Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Connecte-toi
  • Crée ton blog

Lunartic

Photo de Lunartic
  • Suivre
  • Plus d'actions ▼
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog

Statistiques

  • 81 287 Visites
  • 5 413 Kiffs
  • 25 644 Coms

500 tags

  • 2018
  • 2019
  • amitié
  • amour
  • aventure
  • coup de coeur ♥
  • Coup de foudre ♥
  • courage
  • entraide
  • espoir
  • famille
  • Fiche lecture
  • Fiche Lecture
  • grandir
  • humour
  • Jeunesse
  • Littérature française
  • mystère
  • secrets
  • service de presse

499 archives

  • FICHE LECTURE : Tokyo Scenario
  • FICHE LECTURE : Idol et papa à la fois - Une famille à tout prix ~ T1
  • FICHE LECTURE : Girl, in real life
  • FICHE LECTURE : Le carnet de Juliette
  • FICHE LECTURE : Comeback - Retrouvailles dans les coulisses de la K-Pop

656 fans

  • livre-passion
  • titiofficial
  • Arayr
  • LianeFoly
  • Park-Jimin

400 sources

  • lucie-feerie
  • MyFamily-Life
  • strangerthingsTV
  • livre-passion
  • Jeon-Jungkook

Son morceau préféré

Parallel Heart

Jouer    Parallel Heart

Skyrock music Ajouter

25 honneurs

  • Saint-Valentin
  • Spotlight
  • Anniv' 2 ans
  • Post 100
  • Écolo

Partage

  • Tweet
  • Amis 0

Retour au blog de Lunartic

3 articles taggés ferme

Rechercher tous les articles taggés ferme

FICHE LECTURE : Des souris et des hommes

FICHE LECTURE : Des souris et des hommes
• TITRE V.O. : Of Mice and Men.
• AUTEUR : John Steinbeck.
• ANNÉE : 1937 (USA) ; 1939 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman.
• THÈMES : Amitié - Maladie mentale - Ferme - Campagne - Paysans - Travailleurs - Californie - Vallée de la Salinas - Misère - Déracinement - Errance - Marginalisation - Tendresse - Douceur - Violence - Drame...
• PAGES : 174.

L'histoire se passe dans les années 30, dans la campagne californienne. George et Lenny sont ouvriers agricoles. Ils vont de ferme en ferme à la recherche de menus travaux.

Lenny n'a pas beaucoup d'esprit mais il est fort et courageux au travail. George, plus petit et trapu mais plus malin, veille sur lui.
Ensemble, ils n'ont qu'un rêve des plus simples : économiser suffisamment d'argent pour se payer une petite ferme, un carré de terre pour faire pousser de la luzerne, quelques poulets et des lapins.

Au début du livre, avant même leur arrivée dans une nouvelle ferme, on comprend que Lenny, qui déborde d'amour, ne mesure pas sa force. Et au fil de l'histoire, on devine que cette particularité le mènera, malgré lui, à sa perte.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du roman Des souris et des hommes signé John Steinbeck.

Le chef-d'oeuvre A l'Est d'Eden étant mon livre préféré de tous les temps, j'ai décidé depuis quelques temps déjà de découvrir L'ENSEMBLE de l'oeuvre de Steinbeck au fur et à mesure. Des souris et des hommes a été l'un des premiers titres de cet immense auteur sur lequel je me suis jetée et je puis vous assurer que cette lecture a été assurément mémorable !

Ce livre, c'est tout simplement un récit résolument court mais intense qui décrit avec une virtuosité rare la condition médiocre de bien des hommes en quête d'idéal, leur lutte désespérée, mélancolique et désarmante pour un rêve beau, pur, qui se substitue à leur effroyable réalité. C'est aussi une histoire d'amitié singulière et authentique qui se dessine sous nos yeux, la balade lancinante de deux pauvres hères sans attaches, ni racines, de deux personnalités indubitablement distinctes mais qui se complètent à merveille, indispensables l'une à l'autre, qui partagent le même espoir fou qui donne envie de survivre face à l'injustice bête et méchante du monde.

Je ne vous en dirai pas plus si ce n'est que Des souris et des hommes est un véritable petit bijou. L'intrigue ne paye peut-être pas de mine de prime abord, cependant, attendez-vous à quelque chose de saisissant. La plume finement ciselée et de peu de mots de John Steinbeck ne manquera en outre pas de vous subjuguer, de même que la tension à couper au couteau mise en place qui monte en effet crescendo et qui nous mène à un dénouement absolument renversant et qui a sérieusement de quoi vous laisser le coeur en miettes. Vous voilà prévenus... COUP DE C¼UR ♥

Nanette ♥

« - Les types comme nous, ils n'ont pas de famille. Ils s' font un peu d'argent, et puis ils le dépensent tout. Y a personne dans le monde pour se faire de la bile à leur sujet...
- Mais pas nous, s'écria Lennie tout heureux. Raconte comment c'est pour nous.
Georges resta un instant tranquille :
- Mais pas nous, dit-il.
- Parce que...
- Parce que moi, j' t'ai et...
- Et moi, j' t'ai. On est là tous les deux à se faire de la bile l'un pour l'autre, voilà ! s'écria Lennie, triomphant. »
Tags : Fiche lecture, Gallimard, Folio, Des souris et des hommes, Littérature américaine, John Steinbeck, 1937, 1939, roman, amitié, maladie mentale, ferme, campagne, paysans, travailleurs, Californie, Vallée de la Salinas, misère, déracinement, tendresse, errance, marginalisation, douceur, violence, drame, coup de coeur ♥
​ 10 | 36 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 01 avril 2020 06:13

Modifié le vendredi 19 juin 2020 10:02

FICHE LECTURE : Le berceau

FICHE LECTURE : Le berceau

• AUTRICE : Fanny Chesnel.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Drame, deuil, accident, sédentarisme, ferme, campagne, ruralité, coupé du monde, famille, chagrin, solidarité, souffrance, douleur, tristesse, accablement, noirceur, morosité, routine, électrochoc, bouleversement, prise de conscience, rage, aventure, voyage, nouveaux horizons, Canada, Acadie, communauté, fierté, rencontre, quête, âme s½ur, petite-fille, espoir, renouveau, miracle, naissance, vie, lumière, amour, souvenirs, nostalgie, contemplation, avenir, doutes, incertitude, préjugés, enfermement, révolte, fête, célébration, révélation, liens, famille recomposée, jeunesse, vieillesse, énergie, joie, courage, promesse, aller de l'avant...
• PAGES : 263.

Joseph fabrique le berceau de sa première petite-fille, lorsqu'un coup de téléphone l'interrompt. Un crash d'avion : son fils dedans, son gendre aussi. Et la petite alors ? Sauve, bien vivante ! Prête à naître, car grandissant dans le ventre d'une mère porteuse canadienne choisie par le couple homosexuel. Joseph n'a jamais foutu les pieds hors de sa Normandie natale, il a passé sa vie dans une ferme, vendu ses vaches, enterré sa femme : il n'a plus que cette enfant en tête. Alors il part. À la rencontre de la minuscule promesse qui prolonge l'existence de son fils. À la rencontre de la jeune étrangère, farouche et indomptable, qui la couve. Rien n'est simple dans cette histoire, mais il se lance, à plein régime, dans une réinvention audacieuse et poignante de la famille contemporaine.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman contemporain lumineux et porteur d'espoir, d'un roman qui nous parle de la vraie vie et des sentiments humains avec beaucoup de fraîcheur, et une sincérité désarmante aussi. Je vais vous inviter avec ma critique à vous laisser emporter par Le berceau de Fanny Chesnel, une jeune autrice que j'ai découvert avec un immense plaisir grâce à ce livre qui sait nous prendre par la main et nous rassurer, sans pour autant nous bercer d'illusions. Comme je vous l'ai dit un peu plus tôt, ce titre nous parle de la réalité, sans chichis ni artifices. Cette réalité peut nous frapper de plein fouet, nous faire mal, nous forcer à nous réveiller et à faire face à un monde qui nous dégoûte, dans lequel on ne trouve généralement pas notre place. Mais elle peut aussi avoir un petit goût de miracle, qu'il faut prendre le temps de savourer à chaque seconde qui passe. Et je remercie infiniment le site lecteurs.com pour l'envoi de ce livre. Cette piqûre de rappel fut salvatrice.

Pour commencer, ce que j'ai énormément aimé avec ce roman, c'est la manière dont il est écrit. Non seulement on vit l'histoire à travers les yeux de Joseph, un retraité pas comme les autres qui s'est très vite fait une grande place dans mon petit c½ur, mais en plus, j'avais l'impression d'avoir constamment accès à ses pensées en temps direct. C'était comme si je lisais littéralement son flot de pensées, c'est le cas de le dire. Enfin, presque, car Fanny Chesnel y met tout de même les formes. Si cela avait été écrit de façon toute spontanée, sans même corriger le premier jet comme pouvaient le faire d'immenses auteurs comme Virginia Woolf ou James Joyce, qui ont justement instauré le fameux principe du "stream of consciousness", j'aurais trouvé cela brillant mais aussi sûrement passablement indigeste. Ici, on suit ce qui se passe dans la petite caboche tourmentée de mon cher Joseph sans que l'on se sente perdu ou agacé. Juste profondément fasciné par la manière de réfléchir de cet être humain d'apparence insignifiant mais qui va accomplir de grandes et belles choses.

En effet, Joseph pourrait être M. Tout-le-monde, et c'est justement le rôle qu'il a joué une bonne partie de sa vie durant. Ce qui fait toute la différence avec Le berceau, c'est qu'à aucun moment l'autrice ne se permet de juger le personnage principal de son intrigue, de faire preuve de condescendance. Au contraire, elle traite son évolution avec énormément de tendresse et de sensibilité. Joseph m'a fortement rappelé le protagoniste décrit dans la superbe chanson des Innocents, Un homme extraordinaire, exception faite que l'on délaisse ici la Bretagne, son Finistère et ses longues plages de silence pour la beauté brute de pomme et sans fard de la Normandie. Joseph est tel l'homme dépeint dans les paroles extrêmement vraies et pleines de justesse de ce morceau : on se demande sérieusement si l'on se souviendra un jour de lui, de cet homme dont le seul exploit a été de construire sa vie autour de sa famille et des bêtes dont il a toujours pris soin dans sa ferme qui sent bon l'amour du bien fait et du solide. Eh bien moi, je peux vous assurer que je ne suis pas prête d'oublier Joseph. Cela serait fortement difficile et je n'en ai même pas la moindre envie. Je suis tombée amoureuse de la simplicité d'être profondément touchante de ce vieil homme éprouvé par la vie et par la perte, comme tout un chacun, de son petit côté taciturne irrésistible dans lequel je me suis beaucoup reconnue, et surtout de la façon dont il se sert de ses cinq sens. Joseph, dans sa façon d'être, vit profondément les choses, même celles les plus élémentaires, et, à travers lui, j'avais la sensation que ma vue s'était accrue, que mon ouïe s'était affinée, que mon toucher était plus alerte, que mon odorat était plus éveillé, que les choses de l'existence avaient plus de saveur. C'était comme si mon environnement, ou plutôt le sien, me paraissait plus lumineux, plus attirant, plus vibrant, plus savoureux, plus palpable. Il y avait définitivement quelque chose en plus, quelque chose d'indescriptible que Joseph m'a permis de ressentir, comme si cet éclat de magie que l'on recherche tous à un moment donné était à portée de main au cours de ma lecture. Cela n'a duré qu'un bref instant, le temps que je dévore ce livre et que j'atteigne à vitesse grand V son point final, à regret, mais cette étincelle était là. Elle a brillé, j'ai pu l'apercevoir, la ressentir au plus profond de mon être. En réalité, elle a toujours été là, et c'est Joseph qui me l'a rappelé. Je lui en serai toujours infiniment reconnaissante.

Ce récit est aussi teinté de nostalgie, une nostalgie qui broie notre c½ur dans son étau mais qui panse aussi les blessures les plus béantes. Ces moments où Joseph se souvient de son fils qui était à la fois si différent de lui et dont il était tellement fier m'ont touchée en plein c½ur. J'ai trouvé cela très fort car ces flashbacks qui ont un goût amer de bonheur perdu à tout jamais sont notre unique moyen de nous rapprocher d'Emmanuel, le fils bien-aimé qui a rejoint les étoiles, ou plutôt les profondeurs insalubres de l'océan Atlantique. En effet, en tant que lecteur, on ne rencontrera jamais cet homme accompli et qui se préparait à être un père formidable en chair et en os, si je peux m'exprimer ainsi. Il ne vit qu'à travers les instantanées que Joseph garde précieusement de lui dans sa mémoire, ces moments de vie commune, ces instants capturés aussi puissants et captivants que la plus époustouflante des magies. Et cela suffit. Cela suffit à nous faire ressentir tout l'amour que ce père taciturne, un peu rabougri, profondément touchant avait, a toujours pour son fils prodige. Cela suffit pour que nous entrapercevions le véritable Emmanuel, l'enfant rêveur, meilleur ami des livres et de tout leur savoir, baroudeur-en-devenir au c½ur grand comme ça et à la volonté de titan. Surtout, cela nous rappelle l'amour qui nous étreint le c½ur quand l'on songe à sa propre famille et à la préciosité de ce lien qui nous unit à elle, un lien qui demande à être soigneusement entretenu car il peut se briser en un instant, qu'on l'ait décidé ou non.

Concernant les deux autres personnages principaux de ce récit, ils ne sont pas non plus en reste. J'ai tout simplement adoré ce trio de choc qui se consolide progressivement, dont les trois membres apprennent à se connaître petit à petit, à se pardonner aussi les erreurs que chacun a pu faire par le passé pour mieux regarder vers l'avenir ensemble. Si Abigail, la fameuse mère porteuse, m'a pas mal agacée au début, je me suis vite rendue compte que je me permettais de la juger sans aucun scrupule, alors que son estime de soi est déjà faible et qu'elle essaye de s'en sortir comme elle peut. Ce roman m'a aussi appris à regarder au-delà de mon petit nombril, et je pense que c'est un travail auquel on doit tous s'exercer chaque jour de notre vie, qui que nous soyons. Mon plus gros coup de c½ur va à l'enfant d'Abigail, Ava, cette petite fille qui est définitivement la chair de sa chair et qui m'a impressionnée de par sa déconcertante maturité, qui contraste singulièrement avec l'innocence et la joie de vivre qui se dégagent de ce si jeune être.

Pour conclure, je vous invite tous chaleureusement à plonger dans la lecture du Berceau, à faire la démarche de suivre Joseph, mon cher petit Bichon, dans son aventure trépidante en Acadie, région canadienne aux souches françaises que j'avais adoré étudier en cours et que j'ai été ravie de retrouver au c½ur de ce récit. Ce qui fait surtout plaisir à voir, c'est cette communauté unie qui continue de célébrer ses racines, ses traditions immuables qui rendent ses membres à part, qui construisent leur identité, qui leur apportent félicité et fierté au quotidien, même quand ils l'oublient, ce qui arrive bien trop souvent. Cela résume bien le principal message véhiculé par ce roman : ne jamais oublier d'où l'on vient, toujours garder l'esprit ouvert et se soutenir les uns les autres. Il y a toujours une famille qui nous attend quelque part... ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, Lecteurs.com, Flammarion, 2019, Fanny Chesnel, Le berceau, Littérature française, Roman contemporain français, Drame, deuil, accident, sédentarisme, ferme, campagne, ruralité, coupé du monde, famille, chagrin, solidarité, souffrance, douleur, tristesse, accablement, noirceur, morosité, routine, électrochoc, bouleversement, prise de conscience, rage, aventure, voyage, nouveaux horizons, Canada, Acadie, communauté, fierté, rencontre, quête, âme s½ur, petite-fille, espoir, renouveau, miracle, naissance, vie, lumière, amour, souvenirs, nostalgie, contemplation, avenir, doutes, incertitude, préjugés, enfermement, révolte, fête, célébration, révélation, liens, famille recomposée, jeunesse, vieillesse, énergie, joie, courage, promesse, aller de l'avant, Très bonne lecture
​ 9 | 17 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le dimanche 07 avril 2019 16:54

Modifié le samedi 13 avril 2019 09:54

FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée

FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée

• TITRE V.O. : Far from the Madding Crowd.
• AUTEUR : Thomas Hardy.
• ANNÉE : 1874 (ANGLETERRE) ; 1901 (FRANCE). Présente édition : 2015.
• GENRE (S) : Grand classique.
• THÈMES : Drame psychologique, hiérarchie sociale, ferme, campagne, héritage familial, pauvreté, misère, volonté, détermination, courage, féminisme, portrait de femme forte, manque d'expérience, témérité, ténacité, relation maître/employé, classes sociales, univers bucolique, pastoral, amitié, confiance, amour, désespoir, déception, tromperie, manipulation, impétuosité, fidélité, dix-neuvième siècle, époque victorienne, persévérance, camaraderie, deuil, abandon, mystères, secret, révélation...
• PAGES : 471.
FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée
ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman que j'ai commencé fin 2017 et dont j'ai terminé la lecture en début d'année 2018, Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy. Lecture par ailleurs commune dont je tiens à remercier ma petite Axelle. Merci ma Chocola d'amour de m'avoir permis de sortir de ma PAL ce grand classique qui m'attendait depuis plus de trois ans à l'époque (toujours aussi incorrigible, cette Nanette...). J'ai adoré étirer cette formidable LC sur une poignée de mois, prendre le temps de savourer ce roman et d'en discuter avec toi. Ce fût un véritable plaisir et on remet ça quand tu veux (si tu as envie de re-re-lire Rebecca de Daphné du Maurier par exemple...) !

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il me tardait de lire ce roman signé Thomas Hardy, un auteur qui m'avait particulièrement marquée et impressionnée grâce à son chef d'oeuvre le plus connu : Tess d'Urberville. Cette rencontre livresque avait été un bouleversement, un véritable crève-c½ur. Tant de noirceur et de cruauté réunies dans un seul ouvrage, magistral et écrit d'une main de maître, cela a eu raison de moi. Je ne suis pas prête d'oublier cette bouleversante histoire, très superbement immortalisée au cinéma par le réalisateur Roman Polanski en 1979, en hommage poignant, désarmant, à sa jeune épouse tragiquement décédée, la magnifique actrice et icône des sixties Sharon Tate qui, au cours de sa grossesse, avait élu Tess comme étant son livre de chevet. Par ailleurs, ma découverte mémorable du roman originel avait fait le sujet d'une lecture commune avec ma Axellounette, qui malheureusement avait eu bien du mal à avancer dans le roman, au point de l'abandonner, ce que je pouvais tout à fait concevoir à l'époque. En effet, Tess d'Urberville constitue en soi une épreuve fort douloureuse, même pour le lecteur le plus rodé. Qui plus est, croyez-moi, si vous vous lancez dans Tess, vous ne verrez plus jamais les fraises de la même façon par la suite. C'est tout ce que je peux vous dire afin de titiller votre curiosité et en même temps ne pas trop vous en dévoiler.

Loin de la foule déchaînée a le mérite de ne pas nous faire déprimer grâce à une atmosphère beaucoup plus accueillante et optimiste. Certes, d'après ce que j'ai compris, ce n'est pas dans les habitudes de Thomas Hardy que de faire naître un univers de Bisounours de sa plume grandiose. Mais, pour une fois (dixit la fille qui n'a lu que deux de ses romans, la bonne blague), il nous montre le bon côté des choses et ça, ça fait sacrément du bien. Cela m'y fait penser : surtout, ne lisez pas Tess si vous broyez du noir car cela ne fera que vous saper le moral encore plus. Conseil d'amie à suivre très précieusement. Justement, Loin de la foule déchaînée saura vous changer les idées sans pour autant vous offrir une vision du monde, que ce soit de celui du dix-neuvième siècle ou le nôtre à l'heure actuelle, édulcorée et donc fausse. En effet, vous vivrez également avec ce roman des moments de tension et d'angoisse, ce ne serait pas drôle sinon... Cependant, il en ressortira toujours du positif ; le soleil finira par se lever, quoiqu'il arrive. C'est une belle leçon qu'il faut aussi appliquer à notre quotidien de tout les jours.

Concernant l'intrigue du récit, elle se passe comme je vous l'ai laissé suggérer un peu plus haut, à la fin du dix-neuvième siècle en plein environnement champêtre. Le duo central, formé par Gabriel Oak, un jeune fermier modeste qui redouble d'efforts depuis désormais dix ans afin d'agrandir son domaine et de solidifier son commerce, et par Bathsheba Everdene, une jeune fille innocente, orpheline et sans revenus, va commencer son histoire commune sur les chapeaux de roues et connaître tout au long du roman une série de hauts et de bas assez dingues. In fine, cela ne va faire que renforcer leur relation certes tumultueuse mais profondément belle et puissante et dans le récit, on en revient toujours à eux deux, deux forces de la nature unies et solidaires, quoique la vie puisse leur réserver de beau comme de mauvais. Et du mauvais, il y en aura souvent , c'est la marque de Mr Hardy, après tout. Il a quand même fait d'immenses efforts depuis Tess pour ne pas trop malmener ses protagonistes et leur accorder un peu de bonheur, je l'en félicite.

Pour commencer, Bathsheba est déjà beaucoup mieux lotie que la pauvre Tess, qui méritait sérieusement que l'on s'apitoie sur son sort. La vie de Miss Everdene ne sera pas toute rose ; la jeune femme connaîtra en effet des périodes de tourmente difficiles et son c½ur sera souvent déçu, voire brisé. Cependant, rien ne la fera flancher dans sa quête de reconnaissance au sein d'un monde régi par le patriarcat. En effet, si, au départ, Bathsheba nous est présentée comme une frêle et ravissante héroïne de la campagne, aux origines très modestes, tout droit sortie d'une symphonie pastorale du dix-huitième siècle, la jeune femme ne manque en réalité pas de tempérament. Son ascension sociale subite et agréablement surprenante due à son poste à haute responsabilité à la tête de la ferme de son défunt oncle, fonction guère relayée à une femme, jeune et célibataire de surcroît, à l'époque, ne va le révéler que davantage. J'ai tout simplement adoré ce personnage de femme forte, franche, qui fait des erreurs comme tout le monde mais qui les assume et se relève, de femme moderne, en avance par rapport à son temps, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds par des hommes qui voudraient à tout prix l'intimider et la soumettre à leur volonté. Bathsheba est une femme juste remarquable, solide comme un roc, mais aussi à la sensibilité extrêmement touchante. Malgré toute la force qu'elle déploie pour défendre sa place en ce bas monde, elle n'en reste pas moins un être humain vulnérable, qui peut être assailli par des doutes entêtants et commettre des bêtises plus grosses que lui. Néanmoins, j'éprouve un profond respect envers cette héroïne ; j"ai su faire fi de ses nombreuses imperfections et je la considère comme étant magnifique de partout.

Face à une telle tornade de cheveux noir de jais et à ce tempérament de feu, seul un Gabriel Oak pouvait faire le poids. Mon petit c½ur a fondu tant Gabriel est adorable et attachant, si serviable et loyal (j'ai l'impression de vous décrire Lassie, chien fidèle là), si droit dans ses - j'allais dire "baskets" mais cet énorme anachronisme n'est guère approprié dans le cas présent - sabots ? souliers ? (Anaïs, tu t'enfonces...) Bref, Gabriel, c'est quelqu'un qui ne vous laissera jamais tomber, toujours prêt à redoubler d'efforts à la tâche, pas du genre à baisser les bras. C'est plutôt le type qui sait se montrer patient et sage, tel un maître Yoda du dix-neuvième siècle, époque victorienne. Même si, au début, je ne vous cache pas qu'il se montre assez, voire très, impulsif et irréfléchi vis-à-vis de ses sentiments naissants pour notre belle brune. En amour, Gabriel est si passionné qu'il s'en brûle carrément les ailes au soleil de ses rêves. Et autant vous dire que Bathsheba est un astre particulièrement aveuglant et ardent... Mais, in fine, mon Gabriel est tel un bon vin ; avec le temps (« va, tout s'en va... » Humhum, pardon), il n'en devient que meilleur. Pourtant, lui aussi en a vu des vertes et des pas mûres, comme tout un chacun, mais ce n'est pas ça qui peut l'abattre, ce serait mal le connaître ! Certains devraient en prendre sérieusement de la graine...

.... à commencer par un certain sergent Francis Troy ! J'ai réussi à éprouver une once de pitié pour ce personnage arriviste, qui n'éprouve de la considération et de la compassion que pour sa petite personne et qui n'hésite pas à profiter des autres afin d'assurer son confort personnel. Il s'agit d'un charmeur qui sait bien manier les mots et vous cerner pour mieux vous séduire et vous tromper. Même si Thomas Hardy a su faire ressortir une infime parcelle d'humanité chez ce personnage, difficile de l'en trouver sympathique pour autant. C'est un véritable incompétent, tapageur, qui méprise les sentiments d'autrui afin de les piétiner d'autant mieux avec ses belles bottes de soldat qui n'a que son agréable physique de bien pour lui. Désolée de me montrer aussi méchante, mais je ne peux pas faire preuve de tendresse face à un tel individu, c'est juste impossible. En bref, vous l'aurez certainement compris, ce gredin, cet être exécrable n'arrive pas à la cheville de mon Gabriel d'amour et de ma si forte, si insoumise et remarquable Bathsheba, qui mérite nettement mieux. Not even close.

Arthur Boldwood, le troisième prétendant, m'a fait éprouver pour lui bien de la peine en revanche. Avant que Bathsheba ne vienne habiter à côté de son domaine, il devait vivre une vie bien morne et insipide, celle d'un fermier propriétaire terrien sans histoire qui n'avait jamais encore senti battre son c½ur pour une femme, une potentielle épouse. L'extraordinaire Bathsheba, grâce à sa beauté éclatante et à sa jeunesse revigorante, mais aussi assez insouciante, va bouleverser son existence à tout jamais. A tel point que cet amour tout nouveau et si exaltant qui va alors naître dans son c½ur jusqu'à présent solitaire, va devenir une obsession pour Boldwood. Si je l'ai souvent vu au cours de ce roman comme un obstacle balourd et franchement indésirable entre Gaby et Bathsheba, j'ai fini par reconnaître que Boldwood était en réalité un homme intègre, lucide, plein de bon sens et qui fait lui aussi preuve d'un immense courage à sa façon. Je suis bien heureuse de m'être trompée sur son compte.

Pour conclure, je dirais que j'ai passé un excellent moment de lecture au c½ur de la campagne anglaise, plus précisément à Weatherbury, grâce au grand talent d'écriture de Thomas Hardy, dont la réputation en tant que l'un des plus grands et renommés auteurs anglais du dix-neuvième siècle n'est plus à faire. Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis sentie comme chez moi au sein de la ferme de Bathsheba, aux côtés notamment de la douce servante Lydia, des vaillants et attachants paysans Laban Tall, Jan Coggan, William Smallbury et tous les autres. Leur franc-parler m'a beaucoup fait rire et d'ailleurs, j'ai beaucoup aimé le fait que Thomas Hardy ait retranscrit tous leurs dialogues en patois local. Rien de trop compliqué à comprendre, je vous assure ! Au contraire, on s'y fait, on y prend goût et cela ajoute de l'authenticité au récit à mon sens, cela le rend d'autant plus réel et vivant à nos yeux. Je pense que je relirai Loin de la foule déchaînée avec grand plaisir un jour, ne serait-ce que pour le petit bonheur qu'est de prendre soin des moutons en compagnie de Gabriel et de Bathsheba. C'est si attendrissant comme image, vous ne trouvez pas ? Une fois de plus, l'épatant Thomas Hardy m'a convaincue grâce à sa plume singulière et mordante, qui nous invite à entrer dans son univers et à ne plus jamais en ressortir, même si le début du livre est digne d'un diesel : il faut lui laisser le temps de bien démarrer, de tout mettre en place, mais une fois qu'on est dedans, on trace jusqu'à la dernière ligne du récit ! Croyez-moi, si vous aimez les grands classiques du dix-neuvième siècle, celui-là ne fera pas exception !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée
Source des images : booksandquills.

★★★★★
Très bon roman !

✓ - Gabriel et Bathsheba, un de mes duos chouchous, emblématiques !
- L'écriture de Thomas Hardy, dont je suis indéniablement tombée amoureuse. Elle agit telle une main qui prend la vôtre et qui vous embarque totalement dans les moments les plus joyeux comme dans ceux les plus sombres du roman. Elle ne vous épargne rien, ni joies, ni peines. Qui plus est teintée d'ironie, elle est juste fantastique-!


✗- Le personnage de Troy, ggggrrrr !!!!
- Le début du roman, les cent premières pages en particulier, est assez déroutant et ne nous met pas tellement en appétit mais, une fois passé ce cap, on ne regrette pas d'avoir été jusqu'au bout !

« Il est difficile pour une femme d'exprimer ses sentiments dans un langage presque entièrement formé par les hommes pour exprimer les leurs. »
Tags : Fiche Lecture, Editions l'Archipel, Loin de la foule déchaînée, Far from the Madding Crowd, Thomas Hardy, Littérature anglaise, Grand classique, 1874, Drame psychologique, hiérarchie sociale, ferme, campagne, héritage familial, pauvreté, misère, volonté, détermination, courage, féminisme, portrait de femme forte, manque d'expérience, témérité, ténacité, relation maître/employé, classes sociales, univers bucolique, pastoral, amitié, confiance, amour, désespoir, déception, tromperie, manipulation, impétuosité, fidélité, dix-neuvième siècle, époque victorienne, persévérance, camaraderie, deuil, abandon, mystères, secret, révélation
​ 10 | 32 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 20 février 2019 16:11

Modifié le vendredi 01 mars 2019 08:26

Design by Lunartic

Signaler un abus

Abonne-toi à mon blog ! (4 abonnés)

RSS

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
    • Signaler un abus
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Politique de confidentialité
    • Gestion de la publicité
    • Aide
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tasanté
    • Zipalo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile