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FICHE LECTURE : La lumière dans les combles

FICHE LECTURE : La lumière dans les combles
• TITRE V.O. : The Light in Hidden Places.
• AUTRICE : Sharon Cameron.
• ANNÉE : 2020 (USA), 2021 (FRANCE).
• GENRE (S) : Historique, jeunesse.
• THÈMES : Seconde Guerre mondiale - Histoire vraie - Drame - Pologne - Enfance - Adolescence - Juifs - Persécution - Noirceur - Haine - Violence - Meurtres - Traumatisme - Génocide - Shoah - Arrestations - Déportation - Souffrance - Deuil - Conflit - Occupation allemande - Etouffement - Soldats - Gestapo - Collaboration - Ennemis - Solidarité - Entraide - Héroïsme - Maturité - Courage - Période sombre - Justes parmi les Nations - Cachette - Amitié - Famille - Générosité - Amour - Espoir - Sagesse - Combat - Lutte - Survie - Valeurs - Idéaux - Liberté - Pureté - Innocence - Paix...
• PAGES : 512.

« J'espère bien que vous allez m'emmener à la Gestapo. Alors je pourrai leur dire ce que je vais vous dire à vous. Que vous êtes des lâches. Et des idiots. Bien sûr que je veux cacher des juifs! Je le reconnais. C'est la vérité. Je veux les cacher et les aider jusqu'à ce que quelqu'un décide d'en finir avec cette guerre. »

Stefania a choisi son camp. Quitte à en payer le prix fort...

L'histoire vraie de Stefania Podgórska : une aventure inoubliable qui place l'héroïsme au c½ur d'une des pages les plus noires du XXe siècle.

« A la fois haletant et puissant. »
Ruta Sepetys

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique de La Lumière dans les combles signé Sharon Cameron.

Que vous dire sur ce roman ? Les mots me manquent pour le décrire. Déjà, il est extrêmement difficile d'émettre un avis subjectif dessus étant donné qu'il se base essentiellement sur des faits réels remaniés afin de correspondre à un certain schéma narratif qui permet de les condenser et de les rendre plus compréhensibles. Une chose est sûre, c'est que l'autrice a réalisé cette tâche complexe et épineuse avec beaucoup de pudeur, de justesse et de respect à l'égard des personnes de chair et d'os qui ont véritablement vécu cette histoire qui nous semble plus folle et impossible que n'importe quel récit de fiction, et pourtant...

Ce livre nous met une énorme claque, nous transperce jusqu'aux os à chaque page qui se tourne. Aucun paragraphe, aucune phrase, aucun mot n'est là pour nous épargner mais au contraire pour nous frapper de plein fouet. J'ai eu les poils qui se hérissaient et des sueurs froides tout au long de ce roman percutant, éprouvant à lire aussi mais à mettre assurément entre toutes les mains. L'histoire de Stefania et de sa petite s½ur, de ces 13 juifs cachés dans leur grenier, qui mériterait sans aucun doute à être plus connue, nous démontre que tout ce que l'on prend pour acquis est en réalité une bénédiction. Ce livre nous met sous les yeux sans fard et sans prétention aucune la précarité et la souffrance la plus totale et comment ces êtres humains en apparence ordinaires ont pu y faire face avec ce que je nommerais être une patience à toute épreuve, une résilience sans commune mesure et un courage qui force l'admiration.

Vous l'aurez compris sans doute, ce livre m'a littéralement subjuguée du début jusqu'à la fin. On sent le travail de recherche qui a été fait derrière et toute la dévotion que ressent l'autrice à l'égard de la famille Podgórska-Diamant et je ne la remercierai jamais assez de nous avoir partagé tout cela. A vrai dire, je considère même La lumière dans les combles comme étant d'utilité publique, sans exagération de ma part. Ce serait tellement merveilleux si ce roman était étudié au collège et/ou au lycée en parallèle des cours d'histoire sur la Seconde Guerre mondiale car il a tant à nous apprendre sur notre passé, notre présent et même notre avenir, quelque soit notre âge... COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, Gallimard Jeunesse, La lumière dans les combles, Sharon Cameron, Littérature américaine, 2021, Roman historique, Jeunesse, Seconde Guerre Mondiale, Histoire vraie, Drame, Pologne, Enfance, Adolescence, Juifs, Persécution, Noirceur, Haine, Violence, Meurtres, traumatisme, génocide, shoah, arrestations, déportation, souffrance, deuil, conflit, occupation allemande, etouffement, soldats, gestapo, collaboration, ennemis, solidarité, entraide, héroïsme, maturité, courage, période sombre, Justes parmi les Nations, Cachette, amitié, famille, générosité, amour, espoir, sagesse, combat, lutte, survie, valeurs, idéaux, liberté, pureté, innocence, paix, Coup de foudre ♥
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#Posté le vendredi 26 mars 2021 14:50

Modifié le dimanche 28 mars 2021 04:19

FICHE LECTURE : Un secret

FICHE LECTURE : Un secret

• AUTEUR : Philippe Grimbert.
• ANNÉE : 2004, 2007, 2008, 2016 (FRANCE).
• GENRE(S) : Contemporain.
• THÈMES : Secrets de famille - Tensions - Culpabilité - Non-dits - Deuil - Accablement - Révélation - Amour - Guerre - Nazisme - Holocauste - Religion - Seconde Guerre mondiale - Passé - Noirceur - Drame - Juifs - Histoire - Souvenirs - Souffrance - Complicité - Maladie - Chagrin...
• PAGES : 185.

Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence. Psychanalyste, Philippe Grimbert est venu au roman avec La Petite Robe de Paul. Avec ce nouveau livre, couronné en 2004 par le prix Goncourt des lycéens et en 2005 par le Grand Prix littéraire des lectrices de Elle, il démontre avec autant de rigueur que d'émotion combien les puissances du roman peuvent aller loin dans
l'exploration des secrets à l'½uvre dans nos vies.

ஜ MON AVIS : Chronique rédigée en 2014. /!\ Contient des spoilers /!\

Bonjour les petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre lu et étudié au collège qui m'avait énormément touchée, Un secret, ou l'histoire autobiographique de l'auteur du roman, Philippe Grimbert, qui a grandi dans l'ombre d'un grand frère disparu dans de tragiques circonstances...

On suit donc le récit du narrateur, au début de l'histoire un jeune garçon chétif, souffreteux et fragile. On a l'impression qu'il s'agit d'une famille normale avec une histoire normale : un jeune adolescent, depuis tout petit, s'imagine un grand frère pour le protéger car il est fils unique. Moi aussi, étant fille unique, je me suis déjà imaginée avoir une grande s½ur ou un grand frère pour jouer avec eux, pour me sentir protégée. On a tous eu des amis imaginaires durant notre enfance. Seulement là, il y a une particularité : notre narrateur s'imagine que son grand frère l'oppresse, se moque de son physique, lui qui est si beau, si parfait. A l'image de leur père, Maxime. Ce dernier m'a paru tout ce qu'il y a de plus antipathique : il est très distant et déçu de son maladif de fils, qui le sent et qui en souffre énormément. J'ai partagé sa souffrance, son mal être, son obsession des corps parfaits, sa solitude. Je me suis sentie extrêmement proche de lui car je me suis attachée très rapidement au personnage, je l'ai plaint, j'ai ressenti beaucoup de compassion à son égard. J'ai de loin préféré sa mère, Tania, à son père : elle est très aimante et protectrice envers son fils. Et bien sûr, je me suis très rapidement attachée à Louise, meilleure amie de la famille du narrateur et de lui-même, ainsi que leur voisine depuis longtemps. Elle partage beaucoup de points communs avec le narrateur : elle aussi est rejetée comme le narrateur est rejeté par ses camarades de classe, elle souffre de son pied bot, sa difformité, des moqueries, elle est seule (c'est une vieille fille) et le narrateur est l'unique personne qui comprend ce qu'elle ressent. Ils m'ont beaucoup touchée tous les deux.

Comme tous les enfants, le narrateur s'imagine une rencontre idyllique entre ses parents d'après les souvenirs qu'ils lui ont raconté. Et, dans le cas de Maxime et Tania, l'amour naissant est plus qu'idyllique : Maxime, beau jeune homme athlétique et séducteur, tombe sous le charme de la splendide Tania, mannequin et nageuse émérite, à l'Alsacienne, complexe sportif de Paris. C'est un véritable coup de foudre et il en résulte, après plusieurs mois d'amour, un mariage entre les deux jeunes gens. Cependant, leur enfant ne naîtra que tardivement, notamment à cause de la Seconde Guerre mondiale, qui obligera le couple à se réfugier pendant deux ans dans un petit village de la zone libre, chez une institutrice et son père. Deux ans qui seront presque des grandes vacances à côte de l'horreur de la guerre. Notre narrateur naîtra finalement à la fin de celle-ci. Une superbe histoire, que tous les enfants aimeraient raconter à leurs amis. Oui mais la réalité est bien différente... Sinon l'intrigue serait assez ennuyeuse et prévisible, vous vous en doutez....

En effet, la véritable histoire est bien plus sombre. Plusieurs indices montreront au narrateur que ses parents lui cachent quelque chose : ce grand frère, qu'il s'imagine depuis l'enfance, et qui, selon lui, a bel et bien existé autrefois; ce petit chien en bakélite trouvé dans le grenier qu'il affectionne particulièrement, qui gêne sa mère et insupporte son père; ce film sur la Shoah visionné à la télévision et qui a carrément fait se précipiter Maxime hors du salon. Certes, ces petits détails peuvent sembler anodins. Mais la vérité finit toujours par être révélée un jour... Un événement décisif déclenchera la révélation. Peu après le quinzième anniversaire du narrateur, celui-ci regardera un documentaire sur le génocide juif en classe, qui l'éc½urera. Un passage en particulier le marque : celui du cadavre d'une femme, traînée telle une poupée de chiffon vers une fosse commune. Le narrateur s'imagine la vie que cette femme menait avant sa déportation : celle d'une femme normale, comme les autres, voulant plaire, se faisant belle avec du maquillage, sortant avec sa famille et ses amies... Une vie simple. Ce passage m'a bouleversé. Moi aussi, j'ai vu cette femme devant moi, traînée comme une vulgaire poupée qui n'a plus aucune importance et qui n'a même pas droit à une sépulture correcte. Une femme qui vivait comme tout le monde et qui a été traitée de manière purement inhumaine. Tant de femmes, d'hommes, d'enfants traités ainsi... C'est honteux, il n'y a pas de mots pour parler de tels malheurs... Le voisin de table du narrateur m'a tout simplement choqué et dégoûtée. Cette insulte aux Juifs est juste indigeste ! Et dire qu'il y a plus de personnes comme lui que l'on croit... Un véritable cauchemar... J'ai tout à fait compris le narrateur de s'être bagarré avec lui pour cette injure. Certes, je suis contre la violence et ce n'était pas la meilleure solution, mais ce jeune homme a eu ce qu'il méritait ! Et je me suis sentie fière du narrateur et très heureuse de voir enfin son père lui porter de l'intérêt. S'il cache à ses parents la raison de sa bagarre (ils sont juifs et préfèrent oublier cette maudite période du génocide), sa confidente Louise a le droit de tout savoir et cette fameuse bagarre fera que qu'elle avouera toute la vérité au narrateur. Le moment est enfin venu.

La fin du livre est très belle et émouvante, elle nous fend littéralement le c½ur. Très sincèrement, difficile de ne pas avoir envie de pleurer toutes les larmes de son petit corps en découvrant ces dernières pages juste déchirantes et dures à encaisser. Je peux vous promettre une chose, c'est qu'à ce moment-là où les carapaces se fendent et où les c½urs s'ouvrent les uns aux autres, où la culpabilité s'efface pour laisser la place à une épouvantable mais salvatrice certitude, on a définitivement l'estomac qui se noue. Et les tout derniers paragraphes, les ultimes lignes du livre nous achèvent de nouveau, criantes qu'elles sont d'indignation, de vulnérabilité et de justesse, à l'instar de la plume tout en délicatesse et en sensibilité de l'auteur. En bref, je ne peux que vous recommander cette lecture très enrichissante et bouleversante. ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, Livre de Poche, Littérature française, Un secret, Lecture scolaire, collège, chronique datant de 2014, Philippe Grimbert, 2004, secrets de famille, tensions, culpabilité, non-dits, deuil, accablement, révélation, amour, guerre, nazisme, Holocauste, Religion, Seconde Guerre mondiale, Passé, Noirceur, Drame, Juifs, Histoire, Souvenirs, souffrance, complicité, maladie, chagrin, Excellente lecture !
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#Posté le vendredi 12 juillet 2019 16:24

Modifié le samedi 27 juillet 2019 10:27

FICHE LECTURE : Lise et les Hirondelles

FICHE LECTURE : Lise et les Hirondelles
• AUTRICE : Sophie Adriansen.
• ANNÉE : 2018.
• GENRE (S) : Historique, jeunesse.
• THÈMES : Seconde Guerre mondiale, drame, régime de Pétain, enfance, adolescence, Juifs, persécution, génocide, arrestations, déportations, souffrance, conflit, occupation, étouffement, soldats allemands, ennemis, fraternité, maturité, courage, féminité, grandir, période sombre, Justes parmi les Nations, cachette, amitié, amour, espoir, sagesse, combat, lutte, s'envoler, liberté, pureté, innocence, paix...
• PAGES : 234.

À treize ans, Lise a une passion pour les hirondelles. Mais lorsqu'elle les voit revenir à Paris en cet été 1942, les oiseaux ne parviennent pas à lui faire oublier les effets de l'Occupation : le rationnement, les sirènes, la fermeture de l'atelier de confection familial, l'attitude de ses amis depuis qu'elle porte une étoile jaune sur ses vêtements.
Le 16 juillet, Lise assiste à l'arrestation de toute sa famille. Elle se précipite au commissariat où on les a emmenés et parvient à sauver ses deux petits frères de la rafle du Vel' d'Hiv'. Mais elle n'a plus aucune nouvelle de leurs parents. Commence alors pour eux le long parcours des enfants cachés, parsemé d'angoisse et de dangers, de moments de doute et d'espoir.

ஜ MON AVIS : Tandis que les belles hirondelles rentrent de leur migration...

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Nathan pour leur cadeau de Noël personnel avec les éditions non corrigées de ce titre. Ça a été pour moi une sacrée surprise et un immense honneur que de recevoir cet adorable petit coffret aux couleurs de la Douce nuit, sainte nuit et ornementé des sapins de mes forêts vosgiennes. Indubitablement, je ne pouvais penser qu'à elles en voyant ces motifs. Cette jolie boîte comprenait Les Chroniques de Zi, dont vous pouvez d'ailleurs lire la chronique faite par mes soins ici, et ce roman-ci, Lise et les Hirondelles.

Un titre fort charmant et poétique en contraste avec la période historique bien noircie par le génocide, les déportations massives et son inhumanité qu'il couvre. J'étais très curieuse de découvrir cette nouvelle énième parution ayant pris pour sujet cette guerre qui me fascine tout autant qu'elle me répugne (l'évidence même, merci Captain Obvious !).

Il me tardait de voir comment l'autrice allait traiter son sujet en adéquation avec le public visé, à savoir principalement les enfants ou plutôt les pré-ados. Ce sujet particulièrement sensible de ce passé qu'on doit porter sur nos épaules sans avoir été responsables ou victimes directes d'une telle tragédie dans l'Histoire de notre Humanité doit être traité avec des pincettes, surtout auprès d'un jeune public qui en sait et en comprend encore peu, sans pour autant être édulcoré (on n'est pas chez les Bisounours hein, et pourtant j'aurais aimé que ce fut le cas...) et dénaturé.

Malgré le nombre toujours foisonnants de parutions ayant décidé d'aborder le thème ardu et complexe de la Seconde Guerre mondiale et des traumatismes qu'elle a causés, force est de constater qu'il est toujours un défi à relever quand il s'agit d'en parler, de rebattre le sujet et de transmettre des mémoires aux cicatrices encore béantes. Pour moi, le pari est réussi, et ce de manière agréablement surprenante.

En effet, Sophie Adriansen, autrice dont j'avais entendu parler grâce à ses derniers ouvrages destinés aux adultes, La Syndrome de la Vitre étoilée et Linea Nigra, qui me font fortement envie malgré mon absence flagrante pour le moment de fibre maternelle (Non ho l'età - J'ai encore le temps...), est aussi connue pour ses travaux jeunesse (on en apprend chaque jour dites moi) et cela s'explique notamment quand on fait soi-même l'expérience de sa plume qui s'adapte à tous les âges et à tous les profils.

Dans ce texte en particulier, cette dernière a presque une qualité pédagogique sous-jacente. Je ne dis pas que ce court roman remplacera votre cours d'histoire, cela n'a rien à voir. Mais il s'agit d'éveiller l'intérêt du lecteur, celui de l'enfant étant tout spécialement difficile à acquérir. Si cela est accompli, considérez que c'est comme votre plus grande victoire en tant qu'écrivain, comme l'aurait certainement pensé mon cher Roald Dahl.

Je pense que ce récit, Lise et les Hirondelles, serait une excellente entrée en matière pour "familiariser" (même si, bien sûr, on ne s'y fait jamais) un enfant à l'idée, à cette réalité qu'était la Seconde Guerre mondiale, celle aussi de la Shoah, à ce que tout cela a été. Ce roman vous prend par la main sans pour autant vous prendre pour un imbécile, et sa plus grande force est son silence, le silence désarmant et bien suffisamment parlant de l'absence.

Absence des parents, Julia et Aleksander, de notre héroïne et de ses petits frères. Couple aimant et formidable formés de deux êtres auxquels on s'attache instantanément et qui apparaissent pourtant telles des comètes filantes au tout début du roman, pour in fine aller s'éteindre dans la nuit des camps. C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de se faire d'illusions ou d'euphémiser les choses. Sophie Adriansen fait plutôt le choix de la douceur, de la poésie et de la lucidité qu'incarnent les hirondelles, ces oiseaux intelligents, gracieux et qui nous donnent des ailes.

Ces ailes vont aider notre héroïne à s'affirmer, à devenir le petit bout de femme merveilleux que ses parents commençaient à entrevoir en elle, du haut de ses treize, presque quatorze, ans. Déployer ses ailes va donner à Lise la force d'aller de l'avant, de continuer de garder espoir et d'aimer, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, la vie, malgré ce qu'elle lui a pris de plus cher, de pardonner à ce pays si précieux qui est à la fois le sien, celui du lieu de sa naissance, et celui aussi qui l'a trahie durant la Collaboration. J'ai trouvé cette analogie fabuleuse et elle m'a réchauffé le c½ur et donné envie de regarder toujours plus haut, vers le firmament des nuages et de ce ciel bleu qui nous ouvre les bras, ainsi qu'aux hirondelles.

Ce livre étant très court et très aéré, je n'aimerais pas vous gâcher le plaisir de le découvrir par vous même. Je conclurai juste en disant que, malgré le sujet très dur qu'il aborde, je le mettrais sans hésiter entre les mains d'enfants de l'âge d'Ariel et Zacharie, les adorables et espiègles petits frères jumeaux de Lise, qui, malgré cette taciturnité qui leur ronge le c½ur à cause de cet arrachement brutal à leurs parents, leurs soleils, ne cesseront jamais d'être des enfants avec tout ce que cette période bénie de l'existence représente : celle de l'éveil au monde, aussi moche soit-il à ce moment-là (pour le coup, je viens de faire un sacré euphémisme), des yeux qui pétillent, des costumes comme les grands et des chants traditionnels ânonnés à pleins poumons, des jeux qui rendent votre existence aussi légère qu'une plume et qui créent des instants mémorables et nostalgiques, comme la marelle, à laquelle Lise joue encore avec ses petites cousines, même à treize ans.

Ce sont ces petits instants de vie, ces petits miracles et bare necessities que Sophie Adriansen décide de nous montrer et non l'horreur "usuelle" (je me déteste d'avoir employé ce mot) des camps de concentration, dans laquelle nous sommes suffisamment plongés dans pleins d'autres ouvrages d'historiens, de rescapés, d'auteurs qui offrent eux aussi leur imagination au service de la justice et de la véracité historique.

En lisant d'autres chroniques, j'ai vu que ce qu'on reprochait principalement à ce roman très bien écrit, c'était son manque criant de détails, son manque d'originalité aussi, sa simplicité dans l'acte de raconter l'histoire d'une adolescente qui doit grandir trop vite en maternant ses petits frères dans l'attente du retour, qui n'arrivera jamais, de leurs parents.

C'est justement, à mes yeux, cette simplicité dans la manière de raconter une "tranche-de-vie" durant la période de la France occupée qui m'a plu et qui fait la plus grande force de ce roman. Ce point de vue très insolite pour moi qui me suis "gavée" de romans historiques et de témoignages couvrant cette période, simplifié à l'extrême, m'a énormément plu car il s'agit d'une réalité sans fard et sans prétentions, au même titre que les autres fictions relatant les événements bouleversants et cruels de cette période.

Ce que nous raconte Sophie Adriansen avec ses propres mots sous sa plume aurait tout à fait pu arriver, et est sûrement à l'image d'une réalité quotidienne pour beaucoup de Français, juifs ou non, de l'époque : la peur de dénonciation de la part des voisins, ceux qui, au contraire, nous hébergent comme si ils étaient notre propre famille, le repli à la campagne chez nos proches pour éviter le danger représenté par la ville, les foyers d'accueil pour les enfants après la guerre, ces petits instants volés de bonheur pour aller voir un film hollywoodien ou bien de chez nous au cinéma ou à la mer, croiser des officiers allemands dans la rue...

Tout cela était autant une réalité que celle atroce des camps et je trouve que ce livre nous permet parfaitement de nous identifier à l'ensemble des personnages, que ce soit aux enfants qui essayent de garder leur caractéristique joie de vivre et de comprendre tout à la fois ce qu'il se passe autour d'eux, que ce soit aux adolescents comme Lise, déjà forts d'une grande maturité et perspicacité mais qui ont encore cette fragilité à fleur de peau et ce sentiment d'injustice grandissant, ou aux adultes, figures de bienveillance réconfortante ou bien d'hostilité et d'égoïsme avide pour leur survie presque révoltante. Chacun s'y retrouve dans cet ouvrage, que je recommande chaudement à quiconque croise sa route via les airs. Prenez vous aussi votre envol, ce livre d'une grande justesse et beauté dans ses tournures les plus simples et vraies est là pour vous l'accorder.

... Paris attend toujours sa libération.


« L'hirondelle est un oiseau que l'espoir fait voler. »
Tags : Fiche Lecture, Service de presse, Editions Nathan, 2018, Epreuves non corrigées, Nouveauté, Sophie Adriansen, Littérature jeunesse, Roman historique, littérature française, Seconde Guerre mondiale, régime de Pétain, enfance, Juifs, persécution, génocide, arrestations, déportations, souffrance, conflit, occupation, étouffement, soldats allemands, ennemis, fraternité, maturité, courage, féminité, grandir, période sombre, Justes parmi les Nations, cachette, amitié, amour, espoir, sagesse, combat, lutte, s'envoler, liberté, pureté, innocence, paix., drame, adolescence, Très belle lecture
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#Posté le vendredi 16 février 2018 02:23

Modifié le mardi 21 août 2018 13:58

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