Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Connecte-toi
  • Crée ton blog

Lunartic

Photo de Lunartic
  • Suivre
  • Plus d'actions ▼
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog

Statistiques

  • 81 260 Visites
  • 5 413 Kiffs
  • 25 643 Coms

500 tags

  • 2018
  • 2019
  • amitié
  • amour
  • aventure
  • coup de coeur ♥
  • Coup de foudre ♥
  • courage
  • entraide
  • espoir
  • famille
  • Fiche lecture
  • Fiche Lecture
  • grandir
  • humour
  • Jeunesse
  • Littérature française
  • mystère
  • secrets
  • service de presse

499 archives

  • FICHE LECTURE : Tokyo Scenario
  • FICHE LECTURE : Idol et papa à la fois - Une famille à tout prix ~ T1
  • FICHE LECTURE : Girl, in real life
  • FICHE LECTURE : Le carnet de Juliette
  • FICHE LECTURE : Comeback - Retrouvailles dans les coulisses de la K-Pop

656 fans

  • DiscoverySelena
  • Puma469
  • STARS
  • Arayr

400 sources

  • Jeon-Jungkook
  • PinkBerries
  • strangerthingsTV
  • Critiquetoutgenre
  • blindrain

Son morceau préféré

Parallel Heart

Jouer    Parallel Heart

Skyrock music Ajouter

25 honneurs

  • Saint-Valentin
  • Spotlight
  • Anniv' 2 ans
  • Post 100
  • Écolo

Partage

  • Tweet
  • Amis 0

Retour au blog de Lunartic

4 articles taggés époque de la Régence anglaise

Rechercher tous les articles taggés époque de la Régence anglaise

FICHE LECTURE : Raison et sentiments

FICHE LECTURE : Raison et sentiments

• TITRE V.O. : Sense and Sensibility.
• AUTRICE : Jane Austen.
• ANNÉE : 1811 (GRANDE-BRETAGNE).
• GENRE(S) : Grand classique.
• THÈMES : Dix-neuvième siècle - Angleterre - Société - M½urs - Femmes - S½urs - Satire sociale - Sentiments - Amour - Raison - Romantisme - Dévotion - Gentry - Courtoisie - Faire la cour - Bals - Vie à la campagne - Humour - époque de la Regency - Espoir...
• PAGES : 382.

Injustement privées de leur héritage, Elinor et Marianne Dashwood sont contraintes de quitter le Sussex pour le Devonshire, où elles sont rapidement acceptées par la bourgeoisie locale étriquée et à l'hypocrisie feutrée. L'aînée, Elinor, a dû renoncer à un amour qui semblait partagé, tandis que Marianne s'éprend bien vite du séduisant Willoughby. Si Elinor, qui représente la raison, dissimule ses peines de c½ur, sa cadette étale son bonheur au grand jour, incapable de masquer ses sentiments. Jusqu'au jour où Willoughby disparaît...

ஜ MON AVIS : Chronique rédigée en 2014. /!\ Contient des spoilers /!\

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler de mon second roman préféré de Jane Austen, qui a pendant un certain temps occupé la première place sur mon podium (et non, Orgueil et Préjugés n'est pas mon number one, même si je l'aime d'amour lui aussi). Néanmoins, malgré le fait que Sense and Sensibility ait été relégué à la place d'argent, il occupe toujours une place importante dans mon cours, cela va de soi.

On suit tout au cours du roman nos deux personnages principaux, deux s½urs âgées de respectivement dix-neuf et dix-sept ans, Elinor et Marianne (quels jolis prénoms elles ont, vous ne trouvez pas ?), qui représentent respectivement la « Raison » et les « Sentiments » du titre (du moins, celui en français). Ce qui fait d'Elinor la grande s½ur le bon sens et Marianne la cadette la sensibilité en V.O. On maintient donc la balance du ying et du yang dans les deux cas. L'événement déclencheur de l'histoire se trouve être la mort au tout début du livre du père d'Elinor et de Marianne, Henry, qui est aussi le géniteur de leur petite s½ur Margaret, qui n'apparaît que très peu dans le roman du fait, je pense, qu'elle n'a que treize ans et ne vit pas encore de relation amoureuse et qu'elle est surtout considérée comme trop jeune pour être "introduite dans le monde", et de leur demi-frère, John Dashwood. Pas très joyeux comme début, je vous l'accorde, mais cela sera plus joyeux par la suite ! Alors que Mr. Dashwood fait promettre sur son lit de mort à son fils aîné John, issu d'un premier mariage, de s'occuper de ses trois demi-s½urs, ce dernier ne semble pas être disposé à le faire. C'est très mal à mon sens de ne pas tenir ses promesses, très très mal, surtout celles faites à un être cher qui se meurt. En effet, John Dashwood et en particulier sa femme Fanny ne sont pas fort sympathiques au demeurant et s'intéressent essentiellement à l'argent. Ah, l'argent, on en revient toujours au même, et ce peu importe l'époque ! Cela ne changera jamais, malheureusement... Ne pas donner le moindre sou à sa belle-mère et à ses demi-s½urs, cela me semble un peu exagéré, surtout après la promesse qui a été faite. Je ne dis pas que "prendre soin d'elles" signifie obligatoirement "leur donner de l'argent" mais tout de même, ils osent déjà s'installer chez elles en leur volant leur maison, qui revient à l'héritier mâle du patriarche décédé, et à les faire se sentir indésirables pour qu'elles s'en aillent. Ce n'est pas parce qu'ils ont hérité de la dite maison qu'ils peuvent se croire tout permis ! Les jeunes filles et leur mère méritaient au moins un peu d'argent pour se trouver et s'acheter une petite maison, vu qu'on les chasse implicitement ! Eh bien non, rien, niet, nada, le message est clair, elles doivent se débrouiller toutes seules. Les pauvres, ce n'est vraiment pas convenable de les traiter ainsi ! Vous l'aurez compris, John et Fanny Dashwood sont véritablement exécrables, heureusement qu'on ne les voit pas beaucoup durant le roman, ils ne m'ont vraiment pas manqué, ça c'est sûr ! A vrai dire, je considère John comme un homme faible et très influencé par sa femme Fanny (c'est elle qui l'a dissuadé de donner de l'argent ou une rente annuelle à ses demi-s½urs et sa belle-mère) qui, quant à elle, est avide d'argent et très froide. En bref, je ne les aime pas tous les deux. John n'aidera même pas sa famille à déménager et ne fera rien pour elle. C'est vraiment ignoble de ne pas avoir respecté sa promesse, surtout que la parole d'honneur, c'est quelque chose que je prends extrêmement à c½ur. Il coupera même les arbres que chérissait tant Marianne pour en faire une serre hors de prix. C'est bien cruel ça, il les chasse de chez elles et ne respecte même pas leurs précieux souvenirs et l'harmonie de la nature, quelle tristesse, quelle odieuse méchanceté !

Heureusement que Sir John Middleton, un parent à elles, sera là pour leur offrir un toit, Barton Cottage, tout près de chez lui et pour les accueillir avec bon c½ur et hospitalité. Certes, lui, sa femme et Mrs. Jennings, sa belle-mère, sont des gens assez exubérants à avoir notamment sans cesse des personnes à dîner chez eux mais ils ont un très bon fond et seront très affectueux envers nos deux s½urs, les appréciant réellement à leur juste valeur et leur étant de très bonne compagnie ! Du coup, je les aime beaucoup ! Même Charlotte Palmer, l'autre fille de Mrs. Jennings, se révélera être quelqu'un de très plaisant à mes yeux, malgré sa frivolité et son hilarité envers toute chose de l'existence (bien que ce second trait de caractère qui est le sien me corresponde en réalité plutôt bien...) ! On ne la voit pas beaucoup mais j'ai beaucoup apprécié sa présence, elle m'est très sympathique, contrairement à Mr. Palmer, son mari, qui semble prendre tout son entourage de haut. J'ai horreur des personnes comme ça ! Tout le contraire de sa femme, c'est le cas de le dire ! Mais maintenant que j'y repense en écrivant ces lignes, je crois sincèrement que Mr Palmer est juste quelqu'un de très timide, qui se montre assez avare en matière d'expressions de ses sentiments mais qui ne manque pas de c½ur. Je sais bien que les Middleton, Mrs. Jennings et sa propre femme ne sont pas les meilleurs personnes avec qui parler culture, livres et musique mais il ne faut pas se montrer hautain avec eux pour autant à mon sens. Mais Mr. Palmer a effectivement une face bien cachée, un aspect de sa personnalité généreux et aimant qu'il m'a énormément plu de découvrir ! Cela fut vraiment une agréable surprise. Vu que je suis en train de traiter des personnages en profondeur, parlons justement d'Elinor et Marianne, nos deux protagonistes ! Pour ma part, je me suis un peu retrouvée dans chacune des deux s½urs : dans Elinor par rapport à sa réserve, le fait de montrer très peu ses sentiments et le fait qu'elle fasse toujours passer les autres avant elle, et dans Marianne par rapport à son amour inconditionnel des livres et de la musique et dans les deux pour leur attachement puissant à leur mère et leur reconnaissance envers leurs amis. J'ai préféré cependant Elinor à son adorable cadette ; en effet, sa dignité et son immense courage m'ont énormément touchée. Du côté de ceux qui ont conquis les c½urs de nos deux jeunes filles, ma préférence va à Edward : beau, jeune, intelligent, cultivé, sérieux, de très agréable compagnie mais aussi timide et désirant accomplir une très noble vocation, celle d'entrer dans les ordres. Il m'a de suite beaucoup plu et je comprends tout à fait Elinor d'être tombée amoureuse de lui. J'en aurais fais de même et je ne cache pas que j'aimerais bien rencontrer un tel jeune homme dans la vraie vie ! Je ne suis attirée que par les garçons de fiction, je vous le dis ! Ce n'est pas juste ! Ils devraient tout droit sortir du papier, ce serait cool !! Bon, cessons de fantasmer... Quant à John Willoughby, eh bien... Dès le départ, je ne l'ai pas apprécié. Il me semblait trop parfait : trop soigneux de son apparence, trop charmeur et mielleux en outre. Je sentais que quelque chose n'allait pas chez lui, même si j'aurais bien sûr aimé qu'il en fut autrement. De plus, sa rencontre avec Marianne, où il s'est comporté comme un vrai chevalier servant accourant au secours de sa dame, m'a paru trop romanesque, trop belle pour être authentique. Je lui préférais dès le début le colonel Brandon pour Marianne : certes, le colonel a trente-cinq ans et Willoughby dix ans de moins (donc plus issu de la tranche d'âge de notre jolie jeune femme), mais Brandon est généreux, calme, certes renfermé mais très avenant. Je me suis tout de suite attachée à lui. Cela m'a fait beaucoup de peine de voir que Marianne ne partageait pas ses sentiments. Je ne voulais pas la forcer à l'aimer mais au point qu'elle le déteste et l'évite sans arrêt, cela m'a vraiment agacée ! Il ne méritait certainement qu'elle se comporte ainsi avec lui, surtout pour l'unique et stupide raison que Marianne le considère comme "vieux" ! C'en était vraiment du n'importe quoi, si vous me pardonnez de m'exprimer ainsi !

La fin m'a cependant laissé un goût amer. Certes, les s½urs restent toujours ensemble malgré leurs mariages mais justement, le mariage entre Marianne et le colonel Brandon ne m'a pas semblé très sincère. Du côté du colonel Brandon, cela ne fait aucun doute, il aime Marianne comme un fou mais elle... Elle l'a trouvé insupportable durant tout le roman et in the end, elle se marie avec lui. J'ai trouvé cet enchaînement trop rapide à mon goût et j'ai eu l'impression qu'elle aimait toujours Willoughby et que le colonel Brandon était un lot de consolation. Je regrette d'avoir eu un tel ressenti sur la fin, ma vision des choses peut paraître vraiment noire mais elle est ainsi.

Pour conclure, Raison et sentiments est un superbe roman de Lady Jane, dont l'écriture est tout simplement exquise. Cette dernière nous dépeint un tableau très véridique de la société anglaise du début dix-neuvième siècle et de ses contemporains. Jane Austen a su m'emporter dans son histoire et me passionner des amours de ses deux héroïnes grâce à sa prose magnifique et à son talent d'auteure hors norme. L'Angleterre peut être fière de sa Lady Austen. Un classique comme je les aime et que je recommande à tous, malgré mon sentiment désagréable sur la fin, qui a fini par s'estomper au fil du temps. COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, éditions 10/18, Raison et sentiments, Jane Austen, 1811, Grande-Bretagne, grand classique, dix-neuvième siècle, Angleterre ♥, moeurs, femmes, soeurs, satire sociale, sentiments, Amour ♥., raison, romantisme, dévotion, gentry, courtoisie, faire la cour, bals, vie à la campagne, humour, époque de la Régence anglaise, Regency, espoir, Coup de foudre ♥
​ 10 | 15 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.47.240) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le jeudi 15 août 2019 09:41

Modifié le samedi 17 août 2019 08:27

FICHE LECTURE : Lady Helen - T3 : L'Ombre des Mauvais Jours

FICHE LECTURE : Lady Helen - T3 : L'Ombre des Mauvais Jours

• TITRE V.O. : Lady Helen, book 3 : The Dark Days Deceit.
• AUTRICE : Alison Goodman.
• ANNÉE : 2018 (AUSTRALIE) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Dark fantasy.
• THÈMES : XIXe siècle, Angleterre, époque de la Régence anglaise, drame, surnaturel, démons, apprentissage, place de la femme, aristocratie, romance, fiction historique, chasseurs de démons, énigme, quête, mystère, amour, surnaturel, secret, révélation, souffrance, lutte bien/mal, attachement, affection, amitié, famille, royauté, force, espionnage, bienséance, aventure, complot...
• PAGES : 649.

Ma chronique du tome 1 : ici.
Ma chronique du tome 2 : ici.

Bath, décembre 1812. Lady Helen prépare son mariage avec le duc de Selburn, mais son esprit est ailleurs : sa mission de Vigilante Suprême n'est pas encore accomplie. Cette double vie met Helen au supplice : non seulement elle doit résister à ses sentiments pour le charismatique Lord Carlston, mais elle doit aussi maîtriser ses pouvoirs. La confrontation finale avec leur grand ennemi, l'Abuseur Suprême, est imminente...

Action, trahison, suspense à son comble et révélations renversantes pour le final grandiose d'une fascinante trilogie.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du troisième et dernier tome d'une saga que j'affectionne tout particulièrement, j'ai nommé Lady Helen. PRATIQUEMENT DEUX ANS QUE J'ATTENDAIS CE GRAND MOMENT (il fallait que ça sorte), j'en avais le c½ur qui battait la chamade rien que d'y penser. Et je suis en effet tellement heureuse d'avoir enfin pu découvrir le dénouement de cette histoire tout bonnement extraordinaire, même si ces retrouvailles tant espérées avec cet univers so british et si sombre ont été à la fois des plus belles et des plus déchirantes. Dans tous les cas, ce tome trois est tout simplement d'une beauté sans égale, j'applaudis à deux mains Marion Louw qui s'est clairement surpassée avec cette nouvelle illustration de couverture. De façon générale, je suis extrêmement fière des tirages français de cette trilogie et je remercie du fond du c½ur la maison d'édition d'avoir cru en cette série livresque et de me l'avoir fait parvenir au fur et à mesure de sa parution. En fait, c'est simple : Gallimard Jeunesse, amore mio. Et ces mots doux ne sont pas prononcés à la légère, croyez-moi sur parole. Ma reconnaissance envers eux est infinie et vous allez vite comprendre pourquoi avec ma critique de ce livre !

Pour commencer, cet ultime opus de cette série m'a rappelé pourquoi j'aimais à ce point cette dernière : cet amour incommensurable résulte d'un ensemble de qualités qui donne à Lady Helen tout son sel et son irrésistible charme. Il faut déjà savoir que cette trilogie n'appartient à aucun genre précis ; il s'agit là d'un savant mélange semblable à la plus incroyable des alchimies, et ce n'est pas rien de le dire. Vous prenez un décor et une intrigue de period drama, vous la saupoudrez d'éléments fantastiques et vous recouvrez le tout d'une atmosphère extrêmement anxiogène et d'un suspens digne des plus intenses et troublants des thrillers et vous obtenez alors une recette imparable qui fonctionne à merveille, et ce jusqu'au bout. Un véritable délice de tous les instants ! La fan que je suis de romans historiques et fantastiques en est ressortie littéralement comblée difficile de trouver les mots pour décrire un tel rêve devenu réalité pour la lectrice invétérée de ces deux genres littéraires que je suis. Alison Goodman a maîtrisé la fusion de ces diverses excellentes influences à la perfection et le rendu est ainsi à la hauteur des espérances qu'elle fait naître en nous dès le départ. Très honnêtement, cette saga a dépassé les attentes que j'avais placées en elle, je n'aurais pas pu être plus satisfaite au vu de l'enthousiasme débordant qu'avait suscité de ma part le résumé du premier tome il y a deux ans de cela maintenant. Cette époque me semble si lointaine et si proche à la fois, la nostalgie s'est faite puissamment ressentir dès que j'eus refermé L'Ombre des Mauvais Jours et à l'heure où je vous écris ces lignes, je me laisse envahir sans résistance aucune par cette sensation douce-amère de ne jamais pouvoir avoir de nouveau la chance de découvrir cette saga comme si c'était la première fois. C'est vous dire à quel point mon attachement pour Lady Helen est immense et sincère...

Un autre point fondamental qui m'a fait chérir cette série littéraire du plus profond de mon petit être, c'est l'évidence flagrante selon moi que la cause féministe constitue le réel enjeu central du récit : Lady Helen Catherine Wrexhall est effectivement probablement l'une des héroïnes de romans les plus courageuses et inspirantes que j'ai jamais rencontrée au cours d'une de mes lectures. Qui plus est, dans ce tome-ci, elle se libère enfin des carcans oppressants et ridicules de la société de son temps pour mieux embrasser sa véritable nature et ça, ça fait un bien fou ! J'ajouterais que chaque personnage féminin de cette aventure dans l'Angleterre guindée et pleine de charme du dix-neuvième siècle, qu'il soit principal, secondaire ou même mineur, a voix au chapitre et des convictions qu'il défend, un certain charisme, une aura particulière, une présence imposante dans ce monde d'hommes façonné par des hommes pour laquelle il ne s'excuse guère et une authentique consistance, résultatifs d'un tempérament de feu qui est loin de se laisser doucher tout au long de la trilogie. Que ce soit au travers de figures emblématiques du récit issues de la haute société comme la spontanée, loyale et ravissante Lady Delia ou l'impitoyable, farouche, inébranlable et digne de confiance Lady Margaret ou du petit peuple comme la jeune, rusée, indubitablement surprenante et culottée Sprat, Alison Goodman célèbre dans Lady Helen la force brute et l'insubordination de la Femme avec un grand F et rien que pour ça, je dirais même pour cette raison bien précise justement, ces trois livres consistant une trinitas d'exception devraient être mis entre les mains de TOUS, parole de Nanette.

Cependant, les mâles ne sont pas tous à mettre dans le même panier sous la plume sensible et très intelligente d'Alison Goodman. En réalité, c'est un quatuor superbement équilibré, égalitaire et inoubliable qui s'est emparé de mon c½ur à tout jamais au cours de cette inquiétante, fascinante et effrénée course contre la montre, et quel bonheur radieux et frémissant cela a été de les retrouver après si longtemps ! Si je suis tombée amoureuse de Lady Helen et de sa formidable servante Jen Darby, qui est tout simplement l'incarnation même de l'abnégation et de la bravoure faite femme, leurs deux soupirants ne sont pas en reste non plus : difficile de ne pas fondre comme neige au soleil (ou comme du beurre chaud sur une tartine, j'adore cette métaphore !) face à un Lord Carlston véritable Fitzwilliam Darcy sur les bords (ces deux-là se seraient sacrément bien entendus s'ils avaient réellement existé, quelle tristesse... J'ai absolument besoin d'individus de leur trempe dans ma vie !!!) à l'humour pince-sans-rire juste exquis et à un Quinn extrêmement attendrissant sous ses airs de colosse invincible, dévoué comme il est corps et âme au bien-être de sa dulcinée et sur qui l'on peut toujours compter. Prenez exemple sur ces parangons de vertu, messieurs, cela ne vous ferait pas de mal !

Cette jolie et nécessaire leçon de respect et d'humilité qu'Alison Goodman nous donne tout au long de sa magnifique saga m'amène à vous parler de la révélation que j'ai eu en pleine lecture de ce tome trois et qui se confirmait dans mon esprit à mesure que j'avançais dans l'histoire, à savoir que les créatures ignobles mais tolérées que sont les Abuseurs seraient une vaste allégorie de cette société patriarcale qui nous étouffe et qui fait montre d'une cruauté sans bornes envers quiconque sort de la case qui a été prédéfinie pour lui. Après tout, ils portent dans ce cas bien leur nom, ces "Abuseurs", qui usent et abusent effectivement de leurs prétendus "droits" sur les êtres qui leur sont considérés comme inférieurs, notamment les femmes, les personnes d'origine ethnique différente de la leur, et les pauvres. Peut-être que la fièvre provoquée par la trace énergétique m'est un peu trop monté au cerveau mais je pense sincèrement que les êtres surnaturels crées par l'autrice ne se cantonnent pas qu'à leur univers parallèle imaginaire justement, que leur excès de zèle à faire souffrir autrui et à le vider de sa substantifique moelle, de son identité et de son souffle de vie, de ce qui fait ce qu'il est, un individu à part, peut être comparé à la cupidité et à la haine vorace de bien des êtres humains, personnalités célèbres ou non, en ce bas-monde...

Une chose est sûre, Alison Goodman n'aura eu de cesse de m'impressionner grâce à son travail de recherches passionnel et passionnant, juste remarquable. Le soin qu'elle a apporté à chaque petit détail dans cette saga force l'admiration. De quoi me mettre en joie, surtout que ce troisième tome se déroule à Bath, lieu de rencontre incontournable des personnages issus de l'imagination de la grande Lady Jane et désormais des protagonistes de Lady Helen ! Je ne me suis jamais rendue à ce véritable point de pèlerinage pour tout janeite qui se respecte (il faudrait résolument que je le fasse un jour, d'ailleurs) mais, grâce à la plume captivante et si entraînante d'Alison Goodman, c'est comme si j'y étais ! L'autrice nous fait en effet vivre un véritable voyage dans le temps et dans l'espace, et la magie ne peut qu'opérer instantanément dès les premières pages tant son dur labeur en quête de véracité historique et sociétale porte fantastiquement ses fruits. Je la remercie du fond du c½ur de se montrer aussi investie, minutieuse, appliquée et ingénieuse dans l'élaboration de ses univers et de ses intrigues (du moins pour ce qui est de Lady Helen, je ne peux pas juger ses autres ½uvres pour le moment). Rien n'est laissé au hasard, jusqu'au plus petit élément pouvant sembler insignifiant de prime abord mais qui in fine se révèle essentiel, et cela nous en laisse sans voix tant les décisions scénaristiques de l'autrice se révèlent être extrêmement judicieuses, percutantes et efficaces. Elle est assurément devenue l'une de mes autrices phares, à suivre de très, très près.

Pour conclure, je ne peux que vous inviter à plonger dans la lecture mouvementée et palpitante de la saga grandiose et mémorable qu'est Lady Helen. Pour ma part, j'ai le c½ur lourd comme un sac de pierres rempli à ras bord (mes comparaisons laissent toujours à désirer quand j'écris sous le coup d'une vive émotion comme c'est le cas présentement) à l'idée de devoir dire adieu à mes bien-aimés Lord Carlston et Lady Helen. Néanmoins, je ressors également grandie et changée à jamais de la conclusion de cette éprouvante mission que j'ai dû mener avec eux et je ressens une indescriptible fierté à la pensée du bout de chemin que j'ai parcouru aux côtés de ces deux nobles âmes durant ces deux dernières années. Il nous faut certes désormais nous séparer mais le souvenir que je garde de ce couple splendide ne risque pas de s'effacer de sitôt, je peux vous le garantir sans l'ombre d'un doute. Et puis, il est temps pour moi de voyager en direction de la Chine impériale avec la duologie Eon, même période mais paysages, traditions et m½urs différentes qui attendent que je les découvre au cours de cette autre aventure épique et périlleuse signée Alison Goodman ! Voilà une bien belle consolation pour mon c½ur esseulé... COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥

« Un magnifique équipage commit l'erreur de tourner vers l'entrée ouest. Les porteurs protestèrent bruyamment devant cette intrusion, ce qui fit paniquer les deux chevaux de l'équipage. La discussion s'échauffa bientôt. Le cocher refusa avec hauteur de rebrousser chemin, et les porteurs se mirent à l'insulter dans un langage peu convenable pour les oreilles de gens du monde.
- Que signifie le mot « couilles » ? chuchota le Carlin à Helen quand elles se joignirent à la cohue du vestibule.
Helen, qui avait employé ce mot avec délectation lorsqu'elle était déguisée en Mr Amberley, haussa les épaules.
- Je crois que c'est en rapport avec les b½ufs.
- Ah, bien sûr, dit le Carlin. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, Gallimard Jeunesse, Lady Helen, Trilogie, Tome 3 ♥, Alison Goodman, 2018, 2019, Dark fantasy, XIXe siècle, Angleterre, époque de la Régence anglaise, drame, surnaturel, démons, apprentissage, place de la femme, aristocratie, romance, fiction historique, chasseurs de démons, énigme, quête, mystère, amour, secret, révélation, souffrance, lutte bien/mal, attachement, affection, amitié, famille, royauté, force, espionnage, bienséance, aventure, complot, Coup de foudre ♥
​ 7 | 16 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.47.240) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le samedi 13 juillet 2019 04:22

Modifié le dimanche 14 juillet 2019 05:18

FICHE LECTURE : Lady Helen ~ Le pacte des mauvais jours (T2)

FICHE LECTURE : Lady Helen ~ Le pacte des mauvais jours (T2)
• AUTRICE : Alison Goodman.
• ANNÉE : 2017 (AUSTRALIE ; FRANCE).
• GENRE(S) : Dark fantasy.
• THÈMES : XIXe siècle, Angleterre, époque de la Régence anglaise, drame, surnaturel, démons, apprentissage, place de la femme, aristocratie, romance, fiction historique, chasseurs de démons, énigme, quête, mystère, amour, surnaturel...
• PAGES : 590.

Été 1812... Après les événements scandaleux du bal marquant son entrée dans le monde, Lady Helen s'est réfugiée à Brighton, station balnéaire à la mode, où elle suit l'entraînement indispensable pour devenir une Vigilante du Club des mauvais jours. Tandis qu'elle se débat pour oublier son éducation de jeune fille du monde et se consacrer à sa nouvelle vocation guerrière, Helen se rend compte que son mentor, Lord Carlston, mène son propre combat intérieur. L'énergie pernicieuse des Abuseurs a-t-elle empoisonnée son âme ou une autre force le conduit-t-elle à ces violents accès de folie ? Quelle que soit la réponse, Helen est déterminée à aider cet homme auquel elle se sent attachée par un lien profond mais interdit...
Mais Lady Helen doit aussi obéir aux ordres de l'organisation secrète. La mission qui lui est confiée l'amènera-t-elle à le trahir ?

« Une intrigue riche et mystérieuse avec une pointe de romantisme. Des personnages obscurs et attachants qui nous font rêver. Un roman fantastique dans un contexte historique qui séduira à coup sûr le lecteur ! Absolument addictif. » - Sud Ouest

« La dimension psychologique de tous les personnages est remarquable et on se laisse entraîner dans une histoire folle, vivant avec intensité une aventure fantastique qui joue avec habileté du gothique en vogue à l'époque. » - Notes bibliographiques

« Sous la Régence anglaise, un drame inventif et saisissant, avec du surnaturel démoniaque au tournant : génial. » - The Bookseller

L'AUTRICE : Alison Goodman est née en 1966 en Australie et vit à Melbourne. Elle possède un master ès arts et anime des ateliers d'écriture avec des étudiants. Son premier roman, Singing the Dogstar Blues (1998) a reçu de nombreux prix et a été traduit dans plusieurs pays. En 2002 elle a publié un roman policier, Killing the Rabbit. Paru en Australie en 2008 et salué par la critique, le dyptique Eon/Eona a été vendu dans dix-huit pays.

MA CHRONIQUE DU TOME 1

ஜ MON AVIS :

Attention mes amis ! Cette nouvelle chronique va envoyer du pâté, je vous le dis ! Enfin, si j'arrive à reprendre mon souffle et à me remettre de mes émotions. Cela ne fait 'que' quelques jours que j'ai terminé ce second tome qu'il me tardait tant de lire et force est de reconnaître qu'il m'a ébranlé à un point où les mots me manquent et où je me noie dans les méandres de mon c½ur brisé en mille morceaux... Mais je sais qu'Alison Goodman saura nous offrir les clés de son cliffhanger absolument insoutenable dans le tome trois. Il n'y a plus qu'à ronger son frein, et avec le sourire s'il vous plaît. Je suis à ramasser à la petite cuillère, aidez-moi... Oh, agonie ! Oh désespoir ! Bref, je coupe court à ma mélopée tragique et je remercie du fond de mon petit c½ur malmené (avec les morceaux qui en subsistent) les éditions Gallimard Jeunesse pour ce merveilleux envoi. Comme toujours, ils ne lésinent pas sur l'apparence de l'objet-livre et, à choisir entre les deux tomes, j'avoue que ma préférence va pour celui-là, tant au niveau de l'esthétique que du contenu ! Après avoir été fébrilement accueillie dans le 'Monde', avec en point d'orgue un bal qui tourne au cauchemar mais qui permet également à Helen de se révéler entièrement à sa véritable nature de Vigilante, notre héroïne façon Jane Austen va devoir quitter sa famille afin d'enfin commencer sa formation et intégrer définitivement le Club des mauvais jours, par le biais d'un pacte qui implique bien des contraintes... Finie la jolie robe jaune d'Elizabeth Bennet et les bonnes m½urs d'une jeune fille bien rangée, place aux cheveux à la garçonne et aux vêtements d'homme ! Je trouve que ce look lui sied à la perfection sur la couverture française, avec la ville de Brighton et ses bas-fonds qui s'élèvent, menaçants et gigantesques en arrière-plan, et avec les tons orange, noir et la dorure de la calligraphie et des gravures, cela fait de ce livre un vrai petit bijou ! ♥ Encore un grand merci à Gallimard Jeunesse, je suis toujours sur un petit nuage !

Et, en effet, il y a de quoi être comblée ! Depuis la fin du tome un, je trépignais d'impatience à l'idée de voir Helen de se libérer du carcan de cette société patriarcale étouffante afin d'embrasser ses pouvoirs et sa véritable force intérieure. Qui plus est, elle sera très bien accompagnée dans cet apprentissage qui va se révéler corsé mais aussi gratifiant. Ce second tome va justement permettre aux différents personnages de nouer des liens plus profonds, pour mon plus grand bonheur. Ce second tome tant espéré a su répondre à toutes mes attentes, et même au-delà. Le livre s'ouvre sur une page de résumé hyper pratique du tome précédent, au cas où l'on aurait oublié le bal déchaîné chez l'oncle Pennyworth. Cependant, il est bon d'avoir les détails tout frais en mémoire, cela va servir par la suite... A présent, je vous souhaite la bienvenue dans la ville de Brighton, qui attire tout un essaim d'aristocrates avides de réunions raffinées, de bon air frais, de promenades et de sensations fortes en allant nager dans la mer pour les plus intrépides à la belle saison. Pour Helen, ce ne sera pas une partie de plaisir, malheureusement... Je m'en doutais que l'entraînement serait rude et qu'Helen aurait ses périodes d'incertitude, mais je n'étais absolument pas prête pour ce qui allait se dérouler. Beware, ça va saigner de tous les côtés. Si le premier tome avait été palpitant autant dans l'entrée de jeu au sein du monde tordu et effarant des Abuseurs que au niveau des réflexions et hésitations que se fait notre chère héroïne sur sa place dans la société, laquelle choisir, ce second tome vous fera quant à lui avoir des chaurées lors de scènes d'actions maîtrisées, qui prennent tout leur sens au fil de l'histoire et qui vont vous faire pâlir d'angoisse et d'appréhension. Le train une fois en marche prend une quatrième vitesse et ça ne rigole plus ! Déjà que, contrairement à certains lecteurs, je n'avais reproché aucune lenteur au premier tome, qui va à son rythme et met en place un univers foisonnant de détails immersifs et démonstratif des recherches de l'autrice et de sa passion dévorante et respectueuse pour son sujet, mais là, le temps mort est banni de toute page et l'imbroglio de sous-intrigues nous emmène dans une farandole folle ! Et à aucun moment je n'ai eu envie que cela s'arrête !

Je ne sais pas comment mon c½ur a réussi à résister durant six cent pages qui défilent à une allure digne d'un marathon, pour finir sur le bord de la route, esseulé et encore brûlant de cette fièvre qui monte à la tête avec la sauce que nous balance Alison Goodman en pleine figure ! Les personnages ne sont pas en reste, bien évidemment, et je me suis creusée les méninges pour savoir comment ils avaient survécu à tout ce qui venait de leur tomber dessus en un temps si resserré. Un mois ! My god ! Un mois qui regorge de palpitations et d'épouvante, d'inquiétude et de tristesse pour une vie entière ! Mes pauvres chéris ! Je suis béate d'admiration de la maturité d'Helen face à de telles épreuves. Cela force le respect et fait déborder mon c½ur d'autant plus d'amour fou et protecteur envers sa petite personne. En effet, Helen ne rechigne pas à la tâche. Elle est une authentique battante, qui fait toujours de son mieux, notamment aussi pour assimiler les techniques de combat et le mode de vie intégral d'un Vigilant comme il se doit, mais elle suit également son instinct. Si vous voulez, notre jeune femme a quitté un monde protocolaire très stricte et aberrant pour un autre (youpiiii). Auparavant, on attendait d'elle qu'elle soit une jolie jeune fille, obéissante à sa figure paternelle (ici, son oncle, qui n'apparaît plus, quel soulagement ! Une envie de meurtre en moins !) et étant convenablement élevée, sachant rester polie et se taire afin de ne pas repousser d'éventuels prétendants. Cela vous donne à vous aussi un désir violent de vous insurger ? Me voilà rassurée. Dans ce second tome, on demande à Helen d'être ce qu'elle n'est pas, c'est-à-dire un homme : savoir se montrer viril, ne pas laisser ses émotions dominer notre raison (car c'est bien connu, les femmes sont des êtres si émotifs qu'elles sont incapables d'agir intelligemment par elles-mêmes !), rester impassible et être capable de boire comme un trou et de jurer comme un charretier quand la situation l'exige ! Notamment car notre petite chérie va se rendre à Lewes et Brighton dans des lieux... pas très fréquentables disons. Pour une lady de la haute qui a toujours eu pour mission de conserver son honneur et sa féminité, c'est un peu dur à encaisser. Maintenant, ajoutez à cela que les hommes du Club des mauvais jours (rappel important : Helen est la seule femme Vigilante d'Angleterre) la considèrent et la traitent toujours comme une femme, c'est-à-dire qu'ils la regardent de haut, en se disant qu'elle n'est bonne qu'à accueillir les ténèbres des autres, telle sa défunte mère, femme, être du pêché originel. On croirait rêver tellement c'est absurde ! Et pourtant, malgré cette intimidation constante et franchement à la limite du harcèlement, Helen va réagir telle une reine : en restant elle-même tout en apprenant ce qu'il y a de mieux à retirer de l'enseignement du Club des mauvais jours. Ce qui inclut de savoir repérer un Abuseur, dans quelle catégorie il se situe, le faire fuir/parlementer, exacerber ses réflexes et puiser au mieux dans cette puissance qui s'accroit en elle et qui la laisse sans voix (et moi aussi). Bref, Helen va être une élève patiente et assidue, mais pas cruche non plus. Elle ne va pas se laisser marcher sur ses pieds, va totalement s'investir dans sa nouvelle fonction aux inconvénients plus que dérangeants, et faire preuve d'une noblesse d'âme et d'une générosité qui auraient rendu son adorable tante Léonore très fière d'elle et de la lady qu'elle est indéniablement, j'en suis certaine. D'ailleurs, cette femme me manque mais pas son mari. Je suis méchante, et nah.

Après, ce qui est loin de la laisser de marbre (et comment pourrait-on lui en vouloir ?), c'est le fait d'avoir Carlston comme 'coach sportif' et précepteur. Je veux bien le même, soit-dit en passant ! ♥ Mais la folie dégénérative en moins, ce serait cool. Notre Seigneurie va en effet être atteint d'un mal qui le ronge à petit feu, puis la flamme prend d'un coup et nous vivons alors une descente aux enfers en pente raide qui nous fait tomber de haut. De très haut. Cela m'a prise sur le qui-vive parce que Lord Carlston est présenté durant l'intégralité du tome un (ou presque...) comme un être très sur de lui et maître de lui-même, qui ne se laisse jamais démonter et qui fait preuve d'un sang-froid qui laisse son empreinte. De quoi se sentir toute petite à côté. Or, dans le cas présent, notre cher Carlston a le sang chaud, ça bout là-dedans ! Plus d'une fois, Sa Seigneurie va se trouver au plus bas et tenter vainement, avec son âme de combattant aguerri qui ne succombera point au Mal, de se défendre de toutes ses (maigres) forces face à ce qu'il lui arrive de manière foudroyante. J'ai ressenti une peine immense pour lui et beaucoup de tendresse en voyant toute la sollicitude que lui apportaient ses compagnons d'armes mais aussi ceux qui constituent sa véritable famille dans ce monde qui lui est hostile : Mr. Hammond et Miss Margaret, notre Helen adorée bien sûr, Quinn & Darby ainsi que Délia. J'ai été agréablement surprise de voir les risques qu'Helen a pris pour sa meilleure amie, quitte à faire une grave entorse au serment qu'elle n'avait même pas encore prêté. Délia ne méritait pas de croupir dans un asile, personne ne mérite un enfermement pareil. Et puis, je l'aime beaucoup cette jeune femme, elle est gracieuse, lumineuse et pétillante, un doux et moelleux nuage blanc enchanteur face à tout cet amoncellement de noir. J'ajouterai que Délia apporte un regard en tant que représentante de la 'bonne société' à la fois ingénu et frais. C'est-à-dire que la jeune femme va avoir beaucoup à assimiler et ce qu'il va se passer lors des activités au sein du club va profondément la choquer généralement. Cependant, elle ne cessera jamais de soutenir Helen et lui faire montre de sa gratitude sincère du mieux qu'elle peut, malgré ses maladresses, ce qu'on peut aisément comprendre.

Pour en revenir au sang chaud de Carlston, cette accumulation d'énergie négative et démoniaque qui parcourt l'entièreté de son corps parfaitement constitué (Helen ne lésine pas sur les détails, la coquine) va in fine avoir un effet positif. Cela va lui permettre inconsciemment de percer sa carapace et de s'évader du carcan établi par le règlement drastique en matière de relations humaines et de liberté individuelle du Club des mauvais jours. Ce règlement constitue clairement un manque de bon sens et est un abus total en matière d'exigences de loyauté envers la couronne et de piétinement de la vie privée. Mais bon, pas la peine de pousser ma gueulante à ce sujet, je pense que vous avez compris de quoi il en retourne. En dehors de la fatigue extrême qui le consume insatiablement et de son instinct meurtrier et sauvage qui n'est pas du luxe, Lord Carlston va se montrer sous un autre jour, passionnel et vibrant d'amour dans chaque fibre de son être pour la belle Helen, si forte, brave et naturelle. Et croyez-moi que vous allez le sentir sur l'ensemble de tout votre petit corps, et que cela ne vous laissera pas indifférent ! Qui plus est, la tension sexuelle atteint à un moment son paroxysme et mes aïeux... Ce passage a dû être périlleux à écrire et néanmoins, il est réussi de bout en bout ! Mes félicitations à la cheffe ! Remarquable, un moment d'amour à l'état pur qui va bouleverser tous vos sens et vous faire fondre littéralement sur place. Pour moi qui n'était pas une partisane de la première heure de ce couple, j'ai eu la révélation de ma vie dans ce tome deux. C'est d'une évidence qui crève les yeux ! Et pourtant, cela ne m'empêche pas d'éprouver beaucoup de sympathie et d'amitié pour le Duc de Selburn, qui est un sacré coriace qui ne lâche pas le morceau. Etant extrêmement perspicace, sa Grâce a vu clair dans la petite comédie d'Helen et tient à comprendre, à creuser ce mystère insoluble au plus profond et à rester à ses côtés. Je pense que ce personnage insupporte tout le monde sauf moi ! Certes, le fait qu'il va se montrer ardent à protéger Helen et à sous-estimer ses capacités, la gênant plus qu'autre chose dans son 'travail', m'a fait lever les yeux au ciel. Contrairement à Carlston, il ne la laisse pas voler de ses propres ailes et prendre ses propres décisions et on pourrait voir en lui plus un père de substitution qu'un ami ou potentiel fiancé. Elle est assez grande pour se débrouiller toute seule, enfin ! (et pour d'autres choses aussi...) Il m'a fait un peu penser à Mozart (chouchouuuu ♥ quand même) dans le tome trois de Phobos (ou comment faire un parallèle entre une ½uvre de YA/SF et YA/historique, rien à voir avec la choucroute !), qui couve constamment Léonor, sans vraiment la croire et défendre ses idéaux et ses droits. Cependant, je prends la défense du Duc car il est une bonne personne, un homme d'honneur et je pense qu'Helen a besoin de quelqu'un comme lui à ses côtés pour l'épauler et lui faciliter la tâche. Et puis bon, il n'entrave pas le couple Carlsten (oui, je leur ai déjà trouvé un petit nom, tiens !) donc il ne me dérange pas. Dans le tome un, je reconnais que mon c½ur chavirait un peu pour lui, et c'est toujours le cas, je me le garde pour moi du coup ! ♥

Au niveau des nouveaux personnages, j'ai adoré celui de Sprat. Fillette de douze (presque treize !) ans, qui n'a pas dû connaître une enfance facile et qui en bave encore, à la porte de l'adolescence, à grandir dans un milieu dégradant et qui ne lui promet pas un bel avenir. Sprat en a vu des vertes et des pas mûres, et ce n'est pas rien de le dire. Elle va se montrer pleine de ressources pour aider Helen dans sa quête, et heureusement qu'elle est là, même. Notre personnage phare va réussir à accomplir plein de choses par elle-même, mais sans les encouragements et l'aide apportées de façon bienveillante par ses amis et alliés, aurait-ce été le cas ? Difficile à dire. Cette solidarité très forte est primordiale dans le roman, et chaque personnage se l'apporte l'un à l'autre, à une échelle plus ou moins grande. Par exemple, Helen se prend d'affection pour la jeune Sprat, qui connaît d'ores et déjà un sort terrible à son jeune âge, ayant vu des choses qu'elle n'aurait pas dû voir et étant forcé à grandir trop vite pour gagner sa vie par ses propres moyens, et pas des plus légaux. Elle va donc tout faire pour lui donner un accueil des plus chaleureux à German Place, une sorte de refuge pour cette enfant qui ne manque pas de verve quand il s'agit de parler l'argot, avec un brin d'humour salace et retentissant qui ne fait pas de mal à une mouche, au contraire, et ce lien inextricable entre chaque personnage, qu'il soit bon, lumineux, ou empoissonné, se ressent jusqu'au plus profond de... l'estomac, et de l'âme. Que ce soit Mr. Hammond qui hausse enfin la voix face à la figure autoritaire qu'est sa s½ur (il était temps, même si j'apprécie Margaret et que je compatis à sa situation peu enviable au vu de ses sentiments, ce n'est pas une raison pour être désagréable avec tout le monde), au-deçà de leur profonde complicité, ou encore le couple trop mignon formé par Mr. Quinn et Darby, dont l'amour est si vibrant et éloquent qu'il n'a même pas besoin de mots pour se voir, il y en a pour tous les goûts et chaque personnage de l'histoire va s'affirmer et camper sur ses positions d'une manière inébranlable. La relation qui m'a cependant le plus ébranlé et qui me fait battre le c½ur plus fort et rend ma proportion à la larmichette plus latente est celle entre Darby, la servante et future Terrène, et sa maîtresse Helen. D'un côté, nous avons la jeune domestique qui a tout laissé derrière elle, la situation qu'elle avait difficilement obtenu au sein de la maisonnée de Lord Pennyworth, au prix de tant d'efforts, la vie qu'elle avait toujours connu, celle d'une société 'normale', afin de suivre Helen et de l'accompagner pour le meilleur et pour le pire, avec une foi et une confiance sans failles provenant de ce c½ur en or. De l'autre côté, nous avons une jeune aristocrate qui, jusqu'il y a peu, avait encore un esprit innocent de ce qui l'entourait et qui est infiniment reconnaissante de la dévotion de Darby, qu'elle considère plus comme une s½ur ou une kindred spirit. Qui plus est, c'est Darby qui va insuffler à Helen le courage de faire les choses à sa manière, d'être la seule femme avec du pouvoir dans un cercle resserré d'hommes sous la tutelle d'un misogyne et homophobe (Mr. Pike, je vous déteste. Cordialement.), de rester fidèle à ses valeurs et à ce en quoi elle croit avec sa force de femme, de Vigilante, qui lui est propre et exceptionnelle. L'évolution de Darby est remarquable, de la petite servante discrète à un esprit robuste et une volonté qui ne vacille pas de faire le Bien et de le propager, il n'y a qu'un pas. Ce passage m'a gonflé le c½ur de fierté, de soulagement et m'a tout bonnement illuminé de l'intérieur (non, je ne suis pas une Abuseuse).

Je me rends compte que je n'ai pas encore parlé de Lowry et du comte d'Antraigues ! Ma chronique n'aura pas de fin à ce rythme... Cependant, comment pouvais-je passer à côté de ces deux personnages-clés ?Pour ce qui est de Lowry, ça va aller vite. Ce personnage est insolant, haïssable, grossier, à la limite de l'indécence (quoique, il l'a déjà dépassé depuis longtemps...), cruel et qui prend un plaisir vicieux et à vomir de la souffrance des autres. Alors qu'il était un Terrène, censé être valeureux et noble de c½ur et d'âme ! Bah, tu parles ! Son antipode, le comte d'Antraigues, est un Abuseur et pourtant absolument pas le personnage répugnant qu'on attendait qu'il soit. Contrairement à Lowry, qui est véritablement un être humain, avec son propre corps et sa propre identité, et qu'on attend de lui une certaine humanité, c'est le comte d'Antraigues qui est en réalité est un homme de parole, qui a certes dû apprendre à être rusé et impitoyable afin de protéger les siens, sa femme Antoinette et son fils Julien (non-rejeton d'Abuseur), qui sont tous les deux indubitablement humains. Il est conscient que la vie humaine, qu'il a emprunté à de nombreuses reprises à plusieurs personnes pour 'renaître', a une grande valeur et ses sentiments sont sincères et puissants. Je n'ai pas pu le détester malgré sa nature. Son humanité est là, inébranlable, et cela a brisé bien des préjugés. Oui, les hommes peuvent être des affreux et les Abuseurs des gens de bien, qui se débrouillent comme ils peuvent pour se faire accepter et jouir de leur existence. Cela semble simple énoncé comme cela mais cela étoffe le récit de façon à faire s'élever une voix contre l'intolérance et la discrimination autre de féminine et au sujet de la parité hommes/femmes (ce qui est déjà un lourd dossier). Cela apporte une profondeur supplémentaire au récit qui est non négligeable et qui nous amène à user un peu de nos petites têtes et à se poser pour réfléchir. J'ai aussi beaucoup aimé l'insertion de personnes ayant véritablement existées, comme dans le premier tome, de façon à étoffer et donner du matériau au contexte dans lequel l'intrigue se déroule (comme avec la mention récurrente du Prince régent), mais aussi à les utiliser de façon stratégique et percutante de sorte à réaliser un tour de force assez assourdissant (l'introduction à la Reine Charlotte en est somme toutes un exemple éloquent). Ici, c'est Martha, la baigneuse émérite de Brighton, femme de quatre-vingt ans toujours aussi vaillante et émerveillée face à la mer et aux beautés de la vie, qui est évoqué et apparaît de façon ponctuelle pour jouer les rôles de messagère et de source d'inspiration pour Helen, qui doit, littéralement et de façon imagée, se jeter à l'eau. Des lieux comme la bibliothèque indispensable de Donaldson me donnent quant à eux l'envie de véritablement les visiter, même si mon imagination a déjà fait la moitié du chemin. La plume de l'autrice, à l'instar d'un pinceau, nous dépeint avec délice et un enthousiasme contagieux la douceur de vivre de Brighton, son air pur, son eau salée, ses bibliothèques, lieux majestueux d'enrichissement et de plaisir de la lecture et du savoir, et ses fêtes enjouées, qui raviront de joie le Carlin. Petit surnom tout à fait affectueux (et qui ne manque pas de me faire pouffer comme une gamine à chaque fois) d'Elizabeth Brompton, que j'ai adoré dans ce tome. Elle ne se dépareille jamais de son panache, de sa spontanéité qui redonne le moral et elle fait une merveilleuse amie, rayon de soleil un peu trop aveuglant mais qui sera toujours au petit soin pour vous même quand vous même vous vous négligerez. Elle peut paraître ridicule ou envahissante pour certains, mais moi, je la trouve géniale et je l'affirme haut et fort. Sa mère, c'est une autre histoire en revanche...

Pour conclure, je dirais que, si vous cherchez une Regency romance à la saveur délectable des romans de Lady Jane, une écriture démentielle et singulière, qui se déguste comme une gourmandise et ce, sans modération aucune (lâchez-vous !), et qui est imprégnée de vie, d'amour, de sentiments intenses, porteuse d'un message fort qui laisse la part belle à la gente féminine, qui n'a rien à envier à celle des hommes, cette saga est faite pour vous ! Vous vous sentirez transportée en pleine félicité, vous verrez. L'autrice a su être se montrer à la hauteur de mon impatience presque farouche, mais je suis amoureuse folle de cette saga et de ce qu'elle a à nous offrir, que voulez-vous ! Le travail acharné et brillant de l'autrice, tant sur les fioritures que sur la pression permanente exercée sur les personnages et sur ses révélations, ses retournements de situation qui nous laissent sur le derrière et nous brisent le c½ur, est saisissant de bonne volonté qui a porté ses fruits et je me suis véritablement régalée, comme l'aurait dit Patrick Fiori. L'imbroglio de situations retorses et dont il est difficile de s'extirper autour d'un seul artefact sordide et sanglant, loin de rendre l'avancement et la compréhension de l'intrigue compliqués et déroutants, ne la rendent que plus trépidante et rondement bien menée ! Chapeau, l'artiste ! Je suis scotchée ! En tout cas, moi, c'est quand on veut qu'on me fait entrer dans le Club ! Non, je ne suis pas sadomaso (vous êtes rassurés ?). J'ai tout simplement envie de sauver mon prochain, soit le monde entier, rien que ça, et avec une partenaire aussi époustouflante qu'Helen, je n'ai rien à craindre ! Cela me donne envie de me surpasser ! Et avec un Carlston qui me sursurre des mots doux en italien à l'oreille en prime, je ne peux qu'accepter la proposition, huhu. Et un duc de Selburn aussi, pour ma sécurité et mon confort. Je suis exigeante il parait. C'est que je suis parfaitement confiante concernant le fait qu'Alison Goodman ne me décevra avec le tome trois, qui clôturera la trilogie et que j'attends déjà de pied ferme. Il m'en faudra du courage et de la préparation, pour aller botter le derrière de Philip, récupérer le précieux colligat et affronter ce dénouement final que je ne suis pas prête à vivre (et à en survivre par ailleurs). Saga de mon c½ur, tu me manques déjà... COUP DE FOUDRE ϟ

« - C'est beau, la mer, répliqua Martha. Mais c'est aussi une vraie salope, passez-moi l'expression. Ma mère avait coutume de dire : "Ne tourne jamais le dos à la mer, et rappelle-toi que ce qu'elle cache est toujours plus dangereux que ce qu'elle montre."
Helen plongea les yeux dans les flots sombres.
- Elle est comme les Abuseurs.
- Comme les Abuseurs, approuva Martha Gunn. Et comme bien des humains. »
Tags : Fiche lecture, service de presse, Gallimard Jeunesse, 2017, Alison Goodman, Dark fantasy, Angleterre, époque de la Régence anglaise, drame, surnaturel, démons, apprentissage, place de la femme, aristocratie, romance, fiction historique, chasseurs de démons, énigme, quête, mystère, amour, XIXe siècle, Coup de foudre ♥
​ 15 | 111 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.47.240) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 18 octobre 2017 08:39

Modifié le lundi 30 octobre 2017 11:37

FICHE LECTURE : Lady Helen - T1 : Le Club des Mauvais Jours

FICHE LECTURE : Lady Helen - T1 : Le Club des Mauvais Jours

Entre romance à la Jane Austen et fantasy noire

• TITRE VO : Lady Helen - The Dark Days Club.
• ÉCRIVAIN : Alison Goodman.
• ANNÉE : 2016 (USA ; FRANCE).
• GENRE (S) : Dark fantasy.
• THÈMES : XIXème siècle, Angleterre, époque de la Régence anglaise, drame, surnaturel, démons, société, bonnes m½urs, place de la femme, aristocratie, romance, fiction historique, chasseurs de démons...
• PAGES : 576.

Londres, Avril 1812... Lady Helen Wrexhall s'apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage. Mais une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis, la plongeant soudain dans les ombres de la Régence. Helen fait la connaissance de Lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d'étranges pouvoirs, mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour rejoindre Lord Carlston et basculer dans un monde terrifiant ?

Le premier tome fascinant d'une trilogie.

« Sous la Régence anglaise, un drame inventif et saisissant, avec du surnaturel démoniaque au tournant : génial ! »
The Bookseller

ஜ MON AVIS :

Pour commencer, on ne change pas les bonnes habitudes : je tiens à remercier les éditions Gallimard Jeunesse de m'accorder à nouveau leur confiance avec ce service de presse de qualité. Je me répète, mais c'est toujours un grand honneur pour moi que de pouvoir recevoir et chroniquer les livres de cette maison d'édition que je chéris depuis que ma passion pour la lecture est née. Et je leur suis tout particulièrement reconnaissante cette fois car je crois bien que je n'ai jamais vu un objet-livre aussi beau. A le tenir en mains, j'en avais des frissons. Une pure merveille qu'on m'avait donné l'immense chance de lire. Il me tardait donc de découvrir si le contenu était en adéquation avec l'esthétique de l'ouvrage, et j'ai ainsi dévorer littéralement mon livre en une journée. Vous avez bien lu. Cela ne m'était pas arrivé depuis... trois ans maintenant, et j'avoue que cette passion dévorante au sens littéral m'avait manqué.

Attention, je ne dis pas qu'être passionné (e) de lecture, cela signifie s'engloutir un livre par jour sans discontinuer. C'est juste que c'était une pulsion qui me prenait de temps à autre et qui me rassurait, car je n'avais pour ainsi dire jamais de "panne livresque". Je ne supporte pas ça, ça me déprime et ça m'hérisse le poil. Mais bref, passons. Vous l'aurez compris, si je me suis délectée de ce livre avec autant d'ardeur jusqu'au point final, ce n'est pas pour des prunes. Ce livre valait véritablement le coup et mon envie qui s'accroissait au fil des mois (il est sorti à l'été 2016) de le lire a été repu de la meilleure des façons. Je pense que vous allez en avoir marre à force que toutes mes lectures me fassent un effet si positif, mais moi, je ne m'en lasse franchement pas, c'est un régal de tous les instants.

Tout dans ce livre m'a conquise, à part un petit point noir (mais ce n'est qu'à titre personnel, bien sûr) et qui encore, n'entachera en rien l'effet électrisant que ce roman a eu sur moi. J'ai été tout d'abord impressionnée par l'univers reconstitué par l'écrivain, qui a fait un vrai travail d'orfèvres. Elle nous explique à la fin tout son labeur, ses recherches minutieuses sur l'époque de la Régence anglaise, qui a pris fin peu de temps après l'année durant laquelle se déroule l'intrigue (soit 1812), le respect qu'elle tenait à avoir face à la réalité historique tout en prenant des libertés afin de servir au mieux son histoire, que ce soit au niveau des lieux ou des événements stratégiques. Et je peux vous dire que j'ai été sidérée, car cela éclaire tout le contenu de ce premier tome et l'univers dans lequel il se situe. J'avais la sensation de déambuler dans les rues du Londres du dix-neuvième siècle, de vivre dans la maison de Half Moon Street, de me rendre aux réceptions dans les splendides jardins de Vauxhall, au palais royal lors de la présentation officielle d'Helen ou encore de m'aventurer dans les quartiers malfamés de Londres. Tout prenait vie sous mes yeux sidérés et ce fut un phénomène absolument merveilleux, divin.

Je dois vous le dire, j'avais été attiré par cet ouvrage de par sa couverture avec la silhouette de Helen dans sa robe jaune somme toutes assez simple, qui me rappelait une certaine Elizabeth Bennet ou une autre héroïne de Lady Jane. Et paf ! Dans la quatrième de couverture, on nous décrit la nouvelle saga littéraire d'Alison Goodman comme un subtil mélange entre de la fantasy noire et l'écriture de Lady Jane. Etant Janéite (fan des ½uvres de Jane Austen), j'avais très envie de me plonger entre les pages de ce tome liminaire. Je sais, je vous ai dis auparavant que je ne supportais pas quand on présentait une oeuvre comme l'héritière spirituelle d'une autre oeuvre internationalement connue, comme si cette dernière pouvait être remplacée tout bonnement par un soi-disant nouveau phénomène littéraire. Or, ici, je ne l'ai pas ressenti ainsi. Je le voyais plutôt comme un hommage à la voix féminine de Jane Austen, qui décrivait avec fougue et mordant de la société de son temps, une influence bienvenue. Et durant tout le roman qui, on le sent, a été écrit par une main moderne, différente, Jane Austen plane au-dessus de chaque page, et cela m'a fait franchement plaisir. Le respect que porte Alison Goodman à cette auteure, même si elle ne revendique pas s'être inspirée de Lady Jane, à sa pensée et à son époque est vraiment honorable.

Je vous disais que la silhouette de l'héroïne, Lady Helen, sur la couverture, me faisait penser à Lizzie Bennet, figure féminine phare de mon bien-aimé Orgueil et préjugés (paru en 1813 en plus, notez la proximité !) . Eh bien bingo, je ne m'y suis pas trompée ! Lady Helen Wrexhall a tout d'une héroïne de Lady Jane, en particulier celle mentionnée ci-dessus. Les deux se démarquent en effet de par la brillance et la beauté de leur âme de femmes, qui sont contraintes par cette société clairement patriarcale à devoir faire un bon mariage, être jolie et au mieux accomplie (savoir jouer du piano, danser convenablement aux bals, se nourrir de bonnes lectures) afin de faire honneur à la famille et se taire dans la joie et la bonne humeur. Or, Helen, tout comme Lizzie, ne se laisse pas faire, a une flamme intérieure en elle qui brûle, et, même si au fond, elle doit se mouler à la bienséance et aux "bonnes m½urs" de cette hiérarchie qui l'étouffe, elle n'en a pas moins la langue dans sa poche. J'ai adoré ses phrases teintées d'ironie, telle une résistance silencieuse, comme pour dire « Vous ne m'enlèverez jamais ma personnalité, ni ma liberté de penser, j'en ai décidé ainsi ! ». Elle a la tête haute, de l'astuce et du panache, tout en étant une jeune fille de dix-huit ans orpheline qui a sa fragilité, et je l'ai de suite adorée et comprise.

Malgré le fait que la société anglaise oppresse Helen à cause de sa frivolité, de ses cancans, de son mépris, de son ridicule et de ses faux semblants, celle-ci ne peut s'empêcher de la trouver rassurante. Surtout après qu'elle ait découvert les êtres démoniaques qui la menacent. J'ai trouvé que l'élément fantastique, qui constitue l'enjeu clé de l'histoire, s'imbrique vraiment bien à l'époque de l'histoire. Cela se fond naturellement dans cet environnement, cela nous paraît crédible et le défi ardu de faire fusionner le dix-neuvième siècle et du surnaturel aussi sombre est relevé pour moi. J'avais une petite appréhension que cela fasse trop grotesque, mais en réalité, ce ne fut pas du tout le cas. J'ai eu l'agréable surprise de ressentir les émotions auxquelles on peut s'attendre avec ce type d'histoire : du suspens, de la tension, de la peur, voir un intense effroi, le tout accompagné de sueurs froides, de mes yeux exorbités, de mon c½ur qui s'est arrêté de battre et de mon souffle qui s'est coupé à diverses reprises. Rien que ça, oui. Je crois bien que je suis passée par toutes les couleurs avec les péripéties de notre incroyable héroïne, toute une palette d'émotions m'a traversée. Je ne suis pas prête de l'oublier.

Helen va en effet découvrir qu'elle n'est pas comme les autres : elle est une Vigilante. Derrière cette désignation se cache une personne extrêmement rare (il n'y en a que deux centaines dans le monde, 8 en Angleterre et, of course, Helen est la seule femme du lot) dotée d'une extrême agilité et dextérité, qui est une capacité de réflexe décuplée et qui est capable de voir l'aura des personnes qui l'entourent. Les Vigilants font parti d'un groupe organisé appelé Le club des mauvais jours (et voilà à quoi il sert le titreeee ! *humour*) et ont pour mission d'éradiquer les qui ne respecte pas l'accord instauré entre les deux communautés. J'ai trouvé qu'Alison Goodman avait très bien explicité son concept, de sorte qu'on l'assimile très vite, qu'on a pas la sensation d'être perdu(e), sans pour autant avoir toutes les clés, ce qui fait qu'on meurt d'impatience de lire le second tome afin de s'immerger totalement et de se sentir appartenir à ce très sélect (pas par choix, mais bon...) et particulier Club des mauvais jours. Helen a toute une formation à suivre qu'on pourra découvrir dans le second tome, et j'ai particulièrement hâte, j'en trépigne comme une puce. Comme si c'était moi.

Globalement, j'ai adoré tous les autres personnages de l'histoire en dehors d'Helen. Notamment Lord Carlston, le paria du gratin de la société après un drame qui a noirci son personnage. Hors, mon cher William (on est intimes, lui et moi) ne se laisse pas enterrer par toutes les rumeurs colportées sur lui et y répond avec indifférence et aplomb, tout en gardant une certaine influence grâce à la personne estimée de MR BRUMMELL. Qui a réellement existé d'ailleurs, le mélange fiction/réel est total grâce entre autres à cette présence ou mention de personnes qui ont vécu en chair et en os à l'époque, même au sein des démons, et cela rend le récit d'autant plus consistant et authentique. Bref, je ferme ma parenthèse. Sa Seigneurie (Helen le nomme par le titre dû à son rang tout au long du roman) m'a charmée de par son air de défi, sa manière brute de dire les choses, sa force et la conviction qu'il a dans sa noble mission : sauver le monde des ténèbres. Il a réussi à me faire adhérer à sa cause, et j'ai été ébahie du fait qu'il soit prêt à absorber la noirceur afin de sauver le plus grand nombre, quitte à se sacrifier lui-même. C'est un homme d'honneur, qui ne manque pas de moquerie dans sa voix et d'un certain culot, mais c'est cet ensemble qui me plaît chez lui, et on ajoute à cela sa part de mystère et de son passé douloureux, dont je veux tout savoir dans le tome deux, je vous préviens. J'ai aussi adoré la complicité qui se tisse entre Helen et lui, une véritable confiance se fonde au fur et à mesure que Carlston entraîne Helen au sein de ce monde dangereux qui cohabite avec le sien et lui laisse la liberté difficile de choisir entre les deux.

Choisir entre un monde de combat permanent, hostile et où la mort la plus atroce nous frôle à chaque instant, ou un monde certes étriqué mais qui assure une vie paisible et sans soucis. Ce dilemme tiraille notre amie durant la quasi intégralité du roman et j'ai pu parfaitement la comprendre. Choisir d'embrasser sa mission de Vigilante, c'est tout d'abord laisser sa famille et ses proches derrière elle, afin de ne pas les impliquer et donc les mettre en danger. L'oncle d'Helen, Lord Pennworth, ne me manquera à coup sûr pas. C'est le seul personnage (ah non, pardon, il y en a deux, mais l'autre, je ne vais pas en parler car vous aurez le bonheur de découvrir par vous même à quel point c'est un Affreux. Je ne plaisante pas, il est reconnaissable entre mille.) pour lequel j'ai ressenti de l'antipathie. Il est l'incarnation vivante de cette société où le mâle est dominant, où le père ou le tuteur, puis le mari s'occupe de la fille puis de la femme. Ses idées arriérées et sa fermeture d'esprit m'ont fait grincé des dents, c'est le genre de pauvre petit bonhomme qui ne supporte pas que son autorité soit remise en cause, et j'ai triomphé lorsque Helen a décidé que sa patience avait des limites et qu'elle monte à son oncle qu'il ne fait pas le poids face à elle. C'était une vraie victoire.

Les membres de la famille d'Helen qui me manqueront, en espérant qu'on les reverra un tant soit peu quand même, sont son frère Andrew et sa tante Leonore. Andrew est un grand frère aimant, qui s'inquiète énormément pour sa s½ur et l'image d'elle même qu'elle peut renvoyer. Il sait au fond de lui ce que sa s½ur vaut, qu'elle est en avance sur son temps, qu'elle a du tempérament qui peut être mal vu et qu'il est fier d'elle pour cela. Cependant, il ne veut pas que les actions parfois imprudentes de sa s½ur la salissent aux yeux de cette société qui ne la mérite pas, et, tout comme la tante Leonore, il fait preuve d'une résistance interne, qu'ils arrivent à contenir mais qui est bien ancrée dans leur esprit. Ils sont faits du même tissu. La tante Leonore, sous ses apparences strictes et de haute-dame de la société qui est parfaitement intégrée, à la page, et qui fait preuve d'un grand respect pour son époux, est sous la surface une tante qui a perçu toute la valeur de sa nièce, et qui lui apporte son amour de manière silencieuse, pas besoin aux deux femmes de l'exprimer ouvertement, elles sont connectées. Leur relation m'a beaucoup touchée, ainsi que celle fraternelle entre Drew et Helen, ils sont tous les trois intimement liés au niveau familial, mais aussi de leurs idéaux. Et ça, c'est puissant.

Je me dois de consacrer un énième paragraphe au personnage du Duc de Selburn, le meilleur ami d'Andrew et le prétendant d'Helen. J'avais peur de retrouver le schéma du triangle amoureux classique et extrêmement niais, inutile et insupportable, mais Alison Goodman m'a épatée. Le Duc de Selburn correspondrait à la base au prétendant très gentil, limite trop, qui ne représente aucun danger pour le c½ur et les sentiments de l'héroïne et qui lui assure la sécurité. Dans le cas présent, le Duc de Selburn remplit l'intégral de ces critères, mais je ne choisirais pas le gars plus "bad boy", ténébreux et qui emmène l'héroïne sur des terrains plus abruptes et pentus. Ne vous détrompez pas, j'adore mon Lord Carlston chéri, je ne retire pas ce que j'ai dis, simplement, je trouve que le Duc de Selburn aurait été le bon pour Helen, qui éprouve une grande admiration et un amour sincère pour lui. Il la chérit, et se battrait pour elle, son estime et son amour au risque de se dénigrer aux yeux de la bonne société, et je n'ai ressenti aucune méfiance à son égard (j'espère ne pas me tromper !), juste un immense respect, mêlé d'affection. On sent cependant que notre jeune Lady va se détourner de lui, schéma trop habituel qui m'agace de plus en plus, le voilà mon fameux point noir. Or, Alison Goodman justifie cela pour l'intérêt de son intrigue et avec un raisonnement logique et sensé de la part d'Helen, qui veut à tout prix préserver son Duc du moindre mal, ce qui m'a fait avaler la pilule enrobée de miel.

Ce qui m'a épatée dans tout ça, c'est que nos deux amoureux, rivaux depuis belle lurette, aiment profondément Helen pour les mêmes raisons : parce-qu'elle a une vivacité d'esprit, parce-que la lumière de l'intelligence brille en elle, qu'elle ose être elle-même dans un monde qui nous juge bien trop facilement, parce-qu'elle n'est pas une simple potiche mais un petit bout de femme absolument surprenant et éclatant et qui mérite tout leur amour et leur attention. Ils voient en elle cette même flamme, cette même lumière qui les éblouit et qu'ils ont tous les deux envie d'aviver par leur amour, qu'il soit exprimé à haute voix ou par leur attitude. Avouez que face à cette détermination, les bras ne peuvent que vous en rester ballants et que votre c½ur ne peut que balancer entre les deux. Je veux dire par là que chacun mérite l'amour d'Helen et qu'il y a de quoi se torturer l'esprit. Bien joué Alison Goodman, vous m'avez eue en beauté.

Il serait temps de conclure, vous ne croyez pas ? J'aurais tant de choses à vous dire sur cette saga, qui s'annonce plus que prometteuse. Pour ma part, je suis conquise des pieds à la tête. L'attente pour le second tome sera dur, j'ai hâte de retrouver Helen, Carlston ; les amis de celui-ci, le frère et la s½ur John et Margaret, qui forment un duo indispensable à cette histoire ; les Terrènes Darby et Quinn, fidèles compagnons de nos deux héros qui sont intrinsèquement liés à leur maître par une relation très puissante, bouleversante même, et qui ont eux aussi leur rôle à jouer. J'espère voir le trio d'amies Helen/Delia/Millicent enfin réuni dans le prochain tome pour des retrouvailles emplies de tendresse et d'émotions fortes.

Je ne connaissais pas Alison Goodman ; enfin, je connaissais Eon et Eona que de nom seulement et je les lirai assurément, après avoir découvert cette écriture fine, précise, piquante, chargée de défi et de virulence. C'est une écriture qui en impose et dont je me suis délectée.

Je finirai en disant qu'on peut tout à fait mettre en parallèle ce monde terrifiant et surnaturel de démons en parallèle avec le nôtre, en plus de celui du dix-neuvième siècle, car au fond les m½urs n'ont pas changées : on se doit de plier sous le diktat de la société, sous ses normes mises en place qui nous brisent et nous font mourir à petit feu, à l'instar des démons qui se mêlent ignoblement à la société sans passer aperçus.

L'écrivain évoque en plus des images chocs, qui ne laissent pas de place à l'imagination malgré les sous-entendus, et qui nous marquent tel un fer rouge. Une atrocité perverse qui correspond malheureusement que trop bien au monde qui nous entoure, et c'était important qu'Alison Goodman nous le rappelle, même de la manière dure.

Ce que je retiens de ce premier tome en quelques mots : ne jamais abandonner notre personnalité, notre dignité, ce qui fait de nous un être singulier et qui produit sa propre lumière au profit de la "sécurité" de faire plaisir aux autres au risque que cela nous éteigne et nous fasse disparaître définitivement. Je remercie Alison Goodman pour la force de son récit, qui frappe comme un coup de poing et qui nous fascine jusqu'au bout. COUP DE FOUDRE ϟ

« Il est parfois impossible de choisir pour le mieux. Il faut simplement choisir. »
Tags : Fiche Lecture, Lady Helen, Le club des mauvais jours, Alison Goodman., Service Presse, GALLIMARD JEUNESSE, Dark Fantasy, XIXe siècle, Angleterre ♥, 2016, époque de la Régence anglaise, drame, surnaturel, démons, société, bonnes m½urs, place de la femme, aristocratie, romance, fiction historique, chasseurs de démons, Coup de foudre ♥
​ 24 | 175 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.47.240) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le vendredi 14 avril 2017 07:33

Modifié le samedi 13 juillet 2019 09:11

Design by Lunartic

Signaler un abus

Abonne-toi à mon blog ! (4 abonnés)

RSS

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
    • Signaler un abus
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Politique de confidentialité
    • Gestion de la publicité
    • Aide
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tasanté
    • Zipalo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile