
DRAME | 2018 | BARRY JENKINS | ANNÉES SOIXANTE-DIX, AMOUR, ESPOIR, CONFIANCE, RACISME, DISCRIMINATION, INJUSTICE, COMBAT, FAMILLE, COURAGE, FORCE | AVEC STEPHAN JAMES, KIKI LAYNE, REGINA KING, COLMAN DOMINGO...
➜ Une jeune femme afro-américaine cherche à laver le nom de son mari, condamné à tort d'un viol, et à prouver son innocence avant la naissance de leur enfant.
ஜ MON AVIS :
Coucou les amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique express d'un film que je désirais voir avec impatience et qui, in fine, ne m'a pas déçue, même si j'en attendais un peu plus. Néanmoins, mon avis global sur ce film qu'est Si Beale Street pouvait parler reste très positif et j'espère bien vous donner à vous aussi l'envie d'aller le découvrir dans les salles obscures. Croyez-moi, ça en vaut la peine.
Pour commencer, d'entrée de jeu, le film a su me séduire grâce à sa musique blues/jazz absolument envoûtante. Dès les premières minutes de ce long-métrage, j'ai été en effet embarquée, captivée par le thème musical principal du film qui est associé à son couple phare, à savoir Fonny et Tish, les deux magnifiques jeunes héros de cette histoire tourmentée mais aussi profondément belle. Ces violons somptueux accompagnés de notes de piano jazz tout à fait délicieuses ont eu raison de moi et ont été un véritable bonheur à écouter pour mes oreilles tout au long de la séance. Loin de me lasser ou de créer un effet mélodramatique trop exagéré et répétitif, ce thème musical récurrent dans le film a su faire baigner ce dernier dans une atmosphère toute particulière et créer comme un cocon protecteur à ses deux amoureux attaqués de toute part. J'ai trouvé par ailleurs que cette mélodie qui leur est dédiée correspond parfaitement à ce qu'ils ont et vont traverser ensemble : beaucoup de joie, de lumière, teintées constamment de chagrin, d'abattement et de mélancolie.
Vous l'aurez compris, dès la scène d'introduction qui est par ailleurs très révélatrice de la qualité du film en matière notamment de réalisation et d'émotions authentiques procurées au spectateur, j'ai su que Si Beale Street pouvait parler allait beaucoup me plaire, même si, comme je vous l'ai dit plus haut, j'en suis ressortie frustrée. Mais, à y bien réfléchir, ce n'est pas de la mauvaise frustration. Le film nous laisse à sa conclusion comme une porte ouverte pour nous permettre de nous poser nos propres questions sur notre société actuelle. Ce qui m'amène à vous parler de son principal point fort selon moi : son intemporalité. En effet, Beale Street a beau se passer dans le Harlem du début des années soixante-dix, l'histoire d'amour bouleversante de Fonny et Tish aurait pu être née n'importe où sur cette Terre, et à n'importe quelle époque. Certes, celle contemporaine de l'auteur originel du livre, James Baldwin, est mise à l'honneur, par le biais de couleurs chaudes, de paysages urbains, de décors mobiliers, de vêtements tout à fait représentatifs de cette période où les lois Jim Crow ségrégationnistes avaient alors été abolies aux États-Unis depuis presque une décennie mais où l'on menait encore la vie dure aux personnes de couleur. Ce qui est d'ailleurs encore le cas de nos jours et, on a beau être charmés par nos deux protagonistes et avoir le c½ur gonflé d'espoir en contemplant leur combattivité et la sincérité, la force de leur amour, force est de constater que la leçon que l'on tire de tout cela est alarmante et véhiculée de façon à la fois très subtile et parfaitement claire par le réalisateur Barry Jenkins : l'humanité est capable du pire comme du meilleur, sans que l'on puisse se l'expliquer.
Personne n'est mis de côté dans cette histoire très universelle, et j'ai beaucoup aimé le fait que, si Barry Jenkins aborde la question du racisme, de la partialité de la justice envers des policiers véreux, il ne met pour autant pas tous les blancs dans le même sac. En réalité, chaque minorité est représentée dans ce film, et ce avec beaucoup de justesse. Chaque personnage, même mineur, a une importance toute capitale dans le déroulement de l'intrigue. Que ce soit la belle-mère noire et profondément pieuse, la jeune cubaine violentée qui voudrait juste mettre son traumatisme derrière elle, le serveur latino et d'une grande générosité, le juif qui aime simplement son prochain de tout son c½ur, peu importe sa couleur de peau, sa religion ou son origine sociale, tous sont in fine que des êtres humains qui ont leur rôle à jouer dans le théâtre de la vie, qui font des erreurs et dont les valeurs ne sont pas définies par leur appartenance à un quelconque groupe ethnique, social, professionnel ou religieux. Je pense que ce que James Baldwin a voulu nous dire et que Barry Jenkins nous a retransmis dans son film, c'est que chacun de nous est doté d'une conscience, d'une capacité à aimer, à agir, à faire le bien autour de soi, et qu'il ne faut pas s'arrêter aux simples apparences, souvent trompeuses. Ça peut paraître rudimentaire comme enseignement mais je crois qu'il est au contraire essentiel de rappeler à l'être humain son pouvoir de voir au-delà et de penser différemment de la norme. J'ai aimé aussi que Barry Jenkins associe parfois, en particulier au début et à la fin du film, la narration de Tish à des images réelles, à des photographies de jeunes afro-américains nés dans des quartiers misérables, qui n'ont connu que cela toute leur vie durant, qui ont perdu tout espoir d'aspirer à autre chose. Cela se voit dans leurs yeux et ce regard qui nous fixe de manière frontale est peut-être éphémère, cela ne dure que l'espace de quelques instants, mais il nous marque aussi à tout jamais.
Dernier point que je souhaitais aborder : celui du casting choisi. Stephan James, dont j'avais déjà beaucoup apprécié la performance dans La couleur de la victoire, biopic poignant sur le parcours de Jesse Owens et notamment sur son exploit aux J.O. de 1936 en Allemagne nazie, a ici conquis mon c½ur en tant que Fonny, un jeune homme au c½ur immense qui nous éblouit de par la lumière pure qui émane de lui. J'ai trouvé cela très intelligent qu'on le voit à travers les yeux de sa bien aimée depuis toujours, Tish. On en ressent ainsi d'autant plus la puissance de ce qui les lie depuis leur plus tendre enfance, l'innocence touchante et l'immense beauté de cette relation qui s'est tissée entre eux au fil des années. Néanmoins, ma véritable révélation dans ce film a été son actrice principale, à savoir KiKi Layne. Je l'ai trouvé tout simplement parfaite dans le rôle de Tish, cette jeune femme au sortir de l'adolescence à laquelle je me suis profondément attachée. Tish est la bonté et l'espérance incarnée, elle est comme un véritable rayon de soleil dans cette nuit sans fin qui semble être tombée sur les deux familles des jeunes amoureux depuis l'incarcération de Fonny. J'ai trouvé ce personnage féminin extrêmement courageux et inspirant, à l'instar de sa mère, incarnée par la superbe Regina King, qui a bien mérité son Oscar du meilleur second rôle. De manière générale, tous les acteurs qui ont été choisis pour ce film ont été à mes yeux triés sur le volet et incarnent leurs personnages avec brio, de façon très troublante. En effet, je n'ai pas eu l'impression de voir des acteurs jouer, mais de faire véritablement partie de l'histoire et de me retrouver en face d'authentiques personnes, avec leurs démons, leurs rêves, leurs combats et leur rage de vivre, que leurs intentions soient bonnes ou mauvaises. De toute façon, tout est dans la nuance avec Barry Jenkins. Il n'y a pas de gentils ou de méchants, pas de foncièrement mal ou de foncièrement bien. Il n'y a que des individus, avec leurs qualités, leurs défauts, leur vision du monde et leurs ambitions. A nous de savoir ouvrir les yeux et faire ce qui nous semble juste.
Pour conclure, je ne peux que vous engager à aller voir Si Beale Street pouvait parler et à vous faire votre propre avis sur ce film très fort qui mérite résolument d'être vu au moins une fois. Certes, j'aurais voulu que certains de ses aspects soient plus étoffés, rester plus longtemps en compagnie de ce couple dont les deux constituants sont les astres l'un de l'autre et qui nous donne une belle leçon de vie et de courage, mais au moins, cela me donne d'autant plus envie de me plonger dans l'ouvrage originel de James Baldwin qui porte le même nom. Ce sera l'occasion pour moi d'enfin découvrir la plume et l'idéologie de cet auteur incontournable de la littérature afro-américaine. En tout cas, je suis ravie avec ce film-ci d'avoir pu faire l'expérience de la réalisation de Barry Jenkins, de ses plans tout en luminosité, en magie et en poésie, ainsi que de la finesse de son scénario, ici tiré d'un roman passé relativement inaperçu mais pourtant extrêmement important, je n'en doute pas. Je ne doute pas également de la qualité de l'adaptation faite par Barry Jenkins de ce livre, qui saura parler à tout à chacun et nous faire avoir une prise de conscience salutaire sur le monde qui nous entoure. Cela m'encourage à visionner le premier film oscarisé de ce réalisateur, Moonlight, et à suivre de près son travail minutieux et engagé. Je considère donc ce film comme une jolie réussite ! ★★★★★
Coucou les amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique express d'un film que je désirais voir avec impatience et qui, in fine, ne m'a pas déçue, même si j'en attendais un peu plus. Néanmoins, mon avis global sur ce film qu'est Si Beale Street pouvait parler reste très positif et j'espère bien vous donner à vous aussi l'envie d'aller le découvrir dans les salles obscures. Croyez-moi, ça en vaut la peine.
Pour commencer, d'entrée de jeu, le film a su me séduire grâce à sa musique blues/jazz absolument envoûtante. Dès les premières minutes de ce long-métrage, j'ai été en effet embarquée, captivée par le thème musical principal du film qui est associé à son couple phare, à savoir Fonny et Tish, les deux magnifiques jeunes héros de cette histoire tourmentée mais aussi profondément belle. Ces violons somptueux accompagnés de notes de piano jazz tout à fait délicieuses ont eu raison de moi et ont été un véritable bonheur à écouter pour mes oreilles tout au long de la séance. Loin de me lasser ou de créer un effet mélodramatique trop exagéré et répétitif, ce thème musical récurrent dans le film a su faire baigner ce dernier dans une atmosphère toute particulière et créer comme un cocon protecteur à ses deux amoureux attaqués de toute part. J'ai trouvé par ailleurs que cette mélodie qui leur est dédiée correspond parfaitement à ce qu'ils ont et vont traverser ensemble : beaucoup de joie, de lumière, teintées constamment de chagrin, d'abattement et de mélancolie.
Vous l'aurez compris, dès la scène d'introduction qui est par ailleurs très révélatrice de la qualité du film en matière notamment de réalisation et d'émotions authentiques procurées au spectateur, j'ai su que Si Beale Street pouvait parler allait beaucoup me plaire, même si, comme je vous l'ai dit plus haut, j'en suis ressortie frustrée. Mais, à y bien réfléchir, ce n'est pas de la mauvaise frustration. Le film nous laisse à sa conclusion comme une porte ouverte pour nous permettre de nous poser nos propres questions sur notre société actuelle. Ce qui m'amène à vous parler de son principal point fort selon moi : son intemporalité. En effet, Beale Street a beau se passer dans le Harlem du début des années soixante-dix, l'histoire d'amour bouleversante de Fonny et Tish aurait pu être née n'importe où sur cette Terre, et à n'importe quelle époque. Certes, celle contemporaine de l'auteur originel du livre, James Baldwin, est mise à l'honneur, par le biais de couleurs chaudes, de paysages urbains, de décors mobiliers, de vêtements tout à fait représentatifs de cette période où les lois Jim Crow ségrégationnistes avaient alors été abolies aux États-Unis depuis presque une décennie mais où l'on menait encore la vie dure aux personnes de couleur. Ce qui est d'ailleurs encore le cas de nos jours et, on a beau être charmés par nos deux protagonistes et avoir le c½ur gonflé d'espoir en contemplant leur combattivité et la sincérité, la force de leur amour, force est de constater que la leçon que l'on tire de tout cela est alarmante et véhiculée de façon à la fois très subtile et parfaitement claire par le réalisateur Barry Jenkins : l'humanité est capable du pire comme du meilleur, sans que l'on puisse se l'expliquer.
Personne n'est mis de côté dans cette histoire très universelle, et j'ai beaucoup aimé le fait que, si Barry Jenkins aborde la question du racisme, de la partialité de la justice envers des policiers véreux, il ne met pour autant pas tous les blancs dans le même sac. En réalité, chaque minorité est représentée dans ce film, et ce avec beaucoup de justesse. Chaque personnage, même mineur, a une importance toute capitale dans le déroulement de l'intrigue. Que ce soit la belle-mère noire et profondément pieuse, la jeune cubaine violentée qui voudrait juste mettre son traumatisme derrière elle, le serveur latino et d'une grande générosité, le juif qui aime simplement son prochain de tout son c½ur, peu importe sa couleur de peau, sa religion ou son origine sociale, tous sont in fine que des êtres humains qui ont leur rôle à jouer dans le théâtre de la vie, qui font des erreurs et dont les valeurs ne sont pas définies par leur appartenance à un quelconque groupe ethnique, social, professionnel ou religieux. Je pense que ce que James Baldwin a voulu nous dire et que Barry Jenkins nous a retransmis dans son film, c'est que chacun de nous est doté d'une conscience, d'une capacité à aimer, à agir, à faire le bien autour de soi, et qu'il ne faut pas s'arrêter aux simples apparences, souvent trompeuses. Ça peut paraître rudimentaire comme enseignement mais je crois qu'il est au contraire essentiel de rappeler à l'être humain son pouvoir de voir au-delà et de penser différemment de la norme. J'ai aimé aussi que Barry Jenkins associe parfois, en particulier au début et à la fin du film, la narration de Tish à des images réelles, à des photographies de jeunes afro-américains nés dans des quartiers misérables, qui n'ont connu que cela toute leur vie durant, qui ont perdu tout espoir d'aspirer à autre chose. Cela se voit dans leurs yeux et ce regard qui nous fixe de manière frontale est peut-être éphémère, cela ne dure que l'espace de quelques instants, mais il nous marque aussi à tout jamais.
Dernier point que je souhaitais aborder : celui du casting choisi. Stephan James, dont j'avais déjà beaucoup apprécié la performance dans La couleur de la victoire, biopic poignant sur le parcours de Jesse Owens et notamment sur son exploit aux J.O. de 1936 en Allemagne nazie, a ici conquis mon c½ur en tant que Fonny, un jeune homme au c½ur immense qui nous éblouit de par la lumière pure qui émane de lui. J'ai trouvé cela très intelligent qu'on le voit à travers les yeux de sa bien aimée depuis toujours, Tish. On en ressent ainsi d'autant plus la puissance de ce qui les lie depuis leur plus tendre enfance, l'innocence touchante et l'immense beauté de cette relation qui s'est tissée entre eux au fil des années. Néanmoins, ma véritable révélation dans ce film a été son actrice principale, à savoir KiKi Layne. Je l'ai trouvé tout simplement parfaite dans le rôle de Tish, cette jeune femme au sortir de l'adolescence à laquelle je me suis profondément attachée. Tish est la bonté et l'espérance incarnée, elle est comme un véritable rayon de soleil dans cette nuit sans fin qui semble être tombée sur les deux familles des jeunes amoureux depuis l'incarcération de Fonny. J'ai trouvé ce personnage féminin extrêmement courageux et inspirant, à l'instar de sa mère, incarnée par la superbe Regina King, qui a bien mérité son Oscar du meilleur second rôle. De manière générale, tous les acteurs qui ont été choisis pour ce film ont été à mes yeux triés sur le volet et incarnent leurs personnages avec brio, de façon très troublante. En effet, je n'ai pas eu l'impression de voir des acteurs jouer, mais de faire véritablement partie de l'histoire et de me retrouver en face d'authentiques personnes, avec leurs démons, leurs rêves, leurs combats et leur rage de vivre, que leurs intentions soient bonnes ou mauvaises. De toute façon, tout est dans la nuance avec Barry Jenkins. Il n'y a pas de gentils ou de méchants, pas de foncièrement mal ou de foncièrement bien. Il n'y a que des individus, avec leurs qualités, leurs défauts, leur vision du monde et leurs ambitions. A nous de savoir ouvrir les yeux et faire ce qui nous semble juste.
Pour conclure, je ne peux que vous engager à aller voir Si Beale Street pouvait parler et à vous faire votre propre avis sur ce film très fort qui mérite résolument d'être vu au moins une fois. Certes, j'aurais voulu que certains de ses aspects soient plus étoffés, rester plus longtemps en compagnie de ce couple dont les deux constituants sont les astres l'un de l'autre et qui nous donne une belle leçon de vie et de courage, mais au moins, cela me donne d'autant plus envie de me plonger dans l'ouvrage originel de James Baldwin qui porte le même nom. Ce sera l'occasion pour moi d'enfin découvrir la plume et l'idéologie de cet auteur incontournable de la littérature afro-américaine. En tout cas, je suis ravie avec ce film-ci d'avoir pu faire l'expérience de la réalisation de Barry Jenkins, de ses plans tout en luminosité, en magie et en poésie, ainsi que de la finesse de son scénario, ici tiré d'un roman passé relativement inaperçu mais pourtant extrêmement important, je n'en doute pas. Je ne doute pas également de la qualité de l'adaptation faite par Barry Jenkins de ce livre, qui saura parler à tout à chacun et nous faire avoir une prise de conscience salutaire sur le monde qui nous entoure. Cela m'encourage à visionner le premier film oscarisé de ce réalisateur, Moonlight, et à suivre de près son travail minutieux et engagé. Je considère donc ce film comme une jolie réussite ! ★★★★★
Nanette ♥
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