Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Connecte-toi
  • Crée ton blog

Lunartic

Photo de Lunartic
  • Suivre
  • Envoyer un messageMessage
  • Plus d'actions ▼
  • Offrir un cadeau
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog

Statistiques

  • 43 768 Visites
  • 5 045 Kiffs
  • 23 425 Coms

500 tags

  • 2018
  • 2019
  • amitié
  • amour
  • aventure
  • coup de coeur ♥
  • Coup de foudre ♥
  • courage
  • drame
  • entraide
  • espoir
  • famille
  • Fiche Lecture
  • Fiche lecture
  • humour
  • Jeunesse
  • Littérature française
  • mystère
  • noirceur
  • service de presse

430 archives

  • FICHE LECTURE : Je t'aime jusqu'au bout du monde
  • FICHE LECTURE : Les AutresMondes de Tara Duncan - T1 : La Danse de la Licorne
  • FICHE LECTURE : 100% Bio - T5 : Cléopâtre vue par une ado
  • FICHE LECTURE : Gardiens des Cités Perdues - T1
  • FICHE LECTURE : Miguel, dauphin rebelle

646 fans

  • yingchun
  • Herrmoso
  • Vasias-Crazy-Kitchen
  • LokiPoki
  • thekissingbooth

382 sources

  • SelenGomez
  • xAnywayx
  • Mamzelle-Lie
  • Neezuko
  • Comer-Jodie

Son morceau préféré

In Your Eyes

Jouer The Weeknd In Your Eyes

Skyrock music Ajouter

25 honneurs

  • Saint-Valentin
  • Spotlight
  • Anniv' 2 ans
  • Post 100
  • Écolo

Partage

  • Tweet
  • Amis 0

Retour au blog de Lunartic

5 articles taggés espérance

Rechercher tous les articles taggés espérance

FICHE LECTURE : Iskari - T2 : Le combat des âmes s½urs

FICHE LECTURE : Iskari - T2 : Le combat des âmes s½urs
• TITRE V.O. : Iskari, book 2: The Caged Queen.
• AUTRICE : Kristen Ciccarelli.
• ANNÉE : 2018 (ETATS-UNIS), 2020 (FRANCE).
• GENRE (S) : Ado/YA.
• THÈMES : Héroïc fantasy, créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, passé qui ne passe pas, tragédie, remords, deuil, discrimination, intrigues politiques, sacrifice, royauté, esprits, fantôme, renoncement, deuil, revanche, complots, humanité, remise en question, réflexion, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légendes, courage, loyauté, dilemme, culpabilité, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, tolérance, combats, fardeau, oppression, famille, s½urs, féminisme...
• PAGES : 432.

Ma chronique du tome 1 : ici.

Roa, héritière de la Maison des Chants et reine de Firgaard, a juré de défendre le peuple de la Terre des Brousses. Elle a levé une armée pour le jeune roi Dax en échange de son soutien. Mais son époux manque à sa parole. Roa se sent trahie et isolée alors que le lien magique qui l'unit à sa s½ur faiblit. Seul le couteau de la Tisseuse de Ciel, une légende ancienne, pourrait l'aider à sauver a la fois sa s½ur et son peuple...

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du tome deux de la saga Iskari par Kristen Ciccarelli, j'ai nommé Le combat des âmes s½urs. Je remercie du fond du c½ur les éditions Gallimard Jeunesse pour ce magnifique envoi.

Je tenais également à les remercier d'avoir pris en considération les commentaires des lecteurs concernant les couvertures de cette trilogie. En effet, je trouvais que l'illustration de couverture originelle qui avait été proposée pour le premier tome était diantrement belle mais qu'elle ne correspondait pas suffisamment au type de lectorat visé. Il semblerait que Gallimard nous (dans le sens global du terme, s'entend) ait écouté à ce niveau là ; une chose est certaine, ils ont assurément rectifié le tir et cela est toujours grandement appréciable de constater qu'une maison d'édition est à l'écoute de ses lecteurs.

Pour ce qui est du contenu de ce tome deux en soi, je ne vous cache pas que j'étais autant enthousiasmée qu'appréhensive à l'idée de découvrir de quoi il en retournait véritablement, tout simplement parce que je m'étais tant attachée aux destinées d'Asha et Torwin dans le premier tome, Asha, tueuse de dragons, que je savais pertinemment que ces deux-là allaient diablement me manquer.

In fine, j'ai certes regretté leur absence une bonne partie du récit mais pas tant que cela tout compte fait. Déjà parce que nous n'avons pas l'impression qu'ils soient tout à fait partis au cours de la lecture ; ils restent effectivement toujours dans un coin de notre pensée grâce à l'autrice qui nous les rappelle sans cesse à notre mémoire (pour mon plus grand bonheur). Mais surtout, je dirais que leur mise en retrait voulue et assumée de la part de Kristen Ciccarelli était nécessaire car elle m'a permis de redécouvrir deux protagonistes sur le compte desquels je m'étais indubitablement trompée lors de ma lecture du premier tome. Je me suis tout particulièrement méprise sur la nature profonde de Roa, qui ne m'inspirait que méfiance et dédain jusqu'alors. En réalité, je n'ai probablement jamais rencontré une héroïne au c½ur aussi vaillant, déterminé et insubmersible (ou presque, vous vous en rendrez vite compte en lisant ce livre) jusqu'alors, ou fort s'en peu. C'est ce que j'aime tant entre autres choses dans les romans de Kristen Ciccarelli : ces personnages féminins, principaux ou secondaires, forts, combatifs, ingénieux, bouleversants, parfois vulnérables mais qui apprennent de leurs erreurs pour mieux s'en relever et qui ne sont certainement pas là pour faire de la figuration. Je suis pour ma part extrêmement heureuse d'avoir eu l'opportunité de voir les choses sous un autre angle grâce au point de vue exprimé de Roa ici : cela m'a en outre permis de prendre conscience d'à quel point celle-ci est tenace et exceptionnelle. Bien sûr, je n'ai pas toujours été d'accord avec ses décisions mais si cela avait été le cas, il n'y aurait pas eu de suspens et surtout, cela n'aurait pas eu grand intérêt, vous vous en doutez !

Concernant l'autre personnage avec lequel je suis repartie de zéro, je vais éviter de trop vous en parler afin de ne pas gâcher la remarquable surprise que ce dernier vous réserve. Sachez juste que, pour ma part, je me suis faite avoir comme une bleue et rien n'aurait pu me faire plus plaisir. En effet, j'adore quand un écrivain me mène en bateau, ou plutôt quand il me prend par la main pour mieux m'entraîner là où il le souhaite pour ensuite complètement me prendre de court par le biais de révélations totalement fracassantes que j'aurais largement pu anticiper si je n'avais pas aveuglément suivi le fil narratif sans me soucier de la pléthore d'indices qui étaient disséminés au sein même du récit. C'est ce qui m'est arrivé avec ce fameux personnage que je garde volontairement anonyme et à mon sens, cela relève du pur coup de génie !

Sur ce, je pense que je vais m'en arrêter là avec cette chronique. Je ne voudrais pas laisser trop exploser ma passion débordante pour ce deuxième tome au risque de vous empêcher à votre tour de le dévorer goulûment en vous en dévoilant trop à son sujet. Je terminerai simplement en disant que je me suis délectée de cet ouvrage encore plus que du premier tome si cela est possible. J'ai passé un aussi délicieux qu'éprouvant moment avec ce livre. Je me suis imposée à de nombreuses reprises des pauses histoire que cette somptueuse intrigue pétrie de maints rebondissements et instants de grâce n'en finisse jamais. Bref, j'ai aimé ce livre du plus profond de mon être et j'espère sincèrement que cela sera le cas pour vous aussi ! Pour ma part, il me tarde d'ores et déjà de me plonger dans le tome 3 - même si logiquement, il s'agira du dernier, ce qui m'attriste à un point que vous n'imaginez même pas... COUP DE FOUDRE ϟ


Nanette ♥

PS : Pour ceux aussi qui trouvaient que cela manquait de sable, d'aridité et de tons brun/ocre à leur goût pour de la fantasy orientale, m'est avis qu'ils vont être servis avec ce tome-ci !
Tags : Fiche lecture, service de presse, Iskari, Tome 2 ♥, Trilogie, Le combat des âmes soeurs, Kristen Ciccarelli, 2018, 2020, Littérature américaine, Ado, Young Adult, Héroïc fantasy, créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, passé qui ne passe pas, tragédie, remords, deuil, discrimination, intrigues politiques, sacrifice, esprits, fantôme, renoncement, revanche, complots, humanité, remise en question, réflexion, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légendes, courage, loyauté, dilemme, culpabilité, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, tolérance, combats, fardeau, oppression, s½urs, féminisme, Coup de foudre ♥
​ 13 | 34 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.156.34) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le jeudi 12 mars 2020 06:32

Modifié le jeudi 12 mars 2020 08:36

FICHE LECTURE : Les Victorieuses

FICHE LECTURE : Les Victorieuses
• AUTRICE : Lætitia Colombani.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Liberté, espoir, humanité, solidarité, portraits de femmes, force, courage, révolte, détermination, persévérance, abnégation, foi, générosité, lutte contre la précarité, croyance, espérance, combat d'une vie, amour de son prochain, colère, indignation, désarroi, impuissance, être utile, bonté, tendresse, chagrin, chaleur humaine, dépression, se réinventer, trouver un sens à sa vie, histoire vraie, destins extraordinaires, bienfaiteurs de l'ombre, reconnaissance, faire le bien autour de soi, se battre pour un monde meilleur...
• PAGES : 222.

A 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d'avocate : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s'effondre. C'est la dépression, le burn-out.

Tandis qu'elle cherche à remonter la pente, son psychiatre l'oriente vers le bénévolat : sortez de vous-même, tournez-vous vers les autres, lui dit-il. Peu convaincue, Solène répond pourtant à une petite annonce : « association cherche volontaire pour mission d'écrivain public ». Elle déchante lorsqu'elle est envoyée dans un foyer pour femmes en difficultés... Dans le hall de l'immense Palais de la Femme où elle pose son ordinateur, elle se sent perdue. Loin de l'accueillir à bras ouverts, les résidentes se montrent distantes, insaisissables. A la faveur d'un cours de Zumba, d'une lettre à la Reine d'Angleterre ou d'une tasse de thé à la menthe, Solène va découvrir des femmes aux parcours singuliers, issues de toutes les traditions, venant du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va se révéler étonnamment vivante, et comprendre le sens de sa vocation-: l'écriture.

Près d'un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Capitaine de l'Armée de Salut, elle rêve d'offrir un toit à toutes les femmes exclues de la société. Sa bataille porte un nom : le Palais de la Femme.

Le Palais de la Femme existe. Lætitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité.

ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique des Victorieuses, ou un livre que j'avais une envie folle de dévorer à l'instant même où j'ai découvert son existence. La raison à cela est simple : il y a un peu plus de deux ans, j'avais eu un énorme COUP DE C¼UR ♥ pour le premier roman de Laetitia Colombani, à savoir La Tresse (que tout le monde devrait avoir déjà lu, soit dit en passant), dont vous pouvez consulter ma chronique ici. J'étais donc juste impatiente à l'idée de retrouver la plume lumineuse, pleine de sagesse et de justesse, de cette autrice selon moi incontournable de la littérature française contemporaine actuelle. Je remercie infiniment les éditions Grasset de m'avoir fait une nouvelle fois confiance en me faisant parvenir ce merveilleux roman qu'est Les Victorieuses et sur ce, place à ma critique littéraire qui, je l'espère fortement, sera à la hauteur de ce magnifique récit de vie(s) que nous offre à lire Lætitia Colombani et vous donnera le désir irrépressible de découvrir cette petite pépite par vous-même !

Ce que j'ai particulièrement apprécié avec ce livre, c'est le fait que Lætitia Colombani nous propose de suivre de façon parallèle deux récits rondement bien menés qui, pardonnez-moi l'expression, nous prennent aux tripes dès le départ. On reconnait bien là toute l'intelligence et la sensibilité de l'autrice qui a décidé une fois encore, et à raison, de nous parler de destins fictifs ou non (par ailleurs, ici, l'un d'entre eux, et certainement le plus époustouflant de tous de surcroît, ne relève guère de la fiction) de femmes extraordinaires qui nous touchent en plein c½ur et qui nous bouleversent l'âme. J'ajouterai que ce qui rend ce roman si beau et poignant, c'est que Lætitia Colombani nous narre l'histoire de ces figures féminines d'exception avec un naturel déconcertant. Ce que je souhaite dire par là, c'est que la romancière dépeint ses protagonistes de telle façon que c'est comme si elles étaient là, sous nos yeux, sans fard et sans artifice, avec leurs sentiments complètement mis à nus, plus magnifiques et victorieuses que quiconque, c'est le cas de le dire. Comme pour La Tresse, j'ai trouvé son écriture limpide, claire comme de l'eau de roche ; dans ce qu'elle a à dire, à poser sur le papier tel un véritable épanchement du c½ur, Lætitia Colombani va droit au but, au fond des choses, elle nous présente et décrit le réel tel qu'il est vraiment, avec toutes ses horreurs qu'on considère depuis belle lurette comme "acceptables", ce qui est à mon sens une véritable infamie, mais aussi avec ses instants de grâce au goût de petit miracle. Une chose est sûre : en lisant ce roman, je me suis sentie directement concernée, interpellée. J'avais la sensation que Lætitia Colombani avait su briser son quatrième mur d'encre et de papier pour mieux nous prendre à parti et nous faire comprendre que, cette histoire qu'elle nous livre avec beaucoup de clairvoyance et de grandeur d'âme et d'esprit, c'est la nôtre aussi. On peut en être les acteurs au lieu de jouer constamment aux spectateurs passifs. Ce monde qui déraille complètement, il nous appartient comme nous lui appartenons et c'est donc à nous qu'il incombe de faire changer les choses si c'est cela que nous souhaitons de tout notre être.

Pour ce qui est des personnages, je me suis instantanément attachée à eux tous. Il ne pouvait tout simplement pas en être autrement. Ils n'existent peut-être pas exactement tels que Lætitia Colombani les a inventés mais, si on y réfléchit rapidement et simplement, ils pourraient être n'importe qui de notre connaissance directe ou indirecte. Au fond, pour la plupart d'entre eux, j'ai même envie de vous dire pour l'ensemble des personnages de ce récit, on les rencontre tous les jours ou presque mais on ne les REGARDE jamais. A bien y repenser, Les Victorieuses est à mes yeux une sorte d'équivalent en version roman de la superbe chanson Another Day in Paradise ♫ de Phil Collins qui nous prêche (je ne pouvais pas utiliser meilleur verbe pour cette chronique je pense) d'ouvrir les yeux sur la cruauté sans nom et l'injustice effarante du monde dans lequel nous vivons et d'apprécier à leur juste valeur les plus petites choses de la vie, celles qui nous semblent garanties comme avoir un toit au-dessus de la tête et de quoi s'acheter ce que l'on veut en courses sans trop se restreindre alors qu'en réalité, nous avons une chance inouïe de pouvoir bénéficier d'un tel confort et d'éprouver une telle sensation de sécurité. Mais avant toute chose, cette musique et ce livre nous apprennent à voir l'autre, le miséreux, non pas comme un repoussoir auquel se comparer afin de se sentir mieux dans sa peau car on sait que l'on a beaucoup plus que lui ou comme un déchet, dommage collatéral d'une société de surconsommation et du chacun pour soi qui sature à tous les niveaux, mais comme un individu qui possède son identité qu'on ne peut pas lui arracher contrairement à tout le reste (et encore, même ça, cela se vole ou se nie, c'est tout bonnement monstrueux), ses rêves, ses espoirs, son passé qui l'a mené dans cette fort mauvaise passe et qui, comme tout un chacun, a le droit de tourner son regard vers l'avenir et d'y croire encore. Certes, c'est aller un peu vite en besogne que de tout de suite faire l'amalgame avec ce morceau légendaire, l'un de mes grands favoris, pour ne pas dire mon préféré de tous les temps, de Phil Collins. Bien sûr que les deux ½uvres ont leurs caractéristiques et leur personnalité qui leur sont propres ; en revanche, ce qui est certain, c'est qu'elles nous font toutes deux ressentir un similaire sentiment d'authentiques indignation et désarroi, de culpabilité, de honte et de dégoût de soi-même aussi. Que ce soit la vieille femme aux pieds calleux qui ne semblent même pas digne de porter des chaussures aux yeux des ignobles âmes qui se croient soit-disant bien-pensantes d'Another Day in Paradise ou les laissées-pour-comptes, écorchées vives des Victorieuses, chaque expérience de vie narrée par le biais d'une douce et tragique mélodie ou grâce à la plume brutale mais éclairante de Laetitia Colombani m'a purement et simplement brisé le c½ur en mille morceaux et m'a rappelé également l'importance, la nécessité de voir au-delà des apparences et des préjugés qui nous polluent l'esprit afin de mieux nous rendre aveugles à la souffrance et aux besoin d'autrui, afin de nous épargner à nous-même de porter ce fléau qu'on laisse volontiers sur les épaules de personnes bien plus courageuses et honorables que nous. Ce roman m'a rappelé que, plus que jamais, nous ne prenons la peine de regarder plus loin que le bout de notre nez. Qui plus est, nous faisons généralement montre d'une condescendance, voire pire, d'une indifférence, indubitablement insupportable alors que ces personnes dites "marginales" (parce qu'on le veut bien, soyons-en au moins conscients) telles que l'immigrée Binta, l'orpheline Cynthia, la transsexuelle Iris, l'ancienne SDF La Renée ou encore l'enfant déracinée pour son propre bien Sumeya pour ne citer qu'elles ont énormément à nous inculquer, notamment en ce qui concerne le respect de notre dignité et de celle d'autrui, ainsi que l'écoute de notre conscience. En clair, en lisant Les Victorieuses, on se prend UNE CLAQUE EN PLEINE FIGURE. Et ce n'est pas plus mal car il serait grand temps qu'on se réveille et qu'on agisse sérieusement, et ce à tous les points de vues.

Concernant les deux héroïnes centrales de l'histoire, je me suis énormément identifiée à Solène qui, au début du roman, était encore une femme résolument moderne, brillante, pressée, qui prenait tout sur elle afin de ne pas décevoir ses proches et sa clientèle, toujours à faire des concessions et à mettre ses véritables désirs et aspirations entre parenthèses et qui, par la suite, va se révéler être une personne fatiguée, esseulée, perdue, anéantie, brisée, lessivée par une existence qui ne lui convient plus, par les colossales et abrutissantes attentes de ses proches qui l'enfermaient jusque là dans un carcan étouffant, insoutenable, à l'empathie néanmoins extrême et tout ce qu'il y a de plus affectée par ce qui se passe autour d'elle, par ce qu'elle entend et assimile (ou plutôt justement, n'accepte pas et se bat de toutes ses forces pour que de telles effroyables réalités ne subsistent plus), et qui souhaite avant tout se rendre UTILE. Avec nos nombreux points communs, je ne pouvais que profondément et sincèrement affectionner Solène et l'encourager du fond du c½ur dans sa nouvelle voie vers une meilleure, une version beaucoup plus fidèle et saine d'elle-même à la volonté inébranlable d'aider les autres et de faire de son maximum pour leur rendre ce qu'ils sont parvenus à lui apporter de précieux et d'inestimable. Néanmoins, ma véritable révélation avec ce roman a été le personnage de Blanche Peyron qui a bel et bien existé. Et j'ai envie de dire heureusement car cela réchauffe le c½ur. Comment vous résumer le parcours résolument atypique et hors du commun de cette femme qui se passe de mots, de superlatifs pour la décrire ? Eh bien, je ne le ferai point car il suffit de lire ce roman pour faire la connaissance de ce bon ange, de cette soldate dont les armes étaient la générosité et la persévérance. Persévérance dans son chemin de foi menant à un monde égalitaire où la pauvreté serait enfin nulle et non avenue, comme elle aurait dû toujours l'être depuis la nuit des temps. Rien que pour m'avoir fait découvrir le tempérament assurément inspirant et exemplaire de Blanche ainsi que son incroyable (mais vrai) destin, ce roman est devenu de façon foudroyante et immédiate une valeur sûre de ma bibliothèque vers laquelle je retournerai sans cesse afin d'obtenir des réponses à la multitude de questions qui m'assaillent infatigablement. Très sérieusement, je me demande comment j'ai fait pour vivre vingt-et-un ans de ma vie sans avoir connaissance du vécu de cette femme et de son remarquable époux qui forcent l'admiration. A vrai dire, je considère cette bévue de ma part, et de celle de la plupart d'entre nous, je n'en doute pas, comme le plus abominable des scandales. J'adresse toute ma gratitude à Laetitia Colombani d'avoir été celle qui a rectifiée le tir en rendant, près d'un siècle plus tard, enfin justice avec Les Victorieuses à cet admirable couple et à tout ce qu'ils ont accompli de gigantesque au nom de leur honneur et de leur devoir. Une grande femme qui rend hommage à une autre, je dirais qu'on ne pouvait faire mieux.

Pour conclure, je dirais que Les Victorieuses est un roman à lire ABSOLUMENT, séance tenante, au moins une fois dans sa vie. Ou même plusieurs fois, après tout, pourquoi s'en priver ? Ne vous gênez surtout pas. Je le dis très sincèrement, vous ne pourrez que tomber amoureux de ce livre pétri d'humanité et dont chaque phrase, chaque mot choisi, est criante de vérité. Vous l'aurez compris, Les Victorieuses est un diamant brut, un véritable petit bijou qui ne vous laissera certainement pas de marbre. En effet, il aurait de quoi faire fondre le c½ur de glace le plus résistant tant il parvient à nous frapper en plein c½ur et tant sa beauté compatissante est violente, indéniable, prodigieuse, croyez-m'en sur parole. Pour ma part, j'ai été véritablement saisie et séduite face une telle sensibilité et lucidité. J'espère sincèrement qu'une adaptation cinématographique des Victorieuses sera envisagée comme c'est le cas présentement pour La Tresse car il y a de quoi en faire un film coup de poing et définitivement mémorable. Mais en attendant qu'un éventuel scénariste (Lætitia Colombani herself, qui sait, personne ne saurait faire cela mieux qu'elle) se penche sur la question et polisse ce petit joyau pour le rendre conforme au domaine du septième art, il y a un long-métrage qui, lui, ne se laisse pas prier et c'est bien celui de notre vie quotidienne qui n'espère qu'une chose : qu'on la prenne en main et qu'on en fasse quelque chose qui en vaille considérablement la peine ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Éditions Grasset, Les victorieuses, Laetitia Colombani, 2019, contemporain, Liberté, espoir, humanité, solidarité, portraits de femmes, force, courage, révolte, détermination, persévérance, abnégation, foi, générosité, lutte contre la précarité, croyance, espérance, combat d'une vie, amour de son prochain, colère, indignation, désarroi, impuissance, être utile, bonté, tendresse, chagrin, chaleur humaine, dépression, se réinventer, trouver un sens à sa vie, histoire vraie, destins extraordinaires, bienfaiteurs de l'ombre, reconnaissance, faire le bien autour de soi, se battre pour un monde meilleur, Littérature française, Coup de foudre ♥
​ 9 | 14 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.156.34) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 11 septembre 2019 04:26

Modifié le mercredi 11 septembre 2019 09:58

FICHE LECTURE : Iskari - T1 : Asha, tueuse de dragons

FICHE LECTURE : Iskari - T1 : Asha, tueuse de dragons
• AUTRICE : Kristen Ciccarelli.
• ANNÉE : 2017 (ETATS-UNIS), 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Ado/YA.
• THÈMES : Héroïc fantasy, créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, honte, passé qui ne passe pas, tragédie, deuil, discrimination, asservissement, esclavage, humanité, remise en question, réflexion, révolte, soulèvement, alliance, guerre, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légende, courage, loyauté, dilemme, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, fierté, arrogance, amour de soi, tolérance, combats, fardeau, oppression, course contre la montre, défi, destin, féminisme...
• PAGES : 432.

Ma chronique du tome 2 : ici.

Au royaume de Firgaard, les légendes sont interdites : elles sont dangereuses. Pourtant, le sort d'Asha, princesse solitaire, leur semble étroitement lié. Asha est une tueuse de dragons crainte par tout son peuple : elle est l'Iskari.

Farouche, vulnérable, Asha trace sa route au c½ur d'un univers dur et merveilleux. Intrigues politiques, suspense, passion, puissante mythologie et un soupçon d'humour : entre Game of Thrones et les contes des Mille et Une Nuits, une saga de fantasy aussi originale que captivante.

ஜ MON AVIS :

Petit disclaimer avant même de débuter cette chronique : par souci de ne pas vous gâter la lecture de ce roman, si vous avez l'intention de le lire bien sûr, j'ai volontairement omis de mentionner le titre original de ce tome dans la fiche technique, tout simplement car il s'agit selon moi d'un énorme spoil ! Donc évitez d'aller rechercher le titre VO de ce roman sur Internet ou ailleurs, c'est un conseil d'ami ! Par ailleurs, je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse d'avoir proposé un titre totalement différent en français, qui s'éloigne en effet radicalement de l'appellation originelle tout en collant parfaitement au contenu du roman. Je dis chapeau, bravo à eux pour cette ingénieuse proposition ! Sur ce, mon petit warning s'arrête ici. Je vous souhaite une excellente lecture de cette critique livresque !

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du premier tome d'une saga d'héroïc fantasy absolument incroyable, j'ai nommé Iskari. Je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi tout simplement sublime et si agréable au toucher. Qui plus est, ce livre sent délicieusement bon le neuf. D'habitude, je n'ai pas l'odorat particulièrement sensible mais je dois avouer que je suis très réceptive à l'odeur d'un livre, de vieux comme de neuf ! Quand j'ai appris qu'il était question d'inscrire la senteur des livres anciens au patrimoine mondial de l'humanité, j'en ai sauté de joie intérieurement ! Oui, renifler un ouvrage, littéralement sentir son histoire a un puissant impact sur notre psychique notamment, j'en suis persuadée. Ne partez pas trop vite, je ne suis pas folle ! Vous allez voir, malgré le fait que, chez les éditions Gallimard, ce sont les meilleurs selon moi en matière de qualité olfactive de leurs nouveautés (l'odeur de leurs pages neuves est un régal), ce livre-là dégage une aura digne des plus grandes légendes, une atmosphère de majestueuse bibliothèque remplie de parchemins anciens. Voyez comment j'arrive à faire le lien avec l'actuel projet de l'UNESCO ! Sans plus attendre, place à ma chronique qui va nous emmener dans des contrées lointaines, plus particulièrement au sein d'un royaume semblant être tout droit sorti du Moyen Age, à la rencontre de créatures tout bonnement somptueuses : les dragons.

Je suis sûre que la mention des dragons a fait battre votre c½ur plus fort mais, avant de véritablement commencer, d'entre dans le vif du sujet, je tenais juste à faire une sorte d'autre petit disclaimer concernant la couverture française de ce livre. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je ne remets absolument pas en question le magnifique travail réalisé par l'illustrateur pour cette édition française. Simplement, et ce n'est pas la première fois que je remarque ce problème avec les parutions On lit plus fort de chez Gallimard Jeunesse, je trouve qu'elle n'est pas tout à fait représentative de la tranche d'âge visée avec ce titre. Certes, il y a des couvertures, notamment chez Gallimard Jeunesse, qui font justement bien plus jeunesse que ça mais, si l'on compare avec la couverture anglophone (que je vous conseille chaudement d'aller découvrir APRES avoir lu ce livre - voire le premier disclaimer en tout début de chronique), on se dit alors que les deux illustrations n'ont franchement rien à voir, voire que ce n'est pas du tout le même livre. Cela s'explique par le fait qu'en voyant l'une ou l'autre des versions, on ne pense pas à la même cible éditoriale. Pour ma part, je préfère largement la couverture française car l'américaine n'est pas du tout représentative du personnage principal qu'est Asha, du moins au niveau de certains détails - elle ne porterait jamais de rouge à lèvres pailleté or par exemple, même pas en rêve. Cependant, cette dernière correspond déjà mieux au lectorat plus mature visé avec ce livre. Je ne remets absolument pas en question le fait avéré que les enfants savent comprendre des situations assez complexes et obscures et assimiler des informations généralement dures à avaler mais, dans le cas présent, je pense vraiment que la saga Iskari ne devrait pas être mise dans les mains d'enfants trop jeunes. Il ne faut pas que les parents ou les proches s'attendent à une jolie petite histoire d'amitié humains/dragons (même si le titre, c'est « Tueuse de dragons », je ne prend personne pour un imbécile, bien sûr) en achetant ou en offrant ce premier tome à leur ou à un bambin. C'est beaucoup plus compliqué et sombre que cela. Comme je vous le disais, il m'est déjà arrivé de lire des parutions de chez Gallimard Jeunesse dont la couverture n'était pas adéquate par rapport au contenu. Je pense notamment à L'île aux mensonges de Frances Hardinge (voir ma chronique ici) et à la duologie Les sorcières du clan du Nord (voir les chroniques ici et ici). À la rigueur, cela peut passer pour la couverture de L'île aux mensonges car elle rend bien l'atmosphère très pesante et sombre du roman avec cet entrelacs de branches noueuses et cette forêt mystérieuse. En revanche, pour Les sorcières du clan du Nord, l'histoire s'est révélée être bien plus dramatique, je dirais même tragique, que prévu alors que les couvertures me faisaient plutôt penser à quelque chose d'enfantin et d'innocent. Mea culpa. La collection On lit plus fort de chez Gallimard Jeunesse est adressée à des lecteurs généralement âgés de plus de 13 ans, ce qui est une bonne chose selon moi, mais ce n'est pas tout le monde qui le sait. Pour ma part, je suis bien renseignée car je suis habituée à lire les parutions de cette collection/initiative mais, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec les titres de chez Gallimard Jeunesse, cela n'est pas évident car les couvertures font penser à des récits écrits pour de plus jeunes lecteurs encore. J'ai souvent lu des commentaires sur le blog me disant avoir peur de lire tel ou tel livre de chez eux que je présentais de peur que cela soit trop jeunesse à leur goût. Eh bien, je le répète ici : détrompez-vous car vous pourriez être très surpris. In fine, mon petit avertissement s'est transformé en grand paragraphe mais je tenais à ce que cela soit clair : beaucoup de parutions Gallimard Jeunesse ont beaucoup plus de maturité et surtout recèlent de beaucoup plus de noirceur qu'il n'y paraît au premier abord. Fin de cette parenthèse.

Néanmoins, s'il y a bien une chose qui me fait autant aimer cette couverture française malgré le bémol que je viens juste de soulever, c'est le fait qu'elle s'accorde à merveille avec la teneur du récit. Dès que je l'ai vue, je savais d'ores et déjà que j'allais être immergée dans un univers de fantasy hors du temps et de l'espace, dans un monde qui allait exalter tous mes sens et capter toute mon attention, comme seules les légendes issues de la nuit des temps sont capables de le faire. Dans mon introduction, je sembler désigner la saga Iskari comme étant de la fantasy moyenâgeuse mais cela n'est pas tout à fait vrai. Il y a certes des codes repris du Moyen Âge dans ce récit mais il s'agit en réalité plutôt d'un mélange de plusieurs cultures et croyances à la fois occidentales et orientales. Il en résulte un univers extrêmement bien pensé, bien construit et c'est juste fascinant à lire et à découvrir au fur et à mesure des pages. L'autrice s'est servie des diverses influences qui lui viennent de son propre vécu et des autres écrivains de tous horizons qui gravitent autour d'elle à bon escient et cela donne une réelle consistance et crédibilité à cet incroyable univers né sous sa plume à mon sens. En lisant ce premier tome, j'avais comme l'impression de tourner les pages d'un livre sacré et de retenir mon souffle à chaque page ou presque. Kristen Ciccarelli possède un indéniable talent de conteuse. Les chapitres défilent, courts et à la mise en page aérée, le tome se dévore comme un rien et je me suis sentie le temps de cette lecture comme coupée du monde, embarquée dans une palpitante et angoissante course contre la montre (l'action s'étire sur moins d'une semaine) mais prenant tout de même le temps d'être subjuguée par chaque recoin de ce somptueux royaume qu'est Firgaard. L'autrice a en effet réussi à rendre chaque petit détail de son récit captivant et important pour la suite, c'était un véritable régal. D'ailleurs, si je ne devais choisir qu'un seul mot pour décrire ce roman, ce serait sans aucun doute "épique". Je m'explique : Kristen Ciccarelli a su mettre l'exacte dose d'intensité émotionnelle dans chacun des chapitres qui constituent ce livre, de façon à parvenir à nous faire vibrer tout du long. Pas un seul instant je n'ai rencontré de longueurs ou éprouvé de l'ennui. J'avais au contraire la sensation permanente de faire partie de cette aventure qui me dépassait, de me retrouver au c½ur de l'action, d'être concernée par ces enjeux cruciaux défendus par les divers personnages de cet univers pour assurer la paix de tout un monde, d'avoir mon rôle à jouer à ma façon. Certains moments-clés de l'intrigue m'ont même carrément donné des frissons. Je visualisais certaines scènes comme j'aurais regardé un film saisissant. Le temps me semblait alors comme suspendu et mon c½ur a loupé un battement plus d'une fois. J'ai en effet vécu de purs instants de grâce comme de véritables frayeurs.

Et si j'ai pu ressentir des émotions aussi fortes, c'est notamment dû aux personnages acteurs de ce récit. Ils en constituent d'ailleurs la véritable force selon moi. Ils ont tous une personnalité bien affirmée et ils sont tous profondément humains, notre héroïne en tête. En effet, Asha m'a immédiatement plu : c'est une jeune femme extrêmement badass mais aussi meurtrie et injustement marginalisée. La façon dont son histoire est liée à celle de son peuple et à leur ancienne foi, c'est juste époustouflant. J'en profite pour souligner que cette alternance entre narration linéaire et histoires de l'ancien temps qui nous sont contées en guise d'intercalaires/transition entre les différents chapitres ont rendu le récit véritablement vivant à mes yeux. Au fur et à mesure qu'on avance dans l'intrigue, tout se fait jour dans nos têtes grâce à ce fin stratagème qui relie le passé et le présent et qui permet de faire la lumière sur les événements se déroulant dans ce récit. Et puis, ces moments de "pause" créaient aussi une atmosphère indescriptible, absolument magique : celle d'être assis autour d'un bon feu de camp qui nous réchauffe le c½ur grâce à sa chaleur mais en mille fois mieux. Ça ne s'explique pas, ça se vit. Cela sonne très cliché dit comme ça mais je vous assure que c'est véridique. Pour en revenir à Asha, cette princesse pas comme les autres m'a tout simplement bluffée. Son évolution est juste superbe tout en restant cohérente avec ses convictions premières. Je tiens également à préciser que les autres personnages féminins ne sont pas en reste : entre Safire qui botte les derrières des méchants machos et au passif tragique et la majestueuse Roa à la volonté inébranlable, à la parole de velours et à la poigne de fer, j'ai été servie. Ces deux figures féminines m'ont elles aussi séduites, même si elles sont totalement dans l'ombre d'Asha la grandiose dans ce tome. J'aimerais tellement en savoir plus sur elles ! Je croise les doigts pour que le tome deux leur donne la place qu'elles méritent ! Je souhaiterais également revoir Dax, le frère si généreux et honorable d'Asha. Son maître mot, c'est la justice et je n'ai pu que m'identifier à lui d'une certaine manière. Nous regardons dans la même direction : notre vision d'un avenir meilleur est la même et nos personnalités sont tout à fait compatibles, pour ne pas dire identiques. Et cela fait tellement plaisir de constater ici qu'être la gentillesse incarnée n'est pas forcément synonyme de "mou du genou" ! Merci Kristen Ciccarelli, vraiment, merci infiniment ! Certes, les jeunes femmes au c½ur plus endurci de ce récit savent se montrer fortes et être de véritables piliers pour Dax l'héritier, il n'empêche qu'il se débrouille bien par lui-même aussi, notre petit prince ! Il fait ce qui lui semble juste et sait habilement combiner la douceur et la fermeté et je l'adore pour cela. Pour ce qui est du personnage principal masculin, à savoir Torwin, je ne le considère pas comme un book boyfriend potentiel. J'aurais pu car il a toutes les qualités requises mais, pour une fois, j'ai décidé de ne pas montrer égoïste et de le laisser à la Asha de ses rêves. Quelle personne magnanime je fais ! Et ne me regardez pas avec de gros yeux derrière votre écran, ceci n'est pas un spoil, on le devine dès que ces deux-là se retrouvent dans la même pièce pour la première fois ! Je n'ai rien de plus à ajouter car l'alchimie entre eux est tout simplement parfaite et bouleversante et j'aime Torwin du plus profond de mon petit c½ur. Fin de la discussion. Je vous avouerais que même les personnages les plus détestables m'ont donné envie de sincèrement les aimer et de les comprendre. Quand j'affirme cela, je pense avant tout à Jarek, un être ignoble dont j'ai pourtant tout de suite retenu le nom contrairement à celui de Torwin que j'ai dû aller rechercher plusieurs fois dans le livre pour bien m'en souvenir ! Le monde est cruel, que voulez-vous. Le personnage de Jarek m'a autant fascinée qu'horrifiée. J'étais à la fois impatiente de recroiser sa route à chaque page que je tournais et terrifiée à la simple idée de tomber nez à nez avec lui. Il faut dire que Jarek est particulièrement imposant et intimidant, on ne peut détacher ses yeux de lui - enfin, façon de parler. Mis à part le fait que ce violent protagoniste apporte au récit toute son électricité et ses grands instants de tension, sa présence a également permis l'existence d'un triangle amoureux tout ce qu'il a de plus singulier. Je sais que, normalement, un triangle amoureux, c'est quand une fille aime deux garçons différents par exemple dans le cas présent. Ici, seule la réciproque, deux garçons qui aiment la même fille, se vérifie. J'ai cependant trouvé la relation existant entre Jarek et Asha très intéressante à analyser. Elle révèle bien des travers de notre société actuelle, notamment en matière de sexisme. Je m'en arrêterai là pour ce qui est des personnages afin de ne pas trop vous en révéler. Vous remarquerez que j'ai été totalement emballée par ce critère crucial de ce livre ! En effet, de bons personnages sont nécessaires à une bonne histoire et, à ce niveau-là, Asha, tueuse de dragons mérite amplement de voir sa case cochée ! Je terminerai juste sur ce point en vous avertissant de garder l'½il ouvert. Les apparences peuvent être trompeuses et certains personnages vous surprendront dans le mauvais sens du terme au cours du récit... En clair, restez sur vos gardes.

Je vous vois venir, vous allez me dire : « Tu nous as promis des dragons, où sont les dragons ?! » Patience, patience, je gardais le meilleur pour la fin. On ne pose pas tout de suite la cerise sur le gâteau comme ça ! Et puis honnêtement, qu'est-ce que je peux vous dire sur eux ? J'imagine que vous êtes tous conscients d'à quel point les dragons sont des créatures absolument merveilleuses et époustouflantes, je n'ai pas besoin de vous l'apprendre, je pense. Pour ma part, depuis que j'ai vu Peter et Elliott le dragon enfant, ces êtres légendaires parviennent à me mettre des étoiles plein les yeux à chaque fois. Ici, on ne déroge pas à la règle. J'ai ressenti un grand lien de connivence avec les deux dragons de ce récit, j'ai volé avec eux dans les airs, j'ai tissé des liens de plus en plus forts avec eux. J'ai eu le c½ur en mille morceaux pour eux aussi. Je les ai trouvés tous les deux tout simplement bouleversants. D'un côté, nous avons le jeune Shadow, maladroit, absolument adorable, très drôle aussi et de l'autre, nous avons le majestueux, le splendide Kozu au c½ur esseulé dont le destin m'a vraiment chamboulée. Pour ceux qui aiment la saga d'animation Dragons, vous retrouverez certainement des similitudes et vous sentirez votre c½ur fondre face à ces deux beaux dragons qui n'ont rien à envier à notre Krokmou d'amour.

Je pense néanmoins que ma plus agréable surprise ne fut pas les dragons, même si les dragons, c'est BAE bien évidemment, mais le véritable thème de ce tome, à savoir l'acceptation de soi. Je ne m'attendais pas à ce qu'un message aussi fort de tolérance et d'amour de soi soit véhiculé dans ce récit et je me suis ainsi prise une vraie claque dans la figure. L'autrice cochait déjà toutes les bonnes cases avec un univers éblouissant, des personnages à la psychologie extrêmement bien travaillée, une écriture vivace et très agréable à lire, une intrigue qui tient définitivement la route et un suspense insoutenable entre autres choses. Mais alors là, le fait qu'elle défende de telles valeurs, le courage, la persévérance, la solidarité envers sa famille et les opprimés, la liberté ainsi que la beauté de l'humanité et notre lien incassable, malgré ce que l'on peut penser, avec la nature et nos traditions avec beaucoup de subtilité et de justesse, ça a été l'apothéose pour moi. À mes yeux, Kristen Ciccarelli a eu tout bon. Je n'ai franchement rien à redire. Enfin, si, j'ajouterais juste ceci : merci à elle d'être aussi bienveillante, ouverte d'esprit, passionnée et de nous redonner ainsi espoir à travers ce récit décidément pas comme les autres, même s'il semble seulement respecter scrupuleusement tous les codes de la fantasy dite "classique" de prime abord. Je ne souhaite pas vous faire avoir des attentes trop hautes par rapport à ce livre car je sais que certains lecteurs le trouveront trop basique ou imparfait, et je peux tout à fait le concevoir. Pour ma part, j'ai trouvé que l'autrice avait intelligemment utilisé le modèle-type de la fantasy traditionnelle tout en lui insufflant un souffle de vie qui lui est propre, son grain de sel personnel qui fait que cette recette bien connue a désormais une saveur nouvelle grâce à elle. Mais ce n'est là que mon humble opinion.

Pour conclure, je n'ai qu'une chose à vous dire : courrez acheter ce livre si vous en avez l'opportunité ! J'ai en effet été totalement charmée par ce roman de fantasy. Selon moi, Kristen Ciccarelli a vu tout juste, malgré certains petits défauts que je n'ai pas relevé dans cette chronique, tout simplement parce que je suis parvenue à passer outre et à me délecter de toutes les sombres et poignantes histoires et péripéties que l'autrice avait à nous proposer ! Je suis désormais impatiente de me jeter sur le tome deux même si je ne sais absolument pas à quoi m'attendre, étant donné que ce premier tome a une fin suffisamment fermée pour se suffire à lui-même et donc pour que l'on s'en arrête là. Vous l'aurez compris, Kristen Ciccarelli aura réussi à me surprendre jusqu'au bout et cela prouve suffisamment son grand talent d'écrivain à mon sens. Sa plume très sincère et minutieuse n'aura eu de cesse de me subjuguer et de me prendre par la main pour me faire vivre des moments d'une intensité rare digne d'un film épique. D'ailleurs, je veux à tout prix, j'exige même, que Netflix ou un quelconque autre producteur de télévision/cinéma achète les droits de cette série livresque afin de réaliser une adaptation à la hauteur de ce petit bijou ! Ce serait un rêve qui deviendrait réalité si cela se faisait véritablement ! Mais, tout en étant dans l'expectative de cette annonce qui serait tout bonnement miraculeuse, il me tarde surtout de découvrir ce fameux tome deux vis-à-vis duquel je suis toujours dans le flou total. Qu'est-ce qui va bien pouvoir nous tomber dessus après tout ce que Kristen Ciccarelli vient de nous faire vivre ? Réponse au prochain épisode. En tout cas, j'ai pleinement confiance en cette toute jeune (en terme de nombre de parutions) autrice qui est d'ores et déjà une valeur sûre à mes yeux. Ça, c'est dit ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Gallimard Jeunesse, Kristen Ciccarelli, Iskari, Asha tueuse de dragons, 2017, 2019, Roman ado, Young Adult, Littérature américaine, Créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, honte, passé qui ne passe pas, tragédie, deuil, discrimination, asservissement, esclavage, humanité, remise en question, réflexion, révolte, soulèvement, alliance, guerre, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légende, courage, loyauté, dilemme, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, fierté, arrogance, amour de soi, tolérance, combats, fardeau, oppression, course contre la montre, défi, destin, féminisme, Héroïc-Fantasy, Coup de foudre ♥
​ 11 | 25 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.156.34) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mardi 21 mai 2019 12:25

Modifié le jeudi 12 mars 2020 16:58

BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse

BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse

• TITRE VO : War Horse.
• AUTEUR : Michael Morpurgo.
• ANNÉE : 1982 (ROYAUME-UNI, FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Guerre, première guerre mondiale, campagne, Angleterre, France, amitié, relation maître/animal, chevaux, réquisition, armée, camps, boucherie, drame, séparation, traumatisme, deuil, mort, tuerie, camps, espoir, ténacité, fidélité, bienveillance, affection, tendresse, amour éperdu, combats, no man's land, sang, folie meurtrière, incompréhension, humanité, foi, espérance, solidarité, bonté, attachement, courage, survivre, cruauté...
• PAGES : 207.

Joey, le cheval de ferme, devient cheval de guerre en 1914. Il va alors vivre l'horreur des combats auprès des Britanniques, des Français, ou du côté des Allemands. Pour lui, les soldats, les paysans ou les vétérinaires ne sont pas des ennemis mais des hommes, chez qui il rencontre la bonté comme la méchanceté. Joey partage leurs souffrances et leurs peurs et sait leur redonner espoir.

Grâce à Joey, découvrez une très belle et bouleversante histoire d'humanité, racontée avec simplicité par un grand auteur pour la jeunesse.

L'AUTEUR : Michael Morpurgo, né le 5 octobre 1943 à St Albans, en Angleterre, est un auteur anglais, connu pour ses romans pour enfants. Il devient célèbre grâce au roman Cheval de guerre, inspiré d'une histoire vraie à propos d'un cheval nommé Warrior, "Guerrier" en français. En tout, il a écrit plus de cent-vingt livres, qui ont été traduit dans vingt-cinq langues. Parmi ses ½uvres les plus connues, on peut citer bien sûr Cheval de guerre mais aussi Soldat Peaceful, paru en 2003, Le Royaume de Kensuké (1999) ou encore Le Roi Arthur (1995). Michael Morpugo écrit principalement des livres pour enfants, mais aussi des romans pour adolescents. Il est un écrivain renommé et reconnu dans le monte entier. Il est aussi l'un des auteurs les plus aimés de son pays d'origine, dans lequel il a été nommé officier du British Empire par la reine Elizabeth II pour ses nombreuses ½uvres qui ont rendu service à la littérature anglophone. Il a aussi été fait chevalier des Arts et des Lettres en France, chose très rare pour un écrivain britannique. Il est marié à Clare Morpurgo et a trois enfants.
BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse
ஜ MON AVIS : Pour accompagner votre lecture de cette chronique : ♫.

Afin de bien commencer cette chronique, je tiens tout d'abord à dire que je suis absolument ravie de participer ainsi à l'OFF de BB en Livre. Mais qu'est-ce donc ? BB en Livre, petite abréviation toute mignonne de Booktube et la Blogosphère en Livre, est une initiative lancée par Nathan de la chaîne YouTube Le Cahier de Lecture de Nathan et qui consiste à célébrer la littérature jeunesse tout au long de l'été. Comment ? En publiant chaque jour une vidéo ou un article durant la fête du livre jeunesse Partir en Livre, qui a lieu officiellement du 11 au 22 juillet. Ce sont les blogueurs/youtubeurs faisant partie de BB en Livre qui nous font alors découvrir chaque jour divers ½uvres jeunesse qui méritent largement ce petit moment d'attention. Quant à l'OFF, il nous permet de prolonger la fête un peu plus longtemps car on n'en a jamais assez de parler de littérature jeunesse ! Si jamais mes explications ne sont pas claires, n'hésitez pas à aller voir la vidéo explicative de Nathan ici, ou à consulter les divers pages BBenLivre, sur Facebook, Twitter et Instagram. Voilà, n'hésitez pas à foncer vous renseigner sur tout ça, car vous trouverez également le premier concours de cette quatrième édition BB en Livre suggéré par Nathan ici, ainsi qu'un merveilleux concours proposant de gagner plus de 100 livres jeunesse de diverses maisons d'édition trop géniales. Et n'oubliez pas aussi d'aller voir/lire les avis hyper intéressants et enrichissants des autres participants au projet sur une pléiade d'ouvrages jeunesse ! Mais avant cela, restez avec moi encore un peu, vous ne le regretterez pas !

Alors, il faut déjà savoir que la littérature jeunesse, personnellement, et je pense que c'est aussi le cas des autres blogueurs/youtubeurs de BB en Livre, je la célèbre toute l'année, elle rythme mon quotidien 365 jours par an, sept jours sur sept. Depuis que je sais lire, elle ne m'a jamais quittée au fond. Tout ça pour dire que je me demandais sérieusement ce que j'allais bien pouvoir vous présenter. Rien qu'avec mes dernières lectures, ma tête fourmillait d'idées. Et puis, tout d'un coup, l'illumination ! Il y a cinq ans, j'avais fait une fiche lecture pour le cours de français dont j'étais et reste particulièrement fière. Je vous le promets, rien de barbant ! Dans cette fiche, je défendais corps et âme la littérature jeunesse. Ce que j'avais écrit me représentait parfaitement, et c'est ce que je pense encore aujourd'hui. Je vais donc vous parler de la guerre dans la littérature jeunesse. Plus particulièrement de la guerre 14-18, dont j'avais commémoré le centenaire par le biais de cette fiche lecture.

Le livre que j'avais choisi de présenter d'instinct s'intitule Cheval de guerre. Et je suis toute fébrile à l'idée de vous en reparler car ce roman m'a marquée de façon indélébile, et je n'ai pas oublié les extraordinaires émotions qu'il m'a fait ressentir. J'en suis encore totalement imprégnée, c'est juste dingue. Laissez-moi vous conter cette histoire de guerre, basée sur des faits réels comme évoqué plus tôt dans la bio de l'auteur. Un auteur extraordinaire par ailleurs, dont je ne taris jamais d'éloges, car il n'hésite pas à visiter de nombreuses écoles et bibliothèques dans le monde entier, notamment en France (Cocorico !, et je mourrais d'envie de le rencontrer au passage), afin de défendre les valeurs de la littérature dite "enfantine", qui n'est pas niaise, contrairement à ce que la connotation appliquée à ce mot peut le suggérer. Je ne peux qu'applaudir le combat que Michael Morpurgo et sa femme n'ont jamais cessé de mener contre ces préjugés stupides qui ont la peau dure, et, quand on lit un livre tel que Cheval de guerre, ou Soldat Peaceful, qui traite lui aussi d'Histoire et de première guerre mondiale et que je ne peux que chaudement vous recommander également, on comprend que le mot "enfantine" désigne beaucoup de tendresse et de beauté, mais aussi des sujets et des émotions plus matures comme la souffrance, la haine, qui peuvent tout aussi bien parler aux adultes, comme Michael Morpurgo le prouve justement dans Cheval de guerre, où un cheval et son maître sont séparés à cause d'un affreux conflit et évoluent au sein d'un milieu hostile, dangereux et empli de cruauté. L'auteur met ainsi un point d'honneur à redonner ses lettres de noblesse à la littérature jeunesse, qui est bien trop souvent dénigrée et peu mise en avant à cause du public qu'elle vise essentiellement : les enfants. Un public particulièrement exigeant et gratifiant selon mon cher Roald Dahl, et je suis sûre que Michael Morpurgo approuverait ses dires. Ce jeune lectorat ne mérite pas d'être ainsi négligé et a même beaucoup de choses à nous apprendre.

L'auteur du remarquable Cheval de guerre prend donc sa tâche de satisfaire ce lectorat bien spécial très au sérieux, et il s'adresse en réalité à tous, aux véritables chérubins, tout comme à ceux qui n'ont jamais cessé de l'être, s'ils prennent la peine d'écouter cette âme magnifique qui vibre encore en eux. Dans Cheval de guerre, cette âme crie à nous en briser les tympans, que ce soit dans l'étendue de la campagne du Devon, où débute l'histoire en 1912, deux ans avant le déclenchement fatidique de cette guerre mémorable pour sa boucherie et son idiotie, et où l'auteur réside, ou dans celle française, dans laquelle se déroule la majeure partie de l'histoire, et qui contraste en temps de guerre singulièrement avec celle fort paisible de l'enfance du fameux cheval et de son bien-aimé maître.

L'un des partis pris de l'auteur, et qui fait selon moi toute la force de ce roman si inspirant et profondément beau dans la souffrance et la Bêtise humaine qu'il nous expose, mais aussi dans la grandeur, le courage, l'Humanité et l'espoir qui continuent de vivre dans le c½ur de chaque homme et de chaque bête mobilisé(e) au combat, c'est qu'il nous raconte l'histoire du point de vue de Joey... qui se trouve être le cheval désigné par le titre à la fois si magistral et minimaliste de l'½uvre. Sous cette appellation, toute la vie de ce cheval exceptionnel va se révéler être un hasard extraordinaire. Acheté sous l'effet de l'ivresse par un fermier sans le sou, Ted Narracott, Joey va alors devenir le cheval d'Albert, un jeune garçon qui l'a vu naître et grandir, et qui n'a jamais cessé de l'admirer avec des yeux brillants d'un amour qui le consumait avant même qu'il ne s'en rendre compte. In fine, c'est Albert qui va appartenir à Joey de façon irrémédiable, et à chaque fois que Joey appelait Albert son Albert, j'en avais le c½ur battant à tout rompre de cette émotion indescriptible qui me saisissait alors. Michael Morpugo nous montre que le lien entre un animal et son maître est inviolable, incassable, malgré tout ce que le destin peut nous réserver de bon ou de mauvais. Malheureusement, Joey va être arraché à son Albert de la pire des manières : en étant vendu à l'armée anglaise. Albert, en maître merveilleux, au c½ur pur et empli de bonté et d'amour à revendre qu'il est (certains devraient en prendre de la graine au lieu de lâchement abandonner leurs animaux, c'est une honte), se jure de s'engager dans l'armée pour retrouver Joey coûte que coûte, dès qu'il en aura l'âge. Et c'est ce qu'il fera. Rien ne l'arrêtera pour parvenir à ses fins, pas même la peur de la mort.

BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse

Le fait que l'histoire soit narrée à travers les yeux de Joey, avec ses ressentis, ses sentiments, permet aussi à l'auteur de faire une analyse très intelligente, lucide de notre espèce humaine et de pointer tout ce qui ne va pas chez nous (parce que nous sommes des êtres sacrément tordus et étranges quand même !) de façon externe grâce au point de vue de notre cher Joey. Rassurez-vous, Joey ne va pas être témoin extralucide que de la cruauté et de la Bêtise humaine, de tout ce qui cloche dans le fonctionnement de ces êtres à deux pattes, il va aussi faire de superbes rencontres qui vont bouleverser son existence de magnifique cheval à la robe bai roux, à l'étoile blanche singulière et visible sur le front et avec quatre balzanes exactement assorties en bien. A commencer par Albert, qu'il reconnaît comme étant le seul maître qu'il ait jamais eu malgré le nombre de "propriétaires" qu'il va avoir au cours de ses péripéties et qui tous, unanimement, qualifient ce cheval d'exceptionnel et de "pas comme les autres". Propos que je ne peux qu'approuver en hochant vigoureusement de la tête. Joey est un cheval qui va affronter bien des épreuves douloureuses dès sa naissance et qui va toujours les surmonter avec sa prestance légendaire. Une rencontre avec un tel animal, cela ne se vit qu'une fois en plusieurs siècles. On ne l'oublie jamais, et on continue à ressentir ce privilège et cet émerveillement tout bonnement saisissants dans tout notre être même des années après. La preuve en est avec votre humble servante.

Je ne suis pas prête d'oublier Albert Naracott non plus. Que ce soit sa version papier ou cinématographique. Jeremy Irvine continue de hanter mes rêves six ans après que je sois sortie de ma séance de l'adaptation pleine de justesse et magistrale de Spielberg, humhum... Quoiqu'il en soit, je me suis immédiatement identifiée à ce personnage, à mon petit Bertie, un jeune garçon qui a sacrément du cran (tel maître, tel animal !) et qui est quelqu'un de naturellement gai et optimiste, qui adore fredonner des airs populaires et des chansons. Retenez bien cela, car quand Albert fait entendre sa belle voix joyeuse, c'est la plus belle des musiques qui résonne à nos oreilles. Quand Albert chante, on est saisi de frissons (encore plus que dans tout le reste du roman), cela fait naître un grand sourire sur nos visages béats et rayonnants, et on a presque envie d'en pleurer de joie. S'il y a bien une chose qu'il faut retenir de ma longue chronique, c'est que jamais je n'avais ressenti de telles émotions aussi fortement avant ma lecture de Cheval de guerre. Il y a eu un avant et un après ce livre, inexorablement.

Au cours de son horrible séparation d'avec Albert, Joey aura la chance de rencontrer des âmes toutes aussi belles et bienveillantes que celle de son maître sur son chemin semé d'embûches, que ce soit celle du grand étalon énorme d'un noir de jais éclatant, dont le port de tête est d'une dignité majestueuse et qui est luisant de santé qu'est Topthorn, qui deviendra son meilleur ami cheval. L'affection qu'ils éprouvent l'un pour l'autre est extrêmement belle à voir. Les rencontres que fera Joey l'aideront à tenir le coup jusqu'à son but ultime qui est de retrouver son cher Albert, et ce soutien sera réciproque. En effet, Joey va bouleverser les existences des personnes qui croiseront sa route, tout comme il a bouleversé la vie de son âme s½ur humaine dès sa naissance, et il parviendra, en ces temps de tourments, à apporter un grand réconfort à tous ces gens. Que ce soit au Capitaine James Nicholls, un artiste dans l'âme qui va décider de faire de Joey sa muse, et à la grande finesse et extrême sensibilité selon ce dernier ; au Cavalier Charlie Warren, un jeune soldat craintif qui prendra grand soin de Joey avec une attention extrêmement méticuleuse et fera de lui son confident pour épancher son c½ur brûlant d'amour pour sa Sally qui l'attend à la maison ; à la maladive et si attendrissante Emilie et à son grand-père, qui l'aime plus que tout au monde et qui jouera un rôle très important par la suite ; ou encore au vieux soldat allemand Friedrich, Friedrich-le-Fou qui se parle tout seul car il est le seul à se comprendre et à vouloir s'écouter, mais qui est en réalité un homme bon, plein de bon sens et doux qui partage une belle complicité avec Topthorn et qui lui voue une admiration sans bornes, Joey leur apportera à tous un bonheur certes éphémère mais sans condition. Il rallumera la flamme de l'espoir dans leur c½ur, et c'est bien le plus beau cadeau qu'il pouvait leur faire.

Pour ce que je vais dire à présent, il aurait été plus judicieux de l'évoquer en début de chronique, mais cela importe peu au fond. J'écris mes sentiments comme ils me viennent. C'est tel un flot ininterrompu qui s'écoule de mes doigts qui tapent frénétiquement sur le clavier, mais que je dois cependant organiser un tant soit peu. Pour commencer, avant de lire ce livre merveilleux, je savais d'ores et déjà qu'il me plairait. Pourquoi une telle certitude aussi hasardeuse ? Eh bien, une telle histoire d'amitié entre l'espèce humaine et celle animale ne pouvait que m'emballer et me séduire ! Et puis, j'avais déjà vu le film de Spielberg auparavant, à sa sortie en 2012 (j'ai encore l'impression que c'était hier !), et j'ai lu le livre un an plus tard dans le cadre scolaire donc. Pour vous en parler un peu, de ce film d'exception, il est rapidement devenu l'un de mes préférés, tant il est beau et émouvant. Forcément, lorsque j'ai pu faire une pierre deux coups en lisant le livre à la fois pour le centenaire et pour le plaisir (après tout, j'ai pu le choisir le livre sujet de ma fiche !), j'étais aux anges. Il faut savoir que je pense la plupart du temps que le livre est mieux que le film (et je ne suis pas la seule à avoir cette façon de raisonner je pense). Cette fois, il y a exception. Non pas que le film soit meilleur que le livre : il lui fait honneur. Je ne saurais choisir entre le livre et son adaptation cinématographique en y réfléchissant, tant ils sont captivants et émouvants tous les deux.

Pour en revenir au livre, sujet principal de cet article, il se lit très rapidement (il fait deux cent pages à tout casser en même temps) sans pour autant avoir un langage facile d'accès, comme on pourrait le croire si on se réfère à la cible qu'il vise, on le rappelle, les enfants. Au contraire, le langage employé dans le livre est très souvent familier, il reflète le patois des différentes régions d'où viennent les soldats, ce qui en rajoute à sa véracité et à son authenticité. En fonction du niveau personnel de chacun, je pense que certains enfants qui ont du mal dans l'apprentissage de la lecture auraient un peu de mal à le lire à cause de cela. Néanmoins, je pense tout de même que tout le monde peut lire Cheval de guerre car c'est un roman familial et universel qui peut tous nous toucher, de l'enfant de primaire à l'adolescent, jusqu'à la personne âgée de 77 ans, en passant par l'adulte père/mère de famille ou au jeune adulte. Avec ce roman, Michael Morpurgo nous montre en Albert et son cheval chéri Joey à quel point l'amitié est précieuse, qu'il faut se battre pour la garder tant elle est importante et unique. A travers cette amitié hors-du-commun, il nous donne une belle leçon de fidélité et d'amour, tant Albert serait prêt à n'importe quoi pour son Joey, même à aller dans les terribles tranchées. L'auteur nous décrit aussi l'horreur de la guerre, qui nous prend tout et nous fait oublier les choses les plus essentielles, comme l'amour et l'amitié. Il nous montre que les enfants, principaux lecteurs touchés, ne sont pas des faibles d'esprit ; non, les enfants ressentent les choses intensément eux aussi, si ce n'est plus, ils ne sont pas aveugles concernant les horreurs qui ont lieu quotidiennement dans le monde. Simplement, ils savent que la vie est belle malgré tout cela et qu'il faut s'attarder sur les moments de joie, pas ceux de malheur, et qu'il faut positiver et se rappeler les points positifs de chaque chose, chaque objet, chaque personne. Je pense que ce n'est pas l'enfant qui doit prendre exemple sur ses parents, mais l'inverse, car un enfant est un être pur qui connaît au plus profond de lui les vraies valeurs de la vie. Pour en revenir à Cheval de guerre concrètement parlant, je tiens juste à rappeler que ce livre défend ces mêmes valeurs et nous montre à quel point on a besoin de nos amis pour vivre, chose que je ne comprenais pas à une époque. Ce livre m'a vraiment ému (non, ça ne se voit pas du tout !), tant l'amitié d'Albert et de Joey est belle, tant on aimerait avoir un ami fidèle tel qu'Albert, qui ne nous lâchera jamais, peu importe les circonstances, et qui sera toujours là pour prendre soin de nous et pour nous aimer de toutes ses forces. Selon moi, Michael Morpurgo destine ce livre non pas aux enfants, mais surtout aux adultes, qui ont oublié leur enfance et que toute magie, joie et amour a quitté. Il veut leur rappeler le temps de l'insouciance et leur montrer que l'amour et l'amitié sont essentiels à la vie, qu'il faut savoir toujours sourire à celle-ci et se contenter de peu de choses, comme le font les enfants. Les choses essentielles sont les plus belles, comme me l'a appris mon chanteur préféré, Michael Jackson, et ce livre. Ce livre qui est parti à la guerre et qui a gagné. Il l'a gagnée. Pour résumer tout cela, Cheval de guerre est un livre qui sert à défendre l'amour et l'amitié, et à dire que les personnes fidèles existent, même si elles sont très rares, et que, justement, il faut s'accrocher à elles de toutes nos forces une fois qu'on les a trouvées, et ne jamais oublier que la vie est belle car on a de telles personnes à nos côtés sur qui compter. Le livre critique donc bien sûr la guerre, tout le contraire de l'amour et de l'amitié, qui ne sert qu'à nous faire du mal et à en faire aux autres, à nous rendre amer et cruel et à nous faire croire que la vie est noire, morose et vaine.

Pour terminer cette chronique que, j'espère, vous aurez eu le courage et l'envie de lire jusqu'au bout (si c'est le cas, vous avez ma gratitude éternelle), je vous conseille de lire ce livre, qui pour moi est juste un livre essentiel, à lire au moins une fois dans sa vie, et qui s'adresse à tous. Je vous recommande également chaudement le film qui, malgré certains détails discordants avec le roman, nous rend ces mêmes valeurs d'harmonie, de fidélité et d'amitié, qui fait pétiller nos yeux d'admiration, et qui rend l'amitié entre Joey et Albert encore plus belle et émouvante si cela est possible, et c'est ce qui compte vraiment. J'espère de tout mon c½ur, sincèrement, que ma chronique vous aura donné envie de lire ce livre, car il en vaut vraiment la peine.

Sur ce, rendez-vous demain sur la chaîne de Smelly Kat ! ♥

Nanette ♥

BB en Livre : La guerre dans la littérature jeunesse

COUP DE FOUDRE ϟ qui durera pour toujours !

« Moi, je vous le dis, mes amis ; je vous dis que je suis le seul homme sain d'esprit de ce régiment. C'est les autres qui sont fous, mais ils ne le savent pas. Ils font la guerre et ils ne savent pas pourquoi. C'est pas de la folie ça ? Comment un homme peut-il en tuer un autre, sans vraiment savoir pour quelle raison ? [...] Et c'est moi qu'on trouve fou ! »
Tags : Fiche Lecture, Gallimard Jeunesse, Folio junior, BBenLivre, Booktube et la Blogosphère en Livre, litterature anglaise, Michael Morpurgo, 1982, Cheval de Guerre♥♥♥, Jeunesse, La guerre dans la littérature jeunesse, guerre, première guerre mondiale, campagne, Angleterre, France, amitié, relation maître/animal, chevaux, réquisition, armée, camps, boucherie, drame, séparation, traumatisme, deuil, mort, tuerie, espoir, ténacité, fidélité, bienveillance, affection, tendresse, amour éperdu, combats, no man's land, sang, folie meurtrière, incompréhension, humanité, foi, espérance, solidarité, bonté, attachement, courage, survivre, cruauté, Coup de foudre ♥, <= absolu ♥♥♥♥
​ 11 | 16 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.156.34) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mardi 14 août 2018 03:30

Modifié le jeudi 18 juillet 2019 09:03

FICHE LECTURE : La tresse

FICHE LECTURE : La tresse

CONTEMPORAIN | 2017 | LAETITIA COLOMBANI | LIBERTÉ, ESPOIR, HUMANITÉ, SOLIDARITÉ, FEMMES, FORCE, COURAGE, RÉVOLTE, DÉTERMINATION, LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION, FOI, CROYANCE, ESPÉRANCE, COMBAT...

➜ Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l'école.

Sicile. Giulia travaille dans l'atelier de son père. Lorsqu'il est victime d'un accident, elle découvre que l'entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu'elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu'elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d'humanité, leurs histoires tissent une tresse d'espoir et de solidarité.

FICHE LECTURE : La tresse
Tout d'abord, merci aux éditions Grasset pour ce généreux envoi. Cela me fait chaud au c½ur. Merci aussi à Emilie de la chaîne Youtube Bulledop de m'avoir fait découvrir ce titre "parfait pour l'été" pour reprendre ses mots. En effet, si vous cherchez une lecture à la fois légère, au niveau du nombre de pages s'entend, aérienne, rafraîchissante de par ses bouffées d'espoir et l'écriture de l'auteur, simple, percutante, fluide et qui nous parle à tous, mais qui allie aussi son efficacité à une intensité émotionnelle et du message, des valeurs véhiculées, alors oui, La tresse est fait pour vous et votre chaise longue pour parer aux chaleurs lourdes qui nous tombent dessus en ce moment. Et puis une lecture qui ne tourne pas autour du pot, qui est sans fioritures superficielles, ça me dépayse aussi. Je n'étais pas très familière du travail de notre écrivain multifonctions (actrice, réalisatrice et scénariste, rien que ça) mais je n'hésiterai pas à me pencher dessus à l'avenir. En tant qu'auteur, ce qui est sûr, c'est que c'est une réussite à mes yeux, pari réussi, et j'espère que ce n'est le début de sa propre tresse tissée avec ce destin-là. Moi, en tout cas, elle m'a convaincue et j'ai envie de découvrir plus des pensées de cette femme sur notre monde dans d'autres ouvrages.

FICHE LECTURE : La tresse
L'intrigue suit le parcours incroyable de trois femmes qui partagent une même détermination, force de volonté et aspiration à la liberté qui m'ont laissée sans voix. Je me suis de suite attachée à ces trois figures d'espoir, d'acharnement et qui refusent de se faire écraser par une société injuste, abjecte et discriminante à tous les points de vue : sexisme, racisme, religion, opinions divergentes, maladie... Le roman s'ouvre sur la condition plus bas que terre de Smita, l'Indienne dite "Intouchable", ceux que le Mahatma Gandhi appelait "les enfants de Dieu", les rejetés dans la hiérarchie hindoue. Smita a dû accepter sa place de Dalit sans mot dire, et est contrainte à ramasser la merde des autres (littéralement parlant) chaque jour pour gagner sa vie. Ce livre peut être qualifier de féministe, mais ce que je trouve intelligent de la part de l'auteur, c'est qu'elle montre que la discrimination n'a pas de sexe.

FICHE LECTURE : La tresse
Par exemple, le mari de Smita est au même rang qu'elle, sauf qu'il doit lui récolter les rats (encore littéralement parlant) qui deviennent sa seule possession et nourriture pour lui et sa famille. Alors que ce dernier accepte d'une façon déconcertante son rang dégradant et sa destinée funeste, Smita, quant à elle, refuse de s'excommunier de sa religion ancestrale, ancrée comme elle est en sa foi en Vishnou, mais ne peut permettre que sa si belle et gracieuse fille, Lalita, qui a dit "non" et n'a pas ployé face au Brahmane de l'école alors qu'elle n'a que six ans, devienne une ramasseuse d'excréments comme sa mère et grandisse dans la puanteur. De par sa situation effarante et presque inimaginable à mes yeux, Smita a forcé mon respect et son cheminement vers la liberté totale et l'éducation de sa fille adorée,_qui devient un pèlerinage symbole de foi inébranlable et de jours meilleurs, m'a fascinée de bout en bout.

FICHE LECTURE : La tresse
Nous découvrons ensuite le second point de vue qui est celui de Guilia, ou le personnage auquel je me suis le plus identifiée je dirais. En effet, cette jeune sicilienne est à peine plus âgée que moi et voue une passion dévorante pour la littérature, que ce soit romans ou poésie des auteurs de son pays, qui la rendent fière (voir citation que j'ai sélectionnée)._Qui plus est, elle ne s'intéresse nullement aux sorties en boîte, aux orgies d'alcool avec les copains, elle est une jeune fille calme, appliquée, et qui accorde une importance primordiale à sa famille et à ses collègues à l'usine familiale, des femmes dévouées à leur travail comme elle qu'elle considère comme des s½urs.

FICHE LECTURE : La tresse
J'ai trouvé que Giulia avait de splendides valeurs, et une belle évolution au travers de ce roman (nos trois femmes la vivent toutes en fait) : de jeune fille docile et vénérant le papa et la mamma sicilienne, Giulia se transforme en un papillon qui ouvre grand ses ailes, un vrai petit bout de femme enflammé par l'amour que lui prodigue Kamel, un jeune homme qui, comme elle, défend ses idéaux bec et ongles et qui lui insufflera un véritable optimisme, une confiance sans failles. Ils forment un couple magnifique et inspirant. Enfin, Sarah, la quadragénaire canadienne, est à l'image de la femme moderne, working girl modèle, wonder woman à plein temps : elle réussit tous ses dossiers à son cabinet, elle est une femme qui séduit, deux mariages, trois beaux enfants, et le Graal de sa carrière, qui a demandé tant de sueur et de larmes, est a portée de mains, mais la maladie va tout gâcher.

FICHE LECTURE : La tresse
Pour conclure, je dirais que ce roman est une jolie pépite à mettre entre toutes les mains cet été, et à lire au moins une fois dans sa vie. Ça en vaut le détour. Au fur et à mesure que ces trois destins de femmes se font écho et s'entremêlent, le roman atteint un climax avec le personnage de Sarah, qui connaît la plus libératrice des évolutions et remises en question et cela nous met une sacrée claque dans la figure. Celle dont la fille a une sensibilité exacerbée face à la souffrance d'autrui (un point dans lequel je me reconnais bien aussi) va désamorcer la bombe qui sommeillait en elle et se montrer reconnaissante et apaisée de la vie qu'elle mène, malgré la mandarine qui la ronge à petit feu. Je vous laisse profiter de la force de frappe des phrases de l'auteur, qui deviennent de plus en plus intenses au fil du roman, et je remercie encore Grasset pour ce sublime envoi. Voilà une lecture que je ne suis pas prête d'oublier, et je me replongerai avec plaisir entre ces pages, qui ont un doux parfum de liberté et de force humaine (je vous jure que cette senteur existe), afin de me faire une piqûre de rappel._Pussiez vous trouver votre Vishnou, votre Kamel ou votre Magic Ron (et non, je ne parle pas de celui d'Harry Potter) auquel vous raccrocher. COUP DE C¼UR ♥

« A la clameur des discothèques, Giulia préfère le silence feutré de la bibliothèque communale. Elle s'y rend chaque jour à l'heure du déjeuner. Insatiable lectrice, elle aime l'ambiance des grandes salles tapissées de livres, que seul le bruissement des pages vient troubler. Il lui semble qu'il y a là quelque chose de religieux, un recueillement quasi mystique qui lui plaît. Lorsqu'elle lit, Giulia ne voit pas le temps passer. »

Source des images : BibliObs, bythelake, Booknode, We♥it, http://resistelacomediemusicale.fr.

FICHE LECTURE : La tresse
Tags : Fiche lecture, La tresse, Service Presse, Grasset, Laetitia Colombani, Liberté, espoir, humanité, solidarité, femmes, force, courage, révolte, détermination, lutte contre la discrimination, foi, croyance, espérance, combat, coup de coeur ♥
​ 26 | 209 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.156.34) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le vendredi 09 juin 2017 14:58

Modifié le mardi 20 juin 2017 14:36

Design by Lunartic

Signaler un abus

Abonne-toi à mon blog ! (2 abonnés)

RSS

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
    • Signaler un abus
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Politique de confidentialité
    • Gestion de la publicité
    • Aide
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tasanté
    • Zipalo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile