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FICHE LECTURE : X ou Y

FICHE LECTURE : X ou Y

Sortie prévue le 23 octobre 2019.

• AUTRICE : Séverine de la Croix.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Young adult.
• THÈMES : Adolescence - Deuil - Traumatisme - Alcoolisme - Violence - Vie détruite - Famille brisée - Reconstruction - Renaissance - Quête d'identité - Secret - Solitude - Puberté - Rencontres - Amitié - Complicité - Humour - Amour - Pardon...
• PAGES : 243.

Résumé indisponible pour le moment. Il faudra attendre octobre pour découvrir de quoi il en retourne ;)

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un livre lu dans le cadre de l'opération Explorateurs Young Adult du site lecteurs.com que je remercie au passage infiniment de m'avoir sélectionnée et envoyé ce roman que je ne connaissais ni d'Eve, ni d'Adam jusqu'à présent. En même temps, rien d'étonnant au vu du fait que ce roman ne sort officiellement que le 23 octobre à l'occasion de la rentrée littéraire. N'hésitez pas à noter cette date dans vos agendas si jamais ma chronique vous donne envie de vous le procurer le jour J d'une quelconque façon ! Pour ma part, je remercie une fois de plus lecteurs.com pour leur générosité et j'ajouterais que cela fait près d'un an que ce site me permet de faire beaucoup de belles découvertes littéraires mais pas que (voir ma chronique du film Aïlo - Une odyssée en Laponie ici). Ce livre, X ou Y, en fait assurément partie ; cependant, mon avis sur ce dernier est bien plus mitigé que pour les précédentes expériences livresques que j'ai pu faire grâce au site. Je m'en vais de ce pas vous expliquer pourquoi.

Commençons si vous le voulez bien par le gros point positif de ce roman selon moi : il se lit extrêmement bien. Je ne sais pas vous mais personnellement, je n'aime pas qu'une lecture s'étale sur plusieurs jours. De mon côté, il faut que cela aille vite et bien. Cette déclaration peut sembler aller en totale contradiction avec le fait avéré que j'adore dévorer des pavés de 500 pages et plus mais l'un n'empêche pas l'autre à mes yeux, dans le sens où si l'écriture est fluide, entraînante, si les chapitres sont courts ou à tout le moins découpés correctement, d'après le même modèle, sans qu'il y ait de disparités, et si la pagination est suffisamment aérée, cela passe tout seul. Il faut aussi que les caractères du texte soient d'une taille convenable pour de petits yeux fatigués comme les miens (#teamlunettesdepuisquejaitroisansetquelques). Ce roman coche sans problème toutes ces cases et qui plus est, pour ceux à qui cela importe, il ne fait que 243 pages précisément. Pas de grosse pavasse indigeste en vue donc mais plutôt un joli petit récit tout ce qu'il y a de plus addictif qui s'engloutit à vitesse grand V et parfait pour mettre fin à une frustrante panne de lecture ou en guise de transition entre deux lectures laborieuses et conséquentes. Pour ma part, j'ai commencé ce bouquin un soir vers dix-huit heures et je l'ai fini à vingt-trois heures, sachant que j'avais fait deux longues pauses de près d'une heure chacune au cours de la soirée. En clair, je n'avais pas dévoré un roman aussi rapidement depuis longtemps et je peux vous garantir que ce type de lecture express (mais intense émotionnellement parlant malgré tout), cela fait un bien fou.

Un autre atout indéniable, flagrant de ce livre, ce sont ses personnages, en particulier Camille, Thomas, Sonia et Marc. Camille est une héroïne d'un courage sans failles, qui encaisse tout ce que la vie lui balance comme épreuves insurmontables pour le commun des mortels sans broncher et sa capacité à pardonner est tout bonnement admirable, exemplaire. Thomas, c'est le petit copain dont toutes et tous rêveraient : gentil, compréhensif, patient, à l'écoute... A l'image de son formidable père Marc, il a un c½ur en or massif. Ce garçon, c'est un véritable rêve éveillé en somme. Quant à Sonia, c'est la meilleure amie de choc, fidèle au poste à chaque instant, heureux comme mauvais. Elle est drôle, farouche, audacieuse, bref, tout simplement éblouissante et sa complicité instantanée avec Camille est extrêmement touchante. Même le personnage censé être tout à fait détestable de M. Bertholot est parvenu à m'émouvoir alors que c'était loin d'être gagné à la base. C'est vous dire à quel point ce roman est pétri d'humanité et de sincérité et l'autrice avait à mon sens les meilleures des intentions en l'écrivant. Et pourtant...

Passons désormais justement à ce qui fâche, à savoir tout d'abord ma méprise concernant l'interprétation du titre de ce roman, X ou Y. Si vous aussi vous pensiez, comme j'ai également pu le faire avant de véritablement me plonger dans la lecture de ce livre, qu'X ou Y fait directement référence à la question épineuse mais nécessaire à se poser et à considérer comme existante de la transsexualité, sachez que vous vous trompiez lourdement. Personnellement, moi qui m'attendais à un récit bouleversant et qui change la vie et notre perception du monde et des autres sur l'identité sexuelle et l'acceptation de soi, j'ai été amèrement déçue. Certes, Séverine de la Croix aborde dans son texte des thématiques dures et importantes mais la façon dont elle le fait m'a pour ainsi dire particulièrement déroutée. Afin de ne pas trop m'étendre sur le sujet, je vous dirais simplement qu'X ou Y, c'est un mélange assez détonant et surprenant entre le film She's the man pour le principe de départ, et de drama à la Grey's Anatomy et autres séries télévisées contemporaines qui cartonnent depuis un moment déjà, le tout saupoudré d'une bonne dose de désir adolescent et de la magie euphorisante et dégoulinante de bons sentiments du premier amour. Vous l'aurez compris, impossible de s'ennuyer avec une intrigue concoctée avec de tels ingrédients qui ne cesseront jamais de trouver leur public mais pour ma part, la mayonnaise n'a pas vraiment prise avec moi. En outre, j'ai trouvé qu'il manquait trop souvent de réelle crédibilité à ce scénario explosif et haletant pour véritablement me happer et me transcender. Après, j'ai bien conscience que la réalité dépasse fréquemment la fiction, et que cela atteint parfois des pics d'impensabilité qui nous coupent le souffle d'effarement. Cependant, cette certitude n'a pas réussi à me convaincre entièrement de me laisser embarquer par ce récit mouvementé. Toutefois, ce n'est là que mon humble opinion, je ne le répèterai jamais assez.

Dernier point négatif à souligner mais sur ce coup-là, je vais prendre des pincettes car, comme vous l'aurez sans doute compris en ayant pris connaissance de la date de sortie officielle de ce roman en tout début d'article, j'en ai lu en réalité les ENC, soit les épreuves non corrigées et non la version finalisée : les nombreuses coquilles que l'on rencontre dans ce livre, surtout durant la lecture des 100 premières pages. Ça, passe encore mais ce que je ne pardonne pas en revanche, c'est le changement de prénom de la mère du personnage principal en cours de route par exemple. J'avais vraiment l'impression à ce moment-là de lire un texte de bâclé et de mal fignolé qui ne prend pas son lecteur tout à fait au sérieux. Cela provoquait un effet "brouillon" très désagréable à mon sens. Néanmoins, ce qui m'a horripilée plus qu'autre chose, c'est le langage SMS fréquemment employé au cours de l'intrigue pour retranscrire les messages que s'envoient les différents personnages. Je sais que vous allez me prendre pour une mamie de la vieille école en disant cela mais, si tous les "jeunes" (dire que je m'exclus déjà de cette tranche d'âge alors que j'en fais encore partie...) rédigent à l'heure actuelle L'INTÉGRALITÉ de leurs textos comme ceux de cette histoire le font alors au secours ! Et encore, ce qui m'a véritablement le plus dérangée, ce n'est pas que l'orthographe soit purement et simplement atroce à lire lors de ces interludes cellulaires mais plutôt le fait que cet outrage à la langue française puissance dix mille n'était pas DU TOUT raccord avec la personnalité de la plupart des dits personnages, avec ce qui se dégageait intrinsèquement d'eux. Bref, tout ça pour dire que j'ai trouvé ça dommage de renvoyer cette image là des adolescents, mièvres sur les bords et insouciants de tout, même de leur français, alors que Thomas est censé être un crac en la matière, justement. Je sais bien que ce problème est réel, cette mode à écrire constamment en abrégé au point de presque en oublier l'orthographe des mots, mais que voulez-vous, cela me met hors de moi à chaque fois que je croise cela dans une fiction, ce qui arrive assez souvent en fin de compte, pour mon plus grand malheur. Pour en revenir à X ou Y en soi, j'ai in fine beaucoup de regrets par rapport à ce roman. Je n'arrive pas à poser le doigt dessus mais pour résumer très, très grossièrement mon ressenti sur ce livre, j'ai trouvé cette histoire très agréable à lire mais il en aurait fallu bien plus pour véritablement me séduire.

Pour conclure, je dirais que X ou Y est un roman YA qui se lit extrêmement bien, que l'autrice a un style d'écriture très naturel, plaisant et contemporain. Cependant, j'attendais mieux de ce roman et surtout radicalement autre chose. J'escomptais un roman pour ados/jeunes adultes qui traite enfin avec justesse, sensibilité et profondeur de la transsexualité, qui soit en clair au c½ur des interrogations de notre monde actuel, mais ce n'est pas pour maintenant, on dirait. Malgré le fait que j'étais carrément à côté de la plaque en matière d'expectations concernant ce roman (pour ma gouverne, le titre est assez trompeur, voire presque mensonger, et le livre n'a pas encore de quatrième de couverture - je ne pouvais donc qu'être dans le flou total lorsque j'ai reçu cet ouvrage), j'ai su bien apprécier ma lecture, même si les quelques facilités dans le schéma narratif et ce melting-pot improbable de tout ce qui marche depuis plusieurs années au niveau des livres et séries à succès laissent un peu à désirer au bout du compte. Je pense tout simplement que je suis de moins en moins indulgente face à tout ce qui est teen drama, et notamment à la française. Je ne suis pas cocorico pour deux sous à ce niveau-là mais j'avoue que ça a franchement du mal à passer. Après, libre à vous de vous faire votre propre opinion de ce roman ! Pour ma part, cela reste une bonne lecture qui frise parfois le très bon, qui aurait pu se démarquer et qui en avait le potentiel avec entre autres de petites étincelles de génie en terme d'écriture, de poésie, de philosophie et d'élaboration des personnages à certains moments mais qui reste in fine sans grand plus. ★★★(★)★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, lecteurs.com, X ou Y, éditions du Rocher, Séverine de la Croix, 2019, Littérature française, Young adult, adolescence, deuil, traumatisme, alcoolisme, violence, vie détruite, famille brisée, reconstruction, renaissance, quête d'identité, secret, solitude, puberté, rencontres, amitié, complicité, humour, Amour ♥., pardon, Bonne/très bonne lecture
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#Posté le dimanche 04 août 2019 11:02

Modifié le lundi 05 août 2019 10:06

FICHE LECTURE : Nos éclats de miroir

FICHE LECTURE : Nos éclats de miroir

« Chère Anne,

Je n'ai pas le droit de me plaindre.
Toi, tu te plaignais si peu, Anne.
Parfois, j'ai même honte de vivre alors que tu es morte. Ai-je le droit d'aimer ?
J'ai honte aussi de faire partie de la même humanité que ceux qui t'ont tuée. »

Parution le 17 janvier 2019.

• AUTRICE : Florence Hinckel.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Journal intime, adolescence, Anne Frank, famille brisée, deuil, amertume, chagrin insurmontable, souffrance, douleur, fêlure, se réparer, recoller les morceaux, fugue, fuir la réalité, désillusion, abattement, lumière éteinte, manque de confiance en soi, doutes, tristesse, dépression, retrouvailles, renouveau, sourire à la vie, espoir, rencontres, bouleversement, chaleur humaine, trahison, foi en l'humanité, beauté de l'existence, amour, poésie, écriture, passion, rêve, croire,...
• PAGES : 176.

Dès 12 ans - 14.95¤.

Le nouveau roman de Florence Hinckel, un récit intime et sensible porté par une écriture magnifique.

Je m'appelle Cléo, et j'aurai bientôt 15 ans, 1 mois et 20 jours. Cette date est importante pour moi, car c'est à cet âge-là que tu es morte, ma chère Anne Frank. Tu es mon écrivaine préférée ! Alors j'ai décidé de m'adresser à toi dans ce nouveau carnet. Je vais te raconter ce qui m'interroge, me fait rire ou me bouleverse. Toutes ces choses que je n'oserais jamais dire à voix haute : le voile devant les yeux de ma mère ; ma meilleure et parfois cruelle amie Bérénice ; ma grande s½ur, si forte et déterminée ; Dimitri, mon amour d'enfance perdu de vue ; la complexité du monde. Mais aussi mon reflet, si mouvant qu'il m'échappe... ou parfois se brise.

Je vais te parler de nos éclats de miroirs.

Les tiens, les miens, les leurs.

L'AUTRICE : Florence Hinckel est née en 1973. Après une licence de programmation analytique, elle devient finalement professeure des écoles, métier qu'elle exerce à Marseille, en Guyane ou en Guadeloupe, avant de se consacrer entièrement à l'écriture, sa passion depuis l'enfance. S'adressant aux enfants comme aux plus grands, elle aime varier les genres, qu'ils soient humoristiques, intimistes, ou en demi-teintes.
Elle compte une quarantaine de romans à son actif, qui totalisent 30 prix littéraires.
On peut en apprendre davantage sur son site : http://florencehinckel.com/.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, on se retrouve pour la chronique d'une roman certes très court mais bouleversant et qui vise juste. J'ai le plaisir de pouvoir vous parler en avant-première du titre Nos éclats de miroir de Florence Hinckel, une grande autrice de la littérature française jeunesse que je découvre enfin avec un grand bonheur. Le roman sort en effet dans une quinzaine de jours (voir date de parution plus haut) et j'ai donc eu l'immense honneur de le recevoir en exclusivité de la part des éditions Nathan que je remercie chaleureusement. J'avais déjà eu la chance l'an dernier de m'être faite agréablement surprendre par la réception d'une très jolie boîte au design hivernal absolument ravissant et contenant deux très bons romans, le premier tome des Chroniques de Zi, Phelan, et Lise et les Hirondelles (voir mes chroniques ici et ici). Cette année, pour leur box de la rentrée d'hiver 2019, Nathan a choisi une splendide parure de rose pastel et de blanc mêlés pour être assortie à leur prochaine parution phare qu'ils défendent avec beaucoup de c½ur et d'attention. Afin d'être raccord avec la passion dévorante que le personnage a pour l'écriture, le colis comportait également un énorme carnet de pages blanches, proposé en collaboration avec la marque Bic, qui n'attend juste que de voir ses pages se noircir d'une encre délicieusement rose et lumineuse. Car un cahier sans stylo pour y écrire n'a pas de raison d'être, tout comme Cléo, la très attachante héroïne de cette incroyable histoire, a ce besoin vital de poser sur le papier tous ses états d'âme. Moi même, j'ai déjà commencé à rédiger dans mon carnet qui va me suivre pendant longtemps je pense (ils n'ont pas lésiné sur le nombre de pages, le cahier est très épais et je les en remercie !) tout ce qui me pèse sur le c½ur, ainsi que mes gratitudes envers le Seigneur pour tout ce que la vie a de beau à m'offrir. Un carnet, c'est un peu comme le miroir de l'âme, un témoin essentiel d'une existence vécue et bien remplie. Je ne remercierai jamais assez les éditions Nathan pour ce beau cadeau de Noël qu'ils m'ont fait avant l'heure du dernier carnet de Cléo, celui avant la date fatidique de ses 15 ans, 1 mois et 20 jours, ainsi que pour celui que je commence. Sans plus attendre, laissez-moi vous raconter l'histoire d'une jeune adolescence d'aujourd'hui admirative devant Anne Frank et qui, comme elle, va faire de nous lecteurs ses destinataires privilégiés et nous offrir un pan de sa vie, ses sentiments à fleur de peau.

Ce que j'ai énormément aimé avec ce roman, c'est l'ode à l'écriture et à la vie qui y est faite au travers des lettres que Cléo va rédiger à "son amie Anne". Cette forme épistolaire m'a conquise car cela rapproche le lecteur de l'héroïne à mon sens. En effet, si le personnage de Cléo fait d'Anne Frank son unique destinataire en apparence, le lecteur a la sensation tout au long de la lecture que ses lettres intimes, bouleversantes, qui dépeignent le quotidien mouvementé d'une adolescente perdue qui se cherche et qui n'arrive résolument pas à faire le deuil de son père décédé, lui sont également adressées. Le lecteur retrouve ce sentiment d'exclusivité et de confession privilégiée ressenti durant la lecture du fameux Journal d'Anne Frank. Tout du moins, cela a été mon cas. Cela peut paraître extrêmement cliché ce que je vais vous dire là, mais on est tous un peu Anne Frank d'une certaine façon. Certes, nous n'avons pas subi tout ce qu'elle a dû endurer au sein de l'Annexe, le fait de devoir se cacher à cause de sa religion, de devoir porter une étoile jaune cousue sur la poitrine tel un fardeau, d'expérimenter au quotidien l'ennui et l'abattement, de devoir regarder au travers d'une mince fenêtre la vie qui continue dehors, sans vous. Cependant, Anne Frank était avant tout une jeune fille comme les autres. Une adolescente avec ses défauts, ses doutes, ses espoirs aussi, ses rêves d'amour pur et simple, de journalisme, d'écriture, de dépeindre sa propre vision du monde avec ses mots, ses couleurs, ses convictions, son ressenti, sa propre lumière. Cette volonté inébranlable de changer les choses à sa propre échelle sans véritablement en être consciente, Cléo l'a aussi. Cette jeune fille du vingt-et-unième siècle est tel un miroir d'Anne Frank telle que nous la connaissons, c'est comme si une autre Anne Frank avait vécu à notre époque : Cléo est solaire, chamboulée aussi. Il y a beaucoup de choses qu'elle ne comprend pas, notamment au sein de sa propre famille et concernant sa relation somme toute malsaine avec sa meilleure amie Bérénice, des énigmes qu'elle cherche à cerner et à résoudre. Son énième carnet constitue sa catharsis, son exutoire et lui permet de se sentir moins seule. Tout comme Anne cherchait à tromper la solitude et l'ennui en rédigeant des lettres à son amie imaginaire Kitty, Cléo écrit également à son alter ego, à savoir Anne, fournissant à cette dernière les réponses qu'elle n'a jamais reçues de la part de "Kitty".

Le destin a malheureusement fait que les chemins d'Anne et de Cléo ne se croiseront jamais dans la réalité, ce qui est fort dommage car ces deux jeunes filles sont indubitablement des âmes s½urs, des kindred spirit comme le dirait si bien une autre Anne (avec un "e", elle y tient tout particulièrement) que j'affectionne énormément. Cependant, c'est par le biais de l'écriture que ces deux adolescentes magnifiques dans leurs imperfections seront réunies comme il se doit. Tout comme je m'étais fait d'Anne Frank une amie inestimable lors de ma lecture de son Journal il y a de cela quelques années maintenant, je me suis immédiatement attachée à Cléo, dès la lecture des premières pages. Comme je vous le disais précédemment, Cléo entretient une amitié empoisonnée avec sa meilleure amie d'enfance, Bérénice. Cette dernière représentait un phare dans la nuit, un soleil qui se lève enfin et qui irradie de lumière tout sur son passage, quitte à nous aveugler de son éclat trop perçant, au moment où notre petite Cléo avait le plus besoin d'elle, d'une présence humaine physique, qui s'impose, et non pas simplement du réconfort procuré par l'acte d'écrire. Poser tout ce qui lui pesait sur le papier ne lui suffisait plus, Cléo avait besoin d'une autre source de chaleur. Sauf que dans le cas de Bérénice, on pourrait plus parler de canicule non désirée. J'en ai souvent voulu à cette dernière de traiter Cléo comme elle le fait, comme si son amitié était quoiqu'il arrive garantie. En effet, Cléo est une bonne crème, une fille en or qui laisse passer beaucoup de choses à Bérénice afin de bénéficier d'une amitié qui n'en vaut in fine pas la peine. L'amitié ne devrait effectivement pas fonctionner ainsi, avec un qui donne et un qui prend tout ce qu'il y a de bon et de beau chez l'autre. Malheureusement, cela se déroule souvent de la sorte dans la réalité. J'ai beaucoup aimé le fait que Florence Hinckel mette cela en avant, le dénonce sans forcément entrer dans les détails, mais juste ce qu'il faut pour que le lecteur, en même temps que Cléo, puisse ouvrir les yeux et se rendre compte que, non, ça ne va pas. Ça ne va pas du tout même. Beaucoup de personnes formidables comme Cléo se font piétiner leur confiance en soi et leur dignité par un être qui leur est cher, important, alors qu'ils demandaient juste de l'amour et de la considération. J'ai trouvé cela vraiment navrant comme constat et je suis bien contente que Cléo ait réagi à temps. Il n'est jamais trop tard pour se dépêtrer d'une relation toxique, bien au contraire. Cela peut ne pas sembler grave, cela passe par de petits actes et paroles répétitifs qui prennent in fine une ampleur de géant, mais en réalité, si, c'est grave et cela ne doit pas être toléré. En aucun cas.

De manière générale, les messages que l'autrice a à nous transmettre nous sont envoyés de manière fluide, toute naturelle, très subtile. Chaque personnage incarne une thématique importante en affichant sans le vouloir ses blessures béantes. Bérénice, l'amie qui se montre sournoise, manipulatrice et blessante dans ses paroles et dans ses actes, parvient à faire vaciller notre si gentille et radieuse Cléo et à la faire douter d'elle-même, sans pour autant nous être totalement antipathique de par ses fêlures et ses propres incertitudes et erreurs. La figure de la mère, effondrée depuis la mort de son époux, a besoin de littéralement fuir cette réalité vide de sens au détriment de ses enfants. Enfin, la grande s½ur, Mélody, s'est enfermée dans sa propre douleur pour ne pas accabler encore plus sa mère et sa s½ur avec son propre chagrin. En effet, si Cléo, qui était toute petiote lorsque la mort de son père survint, souhaite résolument en apprendre plus si celui qui devait forcément être un bon père et un homme extraordinaire au vu de sa grande beauté et du fait qu'il manque à ce point aux femmes de sa vie, Mélody, étant plus âgée, a des souvenirs beaucoup plus précis de celui qui a laissé derrière lui un vide, un manque de la taille d'un gouffre. D'apparence très froide en ne jurant que par la réussite professionnelle et sociale, Mélody est sûrement celle qui m'a le plus surprise car elle constitue en soi un véritable iceberg : elle ne laisse quasiment rien transparaître de sa souffrance, seules des traces de cette dernière sont visibles tout au long du roman. Cependant, rien ne pouvait me laisser présager le twist qui allait se produire au niveau de la destinée de Mélody. Comme quoi, si ce roman m'aura bien rappelé une chose, c'est que même ceux qui semblent avoir la consistance du roc le plus solide peuvent se désagréger en des milliards de morceaux. Chaque individu mérite d'être considéré et qu'on prenne soin de lui un maximum. Dans le cas de Mélody, elle n'a cessé de prendre soin de sa petite s½ur si sensible et avide de réponses et de sa mère, aussi fragile et insaisissable qu'une feuille au vent, sans jamais se laisser aucun répit. Mon amie, tu peux te reposer maintenant. La complexité de l'être humain, sa dualité, sa faiblesse physique et morale, émotionnelle, sa sensibilité, sa douceur et sa sagesse aussi, sa générosité et son amour à revendre, sa capacité à se montrer des plus surprenants, dans le meilleur comme dans le pire de son être, toutes les couleurs de l'humanité avec un grand H sont utilisées par Florence Hinckel dans ce roman, à bon escient et à leur maximum d'éclat.

Avant de clore cette chronique, que je ne voudrais pas trop longue au vu du petit nombre de pages du roman, il me semble indispensable de mentionner que Cléo à son Peter à elle, celui qui, comme pour Anne, représente son premier et unique amour jusqu'à présent. Le personnage de Dimitri nous rappelle que certains chemins peuvent prendre des directions radicalement opposées, que deux personnes qui se trouvaient bien ensemble peuvent s'éloigner l'une de l'autre non par la distance mais par le c½ur, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Ce constat a été fort amer à faire pour moi, mais qu'il est vrai dans bien des cas, malheureusement. Il n'y a rien de pire. C'est peut-être là mon seul petit bémol du roman : j'aurais voulu plus de Dimitri. Contrairement aux autres personnages que l'on va rencontrer, il m'a semblé beaucoup moins présent (en même temps, ça allait avec la logique de son histoire avec Cléo) et il a réussi à me manquer tout autant qu'à Cléo alors que, pour ma part, je le connaissais à peine. J'ai instantanément fondu face à Dimitri car, le bref instant qu'on l'aperçoit dans le passé avec Cléo telle une étoile filante, j'ai eu l'impression de revivre tous ces instants où mon c½ur a succombé face à un garçon, à son sourire, à son rire, à ses petits gestes, à l'éclat dans ses yeux, en une seule fois. J'ai profondément apprécié cet amour sans artifice, innocent, désintéressé, authentique, qui est tout simplement. Toutes ces petites formes d'amour qui sont parsemées dans le roman nous redonnent du baume au c½ur et de l'espoir. Anne Frank, du haut de ses 15 ans, 1 mois et 20 jours, croyait en l'amour. Peut-être de façon bien naïve selon vous mais au moins, elle y croyait de tout son c½ur et peu de gens peuvent en dire autant.

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à lire Nos éclats de miroir. Je suis absolument ravie d'avoir pu enfin découvrir la magnifique plume de Florence Hinckel, si poétique et visant toujours droit au c½ur, sans jamais manquer sa cible. Le nombre de pages peut sembler relativement petit par rapport à l'ampleur de l'aura d'Anne Frank et par rapport à la pléiade de thèmes abordés, mais c'est en réalité juste ce qu'il fallait pour faire la lumière sur ce qui ne va pas en nous-mêmes et nous redonner le courage d'avancer, de regarder ce miroir droit dans ses yeux de verre, de ramasser les morceaux coupants quitte à ce que le c½ur en saigne de nouveau pour mieux se reconstruire et avoir pleinement conscience de notre valeur en ce bas monde. J'espère vous avoir convaincus de vous plonger dans la lecture des pages du dernier journal de Cléo, le commencement d'une nouvelle vie où notre héroïne va grandir, s'épanouir, le regard tourné vers l'avenir. Je peux maintenant affirmer sans problème que Florence Hinckel mérite sa réputation de grande autrice de la littérature jeunesse française. Sa vision du monde me plait énormément et elle a beaucoup de choses à nous apprendre sur nous-même, sur ce qui se passe autour de nous. Elle nous donne envie de prendre le temps de la réflexion et d'avoir les yeux plus brillants, le c½ur plus léger et confiant en l'humanité. De savoir que d'autres romans de cette autrice m'attendent dans ma bibliothèque me comble de joie !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Nos éclats de miroir
COUP DE C¼UR ♥ Florence Hinckel rend ici un sublime hommage à l'inoubliable âme lumineuse et si inspirante qu'était et que restera Anne Frank ainsi qu'à l'enfant qui vivait et respirait l'écriture qu'elle était dans ce court récit poignant et authentique.

« Un jour de ma vie, peut-être que dans mon pays on décidera que ma couleur de peau, ou de cheveux, ou d'yeux, n'est pas acceptable. Ou alors on condamnera ma façon de parler. Ou ma façon de penser. Ou encore d'écrire. Ce que je lis. Ce en quoi je crois. Ou ne crois pas. Ma démarche ? Mon prénom. Mon nom. Le nombre de mes dents. Leur emplacement. La mesure de l'espacement entre mes deux yeux. Entre mon nez et ma bouche. D'une oreille à une autre. Ma taille. Mon poids. Qui j'ai aimé. Qui j'aime. Qui je ne dois plus aimer. Où j'ai vécu. Ce qui se trouve dans ma poubelle. Les sites Internet que j'ai visités. Ce que je possède. Ce que je ne possède pas. Le lieu où je suis née. La date. La saison. L'heure. L'empreinte de mes doigts. Des orteils. Ma séquence ADN...
Cela peut arriver. Même si les fleurs de maman, ici, continuent à fleurir, à chatoyer, cela peut arriver. La seule chose à laquelle je puisse veiller, c'est de ne pas être parmi ceux qui décideront cela, ou qui obéiront à cela. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, Rentrée littéraire hiver 2018, éditions Nathan, Littérature française, 2019, à paraître, Florence Hinckel, Contemporain, Journal intime, adolescence, Anne Frank, famille brisée, deuil, amertume, chagrin insurmontable, souffrance, douleur, fêlure, se réparer, recoller les morceaux, fugue, fuir la réalité, désillusion, abattement, lumière éteinte, manque de confiance en soi, doutes, tristesse, dépression, retrouvailles, renouveau, sourire à la vie, espoir, rencontres, bouleversement, chaleur humaine, trahison, foi en l'humanité, beauté de l'existence, amour, poésie, écriture, passion, rêve, croire, coup de coeur ♥
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#Posté le mercredi 26 décembre 2018 09:27

Modifié le mercredi 09 janvier 2019 10:53

FICHE LECTURE : What Light

FICHE LECTURE : What Light

« - Sérieux ? dis-je. Tu vas te balader dans ta camionnette d'homme viril avec une photo de toi avec le Père Noël attachée à ton porte-clés ?
- Primo, c'est une photo de nous avec le Père Noël. Deuzio, ma camionnette est violette, ce qui fait de toi la première personne à employer le mot "viril" pour la décrire. »

• AUTEUR : Jay Asher.
• ANNÉE : 2016 (USA), 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Sapins, entreprise familiale, tradition, double vie, Oregon, Californie, amitié, dilemme, tiraillement, famille de c½ur, travail d'équipe, adolescence, rumeurs, souffrance, drame, traumatisme, famille, se relever, compréhension, être à l'écoute, pardon, famille brisée, recoller les morceaux, y aller pas à pas, chocolat chaud, sucre d'orge, douceurs de Noël, romance de Noël, grandir,...
• PAGES : 285.

UN PREMIER AMOUR INATTENDU - LE POISON DE LA RUMEUR - LE RÉCIT D'UNE SECONDE CHANCE

La famille de Sierra gère une ferme de sapin de Noël dans l'Oregon. C'est un cadre plutôt bucolique pour une fille qui a grandi ici. Sauf que, chaque année, ils rejoignent leur seconde maison en Californie pour y vendre leurs lots de sapin de Noël pour la saison. Ainsi, Sierra vit deux vies : sa vie dans l'Oregon et sa vie à Noël en Californie. En laisser une entraîne toujours un manque.
Jusqu'à ce Noël particulier, où Sierra rencontre Caleb, et où une vie en éclipse une autre.
Caleb n'a pas la réputation d'être un garçon parfait : il y a quelques années de ça, il a commis une énorme erreur et a payé pour cela depuis. Mais Sierra voit au-delà du passé de Caleb et devient déterminée à l'aider à trouver le pardon et, peut-être, la rédemption. Alors que les désapprobations et les soupçons tourbillonnent autour d'eux, Caleb et Sierra découvrent alors la seule chose qui transcende tout le reste : le véritable amour.

ஜ MON AVIS :

Jingle bells, jingle bells, jingle all the way... Last Christmas, I gave you my heart/But the very next day, you gave it away/This year, to save me from tears, I'll give it to someone special... Quoi ? Ce ne sont pas des mélodies à fredonner à cette période de l'année ? Ce sont pourtant des tubes de l'été, non ? Il me semblerait que je me sois emmêlée les pinceaux car j'ai lu un roman de Noël sous un cagnard de mois de juillet. Et je n'ai pas eu la ponctualité du papa Noël pour poster ma chronique visiblement... Je suis tout bonnement incorrigible. Bref, je me suis plongée dans une histoire qui donne juste envie de décorer son sapin, de boire des chocolats chauds (avec un sucre d'orge pour faire office de touillette s'il vous plaît) et de prendre une photo aux côtés de Santa Claus, alors que, pendant ce temps, j'étais en train de bronzer sur ma chaise longue et de littéralement me liquéfier comme Olaf au soleil. Si, si. Et en plus, ce roman est écrit de façon à ce que vous lisiez un chapitre par jour avant le jour fatidique du 25, comme vous ouvririez les cases d'un calendrier de l'Avent. Or, j'ai mangé tous les chocolats d'un coup. Que voulez-vous, on ne me changera pas à ce stade... Mais je vous rassure, je n'en ai pas fait d'indigestion. Avec cette chaleur qui plus est (merci les 40° ambiants), ça aurait été un véritable enfer... Mais au contraire, je me suis régalée. Un vrai petit délice.

Déjà, il faut savoir une chose : ce genre d'histoires avec moi, ça passe ou ça casse. Autant je trouve que la période des fêtes de Noël est celle qui regorge le plus de magie sur l'ensemble de l'année, autant la mièvrerie des téléfilms que l'on passe à la télévision à ce moment-là m'agace prodigieusement. A dire vrai, ce n'est pas tant tout cet étalage de bons sentiments qui m'ennuie mais plutôt le manque criant d'originalité de ce type de programmes. Je suis bien consciente que ce n'est pas de l'inventivité qu'on leur demande mais un dégoulinement d'amour à vous en faire fondre votre c½ur comme du beurre, il n'empêche qu'à chaque fois ça me fait lever les yeux au ciel. Or, je peux vous assurer qu'au niveau créativité, imaginatif, What Light ne nous déçoit pas : l'auteur décide de nous embarquer dans le quotidien d'une famille qui fait pousser des sapins une bonne partie de l'année dans leur ferme se situant dans la région montagnarde qu'est l'Oregon et qui les vendent lors de la période d'avant-fêtes sous le soleil de la Californie. Ce pitch m'a instantanément séduite et j'ai eu très vite l'impression de prendre part moi aussi à cette entreprise familiale qui prend très à c½ur le bien-être de leurs sapins et le bonheur de leurs acheteurs.

Et s'il y en a bien une qui prend le commerce des sapins très au sérieux, c'est Sierra. J'ai beaucoup apprécié cette héroïne qui ne se lasse jamais de son Noël sans neige en Californie car elle sait qu'elle va rendre heureux tout plein de foyers avec ses conifères qu'elle fait pousser avec amour, comme si chaque sapin de la plantation était unique. C'est ce que j'aime le plus chez elle : son immense générosité, son besoin de faire plaisir et sa capacité à rassembler les gens. Sierra, c'est tout simplement la magie de Noël incarnée : elle a un grand c½ur, elle est tolérante, extrêmement compréhensive et elle ne se permettrait jamais de juger quelqu'un avant d'avoir écouté ce que cette personne a à dire. Elle est toujours là pour aider les autres, elle est courageuse et elle possède un humour imparable. Vous voyez le topo-: Sierra, c'est la fille de vos rêves. Bon, elle a bien quelques défauts qui vous font lever les yeux au ciel et vous donnent une sérieuse envie de facepalm : elle est très (trop ?) curieuse (mais c'est pour la bonne cause), elle se mêle carrément de ce qui ne la regarde pas (idem) et elle peut être aussi parfois un peu hautaine et rabat-joie, ce qui contraste singulièrement avec la description que je viens de vous faire d'elle à l'instant. Cependant, on ne peut rien lui refuser, elle sait conquérir les c½urs, assurément.

Et ce n'est pas Caleb qui pourra vous dire le contraire ! Pour sa part, ce garçon est lui aussi irrésistible. La jolie paire qu'on a là ! Ce jeune homme a immédiatement rejoint mon harem, alors déjà bien fourni, de book boyfriends et y a même fait une entrée fracassante, bravo mon grand ! En même temps, comment ne pas craquer face à ce garçon si gentil, attentionné, qui fait toujours passer les sentiments et le bien être des autres avant les siens et au sourire véritablement magnétique et aveuglant ? Difficile de ne pas succomber dans de telles conditions. Plus sérieusement, on a juste envie de le délester du fardeau si pesant qu'il porte depuis beaucoup trop longtemps à mon goût sur ses épaules et de le serrer dans nos bras jusqu'à l'en étouffer comme pour lui faire passer corporellement le message "Ça va aller".

En effet, si What Light est beaucoup moins sombre que le premier roman de Jay Asher qu'on ne présente même plus, Treize Raisons - d'ailleurs le titre de What Light est plus qu'équivoque - cela ne signifie pas que What Light manque de profondeur, bien au contraire. L'auteur y aborde le thème des rumeurs colportées qui peuvent détruire une réputation et, dans le même coup, une vie entière, avec toujours autant de justesse. Dans le cas de Caleb, on comprend qu'une erreur qu'on a faite et que l'on assume, qu'on essaye à tout prix, de toute notre volonté, de dépasser, peut continuer malgré tout à nous coller à la peau et à nous définir auprès des gens, qui se permettent alors de façon éhontée de nous juger et de nous exclure. Je ne retire en rien à l'erreur de Caleb sa gravité mais ce dernier a su se rendre compte immédiatement qu'il pouvait aller trop loin s'il continuait sur cette voie. Il a embrassé sa culpabilité et en porte le lourd poids depuis déjà bien trop longtemps à mes yeux (je me répète mais je tenais à le souligner), il a reconnu la faiblesse émotionnelle dont il a fait preuve à ce moment précis de sa toute jeune vie encore et maintenant, il faut tout pour prendre soin de son entourage et pour changer la face de ce monde bien trop cruel à sa façon. Enfin, le seul pardon qui importe vraiment lui a été accordé. Au lieu de lui jeter la première pierre, essayez de votre mieux de le comprendre et de l'aimer. Je pense que Caleb a beaucoup de choses à nous apprendre, à commencer par s'écouter les uns les autres et ne pas se juger sans connaître autrui. Sierra va lui apporter l'oreille attentive et le soutien physique et moral, démonstratif, pour qu'il puisse enfin se dire pardon à lui-même et reconnaître ses qualités. A son contact, Sierra va aussi s'avouer que, oui, ses actes aussi importent et qu'elle est capable de faire de grandes choses à son échelle. De voir ces deux personnages reprendre confiance en eux et se rendre compte que oui, leur vie vaut quelque chose, m'a profondément émue.

Pour conclure, si vous n'aimez pas la mièvrerie assommante des traditionnels téléfilms de Noël ou les histoires lisses où tout va bien dans le meilleur des mondes sans nous parler un seul instant de la noirceur de certains moments de notre vie, sans pointer du doigt ce qui ne va pas, je peux vous assurer que les sapins de Sierra et donc que ce livre ne sont pas faits de ce bois-là. What a light !, certes, mais cette lumière éclatante et inspirante est teintée d'obscurité et sait se montrer franche et faire justement la lumière sur ce qu'on ne voudrait pas regarder en face. Voici un roman qui se déguste à toute saison, qui nous redonne un véritable élan de courage et qui nous en apprend beaucoup sur nous-même et sur les autres, sur notre importance en ce bas-monde. A chaque recoin sombre de notre vie se cache une lumière qu'il faut laisser briller. Nous sommes tous constitués de magie, de poussière d'étoile et nous sommes tous capable d'en produire. Merci à Jay Asher de me l'avoir rappelé et de m'avoir permis de m'émerveiller, encore et toujours !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : What Light
★★★★(★)
Un très beau roman authentique et irradiant de bonheur et de force !

✓ - Des personnages réalistes, drôles, attachants, avec leurs faiblesses et leurs préjugés mais qui vont tous grandir, ouvrir les yeux et réviser leur jugement.
- Un roman qui appuie là où ça fait mal, qui nous fait grandir et passer par un tourbillon d'émotions. Un roman sincère et réconfortant, un doux bonbon dont on ne se lasse pas du goût ! Délicieux en tout temps !
- C'est la magie de Noëëëëël ! Un peu de fraîcheur de l'hiver, ça fait toujours du bien (mais si !) !


✗ - La stupidité méchante de certains personnages, même de ceux pour lesquels on s'y attend le moins. C'est un tant soit peu compréhensible au vu des circonstances mais tout de même... Ma propre tolérance a des limites envers certains comportements et certains paroles proférées. Parfois, même Sierra s'est montrée hautaine et enquiquinante. Heureusement, ces moments-là ont été d'une rareté telle que j'en ai douté de leur existence parfois...

« - Ton père leur fait vraiment nettoyer les toilettes s'ils t'adressent la parole ?
- Ne serait-ce que s'ils envisagent de m'adresser la parole.
- Eh bien, vos toilettes doivent être impeccables.
C'est probablement la technique de drague la plus bizarre que j'aie entendue de ma vie - si c'en est une. »
Tags : Fiche Lecture, Editions Michel Lafon, What Light, Jay Asher, Littérature américaine, 2017, Contemporain, Sapins, entreprise familiale, tradition, double vie, Oregon, Californie, amitié, dilemme, tiraillement, famille de c½ur, travail d'équipe, adolescence, rumeurs, souffrance, drame, traumatisme, famille, se relever, compréhension, être à l'écoute, pardon, famille brisée, recoller les morceaux, y aller pas à pas, chocolat chaud, sucre d'orge, douceurs de Noël, romance de Noël, grandir, Très belle lecture
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#Posté le jeudi 27 décembre 2018 10:35

Modifié le dimanche 30 décembre 2018 16:38

FICHE LECTURE : Le Jour d'Avant

FICHE LECTURE : Le Jour d'Avant

• AUTEUR : Sorj Chalandon.
• ANNÉE : 2017.
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Drame, fait divers, mines, Nord, porion, deuil, meurtres, assassinat, responsabilités, silence, justice, traumatisme, procès, enfance, retour au pays, hantise, corons, famille brisée, fraternité, noirceur, gueules noires, années soixante-dix, silicose, catastrophe, ventilation, vengeance, crime, culpabilité, ouvriers...
• PAGES : 336.

Suite au décès de son frère Joseph, mineur, à cause d'un coup de grisou survenu à la fosse Saint-Amé à Liévin le 27 décembre 1974, Michel Flavent quitte le nord de la France pour Paris dans l'attente du moment propice pour venger cette mort. Quarante ans après la catastrophe, veuf et sans attaches, il rentre au pays pour punir le dernier survivant, un vieux contremaître, et enfin tourner la page.

ஜ MON AVIS : Venge-nous de la mine...

Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement les éditions Grasset pour ce très bel envoi, comme toujours j'ai envie de dire. Bah, voilà, ça y est, c'est dit. Merci aussi à la fabuleuse Piko Books, qui m'a fortement donné l'envie de découvrir cet autre titre de la foisonnante et éclectique rentrée littéraire du cru 2017. Aujourd'hui, on va s'intéresser à un roman qui m'a saisi le c½ur pour me le broyer. Littéralement. Bien sûr que non, me dirait Lemony Snicket, sinon tu ne serais pas encore là.

Mais peu importe, mon c½ur en a pris pour son grade et je ne m'attendais pas à ce que ce roman me coupe le sifflet à ce point-là. Enfin si, c'est une recommandation de Piko après tout, et vu la façon dont elle en a parlé, de ce roman, je ne pouvais que me trouver face à un livre intense et poignant entre les mains. Néanmoins, rien ne peut véritablement nous préparer à cette tornade qui débarque dans notre vie sans prévenir, plus précisément dans mon existence paisible, qui avait bien besoin d'être bousculée, et, pour le coup, j'en suis ressortie carrément bluffée.

J'aurais dû plutôt dire que c'est une explosion qui s'est produite alors que je tournais les pages avec frénésie, les pages addictives de ce récit qui m'a entraînée bien loin de mon environnement extérieur, de sa lumière blafarde de froid d'hiver, pour m'amener jusqu'aux tréfonds de la mine de Liévin, où s'est déroulée une catastrophe dont je n'étais jusqu'alors guère consciente.

J'avais eu connaissance de ce fait divers du Nord de notre pays à cause du funèbre quarantième anniversaire de cette tragédie, justement point d'orgue de l'intrigue, mais j'en étais jusqu'alors restée là. En ouvrant ce livre aux pages métaphoriquement souillées par la houille jusque dans leurs moindres recoins, je souhaitais devenir familière de cette réalité qui a poussé de vaillants jeunes hommes à descendre jusqu'au plus profond des mines de charbon pour être payé une misère, subvenir aux besoins des bouches à nourrir, et en ressortir conscient de la chance d'être vivant chaque jour en pouvant remonter, mais aussi avec les poumons empoisonnés par cet air vicié.

J'avais la volonté de découvrir, à travers le quotidien des ouvriers de Liévin, ce pan de l'histoire industrielle du Nord, celle notamment de ma région, moi fille de Lorraine, où se trouvait également un bassin minier. Mais au-delà de l'aspect et de la reconstitution historiques, passé des houillères encore pas si lointain, ce qui m'a frappée indubitablement, c'est la résonance humaine de ce roman.

Bien sûr, on en apprend plus sur notre pays que ce que l'on pensait en connaître. L'exploitation minière en France n'a cessée qu'en 2004. J'avais six ans. Et pourtant, j'en avais des images d'antan, brunies par l'âge, et issus des livres régionaux regorgeant d'images de la Lorraine début vingtième, que ma maman est si fière d'avoir en sa possession. Mon arrière grand-père doit sûrement apparaître sur ces précieuses photographies des mineurs de nos régions du Nord/Nord-Est.

Ce qui n'était que la suggestion idéalisée d'une époque aux gens travailleurs et se salissant définitivement les mains, vieux avant l'âge, est devenue à mes yeux d'adulte une réalité tangible et sombre. La plume affirmée de Sorj Chalandon n'est pas avare en détails, loin de là. La peinture qu'il fait du monde minier serait presque digne d'être appelée héritière du naturalisme presque documentaire de Zola, évoqué dans le roman par l'un des personnages vivant cette réalité pour son fameux Germinal.

Néanmoins, Sorj Chalandon a sa patte à lui, ses phrases courtes et incisives font mouche et nous entraînent dans tous les méandres de la mine : les ouvriers craignant quotidiennement le coup de grisou fatal, dont l'espace de travail est souvent mal ventilé, étouffant de chaleur et de cette poussière gris-noir qui vous enfume les poumons jusqu'à en perdre définitivement la notion de bonne santé, ces soirs à la douche où vos frères de houille vont savonnent le dos pour vous enlever cette crasse qui pénètre in fine votre peau jusqu'à l'os, vos vêtements pendus à un crochet qui vous rappellent constamment que votre vie ne tient qu'à un fil. Cette excursion dans le monde minier m'a véritablement terrifiée et donné l'envie de remonter au plus vite à la surface, même si mes poumons étaient déjà écrasés sous le poids de l'inspiration de la satanée houille.

Et pourtant, qu'est-ce que la surface ? On finit toujours par redescendre. Michel, le personnage principal de cette histoire désarmante de tristesse et de tourments, n'est jamais remonté. On ne peut que le plaindre et s'identifier à lui car on a tous notre croix à porter, nos rêves irréalisés et nos drames à surmonter. Et pourtant, on y replonge toujours tête baissée car le passé se ressasse, nous consume, nous écrase les épaules d'un poids insurmontable.

Pour Michel, la mine représente son tombeau. Le tombeau de cette vie gâchée, brisée par le deuil et la perte de l'être qu'on aime le plus au monde. Source des angoisses les plus dévorantes de sa famille et de toutes les autres touchées de près ou de loin par l'exploitation minière, la mine n'aura de cesse de hanter Michel toute sa vie durant. Lui qui rêvait d'y rejoindre son frère en tant que galibot, jeune garçon minier, pour éprouver cette solidarité dans ce travail à la dur et face à ce charbon qui ne part pas simplement sous la douche, qui vous imprègne jusqu'au plus profond de votre âme, la mine va devenir un cauchemar de tous les instants pour ce personnage instantanément attachant et qui m'a profondément bouleversée.

Michel va aussi réussir à me berner comme un bleu, mais ça, je lui pardonne, car c'est la faute à l'écriture manipulatrice et trompeuse de Sorj Chalandon au fond. Oui, parfaitement, c'est lui que je blâme. C'est moche hein ? Et pourtant, n'est-ce pas lui qui, maîtrisant son récit à la façon d'un parfait marionnettiste, a réussi à me mener en bateau concernant le procès de Liévin, qui n'a jamais eu lieu et que je me fantasmais déjà, concernant la responsabilité de l'émouvant "Pépé Bowette", Lucien Dravelle, et des autres chefs-porions, concernant cette justice indignée, bafouée et vengeresse, qui n'attend que de frapper ? Si, c'est lui, et il a franchement bien réussi son coup.

On va dire que Michel était un complice. Mais cependant un complice sans repères, complètement désorienté, qui a perdu pied le jour où son bien-aimé et beau grand frère, au sourire ravageur et à la bienveillance amusée, a perdu la vie. Au-delà du simple fait divers, qui se résume en une simple statistique du nombre de personnes mortes, 42 dénombrées, un chiffre insolant et qui ne nous laisse pas en paix, au-delà des solennelles commémorations histoire d'avoir bonne conscience aux yeux de l'ensemble de la population, c'est l'être humain qui est au c½ur de ce récit.

L'être humain qui a aimé de toutes ses forces ses proches, celui ravagé par le deuil, par la cruauté qui laisse estomaqué des employeurs qui retirent de la paie le prix des vêtements de travail abîmés par la mort, celui qui fuit la terre maudite par la houille, le malheur qui frappe à votre porte sans vous le demander, qui n'épargne rien sur son passage, ni les corps carbonisés, fondus par la chaleur, ni les enfants orphelins, ni les veuves, ni les parents qui voient leur enfant partir avant eux, ni le frère dépourvu du sien, ni les blessures que le temps ne pourra jamais réparer, ni la ferme des Flavent et ce monde rural qui n'existe déjà plus à cause de cette terre envahie par le gris de la ville, ni la culpabilité des supérieurs impuissants.

L'écriture se fait silencieuse et sans filtre, et pourtant, ses enfants de papier et d'encre hurlent leur désarroi, leur soif de justice, de bon sens, leur colère qui ne parvient pas à se tarir, qui ne leur laissera au fond jamais de répit. « Pourquoi ? » semble résonner en des milliers d'échos dans ce roman. Pourquoi tant de souffrances, pourquoi tant de haine de la part de la mine, pourquoi cette avidité de profit de la part de l'Homme, qui a collaboré à ce désastre. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

Tout comme Michel, qui n'était qu'un adolescent de seize ans admiratif de son grand frère adoré et désirant lui aussi répondre à l'appel meurtrier de la sirène minière, qui a entraîné tant d'hommes de diverses générations à sa suite, mais tous reconnaissables entre mille à cause de leur silicose sifflante et empêchant la bon fonctionnement des branches respiratoires et leurs mains noircies jusqu'au bout des ongles, à la façon de la culpabilité d'Anne avec le rouge sang sur la clé confiée par l'odieux Barbe Bleue, j'en suis allée jusqu'à perdre toutes mes certitudes concernant la vie, qui ne semblait déjà plus valoir la peine d'être vécue.

Dans la réalité de Michel, tout est figé : la photo de Joseph, bravache en bleu de travail ; l'affiche du film Le Mans, avec Steve McQueen en Michael Delaney/Michel Delanet épinglée sur le mur, alter-ego fantasmé et enfin celle du bourreau, Lulu Dravelle, vigoureux chef-porion pourtant tant respecté par Joseph, qui le considérait comme son mentor. Le tour de force du roman va m'apporter une lumière aveuglante et pourtant bienfaitrice sur ce que je croyais déjà acquis. Une belle erreur de ma part.

Mais le lecteur est amené à la commettre, dans ce processus d'hommage aux miniers tombés sous la fatalité du patronat, car il voit l'histoire à travers les yeux de Michel, personnage intensément complexe et désireux de vengeance, pour sa jeunesse bénie des années soixante-dix fauchée, pour ce frère qui était son monde, pour sa famille anéantie par ce soi-disant coup du sort. Mais vengeance prise sur qui ? Posez-vous bien la question.

Pour conclure, je dirais que Sorj Chalandon signe ici un récit humble, certes mélancolique, mais d'une grande justesse, sans jamais larmoyer ou s'apitoyer. C'est le récit des mineurs tombés mais aussi de ceux qui étaient déjà morts dès la première descente, car leur vie fut souillée par la houille jusqu'à la fin. Pas de répit pour les mineurs. Pas de répit pour leurs proches non plus.

Et pourtant, ces gens ont mené une vie digne, jusqu'au bout. Ils ressentaient une grande fierté pour ce métier si difficile et éreintant, ils ont porté cette peau salie mais qui a finie aussi brunie par le soleil et les tâches de vieillesse. L'auteur nous parle avec une puissance qui nous déstabilise totalement de nos rapports à notre père, à notre famille, à cette vie que nous menons, à cette injustice qui nous éc½ure chaque jour, à cette culpabilité qui nous ronge quand nous sommes encore là et que d'autres ne sont plus. Son récit vous secoue comme un prunier, vous chamboule et vous laisse lessivé et presque abandonné.

Et pourtant, je ne regrette rien, car cette aventure livresque fut authentique, brutale et en même temps subtile, sensible, réconfortante et d'une grande ingéniosité. Cela ne peut que m'engager à lire d'autres romans de cet auteur, à commencer par le déjà phare Quatrième mur. Si vous souhaitez une lecture qui vous fasse sentir humain dans chacun de vos pores, dans toute la simplicité et complexité des sentiments qui vous agitent et qui vous constituent, avec une écriture toujours dotée d'une grande poésie et sagesse pour décrire vos blessures les plus inavouables, alors cette lecture est faite pour vous. Ce récit peut trouver son écho en chacun de nous, au-delà de cette réalité bien précise de la mine.

... mais est-ce vraiment elle la coupable ? A vous de le découvrir,
je ne peux que vous y encourager. Coup de grisou dans 3, 2, 1...

« Tout le monde savait, aux pas heurtés d'un homme, qu'il avait passé sa vie à la taille. On l'identifiait à sa respiration de poisson échoué sur la grève, à ses tremblements, ses gestes lents, son dos saccagé, ses yeux désolés, à ses oreilles mortes.

- Et aussi à sa fierté, a ajouté mon frère d'une voix douce.»
Tags : Fiche lecture, service de presse, Sorj Chalandon, Éditions Grasset, Rentrée Littéraire 2017, Contemporain, Roman, Drame, fait divers, mines, Nord, porion, deuil, meurtres, assassinat, responsabilités, silence, justice, traumatisme, procès, enfance, retour au pays, hantise, corons, famille brisée, fraternité, noirceur, gueules noires, années soixante-dix, silicose, catastrophe, ventilation, vengeance, crime, culpabilité, ouvriers
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#Posté le lundi 05 février 2018 14:02

Modifié le samedi 10 février 2018 04:53

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