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FICHE LECTURE : Qui ment ?

FICHE LECTURE : Qui ment ?

• TITRE VO : One Of Us Is Lying.
• AUTRICE : Karen M. McManus.
• ANNÉE : 2017 (USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain, YA, thriller.
• THÈMES : Adolescence, lycée, tensions, drame, meurtre, enquête, accusés, coupable, piège, collision des mondes, préjugés, jugement, amour, romance, lycée, rapprochements, culpabilité, passé, ranc½ur, secrets, amitié, famille, homosexualité, pression, apparences, entraide, blessures, souffrances, scandale, rôle des médias, rumeurs, changement, tolérance, hypocrisie, justice, différence, sincérité, bravoure, maturité, relations compliquées, émotions, classes sociales différentes, évoluer, se serrer les coudes...
• PAGES : 459.

Dès 14 ans - 17,95¤.

Entre Breakfast Club et Pretty Little Liars !

5 LYCÉENS COLLES - 1 MORT = 4 SUSPECTS. L'INTELLO - LE SPORTIF - LE DÉLINQUANT - LA REINE DE BEAUTÉ. TOUS CACHENT UN SECRET. QUI MENT ?

Une intello, un sportif, un délinquant, une reine de beauté...
un meurtrier.

Qui allez-vous croire ?

Dans un lycée américain, cinq adolescents sont collés : Bronwyn (l'élève parfaite), Addy (la fille populaire), Nate (le délinquant), Cooper (la star du baseball) et Simon (le gossip boy du lycée). Mais Simon ne ressortira jamais vivant de cette heure de colle... Et les enquêteurs en sont vite sûrs, sa mort n'est pas accidentelle. Dès lors qu'un article écrit par Simon contenant des révélations sur chacun d'eux est découvert, Bronwyn, Addy, Nate et Cooper deviennent les principaux suspects du meurtre.
Ce qui est sûr, c'est qu'ils ont tous quelque chose à cacher...

Un page-turner plein de suspense et de rebondissements.

Aux Etats-Unis, le titre s'est classé n°2 du New York Times booksellers' list !

Les droits sont déjà vendus dans 24 pays.

L'AUTEURE : Karen M. McManus est diplômée d'une licence de littérature et d'une maîtrise de journalisme. Elle vit à Cambridge, dans le Massachussetts. Lorsqu'elle ne travaille pas ou qu'elle n'écrit pas, elle adore voyager avec son fils.
Qui ment ? est son premier roman.

ஜ MON AVIS : Je remercie infiniment les éditions Nathan pour cet envoi ! ♥

Rien qu'en voyant la couverture et en lisant le résumé, je me suis dis que cette lecture allait véritablement me donner des sueurs froides... Eh bien, je peux vous assurer que j'en ai eues, et pas des moindres ! Suspens et palpitations de l'organe cardiaque garantis !

Le plus surprenant dans tout ça, c'est que j'ai ressenti des angoisses et de fortes inquiétudes POUR les personnages principaux, qui sont tout de même accusés de complicité pour meurtre. Ce n'est pas rien, tout de même. Merci pour ce doux euphémisme, Anaïs.

Ils représentent même, à eux quatre, la plus grande force du roman. Déjà parce qu'on nous les vend comme étant des personnages types de séries pour adolescents archi-stéréotypés, alors qu'à travers cette enquête de meurtre, ils vont tous les quatre avoir une incroyable évolution. Mention spéciale à Addy, qui devient une vraie badass qui ne se laisse plus marcher sur les pieds. Cela va permettre à l'auteure d'aborder des thématiques fortes, telles que le jugement d'autrui en fonction des origines ethniques et/ou sociales, l'homosexualité dans un domaine sportif très "macho-machiste", le droit à l'erreur, la dépression, le fait de se sentir impuissant, invisible et incompris...

Cela va donner une intensité inattendue pour ce genre de roman YA un peu à la sauce Riverdale (j'utilise mes réfs personelles) tout en nous détournant de l'intrigue centrale, à savoir le meurtre en soi. Bien joué Karen McManus, je dis chapeau bas !

Ce qui est encore plus dingue, c'est que les chapitres nous offrent les points de vue des quatre suspects numéro un de façon alternée. On a donc accès pour ainsi dire à leurs pensées, à leurs sentiments concernant Simon, ce garçon qui en savait un peu trop sur tout le monde et qui jouissait bien de son pouvoir. Si, au début, je m'amusais à chercher des indices pour savoir lequel des quatre aurait pu passer à l'acte afin de préserver son secret, je me suis très vite prise d'empathie pour ces quatre adolescents, Bronwyn, Addy, Nate et Cooper, qui apprennent à se réconcilier avec eux-même et avec leurs démons, à ne plus avoir honte de qui ils sont et de ce qu'ils ont fait, à ne plus rester dans les cases qu'on avait préconçues pour eux.

D'où le fait que la fin m'a totalement prise de court ! Tout bonnement parce-que je ne m'intéressais plus à l'affaire Simon en elle-même (bien sûr que j'avais diantrement envie de savoir qui l'avait assassiné de sang froid, je ne suis pas un monstre dénué de curiosité - humhum -) mais aux sublimes relations amoureuses ou familiales qui étaient en train d'éclore au même moment. Autant vous dire que je suis ressortie de ce roman sonnée et avec la sensation d'avoir été complètement menée par le bout du nez. Je n'ai rien vu venir, j'ai mis ma perspicacité douteuse et mon piètre instinct de détective en mode sommeil et je me suis laissée embarquée là où Karen McManus a bien voulu m'emmener. J'ai passé un excellent moment de lecture et je ne peux que vous recommander ce livre. Il est extrêmement fort, intense, surprenant, épatant, addictif jusqu'à la dernière page. Un page-turner digne de ce nom !

PS : Je m'excuse si la chronique est bien plus courte que ce que j'écris habituellement. Cependant, tout le sel du livre réside dans l'effet de surprise. Peut-être que vous trouverez qui est le coupable au bout d'une centaine de pages. Dans ce cas, j'applaudis vos instincts infaillibles de Sherlock Holmes qui ne se sont pas laissés fléchir. Mais, quant à moi, je ne voudrais surtout pas vous gâcher le contenu du livre et cette rencontre incroyable avec les divers personnages de son histoire en vous en disant trop car je me connais et, une fois que mes mains courent sur le clavier, on ne m'arrête plus. Juste : LISEZ-LE, FONCEZ. C'est tout pour moi.

Nanette ♥

✓ : - Des personnages extrêmement attachants, qui suscitent compassion et fortes émotions. Ne jamais juger d'après les apparences et autres premières impressions !
- L'écriture de l'auteure qui nous mène à la baguette et qui est indubitablement prenante !
- Ce carré magique de personnages principaux (Désolée, je me répète, mais je les adore trop tous les quatre)

✗: Le personnage de Simon. Le pauvre, c'est lui qui se fait assassiner dans l'histoire mais c'est dur de le trouver sympathique, ce gars-là !

FICHE LECTURE : Qui ment ?

Coup de c½ur ♥

FICHE LECTURE : Qui ment ?

FICHE LECTURE : Qui ment ?

« - Allez, viens, juste une heure, le temps qu'on voie la fin du film. Je te montrerai mon lézard.
Je mets quelques secondes à me rendre compte de la façon dont cette phrase peut être interprétée.
- Ce n'est pas une proposition malhonnête ! J'ai vraiment un lézard ! Un agame barbu qui s'appelle Stan.
Bronwyn manque de s'étouffer de rire.
- C'est pas vrai. Ça n'aurait pas du tout été ton genre mais... pendant une seconde, j'ai vraiment cru que tu parlais d'autre chose.
Je ne peux pas m'empêcher de rire à mon tour.
- Hé, je suis sûr que ça t'a plu. Avoue.
- Encore heureux que ce ne soit pas un anaconda, ajoute-t-elle entre deux hoquets de rire.
Je ris plus fort, mais je suis quand même un peu excité. Drôle de mélange. »
Tags : Fiche Lecture, Qui ment ?, service de presse, éditions Nathan, YA, Contemporain, Thriller, Adolescence, lycée, tensions, drame, meurtre, enquête, accusés, coupable, piège, collision des mondes, préjugés, jugement, amour, romance, rapprochements, culpabilité, passé, ranc½ur, secrets, amitié, famille, homosexualité, pression, apparences, entraide, blessures, souffrances, scandale, rôle des médias, rumeurs, changement, tolérance, hypocrisie, justice, différence, sincérité, bravoure, maturité, relations compliquées, émotions, classes sociales différentes, évoluer, se serrer les coudes, coup de coeur ♥, 2018
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#Posté le samedi 10 mars 2018 13:58

Modifié le vendredi 06 avril 2018 15:41

FICHE LECTURE : Six of Crows (T1)

FICHE LECTURE : Six of Crows (T1)

• TITRE VO : Six of Crows.
• AUTRICE : Leigh Bardugo.
• ANNÉE : 2015 (USA) ; 2016 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy, YA.
• THÈMES : Aventure, magie, gangs, adolescents, violence, vols, vengeance, deuil, traumatisme, ranc½ur, brutalité, noirceur, mission, effraction, argent, cupidité, criminels, secrets, complot, revanche, amertume, drogue, esclavage, guerre, conflits, tensions, danger, menace, fidélité, amitié, croyances, action, doutes, amour...
• PAGES : 564.

SIX HORS-LA-LOI, UNE QUÊTE IMPOSSIBLE.

Les bas-fonds de Ketterdam s'organisent en gangs rivaux. KAZ BREKKER est l'homme le plus ambitieux et le plus jeune de la pègre. Aussi brillant que mystérieux, aussi charismatique que dangereux, et, surtout, connu pour être un voleur hors pair.
Dit « Dirtyhands » et prêt à tout pour de l'argent, il accepte la mission du riche marchand Van Eck : délivrer un savant du palais de Glace, réputé imprenable. Ce prisonnier est l'inventeur du jurda parem, une drogue multipliant sans limites les pouvoirs surnaturels de la caste des magiciens : les Grishas. Une drogue qui, tombée dans les mauvaises mains, risque d'engranger un chaos irréversible...
Il devient alors le chef des « Six of Crows », une équipe de malfrats aux talents exceptionnels : INEJ, espionne défiant les lois de la gravité ; MATTHIAS, soldat assoiffé de vengeance ; NINA, Grisha aux puissants pouvoirs magiques ; WYLAN, fugueur des beaux quartiers, expert en démolition, et enfin JESPER, tireur d'élite accro au jeu.

Ensemble, ils peuvent sauver leur monde de la destruction... s'ils ne s'entretuent pas avant !

« Six of Crows réunit tous les ingrédients propres à captiver le lecteur : un leader génial avec un plan pour chaque situation, une équipe de marginaux irrésistibles, une intrigue aux multiples rebondissements, et un suspense éprouvant pour les nerfs. »

PUBLISHERS WEEKLY

« Si vous n'y prenez garde, ce livre va vous rendre dangereusement addict. »

NEW YORK TIMES

LEIGH BARDUGO est l'auteure de la trilogie Grisha. Née à Jérusalem, elle a grandi à Los Angeles. Diplômée de la prestigieuse université de Yale, Leigh a travaillé dans la publicité, le journalisme et, plus récemment, en tant que maquilleuse dans les effets spéciaux. Elle vit et écrit actuellement à Hollywood, où il est possible de l'entendre chanter avec son groupe.

ஜ MON AVIS : No mourning, no funerals.

Ça y est, my god, j'ai ENFIN lu Six of Crows !!!! Certes, ce roman n'est sorti qu'il n'y a deux ans "seulement" chez nous mais, depuis le temps que je bavais dessus, cette période de temps a été déjà beaucoup trop longue à mon goût ! Avec tous les avis élogieux que je pouvais en lire et en entendre, je n'en pouvais plus à l'idée d'avoir enfin un jour ce livre entre mes serres de corbeau noir de jais pour pouvoir in fine le dévorer à mon aise. Et ce jour est arrivé, alléluia ! Alors, est-ce que moi aussi j'ai été conquise par le monde fantastique, plein de magie et de dangers à chaque coin de page de Leigh Bardugo ? La réponse est oui, indubitablement oui. Mille fois oui, autant de oui que vous voulez. Juste : oui.

Cette histoire, c'est celle de six jeunes, tous menés à la baguette par l'appât du gain et l'appel si séduisant de la liberté, pleine et entière, une liberté loin de leur gang et de leur quartier miteux et craignos du Barrel. Croyez-moi, vous n'auriez pas envie d'y rester une seconde de plus que nécessaire. Bon, avec mes six bébés d'amour aux armes bien aiguisées et bichonnées, cela reste vivable, mais enfin, si on peut y échapper, on part en courant et on ne demande pas son reste dans un bled comme celui-là.

Cette liberté que j'ai mentionnée leur permettrait d'assouvir enfin leur soif de vengeance, leurs aspirations ou leur désir ardent de retrouver leur patrie chérie. C'est donc ainsi que ces criminels hors-pairs pour leur jeune âge et bluffants dans leur "art" respectif, à savoir le vol, les explosions, le maniement des pistolets, l'acrobatie et l'art de manier les dagues, et la capacité de contrôler une magie hyper-puissante et super-stylée avec ses mains aussi, se retrouvent sous la houlette du plus jeune boss de tout le Barrel, Kaz Brekker. Un garçon boiteux mais impitoyable, qui répond également au doux surnom de Dirtyhands.

Car oui, pour de l'argent, Kaz est prêt à se salir les mains et à faire la sale besogne lui même, peu importe la nature de la mission, le degré de risque, ou la personne visée. Un chef de gang redoutable et qui fait purement froid dans le dos en somme. Et cette fois-là, pour ce qui est au c½ur de l'intrigue, il ne s'agit pas d'une simple petite broutille entre gangs. Même si Leigh Bardugo nous fait une jolie petite entrée en matière en nous montrant ce dont Kaz est au minimum capable au sein de son milieu naturel pour se faire respecter et faire comprendre qu'on a pas intérêt à le contrer. Le message est passé de mon côté, c'est parfaitement clair.

Non, non, non, l'enjeu est bien plus important : entrer par effraction dans un palais royal le jour de l'ascension des soldats de l'armée nationale du pays en question, afin de délivrer un prisonnier politique dont l'invention pourrait ravager les relations entre les pays, voire même carrément le monde entier de nos chers personnages. Rien que ça. Eh bien, sachez que malgré toutes les menaces qui planent sur nos six anti-héros, malgré le nombre de fois où mon c½ur a manqué un battement et où j'ai maudit cette petite troupe de m'avoir embarquée avec eux dans cette mission-suicide qui n'a décidément pas été bonne pour mon rythme cardiaque, je m'en suis sortie. Et j'ai même pris mon pied, tout en manquant d'y laisser ma peau avec eux. Bande de cinglés, va. Mais c'est pour ça que je les aime du plus profond de mon petit c½ur.

Cette aventure dans laquelle vous acceptez, sans savoir où cela diantre va pouvoir vous mener, de vous jeter la tête la première dans la gueule du loup est, dès que vous ouvrez ce magnifique ouvrage (c½ur sur la couverture qui envoie grave du pâté ♥), pour le moins mouvementée. Et aussi diablement périlleuse, semée d'embûches en tout genres, ponctuée d'explosions programmées par des gangs rivaux (mais ils ne sont pas à la hauteur des Dregs, bien sûr. I'm a crow forever ♥), de sabotage. Bref, en tant que lecteur, vous avez le droit à la totale de toute l'adrénaline possible quand on est dans la peau d'un jeune membre de gang, avec toute la violence et le degré de sûreté qui avoisine le 0 pointé dans l'environnement qui vous entoure. De quoi nous donner le grand frisson pour nous sortir de notre monotonie de pauvre humain qui n'a aucun pouvoir Grisha, ni ne maîtrise des techniques d'arts martiaux ou de gangster totalement badass.

On se demande bien comment Kaz réussit à élaborer un plan savamment orchestré et appliqué à la règle, dans ce monde de fous qui respire la sérénité (quelle ironie, dites donc !) et la tolérance les uns envers les autres (*raclement de gorge franchement forcé*). Néanmoins, malgré le fait que mon voyou chéri a toujours un petit sort du diable dans sa caboche, son opération qui vaut un million (ou plutôt trente millions à se partager en six donc. Et nous alors ? On morfle aussi, que je sache. J'exige ma part !!) subira quelques imprévus (c'est la vie, c'est comme ça) qui vont par moments vous déclencher le fou rire imparable au vu de l'écriture décapante, mordante et absolument géniale de Leigh Bardugo. Qui, bien sûr, fait naître de sa plume certaines situations pour le moins cocasses, sans pour autant ne pas être empreintes d'un réalisme désarmant. Cette plume magique à la façon surnaturelle des Grishas a aussi la capacité de vous donner la forte envie de pleurer et d'appeler votre maman à la rescousse.

Et on nous laisse tout de même le temps malgré ce rythme de récit effréné (comme celui des phrases que vous êtes en train de lire depuis le début par ailleurs. C'est tout moi ça, mais je fais des efforts.) de faire connaissance avec nos six compagnons de route à l'esprit un peu tordu quand il s'agit de la manière de tuer des ennemis ou de faire les poches au premier ingénu venu, et ceux-ci sont la VRAIE bombe atomique de cette intrigue à l'action noire comme le corbeau et sacrément addictive à la manière du jurda parem, la petite dro-drogue qui nous a foutu dans tout ce merdier, hein. Ou une équivalence du crystal meth et autres saloperies (je ne surveille pas mon langage aujourd'hui, moi) des Moldus de notre monde gris (référence à V.E. Schwab, une autre auteure dont j'ai très envie de découvrir les ouvrages ♥) en somme. Quelle tristesse, mais ce réalisme saisissant et particulièrement marquant dans une oeuvre de fiction fantasy mérite d'être souligné, et cela se révèle également en chacun de mes six hors-la-loi d'amour.

Vous l'aurez compris, je suis une grosse sado-maso avec mon Kazounet, un jeune homme qui sait bien tromper son monde et qui s'est bâti une véritable légende, alors qu'à l'intérieur de ce corps jeune mais déjà meurtri par la vie et aux mains de corbeau recouvertes de cicatrices, symboles de combat, de souffrance et d'acharnement, se cache un petit garçon qui n'a pas totalement réussi à faire le deuil de l'être qu'il aimait le plus au monde et dont l'innocence et les yeux pétillants face à son rêve grandiose de devenir magicien ont perdu tout leur éclat. Ce personnage dont l'arrogance et les coups bas peuvent irriter certains m'a profondément touché et a forcé tout mon respect. Don't mess with Kaz Brekker, guys, 'cause he's the true boss of the town ! Je vous aurais prévenus. Et puis, je ne peux pas résister à ce petit rictus sexy en diable que Kaz fait dès qu'il a une longueur d'avance sur ses adversaires. Au fond, il est un magicien de la tromperie et des stratagèmes machiavéliquement ingénieux. Et il s'en sort toujours bien, le bougre ! C'est le meilleur dans son domaine, je ne peux que le répéter, il est AGAHAAAAAAGA ! ♥ Quand je me transforme en guenon pour baver devant mes amoureux de harem imaginaire, c'est toujours mauvais signe...

Je me rends compte que, depuis le début de cette chronique sans dessus-dessous (c'est l'effet renversant que m'a fait ce premier tome en même temps), il n'y en a que pour Kaz par-ci, Kaz par-là. Je vous vante les prouesses bien sombres de mon petit namoureux, mais sans Inej, il n'y aurait plus de Kaz qui tienne depuis longtemps ! Au sein de la fabuleuse Six of Crows team, il n'y a peut-être que deux femmes,-mais QUELLES FEMMES ! Girl power guys, respect ! Elles sont deux amies parfaitement assorties l'une à l'autre, elles s'écoutent et se complètent avec brio. C½ur sur mes girls ♥

Inej, c'est le Spectre de la bande. Elle a beau se faufiler et grimper partout, elle est insaisissable et elle ne fait pas un seul bruit. Angoissante et mystérieuse de prime abord, Inej se révèle être une femme forte, une amie fidèle et dévouée, une personne impressionnante, aux croyances louables et profondément belles. Inej est la seule "croyante" du groupe, la seule qui prie les dieux de sa contrée et qui a foi en un ailleurs, un monde au-delà des apparences. Elle a également vécu un passé très douloureux, entre séparation brutale avec sa tendre famille, kidnapping et prostitution forcée à l'horrible lieu qu'est la Ménagerie de l'ignoble tante Heleen. Malgré la carapace qu'Inej s'est forgée, elle n'a jamais cessé d'espérer et elle a su rester une personne faisant preuve de sentiments, d'empathie, même si elle a souvent honte du fantôme qu'elle est devenue pour survivre. Mais, comme le dirait un autre de mes bébés d'amour, j'ai nommé Bellamy Blake dans The 100, la personne que l'on est et celle que l'on devient pour survivre sont deux choses très différentes. Je souhaite de tout c½ur à Inej de réussir dans sa quête de retrouver sa famille, même si la partie n'est pas gagnée. Cette fille est tout bonnement remarquable, elle ne se laisse pas faire et elle va donner de sacrées leçons à Kaz, qui en mérite bien parfois (mais seulement parfois hein). Ses silences sont particulièrement lourds de significations. Inej, c'est le calme après la tempête, la tranquillité paisible, mais gare à ses dagues baptisés du nom de ses Saints. Faut pas la chercher, ma cocotte, et faut pas essayer, car vous ne gagnerez pas face à une fille aussi phénoménale.

Avant de parler de l'autre femme extraordinaire de cette histoire, Nina ma petite chouchoute, juste quelques mots concernant la relation Kaz et Inej : PER-FEC-TION. En fait, cela va se passer de mots, je crois. Bon, dans ce premier tome, vous n'en aurez pas encore pour votre argent, mais cela va dans le bon sens, leur relation prend le temps de se développer, et leur lien extrêmement puissant se décèle même dans les moments de dialogue les plus simples, même dans de brefs gestes amorcés l'un vers l'autre.-Il s'agit de particules, d'électrons libres qui imprègnent constamment l'air. Ça coupe le souffle et c'est l'évidence même. J'ai hâte de voir ce que cette magnifique relation va donner dans le tome deux, ça va être sensass' !

Bon maintenant, ma Nina chérie, ma petite poupée voluptueuse qui ne s'en laisse pas conter. Déjà Nina, c'est une Grisha, et une morfale, donc ça nique le game. « Quand j'ai pas envie de manger, c'est qu'il y a vraiment un problème. », c'est tout moi ça. Aussi, ses pouvoirs sont très flippants mais, en même temps, goddamn que j'aimerais avoir les mêmes ! Mais surtout, surtout, dans ce récit, Nina est la voix de la raison et de la tolérance. Son peuple est réduit au rang d'esclaves car les gens, même les plus puissants, riches et influents, ont peur d'une invasion de Grishas et de ce que ces derniers seraient capables de faire pour conquérir les autres pays. Ou alors, dans le pays d'inspiration nordique où les Six of Crows pénètrent illégalement, Fjerdan, les Grishas sont exterminés à la suite de procès soit-disant "justes" et "équitables" juste parce-qu'ils ont le malheur d'être eux-même, soit des êtres humains capables de magie. Ce rappel effarant au phénomène de scapegoating et de chasse à la sorcière qui dure depuis que le monde est monde, à cause de la satanée paranoïa de notre espèce humaine face à tout ce qui est différent de notre façon d'être et d'exister est rondement bien mené par Leigh Bardugo et ne nous fait pas de mal. Ma petite Nina d'amour ne cesse de lutter de tout son être et de toute son âme contre cette injustice criante et inhumaine, contre ces massacres et cette réduction à l'impuissance d'innocents qui n'en finissent pas. Elle va former un duo des plus singuliers avec Matthias, un drüskelle déchu et rejoignant les Six, un soldat qui avait pour mission d'abattre et d'éradiquer les Grishas sans aucune mesure. Si ce dernier m'a donné envie de sortir de mes gonds et de le rouer de coups toute la première partie du roman, il m'a réservée une très agréable et poignante surprise, l'un des moments les plus marquants de ce tome un pour moi, indélébile. Mais je ne souhaite pas vous gâcher cet instant de grâce, alors je vous encourage très fortement à vous procurer Six of Crows et à lire cette pépite de fantasy YA.

Je termine avec un duo bromance absolument trop chou cette fois, les deux petits derniers mais pas des moindres : Wellan et Jesper. Wellan est mon choupinounours de la bande. Du haut de ses seize ans, il a de la ressource le petiot, et il m'a surtout donné envie de le câliner jusqu'à l'en étouffer tant il est adorable dans son complexe d'infériorité face aux cinq "grands" et tant j'avais envie de l'encourager et de le féliciter. Oui, pour des explosions massives, et alors ? Surtout, même si Wellan a connu une réalité plus privilégiée que les autres en provenant des beaux quartiers, sa relation désastreuse avec son père m'a brisé le c½ur en mille morceaux et m'a rappelé une fois de plus qu'il ne faut jamais cesser d'être fier de soi-même, et ce même quand nos propres proches veulent nous rabaisser plus bas que terre et nous faire sentir comme des moins-que-riens. Wellan est un écorché de la vie, comme les autres, mais il ne baisse jamais les bras. Il a tout mon respect et mon amour pour lui, mon tout petit ♥ Quant à Jesper, il m'a beaucoup fait rire avec sa passion pour le jeu et ses pistolets bien-aimés, et il est avant tout un ami formidable et toujours présent. Je n'ai pas grand chose à rajouter sur lui, si ce n'est qu'il fait partie de cette seconde famille que je possède grâce à ce livre, tout autant que les cinq autres. Dans tous les cas, eux forment indubitablement une famille de c½ur superbe, malgré tout ce que la vie leur a réservé de moche en matière de souffrances lourdes à supporter seul.

Brefouille, je vais m'en arrêter là pour cette chronique. Si vous auriez une seule chose à retenir de tout ce mic-mac, ce serait la suivante : COMMENCEZ.CETTE.DUOLOGIE. Y'a que deux tomes, donc pas d'excuses. Bon,-y'a aussi la Trilogie Grisha qui se passe dans un temps fort, fort lointain, bien avant la période de l'intrigue de SoC, mais quand c'est aussi bon et bien écrit, on en redemande. Moi, en tout cas, j'en redemande, surtout après la fin extrêmement frustrante et cruelle sur laquelle Leigh Bardugo nous laisse dans ce tome un. Je proteste. Il me faut le tome deux immédiatement, c'est une urgence. Alors, vous laisserez-vous envahir par la fièvre du corbeau ? On n'a pas envie d'en guérir, croyez-moi. COUP DE C¼UR MORTEL ET FOUDROYANT ♥

Six hors-la-loi aux compétences d'exception. Une quête. Pas le droit d'échouer. Sinon, on en perdrait notre prime. (révise tes priorités Kaz)

« Kaz se radossa.
- Quel est le moyen le plus facile de voler son portefeuille à un homme ?
- Un couteau sous la gorge ? répondit Inej.
- Un pistolet dans le dos ? proposa Jesper.
- Du poison dans son verre ? suggéra Nina.
- Vous êtes monstrueux, s'indigna Matthias.
Kaz leva les yeux au ciel. »
Tags : Fiche lecture, Six of Crows, Leigh Bardugo, éditions Milan, 2016, Fantasy, YA, Aventure, magie, gangs, adolescents, violence, vols, vengeance, deuil, traumatisme, ranc½ur, brutalité, noirceur, mission, effraction, argent, cupidité, criminels, secrets, complot, revanche, amertume, drogue, esclavage, guerre, conflits, tensions, danger, menace, fidélité, amitié, croyances, action, doutes, amour, coup de coeur ♥
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#Posté le dimanche 31 décembre 2017 18:28

Modifié le samedi 01 décembre 2018 16:21

FICHE LECTURE : Trois filles en colère

FICHE LECTURE : Trois filles en colère

• AUTRICE : Isabelle Pandazopoulos.
• ANNÉE : 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Epistolaire.
• THÈMES : Années 60, mai 68, vie quotidienne, correspondance, journal intime, journaux, Europe, tourbillon, rébellion, révolte, soulèvement, colère, rage, jeunesse, adolescence, premiers émois, féminité, place de la femme, dictature, injustice, combat, conflit, tourmente, amitié, amour, famille, tensions, trahison, génération d'après-guerre, reconstruction, rêve de liberté, espoir, secrets du passé, étouffement, oppression...
• PAGES : 336.

DES 14 ANS - 13,50¤.

MAI 68, C'ÉTAIT IL Y A CINQUANTE ANS. 1966, UN VENT DE RÉVOLTE COMMENCE A SOUFFLER SUR LE MONDE.

A Paris, Suzanne l'insoumise étouffe dans une famille bourgeoise qui n'attend que de la voir bien mariée.

A Berlin-Ouest, la timide Magda espère éperdument retrouver sa famille qui vit de l'autre côté du mur,
à l'Est.

Au même moment, dans une Grèce écrasée par la dictature, la farouche Cléomèna tente de gagner sa vie en faisant la servante alors qu'elle rêve d'université et de lecture sans fin.

Dans cette Europe meurtrie, elles ont un rêve commun : tracer leur chemin, découvrir l'amour et devenir des femmes libres.

L'AUTRICE : ISABELLE PANDAZOPOULOS est née en 1968 d'un père grec et d'une mère allemande. Devenue professeur de lettres, sans doute pour le plaisir de partager sa passion des livres et de la lecture, elle a toujours enseigné dans des zones dites difficiles avant de se spécialiser pour travailler auprès d'adolescents en grande difficulté puis d'élèves en situation de handicap mental. Depuis trois ans, formatrice à l'ESPE (Ecole supérieure du Professorat et de l'Education), elle consacre le reste de son temps à l'écriture et à l'animation de ses ateliers. Isabelle a trois enfants. Elle habite Paris, qu'elle aime à la folie mais pas autant que sa datcha du Bazois où elle écrit ses livres.

ஜ MON AVIS : ♫ C'est le temps de l'amour, le temps des copains, et de l'aventure...

Tout d'abord, un grand et vif merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour leur gentillesse de m'avoir fait parvenir cet ouvrage aux couleurs bariolées et éclatantes, qui vous sautent aux yeux et qui se montrent féroces et imposantes, à l'image des trois jeunes femmes de cette histoire sur fond des années soixante, trois étudiantes qui se cherchent, qui ont leurs incertitudes et leurs angoisses mais aussi une vraie rage de lion.

Etant très intéressée par cette période, qui me fascine au vu de son foisonnement culturel, ne serait-ce qu'au niveau musical, et surtout des tabous d'ordre sexuels et sociaux qu'elle a permis de mettre en avant par la suite, mais la connaissant au fond fort peu, il me tardait de me jeter sur cette oeuvre et de découvrir ce qu'elle avait à m'offrir. Je n'ai pas été déçue du voyage, qui m'a fait découvrir une autrice formidable ainsi que tout ce qui pouvait naître de génial de sa plume.

Pour commencer, j'ai énormément apprécié la forme épistolaire proposée par l'autrice, que je trouvais tout à fait appropriée. Cela permet dans un premier temps de plonger in medias res dans la vie des divers personnages, de se sentir au plus près d'eux et d'être comme des lecteurs privilégiés de leur courrier, comme si on lisait au-dessus de leur épaule, courrier qui révèle un bon nombre de choses en matière de la complexité de leur temps, de leurs sentiments introspectifs, de leurs craintes, de leur espoir, de leurs motivations, de leur appel à l'aide, de leurs relations avec autrui.

On se sent au c½ur vibrant de ce récit mouvementé, loin d'être à bout de souffle, et décadent, aux premières loges, pile à la bonne place. Ensuite, cela offre au récit un champ multiple de points de vues, provenant de différentes générations, sexes, pays, époques, classes sociales. Cette pluralité de visions du monde est d'autant plus enrichissante et nous délivre un récit coloré, qui ne juge pas, qui écoute et qui retranscrit, tel un témoignage de la vie à brûle-pourpoint des personnages.

A ce niveau-là, j'ai trouvé le récit intense, bien amené, pertinent et très intelligent à de nombreux niveaux. Cela démontre aussi une certaine force insufflée dans l'écriture de l'autrice, qui est lumineuse, vivace, documentée et passionnée. C'est comme si le livre menait sa vie propre tant il nous parle et nous agrippe, notamment par le biais de coupures de journaux, de couvertures de magazine, d'extraits de journaux intimes, de cartes postales, de photographies et de rapports authentiques des événements relatés et des lieux où ils se déroulent, qui viennent agrémenter un ouvrage au contenu déjà riche et dense, à la contextualisation parfaitement maîtrisée et réussie et à la dynamique impressionnante.

Un autre élément au niveau du travail d'Isabelle Pandazopoulos qui est remarquable et fabuleux, c'est le fait que ses trois héroïnes, "ses" trois filles faites de chair d'encre et de papier, sont originaires des trois pays qui ont marqué la vie de l'autrice. En effet, cette dernière est gréco-allemande dû aux origines de ses deux parents et son lieu d'adoption est la France, et plus précisément Paris, qui se trouve être la ville centrale de l'histoire.

Ainsi, l'autrice nous fait vivre l'épopée de trois jeunes filles qui se retrouvent liées par les circonstances familiales, par le destin et par leurs idéaux tant politiques que sur leur existence même à travers une Europe qui peine à se reconstruire, à concilier les jeunes de la Seconde Guerre mondiale, désormais parents, leurs enfants nés de la vague déferlante du baby boom et même les grands-parents de ceux-ci, qui restent mutiques sur leurs éventuelles actions de collaboration... Secrets de famille seront au rendez-vous pour pimenter l'intrigue, sans pour autant en dénigrer le contenu historique et intellectuel, bien au contraire.

Ajoutez à cela que l'autrice est née en 1968, année charnière qui déchaînera les réformes pour une société moins sexiste, qui rend sa dignité aux femmes, qui laisse à la jeunesse sa chance de s'exprimer et qui est en faveur d'une Europe unie et solidaire (sur le papier du moins). Sans pour autant nous raconter une histoire qui aurait pu être exclusivement la sienne et celle de ses aïeux, l'autrice a préféré creuser ces pistes de son passé afin de nous livrer l'histoire rocambolesque d'un continent entier, multicolore et aux façons de penser parfois diamétralement opposées, qui nous laissent avec un paradoxe à l'ironie assez triste pour en pleurer.

Il suffit de voir le traitement imposé à la population d'Allemagne de l'Est par les communistes, quand ceux de Grèce luttent pour la liberté tout court et contre la dictature. Tout ça dans l'objectif de montrer les fruits d'un travail de recherche épatant et vigoureux dans le but de mieux comprendre pour moins diviser et aller de l'avant cinquante ans après. Brillant. Je suis admirative.

Chacune des trois filles a le droit à sa part du lion et, même si Cléomèna arrive un peu plus tardivement, elle fait très vite son entrée en matière dans l'histoire et son sacré ramdam, tant amoureux que politique et en tant que femme qui a réchappé au pire, ne manque pas d'attirer notre attention. Suzanne est cependant l'héroïne parmi les trois qui m'aura laissée la plus forte impression, on ne peut pas l'oublier notre petite Suzanne.

Née franco-allemande au sein d'une famille bourgeoise à première vue bien sous tous les rapports, la jeune femme à l'esprit libre et bouillonnant en a assez du confort étriqué de sa sublime demeure parisienne, auprès de parents qui jouent un rôle et qui l'étouffent et d'un frère qu'elle ne parvient pas à comprendre et inversement. Suzanne m'a beaucoup émue car, sous ses airs de jeune fille franchement trop spontanée qui cherche à être aimée et à s'intégrer à des groupes de personnes plus âgées et tapageuses, se cache une femme qui croque la vie à pleines dents, qui cherche à capturer l'essence même du monde, sa Beauté, sous ses formes multiples, qui veut s'accepter en tant que femme et se sentir bien dans sa peau, telle qu'elle est, sans pudeur et sans tabou.

On ne peut que comprendre son mal-être dans cette société de pète-secs et de non-dits, où la moindre évocation de la sexualité est d'une grossièreté vulgaire, inutile et scandaleuse. Suzanne est prête à se battre pour ce qui la fait vibrer, l'amour, la passion de la vie et de la lumière du monde, sa force et son essence de femme. Elle n'a pas envie d'entrer dans le moule ou de diluer ses couleurs chatoyantes sous prétexte que les femmes doivent rester dans l'ombre. Elle m'a apportée une vigueur, une témérité et une confiance en moi incroyables.

Sa mère, la pétillante et superbe Isle qui a perdu de son éclat, m'a touchée en plein de c½ur de par sa vulnérabilité. Bafouée dans son droit de femme par un mari qui la trompe et qui se cache dans les jupes de sa mère, cherchant désespérément à atteindre et à discuter avec ses deux aînés qui ont été pris dans les feux de l'adolescence dégoûtée et révoltée, n'ayant pas choisi d'avoir son troisième enfant, le bébé Léon (qui n'a rien demandé, pauvre petit), dont elle a souffert de la grossesse et accouchée dans la douleur, Isle est a l'image de la femme-objet, qui n'a pas de libre-arbitre, pas de sexualité, qui doit constamment endurer l'autorité patriarcale et se soumettre, encore et toujours, sans quoi elle ne serait pas une femme convenable aux yeux de la société. La façon dont elle est traitée et ignorée m'a donné envie de vomir, et heureusement que des personnes comme le député Neuwirth ou Simone Veil se seront battues pour que les voix de ces femmes bafouées et traînées dans la boue soient entendues.

Magda, sa bien-aimée cousine, semble être plus timide et réservée mais, en réalité, elle aspire au même idéal de liberté, au droit d'oser jouer avec sa sexualité, de vivre d'amour et d'eau fraîche, de vivre pleinement, d'être vivante. Moins mémorable que son phénomène de cousine qu'elle aime si tendrement et dont elle est inséparable, leur amitié qui connaîtra certes des remous m'a profondément touchée tant elle est authentique de façon désarmante, les filles se confiant l'une à l'autre comme si elles étaient des livres ouverts.

De plus, c'est grâce à Magda que le dénouement des langues aura lieu concernant un passé qui ne passe pas, celui de la collaboration et de ces grands-parents qui sont mystérieusement morts, sans que l'on sache pourquoi... Magda, c'est celle qui ne se contentera pas de ce qu'elle a, qui bravera les interdits, qui voudra savoir et comprendre ce funeste héritage de la guerre qui pèse encore les générations suivantes, qui n'en n'ont été ni actrices, ni responsables, et qui en souffrent des cuisantes conséquences, tel le Mur de la Honte qui va irrémédiablement changé la vie familiale de la famille de Magda et leur écoute les uns des autres, pour le meilleur comme pour le pire...

Bref, le personnage de Magda a été plus intéressant pour moi de par le mécanisme qu'il permet de déclencher, pour ce qui est de l'éclatement des mémoires et l'éveil des consciences familiales concernant la guerre, aussi pour découvrir les deux pans du Mur funèbre, ainsi que pour sa relation avec Suzanne, plutôt que pour le personnage en soi. Néanmoins, il fallait qu'elle soit là.

Enfin, Cléomèna. Elle nous a offert le pan d'histoire le plus énigmatique pour moi et aussi le plus intéressant. Dans un premier temps, il s'agit d'une beauté grecque notre Cléomèna, à laquelle il ne faut pas se frotter de trop près. Sa famille est également redoutable pour ce qui est de la question de la Liberté, source de vie et de dignité humaine.

J'ignorais pratiquement tout de la Grèce et de sa condition dans les années soixante, du fait que cette île regorgeant de trésors naturels et antiques, méritant toutes les louanges et l'émerveillement possibles, était sous le joug d'un fascisme qui se révèle être décidément increvable, grand amateur d'incarcération et aussi meurtrier. Tandis que son père a été tué pour avoir exprimer ses idées trop fort et de façon trop virulente, que son frère et sa mère sont emprisonnes, la vivacité d'esprit, quant à elle, ne va pas rester étouffée trop longtemps au service de ces riches Français exigeants et tyranniques séjournant en Grèce et reprochant à la jeune fille, portrait tout craché de son père vénéré et qui lui manque cruellement, tout ce qu'elle est en somme.

A Paris, sous la protection de la famille de Suzanne, elle va pouvoir accéder à l'université, à ce droit précieux à l'éducation et à la culture, la richesse intellectuelle dont elle se nourrit, mais aussi, elle va se rendre compte qu'elle peut agir, lutter contre l'injustice et le désarroi qui manque souvent de la noyer, et hurler sa rage à la face du monde. Esprit fort et fragile à la fois, Cléomèna ébranle, émeut, suscite notre compassion et ne nous laisse pas de marbre. Impossible en effet d'éviter cette tornade tout droit débarquée de cette Grèce aux eaux turquoise et tremblotantes.

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller cet ouvrage, qui saura sensibiliser un lectorat à partir de la pré-adolescence. Pour une oeuvre jeunesse qui ouvre un jeune lectorat à cette conscience de la révolte, du combat de la liberté et d'une époque qui a encore des répercussions et sa raison d'être aujourd'hui, le pari de l'autrice de nous sensibiliser et de nous interroger sur la question de notre identité, de notre conscience politique, de nos valeurs fondamentales, de notre pouvoir en tant que peuple, du vivre ensemble et de l'Europe aux multiples facettes est réussi et m'a donné envie d'approfondir encore plus le sujet, de me plonger de nouveau dans les sixties et de laisser ces dernières me parler, me raconter leur vécu et leurs innovations tout comme leurs horreurs.

En tout cas, Trois filles en colère a résonné dans mes oreilles tel un bon vieux rock de notre Jojo national des Yéyés de Salut les copains ! ou bien des gear Beatles et autres groupes qui swinguent de la British Invasion et je me suis laissée entraînée et emballée face à ce feu d'artifices qui explose de questions, de joie, de mots, d'insolence, d'un plaisir fou et contagieux !

Ce livre est comme une valise s'ouvrant sur un monde pluriel, déjà ancien et pourtant en pleine modernité, qui nous offre des reliques précieuses à voir, entendre, écouter, crier, sur lesquelles méditer et continuer l'avancée prodigieuse pour l'émancipation de la femme, le respect de ses droits et de ses décisions, le respect d'une jeunesse qui grandit et s'affirme aussi, l'égalité homme/femme, et la fondation d'un monde juste, tolérant et sans danger. Bon, c'est pas gagné mais ce livre m'a redonné ce regain d'énergie et d'insouciance de cette époque révolue et enchanteresse dans ses diverses nuances pour y croire, encore et toujours. Un livre qui trône fièrement dans ma bibliothèque, détonnant et vivifiant.

On s'en souvient... ♫

« Tu es en train de devenir une drôle de petite bonne femme ma Suzanne, tu sais. A la fois intrépide et joyeuse, et brusquement fragile et doutant de tout, et d'abord de toi-même. Moi, je sais, à te regarder grandir, que c'est aussi ta force, cette sensibilité singulière et ce regard étonné que tu poses sur le monde et sur les autres. »
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#Posté le vendredi 29 décembre 2017 16:09

Modifié le mercredi 10 juillet 2019 09:13

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