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FICHE LECTURE : Circus Mirandus - T2 : La Femme Oiseau

FICHE LECTURE : Circus Mirandus - T2 : La Femme Oiseau
• TITRE V.O. : The Bootlace Magician.
• AUTRICE : Cassie Beasley.
• ANNÉE : 2019 (ETATS-UNIS), 2020 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse, fantastique.
• THÈMES : Cirque - Magie - Amitié - Famille - Enfance - Grandir - Maturité - Affection - Amour inconditionnel - Danger - Mystère - Noirceur - Colère - Espoir - Courage - Entraide - N½uds - Merveilleux...
• PAGES : 571.

Ma chronique du tome 1 : ici.

Un miracle a conduit Micah au Circus Mirandus. Il en faudra un autre pour le sauver. Micah a réalisé son rêve : le jeune garçon vit désormais au Circus Mirandus en tant qu'apprenti du Plieur de Lumière. Tout semble pour le mieux dans le plus magique des mondes, entre la découverte de ce lieu surprenant et la maîtrise de ses pouvoirs. Mais c'est sans compter sur sa terrible grand-mère, la Femme Oiseau, qui a juré de se venger du cirque.
Micah et le Plieur de Lumière ont-ils une chance de défaire ses plans machiavéliques ?

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du tome deux de la saga Circus Mirandus, La Femme Oiseau, signée Cassie Beasley et parue aux éditions Auzou. Je les remercie infiniment pour ce magnifique envoi.

Ayant tout bonnement adoré le premier tome, il me tardait de retrouver mon formidable petit Micah pour d'autres mémorables et fabuleuses aventures au sein de ce cirque pas comme les autres. Un aspect d'ailleurs de ce second tome que j'ai particulièrement apprécié, c'est celui d'avoir pu enfin faire la connaissance de l'ensemble des membres de ce merveilleux cirque. En effet, si dans le premier tome, on se focalisait essentiellement sur le Plieur de Lumière qui reste là encore la personne au sein du cirque de laquelle notre attachant jeune héros se sent le plus proche, ici, on apprend à connaître ses collègues et cela m'a procuré un bonheur incommensurable. C'est simple, je me suis sentie extrêmement proche de ces personnages remarquables, magiques jusqu'au bout des ongles, qui ont pour objectif dans leur quotidien d'apporter un peu de paix et de lumière aux enfants afin de préserver la part d'innocence qui réside en chacun d'eux. Si ce n'est pas le plus beau métier du monde, ça ! Plus sérieusement, je me suis sentie comme appartenir à cette joyeuse troupe solidaire dont aucun des membres n'est laissé pour compte, même quand face aux pires catastrophes. Et croyez moi, ils vont tous devoir en affronter dans ce tome-ci ; de quoi vous en hérisser les poils !

Un autre point du récit qui m'a extrêmement plu, même si j'ai trouvé cela triste tout à la fois, c'est que l'on sent que notre personnage principal, l'émouvant Micah, a grandi, mûri depuis le tome 1. Certes, il croit toujours en la magie en ce bas monde, comme au début de sa folle épopée, mais ce n'est malgré tout plus le petit garçon rêveur qui écoutait les histoires rocambolesques de son grand-père la bouche grande ouverte comme si on lui procurait du pain béni. Micah s'est rendu compte depuis de la cruauté et de la noirceur du monde, de l'incroyable et troublante complexité de ce dernier qui est capable depuis des millénaires d'abriter le pire comme le meilleur. Cela m'a attristée de parfois voir mon magicien en herbe d'ordinaire si joyeux et créatif à ce point désillusionné et en colère mais Micah tire les bonnes leçons de cette rage. Il comprend que s'abaisser au niveau des individus vils qui peuplent ce bas monde et qui font parfois même partie de sa propre famille ne lui apporterait strictement rien si ce n'est de l'amertume et un dégoût profond de lui-même. De Micah le petit garçon intrépide et candide, on est passés à Micah le pré-adolescent sage mais au c½ur toujours aussi pur, quand bien même certaines personnes (une en particulier mais je n'en dis pas plus) essayent de le corrompre, et vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis fière de sa fantastique évolution. Micah ira loin dans la vie et il a encore beaucoup à apporter au Circus Mirandus, j'en suis persuadée. Sa place est là-bas, cela ne fait aucun doute.

Enfin, histoire de tout de même soulever un minuscule bémol à ce récit : j'ai trouvé que la femme oiseau qui donne pourtant son titre à ce second (ou deuxième ? Je l'espère vivement) tome arrivait bien tardivement dans l'intrigue. Certes, on ressent bien la menace que celle-ci représente tout au long de l'intrigue, telle une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, un danger imminent et effroyable qui, comme évoqué un peu plus haut, m'a véritablement donné des sueurs froides. Néanmoins, j'aurais tout de même souhaité que cette fameuse femme oiseau soit plus présente et surtout en apprendre plus sur elle que ce que le tome in nous en avait déjà dévoilé. Cependant, il semblerait que l'autrice n'ait pas jugé cela nécessaire et je peux tout à fait le comprendre : Cassie Beasley a en effet tenu à faire passer un message tout particulier à travers cette antagoniste et je l'ai trouvé pour ma part tout ce qu'il y a de plus clair et pertinent. Sans rancune, donc.

Pour conclure, malgré le léger désappointement que j'ai éprouvé face au traitement accordé à celle qui est censée être le personnage phare de ce second tome, et qui l'est d'une certaine façon tout ce qu'il y a de plus tonitruante et déroutante, j'ai autant adoré ce roman que son prédécesseur. Il est certes différent mais tout aussi poignant et authentique dans les émotions qu'il véhicule, et je puis vous assurer qu'il vous en fait passer par une sacrée palette ! En le lisant, j'ai eu envie de rire, de pleurer, de me cacher sous ma couette mais surtout, j'ai ressenti un amour juste incommensurable pour la quasi-totalité de ses personnages, une boule de chaleur au creux du ventre qui ne m'a plus quitté depuis que j'ai refermé ce livre et c'est bien là tout ce qui importe, non ? En clair, ce second tome de Circus Mirandus a été une franche réussite de mon côté et j'escompte bien qu'il ait une suite ! COUP DE C¼UR ♥

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, éditions Auzou, service de presse, Circus Mirandus, La Femme Oiseau, Cassie Beasley, 2019, 2020, Jeunesse, Fantastique, Cirque, Magie, Amitié, Famille ♥, Enfance, grandir, maturité, affection, Amour inconditionnel ♥, danger, mystère, noirceur, colère, espoir, courage, entraide, noeuds, merveilleux, Littérature américaine, Tome 2 ♥, coup de coeur ♥
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#Posté le samedi 13 juin 2020 08:14

Modifié le lundi 15 juin 2020 09:41

FICHE LECTURE : Stranger Things - Runaway Max

FICHE LECTURE : Stranger Things - Runaway Max
• AUTRICE : Brenda Yovanoff.
• ANNÉE : 2019 (USA, FRANCE).
• GENRE (S) : Roman ado.
• THÈMES : Science-fiction, surnaturel, famille recomposée, déménagement, bouleversement, isolement, solitude, souffrance, chagrin, colère, peur, indépendance d'esprit, différence, monstres, cruauté, violence, racisme, affirmation de soi, amitié, réconfort, années quatre-vingt, pop culture...
• PAGES : 288.

Dans ce prequel à la série emblématique Netflix, vous découvrirez l'histoire de Max Mayfield avant son arrivée dans l'étrange ville d'Hawkins lors de la saison 2. Pourquoi a-t-elle déménagé dans cette petite ville de l'Indiana, et comment a-t-elle pu y retrouver la notion de « chez-soi » ? Le passé de la rouquine surnommée Mad Max est loin d'avoir révélé tous ses secrets... des bons comme des plus sombres... Vous en apprendrez un peu plus sur son histoire, mais également sur celle de son frère Billy Hargrove, qui s'est illustré dans la série par sa personnalité des plus complexes...

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique de Runaway Max par Brenda Yovanoff ou l'un des trois romans officiels tirés de Stranger Things publiés jusqu'à présent (du moins en français). Étant une grande fan de cette véritable série phénomène, j'étais très curieuse de découvrir l'une de ces parutions, surtout quand on sait qu'il ne s'agit ici non pas de novélisation (soit la redite exacte de ce qu'il se passe dans la série ou le film en question sans rien y ajouter de plus, d'une inutilité absolue donc - ce n'est là que mon humble opinion, toujours) mais d'un contenu somme toute inédit qui s'inspire certes d'un matériau fictif déjà existant mais qui se permet de l'étoffer, de l'enrichir pour le plus grand bonheur des personnes intéressées (dont, vous l'aurez compris, je fais assurément partie dans le cas présent).

Concernant Runaway Max, j'ai été agréablement surprise par la teneur de ce livre. Ne vous y trompez pas, il n'y a là rien de bien transcendant dans cette intrigue qui reprend pour ainsi dire le fil narratif de la saison deux de Stranger Things en nous faisant les moments où Max, personnage central de ce récit sous format livresque, est présente, le tout entrecoupé de flashbacks nous narrant sa vie passée en Californie, avant son arrivée résolument fracassante en Indiana, dans notre chère bonne vieille Hawkins.

C'est injustement cet oscillation permanente entre prequel et midquel qui m'a tant plus avec cette revisite de l'intrigue que nous propose Brenda Yovanoff. L'aspect prequel dominant du récit nous permet de replonger dans les souvenirs de Max comme si nous avions vécu ces fragments de son existence à ses côtés et apportent un éclaircissement bienvenu sur ce que l'on pourrait appeler son présent, soit la partie midquel de l'intrigue. J'ai pour ma part énormément apprécié l'arrêt sur image effectué sur chaque grande scène de la série où Max joue un rôle. Sans pour autant trop s'y attarder car l'autrice suppute (et à juste titre) qu'en tant qu'auditeurs de la série mère, nous sommes déjà familiers de ces instants de l'intrigue, elle nous offre l'opportunité de revivre ces passages clés du point de vue de Max, ce qui nous aide alors à mieux comprendre cette dernière.

Du moins, c'est ainsi que je l'ai ressenti car de mon côté, je n'avais pas spécialement accroché avec Max lors de son introduction dans la saison deux. Non pas que la simple présence dans le show de celle-ci me débectait comme cela pouvait être le cas pour un certain Mike, qui a le don de se montrer insupportablement agaçant et irritant quand il s'y met soit dit en passant, mais je ne voyais à l'époque pas le réel intérêt de son personnage. Depuis, la saison trois est passée par là et de l'eau a ainsi coulé sous les ponts mais, même si j'aime désormais immensément le personnage de Max et que donc cette lecture n'était pas foncièrement nécessaire pour me "réconcilier" avec elle, je suis tout de même sincèrement heureuse de l'avoir faite car cela a tout simplement apporté encore plus d'épaisseur et de consistance à une protagoniste déjà rudement solide. Je remercie infiniment Brenda Yovanoff d'avoir doté Max d'origines, d'une véritable histoire car un personnage même fictif ne peut pas naître comme ça, apparaître dans les airs comme s'il avait toujours été là alors que l'on sait pertinemment qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Il faut lui laisser deviner un passif sous-jacent, une identité clairement affirmée, auquel cas il ne nous paraîtra pas suffisamment crédible et consistant (oui, je verse dans le cannibalisme moi maintenant...) pour que l'on s'y attache. À mes yeux, c'est Brenda Yovanoff qui s'est chargée de donner à notre Mad Max cette étincelle de vie qui change tout et qui parachève le merveilleux travail de composition réalisé par la jeune actrice Sadie Sink. L'interprétation de l'une et l'imagination, le travail littéraire de l'autre se complètent parfaitement et nous dresse ainsi un portrait en bonne et due forme d'une adolescente par comme les autres, tornade de feu qui doit encore s'abattre sur le monde. À Hawkins en tout cas, elle a déjà fait des ravages, pour notre plus grand plaisir.

Pour conclure, Runaway Max aura été une franche réussite de mon côté. Je m'attendais à quelque chose de rafraîchissant, d'électrisant qui me ramène tout droit dans les années 80, cette période que j'aime tant, un roman ado qui se dévore vite et bien et j'ai été servie ! Si vous n'étiez pas tombé sous le charme de Mad Max au cours de votre visionnage de la saison deux de Stranger Things, vous ne pourrez certainement pas y résister cette fois-ci ! ★★★★(★)

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, Hachette Romans, Brenda Yovanoff, Littérature américaine, 2019, Stranger Things - Runaway Max, Roman ado, Science-fiction, surnaturel, famille recomposée, déménagement, bouleversement, isolement, solitude, souffrance, chagrin, colère, peur, indépendance d'esprit, différence, monstres, cruauté, violence, racisme, affirmation de soi, amitié, réconfort, années quatre-vingt, pop culture, Excellente lecture !
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#Posté le samedi 21 mars 2020 10:35

Modifié le dimanche 05 avril 2020 15:46

FICHE LECTURE : Les Victorieuses

FICHE LECTURE : Les Victorieuses
• AUTRICE : Lætitia Colombani.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Liberté, espoir, humanité, solidarité, portraits de femmes, force, courage, révolte, détermination, persévérance, abnégation, foi, générosité, lutte contre la précarité, croyance, espérance, combat d'une vie, amour de son prochain, colère, indignation, désarroi, impuissance, être utile, bonté, tendresse, chagrin, chaleur humaine, dépression, se réinventer, trouver un sens à sa vie, histoire vraie, destins extraordinaires, bienfaiteurs de l'ombre, reconnaissance, faire le bien autour de soi, se battre pour un monde meilleur...
• PAGES : 222.

A 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d'avocate : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s'effondre. C'est la dépression, le burn-out.

Tandis qu'elle cherche à remonter la pente, son psychiatre l'oriente vers le bénévolat : sortez de vous-même, tournez-vous vers les autres, lui dit-il. Peu convaincue, Solène répond pourtant à une petite annonce : « association cherche volontaire pour mission d'écrivain public ». Elle déchante lorsqu'elle est envoyée dans un foyer pour femmes en difficultés... Dans le hall de l'immense Palais de la Femme où elle pose son ordinateur, elle se sent perdue. Loin de l'accueillir à bras ouverts, les résidentes se montrent distantes, insaisissables. A la faveur d'un cours de Zumba, d'une lettre à la Reine d'Angleterre ou d'une tasse de thé à la menthe, Solène va découvrir des femmes aux parcours singuliers, issues de toutes les traditions, venant du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va se révéler étonnamment vivante, et comprendre le sens de sa vocation-: l'écriture.

Près d'un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Capitaine de l'Armée de Salut, elle rêve d'offrir un toit à toutes les femmes exclues de la société. Sa bataille porte un nom : le Palais de la Femme.

Le Palais de la Femme existe. Lætitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité.

ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique des Victorieuses, ou un livre que j'avais une envie folle de dévorer à l'instant même où j'ai découvert son existence. La raison à cela est simple : il y a un peu plus de deux ans, j'avais eu un énorme COUP DE C¼UR ♥ pour le premier roman de Laetitia Colombani, à savoir La Tresse (que tout le monde devrait avoir déjà lu, soit dit en passant), dont vous pouvez consulter ma chronique ici. J'étais donc juste impatiente à l'idée de retrouver la plume lumineuse, pleine de sagesse et de justesse, de cette autrice selon moi incontournable de la littérature française contemporaine actuelle. Je remercie infiniment les éditions Grasset de m'avoir fait une nouvelle fois confiance en me faisant parvenir ce merveilleux roman qu'est Les Victorieuses et sur ce, place à ma critique littéraire qui, je l'espère fortement, sera à la hauteur de ce magnifique récit de vie(s) que nous offre à lire Lætitia Colombani et vous donnera le désir irrépressible de découvrir cette petite pépite par vous-même !

Ce que j'ai particulièrement apprécié avec ce livre, c'est le fait que Lætitia Colombani nous propose de suivre de façon parallèle deux récits rondement bien menés qui, pardonnez-moi l'expression, nous prennent aux tripes dès le départ. On reconnait bien là toute l'intelligence et la sensibilité de l'autrice qui a décidé une fois encore, et à raison, de nous parler de destins fictifs ou non (par ailleurs, ici, l'un d'entre eux, et certainement le plus époustouflant de tous de surcroît, ne relève guère de la fiction) de femmes extraordinaires qui nous touchent en plein c½ur et qui nous bouleversent l'âme. J'ajouterai que ce qui rend ce roman si beau et poignant, c'est que Lætitia Colombani nous narre l'histoire de ces figures féminines d'exception avec un naturel déconcertant. Ce que je souhaite dire par là, c'est que la romancière dépeint ses protagonistes de telle façon que c'est comme si elles étaient là, sous nos yeux, sans fard et sans artifice, avec leurs sentiments complètement mis à nus, plus magnifiques et victorieuses que quiconque, c'est le cas de le dire. Comme pour La Tresse, j'ai trouvé son écriture limpide, claire comme de l'eau de roche ; dans ce qu'elle a à dire, à poser sur le papier tel un véritable épanchement du c½ur, Lætitia Colombani va droit au but, au fond des choses, elle nous présente et décrit le réel tel qu'il est vraiment, avec toutes ses horreurs qu'on considère depuis belle lurette comme "acceptables", ce qui est à mon sens une véritable infamie, mais aussi avec ses instants de grâce au goût de petit miracle. Une chose est sûre : en lisant ce roman, je me suis sentie directement concernée, interpellée. J'avais la sensation que Lætitia Colombani avait su briser son quatrième mur d'encre et de papier pour mieux nous prendre à parti et nous faire comprendre que, cette histoire qu'elle nous livre avec beaucoup de clairvoyance et de grandeur d'âme et d'esprit, c'est la nôtre aussi. On peut en être les acteurs au lieu de jouer constamment aux spectateurs passifs. Ce monde qui déraille complètement, il nous appartient comme nous lui appartenons et c'est donc à nous qu'il incombe de faire changer les choses si c'est cela que nous souhaitons de tout notre être.

Pour ce qui est des personnages, je me suis instantanément attachée à eux tous. Il ne pouvait tout simplement pas en être autrement. Ils n'existent peut-être pas exactement tels que Lætitia Colombani les a inventés mais, si on y réfléchit rapidement et simplement, ils pourraient être n'importe qui de notre connaissance directe ou indirecte. Au fond, pour la plupart d'entre eux, j'ai même envie de vous dire pour l'ensemble des personnages de ce récit, on les rencontre tous les jours ou presque mais on ne les REGARDE jamais. A bien y repenser, Les Victorieuses est à mes yeux une sorte d'équivalent en version roman de la superbe chanson Another Day in Paradise ♫ de Phil Collins qui nous prêche (je ne pouvais pas utiliser meilleur verbe pour cette chronique je pense) d'ouvrir les yeux sur la cruauté sans nom et l'injustice effarante du monde dans lequel nous vivons et d'apprécier à leur juste valeur les plus petites choses de la vie, celles qui nous semblent garanties comme avoir un toit au-dessus de la tête et de quoi s'acheter ce que l'on veut en courses sans trop se restreindre alors qu'en réalité, nous avons une chance inouïe de pouvoir bénéficier d'un tel confort et d'éprouver une telle sensation de sécurité. Mais avant toute chose, cette musique et ce livre nous apprennent à voir l'autre, le miséreux, non pas comme un repoussoir auquel se comparer afin de se sentir mieux dans sa peau car on sait que l'on a beaucoup plus que lui ou comme un déchet, dommage collatéral d'une société de surconsommation et du chacun pour soi qui sature à tous les niveaux, mais comme un individu qui possède son identité qu'on ne peut pas lui arracher contrairement à tout le reste (et encore, même ça, cela se vole ou se nie, c'est tout bonnement monstrueux), ses rêves, ses espoirs, son passé qui l'a mené dans cette fort mauvaise passe et qui, comme tout un chacun, a le droit de tourner son regard vers l'avenir et d'y croire encore. Certes, c'est aller un peu vite en besogne que de tout de suite faire l'amalgame avec ce morceau légendaire, l'un de mes grands favoris, pour ne pas dire mon préféré de tous les temps, de Phil Collins. Bien sûr que les deux ½uvres ont leurs caractéristiques et leur personnalité qui leur sont propres ; en revanche, ce qui est certain, c'est qu'elles nous font toutes deux ressentir un similaire sentiment d'authentiques indignation et désarroi, de culpabilité, de honte et de dégoût de soi-même aussi. Que ce soit la vieille femme aux pieds calleux qui ne semblent même pas digne de porter des chaussures aux yeux des ignobles âmes qui se croient soit-disant bien-pensantes d'Another Day in Paradise ou les laissées-pour-comptes, écorchées vives des Victorieuses, chaque expérience de vie narrée par le biais d'une douce et tragique mélodie ou grâce à la plume brutale mais éclairante de Laetitia Colombani m'a purement et simplement brisé le c½ur en mille morceaux et m'a rappelé également l'importance, la nécessité de voir au-delà des apparences et des préjugés qui nous polluent l'esprit afin de mieux nous rendre aveugles à la souffrance et aux besoin d'autrui, afin de nous épargner à nous-même de porter ce fléau qu'on laisse volontiers sur les épaules de personnes bien plus courageuses et honorables que nous. Ce roman m'a rappelé que, plus que jamais, nous ne prenons la peine de regarder plus loin que le bout de notre nez. Qui plus est, nous faisons généralement montre d'une condescendance, voire pire, d'une indifférence, indubitablement insupportable alors que ces personnes dites "marginales" (parce qu'on le veut bien, soyons-en au moins conscients) telles que l'immigrée Binta, l'orpheline Cynthia, la transsexuelle Iris, l'ancienne SDF La Renée ou encore l'enfant déracinée pour son propre bien Sumeya pour ne citer qu'elles ont énormément à nous inculquer, notamment en ce qui concerne le respect de notre dignité et de celle d'autrui, ainsi que l'écoute de notre conscience. En clair, en lisant Les Victorieuses, on se prend UNE CLAQUE EN PLEINE FIGURE. Et ce n'est pas plus mal car il serait grand temps qu'on se réveille et qu'on agisse sérieusement, et ce à tous les points de vues.

Concernant les deux héroïnes centrales de l'histoire, je me suis énormément identifiée à Solène qui, au début du roman, était encore une femme résolument moderne, brillante, pressée, qui prenait tout sur elle afin de ne pas décevoir ses proches et sa clientèle, toujours à faire des concessions et à mettre ses véritables désirs et aspirations entre parenthèses et qui, par la suite, va se révéler être une personne fatiguée, esseulée, perdue, anéantie, brisée, lessivée par une existence qui ne lui convient plus, par les colossales et abrutissantes attentes de ses proches qui l'enfermaient jusque là dans un carcan étouffant, insoutenable, à l'empathie néanmoins extrême et tout ce qu'il y a de plus affectée par ce qui se passe autour d'elle, par ce qu'elle entend et assimile (ou plutôt justement, n'accepte pas et se bat de toutes ses forces pour que de telles effroyables réalités ne subsistent plus), et qui souhaite avant tout se rendre UTILE. Avec nos nombreux points communs, je ne pouvais que profondément et sincèrement affectionner Solène et l'encourager du fond du c½ur dans sa nouvelle voie vers une meilleure, une version beaucoup plus fidèle et saine d'elle-même à la volonté inébranlable d'aider les autres et de faire de son maximum pour leur rendre ce qu'ils sont parvenus à lui apporter de précieux et d'inestimable. Néanmoins, ma véritable révélation avec ce roman a été le personnage de Blanche Peyron qui a bel et bien existé. Et j'ai envie de dire heureusement car cela réchauffe le c½ur. Comment vous résumer le parcours résolument atypique et hors du commun de cette femme qui se passe de mots, de superlatifs pour la décrire ? Eh bien, je ne le ferai point car il suffit de lire ce roman pour faire la connaissance de ce bon ange, de cette soldate dont les armes étaient la générosité et la persévérance. Persévérance dans son chemin de foi menant à un monde égalitaire où la pauvreté serait enfin nulle et non avenue, comme elle aurait dû toujours l'être depuis la nuit des temps. Rien que pour m'avoir fait découvrir le tempérament assurément inspirant et exemplaire de Blanche ainsi que son incroyable (mais vrai) destin, ce roman est devenu de façon foudroyante et immédiate une valeur sûre de ma bibliothèque vers laquelle je retournerai sans cesse afin d'obtenir des réponses à la multitude de questions qui m'assaillent infatigablement. Très sérieusement, je me demande comment j'ai fait pour vivre vingt-et-un ans de ma vie sans avoir connaissance du vécu de cette femme et de son remarquable époux qui forcent l'admiration. A vrai dire, je considère cette bévue de ma part, et de celle de la plupart d'entre nous, je n'en doute pas, comme le plus abominable des scandales. J'adresse toute ma gratitude à Laetitia Colombani d'avoir été celle qui a rectifiée le tir en rendant, près d'un siècle plus tard, enfin justice avec Les Victorieuses à cet admirable couple et à tout ce qu'ils ont accompli de gigantesque au nom de leur honneur et de leur devoir. Une grande femme qui rend hommage à une autre, je dirais qu'on ne pouvait faire mieux.

Pour conclure, je dirais que Les Victorieuses est un roman à lire ABSOLUMENT, séance tenante, au moins une fois dans sa vie. Ou même plusieurs fois, après tout, pourquoi s'en priver ? Ne vous gênez surtout pas. Je le dis très sincèrement, vous ne pourrez que tomber amoureux de ce livre pétri d'humanité et dont chaque phrase, chaque mot choisi, est criante de vérité. Vous l'aurez compris, Les Victorieuses est un diamant brut, un véritable petit bijou qui ne vous laissera certainement pas de marbre. En effet, il aurait de quoi faire fondre le c½ur de glace le plus résistant tant il parvient à nous frapper en plein c½ur et tant sa beauté compatissante est violente, indéniable, prodigieuse, croyez-m'en sur parole. Pour ma part, j'ai été véritablement saisie et séduite face une telle sensibilité et lucidité. J'espère sincèrement qu'une adaptation cinématographique des Victorieuses sera envisagée comme c'est le cas présentement pour La Tresse car il y a de quoi en faire un film coup de poing et définitivement mémorable. Mais en attendant qu'un éventuel scénariste (Lætitia Colombani herself, qui sait, personne ne saurait faire cela mieux qu'elle) se penche sur la question et polisse ce petit joyau pour le rendre conforme au domaine du septième art, il y a un long-métrage qui, lui, ne se laisse pas prier et c'est bien celui de notre vie quotidienne qui n'espère qu'une chose : qu'on la prenne en main et qu'on en fasse quelque chose qui en vaille considérablement la peine ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Éditions Grasset, Les victorieuses, Laetitia Colombani, 2019, contemporain, Liberté, espoir, humanité, solidarité, portraits de femmes, force, courage, révolte, détermination, persévérance, abnégation, foi, générosité, lutte contre la précarité, croyance, espérance, combat d'une vie, amour de son prochain, colère, indignation, désarroi, impuissance, être utile, bonté, tendresse, chagrin, chaleur humaine, dépression, se réinventer, trouver un sens à sa vie, histoire vraie, destins extraordinaires, bienfaiteurs de l'ombre, reconnaissance, faire le bien autour de soi, se battre pour un monde meilleur, Littérature française, Coup de foudre ♥
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#Posté le mercredi 11 septembre 2019 04:26

Modifié le mercredi 11 septembre 2019 09:58

FICHE LECTURE : Orphéa Fabula - T4 : Orphéa Fabula et l'étoile de Saint-Pétersbourg

FICHE LECTURE : Orphéa Fabula - T4 : Orphéa Fabula et l'étoile de Saint-Pétersbourg

• AUTRICE : Marie Alhinho.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Espionnage, adolescente, intrépide, courage, aventure, voyage dans le temps, Russie, empire, vingtième siècle, danse classique, ballet, rigueur, raffinement, compétition, intégration, entraînement, ressources, déguisement, dissimulation, alliances, personnages historiques, quête, cristal, menace, danger, secrets, mystères, noirceur, tensions politiques, conflits sociétaux, révolte, révolution, insurrection, colère, famille royale, humour, chat, compagnon de route, action, monde moderne, double vie, gadgets, technologie, ingéniosité, interrogations, curiosité, famille, amitié, folie, dynamisme, énergie, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, espièglerie...
• PAGES : 200.

9,95¤.

Ma chronique du tome 3 : ici.

Orphéa découvre la Russie impériale !

Cette fois, c'est dans la Russie des tsars qu'est envoyée Orphéa ! Projetée en 1903 à Saint-Pétersbourg dans un contexte politique tendu, elle se retrouve sous la protection de l'exigeant maître de ballet Marius Petipa. Malheureusement, cet allié inattendu pourrait bien lui mettre des bâtons dans les roues : il convoite l'Étoile du Soir, le cristal qu'est justement venu récupérer Orphéa ! L'aide de ses nouveaux amis danseurs ne sera pas de trop pour permettre à la jeune espionne de réussir sa mission...

L'AUTRICE : Marie Alhinho est une jeune autrice passionnée de littérature jeunesse et d'Histoire, dont le ton frais et contemporain nous fait voyager dans le temps avec une grande facilité !

L'ILLUSTRATRICE : Miss Paty est une illustratrice de bandes dessinées et de romans pour la jeunesse.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du quatrième tome d'une saga historique pour enfants pétillante et haute en couleurs, Orphéa Fabula ou une intrépide héroïne qui nous fait à chaque opus de ses aventures voyager dans le temps et de l'espace. Cette fois-ci, c'est pour Saint-Pétersbourg et la Russie tsariste de Nicolas II qu'elle nous embarque et je remercie infiniment les éditions Poulpe Fictions pour l'envoi de ce très beau roman qui fonctionne comme une véritable capsule temporelle !

Avant toute chose, je tiens à préciser que je n'avais pas lu les trois premiers tomes d'Orphéa Fabula avant d'entamer celui-ci. On m'avait assuré que les tomes étaient suffisamment indépendants les uns les autres, chacun nous proposant une mission inédite de la jeune espionne, pour être lus séparément, sans même forcément respecter un ordre. Et c'est effectivement le cas. Je ne me suis pas sentie perdue ou perplexe lors de ma lecture. J'avais plutôt la sensation très agréable de regarder l'épisode d'un de mes dessins animés d'enfance, au hasard, et j'ai simplement savouré ce pur instant de nostalgie que m'a offert ici Marie Alhinho, dont je découvrais alors la plume très dynamique et enjouée.

Par ailleurs, si je devais comparer ce livre à un dessin animé, ce serait certainement Kim Possible ! Les deux intrigues ont en effet beaucoup de points communs : une jeune héroïne, espionne, jolie, courageuse et ingénieuse, avec aussi ses tracas d'adolescente ; ses deux petits frères, des jumeaux qui sont de vraies piles électriques et qui lui mènent la vie dure ; des parents exemplaires mais qui font des cachotteries ; des gadgets à gogo mais surtout beaucoup de matière grise et d'agilité ; des contacts réguliers avec une société d'espionnage secrète par le biais d'un intermédiaire indispensable et tout aussi jeune que l'héroïne qui fait office d'associé, un animal de compagnie qui fait un super sidekick... Même la grand-mère délurée et incomparable à aucune autre est présente ! La seule différence majeure au fond, et qui fait qu'à mes yeux Orphéa est encore plus incroyable que ma chère Kim Possible, si cela est justement possible, c'est que la première voyage dans le temps (et qu'il lui manque un Robin Trépide bébé d'amour aussi) ! Si ce n'est pas trop stylé, ça ! Enfin, le voyage dans le temps bien sûr car, ne pas avoir son Robin Trépide, c'est triste...

Cependant, le but de cette chronique n'est pas de présenter Orphéa Fabula comme étant la pâle copie de Kim Possible car ce n'est pas la réalité. En effet, la patte de Marie Alhinho se ressent tout au long du récit. C'est son univers, son imaginaire, sa trame narrative qu'elle nous livre entre ces pages. Son écriture, tout comme l'héroïne de sa saga, a une réelle personnalité. Par ailleurs, j'ai ressenti au cours de ma lecture un réel lien entre Orphéa et sa créatrice, Marie Alhinho. Je ne connais pas cette dernière personnellement, bien sûr, mais je reste persuadée, et cette impression s'est renforcée avec mon "analyse" d'après-lecture que j'essaye d'effectuer avec chaque ½uvre dans laquelle je me suis plongée, que l'autrice a mis beaucoup d'elle-même dans la série littéraire qu'elle a créé, c'est juste indéniable. Orphéa et elle sont, je pense, très semblables : malicieuses, pleines d'énergie, captivantes et joliment culottées. Bref, elles ne sont pas comme les autres, elles ont leur personnalité bien affirmée et qui nous éblouit. Cela me donne d'autant plus envie de me délecter des autres ouvrages de l'autrice. Cela me plairait effectivement énormément de retrouver sa plume qui a le pouvoir de charmer petits et grands.

Avant d'aborder d'autres points de ma chronique, je tenais aussi à souligner que la comparaison que j'ai fait avec Kim Possible est à mes yeux très flatteuse car ce dessin animé m'a profondément marqué et a une petite place spéciale qui lui est attribué dans mon c½ur. Justement, ce parallèle que j'ai établi entre Orphéa Fabula et Kim Possible m'a permis de réaliser que j'aurais adoré lire une telle série livresque durant mon enfance. De l'aventure, des péripéties, des complots déjoués, des personnages attachants aux fortes personnalités, un brin d'humour juste ce qu'il faut pour égayer ma journée bénie de petite lectrice insouciante et toujours joyeuse, la tête dans les nuages et les yeux dans les étoiles... Que demander de plus ? Orphéa Fabula regorge de cette magie bienveillante et extraordinaire de l'enfance. Ce livre dégage une aura qui nous apaise et qui nous enferme comme dans un cocon de douceur. Il a un savant goût de nostalgie, telle une madeleine de Proust salvatrice qui viendrait nous rappeler nos jours heureux et notre innocence quand cela ne va pas. Je dis sûrement cela parce que j'ai lu ce roman à un moment où je me sentais patraque, tant physiquement que moralement, le premier état influant sur le second. Orphéa Fabula a agi sur moi à ce moment-là comme un pansement pour mes bobos de fillette en quête de palpitant et de compagnons de route qui lui ressemblent.

En effet, je me suis pas mal identifiée à Orphéa, ainsi qu'aux deux amis qu'elle va se faire au cours de son incroyable quête. Comment ne pas les aimer tous les trois ? J'avoue adorer particulièrement les grands yeux si expressifs que Miss Paty, une illustratrice fabuleuse dont je vais décidément suivre de très près le minutieux et adorable travail à partir de maintenant, a fait à Orphéa, qui est d'autant plus mignonne dans mon imaginaire grâce à elle, je trouve ! Mascha et Kostia (et non Mischka) sont eux aussi deux personnages absolument charmants, j'aurais voulu en savoir beaucoup plus sur eux ! J'ai trouvé cela dommage qu'ils n'aient pas un rôle plus important que ça mais, la discrétion d'Orphéa pour garder sa mission secrète oblige, il ne pouvait en être autrement.

Cela me permet d'aborder un des seuls "véritables" points négatifs que j'ai pu trouver au roman, si je peux le dire ainsi : son manque de contenu. Certes, c'est palpitant, l'histoire se boit comme du petit lait et m'a indéniablement fait retomber en enfance. Cependant, elle m'a aussi permis de réaliser qu'en tant qu'adulte, mes attentes étaient désormais différentes. Pourtant, j'ai souvent lu des livres jeunesse au nombre de pages certes petit mais ces dernières contenaient juste ce qu'il faut, à la bonne mesure, pour pleinement me satisfaire. Rien ne manquait et il n'y avait pas forcément besoin d'épiloguer davantage sur des pages et des pages, bien au contraire. Ici, j'ai trouvé que ce livre, L'étoile de Saint-Petersbourg, manquait de beaucoup d'informations sur la période qu'il couvrait, ainsi que sur les personnages historiques qu'il mettait en scène. Par ailleurs, en parlant de la fameuse étoile de Saint-Pétersbourg, à savoir la pierre précieuse qu'Orphéa doit aller chercher, on n'en parle in fine pas tant que ça ! On sait qu'il est urgent de la mettre en lieu sûr, entre de bonnes mains, mais on ne sait pas pourquoi ! Le mystère reste entier et j'imagine que, si j'avais lu les tomes précédents, j'aurais compris l'importance de ces artéfacts... Mea culpa.

J'ai aussi trouvé cela bizarre qu'Orphéa soit acceptée aussi facilement au sein des ballets russes. Car oui, la danse classique est au c½ur de l'histoire également et du coup, cela m'a fait d'autant plus plaisir de lire ce livre. Toutefois, je déplore la facilité de l'avancement de l'intrigue. Certes, on nous explique qu'Orphéa pratique régulièrement la gymnastique et a fait de la danse classique par le passé. Néanmoins, cela fait longtemps qu'elle ne s'y est pas remis et, si la gymnastique aide sûrement grandement à la pratique de la danse classique, l'un ne peut remplacer l'autre ! Surtout qu'Orphéa n'a jamais connu les conditions d'apprentissage au sein des ballets russes, ni ce qui y était clairement requis pour y assurer sa place. Or, elle arrive à s'intégrer avec une aisance déconcertante ! Cela m'a pas mal perturbée au début mais in fine, j'ai réussi à passer outre.

Malgré ces petits bémols que j'ai soulevé, je considère néanmoins que ce tome quatre, à défaut de pouvoir le comparer à ses prédécesseurs, est une jolie petite réussite. En effet, je suis d'avis que, si un livre parvient à allumer la flamme vibrante et vorace de l'insatiable curiosité dans l'esprit éveillé d'un jeune lecteur, ou même d'un moins jeune d'ailleurs, le combat est déjà gagné selon moi. Surtout qu'un roman, quelqu'il soit, n'est pas censé se substituer au thème/domaine qu'il aborde, ou ici à un livre d'histoire. J'aurais juste aimé un peu plus de profondeur et de détails mais je suis sûre que Marie Alhinho n'a pas lésiné en matière de recherches et de véracité. Elle a romancé son sujet de façon à le rendre attractif et vivant aux yeux de son lectorat, et c'est tout à son honneur car cela fonctionne très bien. Oui, j'en attendais plus, c'est certain. Néanmoins, je n'oublie pas le fait que ce roman a su me prendre par la main et me faire m'évader le temps de deux cent pages qui ont passé bien trop vite à mon goût, ni la volonté de Marie Alhinho d'insuffler de la fraîcheur et son petit grain d'écrivaine passionnée au sujet déjà bien sombre qu'est la naissance du communisme en Russie. Cela permet au moins aux jeunes lecteurs comme aux grands nostalgiques de ne pas avoir comme seule image des Romanov et de leur pays celle du film d'animation Anastasia, aussi belle, triste, grandiose, fantastiquement racontée soit-elle. En tout cas, j'espère que ce roman se basant sur un sujet d'histoire qui me fascine depuis toujours saura donner l'envie à quiconque de se renseigner par lui-même et d'élargir ainsi son champ de connaissances. Mais je ne m'inquiète pas trop pour ça !

Et puis, je suis assez médisante à ce niveau là car les pages de fin d'ouvrage nous offrent de beaux renseignements sur cette Russie tsariste qui a pris l'ampleur d'un véritable mythe au fil des décennies et sur laquelle il y aurait encore tant à dire.

Au fond, je dirais pour conclure que j'ai juste essayé de mettre à mal avec cette chronique un livre dans lequel j'aurais tout simplement souhaité rester beaucoup plus longtemps.
Trois cent, quatre cent, même cinq cent pages d'Orphéa Fabula ne m'auraient pas dérangées, bien au contraire. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et toutes mes histoires d'enfance, comme un opus d'Orphéa, se terminaient bien trop rapidement, au point que je m'y replongeais inlassablement. Ce sera sûrement le cas avec ce livre. Mais, avant cela, et avant de découvrir avec une excitation folle le cinquième tome de la saga, j'ai déjà trois missions spéciales qui m'attendent ! Et je suis prête à relever le défi à trois reprises avec panache et ferveur, comme Orphéa ! Cette héroïne colorée, très attirante, attachante, tellement bien dessinée par la brillante Miss Paty, dont je découvrais pour la première fois aussi le superbe travail, m'aura résolument séduite. Je la remercie infiniment d'être devenue l'héroïne de mes jours d'enfance alternatifs, dirons-nous. Mais l'enfance a-t-elle véritablement une fin ? Avec Orphéa, la réponse est indéniablement non. J'ai retrouvé avec ce livre le goût des chocolats chauds, de mes innombrables peluches qui m'entourent durant ma lecture, de mes rêves de voir la vie en grand et constellée de paillettes, de tout simplement ouvrir mon c½ur et mon esprit à l'aventure avec un grand A et de me montrer toujours courageuse et fidèle à mes valeurs. Eh oui, un petit livre comme celui-là a in fine beaucoup de choses à nous apprendre quand on y pense... ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, service de presse, Poulpe Fictions, 2019, Orphéa Fabula, Tome 4 ♥, L'étoile de Saint-Pétersbourg, Marie Alhinho, Littérature française, Jeunesse, Espionnage, adolescente, intrépide, courage, aventure, voyage dans le temps, Russie, empire, vingtième siècle, danse classique, ballet, rigueur, raffinement, compétition, intégration, entraînement, ressources, déguisement, dissimulation, alliances, personnages historiques, quête, cristal, menace, danger, secrets, mystères, noirceur, tensions politiques, conflits sociétaux, révolte, révolution, insurrection, colère, famille royale, humour, chat, compagnon de route, action, monde moderne, double vie, gadgets, technologie, ingéniosité, interrogations, curiosité, famille, amitié, folie, dynamisme, énergie, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, espièglerie, Bonne lecture
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#Posté le lundi 08 avril 2019 17:24

Modifié le vendredi 28 février 2020 15:49

FICHE LECTURE : Les Poisons de Katharz

FICHE LECTURE : Les Poisons de Katharz

• AUTRICE : Audrey Alwett.
• ANNÉE : 2015, 2016, 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Fantasy médiévale, religion, anges, démons, monde sacré, légendes, malédiction, violence, vulgarité, sang, criminalité, assassinats, menace, danger, crainte, pacte, possession, colère, sorcellerie, apprentissage, royauté, tyrannie, noirceur, féminisme, bonté, espoir, lumière, félonie, guerre, trahison, duperie, humour noir, cruauté, pouvoir, cupidité, alliance, univers fantastique, loyauté, entraide, magie...
• PAGES : 432.

À Katharz, crimes et assassinats constituent un quotidien sanglant et divertissant. Logique dans une ville-prison où l'homicide est largement pratiqué par sa dirigeante. Ténia Harsnik n'a pourtant pas un goût immodéré pour la violence, mais son rôle de tyranne l'oblige à garder la population de la ville sous le seuil fatidique des 100 000 âmes.

C'est un secret qu'elle ne peut partager : si ce chiffre est dépassé, un démon endormi sous Katharz se réveillera. Et l'Apocalypse est une promesse déplaisante. Malheureusement, alors que la population augmente dangereusement, tout semble se liguer contre Ténia...

« Le roman s'amuse des codes et fait preuve d'une adorable cruauté envers ses personnages. »
Erwan Perchoc – Bifrost

« Un livre drôle grâce à ses personnages truculents, et aux situations rocambolesques qui l'animent. A. Alwett place son récit sous le patronage du regretté Sir Terry Pratchett. »
David – SyFantasy

« Plus qu'un hommage à Pratchett, c'est son digne successeur. Sans compter l'influence très nette du Monde de Troy ! »
Pierre-Marie Sencarrieu – ImaJn'ère


ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un roman de fantasy à l'humour délicieusement truculent, Les Poisons de Katharz. Je remercie d'abord chaudement le site Babelio et les éditions Pocket pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique qui portait sur le thème des "mauvais genres". Vous savez, ces genres littéraires tels que le polar ou justement la fantasy qui ont su s'imposer au cours de la seconde moitié du vingtième siècle essentiellement et qui ont longtemps été considérés comme des "sous-genres", comme n'étant pas de la "vraie littérature" ? Aujourd'hui encore, les réfractaires de ce type de récits qui ont su séduire un bon nombre de lecteurs dans le monde entier refusent d'admettre leur échec et les critiques infondées ont ainsi toujours la peau dure. Il y aurait de quoi faire se retourner J.R.R. Tolkien dans sa tombe, c'est moi qui vous le dis ! Ou encore un certain Terry Pratchett, vu que c'est de cet immense auteur à l'héritage foisonnant en matière de fantasy dont s'inspire l'autrice de ce roman, Audrey Alwett. En tout cas, je remercie encore sincèrement Babelio de m'avoir accordé leur confiance ainsi que d'avoir mis à l'honneur au cours de cette masse critique des genres littéraires à qui l'on mène encore la vie dure alors qu'ils n'ont pourtant plus rien à prouver ! Leur succès toujours grandissant si cela est possible et la qualité de l'écriture et de l'imagination de leurs auteurs parlent pour eux. En parlant de plume, j'étais qui plus est très curieuse de découvrir celle d'Audrey Alwett, que je connaissais au fond déjà mais en tant que scénariste de la superbe bande-dessinée Princesse Sara, dont la trame se base sur une histoire qu'on ne présente plus, celle de la Petite Princesse de Frances Hodgson Burnett. J'apprécie vraiment le travail d'Audrey Alwett sur cette saga de bandes dessinées car elle a su à la fois rester extrêmement fidèle à cette histoire intemporelle qu'on connait depuis l'enfance et qui nous a tous, j'en suis persuadée, profondément marqués, tout en y rajoutant sa touche personnelle avec un soupçon de steampunk tout à fait le bienvenu en cette fin de dix-neuvième siècle, incarné par les troublants automates produits par la compagnie du père de Sara, Ralph Crew. Audrey Alwett a parfaitement su capturer l'essence de notre petite princesse adorée, ainsi que du reste des nombreux personnages qui l'entourent et prennent part à sa folle aventure (parce que oui, être élevée dans un tel pensionnat que celui de Miss Minchkin, cela relève de la plus coriace des aventures que la vie peut nous offrir !), et je suis donc pleinement satisfaite de son travail de scénariste. Après, vous concéderez qu'entre écrire et scénariser, cela fait une grande différence. D'autant plus que, dans le cas de Katharz, il s'agit d'une fiction sortie tout droit de la tête de son autrice, et ce dans son intégralité. La réussite allait-elle être au rendez-vous avec ce premier roman ? Eh bien oui, assurément. Je n'en ai même pas douté un seul instant.

L'histoire se passe dans une contrée immense composée de pas moins de quatre royaumes/cités-états, la Terre d'Airain (rien que le nom en jette !), et l'ambiance du récit, ainsi que le mode de vie des habitants de ce monde, n'est pas sans rappeler l'époque du Moyen-Age. Vous savez, cette période où, ce que l'on craignait avant toute chose, c'était le Jugement Dernier. Eh bien, je peux vous dire que notre Seigneur a été envoyé aux oubliettes dans ce récit ! Ce n'est pas que celui-ci a été totalement oublié, non... Disons qu'autrefois, il y a fort, fort longtemps (on aurait pu mettre fort, fort lointain dans le temps aussi), les anges, envoyés de Dieu, s'aventuraient sur Terre pour sauver les hommes, nous pauvres pouilleux. Il faut dire que les démons, ces renégats, ne nous laissaient guère en paix et faisaient de sacrés ravages (je n'ai pas fait exprès d'employer cet adjectif !) sur la Création du Tout-Puissant. Bref, il fallait que les anges interviennent, c'est évident. Grâce à leur bienveillance et leur grande aide (sans eux, on était foutus), la paix est revenue sur Terre. A tel point que cela fait bien longtemps qu'ils ne sont pas passés nous faire un petit coucou. Les suppôts de Lucifer non plus d'ailleurs. All is well pourrait-on dire, et les anges et autres créatures bibliques ont été ainsi relayés au rang de légendes enracinées mais fort peu crédibles dans l'esprit du commun des mortels avec le temps (va, tout s'en va... Humhum.) Mais vous connaissez l'adage : "Hell is empty, and all the devils are here". Et quel démon mes aïeux...

Audrey Alwett nous plonge dans un univers extrêmement riche et absolument fascinant, où l'horreur se succède aux situations les plus grotesques et à l'hilarité la plus franche. En effet, avec pour seul repère chronologique "J-/H- avant l'Apocalypse", difficile de ne pas en avoir des sueurs froides et de ne pas être en même temps exalté par cette course folle contre la montre au point que le c½ur lâche ! Dans un même temps, cette angoisse croissante est fréquemment (pour ne pas dire à toutes les pages) coupée par des moments tout bonnement jouissifs où les personnages du récit se tournent les uns les autres en ridicule, s'envoient des joutes verbales bien salées et nous offrent ainsi des instants mémorables, de pure anthologie ! Audrey Alwett a une telle manière d'écrire son histoire qui fait qu'on a la sensation que les personnages et elle-même ne prennent pas cette histoire et ce monde au sérieux. La plume de l'autrice met en effet à chaque fois les pieds dans le plat, avec cette franchise désarmante et ce sarcasme tranchant comme la plus affûtée des épées. C'est foudroyant, c'est autant de claques et de coups de poing qu'on se prend en pleine figure à chaque page qui se tourne, cela nous fait avoir des soubresauts de pure rigolade même durant les scènes les plus moroses et les plus sombres. J'ai justement adoré ce mélange entre cette tension permanente, cette gravité qui plane au-dessus de nos têtes telle une épée de Damoclès, cette épouvante qui nous glace le sang à chaque fois qu'on nous rappelle qu'IL peut se réveiller dans son antre et nous massacrer tous ensuite (surtout qu'IL n'attend que ça, le beau diable ! Beau, il ne l'est certainement pas mais diable oui, et de tout son être !), avec un pessimisme exprimé par les différents personnages qui en devient franchement comique. J'ai beaucoup aimé le fait qu'il n'y ait de faux-semblants de la part d'aucun des personnages, même quand ils essayent de sauver les apparences et de mener à bien leur sombre projet, leur véritable nature finit toujours par reprendre le dessus, et qu'est-ce que c'est drôle ! On est censé ressentir une peur qui nous en fait froid dans le dos, être en proie aux plus terribles des cauchemars rien que de penser à ce IL, et pourtant, on passe des larmes d'effroi au rire le plus démentiel, et ce toutes les cinq minutes ! Honnêtement, je ne m'attendais pas à une telle force comique de la part de la plume de l'autrice, qui ne manque pas de verve, bien loin de là ! Surtout que le côté presque (autant dire carrément) grotesque du récit est amené de façon toute naturelle, on ne le remet même pas en question. Cela ne fait absolument pas déplacé mais lui apporte au contraire toute sa saveur. Cet humour noir savamment dosé et tout à fait irrésistible, c'est l'ingrédient secret de cette recette concoctée par une main maîtresse en la matière !

En même temps, la production de cet humour spectaculaire et magique qui nous en rendrait presque ivre à force de faire naître des larmes dans nos yeux et de fendre un sourire jusqu'aux oreilles sur nos visages ne serait pas possible sans l'élaboration de personnages tout plus intéressants et bien fournis les uns que les autres. Bien fournis dans tous les sens du terme, notez bien ! La plupart d'entre eux ont beau être des gredins sans scrupules, on ne peut s'empêcher de s'y attacher et de même les aimer au vu de toute l'euphorie qu'ils nous procurent. Étant donné que la personnalité de chacun semble clairement être influencée par son environnement, laissez-moi vous présenter les deux principaux lieux de l'histoire : Katharz et Malicorne, deux des états faisant partie de l'alliance de la Terre d'Airain, et les deux étant mis en avant dans ce récit. On ne pouvait pas faire contraste plus flagrant ! D'un côté, celle qui est au c½ur de l'action et de tous les ressentiments, Katharz la terrible. Vous vous doutez bien que, s'étant érigée au-dessus de la grotte d'un fucking démon, Katharz ne peut guère aspirer au bonheur et à la prospérité. Enfin, si vous parlez de la prospérité en matière de têtes coupées, de corps assassinés et de mercenaires engagés par les autres régions alliées, alors là, Katharz se porte comme un charme. A l'image du monstre qu'elle retient prisonnier, cette ville est gargantuesque, sale, ternie par la couleur rouille du sang qui a déjà séché depuis longtemps, friponne et regardée comme le chewing-gum qu'on a collé sous la chaussure : indésirable et méprisé de tout notre être. On ne se fait guère d'illusion : on a besoin de la main d'½uvre meurtrière de Katharz pour ne pas avoir à se salir les mains soi-même mais en attendant, on considère ce nid de vipères et de bandits comme n'étant pas moins qu'un trou à rat, une sale engeance à exterminer de la surface de la Terre d'Airain. En tout cas, les Malicorniens n'en pensent pas moins et, si aucun d'entre eux n'ose clairement former cette opinion de vive voix, l'hypocrisie étant légion au sein de ce royaume, l'un de ses sénateurs, lui, ne s'en cache pas : il déteste Katharz avec un acharnement presque admirable et répète à qui veut l'entendre (à force, personne) que Katharz delenda est. Le message est passé, merci. Ce sénateur Mâton est sûrement l'être le plus méprisable du roman (il représente une compétition sérieuse pour notre démon, si,si !) mais il a au moins le mérite d'être honnête. La noirceur de ses intentions contraste clairement avec la pureté supposée inviolable du reste des habitants de cette principauté qui, quant à eux, donnent l'impression d'être blancs comme neige, à l'image de leur devise « Notre honneur est immaculé », en latin quelque chose dans ce goût-là. In fine, c'est le sénateur Mâton qui montre patte blanche parmi ces fieffés coquins. Son avidité de pouvoir en crève presque les yeux tant cela transparaît dans ses actes et dans ses paroles. C'est à se demander si les Malicorniens n'ont pas de la boue dans les yeux sous leurs apparences proprettes ! Ou alors, ils aiment à être bernés et cela les rend encore plus méprisables et à être des sujets propices à être tournés en ridicule ! Pour ma part, je me suis beaucoup amusée à rire d'eux, j'en ai carrément pris mon pied. Le prince Alastor Ier, dit affectueusement Totor Ier, étant assurément la cerise sur le gâteau, the cherry on the cake, c'est le cas de le dire ! Ce n'est pourtant pas un mauvais bougre, j'en voulais même presque à cet ignoble Mâton de vouloir ainsi lui prendre son trône en déclenchant une guerre inutile de surcroît. Cet appel à la violence et au matage (Mâton - Matage, comme quoi cela va bien ensemble. Révélation !) d'une population m'a proprement indignée. Peut-être que les intérêts d'Alastor se trouvent sous la ceinture mais lui au moins, il demande juste à être pépère et à voir les licornes en action. Oui, j'ai bien dit les licornes. Vous croyiez quoi, que Malicorne tenait son nom de nulle part ? C'est évident qu'il s'agit en réalité de la contraction de "Ma licorne chérie" (révélation numéro deux !). Le nom de ce royaume correspond bien à la bonhomie toute enfantine de son dirigeant, à sa part de rêverie, et j'ai trouvé ça beau au milieu de tant d'idiotie (ouh, que je suis vilaine !). Mais, à y bien y réfléchir, qui est le véritable idiot dans cette histoire ? Totor le Prince Indolent qui, comme son titre péjoratif l'indique, souhaite juste se laisser vivre et admirer la beauté des licornes sans faire de mal à une mouche, ou bien Mâton, qui instille la haine là où elle n'a nulle raison d'être (serait-ce là le véritable Poison mentionné par le titre du roman ? C'est ce que je pense en tout cas) qui traite sa propre nièce comme une traînée (je ne vous spoile pas ce passage mais il nous amène clairement à réfléchir sur la perception que les hommes peuvent avoir des femmes en les considérant comme des objets et des tentatrices n'ayant aucune morale) et qui est déterminé à la faire agir contre sa volonté dans le seul but d'arriver à ses fins et que tout le monde abhorre sans vouloir l'avouer ? A sérieusement méditer.

Vous l'aurez compris, malgré le fait que Malicorne soit le royaume des licornes justement, ce qui aurait pu être un argument majeur en sa faveur, c'est clairement Katharz qui a ma préférence. Oui, malgré le IL qui gronde sous le sol même sur lequel cette ville a été fondée, malgré les assassins qui n'attendent que de vous tomber dessus pour recevoir la Légion d'honneur du meurtre à chaque coin de rue (rassurez-vous, torturere des innocents est sérieusement puni), malgré la crasse, la puanteur, la misère, l'animosité ambiante et la condescendance répugnante des pays alliés, oui, malgré tout cela, Katharz n'en reste pas moins une ville de battants et c'est pour ça que je l'aime tant. En plus d'en avoir pour son argent avec tous les événements croustillants qui se déroulent durant une simple journée passée à Katharz, cette dernière abrite aussi en son sein des habitants des plus intéressants, complexes et attachants. A commencer par la tyranne de cette cité, j'ai nommé la seule et unique Ténia Harsnik ! Je vous parlais plus tôt d'un passage au message féministe sous-jacent et je trouve justement que Ténia incarne cette thématique fondamentale à merveille. Héritière d'un fardeau dont elle se serait bien passée (ou quand votre ancêtre fait une belle bourde en pactisant avec le diable par simple folie d'ascension sociale), l'innocence émouvante de la petite Ténia a vite dû être détruite afin que son père puisse la forger pour le rôle qu'elle aurait à jouer adulte, et non des moindres : celui de tyranne de Katharz, devant à tout prix garder le nombre de citoyens de la ville sous le seuil fatidique des dix mille âmes. Sacré programme me direz-vous ! Et je peux vous le garantir, Ténia remplira son rôle à merveille. La magnifique couverture de cette nouvelle édition parue chez Pocket et révisée par l'autrice elle-même en atteste : beauté blonde et froide, toute de rouge sang vêtue, Ténia n'a pas besoin d'appartenir au sexe dominant pour faire respecter sa loi. Bien au contraire, ce sont ces messieurs qui sont bien décontenancés lorsqu'ils se retrouvent face à elle. Et pour cause : Ténia, du haut de ses vingt-deux ans (si je me souviens bien de son âge ; en tout cas, elle est très jeune), est tout bonnement impressionnante. Elle assure clairement sa féminité, ses courbes voluptueuses, elle sait user de ses charmes à la manière d'une femme fatale tout en gardant en elle, bien secrète, une vulnérabilité bouleversante digne d'une petite enfant. Il faut dire qu'IL ne lui laisse aucun répit ! Ce n'est pas parce qu'il est enfermé sous terre qu'il en a perdu ses pouvoirs colossaux et Ténia en paye le prix chaque jour. Elle sait simplement parfaitement le dissimuler et, malgré le fait qu'elle se sente souvent impuissante et dépassée, il n'en paraît rien : Ténia va se battre jusqu'au bout, défendre Katharz bec et ongles parce qu'après tout, c'est SA cité et elle n'a pas l'intention de courber l'échine face aux hurluberlus de Malicorne et encore moins face à ce IL qui mériterait de rôtir en Enfer (qu'il y retourne d'ailleurs, ça nous ferait les pieds !). Bref, j'aime énormément Ténia, elle a un sacré caractère et une poigne de fer. Respect, c'est tout ce que j'ai envie de dire.

J'ai beaucoup aimé aussi le personnage de Dame Carasse, l'alliée de Ténia dans cette galère sans nom et sorcière attitrée de Katharz. Sa réputation n'est plus à faire. Voilà un autre personnage féminin fort du roman, une sorcière carrément badass qui ne s'en laisse pas conter et dont les méthodes afin de régler ses différents avec ses interlocuteurs sont pour le moins... innovantes et tout bonnement jouissives. Sous son apparence de femme froide que vous n'avez résolument pas envie de contrarier (je ne m'y essayerais même pas !), Dame Carasse a son sens de la justice bien à elle et j'approuve totalement ! Cette femme est loin d'être une sans-c½ur et elle va le prouver à bien des moments du récit, et j'en frissonnais juste d'excitation et de plaisir assouvi à chaque fois. IL n'a qu'à bien se tenir face à un duo de femmes si exceptionnelles ! Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié la relation presque mère/fille entre Dame Carasse et Ténia. La première fait décidément office de seconde mère et de mentor pour la seconde qui, malgré sa ténacité d'ores et déjà légendaire et toutes les qualités dont elle recèle à un si jeune âge, reconnait cependant qu'elle a besoin d'aide et qu'elle ne peut pas apporter de véritable solution à l'épineux problème d'IL. A ce niveau-là, elle remet sans réserve son destin entre les mains expertes de Dame Carasse. Savoir admettre qu'on ne peut pas porter toute la misère du monde sur ses épaules et prendre en considération les aptitudes d'autrui par rapport à soi, c'est une preuve de maturité, de sagesse et de force tout ce qu'il y a de plus évidente. Bref, ce tandem qui incarne à la perfection le girl power est juste irrésistible ! Un autre duo m'a aussi tout simplement fait fondre, et cela me permet d'enfin introduire mon personnage préféré du roman dans cette chronique : Azarel et l'isba. Je ne vais pas trop épiloguer sur Azarel, même si cet adorable jeune homme mériterait d'avoir sa chronique à lui tout seul. Pour commencer, ce que j'ai trouvé très intéressant, c'est que son prénom ne soit pas très agréable en bouche, n'a pas une très jolie musicalité (personnellement, ça me fait penser à "Gargamel" ou bien encore à un certain elfe franchement pas sympathique et aux cheveux bleus du jeu Eldarya...) mais en revanche, sa signification est splendide : « avec l'assistance de Dieu ». Azarel en a d'ailleurs bien eu besoin car cet adolescent est loin d'avoir eu une vie facile : élevé dans un orphelinat des plus atroces puis envoyé chez Justin Pitipot comme employé payé pour trois fois rien dans une fabrique de balais (pour les sorcières, bien entendu !), on aurait pu s'attendre à ce que notre jeune homme en soit devenu extrêmement aigri et pessimiste. Il n'en est rien ! Azarel est au contraire un personnage solaire, qui n'a que de bonnes intentions et dont la bonne humeur et l'optimisme sont à proprement parler contagieux. Azarel, c'est ce sympathique petit gars qui fait toujours de son mieux, qui ne rechigne jamais à la tâche, qui a toujours le sourire aux lèvres et le c½ur gonflé d'espoir. Il le porte sur lui ! Je l'aime du plus profond de mon petit c½ur et je suis bien contente que Dame Carasse l'ait arraché à son quotidien des plus moroses en le prenant comme apprenti. Encore un duo auquel je me suis profondément attachée et qui marche du tonnerre ! Quant à l'isba, elle n'est ni plus ni moins que la maison de Dame Carasse ! J'ai adoré le fait qu'elle soit un personnage à part entière et qu'elle ne manque pas de répondant ni de caractère. Cette maison a une véritable âme et son côté protecteur envers Azarel m'a juste fait fondre. Dans la catégorie des duos de choc, je retiens aussi Sinus et son fidèle majordome. L'un est un marchant peu scrupuleux (à votre avis, comment a-t-il obtenu sa fortune ?) et une espèce de rival pour Dame Carasse, qui va se révéler être un véritable pilier plein de ressources quand Ténia n'aura personne vers qui se tourner, et l'autre est juste un surhomme : loyal, extrêmement respectueux, combattant émérite et redoutable. Le nec plus ultra du majordome en somme. Autant vous dire que je les adore ces deux-là, eux aussi.

Pour conclure cette chronique somme toute dithyrambique et digne d'un pavé à elle toute seule, je ne peux que vous encourager à lire Les poisons de Katharz, à vous plonger à corps perdu dans cet univers qui n'a pas manqué de me captiver jusqu'à la dernière page. Je tiens véritablement à applaudir Audrey Alwett pour tout le travail qu'elle a réalisé à l'élaboration de ce roman savoureux qui respecte tous les codes de la fantasy pure et dure, qui les déforme, qui les brise, bref, elle en fait ce qu'elle en veut d'une main de maître et franchement je dis chapeau, car pour un premier roman, qui plus est en fantasy (tous les genres littéraires se valent au niveau du travail colossal à fournir, entendez-moi bien, mais la fantasy a cette densité et cette crédibilité à apporter au contrat de lecture qui ne doivent par être évidentes à gérer, même pour l'auteur le plus aguerri), c'est à mes yeux une vraie réussite. Quelle fierté et quel bonheur cela doit être d'écrire un roman pareil ! Bien sûr, j'imagine que ça n'a pas dû être de tout repos pour Audrey Alwett mais ses efforts ont porté ses fruits, pour moi en tout cas, et je suis sûre qu'elle a aussi dû prendre son pied à écrire les aventures rocambolesques de ses fabuleux anti-héros autant que j'ai pris un immense plaisir à les lire en tant que lectrice enchantée et hilare ! Qui plus est, La Terre d'Airain fait définitivement partie de mes univers de fantasy chouchous, au même titre que la Terre du Milieu, Narnia, Nashira ou encore Shannara. J'espère avoir de nouveau la chance de m'aventurer dans cet univers tout en nuances, à l'instar de sa population, et tout bonnement fascinant. En tout cas, mon petit doigt m'a dit que l'autrice préparait apparemment un second roman aussi jouissif que celui-ci, très exigeant aussi (mais c'est que ce requièrent les ½uvres les plus abouties), et cette nouvelle me rend folle de joie ! Suite ou pas des Poisons de Katharz, je ne manquerai pas de me procurer ce prochain bijou littéraire dès sa parution. En attendant, j'ai de quoi faire en matière de lectures : l'écriture et l'imaginaire d'Audrey Alwett étant fortement influencés par l'½uvre intemporelle de sir Terry Pratchett (que je ne connais malheureusement que de réputation) et lui rendant un vibrant hommage avec ce livre-ci, je vais de ce pas me jeter sur les livres de cet auteur qu'on ne présente plus dans le monde de la littérature fantasy ! Et vous aussi vous avez un devoir à faire (si ce n'était que moi qui aurait du retard à rattraper, ce ne serait pas drôle) : lisez Les poisons de Katharz sans plus tarder ! Vous me remercierez plus tard !

Nanette ♥

P.S. : Audrey Alwett m'a précisé qu'il n'existait pas de Dieu, ni de religion dans la Terre d'Airain. Les anges, les démons, les sirènes et les licornes y sont l'équivalent de nos créatures préhistoriques, tels que les dinosaures ou les mammouths par exemple. C'est pas trop stylé, ça ?!

FICHE LECTURE : Les Poisons de Katharz

COUP DE C¼UR D'UN ROUGE SANG DÉMONIAQUE ♥

« - Puisque je vous dis que je ne fais pas dans le viol ! dit Dame Carasse. Et deux fumerolles agacées jaillirent de ses narines.
Le soldat fut désarçonné.
- Le viol ? Mais non, ce n'est pas ça du tout... Je veux juste un filtre d'amour ! Pour qu'elle m'aime, vous voyez ?
- Essayez la séduction. C'est largement assez efficace.
- Je n'ai aucune chance ! Elle a quinze ans, elle est sublime ! Ses yeux sont bleus comme des myrtilles, sa bouche est une cerise au c½ur de l'été, sa peau est d'une douceur de pêche...
- Si vous voulez juste vous taper une salade de fruits, ça peut s'arranger. »
Tags : Fiche lecture, Les poisons de Katharz, Audrey Alwett, Littérature française, Fantasy, 2018, Éditions Pocket, Fantasy médiévale, religion, anges, démons, monde sacré, légendes, malédiction, violence, vulgarité, sang, criminalité, assassinats, menace, danger, crainte, pacte, possession, colère, sorcellerie, apprentissage, royauté, tyrannie, noirceur, féminisme, bonté, espoir, lumière, félonie, guerre, trahison, duperie, humour noir, cruauté, pouvoir, cupidité, alliance, univers fantastique, loyauté, entraide, magie, coup de coeur ♥
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#Posté le samedi 24 novembre 2018 05:49

Modifié le jeudi 06 décembre 2018 06:26

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