui se passe de mots pour la capturer. Tout comme Buck, elle ne se laisse pas mater. Tout comme les hurlements des loups qui s'élèvent depuis les profondeurs des bois, elle nous submerge et nous transporte, elle nous fait renouer avec notre être intérieur, telle une liberté retrouvée. Je m'excuse de partir ainsi dans mes élans philosophiques mais je reconnais que Jack London m'a contaminée avec ses sublimes métaphores très élaborées. Quand je vous le dis que cet auteur a une écriture comme aucune autre... Je dirais simplement que mon moment de rencontre avec L'Appel de la forêt n'était pas le bon. Dans une période de stress et de tension comme celle dans laquelle je me trouvais au moment de le lire, difficile de se montrer réceptive et attentive à 100%. J'ajouterais que l'histoire de Croc-Blanc, l'hybride entre chien et loup, a su plus me toucher, me parler, m'ébranler, même si l'épopée la plus admirable et bouleversante reste sans aucun doute celle de Buck, le chien domestique qui va progressivement voir s'éveiller en lui sa nature primitive, celle d'un canidé brave, malin et libre comme l'air.

En clair, il m'a manqué cette petite étincelle dont je vous rabâche à chaque fois les oreilles pour être totalement emballée par ce roman considéré comme un monument de la littérature américaine. Pourtant, je ne regrette absolument pas d'avoir suivi Buck dans les traces de son chemin vers ses racines profondes, et je dirais même que je suis ressortie grandie de ma lecture de ce chef d'½uvre unanimement reconnu, indubitablement fière de le compter dans ma bibliothèque, et pas qu'à cause de sa redoutable réputation. Selon moi, tout le monde devrait l'avoir lu au moins une fois dans sa vie, histoire de voir de quoi il en retourne. Pour ma part, John Thornton (tous les personnages portant ce nom et/ou prénom semblent prédestinés à gagner mon c½ur...) et Buck resterons gravés dans ma mémoire, et je suis encore moins prête d'oublier les sentiments extraordinairement intenses qu'ils m'ont fait tous les deux ressentir grâce à leur relation absolument unique et splendide. J'ai rarement fait l'expérience de telles sensations, cela marquera mon esprit de lectrice à tout jamais. Il m'est compliqué de trouver le vocabulaire adéquat pour vous dire le plus honnêtement possible ce que j'ai vécu grâce à ce livre, et ce pour la simple et bonne raison que, pour tous ceux qui l'ont lu, aucune explication n'est nécessaire et, pour ceux qui ne s'y sont pas encore jetés à corps perdu, aucune explication ne serait assez précise et juste pour définir ce roman et ce qu'il nous fait vivre le temps de la lecture. Il faut le lire pour comprendre, tout simplement. Certes, Croc-Blanc et Martin Eden m'ont parus plus poussés et clairement plus représentatifs du don d'écriture de l'auteur, tous deux étant fruits d'une évolution, d'une certaine maturité et vision du monde acquises au fil des années, des voyages et des expériences de ce dernier, mais L'Appel de la forêt n'en reste pas moins son premier bijou, son diamant brut d'une certaine façon, là où les deux autres romans sont des gemmes polies - Martin Eden étant le Graal ultime à mes yeux. Dans mon cas, on peut dire « Jamais deux sans trois » et la troisième fois fut la bonne, comme les deux précédentes. Jack London ne m'a jusqu'à présent jamais véritablement déçue ; au contraire, il m'époustoufle toujours un peu plus et j'ai l'impression qu'avec lui, on peut résolument affirmer que son écriture est le reflet de son âme : elle nous laisse bouche bée, sans nous laisser la possibilité de répliquer avec un tant soit peu de panache et de tenue. C'est également le genre de plume qui remplit les trous béants en nous et qui nous fait comprendre beaucoup de choses sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure, sans même que l'on s'en rende compte. C'est telle une épiphanie, voilà. Je ne pouvais guère trouver mieux pour conclure cette chronique de la façon la plus limpide possible. Sur ce, je vous conseille vivement de vous laisser envelopper par le froid mordant, accablant mais aussi revigorant du Grand Nord canadien dépeint dans L'Appel de la forêt. De mon côté, il me reste encore plein d'écrits de Jack London à découvrir. Je n'en suis qu'au début de mon aventure sur la route de ses réflexions et de son imaginaire et cela me procure une joie immense ! ★★★★★

Nanette ♥

« Et, entre eux, si étroite était la communion, que souvent l'intensité du regard de Buck forçait John Thornton à tourner la tête : il lui rendait son regard, sans un mot. Le c½ur parlait alors dans les yeux de l'un comme dans les yeux de l'autre. »
Tags : Fiche Lecture, L'appel de la forêt, Lecteurs.com, Jack London, 1903, 1906, 1986 (présente traduction), Roman d'apprentissage/aventure, Nature, chien, loups, meute, forêt, danger, violence, obéissance, loi animale, instinct, férocité, rivalité, affrontement, mort, lutte, arrogance, chiens de traineau, vie sauvage, loyauté, amitié homme/animal, ruée vers l'or, XIXème/XXème siècle, nature humaine, humanité, amour, aventure, Grand Nord, Canada, Yukon, Klondike, rivière, grand classique de la littérature américaine, espoir, courage, survie, hiver, glace, traversée, Très belle lecture
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#Posté le samedi 11 mai 2019 10:24

Modifié le mercredi 15 mai 2019 05:11

FICHE LECTURE : Éclaircir les ténèbres

FICHE LECTURE : Éclaircir les ténèbres

• AUTEUR : Nicolas Bouchard.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman historique.
• THÈMES : Sorcellerie, aventure, dix-septième siècle, mission, quête, équipe, entraide, courage, ingéniosité, intelligence, philosophie, artillerie, combat, gentilshommes, religion, diable, paganisme, noirceur, campagne, retour aux sources, affronter son passé, mystères, vengeance, haine, cupidité, mysticisme, gloire, revanche, amertume, ressentiment, lien avec Dieu, fantastique, magie blanche, magie noire, connexion avec la Nature, innocence, drame, deuil, amour, famille, descendance, fraternité...
• PAGES : 406.

1640. Une Province a disparu.

Il semble que l'enfer se soit abattu sur la paisible vallée d'Ouraos, territoire enchanté du Jura et berceau de la fille de guérisseuse Sophronia. Les étoiles ont pâli, une brume verdâtre se glisse partout. Les habitants, terrifiés, se cloîtrent chez eux. On y a vu Frigg, une ancienne déesse païenne accompagnée d'une armée de monstres...
Recrutés dans le Paris misérable et grouillant du XVIIe siècle par le cardinal de Richelieu, quatre hommes sont désignés pour lutter contre les puissances des ténèbres. Mais le cardinal leur adjoint un cinquième comparse en la personne du brillant philosophe et ancien mercenaire René Descartes.

Son objectif : soumettre la sorcellerie à la loi de la raison, et au final, éclaircir les ténèbres.

L'AUTEUR : Né en 1962, Nicolas Bouchard vit dans la région de Limoges. Juriste et écrivain français, il est le petit-fils de l'auteur français Marc Michon. En 1997, il publie son premier roman de science-fiction, Terminus Fomalhaut, qui le fait connaître du public. Il a écrit plusieurs romans de science-fiction, une trilogie Fantasy très remarquée. Il est également l'auteur de romans policiers.

ஜ MON AVIS :

Bonjour les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour une petite chronique consacrée au titre Éclaircir les ténèbres de Nicolas Bouchard, première parution de la toute récente maison d'édition Snag, que je remercie chaleureusement pour ce très bel envoi et dont je vous conseille vivement d'aller voir le catalogue, qui est certes pour l'instant très petit mais qui n'en reste pas moins extrêmement intéressant. Il grandit lentement et sûrement et me fait saliver d'envie. Sans plus attendre, c'est parti pour ma critique de ce livre palpitant et qui tient toutes ses promesses !

En effet, Éclaircir les ténèbres se présente comme un roman qui allie le récit historique, l'action, l'aventure, la religion, le mysticisme, la philosophie, et on saupoudre le tout d'un certain brin de fantastique. Rien que ça ! Il n'en fallait pas plus pour que je signe mon contrat de lectrice et que je sois prête à sauter à pieds joints dans cette intrigue complètement dingue, déterminée à embarquer pour une quête des plus insensées et captivantes ! Avec ce livre, on se retrouve plongés dans la France de Louis XIII et de Richelieu, au moment d'un basculement décisif : celui qui mènera au règne du grand Roi-Soleil et plus tard, au Siècle des Lumières ! En attendant, il ne s'agit pas pour nos personnages de résoudre les mystères épineux de la cour mais plutôt celui gigantesque de notre propre monde et de nos croyances. Entre foi inébranlable et raison coriace, une réconciliation est-elle possible ? A quel moment la vérité laisse-t-elle place au mensonge et inversement ? Sans nous faire triturer nos fragiles petits méninges et donc sans nous torturer, j'ai trouvé que Nicolas Bouchard avait mené son récit très intelligemment, en laissant la parole à chaque personnage, quelque soit leur appartenance religieuse, sociale ou politique. Ainsi, on se rend compte que chacun détient une part de vérité et qu'il faut toujours garder l'esprit bien ouvert. L'auteur arrive à mêler habilement des faits et surtout deux personnages historiques connus pour leur rigueur et leur rationalité sans faille, Richelieu et en particulier Descartes, le maître en la matière, à des phénomènes paranormaux, comme la télépathie ou encore la nécromancie, sans que cela passe comme étant incohérent ou absurde. Au contraire, comme le célèbre philosophe, on essaye de déceler le vrai du faux et de faire face à de telles "prouesses" de la Nature comme on peut. On se retrouve complètement subjugués et l'on en vient à se demander si cela s'est véritablement produit. L'auteur parvient à brouiller nos sens et notre perception de la réalité d'une façon assez troublante, comme si cela coulait de source. D'autre part, j'ai beaucoup aimé le fait que même Descartes, qui a d'habitude une explication rationnelle à toute chose, puisse parfois ne pas trouver les mots et la solution juste face aux épreuves qu'il doit traverser. C'est un réel observateur qui ne détourne pas les yeux face à l'existence même des choses les plus improbables, qui ne se fait pas d'illusions mais qui essaye de comprendre le mécanisme, la façon de fonctionner de chaque élément et sa raison d'être. Je me suis beaucoup retrouvée dans sa façon d'appréhender les choses, de voir le monde, bien plus que je ne l'aurais cru.

En effet, si j'ai toujours reconnu le génie de Descartes et l'importance du nombre colossal de ses travaux, qui traitent de nombreux domaines qui plus est, pas seulement la philosophie, j'ai toujours eu un peu de mal à adhérer à sa façon de penser, donc d'être (vous l'avez vu, le clin d'½il gros comme une maison à sa citation la plus connue ? Nanette, la subtilité incarnée !). Cette façon justement "cartésienne" d'analyser les choses, notamment abstraites comme l'amour, l'humanité ou la religion, en mettant la raison et la logique au centre de tout a eu souvent tendance à m'agacer et à me faire désapprouver plus qu'autre chose. J'avais la sensation d'avoir comme une relation amour-haine avec ce cher René. Or, force est de constater que beaucoup de courts extraits de ses diverses ½uvres utilisés en en-tête de chaque chapitre de ce livre ont su me parler et donner justement raison à leur illustre auteur.

Qui plus est, comme je le disais un peu plus haut, je suis parvenue à m'identifier au personnage de Descartes que nous décrit Nicolas Bouchard, alors que je redoutais à la base de commencer le livre par peur de ne pas m'attacher à lui. Je ne m'y connais pas très bien en Descartes, je sais juste le strict minimum de ce qu'il y a à savoir, mais je pense que l'auteur est parvenu à nous restituer avec brio l'essence même de ce grand homme de lettres français sans pour autant nous le rendre barbant et trop distant. Je dirais même que Descartes lui doit une fière chandelle car je suis d'avis qu'Éclaircir les ténèbres saura tenir en haleine même les âmes les plus récalcitrantes à se laisser aller à la philosophie au cours de leur temps libre. A mes yeux, ce roman permet effectivement de mieux comprendre la façon de raisonner de Descartes qui est somme toute assez complexe (alors qu'elle est justement censée aller "droit au but", au c½ur des choses) pour qui n'est pas rodé à l'assimiler et à l'affronter, et il vous donnera aussi l'envie de vous renseigner plus sur l'ami René, sur sa vie et ses nombreuses contributions à la biologie, à l'optique et à la métaphysique entre autres. Un livre qui nous enrichit et qui nous rend curieux tout en nous divertissant, ce ne peut être qu'un bon ouvrage, n'est-ce pas ? Pour ma part, c'est ce que je crois.

Pour autant, ce n'est pas le personnage de Descartes qui m'a le plus plu. Certes, il est clairement l'homme de la situation et son ingéniosité, sa répartie et sa combativité m'ont agréablement surprise et impressionnée. Cependant, je garderai un encore meilleur souvenir de ses compagnons d'infortune, que j'ai tous trouvés très humains, bien construits et fortement sympathiques au demeurant ! J'ai adoré le fait que Richelieu ait pour idée de confier une mission de grande envergure à une véritable équipe de bras cassés, tels des Mousquetaires bis. Tout comme ces derniers, nos cinq gais-lurons ont leurs faiblesses et leur façon de se comporter bien propre à eux mais il ne faut surtout pas les sous-estimer car leur courage est à toute épreuve et leurs compétences sont pour le moins... remarquables. Au sein de cette bande tout ce qu'il y a de plus hétéroclite, Descartes fait office d'un D'Artagnan tout à fait inattendu : au départ indésiré de tous, il va réussir à prouver sa véritable valeur et à devenir le ciment de cette fine équipe, celui qui les rassemble et leur donne la force et la volonté d'aller de l'avant.

Parmi cette belle brochette de marginaux profondément attachants, j'ai tout particulièrement adoré les protagonistes que sont Damien et Hugues. D'un côté, nous avons un jeune homme d'apparence espiègle, nonchalante, qui joue avec la mort et qui parvient à l'esquiver d'une façon tout ce qu'il y a de plus incroyable. Damien est extrêmement malin et sait parer chaque attaque de ses adversaires avec un panache et une facilité tout bonnement déconcertante. Il use de son corps, de sa gestuelle, de façon à rendre ces derniers parfaitement souples, flexibles, fluides, au service de sa stratégie qui vise à faire penser à son opposant qu'il a toutes les cartes en main pour gagner face à un jouvenceau littéralement sans défense. C'est ce qui m'a justement fascinée chez Damien : il combat à mains nues, avec la seule force de ses poings et sa seule intelligence, il ne prend jamais les armes et essaye de tuer le moins possible. Il n'attaque que s'il s'agit d'une absolue nécessité. Cela ne pouvait que forcer mon respect. De l'autre, nous avons Hugues, jeune fils du comte de la vallée d'Ouraos, qui est justement au c½ur même du récit. Par ailleurs, je précise que j'adorerais me rendre dans cet endroit constitué de plaines verdoyantes, de montagnes majestueuses et doté d'une beauté brute tout simplement enchanteresse. En tout cas, c'est ainsi que je me suis imaginée ce petit coin de paradis qui se transforme rapidement en un cauchemar d'absolue désolation. Je trouvais cela important à souligner car une intrigue n'est pas seulement portée par ses personnages, mais aussi par le lieu où elle se déroule. Et, malgré le pic de dangerosité extrêmement élevé de la vallée d'Ouraos, on ne peut que tomber amoureux de cet endroit qui possède une réelle personnalité. L'attachement tout particulier de mon beau Hugues pour ce territoire qui est le sien m'a par ailleurs beaucoup touchée. De prime abord, ce jeune noble nous paraît être un simple sujet obéissant à sa Majesté et à son supérieur qu'est le cardinal de Richelieu, un chef de troupes particulièrement guindé et que l'ardeur de la jeunesse aurait déserté trop tôt. Mais ne vous y trompez pas : Hugues est un homme d'honneur qui ne pourra que vous faire succomber à son charme et vous surprendre en abaissant ses barrières au fur et à mesure du récit.

Pour ma part, il ne lui a pas été trop difficile de dérober mon c½ur, comme cela avait été le cas de la magnifique Sophronia. Ces moments de pure féerie entre ces deux êtres faits l'un pour l'autre ont d'ailleurs été mes préférés de l'histoire. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas vous gâcher la surprise que sont ces ravissants flashbacks qui regorgent de pureté et de beauté. Vous n'êtes tout simplement pas prêts pour ce que vous allez découvrir... Pour ce qui est de Jonas et de Rudolph, les deux derniers compères de cette fière épopée, j'ai également beaucoup apprécié faire face aux pires menaces à leurs côtés. Jonas est certainement celui des cinq qui est le plus taciturne et renfermé mais, au vu de l'énorme sacrifice qu'il a dû faire pour sa survie et celle des siens, au vu de sa dignité bafouée et entachée, cela ne peut que se comprendre. Son côté savant fou obnubilé par la capacité d'explosions de ses bombes m'a autant inquiétée que fait énormément rire et me rendre admirative de son immense intelligence. Quant à Rudolph (oui, comme le renne du Père Noël - ne rigolez pas, le Landknecht le prendrait très mal), sa dégaine de grand gaillard à l'accent allemand exagéré exprès et sa tendance à toujours foncer dans le tas et à ne pas tourner sept fois sa langue de guerrier aguerri et avide de mener bataille dans sa bouche me l'ont rendu extrêmement sympathique.

L'un des autres gros points forts du récit, c'est qu'il est très rythmé. Une fois les premières pages passées, on entre en plein dans le vif du sujet et on ne relâche plus le livre avant la dernière page ! Croyez-moi, j'ai eu du mal à le reposer quand il le fallait... Impossible de s'ennuyer un seul instant ! Le seul petit bémol je dirais, c'est qu'il faille souvent se référer au glossaire en fin d'ouvrage pour comprendre pas mal de mots utilisés par l'auteur et qui correspondent à des techniques de combat, à des vêtements et à des armements typiques de l'époque, à des manuscrits particuliers... Certes, cela démontre le travail minutieux que Nicolas Bouchard a accompli pour nous permettre de nous immerger le mieux possible dans son histoire qui nous ramène en plein dix-septième siècle mais je peux comprendre que cela puisse en agacer certains de devoir fréquemment faire des pauses pour aller consulter la définition de tel ou tel mot. Pour ma part, étant de nature extrêmement curieuse, je suis au contraire très contente d'avoir pu apprendre du nouveau vocabulaire, comme l'appellation Landknecht que j'ai employé un peu plus haut par exemple. Pour savoir ce que cela signifie, il vous faudra lire le livre !

Sur ce, ma chronique touche à sa fin. J'espère qu'elle vous aura incité à laisser sa chance à ce titre ainsi qu'aux autres parus chez Snag, que je remercie encore une fois du fond du c½ur pour cette lecture palpitante. Si j'ai pu vous donner envie, alors j'en suis vraiment heureuse. Surtout qu'au vu de la fin extrêmement frustrante sur laquelle Nicolas Bouchard nous laisse, il risque sûrement d'y avoir une suite aux aventures mouvementées de la Compagnie Descartes ! Je suis ravie de faire partie de cette mauvaise troupe et j'ai hâte de la retrouver au plus vite ! ★★★★★

Nanette ♥

« La jeune fille aimait lorsque les gens souriaient. C'était une manière de voir Dieu et de lui rendre hommage. Mais jamais elle n'avait vu tel sourire.
"Dieu est en lui", songea-t-elle. Et elle s'en trouva heureuse. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Eclaircir les ténèbres, Snag Fiction, 2018, Littérature française, Nicolas Bouchard, Roman historique, Sorcellerie, aventure, dix-septième siècle, mission, quête, équipe, entraide, courage, ingéniosité, intelligence, philosophie, artillerie, combat, gentilshommes, religion, diable, paganisme, noirceur, campagne, retour aux sources, affronter son passé, mystères, vengeance, haine, cupidité, mysticisme, gloire, revanche, amertume, ressentiment, lien avec Dieu, fantastique, magie blanche, magie noire, connexion avec la Nature, innocence, drame, deuil, amour, famille, descendance, fraternité, Très belle lecture
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#Posté le jeudi 07 mars 2019 15:43

Modifié le jeudi 21 mars 2019 16:05

FICHE LECTURE : Le trésor de l'île sans nom

FICHE LECTURE : Le trésor de l'île sans nom

• AUTEUR : Gilles Abier.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Pirates, aventure, héritage, humour, tendresse, amitié, complicité, entraide travail d'équipe, secret, mystères, suspens, trésor, invasion, Espagnols, ennemis, révélation, courage, danger, origines, foyer, famille, solidarité, espièglerie, perroquet, communauté, préjugés, hardiesse, combativité, ingéniosité, enfance, maturité, gentillesse, retrouvailles, liberté...
• PAGES : 200.

9,95¤.

Un secret et une liberté à défendre !

Il existe une île sans nom, qui n'est répertoriée sur aucune carte et qui cache au fond de son volcan éteint le trésor d'une bande de pirates. Si un bateau s'approche, le réveil du volcan est simulé, à grand renfort de feu et d'explosion, si bien que l'île n'est jamais visitée. Nul ne sait donc qu'elle abrite aussi les « coquins » : Morbleue, Flibuste, Babord, Tribord, Cayenne et Fantine sont tous enfants de pirates. Ils reçoivent sur l'île une éducation de qualité. Pas question qu'ils ne parcourent les mers, comme leurs parents. Mais le jour où, ceux-ci partis, une caravelle espagnole file droit sur l'île, sans dévier sa course, les coquins n'ont pas d'autres choix que de se dévoiler et protéger leur secret.

#aventure #systèmeD #uneîleàdéfendre
Des romans illustrés idéaux pour les lecteurs et lectrices de 9/13 ans !

L'AUTEUR : Comédien et auteur pour la jeunesse, Gilles Abier aime par-dessus tout faire vivre des histoires. Pour Poulpe Fictions, il a imaginé un roman de piraterie palpitant aux personnages attachants et atypiques.

L'ILLUSTRATRICE : Fantasque, Mini Ludvin donne vie à des univers pleins de fantaisie et d'humour et rêve de conquérir l'univers à dos de rat-licorne. En attendant de pouvoir réaliser cette ambition, elle a choisi de partie à l'aventure avec les personnages de Gilles Abier.
FICHE LECTURE : Le trésor de l'île sans nom
ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve à bord de mon somptueux navire et je me fais ainsi Capitaine Nanette d'un jour. Je ne vous promets pas de délicieux bâtonnets de poisson comme Findus ou du rhum à foison comme notre vénérable Jack Sparrow (comment ça, y'a plus de rhum ?!), encore moins de vous emmener au pays imaginaire à bord d'un Jolly Roger majestueux flottant dans le ciel étoilé de Londres ; néanmoins, avec moi, vous allez découvrir un petit roman jeunesse absolument délicieux, remplis de couleurs exotiques et de nobles aventures, qui titillera à coup sûr l'âme d'enfant qui sommeille en vous et qui n'attend qu'une chose : braver les interdits avec panache et beaucoup d'ingéniosité et d'imagination. Alors, prenez place à bord de mon superbe Lunartic et direction l'île sans nom ! Vous êtes prêts, les enfants ? (Oui, Capitaine !) J'ai pas entendu ! (Oui, Capitaine) Oooooooh, c'est parti ! À l'abordage !

Ce que j'ai tout d'abord énormément aimé dans Le trésor de l'île sans nom, c'est le fait qu'on sente à quel point l'auteur, Gilles Abier, tient à son histoire, à ses personnages. Il existe un véritable lien entre l'écrivain et ce que son imagination a produit, ce qui fait que l'île sans nom qui, comme son absence de nom justement l'indique, pourrait être n'importe quelle île, est en réalité un endroit comme aucun autre sur Terre à nos yeux. On sent que l'auteur y a mis du sien et beaucoup de c½ur pour créer cette bulle hors du temps que fut pour moi cette très agréable lecture. On prend instantanément ses marques sur l'île sans nom, comme si l'on y avait toujours vécu en compagnie des adorables coquins et du personnel dévoué de leurs parents. C'est un lieu tout ce qu'il y a de plus convivial, vivant, absolument charmant. Mais ne vous fiez pas à son apparence trop paisible et à son volcan éteint qui en serait presque décevant (il tranche avec le paysage paradisiaque de façon si majestueuse, il manquait juste la lave pour que ça fasse son petit effet !) car l'île recèle bien des curiosités. À commencer par des chats sentinelles qui n'hésitent pas à pousser sur le miaulement dès qu'un bateau ennemi est en vue ! Rien que ce petit détail veut tout dire : l'île sans nom est un endroit qui nous séduit dès que notre pied en foule le sable chaud. Alors oui, les chats sont absolument irrésistibles mais ce serait vexer un certain volatile que de ne pas le mentionner parmi les animaux extraordinaires et fascinants de l'île ! Un perroquet qui parle, cela ne vous excite guère, j'imagine. Et pourtant, je peux vous assurer que Cacatois (le pauvre, son nom est loin de lui rendre justice !) a la langue bien pendue et qu'il est ainsi très divertissant d'écouter ce qu'il a à dire. En effet, Cacatois ne manque pas de culot et les fous rires sont légion avec lui ! C'est un oiseau avec un sacré caractère mais il n'est pas là que pour amuser la galerie et enquiquiner son petit monde : c'est aussi un animal de compagnie extrêmement utile et attachant. Cacatois a réussi tout au long du roman à me redonner le sourire jusqu'aux oreilles et à faire fondre mon petit c½ur. Sachez aussi que je suis sa fan numéro 1 ! Autant vous dire que je le défends sans arrêt, quoiqu'il puisse dire ou faire. À ce niveau-là, l'objectivité en devient totalement obsolète. Vous l'aurez compris, l'île m'a définitivement adoptée : elle ne manque pas d'atouts pour séduire et j'ai beaucoup goûté cette familiarité qui naît très rapidement entre le lecteur et les différents personnages, on se sent directement comme chez soi et presque coupé du monde. Cela fait un bien fou de se ressourcer dans un univers pétillant et crée par l'auteur avec beaucoup d'amour et de soin. Il n'y a pas de mystères, quand on aime, cela se partage et l'enthousiasme de Gilles Abier pour son monde de pirates admirables est ainsi contagieux ! On passe un moment des plus exquis avec Le trésor de l'île sans nom et, dès qu'on a fini de lire le livre, on a envie de réitérer l'expérience car ce genre de lectures se consomme sans modération aucune !

Un autre point qui m'a énormément plu, c'est l'image du pirate que nous donne à voir Gilles Abier. En effet, ces derniers n'ont jamais eu bonne réputation : ce sont des pilleurs, voleurs, irrévérencieux, sans scrupule, de véritables crapules d'une fourberie éhontée qui ne manquent pas de toupet et dont l'insolence est indigne d'une société civilisée ! Bref, les pirates ont le c½ur d'une noirceur sans pareille et on doit les fuir à tout prix, impossible de leur faire confiance ! Ici, Gilles Abier détruit habilement ce cliché ambulant au travers de ses propres pirates et surtout de leur progéniture. Oui, les seigneurs des mers rapportent des items d'une valeur inestimable du monde entier, leur conscience n'est pas irréprochable et leurs actions sont sûrement condamnables... Vous croyez, vraiment ? Personnellement, je réviserais votre jugement si j'étais vous. Gilles Abier, pour sa part, nous dresse un portrait très positif des pirates, ce qui m'a fait grandement plaisir. Certes, il est loin de les porter aux nues mais il rappelle à juste titre que les pirates sont des êtres humains comme les autres, que, s'ils ont dans cette situation de marginaux devant abriter leur famille et amis les plus proches sur une île perdue on ne sait où, ce n'est peut-être pas foncièrement de leur faute... Dès les premières pages du roman, Gilles Abier nous explique que l'image somme toutes répugnante (pour certaines personnes en tout cas) que les pirates renvoient est en réalité une carapace leur permettant de se protéger du ressentiment d'autrui, du regard des autres, qui n'aiment généralement pas ce qui est différent. Par exemple, la mère d'un de nos petits héros se fait surnommer "La Torgnole". De quoi vous en faire trembler d'épouvante, hein ? Sauf qu'en vrai, cette femme est la gentillesse incarnée et cette appellation est juste une façade. On renvoie aux gens l'image qu'ils se sont pré-fabriqués de nous afin de les conforter dans leur idée et qu'ils nous laissent tranquille. Mais beaucoup d'apparences sont trompeuses et se laisser aveugler par des stéréotypes et des peurs infondées, c'est extrêmement triste, vous ne trouvez pas ? En tout cas, je suis bien contente que Gilles Abier inculque aux enfants cette leçon qu'il faut regarder au-delà du paraître et des premières impressions afin de mieux connaître les gens et d'être ainsi moins bête, plus chaleureux et ouvert d'esprit. Cela ne ferait pas de mal à certains adultes de s'en rappeler aussi, je pense...

Autre point fondamental qui fait que ce roman est un vrai régal : les personnages, bien sûr ! J'ai vraiment adoré la bande des coquins et je pense que le jeune lectorat comme les adultes peuvent vraiment s'y retrouver dans la personnalité et les souhaits du c½ur de chacun et s'identifier à au moins l'un d'eux. Pour ma part, je me suis sentie proche de chacun des enfants pirates car ils avaient tous un petit quelque chose qui faisait que je me reconnaissais en eux, au moins un trait de caractère commun qui a fait naître une certaine connivence entre eux et moi. Cependant, j'ai bien un personnage parmi ces charmants bambins qui a réussi à devenir mon petit chouchou, ou devrais-je dire ma petite chouchoute, j'ai nommé Cayenne. Cette petite fille toute mignonne à la crinière de feu absolument sublime a su conquérir mon c½ur de par son immense gentillesse et sa forte détermination. En effet, contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, la timidité touchante de Cayenne ne signifie pas pour autant que cette dernière a tendance à se laisser marcher sur les pieds. Bien au contraire, cette petite bout'choute (bon, elle est un peu trop âgée pour être appelée ainsi - les coquins ayant entre dix et douze ans, voire plus pour Fantine, âgée de quatorze-quinze ans, mais elle a juste une bouille à croquer, je ne pouvais pas résister !) est tout simplement surprenante : elle est une vraie crème mais elle sait également ce qu'elle veut et elle serait prête à remuer ciel et terre pour ceux qu'elle aime. Elle est aussi remarquablement intelligente et futée, elle a toujours des idées lumineuses et un sacré cran, elle affronte ses craintes avec beaucoup d'aplomb et moi je dis, respect ! On ne peut que l'aimer ma petite Cayenne, et lui souhaiter d'avoir la fin heureuse qu'elle mérite, et je suis bien contente que, dans le livre, le reste des personnages, enfants comme adultes ou encore ennemis, l'estiment à sa juste valeur et que Gilles Abier donne à sa propre histoire le dénouement qu'elle mérite. Sincèrement. Mais, même si Cayenne se distingue en étant ma petite chérie adorée, au fond, chaque enfant de l'île a su se faire une petite place dans mon c½ur d'artichaut. Morbleue, la digne fille de son père à la moustache dessinée tout à fait crédible (si, si !) fait une remarquable cheffe d'équipe pour cette joyeuse troupe. Elle est à l'écoute des autres, aventureuse et elle démontre à toutes les petites filles qu'on peut être féminine tout en ayant une certaine masculinité en nous, et notamment l'ambition et l'importance d'un homme, que nous sommes autant capables qu'eux de coordonner les opérations et de mener nos propres combats. Flibuste, dont le second prénom est probablement "discrétion", est le bras droit indispensable de Morbleue, avec laquelle il entretient une très belle complicité, sans qu'aucun mot ne soit prononcé. Cela crève les yeux, c'est tout. Flibuste, c'est cette présence amie, silencieuse, cette personne qui sera toujours là à vos côtés pour vous comprendre et vous épauler, sans qu'il n'y ait aucunement besoin de dire quoique ce soit. J'ai trouvé ce garçon très attendrissant et réconfortant. Et puis, c'est le maître du génial Cacatois, et rien que pour ça, je l'aime à la folie, haha ! Bâbord et Tribord, les deux frères jumeaux trop choupinours (oui, tous les enfants sont juste hyper beaux dans cette histoire, et alors ? J'y peux rien, moi !), m'ont beaucoup fait rire. Tous les deux ont plus d'un tour dans leur sac, pour notre plus grand bonheur, et leur connexion entre jumeaux m'a vraiment touchée, c'est quelque chose d'insaisissable et d'inexplicable qui ne peut que nous émouvoir et nous faire chavirer le c½ur. Enfin, Fantine, la plus âgée des descendants des pirates, est la seule qui m'a au départ fait une mauvaise impression. Je trouvais sa beauté froide, drapée dans sa fierté et son orgueil, assez peu attirante. Je ne comprenais pas comment on pouvait se sentir mécontent et aigri de vivre dans un tel havre de paix que l'île sans nom avec autant de gens merveilleux qui plus est. Mais je me suis bien fourvoyée sur Fantine, qui avait d'excellentes raisons d'être insatisfaite de son existence de fille de pirate, et in fine, sa force de caractère et sa gaillardise m'ont séduite. J'ai été obligée de m'incliner face à une Fantine qui, bien loin d'être malheureuse comme les pierres comme son nom pourrait le laisser supposer, irradiait de puissance. En voilà une damoiselle ensorcelante qui n'est absolument pas en détresse ! Cet imbécile et imbu de lui même Gonzalo de la Rabida n'a qu'à bien se tenir !

Pour ce qui est des adultes, ils ne sont pas en reste eux aussi ! Tandis que les illustres parents de nos chers coquins voguent à travers les sept mers pour dénicher de beaux butins, ce sont des employés de choc qui s'échinent à prendre soin d'eux et à parfaire leur éducation. On ne voulait que le meilleur pour de la telle graine de pirate, bien entendu ! J'ai tout simplement adoré les personnages adultes, autant que ceux des enfants, et également le fait que la barrière maîtres/domestiques soit in fine totalement inexistante : les enfants et ceux qui s'occupent d'eux lorsque leurs parents sont occupés lors de périlleuses activités forment une véritable famille de c½ur, soudée comme les dix doigts de la main et indivisible. J'ai trouvé que l'ensemble de ces personnages formaient un formidable tableau : Damoiselle Frégate, la préceptrice maniérée, apprêtée, très à cheval sur les bonnes manières mais qui, au fond, laisse tout passer à ses chers petits anges dont elle est immensément fière et qui a une part de sauvagerie en elle, elle aussi (chassez le naturel, il revient au galop !) ; Vieux-Boucan, le gardien du trésor sous le volcan qui, sous ses airs revêches, possède un c½ur tendre et vaillant qui déborde d'amour incommensurable pour ces enfants et cette belle île ; c'est un homme de confiance dont la loyauté sans failles envers les parents des coquins n'est plus à prouver ; et le meilleur pour la fin, le couple Mal-Lunée et Mal-Embouché, dont les noms leur vont à la perfection et qui régalent autant les papilles gustatives des coquins qu'on se délecte de leurs répliques imparables et absolument brillantes ! Ils m'ont beaucoup touchée ceux-là aussi, comme quoi les opposés s'attirent vraiment : d'un côté Mal-Embouché, un adorable petit vieillard rêveur tout ce qu'il a de plus serviable et généreux qui m'a juste donné envie de l'avoir comme grand-père, de l'autre, Mal-Lunée qui, comme son nom l'indique, a tendance à ronchonner et à réagir au quart de tour en ne mâchant certainement pas ses mots. J'ai tout bonnement adoré sa relation très particulière avec les enfants, et surtout ses échanges musclés avec Cacatois, j'en ai encore le visage fendu d'un immense sourire rien que d'y repenser !

Avant de conclure cette chronique, je n'oublierai pas de vous parler des magnifiques illustrations de Mini Ludvin, qui complètent à merveille le récit et achèvent de le rendre véritablement vivant sous nos yeux ébahis. J'ai notamment adoré le fait que, comme dans le cas d'Orage, petit Seigneur des ténèbres (ma chronique ici) paru dans la même maison d'édition, les illustrations soient ici aussi en noir et blanc. Là où, chez Orage, cela produisait un petit effet gothique tout ce qu'il y a de plus approprié, ici, cela nous donne la sensation de regarder un vieux film des années cinquante, du style L'île au trésor ou Les enfants du Capitaine Grant de Robert Stevenson (à qui l'on doit également le seul et unique Mary Poppins, vous savez à quel point ce film est exceptionnel à mes yeux), tous deux produits par Disney. Je sais, ces films ont été tournés en couleur, mais il n'empêche que les illustrations de Mini Ludvin ont un côté vintage tout à fait irrésistible et puis, je m'imagine carrément Le trésor de l'île sans nom en film car on le vit intensément, on voit les actions défiler sous nos yeux et m'est avis que ça enverrait du pâté en version cinématographique ! En même temps, qui a besoin de ça avec une plume aussi énergique et entraînante que celle de Gilles Abier, allié à l'immense talent de Mini Ludvin, dont le coup de crayon est absolument divin (allez, c'était la rime pauvre du jour !). Ce serait impossible de trouver des acteurs à la hauteur de la manière dont elle a imaginé les enfants et même chaque personnage : ils sont juste par-faits ainsi, on ne peut faire mieux. Chapeau bas, l'artiste !

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous rendre sur l'île sans nom par vous même et à constater de vos propres yeux à quel point cet endroit est fantastique. Pour ma part, j'adorerais y retourner pour y vivre d'autres grands moments, que ce soit avec les coquins ou avec leurs formidables parents. Par ailleurs, j'aimerais bien savoir comment ces derniers se sont rencontrés, l'histoire de l'île, comment l'ont-ils trouvée et comment ils en ont fait leur refuge, leur chez-soi qu'il est si bon de retrouver après bien des mois à avoir navigué sur les flots et à avoir eu le c½ur lourd en pensant à ses enfants, si loin de par la distance mais toujours dans nos pensées ? Je pense que la jeunesse de la première génération de pirates serait un très bon matériau pour un second livre issu de l'univers de L'île sans nom, si préquel il y a. En tout cas, il y a matière à faire car il reste beaucoup de choses sur lesquelles je me questionne, que je voudrais savoir et voir plus développées. Même une suite ne me dérangerait pas car mes coquins me manquent déjà ! Mais pour le moment, je vais leur laisser profiter de leurs émouvants instants tous ensemble, dans la joie d'être tous réunis et d'avoir combattu pour leur petit îlot, leur maison à eux, là où le c½ur se trouve... J'espère avoir l'occasion de pouvoir découvrir et me plonger dans d'autres romans de Gilles Abier, car c'est un auteur dont la plume me plait vraiment beaucoup et je suis vraiment heureuse d'avoir pu faire la connaissance de son imaginaire et de tout ce qu'il a à proposer à la littérature jeunesse. Je remercie infiniment l'auteur pour ce beau message qu'il fait passer à travers ce titre sur l'importance fondamentale de l'amitié, de la famille, et pour nous rappeler aussi que tout ce qui brille n'est pas d'or et que le véritable trésor ne se trouve peut-être pas forcément là où l'on s'y attendrait le plus, qu'il peut prendre d'autres formes et une signification bien plus belle et éloquente. Allier le plaisir à la réflexion est toujours une excellente idée. Bon, eh bien, vous voilà désormais bien arrivés à bon port grâce au Lunartic. J'espère que votre traversée avec moi vous a plu et, vous concernant, vous avez bien de la chance, petits veinards, car votre aventure ne fait que commencer sur l'île sans nom ! Amusez-vous bien avec les coquins et saluez-les bien de ma part !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Le trésor de l'île sans nom
Source de l'image : http://gilles-abier.fr/.

★★★★(★)
Un très beau roman jeunesse qui fera briller les yeux de vos intrépides enfants (si vous en avez) et palpiter votre c½ur de moussaillon !

« Il existe une île, perdue au milieu de l'océan, qui ne porte pas de nom.
Une île qui n'apparaît sur aucune carte.
De loin, on peut apercevoir, au centre de cette île sans nom, un volcan. Tutoyant les nuages, il est éteint depuis de nombreuses années.
Si on s'approche à quelques encablures de ce cratère imposant, on peut repérer en contrebas une demi-douzaine d'épaves de bateaux échoués. Certaines sont complètement retournées, la quille vers le ciel. Forcément le résultat de tempêtes tumultueuses, pense-t-on aussitôt à la vue de ce cimetière de bateaux. Pourtant, ces épaves ne sont pas là par hasard... »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Poulpe Fictions, Le trésor de l'île sans nom, Gilles Abier, 2018, Jeunesse, Pirates, aventure, héritage, humour, tendresse, amitié, complicité, entraide travail d'équipe, secret, mystères, suspens, trésor, invasion, Espagnols, ennemis, révélation, courage, danger, origines, foyer, famille, solidarité, espièglerie, perroquet, communauté, préjugés, hardiesse, combativité, ingéniosité, enfance, maturité, gentillesse, retrouvailles, liberté, Très belle lecture
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#Posté le vendredi 11 janvier 2019 12:46

Modifié le lundi 14 janvier 2019 17:44

FICHE LECTURE : Les Nobles

FICHE LECTURE : Les Nobles

• TITRE V.O. : Phou Di.
• AUTRICE : Dokmaï Sot.
• ANNÉE : 1937 (THAÏLANDE) ; 2008, 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman d'apprentissage.
• THÈMES : Années 30, société patriarcale, hiérarchie familiale, respect des traditions, bouleversement, urbanisation, avenir, liberté, éducation, études, drame, deuil, émancipation, courage, souffrance, chagrin, intégrité morale, amour, respect des ancêtres, aristocratie, relation mère/fille, sagesse, émoi, amitié, soutien, appui, héritage, générations futures, portrait de femme, place de la femme, jeunesse, grandir, maturité, privation, générosité, récompense, spiritualité...
• PAGES : 367.

Bangkok, milieu des années trente.
Wimon, belle jeune femme de 21 ans née dans une famille noble, est très courtisée et appréciée de tous. Sa vie aisée et insouciante bascule soudainement... La voilà chargée de sauver sa famille de la déchéance, de la maintenir unie et de pourvoir aux besoins de ses nombreux frères et s½urs. S'affranchissant parfois de conventions archaïques, elle fait preuve de pragmatisme et n'hésite pas à faire de grands sacrifices.
Ce faisant, elle attire l'attention de son nouveau voisin, Phraya Phonlawat, haut fonctionnaire dans un ministère, qui la couve du regard avec sollicitude et admiration...
La valeur d'une personne, sa noblesse, dépend-elle de sa naissance, de son statut social, de sa richesse ou plutôt de son comportement, de sa moralité ? Se révèle-t-elle dans les épreuves ?

L'AUTRICE : Dokmaï Sot (1905-1963), romancière thaïlandaise de premier plan, est l'auteur d'une douzaine de romans et de nombreuses nouvelles dont les protagonistes sont souvent des femmes.
Née et élevée dans une famille aristocratique de haut rang, elle a commencé à écrire dès l'âge de 20 ans et a poursuivi une carrière littéraire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Parmi ses thèmes de prédilection, il y a celui des dilemmes moraux auxquels font face les Siamois qui voient leurs valeurs traditionnelles remises en question par la modernisation du pays.
Les Nobles, publié en 1937, est son ½uvre phare. Ce grand classique de la littérature thaïlandaise moderne, imprégné de valeurs bouddhistes, a été maintes fois réédité.
FICHE LECTURE : Les Nobles
ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre réédité il n'y a pas si longtemps, en décembre 2018 : Les Nobles de Dokmaï Sot. Je tiens tout d'abord à sincèrement remercier la maison d'édition Gope éditions pour ce très bel envoi. Dès que j'avais reçu le mail d'information concernant la parution de ce livre, j'avais été très curieuse de le découvrir. Déjà parce qu'il s'agit d'un roman phare, d'une ½uvre emblématique dans son pays, la Thaïlande, qui est considérée comme un témoin de son temps, les années trente, une période où le pays est en plein bouleversement technologique et urbain et où les Siamois se remettent beaucoup en question concernant leur philosophie de vie. Ensuite, ce qui m'a fortement intriguée, hors le fait que la couverture est absolument sublime et que la jeune femme à l'air grave qui y est représentée incarne bien l'élégance et la beauté ravissante qui caractérisent notre héroïne Wimon, c'est le titre même du livre. Dès la première page, avant même de commencer le roman, on nous explique que Phou Di, le titre originel, signifie avant toute chose "noble d'âme et d'esprit" dans l'idéologie bouddhiste sacrée aux yeux de la majorité de la population siamoise. J'ai trouvé que le titre français rendait très bien cette idée et que son ambivalence était tout à fait adéquate, qu'elle correspondait bien aux personnages qui nous sont présentés au cours de l'intrigue. En effet, "Les Nobles" peut renvoyer à la noblesse provenant de la naissance, de l'appartenance à une famille aisée, d'une situation financière et matérielle bien particulière. Mais être quelqu'un de noble, c'est aussi être une personne honorable et vertueuse dans ses paroles, ses actes, sa façon de penser l'existence. Bref, j'ai trouvé pour ma part que le titre français était des plus appropriés pour un tel livre. Et avant d'entrer véritablement dans le vif du sujet, je souhaitais juste féliciter les éditions Gope pour ce sublime objet livre, très agréable à tenir en main. C'était la première fois en tout cas que je recevais un livre paperback (en tout cas aussi souple) venant de chez eux et cela m'a fait grandement plaisir d'avoir cette jolie surprise, étant donné qu'il s'agit de mon format préféré. Assez tergiversé, maintenant, place au livre !

Ce que j'ai énormément aimé avec ce roman, c'est la vision complémentaire qu'il m'a apportée de la Thaïlande si on l'associe à la lecture de Galant de Nuit (voir ma chronique ici). Là où ce dernier, roman d'apprentissage se déroulant dans les années soixante, se concentrait essentiellement sur les chamboulements culturels et éthniques que la Thaïlande connaît à ce moment-là, avec notamment les questions épineuses du racisme au sein d'une société nouvellement cosmopolite et du sexisme dans un cercle familial profondément marqué par le patriarcat, Les Nobles aborde en particulier cette dernière interrogation de la place dans la famille d'une femme mais aussi des enfants en général qui en incarnent l'avenir, mais creuse surtout le sujet de la conscience morale envers des traditions religieuses soit-disant immuables. Chaque chapitre est introduit par une citation du Bouddha lui-même qui nous inculque d'être généreux envers autrui, notamment envers les plus pauvres en matière de biens et d'intelligence, de ne pas faire preuve de vanité ou de cruauté, même si l'on jouit de la plus grande prospérité dans le monde terrestre.

Ce sont ces principes d'une immense sagesse que notre héroïne, Wimon, s'évertue à suivre depuis sa plus tendre enfance. Je me suis très vite attachée à ce personnage principal que j'ai trouvé extrêmement inspirant et qui, dès le début du roman, va connaître une horrible tragédie alors qu'elle vient juste de passer le cap de l'enfance à l'âge adulte : la perte d'un être qu'elle aimait plus qu'elle-même, son père. Impossible à ce moment-là de ne pas ressentir une profonde empathie pour la jeune femme, qui doit alors porter toutes les responsabilités liées au bien-être de la famille sur ses frêles épaules. En effet, dans un pays où un homme peut prendre plusieurs épouses, laquelle est la plus légitime pour devenir cheffe de famille ? Dans le cas présent, c'est Wimon qui va hériter de ce rôle et qui va devoir assurer la subsistance de ses petits frères et s½urs. Jusqu'à présent, Wimon était une jeune fille qui grandissait et qui continuait de s'épanouir telle la plus resplendissante des fleurs, profitant de la richesse accumulée par son père au fil de sa carrière, sans pour autant jamais en abuser ou ressentir du mépris et du ressentiment envers des membres de sa famille moins bien nés ou envers ses domestiques. Wimon s'est toujours montrée d'un infini respect, que ce soit envers son père, envers le personnel dévoué de la maison familiale, que Wimon considère avec une tendresse toute particulière, envers sa belle-mère, qu'elle estime plus que tout, envers sa mère biologique, même envers la dernière concubine de son père, qui est particulièrement insupportable et qui va lui mener la vie dure. D'ailleurs, beaucoup de personnes de l'entourage de Wimon vont essayer de la faire se sentir coupable de sa naissance, des facilités que la vie lui a accordées, alors que cette dernière ne s'est pourtant jamais montrée ingrate ou irrévérencieuse. Même après que le deuil et la pauvreté l'aient frappée de concert, ces mêmes personnages vont essayer de l'abattre encore plus moralement et de la salir. Pour ma part, je pense que ceux-ci n'ont rien compris. Depuis toujours, la plus grande richesse de Wimon a toujours résidé dans son c½ur, dans l'amour qu'elle éprouve pour les gens qu'elle aime. Elle a toujours réussi à se montrer à la hauteur des personnes qu'elle respecte le plus, consciencieuse, attentive et compréhensive ; quoiqu'il puisse lui arriver, elle reste digne et garde la tête haute, malgré la souffrance qui la brise de l'intérieur.

Vous l'aurez compris, j'admire énormément cette jeune femme qui fait preuve au cours du récit d'un grand courage et d'une détermination sans failles afin de pas laisser sa famille dans le besoin. Pourtant, à de nombreux moments, elle ne va pas recevoir la gratitude qu'elle mériterait, sans même que son entourage direct ne s'en rende compte au fond, car elle prend tout sur elle afin de que les dernières volontés de son père soient respectées à la lettre et qu'il puisse reposer en paix comme il se doit. Wimon ne va pas hésiter à choisir de mener un mode de vie des plus modestes afin de privilégier le bonheur de ses petits frères et s½urs plutôt que le sien. Elle va accepter de son propre chef de faire beaucoup de sacrifices afin son frère jumeau puisse continuer ses lourdes études d'expert comptable, elle va patiemment endurer les privations et s'occuper de toutes les corvées de la maisonnée sans jamais se plaindre, contrairement à sa mesquine de cousine Sutchaï, une vraie langue de vipère qui ne manque pas d'air et qui aurait dû en prendre sérieusement de la graine. J'ai énormément apprécié aussi le fait que l'éducation des hommes comme des femmes soit également mise en avant, en poursuivant par exemple de longues études pour assurer un avenir serein à sa famille et contribuer au rayonnement de son pays, avec cet appel à embrasser le savoir et à ne pas baisser les bras face aux obstacles qui peuvent se dresser sur notre route. J'ai également été très touchée par la relation que Wimon entretient avec Khun Sae, celle qui est appelée de façon très belle et tout ce qu'il y a de plus vraie "l'épouse de c½ur" de feu son père. Le destin a fait de manière presque miraculeuse que Khun Sae et Wimon s'apportent à chacune ce qu'elles n'avaient pas ou croyaient avoir perdu à tout jamais. J'ai beaucoup aimé le fait qu'elles prennent le temps de discuter entre elles, de s'épancher sur les sentiments qui les animent, de se montrer franches l'une envers l'autre, et ce en toute circonstance. Wimon étant avant tout un être humain, qui en a vu des vertes et des pas mûres qui plus est, va parfois ressentir des sentiments très sombres et avoir envie d'exploser au cours du récit, et on peut tout à fait le comprendre. Sae va être l'âme sage, à l'écoute et de bon conseil, qui va rappeler à Wimon que tout ce qu'elle a fait jusqu'à présent, toutes ses restrictions et ce dur labeur, tout cela n'a pas été en vain. Elle va lui rappeler sa véritable valeur et est là pour elle, pour la soutenir et lui apporter ce dont elle a besoin : de la considération et l'amour d'une mère qui prend soin de vous. Je pense que j'aurais adoré rencontrer Sae ; c'est une femme d'une immense gentillesse et qui a beaucoup à nous apprendre. Elle est celle qui a élevé la femme d'exception qu'est Wimon, après tout. Surtout, je pense que, malgré le fait qu'elle respecte les us et coutumes de son temps et de son pays concernant la façon dont étaient traitées les femmes, l'autrice a voulu faire passer le message très discret mais éloquent qu'une femme a le droit de mener sa vie autrement, d'être autre chose qu'une épouse docile, de prendre en main son destin. Une personne visionnaire en somme, cette grande dame Dokmaï Sot.

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans la lecture de ce très beau roman si vous en avez l'occasion ! Ne prenez pas peur face à la pléiade de personnages qu'il renferme et aux titres honorifiques très semblables que ces derniers portent en fonction de leur relation au roi, de leur position au sein de l'aristocratie du pays. On s'y fait très vite et un glossaire des personnages est là au tout début du livre pour vous rappeler qui est qui. Personnellement, j'ai beaucoup aimé m'y référer. Je suis extrêmement contente d'avoir pu découvrir l'autrice qu'était Dokmaï Sot, dont la plume fort agréable à lire nous dresse ici un sublime portrait de femme et une vision acérée et très juste de son époque, prise entre deux étaux : d'un côté, le respect inébranlable aux traditions maritales et religieuses, de l'autre, l'appel irrésistible d'un avenir qui annonce de grands changements. Ce que je retiens surtout de ce roman, c'est que la véritable beauté vient du c½ur, de nos sentiments envers l'humanité, et de ce que notre conscience nous dicte. C'est là que réside notre joyau le plus étincelant. Si notre apparence est en adéquation avec nos actes emplis de bonnes intentions et tendant à faire le bien autour de nous alors les personnes qui nous entourent ne pourront que constater notre sincérité et le fait que nous irradions notre petit monde de lumière, tel un phare dans la nuit, même en temps de misère et de désespoir. Si l'on reste toujours fidèle à soi-même et que l'on fait preuve de bienveillance, l'esprit tourné vers la paix et l'harmonie, alors il y aura toujours une personne inattendue pour incarner cette sérénité et cette main tendue auprès de nous, comme nous le sommes pour autrui. Il ne faut jamais perdre sa foi en ses valeurs et continuer à aller de l'avant, malgré les épines de l'existence et la médisance crasse de certaines personnes. Merci à Wimon et à Dokmaï Sot pour cette belle leçon de vie, je la garderai précieusement dans mon c½ur, à tout jamais.

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les Nobles
★★★★★
Un portrait de femme extrêmement beau et inspirant, une lecture marquante et pertinente que je n'oublierai pas de sitôt ! Un voyage dans le temps qui a des résonances actuelles...

« L'enfant est l'être qu'on aime le plus au monde, personne ne le conteste. Cet amour conduit au sacrifice, du plus petit au plus grand, cet amour est un maître, une terre fertile qui fait pousser les plantes. Il inspire toutes les pensées d'une mère, guide son instinct. Une mère sème pour le bien de son enfant, le sang de son sang. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Gope éditions, Les Nobles, Phou Di, Dokmaï Sot, 1937, Littérature asiatique, Thaïlande, 2018, roman d'apprentissage, Années 30, société patriarcale, hiérarchie familiale, respect des traditions, bouleversement, urbanisation, avenir, liberté, éducation, études, drame, deuil, émancipation, courage, souffrance, chagrin, intégrité morale, amour, respect des ancêtres, aristocratie, relation mère/fille, sagesse, émoi, amitié, soutien, appui, héritage, générations futures, portrait de femme, place de la femme, jeunesse, grandir, maturité, privation, générosité, récompense, spiritualité, 2008, Très belle lecture
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#Posté le mardi 08 janvier 2019 07:52

Modifié le mardi 15 janvier 2019 07:05

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