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FICHE LECTURE : Les Carnets de Cerise - T1 à 5 (intégrale)

FICHE LECTURE : Les Carnets de Cerise - T1 à 5 (intégrale)
• SCÉNARISTE : Joris Chamblain.
• ILLUSTRATRICE : Aurélie Neyret.
• ANNÉE : 2012, 2013, 2014, 2016, 2017 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Bande dessinée, enfance, espièglerie, culot, audace, enquête, peinture, aventure, détective et romancière en herbe, passion, curiosité, secrets, mensonges, mystère, péripéties, amitié, famille, relation mère/fille, grandir, s'épanouir, rêves, animaux, gentillesse, bonté, générosité, humanité, tendresse, entraide, espoir, miracles, exploits, suspens, animaux, évasion, émerveillement, beauté des choses qui nous entourent, magie du quotidien, nature, saisons, éveil de conscience, sentiments, émotions, deuil, absence, introspection, nostalgie, pardon...
• PAGES : 408.

Résumé du tome 1 : « Il était une fois...

Quand j'étais petite, je me suis fait la promesse que si un jour, j'avais un journal intime, il commencerait comme ça.

Il était une fois... ben moi, Cerise !

J'ai dix ans et demi et mon rêve, c'est de devenir romancière. Mon truc à moi pour raconter les histoires, c'est d'observer les gens, imaginer leur vie, leurs secrets.

On a tous un secret enfoui que l'on ne dit pas, qui fait de nous ce que nous sommes... En ce moment, avec les copines, on observe quelqu'un de vraiment mystérieux... »

ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique de la saga des Carnets de Cerise. Avant toute chose, je dois vous avouer que, des bandes dessinées, je n'en lis pas souvent, faute de temps à y consacrer (je privilégie toujours ou presque les romans dans mes envies lecture) et faute de n'en avoir généralement aucune dans ma PAL aussi. Je sais, c'est fort regrettable. Mais tout récemment, ou plutôt il y a un an et demi au vu de mon retard colossal dans la rédaction de cette chronique, j'ai dévoré intégralité de cette série de bandes dessinées fabuleuses que sont Les Carnets de Cerise et j'en ai juste eu les larmes aux yeux et le c½ur palpitant tout du long. Je vous avertis d'avance : cette intégrale n'est constituée que de cinq tomes seulement alors pas d'excuses et je veux que vous me l'ajoutiez fissa à votre wishlist, c'est un ordre (c'est décidément l'hôpital qui se fout de la charité, mais bon...)-! Désormais, permettez-moi de vous introduire au monde absolument magnifique, chaleureux, plein de vie et de couleurs douces (on remercie pour tout cela Aurélie Neyret, dont les dessins sont juste é-pous-tou-flants ♥ J'en reste encore sans voix rien que d'y repenser) de l'adorable et résolument curieuse Cerise. Vous me suivez ?

Dans l'univers de la jeune et toute mignonne Cerise, peintures, mystère, poésie, tendresse, amour et belles rencontres (non, ceci n'est pas une pub pour Meetic, rassurez-vous !) vous attendent. Autrement dit, tout un programme qui a pour objectif de vous bouleverser et de vous faire grandir et mûrir, et ce peu importe votre âge, comme cela va être le cas pour la plus si petite Cerise au fil de ces cinq magnifiques tomes. En effet, le désir insatiable de cette dernière, en véritable petite romancière dans l'âme qu'elle est déjà à son jeune âge, de découvrir les secrets qui pèsent sur les habitants de son charmant petit village dans un premier temps en échafaudant des stratagèmes délirants pour percer à jour les mystères autour des personnages que nous allons croiser en cours de route va donner naissance à des amitiés profondément touchantes et sincères et à des révélations juste à couper le souffle. Même si l'on peut trouver notre inoubliable héroïne un peu trop fouineuse et cachottière par moments, comme a tendance à le penser sa maman contrariée (et souvent à raison !), il n'empêche que Cerise va véritablement sauver de leur torpeur et de leurs étouffants regrets les personnes à qui elle invente d'incroyables histoires de tourments et de passion en les contemplant depuis sa fenêtre. Et la plupart du temps, la réalité va se révéler plus extraordinaire et émotionnellement intense et poignante que la fiction que Cerise peut se faire dans sa tête au fur et à mesure de l'avancée de ses trépidantes enquêtes.

C'est simple : à chaque fin de tome, je me retrouvais avec le c½ur qui battait la chamade, les yeux qui picotent et un authentique sourire fendant mon visage en deux. Il faut dire que celui peint sur la frimousse de Cerise est si solaire ! La candeur, l'optimisme et la détermination farouche à aider les autres à aller de l'avant de cette protagoniste unique en son genre nous donne tout bonnement le coup de fouet (entre sites de rencontres et sado-masochisme, on est bien avec cette chronique - vous ne trouvez pas ?) nécessaire pour prendre les rênes de notre destin en main et affronter comme il se doit les nombreux démons qui peuvent nous hanter. Partir à l'aventure avec l'espiègle Cerise, que ce soit dans les méandres de la somptueuse forêt bordant son splendide petit hameau dont elle est indubitablement une invitée de marque, dans les recoins saisissants de sa ravissante bibliothèque municipale, entre les murs d'un spectaculaire manoir hanté ou en haut d'une majestueuse falaise surplombant la mer, cela fait toujours l'effet d'ouvrir un cadeau de Noël... en mille fois plus magique et enchanteur. On se sent le compagnon privilégié d'une petite fille pas comme les autres à laquelle on s'attache instantanément et qu'on n'a plus envie de quitter quand il est temps de se dire au revoir. En clair, un tome des Carnets de Cerise, c'est un pur délice de tous les instants !

Néanmoins, aussi formidable et ingénieuse soit-elle, heureusement que Cerise peut compter également sur ses deux meilleures amies de toujours (enfin, c'est tout comme), à savoir la compréhensive et patiente Lindsey et la tout-feu tout-flammes et franche Erika pour l'accompagner dans ses petits (grands) délires de mystères non élucidés qui s'avèrent in fine tout ce qu'il y a de plus réels. Certes, Cerise va sans le vouloir leur faire du mal à force de cachotteries et de négligence afin de pouvoir aller jusqu'au bout de ses périlleuses enquêtes menées généralement de façon pas très orthodoxe. Mais malgré cela, Lindsey et Erika resteront toujours à ses côtés pour la soutenir dans ses folies qui finiront par payer, tels deux piliers inébranlables dont on aurait tous bien besoin dans notre vie de tous les jours afin que nos épaules ne s'affaissent pas sous le poids colossal du fardeau écrasant que constitue notre passé entre autres. Car, même si Cerise n'est encore qu'une toute jeune enfant, elle a déjà des traumatismes qui sommeillent en depuis longtemps en elle et des blessures béantes qui se dévoilent petit à petit pour nous offrir un final magistral et extrêmement poignant à cette saga de BDs juste incontournables. Préparez vos mouchoirs, vous en aurez probablement besoin plus que jamais !

Pour conclure, je dirais que c'est cela qui m'a le plus scotchée avec Les Carnets de Cerise : ce crescendo de la souffrance et de l'amertume d'une toute jeune enfant au c½ur si innocent et généreux qui cache bien des cicatrices et des blessures qui saignent encore, presque imperceptible jusqu'au moment fatidique de l'explosion d'un chagrin enfoui tout au fond d'un petit être aux souvenirs bienheureux entachés de tristesse. C'est seulement à ce moment-là que l'on se rend compte qu'à l'instar des personnes profondément émouvantes et magnifiques que Cerise a aidé tout au long de son histoire singulière et d'une beauté sans nom, elle aussi a besoin qu'on lui panse la plaie béante qui pèse sur son c½ur et sur son âme d'enfant meurtrie et encore sous le choc d'un événement de son passé qui ne passe pas (et cela se comprend parfaitement). Cette révélation foudroyante, celles qui s'en suivent et l'épanchement du c½ur de notre petite Cerise, l'apaisement de son esprit aussi malicieux que tourmenté, ça a été la cerise sur le gâteau à mes yeux, et cette célèbre expression (qui donne aussi très faim, veuillez me pardonner) ne pouvait pas être mieux appropriée qu'ici. En effet, Les Carnets de Cerise, c'est un véritable régal, un tourbillon d'émotions qui vous emporte puis qui vous repose sacrément ébranlé sur la terre plus si ferme que ça après avoir vécu une telle aventure humaine. Personnellement, en refermant le dernier tome, en en arrivant à la toute dernière page, ultime pierre à l'édifice de ce que je considère d'ores et déjà comme un monument de la bande dessinée jeunesse française, j'ai véritablement senti une page, ou plutôt tout un chapitre entier, se tourner dans mon petit c½ur sensible, ainsi qu'un saisissant sentiment de libération et d'amour à l'état pur m'envelopper. Je remercie pour cela infiniment Joris Chamblain et Aurélie Neyret. Merci pour ce petit bijou que sont Les Carnets de Cerise, juste MERCI ! COUP DE FOUDRE ϟ Les aventures de Cerise m'ont touchée en plein c½ur ! Je suis séduite !

Nanette ♥

✓ - La douceur, la tendresse, l'incomparable et indescriptible beauté qui se dégagent de chaque planche. Quand dessins et scénario se marient aussi bien pour créer une telle symbiose, une telle magnificence à eux deux, c'est selon moi juste du grand art ! Un immense BRAVO !
- Les personnages, profondément humains et inoubliables. Ils se sont faits à coup sûr une place dans mon c½ur vibrant d'amour débordant pour eux ainsi que dans ma mémoire !


✗ - NADA, NIET, NIENTE ! Allez lire fissa cette série de BDs, que diable !
Tags : Fiche Lecture, Les Carnets de Cerise, Tome 1 ♥, Tome 2 ♥, Tome 3 ♥, Tome 4 ♥, Tome 5 ♥, Intégrale, Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Collection métamorphose, Soleil Productions, 2012, 2013, 2014, 2016, 2017, France, Jeunesse, Bande dessinée, enfance, espièglerie, culot, audace, enquête, peinture, aventure, détective et romancière en herbe, passion, curiosité, secrets, mensonges, mystère, péripéties, amitié, famille, relation mère/fille, grandir, s'épanouir, rêves, animaux, gentillesse, bonté, générosité, humanité, tendresse, entraide, espoir, miracles, exploits, suspens, évasion, émerveillement, beauté des choses qui nous entourent, magie du quotidien, nature, saisons, éveil de conscience, sentiments, émotions, deuil, absence, introspection, nostalgie, pardon, Coup de foudre ♥
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#Posté le lundi 19 août 2019 17:21

Modifié le dimanche 25 août 2019 10:27

FICHE LECTURE : 68 année zéro

FICHE LECTURE : 68 année zéro

« Cela ne s'était jamais vu. L'université est un sanctuaire, un lieu de savoir, sacré comme une église. La police pas plus que l'armée n'y pénètrent. Ce jour-là, la police y est entrée avec des matraques. Le 3 mai restera marqué d'une pierre blanche : le jour où la Sorbonne a été évacuée par les CRS, le parcours de la révolte a été écrit en lettres de feu au fronton de notre histoire. »

• AUTRICE : Paule du Bouchet.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Récit autobiographique.
• THÈMES : Mai 68, histoire, révolte, rébellion, jeunesse, solidarité, injustice, révolution, vent de liberté, expériences, sentiments, partage, introspection, lutte, droits, émancipation, changement, politique, années soixante, crise sociale, étudiants, savoir, combat, prolétariat, ouvriers, corps enseignant, souvenirs, chamboulement, mémorable, actualité, monde d'hier et d'aujourd'hui, agir, espoir, ardeur, détermination, manifestations, violence, tohu-bohu, dynamisme, insoumis, fierté, adolescence, enjeux de société, monde meilleur, égalité...
• PAGES : 208.

A partir de 13 ans | 9,90¤.

IL Y A CINQUANTE ANS
MAI 68

Paule du Bouchet, l'auteure du Journal d'Adèle et de A la vie, à la mort, se souvient de son « mai 68 ». Un récit autobiographique, qui mêle l'intime aux événements et restitue délicieusement le parfum d'une époque et son cri de révolte.

En ce début de 1968, Maud, seize ans, est loin de se douter qu'une nouvelle vie va commencer pour elle. À la fin de l'année scolaire, le bac l'attend. Si tout va bien. Mais dans les rues, la soif de changement est là. La colère des étudiants explose. Alors que le Quartier latin est à feu et à sang, que les barricades se montent sous les fenêtres, la jeune fille écoute les Beatles, voudrait se coiffer comme la chanteuse Sylvie Vartan, fantasme sur la photo d'un certain Dany le Rouge et rêve de descendre dans la rue...

L'AUTRICE : Passionnée de musique, Paule du Bouchet a enseigné la philosophie puis s'est orientée vers l'édition jeunesse et l'écriture. Responsable du département Musique de Gallimard Jeunesse et de la collection de livres lus « Écoutez-lire », elle a signé de nombreux romans (souvent recommandés par l'Éducation nationale), des documentaires et des albums pour les enfants, vendus à plus de 500 000 exemplaires chez Gallimard Jeunesse (source Sodis).

L'art est pour tous et par tous.

ஜ MON AVIS :

« Je me suis mise à lire Nietzsche. Me l'avait-on fourré entre les mains ? Quelque ami qui me voulait du bien parmi ceux qui fréquentèrent la rue Malebranche en cette folle, merveilleuse époque de mai ? Sans doute. Peut-être aussi à cause d'une phrase de Nietzsche recopiée à l'époque par une main inconnue sur un mur de Paris et qui m'avait bouleversée : "Il faut encore porter en soi un chaos pour mettre au monde une étoile dansante." Mai 68 est associé à des phrases immortelles. De celles qui marquent à tout jamais, surgissant de loin en loin dans notre souvenir pour dire que la vie, toute changeante soit-elle, est d'abord éternelle et que les mots des poètes sont là pour pouvoir le rappeler. »

♥

Bonjour mes petits amis et bienvenue pour cette nouvelle chronique ! Tout d'abord, je tiens à sincèrement remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi et par la même occasion pour leur soutien. Après tout, ce sont eux qui ont accepté de m'envoyer mes tout premiers SPs il y a quatre ans, à l'époque de mon ancien blog x-Miss-Beatles-Disney-x (paix à son âme...) et, venant de la maison d'édition qui m'a fait pleinement prendre conscience de mon amour pour la lecture quand j'étais enfant et qui n'a cessé de m'accompagner depuis, cette marque de confiance me touche énormément. Voilà, c'était la petite séquence émotion de l'introduction. Maintenant, place au livre !

Vous l'aurez compris, ce livre traite de l'année 68, qui se fait déjà cinquantenaire (on ne rajeunit pas, ma petite dame !). Cinquante ans après, c'est la plume pleine de sensibilité de la remarquable Paule du Bouchet qui nous livre ce témoignage bien vivant d'un passé loin d'être enterré. En effet, cette révolution assourdissante continue à nous faire vibrer et réfléchir, notamment car nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir vers un monde meilleur, plus juste et moins matérialiste et abrutissant, qui laisserait la libre place à nos sentiments et à notre ingéniosité en somme... Ce rêve des étudiants et autres manifestants de mai 68, presque idéaliste, est encore bien vivant cependant, et je remercie par ailleurs Paule du Bouchet pour la piqûre de rappel qu'elle nous offre avec ce roman : il ne faut jamais cesser de croire en ses idéaux, de se battre pour eux et de laisser notre imagination parler et refaire le monde à sa guise. La voie de notre c½ur est impénétrable et nous procure des ailes extraordinaires pour aller toujours plus haut et plus loin dans nos espoirs.

Sous les pavés, la plage.

Celles que Paule du Bouchet m'a confectionnées m'ont fait carrément voyager dans le temps, tout droit jusqu'aux années 60. Cette époque m'a toujours fascinée de par son ébullition constante et grandissante et de par sa jeunesse rutilante. Grâce à l'écriture authentique de Paule du Bouchet, j'ai eu véritablement l'impression d'y être, au beau milieu de ce tourbillon d'émotions et de cette bulle de fraîcheur. J'ai en effet vécu cette lecture comme une bouffée d'air frais libératrice. Ce qui me semblait être de prime abord un fossile du passé oppressant, étouffant, suffoquant, pétri de tensions et de colère, m'est apparu alors comme une réalité bien tangible qui nous secoue tous encore : celles de nos pensées, de notre liberté d'expression, de nos droits, de notre façon d'être. Je me suis rendue compte, tout en me sentant fort stupide face à cette constatation, que mai 68 n'était pas un événement grandiloquent figé dans le temps et l'espace, comme un souvenir couleur sépia, aussi belles les photographies d'antan puissent-elles être, mais une empreinte qu'on garde en nous et qui ne s'efface jamais. Cette marque indélébile, c'est celle de notre conscience, de la force qui nous anime tous, de notre humanité, de notre solidarité. Mai 68, au-delà d'un mois et d'une année certes symboliques, c'est ce que nous sommes, ce qui nous pousse à affronter, ou plutôt à embrasser, la lumière du soleil chaque matin afin de la rendre plus brillante encore. Parce que ça en vaut la peine, définitivement.

Il est interdit d'interdire.

Chose amusante : alors que le résumé nous présente l'héroïne de l'histoire comme étant Maud, jeune élève de terminale, je me suis dis au cours de ma lecture qu'il y avait dû avoir méprise, et que la ravissante jeune fille de cette révolte flamboyante de rêves et d'espoir répondait plutôt au doux nom de Paule. Rien ne peut l'affirmer ; néanmoins, je n'ai croisé à aucun moment le prénom "Maud", aussi joli soit-il, au cours de ma lecture. A moins que ma vue n'ait continué à diminuer, je crois que cette omission était tout à fait intentionnelle afin que la narratrice du récit devienne le Je-autrice aux yeux des lecteurs. C'est clairement Paule du Bouchet qui nous raconte son vécu, avec ses mots d'une grande tendresse, sagesse et émotion, une histoire vibrante de délicatesse, d'élégance, de naturel et d'honnêteté. Je la reconnais bien là, Paule. La fébrilité désarmante de ce joli petit brin de femme qu'est Maud/Paule se mêle à la force de caractère que cette adolescente aux yeux tournés vers l'avenir déploie au fil du récit. Sous les pavés, le printemps (slogan actuel de la marque du même nom que je me permets de reprendre ici), je confirme.

L'imagination au pouvoir.

« Je sentais qu'Avram avait raison, mais sa remarque me compliquait les choses. Tant qu'on se croyait les rois du monde, c'était assez simple. D'un coup, il fallait accepter qu'il existait des gens qui n'étaient pas d'accord avec nous sans pour autant être des salauds. »

Dans 68 année zéro, Paule du Bouchet nous offre à voir une jeunesse bourgeonnante, une jeunesse solidaire, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui ne se laisse pas figer dans l'injustice et la frustration. Il m'est apparu clairement que ce petit bourgeon de l'immense arbre-phénix de 68 qui renaît des cendres d'un passé de traumatismes et de collaboration qui ne passe pas, d'un passé obscur, honteux et qui fonctionne jusqu'alors comme une prison d'ignorance pour les parents des baby-boomers comme Maud, cette superbe fleur, ce papillon sorti tout droit de sa chrysalide, n'a jamais cessé de vivre en Paule du Bouchet, et en chacun de nous. Cette flamme inextinguible est bien là et nous embrase tout entier. Cette flamme de vouloir se battre, d'aller de l'avant, de regarder vers le haut, vers le ciel d'un bleu infini des grands rêveurs que nous sommes, d'avoir les yeux rivés sur de nouveaux horizons, un horizon commun, cette soif de savoir, de comprendre, d'en être, de prendre part à l'écriture de notre Histoire, ce besoin pressant et comme une évidence qui définit Maud, il nous caractérise tous. On peut en effet tous s'y retrouver, dans ce récit d'un autre temps, dans l'écriture de l'histoire et de l'épopée d'une autre génération. Paule du Bouchet a toujours réussi à nous conter d'extraordinaires histoires d'époques différentes qui nous en apprennent beaucoup sur notre héritage et sur ce que nous sommes, sur ce que nous valons, sur ce qu'il y a de plus beau au plus profond de nous, et sur comment le faire ressortir et briller de tout son éclat, comment le faire rayonner et inspirer les autres, le tout avec beaucoup de justesse et de pédagogie. 68 année zéro ne fait pas exception à cette règle.

Quand le temps va et vient, on ne pense à rien, malgré ses blessures...

Ne vous attendez pas à de l'action à tire-larigot avec Paule du Bouchet : mai 68 a certes été une période d'explosion, très intense (cela est un doux euphémisme), mais il y a cependant eu des moments de calme au beau milieu de cette tempête d'énergie et d'émotions qui était en train de ravager tout un monde à la façon de penser étriquée et fade. La couleur prend le pas sur la grisaille de la guerre, sur ce moment conformiste en noir et blanc. Il fallait bien des instants de grâce pour savourer ce changement immortel dont la magie était en train même d'opérer. Comme dans tous les récits grandioses d'humanité et d'intensité de cette remarquable autrice, j'ai retrouvé ces bulles de coton, telles de véritables cocons, suspendues dans le temps, inviolables, qui nous laissent le temps de prendre pleinement conscience des choses, de nous, des autres, de vivre en communion, en cette harmonie qui n'a pas d'âge, qui rassemble la jeunesse, révoltante et révoltée, décidément rebelle, qui doit encore écrire les pages de son histoire, et celle qui se fait déjà vieillissante, qui ne manque cependant pas d'audace et dont les nombreuses pages du livre ont été noircies par la mauvaise encre. Cependant, celle de Paule du Bouchet ne l'est pas, mauvaise, je peux vous l'assurer. Elle a le pouvoir d'adoucir tous les maux et de nous rassembler, de consolider tout ce qui rend l'être humain beau et honorable. Une magicienne de la réalité, en somme.

Car le temps de l'amour, c'est long et c'est court, ça dure toujours...

« J'ai demandé à Avram de quoi il allait parler avec ses étudiants à la rentrée, cela me semblait compliqué de se retrouver en cours alors que le mouvement avait échoué. Il s'est récrié :
- Mais il n'a pas échoué ! Tout commence, au contraire ! Je ne sais pas si tu te souviens d'une autre inscription qui disait : "Nous ne voulons pas d'un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s'échange contre celle de mourir d'ennui." C'est de ça que je voudrais parler avec mes étudiants. Comment rendre le présent vivant ? Parmi les réponses possibles, il y en a une que mai a définitivement posée : interroger le présent, ne jamais considérer qu'il est acquis. Partir du principe que nous avançons dans l'échange et la responsabilisation de chacun, même si c'est parfois difficile... »

Pour conclure, je ne peux que vous engager à lire ce roman. J'en ai encore les yeux qui pétillent, le c½ur frémissant et brûlant d'une joie nouvelle, d'un amour tout neuf d'adolescente qui s'échappe dans ses rêveries et dans ses actes bien concrets d'humanité, de solidarité, de rébellion en marche et assumée et du feu ardent de la vie, malgré les blessures et les incertitudes de cette jeunesse, de cette société tout entière... qui finit par se trouver, par se retrouver, par se rassembler au nom d'un même combat, d'un même idéal, sur un pied de parfaite égalité. C'est tout un pan de notre Histoire que Paule du Bouchet nous raconte, dans la rapidité éclair d'un mois qui était tant attendu et qui a tout chamboulé dans l'existence des Français, et j'ai retrouvé dans ce récit la même sensation que j'avais ressentie avec Trois filles en colère d'Isabelle Pandazopoulos (ma chronique de ce roman ici) qui traite de cette même période où souffle un vent de liberté irrésistible qui emporte tout sur son passage : celle d'ouvrir une valise venant de ces années 60 que je considère comme étant si spéciales, avec ses superbes jeunes filles pouvant enfin assumer leur féminité, une jeunesse débridée de tout carcan, des musiques assourdissant nos oreilles à coups de riffs bien sentis, de yé-yé, ou bien de voix languissantes, tout à fait douces et charmantes qui susurrent des mots merveilleux à nos oreilles, comme celles de Françoise Hardy, de Sylvie Vartan ou encore de Marianne Faithfull. Ces deux femmes, Paule et Isabelle, nous ont chacune offert en cadeau leur relique éternelle du passé, leur trésor si précieux : l'une le souvenir de cette adolescente frondeuse, la tête haute, des papillons dans le ventre et avide de découvertes et d'expériences ; l'autre, celui de sa naissance lors des années mouvementées qui ont précédé celle du nouveau départ, celui de zéro, qui s'est préparé bien en amont de l'année fatidique 68. C'est comme si mes grands-parents, mes grands-oncles et tantes, tous ces êtres qui me sont chers et qui font partie de mon ADN, me racontaient l'histoire de leur jeunesse foudroyante qui est inscrite en eux à tout jamais, en moi aussi, et en nous tous. Je ne peux que vous laisser entre les pages de cet excellent livre pour vous le rappeler. Et aussi, retenez bien ceci : soyez réalistes, demandez l'impossible. Jouissez sans entraves !

Nanette ♥

P.S. : Le livre nous offre même dans ses premières pages une carte de Paris, et plus particulièrement du Quartier Latin et de la rue Malebranche où habitent Maud et sa famille, carte vers laquelle je n'ai pas hésité à revenir régulièrement afin de visualiser à quels endroits les différents événements du roman avaient lieu. J'ai trouvé que c'était un vrai plus au récit, simple et efficace. Les cartes sont bien trop souvent négligées de nos jours, tout ça pour leur préférer cette engeance qu'est le GPS... (Non, je ne commencerai pas ma croisade contre cette voix off démoniaque aujourd'hui.) Et puis, voici de quoi véritablement suivre le chemin de Maud et des manifestants pas à pas. Alors, êtes-vous prêts vous aussi à fouler les pavés de mai 68-?

FICHE LECTURE : 68 année zéro

★★★★★
Un roman délicieux à mettre entre toutes les mains !

✓ - Un récit très instructif, extrêmement vivant et vrai !
- Une ouverture sur l'univers coloré et détonnant des années 60. Voyage dans le temps garanti !
- Un livre dans lequel l'autrice livre beaucoup d'elle-même. Il est extrêmement touchant de découvrir l'adolescente qu'elle était et qu'elle est restée au plus profond de son c½ur.


✗ - Ce fut un peu trop court à mon goût... Mais pour les jeunes lecteurs, c'est une excellente entrée en matière sur mai 68. Et le petit nombre de pages n'empêche pas le récit d'être percutant, loin de là !

« A un moment, Lucie s'est mise à pleurnicher parce qu'elle ne voyait rien et Granny a demandé à Nico de la prendre sur ses épaules. Et tout à coup on s'est rendus compte qu'au lieu de crier : "Paix au Vietnam !", la petite Lucie criait : "Paix aux vieilles dames !". Autour de nous, tout le monde se marrait. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, Gallimard Jeunesse, 68 année zéro, Paule du Bouchet, récit autobiographique, 2018, anniversaire, mai 68, Jeunesse, histoire, révolte, rébellion, jeunesse, solidarité, injustice, révolution, vent de liberté, expériences, sentiments, partage, introspection, lutte, droits, émancipation, changement, politique, années soixante, crise sociale, étudiants, savoir, combat, prolétariat, ouvriers, corps enseignant, souvenirs, chamboulement, mémorable, actualité, monde d'hier et d'aujourd'hui, agir, espoir, ardeur, détermination, manifestations, violence, tohu-bohu, dynamisme, insoumis, fierté, adolescence, enjeux de société, monde meilleur, égalité, Très belle lecture
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#Posté le lundi 15 octobre 2018 08:04

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