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FICHE LECTURE : Les Mystères de Larispem - T1 : Le sang jamais n'oublie

FICHE LECTURE : Les Mystères de Larispem - T1 : Le sang jamais n'oublie

• AUTRICE : Lucie Pierrat-Pajot.
• ANNÉE : 2016, 2018 (FRANCE).
• GENRE(S) : Fantastique.
• THÈMES : Steampunk, uchronie, dix-neuvième siècle, Paris, la Commune, Communards, histoire, réalité alternative, révolution, monde égalitaire, bouchers, argot, mécaniciens, automates, anarchie, politique, tyrannie, aristocratie, vengeance, haine, révolte, mystères, amitié, aventure, amour, quête, adolescence, révélations, suspens, Jules Verne, modernité, indépendance, littérature de l'imaginaire, robotique, monde divisé, tensions, menaces, monde visionnaire, revanche, secrets, urbanisme, légendes...
• PAGES : 320.

Ma chronique du tome 2 : ici.
Ma chronique du tome 3 : ici.

Maraudeuses, sabotages d'automates, livre indéchiffrable : au fil des ruelles de Paris se dessine un monde rétro-futuriste captivant.

Larispem, 1899. Dans cette Cité-Etat indépendante où les bouchers constituent la caste forte d'un régime populiste, trois destins se croisent... Liberté, la mécanicienne hors-pair, Carmine, l'apprentie louchébem et Nathanaël, l'orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l'ombre d'une société secrète vient planer sur la ville. Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution ?

L'AUTRICE : Lucie Pierrat-Pajot est née en 1986 à Nevers. Avide de voyages, elle fait plusieurs détours dans diverses régions de France avant de s'installer dans l'Yonne avec son mari et sa fille, où elle travaille actuellement comme professeur-documentaliste dans un collège.

FICHE LECTURE : Les Mystères de Larispem - T1 : Le sang jamais n'oublie

ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, un immense merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour l'envoi spontané de ce livre. C'est un grand honneur qu'on ait ainsi pensé à moi. Et, comme si la surprise n'était pas assez belle comme ça, j'ai non seulement reçu ce tome un dans sa toute nouvelle version en poche mais aussi le tome trois, qui met le point final à la trilogie, qui vient juste de paraître en grand format. Qui plus est, les deux livres sont absolument magnifiques. Je pourrais passer des heures à contempler tous les détails de leurs couvertures, qui illustrent à merveille l'univers extrêmement riche de la saga (du moins, pour ce que le tome un m'en a laissé voir). Ni une, ni deux, j'ai tout simplement dé-vo-ré ce premier tome et ça m'a fait un bien fou. Je pense savoir pourquoi Gallimard Jeunesse m'a envoyé ces deux ouvrages alors que je ne leur avais jamais parlé de mon désir de lire cette trilogie. En effet, grâce à eux, j'avais eu l'opportunité de lire le tome trois de l'excellentissime saga qu'est La Passe-Miroir de l'exceptionnelle Christelle Dabos et, leur ayant envoyé mes chroniques des deux premiers tomes à cette visée, ils avaient bien dû comprendre à quel point le bébé littéraire de l'imagination sans limites de Christelle Dabos me tenait à c½ur. Eh bien, j'aime désormais à voir les deux sagas, La Passe-Miroir et Les Mystères de Larispem donc, comme deux âmes s½urs, deux vraies âmes connectées. Si chaque univers a son identité propre, les deux partagent cette même atmosphère steampunk qui a le don de me charmer à tous les coups et sont extrêmement fournis et bien construits. Leurs autrices aussi sont comme deux s½urs jumelles : leur plume à chacune est truculente et délicieuse, et a de quoi nous couper le sifflet. Pas étonnant que Christelle et Lucie aient chacune leur tour gagné le concours du Premier roman jeunesse, elles l'ont toutes les deux amplement mérité ! Sans compter que la première a encensé l'oeuvre de la seconde : d'après la queen Christelle elle-même, Les mystères de Larispem est « à lire labsolumentem ». Comment voulez-vous que je résiste face à une telle injonction ? Lire Larispem n'était dès lors plus seulement une envie, mais une obligation. Je me suis acquittée de ma tâche avec beaucoup de zèle et je ne le regrette pas !

L'histoire se passe à Paris, à l'aube du vingtième siècle. Sauf que Paris n'est plus vraiment la Ville-Lumière que l'on connaît. Dans le monde inventé par Lucie Pierrat-Pajot, elle se prénomme désormais Larispem et... disons que l'Histoire de notre pays telle qu'elle s'est déroulée a été singulièrement modifiée. Cela m'a permis de redécouvrir le terme d'uchronie, à savoir une intrigue où l'auteur modifie un élément du passé, ce qui lui permet de modifier tout ce qui en a découlé ensuite en matière d'histoire. Je trouve cela extrêmement enrichissant et fascinant, dans le sens où cela nous permet de nous pencher sur un événement historique qu'on connaît peu ou quasiment pas et d'en découvrir les conséquences si ce dit-événement s'était passé tout autrement. Cela laisse la belle part à l'imagination de l'autrice ici, qui s'en donne à c½ur joie et qui use de ses excellentes influences que sont Eugène Sue et le formidable Jules Verne (qui est lui aussi un personnage indispensable de l'histoire !) pour recréer Paris et l'Histoire de France à sa sauce. Je ne sais pas vous mais, pour ma part, tout ce que je connaissais de la Commune, qui est l'élément-déclencheur de l'intrigue palpitante des Mystères de Larispem, c'était « Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire. » (paix à ton âme, Gavroche). Je ne plaisante même pas. Dans mes souvenirs, on a très peu abordé cette période importante au collège, à peine une double-page dans notre livre d'histoire en somme. Soit réduite à rien du tout aux yeux de l'Éducation nationale. Je suis bien heureuse que Lucie Pierrat-Pajot en ait fait sa source principale d'inspiration car, en dehors du fait que Victor Hugo, profondément marqué par l'épisode des barricades, y ait consacré une large partie dans son roman-monstre qu'est Les Misérables (un chef-d'½uvre à l'état pur qui vaut d'être lu dans son intégralité), ce pour quoi les fameux Communards se sont battus mériterait d'être plus mis en lumière, et d'être connu. Une fois cette chronique rédigée, j'irai de ce pas faire mes petites recherches, en lectrice avide de connaissances que je suis.

Mais surtout, en dehors du fait que Lucie Pierrat-Pajot a éveillé un véritable intérêt pour la Commune en moi, j'ai été émerveillée par son écriture si riche et exaltante qui nous embarque jusque dans les tréfonds de ce Paris réinventé et bien en avance sur son temps. J'aurai décidément appris bien des choses en commençant cette trilogie extrêmement addictive, notamment en ce qui concerne l'argot des bouchers. J'ignorais même jusqu'à son existence, et pourtant il est bel et bien employé par les personnes actives dans cette noble profession. On en vient presque à être contaminés par cette manie de mettre des "l" au début de chaque mot, à mettre la première lettre du mot à la dernière place, et à ajouter un "em" ou un "uche" à tout bout de champ ! Moi, je lui ai trouvé son petit charme, à ce langage. On en comprend vite les règles et on s'y habitue tout aussi rapidement. L'écriture de Lucie Pierrat-Pajot a définitivement son véritable style, très reconnaissable, elle a su trouver son identité qui lui était propre, et elle saura à mon sens enchanter tous les lecteurs. Une fois qu'elle vous prend par la main, impossible de vous défaire de cette poigne de fer qui sait parfaitement ce qu'elle veut, et on n'en a pas vraiment envie dans le même temps tant la balade qu'elle nous propose est excitante et captivante, tout autant que périlleuse. En effet, sous couvert de modernisme qui fait briller nos petits yeux tels des enfants devant des jouets dernier cri, Larispem recèle bien des dangers. Alors que la ville se fait le parangon de l'égalité, peu importe le sexe ou la couleur de peau (ce que je ne peux qu'approuver), où tout le monde se doit de gagner sa pitance et n'a pas intérêt à être né avec une cuillère en argent dans la bouche et à se la couler douce, elle a aussi le droit à des réfractaires et à de nombreux ennemis, que ce soit en son sein ou à l'extérieur. Si le premier tome, en guise d'introduction, nous offre des apparences plutôt paisibles et une atmosphère propice à la grande fête qui se prépare en vue du nouveau siècle, l'autrice sème suffisamment de graines d'inquiétude pour que le lecteur se sente fortement titillé de lire la suite et de voir toute cette noirceur et cette amertume exploser au grand jour, ainsi que de voir éclater cette bulle de tranquillité instaurée par les hautes autorités de la nouvelle cité indépendante. En tout cas, une chose est sûre, Lucie Pierrat-Pajot nous livre dans ce premier tome toutes les clés nécessaires à la bonne compréhension de cet univers novateur et très étranger au nôtre, sans pour autant tomber dans une introduction purement descriptive qui manquerait de nous assommer. Elle nous en dit suffisamment pour qu'on assimile pleinement toutes les données et qu'on se sente presque comme chez soi au sein de la cité-état de Larispem (et j'avais effectivement ce sentiment très plaisant d'être moi aussi une Citoyenne), mais il reste néanmoins des parts d'ombre concernant le déroulement même de la Commune et ses conséquences directes, aussi bien que concernant la façon de gouverner de la Présidente (oui, vous avez bien lu ! Une femme au pouvoir, cela fait du bien !) et j'ai juste hâte qu'on m'apporte des éclaircissements à tout ça dans les prochains tomes.

Au niveau des personnages, je peux vous dire que nous ne sommes pas en reste ! Je me suis très vite attachée au duo de choc formé par Liberté et Carmine, les deux grandes héroïnes de cette histoire improbable et pourtant vraie, deux jeunes filles qui ne s'en laissent pas conter et que j'admire beaucoup. Je serais très curieuse de savoir comment ces deux incroyables adolescentes si différentes en apparence se sont rencontrées, mais en tout cas, elles constituent un Ying et un Yang impeccable. Entre Carmine la sanguine, l'apprentie-bouchère déterminée et honorable qui ne tourne pas sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, et Liberté, la jeune fille timide, réservée, qui ne s'intéresse pas du tout aux superficialités des autres filles et qui préférera toujours la compagnie d'un bon livre à la leur (ça, c'est ma fi-fille ♥), l'équilibre est parfaitement maintenu. Toutes les deux ont su me toucher car elles doivent toutes les deux constamment prouver leur valeur dans un monde qui, s'il a pour principe d'être égalitaire et de laisser sa chance à chacun, peu importe son origine et sa différence, sait encore très bien juger et critiquer sous cape. Nos deux adolescentes si fortes et si combattantes en font toutes les deux les frais : Carmine est caractérisée par sa couleur de peau, elle la fille d'un ancien esclave, et Liberté sent toujours le regard des autres s'attarder sur ses formes généreuses et sur ses vêtements démodés de campagnarde, elle qui vient de la campagne française. Car oui, j'avais oublié un petit détail : Paris n'est plus la belle capitale de la France, elle s'est complètement coupée de notre pays et se débrouille comme une grande ! Larispem, cité-état qui a vécu non pas une Révolution mais deux, a son propre système bien rodé et, à côté, le reste de la France fait office de contrée arriéré. C'est ainsi que Carmine peut se balader en bleu de travail à l'air libre, sans avoir à se soucier de porter des fanfreluches et de longues jupes encombrantes, et sans se soucier de devoir enlever les perles argentées hyper stylées de ses tresses. Pourtant, si Larispem impressionne au vu de sa façon de penser visionnaire pour l'époque, il y a pourtant bien un problème dans cet engrenage soit-disant parfaitement huilé. A commencer par ce culte de la viande qui a été instauré à Larispem. Non seulement les bouchers sont extrêmement bien vus et respectés pour le dur travail qu'ils abattent chaque jour (ça encore, je ne le conteste pas). En revanche, manger de la viande à chaque repas... C'est un peu limite. Le gouvernement de Larispem nous fait bien comprendre que la cité s'est reconstruite et réorganisée dans le sang et la sueur, le message est bien passé. Surtout, si Larispem a sa présidente attitrée avec laquelle on fait connaissance dès le premier tome, la redoutable et énigmatique Michelle Lancien qui m'a complètement subjuguée, le peuple de la ville fait aussi constamment référence au "Taureau". Plus que le nom de la monnaie de la cité, le "Taureau" constitue pour moi LE véritable mystère de Larispem, indiqué au pluriel dans le titre de la saga. J'en suis intimement convaincue. Plus que la confrérie des Frères de sang, ces aristocrates matés ou bannis qui ont le système communiste de Larispem en horreur et qui comptent bien se venger, c'est le "Taureau" qui occupe actuellement toutes mes pensées. Bien sûr, les Frères de sang m'ont glacé le sang de par leur projet presque satanique, qui relève du mysticisme et de la pure sorcellerie, et j'ai adoré que cette noirceur du wicca soit introduite dans un monde très jules vernien qui en est totalement à l'opposé (encore une preuve du grand talent de l'auteure !). Cependant, je sens que ce ne sont pas eux qui nous réservent la plus grande des surprises. Je suis obsédée par la question du "Taureau", c'est ainsi. Qui est-il donc ? Dans un monde où le clergé a également été rayé de la carte, étant l'autre grande caste dominant l'Ancien Régime avec la noblesse, la religion n'y a plus sa place. Et pourtant, le "Taureau" semble relayé au rang de divinité absolue. Cependant, j'ai l'impression qu'un quelqu'un se cache derrière ce qui nous est présenté comme un simple "concept", et je compte bien découvrir qui c'est. Qui tient les rênes de ce théâtre automatique vivant ? Ma curiosité est insatiable et je compte bien me jeter sur le tome deux au plus vite pour le savoir, ainsi que pour suivre l'avancée du plan diabolique et effarant des Frères de sang (je n'aimerais pas me les mettre à dos, je vous le dis moi !). Le dernier chapitre du tome un nous a bien fait comprendre qu'ils sont près à tout pour arriver à leurs fins, et cela promet de ne pas être joli-joli. Le pire reste à venir...

Et pourtant, Liberté et Carmine ne manquent toutes les deux pas de courage et d'audace. Elles arriveront toujours à me surprendre, ça, c'est certain ! Leur monde ne les mérite tout simplement pas, car elles valent bien mieux que ce qu'on daigne leur accorder. Je les plains d'avance pour tout ce que l'avenir leur réserve, elles risquent de ne pas en revenir... Avant de conclure, il ne faut pas que j'oublie de parler de Nathanaël, le troisième personnage important de cette aventure. Au début, je dois bien vous avouer que je trouvais les parties qui lui étaient consacrées moins intéressantes et trépidantes que celles qui mettaient en scène mes deux fi-filles d'amour. Je m'en suis vite voulue car, en tant qu'orphelin pupille de la Cité-état, Nathanaël est loin d'avoir eu la vie facile. Très chétif et se sentant complètement perdu dans sa tête, je me suis beaucoup identifiée à lui et à son sentiment d'être transparent, toujours invisible aux yeux des autres et de n'avoir rien de spécial. C'est une sensation qui m'étreint et me noie bien trop souvent, je dois l'avouer... Cela m'en a fait ressentir une grande tendresse pour ce garçon où sa particularité, ce qui le rend unique, ne se trouve pas où il le pense : à mes yeux, ce qui rend Nathanaël (prénom masculin favori de mon papa au passage. Ça a failli être le mien donc ça a de l'importance. Et puis je trouve ça très joli, fin de la parenthèse.) spécial, c'est son humanité et sa clémence. Ce qu'il voit comme une faiblesse va, je l'espère, vite lui apparaître comme sa plus grande force : Nathanaël est quelqu'un d'intègre et de juste, je le sens au plus profond de moi, et c'est une denrée rare, que ce soit au dix-neuvième siècle ou au vingt-et-unième... Je suis d'ores et déjà impatiente qu'on découvre le secret de son passé et qu'il soit réuni avec les irremplaçables Carmine et Liberté, ça va promettre, je vous le garantis ! ♥

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous plonger dans la saga des Mystères de Larispem, vous ne le regretterez pas. Personnellement, j'ai adoré cette sensation de temps qui me file entre les doigts que j'ai ressentie en lisant ce roman. Je ne voyais pas les heures passer, j'étais tout simplement immergée dans cet univers tout bonnement de malade qui s'offrait à moi. Je suis bien trop rapidement arrivée à la fin du roman et, tout en étant dans un état de désarroi total (« Quoooooi ?! C'est déjà fini ?!!! »), j'en ai ressenti également une grande fierté d'avoir vécu un tel instant de grâce en compagnie de ma petite Liberté chérie, de la revêche mais aussi très attachante et sensible Carmine, de l'adorable Nathanaël, du séduisant Cinabre, grand frère de ma tout feu tout flammes louchébem, et de tant d'autres personnages plus complexes et intrigants les uns que les autres. Alors, je vous invite à arpenter les rues de Larispem avec moi, à faire un saut au Cochon volant pour écouter le père Couteau raconter une énième fois comment il a été promu à la tête de sa boucherie, boire un coup au Café variable ou encore explorer la merveille architecturale qu'est la Tour Verne (à défaut de monter dans la Tour Eiffel, vu qu'elle n'existe plus). En tout cas, dépêchez-vous, car les Jeux du Siècle vont bientôt commencer ! Ou comment Jules Verne nous invite à prendre part à la réalisation dans la vie réelle de son nouveau roman Le Testament d'un excentrique, ½uvre qui m'était jusqu'alors totalement inconnue (encore une découverte, merci Lucie Pierrat-Pajot !) et que j'ai bien l'intention de me procurer et de lire. En attendant, c'est sur le tome deux des Mystères de Larispem que je vais me jeter, avec un plaisir non dissimulé !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les Mystères de Larispem - T1 : Le sang jamais n'oublie

★★★★★
Une excellente lecture, très addictive ! Il s'en est fallu de peu pour le coup de c½ur surgisse mais je le sens imminent... ;)

« Liberté regarda Carmine avec des yeux ronds.
- Carmine... Tu as peur ?
- Bien sûr que non, protesta-t-elle d'un ton guindé, ne sois pas ridicule. Je fais attention à toi, c'est tout. Tu serais incapable de te défendre contre un ours en peluche.
Mais, malgré ses paroles, Liberté décelait sur le visage de son amie une expression qu'elle n'y avait jamais vu avant : de l'inquiétude.»
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Gallimard Jeunesse, Les mystères de Larispem, Tome 1 ♥, Trilogie, 2016, Fantastique, Lucie Pierrat-Pajot, Littérature française, Steampunk, uchronie, dix-neuvième siècle, Paris, la Commune, Communards, histoire, réalité alternative, révolution, monde égalitaire, bouchers, argot, mécaniciens, automates, anarchie, politique, tyrannie, aristocratie, vengeance, haine, révolte, mystères, amitié, aventure, amour, quête, adolescence, révélations, suspens, Jules Verne, modernité, indépendance, littérature de l'imaginaire, robotique, monde divisé, tensions, menaces, monde visionnaire, revanche, secrets, légendes, urbanisme, Excellente lecture !
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#Posté le vendredi 19 octobre 2018 07:13

Modifié le mardi 17 septembre 2019 15:48

FICHE LECTURE : Les royaumes de Nashira - Tome 1 : Le rêve de Talitha

FICHE LECTURE : Les royaumes de Nashira - Tome 1 : Le rêve de Talitha

• TITRE VO : I regni di Nashira - Tomo 1 : Il sogno di Talitha.
• AUTRICE : Licia Troisi.
• ANNÉE : 2011 (ITALIE) ; 2014 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, monde fantastique, créatures fantastiques, liberté, crise d'identité, décisions, guerre, sang, drame, merveilleux, esclaves, aristocratie, hiérarchie, oppression, cruauté, rébellion, affranchissement, combat, révolte, les cinq éléments, guerrière, courage, misogynie, autorité, manipulation, mensonges, ravages, monde menacé, audace, amitié, survie, épreuves, aventure, religion, fanatisme, péripéties, rencontres, incertitude, doutes, ténacité, amour, loyauté, bienveillance, mystère, suspens, révélations, famille...
• PAGES : 463.

Le monde de Nashira est au bord de l'asphyxie, brûlé par la chaleur... Talitha, jeune comtesse recluse dans un monastère, est chargée de veiller sur la Pierre de l'Air, unique source d'oxygène pour les habitants.
Mais lorsqu'elle découvre que son royaume sera bientôt anéanti, consumé par un soleil destructeur, Talitha la rebelle décide d'agir. Accompagnée de son fidèle esclave, Saiph, elle entreprend un voyage jusqu'aux terres glacées pour trouver la seule réponse capable de sauver Nashira.
FICHE LECTURE : Les royaumes de Nashira - Tome 1 : Le rêve de Talitha
ஜ MON AVIS : Chronique parue en 2016.

Autant j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire (mea culpa, à mettre sur le dos de la fatigue), autant après les cent premières pages, je ne pouvais plus m'arrêter de lire, c'était frénétique ! Cela faisait très longtemps que je souhaitais lire la dernière saga de Licia Troisi, une auteure italienne très talentueuse qui a de l'imagination à revendre en matière de fantasy médiévale, ce qui semble être sa spécialité. Et elle y excelle, je vous le garantis ! Je ressors toujours de ses livres entièrement satisfaite, à peine remise de ma chevauchée à dos de dragon ou du combat épique et sanglant que je viens juste de livrer. Dans les mondes de Licia Troisi, c'est beaucoup de sueur, d'entraînement, de hardiesse, de ventres qui crient famine, de combats contre le mal et l'injustice qui s'expriment de façons diverses et variées (comportement des êtres humains, mentalités, catastrophes naturelles ou plutôt surnaturelles dans le cas de l'autrice, etc.)... et aussi de c½urs battants la chamade après avoir frôlé la mort un nombre incalculable de fois. J'ai aussi eu droit à beaucoup de papillons dans le ventre pour combler mon creux de faim insatiable. Autant vous dire que vous êtes servis en matière de bookboyfriends avec Licia Troisi. Et des bookboyfriends des plus admirables et irrésistibles. Bref, avec cette autrice italienne virtuose en matière de mondes extraordinaires, de rebondissements haletants et qui vous prennent de court et de personnages extrêmement complexes, humains et captivants, tout est toujours réuni pour nous faire passer un moment de lecture inoubliable et d'une intensité à couper le souffle. Et, maintenant que j'y pense, pour ceux (comme moi) qui s'inquiètent de savoir s'ils peuvent lire la saga des Nashira sans avoir lu les trois trilogies du Monde émergé (l'oeuvre la plus important de l'auteure), not inqueting, Nashira est totalement indépendante de cette saga-là ! Mais il faut lire les Monde émergé quand même, parce que c'est juste trop, trop bien ! Ayez confiaaaaance ! (je ne crois pas que d'imiter Kaa soit le plus engageant cependant...) Et justement, après avoir lu ce premier tome, Il sogno di Talitha (j'avais trop envie de l'écrire en italien à nouveau, voilà, c'est tellement beau), je veux lire tous ses romans ! Tout ceux de Licia Troisi, tous ! Et je vous encourage tous à faire de même !

Dans ce tome d'introduction, on nous présente les quatre Royaumes de Nashira (+ à la toute fin du livre, tout le lexique est présent mais on peut bien se repérer dans l'histoire par soi-même, c'est tout à fait compréhensible), chacun correspondant à une saison perpétuelle. L'histoire remplit tous les critères de la fantasy médiévale, elle ne brise aucun code, mais elle ne manque pas de nous emporter dans son monde et de faire preuve d'une grande originalité ! On pourrait croire qu'on a vu et revu ce genre d'histoires fantasy, mais pour moi, on ne se lasse pas de la bonne fantasy, qui plus est écrite d'une main de maître par la remarquable Licia Troisi (je ne cesserai jamais de lui lancer des fleurs, vous êtes prévenus). Ici, chaque univers est spécial, Nashira l'est tout autant. Mon c½ur a vibré avec celui des esclaves Femtites, j'ai profondément ressenti leur haine envers les Talarites. Je me suis également évadée avec les deux personnages principaux, à savoir Talitha et son esclave avec lequel elle entretient une si belle relation d'amitié, de confiance et de complicité, Saiph. Ces deux-là ne peuvent pas vivre l'un sans autre, et je fangirle totalement sur eux deux (et je l'assume !). Ce sont deux personnages qui m'ont énormément plu : Talitha pour sa lutte contre l'injustice, sa force de volonté, son courage, sa foi en ses convictions, sa profonde sympathie pour les Femtites, malgré ses défauts, notamment son impulsivité parfois agaçante, Talitha est un personnage fort, déterminé, et que je trouve vraiment inspirant, elle va apprendre de ses erreurs et continuer à avancer malgré le désespoir qui s'abat sur son monde en même temps que la chaleur étouffante du soleil dévastateur; et Saiph (le voilà mon book boyfriend adoré, je l'aime à la folie ♥♥) pour sa dévotion, sa fidélité envers Talitha, son amour pour elle (il ne peut le nier !) qui fait qu'il est prêt à endurer toutes les souffrances, la torture la plus infâme, pour la protéger. Ils forment un tandem parfait. Ce qui m'a beaucoup intéressée dans l'histoire aussi, c'est qu'elle aborde le fanatisme des hommes, la relation de ces derniers à la religion, la cruauté et la cupidité des riches avides de pouvoir et sans la moindre pitié et once de conscience. Leur ignorance et le sort qu'ils réservent aux hérétiques n'est pas sans rappeler la véritable Inquisition au Moyen-Age. J'ai trouvé cela à la fois très bien pensé, extrêmement enrichissant mais aussi juste effarant. Mes poils de bras se sont dressés plus d'une fois pendant ma lecture.

Vous l'aurez compris, j'ai été tout bonnement fascinée par ce premier tome, qui nous emmène à travers tous les Royaumes, qui nous fait vivre de sacrées péripéties, des moments d'angoisse, d'enchantement, de magie avec la fameuse Pierre de l'Air, des moments extrêmement émouvants et une enquête laissée par Lebitha à sa chère s½ur Talitha (une autre relation que j'ai trouvé magnifique), pour vaincre le maléfique dieu Cerus, le soleil malveillant... Les Femtites bouillonnent de rage, la révolution va commencer, Talitha et Saiph sont toujours en cavale (et je commence à en avoir mal aux jambes et le souffle court), et le titre du tome prend tout son sens à l'épilogue, ça m'a totalement prise de court... Le rêve déroutant de Talitha est-il prophétique ? Va-t-elle trouver ce qu'elle cherche ? (on le veut de tout notre être) Nashira survivra-t-elle ? (ça aussi) Tant de questions dont je veux absolument les réponses !! Et maintenant que je les aies... Je ne dirai rien. Vous n'obtiendrez PAS. UN. MOT. de ma part. Juste : LISEZ. C'est un ordre. Pour preuve : j'ai couru de suite chercher le tome deux à la bibliothèque, je suis impatiente de le commencer ! (Et je peux vous assurer qu'il est tout aussi excellent, et le tome trois l'est également... Licia Troisi est un pur génie)

Merci PKJ d'avoir traduit et publié cette petite (euphémisme le retour, mais en vrai, ça se lit à une vitesse, cette petite pavasse ! Un pur régal ! N'ayez pas peur pour rien-!) pépite en France ! Je ne vous remercierai jamais assez pour ce choix éditorial si judicieux ! Et cela vaut pour tous les titres de Licia Troisi parus chez vous ! C½ur sur vous ♥ (Cependant, on me dit dans l'oreillette qu'en 2015, un quatrième et dernier tome est paru en italien, Il destino di Cetus... Pourquoi n'en-a-t'on jamais vu la couleur en France ? C'est cruel !!)

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les royaumes de Nashira - Tome 1 : Le rêve de Talitha

COUP DE FOUDRE ϟ Aussi intense que la chaleur qui fait pâmer l'incroyable monde de Nashira...

« Saiph fit un geste d'impatience.

- Ecoute-moi bien, Talitha ! Tu crois que la révolution est quelque chose de beau et d'héroïque ; tu penses que ces gens sont forcément du bon côté, juste parce qu'on les exploite. Malheureusement, ce n'est pas vrai. La révolution, c'est le sang, la mort, les massacres d'innocents. C'est la guerre, et quand il y a une guerre, il y a des perdants.-»
Tags : Fiche Lecture, pocket jeunesse, littérature italienne, Fantasy, 2014, Les royaumes de Nashira, Tome 1 ♥, licia troisi <3, Le rêve de Talitha, Magie, monde fantastique, créatures fantastiques, liberté, crise d'identité, décisions, guerre, sang, drame, merveilleux, esclaves, aristocratie, hiérarchie, oppression, cruauté, rébellion, affranchissement, combat, révolte, les cinq éléments, guerrière, courage, misogynie, autorité, manipulation, mensonges, ravages, monde menacé, audace, amitié, survie, épreuves, aventure, religion, fanatisme, péripéties, rencontres, incertitude, doutes, ténacité, amour, loyauté, bienveillance, mystère, suspens, révélations, famille, Coup de foudre ♥
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#Posté le dimanche 14 octobre 2018 14:49

Modifié le dimanche 14 octobre 2018 16:26

FICHE LECTURE : Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs

FICHE LECTURE : Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs

« Notre vaste univers abrite un nombre impressionnant de religions et de philosophies qui seront toujours une source de tensions et de disputes. Rien de ce que nous pourrons dire ou faire ne changera cette réalité. Aujourd'hui, je me tiens devant ce conseil en toute bonne foi. Je n'ai pas la volonté de changer Fontis ou Kalu, seulement l'espoir de construire la paix. Travaillons main dans la main. Respectons nos différences, ne cherchons pas à les éliminer. Mettons la peur et la méfiance derrière nous. Développons une technologie commune pour nos cubes, afin de faciliter la coopération et la communication. Finissons-en avec la guerre, pour que les générations futures ne connaissent plus que la paix.»
- L'empereur Ta'an, lors de la signature du traité d'Urnew.

• TITRE VO : Empress of a Thousand Skies.
• AUTRICE : Rhoda Belleza.
• ANNÉE : 2017 (USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Science-fiction, YA.
• THÈMES : Bataille spatiale, space opera, pouvoir, complot, coup d'état, course poursuite, aventure, vengeance, galaxies, mercenaires, empire galactique, impératrice, dynastie, fuite, survie, espace, assassinat, guerre, responsabilités, culpabilité, famille, amitié, entraide, méfiance, suspense, bouc-émissaire, combat, ambition, politique, action, grandir, révélations, quête, technologie, robotique, manipulation, science avancée, contrôle, télé-réalité, propagande, bourrage de crâne, deuil, drame, souffrance, amour, reconnaître ses erreurs, faiblesse, héritage, force, honneur, courage, injustice, discrimination, hypocrisie, faux semblants...
• PAGES : 384.

Dès 14 ans | 17,95¤.

Deux fugitifs, une même quête : la vengeance.

Une trépidante série en deux tomes, avec les ingrédients d'un très bon space-opera : luttes de pouvoir entre empires galactiques, complots, trahisons, course-poursuite... Un page-turner très accessible et captivant.

Seule survivante de sa dynastie, Rhiannon échappe de justesse à une tentative d'assassinat la veille de son couronnement. Cependant, aux yeux du monde, la princesse, désormais en fuite, est déclarée morte.

Le jeune Alyosha, star d'un programme de DroneVision, est accusé de son meurtre et recherché dans tout l'empire.

Malgré les complots et les menaces de guerre qui pèsent sur la galaxie, Rhiannon et Alyosha sont tous deux décidés à faire éclater la vérité.

Une lutte de pouvoir sans merci aux confins de l'univers.

L'AUTEURE : Rhoda Belleza a passé son enfance à Los Angeles, où elle a grandi en imaginant des fanfictions sur la série X-Files. Elle est éditrice dans une maison d'édition jeunesse et écrit dans un appartement ensoleillé de Brooklyn, rempli de vélos et de chaussures. Quand elle ne travaille pas sur ses livres, Rhoda regarde des tutoriels sur le nail art, visionne des films de kung-fu et s'amuse à coudre des vêtements. Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs est son premier roman.
FICHE LECTURE : Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs
ஜ MON AVIS : Honneur, courage, loyauté.

« "Une course-poursuite", pensa Aly. Les gens pensaient que c'était quelque chose de fréquent, et pourtant ça ne l'était pas du tout. Quatre-vingt-dix pour cent des vaisseaux obtempéraient quand l'Uniforce les arrêtait. Mais les producteurs leur avaient expliqué que les spectateurs adoraient les courses-poursuites, laissant entendre qu'il fallait en provoquer. Parfois, ils engageaient même des navires marchands pour jouer les bandits. »

Tout d'abord, je tiens une fois de plus à remercier les éditions Nathan, cette fois-ci pour ce roman interstellaire qui m'a envoyée tout droit dans les étoiles !

✨ ☆ ✨

« Tout un coup, l'impossible était devenu une réalité. »

Pour commencer, ce que j'ai adoré, c'est la carte très détaillée de l'univers qui nous est proposée au tout début de l'ouvrage et qui nous plonge d'entrée de jeu dans les confins les plus reculés de cette galaxie. On sent que l'autrice a bien pris le temps de construire son univers, les différentes planètes où se passe l'histoire, de peaufiner tout ça, et j'ai pris un grand plaisir à retourner fréquemment à cette carte quand je ne me souvenais plus de telle planète ou de son emplacement. Qui plus est, l'application gratuite Nathan Live permet, grâce à un scan, de voir la dite carte en couleurs. Ce n'est peut-être pas grand chose pour vous mais pour moi, ça veut dire beaucoup (ça veut dire qu'il était libre, heureux d'être là malgré tout... ♫ HUM.HUM.). Cela permet de s'immerger encore mieux dans l'univers et l'ambiance de la saga, j'adore les petits compléments de ce type. Je sais bien que certains lecteurs aiment de suite avoir les clés en main de l'univers et en comprendre et retenir tous ses noms, ressorts et aboutissants ; quant à moi, je préfère être patiente et assimiler ce que j'ai (et ce qu'on offre) à savoir au fur et à mesure, et faire de petites pauses dans mon avancée afin de pouvoir explorer ce que je découvre par moi-même et de prendre mon temps. Chacun son mode de lecture mais je préfère prévenir que Le Trône des étoiles offre à lire une histoire où il faut avancer à son rythme et ne pas vouloir se précipiter afin de mieux en profiter (ce n'est pas tous les jours que l'on vit une course-poursuite intergalactique à la dangerosité très élevée !) et de bien tout saisir.

✨ ☾ ✨

« - Ma'tan sarili, articula-t-elle, la voix pleine de solennité.
C'était une salutation kalusiane courante, qui exprimait bien plus que "bonjour" ou "au revoir". On pouvait la traduire par "grandeur intérieure". Par ces mots, on faisait la promesse d'être la meilleure personne possible. Rhi jura ainsi courage et loyauté en l'honneur de l'homme qu'elle avait connu, le père de Julian.
- Il est loin de mériter un tel geste, dit le Fontisian.
Rhi fut surprise qu'il en connaisse le sens. C'était une vieille tradition parmi les guerriers kalusians. La première fois qu'on ôtait la vie, on devait faire offrande d'une partie de soi - une mèche de cheveux ou quelques gouttes de sang. On appelait ça "l'acte d'attrition". »

Notre histoire commence donc dans une galaxie fort, fort lointaine qui m'a vite complètement subjuguée. La future impératrice de la planète-mère de ce système a bien du pain sur la planche : non seulement la paix instaurée par feu son père est sérieusement ébranlée, mais, en plus, l'adolescente est menacée par l'assassin même de sa famille. Bref, de quoi vivre des aventures mouvementées où le simple fait d'en ressortir indemne est un véritable miracle. Un pur concentré d'adrénaline et de frissons en somme ! Même si, forcément, je me suis sentie indécise et sur le qui-vive une bonne partie du roman. Jusqu'à la dernière page même ! J'avais véritablement l'impression de faire partie de cette histoire où tout un monde est au bord de l'implosion et d'avoir mon petit rôle à y jouer. Mais, justement, j'aime ressentir cette exaltation qui a un goût différent de celle de la vie de tous les jours. Il n'y a que la fiction et le pouvoir magique des écrivains pour nous procurer cela et nous le faire ressentir dans nos veines et jusqu'au plus profond de nos os.

✨ ☆ ✨

« Aly fit de son mieux pour cacher sa surprise. "C'est trop mignon : le premier mensonge de mon petit bout de chou de droïde !" »

C'est sur Nau Fruma que nous rencontrons Rhiannon, qui porte sur ses épaules le lourd fardeau de la couronne de la dynastie des Ta'an. Exilée depuis des années, rongée par la haine et le chagrin, Rhiannon est un esprit et un électron libre consumé par l'idée de vengeance. Ce que je ne cautionne pas, mais que je peux comprendre, surtout venant d'une jeune enfant qui a été meurtrie si tôt par le deuil ineffaçable de l'ensemble de sa famille adorée. Malgré le fait que le cube (un implant dans le cerveau qui "trie" vos souvenirs) pourrait permettre à notre jeune héroïne d'enfermer ces affreux souvenirs littéralement dans un placard et d'en jeter la clé, celle-ci ne veut certainement pas altérer sa mémoire et se raccroche de toutes ses forces à ce passé douloureux mais aussi aux instants de bonheur qu'elle a vécus avec ses proches et qui ont fait d'elle qui elle est à présent. Et, cependant, malgré sa soif intarissable de vengeance, Rhiannon (laissez-moi un instant pour savourer ce prénom ravissant issu d'une de mes chansons préférées de tous les temps, Rhiannon ♫ du groupe Fleetwood Mac) va elle même prendre conscience d'à quel point elle a été aveuglée pendant de longues années par sa souffrance. Elle va faire beaucoup d'erreurs et s'en mordre les doigts, mais elle cherche toujours à faire ce qui est juste et à se montrer à la hauteur de sa tâche, de ses ancêtres, de son peuple et de ses défunts. En revanche, son compagnon de route fontisian, Dahlen, ne me semble guère fiable... Même s'il me fascine totalement et que j'ai envie de tout savoir sur son passé et sur ses motivations (je suis une vraie petite curieuse, je sais), je n'arrive pas à déterminer sur quel pied danser avec lui. Il me perturbe au plus haut point. De toute manière, aucun des personnages n'est ni tout noir ni tout blanc dans cette histoire. Excepté un seul d'entre eux, peut-être. Ils ont en effet tous des secrets et une part sombre (sauf l'exception, qui s'y est carrément laissée sombrer), ainsi qu'une autre de lumière. Difficile de savoir à qui vraiment se fier dans tout ça, mais cela ne rend ces individus que plus réels, captivants et attachants.

✨ ☾ ✨

« Quel choirtoi [idiot] il avait été, de vouloir oublier son passé. Il aurait bien aimé jeter ses souvenirs douloureux à la poubelle, mais il était bien conscient que son passé faisait de lui qui il était. »

Un personnage que j'ai particulièrement adoré, en plus de ma Rhi d'amour, est celui d'Alyosha, dit "Aly" pour les intimes. Faisant partie de l'armée kalusienne de l'Uniforce et star d'une émission de télé-réalité créée et programmée par cette même armée, Aly est en réalité un immigré wraetan. Il est donc natif de la planète autrefois ennemie de Kalu (ou la planète de Rhiannon, Nau Fruma étant une planète satellitaire de cette dernière, qui a servi à la jeune héritière de planète d'exil), et est de ce fait encore victime de discrimination tenace à cause de la défaite du peuple wraetan et ce, malgré toutes les ressources de leur planète, qui sont fort utiles à l'ensemble de la galaxie. J'ai trouvé que les questions épineuses de la discrimination ainsi de la xénophobie dans le cas présent, et du déplacement de population, étaient très bien traitées au travers du personnage d'Aly, qui sert clairement et de façon outrageuse d'outil de propagande de la soi-disant "tolérance" totalement hypocrite de Kalu au sein de l'émission "A bord du Révolution", un vaisseau qui n'a rien à envier au très admiré, et d'ailleurs aussi par moi-même, Faucon Millénium. Par la suite, mon pauvre Aly va carrément servir de bouc-émissaire dont la tête va être mise à prix dès que les choses vont se gâter et qu'il faut trouver sa "race"/"engeance" coupable de tous les maux... Face à cette spirale infernale, Aly s'est montré tour à tour charmant, bourré d'humour (même si, à ce niveau-là, son adorable droïde Pavel le bat à plat de coutures), il ne va jamais baisser les bras face à l'injustice désastreuse et révoltante dont il fait l'objet. Je le considère comme un modèle, malgré ses faiblesses, qui font in fine sa force. Et puis, j'en ferais bien un de mes book boyfriends, miam miam...

✨ ☆ ✨

« Vinz et lui étaient restés hors ligne, progressant vers les tréfonds intergalactiques en échappant aux radars de l'UniForce. Kalu venait d'instaurer la loi martiale sur toutes ses planètes et à travers l'espace aérien. Du même coup, les frontières avaient été renforcées - elles étaient aussi fermées que le régent Seotra était coincé du vous-savez-quoi. »

L'autre personnage principal féminin de cette histoire est Kara. Cette jeune femme est superbe, extrêmement courageuse, une vraie âme forte, même si, à mes yeux, elle n'arrive pas à la cheville de, j'ai nommé, la "Rose de la Galaxie", ma RhiRhi chéri. Mais, bien sûr, cela ne m'empêche pas d'aimer Kara très fort aussi. Elle est dotée d'un sang-froid impressionnant et va devoir, dans ce premier tome, faire face à des épreuves particulièrement difficiles à surmonter et encaisser bien des révélations dures à avaler concernant son passé et qui elle est réellement. Bref, je l'admire beaucoup, elle ne se laisse pas démonter alors qu'elle pourrait bien s'effondrer sous le poids de tout ce qu'elle doit accepter comme étant une réalité à regarder droit dans les yeux.

✨ ☾ ✨

« - Merci, dit-il en calant la cagette dans le creux de son bras.
Il posa son gros pouce sur la paume du garçon. C'était une salutation traditionnelle chez les familles wraetanes, une manière de communiquer des sentiments impossibles à traduire, un geste qui transmettait amour et gratitude, et qui disait quelque chose comme : "Ma vie est entre tes mains". Aly, Vinz et Jeth s'étaient échangés cette salutation lors de leur dernier jour à l'école militaire. Ils formaient sa seule famille.
Vinz devait être en train de l'attendre aux docks.
Que le garçon ait compris le geste d'Aly ou pas, il l'approuva d'un hochement de tête. "Un de ces enfants à l'âme fatiguée", pensa-t-il. Il descendit par la fenêtre, atterrit en douceur sur la planche et rejoignit le balcon d'en face. »

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller d'embarquer dans la fusée de Rhoda Belleza. Attendez-vous à de l'action, à des rencontres singulières avec des hommes-renards, un fanatique et une impératrice, et d'autres aventures et personnages extraordinaires. Il y aura aussi de l'amouuuur au tournant, de l'indignation, une amitié belle, sincère, et touchante, et plein d'autres ingrédients qui rendent la plume de Rhoda Belleza si addictive. Quant à moi, je vous donne rendez-vous pour le second et dernier tome (une petite duologie des familles, ça fait franchement du bien !), dont je suis d'ores et déjà impatiente de la sortie !!

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs
COUP DE C¼UR ♥ du rouge éclatant et intense de la rose de la galaxie !

✓ Une histoire de science-fiction comme je les aime, avec des personnages intenses, une réflexion intéressante qui s'impose sur différents sujets (le brainwashing, la propagande de masse, la discrimination, l'exode de certaines populations, la question de la dignité humaine et du respect de nos valeurs, etc.)... En clair : une intrigue qui décoiffe !

✗ La stupidité et l'asservissement de certains peuples, et la cruauté et l'avidité de pouvoir de leurs leaders.

« - On n'a pas discuté de ce qu'on fera si on échoue.
- Ta foi en moi me réchauffe le c½ur, répondit-elle. »
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, Le trône des étoiles, Tome 1 ♥, Fugitifs, 2017, 2018, Rhoda Belleza, Science-fiction, YA, Bataille spatiale, aventure, vengeance, galaxies, mercenaires, empire galactique, impératrice, dynastie, fuite, survie, espace, assassinat, guerre, responsabilités, culpabilité, famille, amitié, entraide, méfiance, suspense, bouc-émissaire, combat, ambition, politique, action, grandir, révélations, quête, technologie, deuil, drame, souffrance, amour, reconnaître ses erreurs, faiblesse, héritage, force, honneur, courage, injustice, discrimination, hypocrisie, faux semblants, robotique, manipulation, science avancée, contrôle, télé-réalité, propagande, bourrage de crâne, space opera, pouvoir, complot, course-poursuite, coup d'état, coup de coeur ♥
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#Posté le vendredi 31 août 2018 03:30

FICHE LECTURE : Terrienne

FICHE LECTURE : Terrienne
Vous ne respirerez plus jamais de la même manière

• AUTEUR : Jean-Claude Mourlevat.
• ANNÉE : 2011 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Science-fiction, monde parallèle, danger, enlèvements, s½urs, amour, amitié, espoir, disparitions, étrange, fantastique, phénomènes paranormaux, sauvetage, famille, rencontres, quête, révélations, Terre, respirer, leçon de vie, humanité, drame, dystopie, courage, union, alliés, beauté de l'existence...
• PAGES : 387.

Après avoir reçu un étrange message de sa s½ur Gabrielle, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche.
Accompagnée d'un vieil écrivain en mal de création, rencontré sur la route, elle passe alors brusquement de l'autre côté.
Et découvre un monde parallèle, un univers blanc, aseptisé, glacial. Là-bas, les habitants ne respirent pas, ne sourient pas, et les humains sont esclaves. Au milieu d'eux, elle comprend vite que sa soeur est retenue prisonnière, quelque part, et qu'elle est en danger. Anne va tout tenter... jusqu'au péril de sa vie.

Une quête insensée dans un monde parallèle, un roman à vous couper le souffle !

« On entre dans un roman de Jean-Claude Mourlevat comme dans un rêve. »

- LIRE

« Un auteur qui aime ses lecteurs. Qui les respecte et les honore. »

- Anna Gavalda

ஜ MON AVIS :

Et encore une lecture de cet été dont je ressentais le besoin impérieux de faire une critique sur le blog. En effet,-ma saison estivale a été comblée par de belles lectures, enrichissantes, intenses, surprenantes, épatantes, folles, rafraîchissantes. Celle-ci, je la dois à la citronnée Lemon June et à son talent pour vous mettre l'eau à la bouche : ici. Déjà que ce livre de Jean-Claude MourIevat m'attirait parce-que... ben, c'est Jean-Claude Mourlevat quoi, l'auteur de mon livre doudou de quand j'avais sept ans (mon premier emprunt à la bibliothèque municipale ♥), Le jeune loup qui n'avait pas de nom, et aussi du génial, fabuleux et saisissant Combat d'Hiver. Mais là, impossible de résister quand la belle et ingénieuse Booktubeuse nous parle si savamment de ses dernières lectures, on ne peut que se jeter à l'eau. Celle de Terrienne vous paraîtra froide, amère, peu engageante et presque provenant d'une autre planète, mais cette cure de jouvence signée Jean-Claude Mourlevat, dont les récits ont vraiment un certain charme et une poésie propre à lui, une patte emplie de douceur et somptuese qui nous emmène dans divers mondes parallèles plus à couper le souffle (dans le sens "c½ur qui frôle l'arrêt cardiaque à chaque seconde") les uns que les autres, vous remettra en mémoire ce que c'est d'être humain, d'être vivant, qui plus est sur une Terre aussi belle et propice à nous offrir les merveilleuses joies quotidiennes de l'existence. La couverture ne paye pas de mine pour beaucoup de monde mais au contraire, je la trouve particulièrement appropriée, de par son côté très épuré, voir très aseptisé. Elle se fait douce et discrète mais cette abondance de blanc, comme un halo autour du personnage principal complètement déboussolé, dégage aussi une certaine lumière qui nous éblouit. Ce roman est telle l'ampoule vacillante dans une obscurité poisseuse, opaque et dangereuse pour la sanité de l'esprit humain. Attention, vous entrez en territoire inconnu, un terrain miné dont vous ne sortirez pas indemne. Mais je vous assure, c'est pour votre bien. Je sais, c'est bizarre ce que je dis, mais vous allez comprendre.

Nous suivons grâce à ce livre l'aventure improbable d'Anne Collodi, jeune femme on-ne-peut-plus normale, presque banale dans un premier temps, qui ressemblerait presque à un mauvais récit de mafia dans les grandes lignes :-le jour de son mariage avec le beau et mystérieux (voir hermétique) Jens, la grande s½ur bien-aimée d'Anne, Gabrielle, se fait kidnapper par ce dernier et ses témoins. Un rêve éveillé qui tourne en cauchemar qui va s'étendre sur une année environ pour la famille Collodi, jusqu'à ce qu'Anne arrive miraculeusement à recevoir un appel à l'aide de sa s½ur à la radio, sur la fréquence entre NRJ et France Culture. En passant par France Inter, bien sûr. Oui, ça claque. C'est dingue, hein ? Et ce n'est que le début des événements improbables... Anne a désormais une piste à laquelle se raccrocher : CAMPAGNE. Non, pas comme le pâté (c'est la morfale qui parle). Vous pourriez me dire aussi que, la campagne française, c'est vaste. TROP vaste. Sauf que, non loin de la ville d'Anne (dont je ne me rappelle absolument pas le nom), il existe véritablement un lieu-dit du nom de CAMPAGNE (ouais, avec lettres en majuscules, s'il vous plaît). Ça semble facile, mais autrement il n'y aurait pas d'histoire. Et quelle histoire mes amis !

J'ai beaucoup admiré le courage d'Anne, sa détermination sans failles à ramener sa s½ur à la maison,-auprès de leurs parents dévastés, même si pour cela, elle doit se rendre en enfers. Elle pourra vous sembler un peu paumée sur les bords dans un premier temps, avec ces questions existentielles et métaphysiques somme toutes absolument farfelues, mais en réalité, j'avais la sensation qu'Anne pouvait voir au-delà de notre simple monde physique. Et en effet, c'est toute une question de croyances, de foi inébranlable, d'imagination et d'ouverture d'esprit dans ce récit. Afin de se rendre à CAMPAGNE et de voir ce fameux panneau sur le bord de la nationale [ajoutez ici un numéro], il faut avoir une véritable raison et volonté de s'y rendre. Cet endroit ne semble destiné qu'aux personnes ayant un besoin désespéré d'y accéder. Pour Anne, la question ne se pose même pas : elle doit retrouver sa s½ur Gabrielle à tout prix, cette situation insoutenable de séparation et de tourmente n'a duré que trop longtemps. Anne se raccroche à ce mince espoir qu'est la voix aphone de Gabrielle, si faible écho de la magnifique femme pleine de vie qu'elle était dans sa vie d'avant, résonnant sourdement dans sa tête, tel un mantra de solitude et de survie, comme à la dernière branche la reliant à l'envie de vivre. Plus rien ne semble avoir de saveur ou de sens sans sa grande s½ur chérie, dont Anne est si proche, si attachée à elle. On pourrait presque croire qu'elles sont s½urs jumelles tant leurs âmes le sont, ne faisant qu'un. Le récit est ponctué de petits flashbacks dans lesquels la tendresse, l'amour, l'affection et la complicité entre les deux frangines explose de partout. De quoi nous mettre le c½ur au bord des lèvres. La famille Collodi est constitué de deux parents charmants, dévoués à leurs enfants, les chérissant de tout leur être, compréhensifs et profondément bons. Quant aux filles, l'une est le petit rayon de soleil de la maisonnée, pétillante, spontanée, éclatante de santé, de joie et de malice ; l'autre est plus la lune, astre réfléchi, sérieux, plus pragmatique et la tête sur les épaules. Plus en retrait aussi, dans l'ombre de la grande s½ur éblouissante de beauté et d'envie de croquer la vie à pleines dents. Point de jalousie cependant. Anne est la première à ne pas tarir d'éloges concernant celle qui est bien plus qu'une s½ur : une meilleure amie, une confidente, quelqu'un qui ne vous laissera jamais tomber et fait tout pour ensoleiller vos jours. C'est une relation que j'ai trouvé profondément bouleversante et qui donne au récit une véritable intensité émotionnelle. Notre héroïne aurait même franchement tendance à se dévaloriser injustement en repoussoir pour bien montrer que sa s½ur est un spécimen unique et qu'elle, la petite et innocente Anne, mérite bien d'être dans l'ombre de son irradiante lumière (ça mériterait des baffes, ça). Pourtant, Anne va dépasser ses limites concernant les doutes qu'elle nourrit envers elle-même et c'est avec un c½ur rempli d'effroi à l'idée de ce qui l'attend et de ce que Gabrielle a pu endurer pendant 365 jours mais aussi vaillant qu'elle n'hésitera pas à se rendre à CAMPAGNE plusieurs fois afin de de se montrer vigilante et de tâter le terrain. Ingénieuse notre Anne, et elle ne se laisse pas démonter ! Vous l'aurez compris, elle m'a sacrément impressionnée et je dis chapeau pour son courage, car honnêtement, même pour quelqu'un que j'aime de tout mon c½ur, je ne saurais imaginer ce que je serais prête à faire afin de le sortir des flammes de l'Enfer dans lesquelles il est emprisonnée (c'était la révélation honte du jour...). J'en suis béate d'admiration, oui.

Heureusement, Anne ne sera pas seule pour son plan évasion grande s½ur (yep', j'invente des noms d'opérations comme Henry Mills dans OUAT), qui sera loin d'être de tout repos. Tout d'abord, elle passera des instants d'auto-stop inoubliables avec Etienne Virgil, un retraité célèbre écrivain, en panne d'inspiration. Ou plutôt, il est en son c½ur convaincu que tout ce qu'il a écrit ces derniers temps, notamment son roman à paraitre, ne vaut rien du tout. Alors qu'il a perdu foi en lui-même et en son imagination, pouvoir extraordinaire et inconditionnel des hommes, ce vieux monsieur respectable, serviable, gentil et extrêmement attachant va se retrouver embarqué dans la galère de la mission quasi suicide d'Anne malgré lui. Très vite, une relation toute particulière va s'instaurer entre personnages qui sortent du lot, de la masse informe de la société, qui se retrouvent en marge de cette dernière car ils remettent leur existence et le but de leur vie en question. De plus, j'ai trouvé cela très intelligent de la part de Mourlevat de nous apporter le point de vue de différentes tranches d'âges au niveau des personnages : Anne est l'adolescente qui est en train de devenir une jeune femme, de voler de ses propres ailes. Elle est au seuil de sa vie et en est alors au stade où on se pose beaucoup de questions sur le monde qui nous entoure et la place qu'on peut y avoir. Etienne, quant à lui, est arrivé au bout du chemin. Pourtant, il ne se sent pas accompli dans son être, il a la sensation que son talent d'écrivain a été gâché afin de plaire à la masse coagulée de lecteurs et afin de s'assurer une retraite paisible. Mais comment cela est-il donc possible dans l'âme torturée de cet homme bouillonne de ne pas exprimer sa vraie vision des choses sous forme de lettres distinctes, de mots intelligibles ? C'est que Monsieur Virgil n'avait pas encore vécu l'Aventure de sa vie, celle qui va le conduire à suivre Anne dans cette quête insensée à chercher une aiguille, ici sa s½ur, dans une botte de foin, l'austère CAMPAGNE donc. Et à cette aventure abracadabrantesque de bout en bout, Monsieur Virgil va s'y dévouer corps et âme. Alors qu'il n'avait rien demandé, il va risquer sa vie et sa raison pour sa jeune amie, il va être un soutien incontestable pour elle et je pense qu'Anne n'aurait pas pu aller bien loin sans la maturité et l'expérience de la vie de Monsieur Virgil, sans ses valeurs nobles et bonnes intuitions. La vie est constituée d'épreuves, d'embûches auxquelles il faut faire face, mais rien ne dit qu'on doive le faire seul. Il est humain de se faire aider par des âmes s½urs, des âmes qui nous comprennent et répondent à nos attentes et à notre empathie. Cette humanité solidaire est d'une beauté sans pareille.

Avec toute mon effusion de sentiments coulants concernant notre duo d'apparence dépareillé mais aux c½urs qui battent à l'unisson telle une évidence, j'en ai oublié de vous décrire la singulière CAMPAGNE qui jouxte notre monde ! Quelle négligence ! Alors, je vous le dis d'entrée de jeu : oubliez les vaches dans le pré, les bottes de foin (pourtant, j'ai mentionné ce mot plus haut, désolée...), la représentation pastorale de la campagne baignée de soleil et aux verts pâturages parce-que, cette CAMPAGNE-là... est fade de chez fade. Je me l'imaginais de prime abord comme sur la couverture : d'un blanc immaculé, presque l'image qu'on se ferait du paradis (blaaaaaanc... pardon...), ou de l'atmosphère d'une chambre d'hôpital. Puis des immeubles de verre à la modernité esthétique se dessinent, tous en rang d'oignon. C'est le seul élément tangible à l'entrée de CAMPAGNE, car sinon : pas de climat ; ni tempéré, ni aride, ni pluvieux, NADA ; pas de reliefs à des kilomètres à la ronde... Cela rappelle l'héritage que le livre jeunesse incontournable de la Dystopie, Le passeur de l'incroyable Loïs Lowry, a laissé : la notion de SAMENESS, tout se ressemble ; pas d'individualisme, tout appartient et est régulé par la communauté. Les naissances, les études, les emplois, la vie conjugale... même la Nature, tiens ! Or, là, c'est pire car c'est VIDE sur une large étendue. Et quand ce n'est pas vide, c'est stérile et cela présente un paysage désolant. Merveilleux ! *ironieeeee, mon amieeeee* Ca a de quoi vous glacer le sang ! Quand je vous le clame haut et fort qu'Anne et Etienne sont des champions ! Et le pire de tout, c'est que les habitants de CAMPAGNE : ne respirent pas, ne rient pas, ne pleurent pas, ne tombent jamais malades, ne meurent pas vraiment car ils n'ont pas la même constitution que nous, osseuse et autre, sont froids COMME DES PICS A GLACES !! (au propre et au figuré. Surtout au figuré en fait) Bienvenue dans cet endroit où il fait bon vivre ! *rire nerveux* Allez, cela vous donne bien envie d'aller rencontrer ces gens si accueillants (hum), pleins de vie (humhum), si compatissants (HUMHUM)... En clair, des parangons du sentiment humain (HUMHUMHUM). Cette confrontation glaçante entre des personnages comme Anne et Monsieur Virgil, biens de chez nous, et les gens de là-bas, a vite fait de nous remettre en mémoire à quel point il est bon d'être humain, de ressentir les choses, heureuses comme malheureuses, de pouvoir pleurer tout notre soul afin de faire sortir la peine, de pouvoir rire aux éclats afin d'apporter un peu de chaleur dans nos c½urs érodés par le temps qui les entaille, de pouvoir se faire dorloter par maman quand on a un vilain rhume et de squatter le lit, emmitouflés sous une armada de couvertures douillettes et d'amour sans conditions, de pouvoir RESPIRER enfin. A chaque fois qu'Anne devait retenir sa respiration afin de ne pas se faire repérer par ce peuple qui ne supporte pas l'étrangeté, j'en avais mal à mes poumons, j'avais l'impression qu'on les broyait avec des étaux. Je n'ai jamais été aussi fière et soulagée d'être humaine, terrienne, à ce moment-là. Même si le plaisir assumé des autorités de CAMPAGNE à défenestrer les personnes qui sont dissidentes, différentes, rappelle avec la saveur amère d'un lait caillé les opérations nazies qui sont une réalité avérée, oui, j'ai le c½ur gonflé amour sans bornes pour notre monde. Celui des âmes charitables comme Monsieur Virgil, de la Terre qui nous offre ses trésors, ses mystères (les vrais reconnaitront cette chanson ♪ ♥), de ce bonheur qui ici bas n'a pas de prix (oui, je continue !).

J'ai été frappée d'effroi en découvrant que le monde de science-fiction totalement impromptu que nous décrivait Jean-Claude Mourlevat était le nôtre à ses heures les plus sombres. Un monde qui s'arrête de respirer et de ressentir quoique ce soit face à tant d'horreurs perpétrées, de kidnappings et d'assassinats d'âmes innocentes, d'une jeunesse asservie à une cause raciste, xénophobe et profondément arriérée et inhumaine, un monde tellement dégoûté de ce qui se passe en son sein qu'il ferme les yeux, devient passif et collaborateur, et laisse les quelques grains dans la machine patauger, voir se noyer dans tant de folie meurtrière et incontrôlable, d'une démesure qui laisse pantois, abasourdis. Heureusement que les quelques grains de sable en question ne vont pas suivre le troupeau abruti et renoncer à leur conviction que quelque chose cloche au c½ur de ce système aux racines foncièrement mauvaises. Le personnage de Bran, figure masculine principale de l'intrigue, pourrait vous laisser sceptique et difficilement tolérants. Après tout, il a participé à l'enlèvement de Gabrielle sans protestation. Ca commence bien, comme première approche... Cependant, Mourlevat nous "impose" son point de vue au même niveau que celui d'Anne. Ce qui nous "force" à le regarder de façon plus sympathique, à ne pas le juger trop vite sur un acte qu'il sait impardonnable, malin (sens étymologique du terme) et qui l'empêche de se regarder en face dans le miroir sans que sa culpabilité ne le frappe de plein fouet. Bran est un garçon métisse mi-terrien mi-de campagne (comment voulez-vous le dire autrement ?) éprouvé par la vie, qu'il a toujours vécu servile et confinée, avec pour seule kindred spirit Torkensen, un grand gaillard un peu simplet sur les bords mais au c½ur d'or tendre de nounours qui lui fait honneur. Il est la gentillesse incarnée. De quoi vous faire fondre le c½ur. Bref, j'ai appris à pardonner à Bran, à le connaître, à le comprendre et à l'aimer, tout comme Anne a su le faire en reposant sur lui. C'est un garçon qui va de l'avant, qui sait montrer sa valeur par ses actions et qui a su apprendre à devenir très droit, bon et honnête malgré le monde empli de mystères et de non-dits étouffés qui l'entoure. Je pense que sa nourrice y est pour quelque chose. Sous son masque de froideur se cache une femme au grand c½ur, qui a aimé tous les petits métisses qu'elle a allaités et élevés convenablement en comblant ce vide abyssal et affectif de la mère biologique écartée par Dieu seul sait de quelle façon... Elle a inculqué à Bran des valeurs pures et lui a insufflé la force de se battre pour ce qu'il croit être juste. Et je n'oublie pas Mme Stormiwell ! Cette femme est juste merveilleuse. Ses apparences d'employée et de femme docile et paisible (qui aime de tout son c½ur son mari, si cela peut vous rassurer) cachent une personnalité exaltée par tout ce qui fait l'être humain : ses rires cristallins et chaleureux, ses gouttes de pluie au coin des yeux, sa peau hâlée ou parfaitement laiteuse, ses petits inconvénients du style se moucher ou tousser, son sourire jusqu'aux oreilles, et par-dessus tout... le souffle et le bruit de l'humain qui respire, qui emplit tout l'espace et ce silence de mort, solitaire et désarmant. A chaque fois que Mme Stormiwell se trouvait dans les parages, je me sentais toute chose. Elle me remettait en mémoire toute la splendeur d'être un habitant de la Terre, la joie immense d'aimer, d'être aimé, de donner, d'apprendre, de s'exprimer. Ce qui m'a laissé sans voix et m'a redonné espoir, c'est le fait qu'Anne va être constamment accompagnée et soutenue par des personnes de ce monde-là, pourtant à l'origine des enlèvements de Terriennes. Chacun va apporter sa part à l'édifice pour qu'Anne puisse enfin serrer sa s½ur dans ses bras et lui affirmer que tout ira mieux dès lors. Le chemin a été difficile à arpenter mais chacun s'est donné du mal, malgré les menaces planant telle une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, au nom d'une humanité qui appartient à tous in fine, au-delà des différences.

Pour conclure, je dirais que Jean-Claude Mourlevat a frappé fort avec ce titre qui a su m'ébranler des pieds à la tête. L'écriture nous transporte, malgré quelques répétitions qui m'ont fait grincer des dents (qu'est-ce qu'on a pu me morigéner à propos de ça !) mais rien de bien méchant cependant. Cela n'enlève pas à l'auteur la magie de sa plume, fluide, limpide comme de l'eau de roche, qui scintille de minuscules éclats telle une fée. Oui, cette plume, je la vois bien comme une fée qui saupoudre ses univers et ses rebondissements haletants de poussière qui nous fait nous envoler. Pas le temps de souffler, le train est en marche et une personne nous attend pour un sauvetage qui ne s'est que trop fait attendre ! Il va falloir affronter les autorités en instance, faire preuve d'un sang-froid inégalable, tout en mettant son torse à plat, aucun signe de respiration ne doit transparaître pour passer incognito. Le risque de se faire tuer balancé par la fenêtre est très élevé mais pas de panique ! Les amis sont là pour ça, leur aide ne souffre aucun obstacle. Celle d'un très beau et charmant jeune homme au c½ur paumé sur ses origines et au c½ur repentant et celle d'un vieil homme esseulé par la course effrénée de sa vie qui a célébré l'Amour à chaque instant avec sa radieuse femme de l'auto-route et désormais avec sa choyée petite fille, si attentive, attendrissante et vivace, ne seront pas de trop ! Si l'armée n'est pas à nos trousses, l'angoisse omniprésente que l'être aimé soit déjà mort et un désert aride et inhospitalier à la vie humaine garderont notre tension fortement élevée, sans inquiétude ! Rien de tel que la splendide musique du groupe Keane pour nous envoûter et nous raccrocher à l'humanité et à la liberté chéries. Vivez, mes amis, tout comme la plume de cet auteur est vibrante d'imagination et de réalisme tout à la fois, vibrante de cette dignité d'être colportrice de la beauté de ce bas monde, de ses arts, de ses relations humaines, de ce pied frétillant qui prend contact avec un sol frais de rosée et vigoureux dans chaque fibre de son brin d'herbe, de ses cinq sens exaltés en tous coins, de cette envie d'avoir les yeux plus grands que le ventre et de savourer chaque instant, les bons comme les mauvais. Imaginez tout ce que vous aimez, tout ce que vous détestez, tout ce qui vous touche ou rebute au plus haut point, tout ce qui vous enchante, tout ce qui vous attriste, tout ce qui vous fait dire que la vie vaut la peine d'être vécue. Cela vous plait de plus en plus et cela vous va de moins en moins. Ainsi va le cours de la vie et vous ne changeriez cela pour rien au monde. L'écriture et l'imaginaire de Jean-Claude Mourlevat, magicien bienveillant de la littérature jeunesse, vous ouvre la porte à cette réalité, VOTRE réalité : vous êtes en vie, ça n'a pas de prix et ce n'est pas à prendre. Prenez une grande inspiration. Respirez et espérez.-Prêts à vous jeter à l'eau de la CAMPAGNE et à croire vous aussi, l'esprit aussi attisé par la curiosité et scintillant que les enfants ? Si votre c½ur en fait le souhait, CAMPAGNE pourrait se trouver sur le bord de votre route... Il suffit juste d'y croire...

« Je suis amoureuse de cette Terre sur laquelle j'ai mes pieds. Je l'aime avec tous ses défauts, toutes ses tares. Je l'aime à cause de ça. J'aime le trop froid et le trop chaud, la pluie, la boue, les embouteillages, les examens ratés, les cartes postales moches, les mensonges, les larmes, les blessures et la mort. J'aime ce qui manque et ce qui dépasse, j'aime le trop et le pas assez, je veux me brûler aux orties et aux casseroles, ça ne me dérange pas, je veux bien égarer mes clés, avoir mal à la tête, être trompée (pas par Bran), être bousculée. Mais je prends aussi les bonnes choses. Je veux être caressée, je veux manger des banana split, je veux écouter de la bonne musique, recevoir des lettres, voir naître des bébés, faire la sieste, aller à Venise... Je veux faire entrer l'air dans mes poumons... Je veux respirer. »
Tags : Fiche Lecture, Gallimard Jeunesse, Jean-Claude Mourlevat, 2011, Terrienne, Roman jeunesse, Science-fiction, Monde parallèle, danger, enlèvements, Soeurs, amour, amitié, espoir, disparitions, étrange, fantastique, phénomènes paranormaux, sauvetage, famille, rencontres, quête, révélations, Terre, respirer, leçon de vie, humanité, drame, dystopie, courage, union, alliés, beauté de l'existence, Très belle lecture
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#Posté le mercredi 01 novembre 2017 05:00

Modifié le vendredi 10 novembre 2017 06:20

FICHE LECTURE : Nous les menteurs

FICHE LECTURE : Nous les menteurs

«Un roman choc, foudroyant de beauté et d'intelligence, Nous les Menteurs est absolument inoubliable.»
John Green - Auteur de Nos étoiles contraires.

• TITRE VO : We were liars.
• ÉCRIVAIN : E. Lockhart.
• ANNÉE : 2014 (USA) ; 2015 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain, Young Adult.
• THÈMES : Drame familial, secret, amour, révélations, mensonges, dépression, amitié, vacances...
• PAGES : 273.

Un accident. Un secret. La vérité.
Un drame familial époustouflant où culmine le suspense. Une lecture qui, à peine terminée, donne envie de retourner à la première page pour recommencer...

FICHE LECTURE : Nous les menteurs

ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour ce nouveau Service de Presse et je m'excuse du retard que j'ai pris pour lire ce roman. J'ai pris un immense plaisir dans cette lecture, comme à chaque SP, et je ne suis pas déçue de ce roman qui me faisait envie à chaque fois que je le voyais dans les rayons.

D'après les critiques que j'ai lues, certains trouvent que le secret n'est pas assez puissant et significatif, que le roman est souvent ennuyeux ou plat. Détrompez-moi si c'est le cas, mais je trouve que ces critiques sont tout à fait fausses. Je les respecte bien sûr, mais je pense totalement l'inverse. Je reconnais qu'à certains moments, l'histoire et surtout les personnages peuvent paraître déroutants, qu'on ne voit pas où ils veulent en venir, et des fois il m'est arrivé de penser qu'ils ne sont pas très cohérents. Mais à la fin du roman, cela prend tout son sens, on se repasse les différentes scènes des chapitres et on a la vive envie de relire le livre car la fin éclaire tout, en fin de compte.

Le roman se lit très vite, et il est très prenant, addictif, les pages se tournent d'elles-mêmes et on est facilement absorbé dans l'histoire tourmentée de cette famille d'apparence sublime et dorée. L'histoire nous est raconté par Cadence Sinclair Eastman, l'aînée des petits-enfants d'Harris et Tipper Sinclair. On comprend vite que, sous l'image de famille unie et prestigieuse que les membres du clan Sinclair renvoient, il y a des fissures et un iceberg dont la majeure partie est cachée. Par 'iceberg', j'entends destin et événement tragique. Si les différents personnages refusent d'admettre que leur famille a des failles et même dérape carrément, rien que leurs dialogues, les phrases qu'ils prononcent, l'insinuent. L'écrivain a su toucher là où ça fait mal en soulevant le sujet d'une famille qui se déchire, pour l'argent, pour le prestige, pour l'honneur. Mais où sont l'honneur, les fameuses traditions familiales ?

In fine, E.Lockhart souligne bien que l'amour familial est sacrifié sur l'autel de la pingrerie, de l'orgueil, de l'avidité, de la démence. Je ne comprends pas pourquoi le contenu de cette intrigue, si bien ficelée et qui nous embarque, n'a pas été assez puissante, forte en émotions, pour certains lecteurs. Après, chacun se forge son opinion personnelle. La mienne, c'est que cette histoire m'a fortement émue et ne m'a pas laissée indemne. Elle est de plus très réaliste et on peut très forcément s'identifier à cette famille et se retrouver dans leurs problèmes familiaux, concernant l'héritage, les relations entre cousins/cousines, les divorces et le remariage envisagé avec une personne "indigne de la famille", à cause du manque de tolérance ethnique...

Tout du long, on cherche à savoir ce qui s'est passé durant l'été Quinze de Cadence, un été qui semblait somme toute ordinaire, avec ses cousins et Gat, les fameux Menteurs. Comme Cady, on est dans le flou, comme si nous aussi, on avait subi son accident, et on ne peut que se laisser entraîner de révélation en révélation, faite de manière très subtile et qu'on ne peut véritablement déchiffrer que lorsque l'on a la clé de toute cette histoire. Et le moins que je puisse dire, c'est que ça m'est tombé dessus comme une tuile sur la tête. Choquant. Effarant. Atroce. Indélébile. Rien ne m'avait préparé à ça.

A l'instar de Cady, j'avais été manipulée par mes émotions, par mes premières impressions et par mon instinct. La fin est si triste, que j'aurais presque souhaité ne pas la découvrir. Il a longtemps qu'une fin de roman, dans ce cas présent d'un One-Shot, n'avait fait un tel effet. J'ai refermé le livre et après, j'étais perdue. Je ne savais plus quoi faire et je suis restée assise dans mon lit, sonnée, pendant plusieurs minutes. Je ne l'oublierai pas de sitôt, vous avez ma parole.

Pour parler un peu des personnages, j'ai éprouvé beaucoup de sympathie et de compassion pour la belle Cady, dont personne ne veut éclairer la lanterne concernant l'été Quinze, et qui aime de tout son c½ur, plus que n'importe qui, ses deux cousins Johnny et Mirren, et qui est raide amoureuse du charmant Gat. Je ne pouvais pas ne pas l'aimer, au cours de l'histoire, on la suit, on l'accompagne et elle devient en quelque sorte notre amie de route. Je me suis profondément attachée à nos quatre Menteurs, qui sont liés les uns aux autres pour toujours et à jamais, et, si j'ai eu du mal à saisir leurs sentiments au départ, à la fin, ça nous frappe qu'ils étaient inséparables et qu'ils comptaient plus que tout l'un pour l'autre.

J'aurais voulu vivre ces étés avec eux, sur l'île privée des Sinclair, qui sert de lieu pour ce roman contemporain qui marche comme un huit clos. En effet, l'île avec ses maisons (Cuddledown, Red Gate, Clairmont, Windermere) est à la fois un lieu paradisiaque et chéri, qui concentre tous les souvenirs ensoleillés de la famille, et à la fois une prison, un endroit maudit qui nous étouffe.

C'est dans ce milieu qu'on grandit les trois cousins Sinclair, les trois aînés : Johnny, fils de Carrie, qui est amusant, drôle, aventureux, fidèle à ses principes ; Mirren, fille de Bess, adorable, mignonne et super jolie, qui prône la gentillesse ; enfin Cady, qui les aime plus que tout. Et Gat, leur ami en dehors du "cercle doré", qui m'a fait totalement fondre. Son couple avec Cady est magnifique. Les autres cousins sont attachants aussi, ils sont encore petits (plus jeunes que les Menteurs, les grands) et ont dû affronter la tragédie et grandir un peu trop tôt. Ils m'ont touchée car il leur reste une petite part d'innocence, qui a cependant été entachée à jamais par le drame qui a eu lieu. Pour les adultes, je n'ai pas grand chose à en dire : ils ont fait preuve de beaucoup de défauts et leur obstination dans cette mauvaise voie les a brisés... Cela a rabiboché la famille, mais à quel prix...

En conclusion, je dirais que ce premier roman que je lis d'E.Lockhart est juste bouleversant. Je reste toujours sous le choc en écrivant ses lignes, mais je ne regrette sûrement pas d'avoir lu ce roman. Malgré mon profond chagrin intérieur, il m'a éclairé sur beaucoup de choses, notamment sur la vie de famille. Je vous le recommande vivement : l'écriture d'E.Lockhart est fluide, claire, net, agréable à lire et elle fait de jolies métaphores avec des contes de fées, réinventés par la grande lectrice de fantasy et de fantastique qu'était Cady, qui représentent la situation familiale des Sinclair. Un roman que je relirais absolument une seconde fois pour en comprendre véritablement tout le sens. COUP DE C¼UR ♥
Tags : Fiche Lecture, critique littéraire., Service Presse, GALLIMARD JEUNESSE, Nous les menteurs, E.Lockhart, 2015, Contemporain, Young adult, Drame familial, secret, amour, révélations, mensonges, dépression, amitié, vacances, coup de coeur ♥
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