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FICHE LECTURE : Raison et sentiments

FICHE LECTURE : Raison et sentiments

• TITRE V.O. : Sense and Sensibility.
• AUTRICE : Jane Austen.
• ANNÉE : 1811 (GRANDE-BRETAGNE).
• GENRE(S) : Grand classique.
• THÈMES : Dix-neuvième siècle - Angleterre - Société - M½urs - Femmes - S½urs - Satire sociale - Sentiments - Amour - Raison - Romantisme - Dévotion - Gentry - Courtoisie - Faire la cour - Bals - Vie à la campagne - Humour - époque de la Regency - Espoir...
• PAGES : 382.

Injustement privées de leur héritage, Elinor et Marianne Dashwood sont contraintes de quitter le Sussex pour le Devonshire, où elles sont rapidement acceptées par la bourgeoisie locale étriquée et à l'hypocrisie feutrée. L'aînée, Elinor, a dû renoncer à un amour qui semblait partagé, tandis que Marianne s'éprend bien vite du séduisant Willoughby. Si Elinor, qui représente la raison, dissimule ses peines de c½ur, sa cadette étale son bonheur au grand jour, incapable de masquer ses sentiments. Jusqu'au jour où Willoughby disparaît...

ஜ MON AVIS : Chronique rédigée en 2014. /!\ Contient des spoilers /!\

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler de mon second roman préféré de Jane Austen, qui a pendant un certain temps occupé la première place sur mon podium (et non, Orgueil et Préjugés n'est pas mon number one, même si je l'aime d'amour lui aussi). Néanmoins, malgré le fait que Sense and Sensibility ait été relégué à la place d'argent, il occupe toujours une place importante dans mon cours, cela va de soi.

On suit tout au cours du roman nos deux personnages principaux, deux s½urs âgées de respectivement dix-neuf et dix-sept ans, Elinor et Marianne (quels jolis prénoms elles ont, vous ne trouvez pas ?), qui représentent respectivement la « Raison » et les « Sentiments » du titre (du moins, celui en français). Ce qui fait d'Elinor la grande s½ur le bon sens et Marianne la cadette la sensibilité en V.O. On maintient donc la balance du ying et du yang dans les deux cas. L'événement déclencheur de l'histoire se trouve être la mort au tout début du livre du père d'Elinor et de Marianne, Henry, qui est aussi le géniteur de leur petite s½ur Margaret, qui n'apparaît que très peu dans le roman du fait, je pense, qu'elle n'a que treize ans et ne vit pas encore de relation amoureuse et qu'elle est surtout considérée comme trop jeune pour être "introduite dans le monde", et de leur demi-frère, John Dashwood. Pas très joyeux comme début, je vous l'accorde, mais cela sera plus joyeux par la suite ! Alors que Mr. Dashwood fait promettre sur son lit de mort à son fils aîné John, issu d'un premier mariage, de s'occuper de ses trois demi-s½urs, ce dernier ne semble pas être disposé à le faire. C'est très mal à mon sens de ne pas tenir ses promesses, très très mal, surtout celles faites à un être cher qui se meurt. En effet, John Dashwood et en particulier sa femme Fanny ne sont pas fort sympathiques au demeurant et s'intéressent essentiellement à l'argent. Ah, l'argent, on en revient toujours au même, et ce peu importe l'époque ! Cela ne changera jamais, malheureusement... Ne pas donner le moindre sou à sa belle-mère et à ses demi-s½urs, cela me semble un peu exagéré, surtout après la promesse qui a été faite. Je ne dis pas que "prendre soin d'elles" signifie obligatoirement "leur donner de l'argent" mais tout de même, ils osent déjà s'installer chez elles en leur volant leur maison, qui revient à l'héritier mâle du patriarche décédé, et à les faire se sentir indésirables pour qu'elles s'en aillent. Ce n'est pas parce qu'ils ont hérité de la dite maison qu'ils peuvent se croire tout permis ! Les jeunes filles et leur mère méritaient au moins un peu d'argent pour se trouver et s'acheter une petite maison, vu qu'on les chasse implicitement ! Eh bien non, rien, niet, nada, le message est clair, elles doivent se débrouiller toutes seules. Les pauvres, ce n'est vraiment pas convenable de les traiter ainsi ! Vous l'aurez compris, John et Fanny Dashwood sont véritablement exécrables, heureusement qu'on ne les voit pas beaucoup durant le roman, ils ne m'ont vraiment pas manqué, ça c'est sûr ! A vrai dire, je considère John comme un homme faible et très influencé par sa femme Fanny (c'est elle qui l'a dissuadé de donner de l'argent ou une rente annuelle à ses demi-s½urs et sa belle-mère) qui, quant à elle, est avide d'argent et très froide. En bref, je ne les aime pas tous les deux. John n'aidera même pas sa famille à déménager et ne fera rien pour elle. C'est vraiment ignoble de ne pas avoir respecté sa promesse, surtout que la parole d'honneur, c'est quelque chose que je prends extrêmement à c½ur. Il coupera même les arbres que chérissait tant Marianne pour en faire une serre hors de prix. C'est bien cruel ça, il les chasse de chez elles et ne respecte même pas leurs précieux souvenirs et l'harmonie de la nature, quelle tristesse, quelle odieuse méchanceté !

Heureusement que Sir John Middleton, un parent à elles, sera là pour leur offrir un toit, Barton Cottage, tout près de chez lui et pour les accueillir avec bon c½ur et hospitalité. Certes, lui, sa femme et Mrs. Jennings, sa belle-mère, sont des gens assez exubérants à avoir notamment sans cesse des personnes à dîner chez eux mais ils ont un très bon fond et seront très affectueux envers nos deux s½urs, les appréciant réellement à leur juste valeur et leur étant de très bonne compagnie ! Du coup, je les aime beaucoup ! Même Charlotte Palmer, l'autre fille de Mrs. Jennings, se révélera être quelqu'un de très plaisant à mes yeux, malgré sa frivolité et son hilarité envers toute chose de l'existence (bien que ce second trait de caractère qui est le sien me corresponde en réalité plutôt bien...) ! On ne la voit pas beaucoup mais j'ai beaucoup apprécié sa présence, elle m'est très sympathique, contrairement à Mr. Palmer, son mari, qui semble prendre tout son entourage de haut. J'ai horreur des personnes comme ça ! Tout le contraire de sa femme, c'est le cas de le dire ! Mais maintenant que j'y repense en écrivant ces lignes, je crois sincèrement que Mr Palmer est juste quelqu'un de très timide, qui se montre assez avare en matière d'expressions de ses sentiments mais qui ne manque pas de c½ur. Je sais bien que les Middleton, Mrs. Jennings et sa propre femme ne sont pas les meilleurs personnes avec qui parler culture, livres et musique mais il ne faut pas se montrer hautain avec eux pour autant à mon sens. Mais Mr. Palmer a effectivement une face bien cachée, un aspect de sa personnalité généreux et aimant qu'il m'a énormément plu de découvrir ! Cela fut vraiment une agréable surprise. Vu que je suis en train de traiter des personnages en profondeur, parlons justement d'Elinor et Marianne, nos deux protagonistes ! Pour ma part, je me suis un peu retrouvée dans chacune des deux s½urs : dans Elinor par rapport à sa réserve, le fait de montrer très peu ses sentiments et le fait qu'elle fasse toujours passer les autres avant elle, et dans Marianne par rapport à son amour inconditionnel des livres et de la musique et dans les deux pour leur attachement puissant à leur mère et leur reconnaissance envers leurs amis. J'ai préféré cependant Elinor à son adorable cadette ; en effet, sa dignité et son immense courage m'ont énormément touchée. Du côté de ceux qui ont conquis les c½urs de nos deux jeunes filles, ma préférence va à Edward : beau, jeune, intelligent, cultivé, sérieux, de très agréable compagnie mais aussi timide et désirant accomplir une très noble vocation, celle d'entrer dans les ordres. Il m'a de suite beaucoup plu et je comprends tout à fait Elinor d'être tombée amoureuse de lui. J'en aurais fais de même et je ne cache pas que j'aimerais bien rencontrer un tel jeune homme dans la vraie vie ! Je ne suis attirée que par les garçons de fiction, je vous le dis ! Ce n'est pas juste ! Ils devraient tout droit sortir du papier, ce serait cool !! Bon, cessons de fantasmer... Quant à John Willoughby, eh bien... Dès le départ, je ne l'ai pas apprécié. Il me semblait trop parfait : trop soigneux de son apparence, trop charmeur et mielleux en outre. Je sentais que quelque chose n'allait pas chez lui, même si j'aurais bien sûr aimé qu'il en fut autrement. De plus, sa rencontre avec Marianne, où il s'est comporté comme un vrai chevalier servant accourant au secours de sa dame, m'a paru trop romanesque, trop belle pour être authentique. Je lui préférais dès le début le colonel Brandon pour Marianne : certes, le colonel a trente-cinq ans et Willoughby dix ans de moins (donc plus issu de la tranche d'âge de notre jolie jeune femme), mais Brandon est généreux, calme, certes renfermé mais très avenant. Je me suis tout de suite attachée à lui. Cela m'a fait beaucoup de peine de voir que Marianne ne partageait pas ses sentiments. Je ne voulais pas la forcer à l'aimer mais au point qu'elle le déteste et l'évite sans arrêt, cela m'a vraiment agacée ! Il ne méritait certainement qu'elle se comporte ainsi avec lui, surtout pour l'unique et stupide raison que Marianne le considère comme "vieux" ! C'en était vraiment du n'importe quoi, si vous me pardonnez de m'exprimer ainsi !

La fin m'a cependant laissé un goût amer. Certes, les s½urs restent toujours ensemble malgré leurs mariages mais justement, le mariage entre Marianne et le colonel Brandon ne m'a pas semblé très sincère. Du côté du colonel Brandon, cela ne fait aucun doute, il aime Marianne comme un fou mais elle... Elle l'a trouvé insupportable durant tout le roman et in the end, elle se marie avec lui. J'ai trouvé cet enchaînement trop rapide à mon goût et j'ai eu l'impression qu'elle aimait toujours Willoughby et que le colonel Brandon était un lot de consolation. Je regrette d'avoir eu un tel ressenti sur la fin, ma vision des choses peut paraître vraiment noire mais elle est ainsi.

Pour conclure, Raison et sentiments est un superbe roman de Lady Jane, dont l'écriture est tout simplement exquise. Cette dernière nous dépeint un tableau très véridique de la société anglaise du début dix-neuvième siècle et de ses contemporains. Jane Austen a su m'emporter dans son histoire et me passionner des amours de ses deux héroïnes grâce à sa prose magnifique et à son talent d'auteure hors norme. L'Angleterre peut être fière de sa Lady Austen. Un classique comme je les aime et que je recommande à tous, malgré mon sentiment désagréable sur la fin, qui a fini par s'estomper au fil du temps. COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, éditions 10/18, Raison et sentiments, Jane Austen, 1811, Grande-Bretagne, grand classique, dix-neuvième siècle, Angleterre ♥, moeurs, femmes, soeurs, satire sociale, sentiments, Amour ♥., raison, romantisme, dévotion, gentry, courtoisie, faire la cour, bals, vie à la campagne, humour, époque de la Régence anglaise, Regency, espoir, Coup de foudre ♥
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#Posté le jeudi 15 août 2019 09:41

Modifié le samedi 17 août 2019 08:27

FICHE LECTURE : Le Mouron Rouge

FICHE LECTURE : Le Mouron Rouge

• AUTRICE : Baronne Orczy.
• ANNÉE : 1905 (parution d'origine) ; 2018.
• GENRE (S) : Historique.
• THÈMES : Mystère, héros, justicier, ingéniosité, déguisement, Révolution française, Terreur, tribunal révolutionnaire, guillotine, aristocratie, citoyens, danger, courage, bravoure, héroïsme, Angleterre, intrigues de cour, aventure, affrontement, amitié, dévotion, respect, serment, galanterie, amour, roman de cape et d'épée, grand classique, suspens...
• PAGES : 320.

7,80¤.

1792. Paris est aux mains des révolutionnaires, qui vouent les aristocrates à la geôle ou à la guillotine. Un chevalier anglais se donne pour mission de leur épargner la mort en facilitant leur évasion outre-Manche. C'est le baron Percy Blakeney, champion du travestissement et as de la rapière, qui agit sous le nom de « Mouron rouge ». Même son épouse, une actrice française expatriée, ne sait rien des manigances de son mari et de ses téméraires lieutenants. Jusqu'au jour où son frère est enlevé, menacé d'être tué si elle ne révèle pas au Comité de salut public l'identité du comploteur... L'agent Chauvelin, patriote fanatique, est quant à lui prêt à tout pour démasquer le Mouron rouge... Coups de théâtre, passion et trahison : aucun des ingrédients du genre ne fait défaut à ce fleuron du roman de cape et d'épée, à mi-chemin entre Dumas et Paul Féval.

L'AUTRICE : Singulière destinée que celle de la baronne Emmuska Orczy, née en 1865 au c½ur de l'Empire austro-hongrois, au sein d'une riche famille férue de musique. Exilée à Londres, elle entame une intense vie mondaine et publie des nouvelles policières à la Conan Doyle. Mais c'est à Paris qu'elle a l'intuition de la saga du Mouron rouge (1905), épopée contre-révolutionnaire en dix tomes, adaptée à la scène comme à l'écran, dont le succès ne se démentira pas jusqu'à sa mort en 1947.

ஜ MON AVIS : Face à la lame sans merci de l'affamée Dame Guillotine, le seul rouge versé...

Tout d'abord, un grand merci aux éditions L'Archipel pour ce bel envoi qui m'intriguait beaucoup. En effet, la saga à succès du début des années 1900 Le Mouron rouge m'était tout à fait inconnue avant cette sublime réédition en poche, à la couverture dont le ciel est saturé de rouge, ce qui me fait grandement penser au danger que court notre intrépide héros so british tout au long de cette première aventure sur papier, alors que le Scarlet Pimpernel (surnom original du héros) né sous la plume de la fascinante Baronne Orczy n'a pas été que le fleuron de la mode de la cour anglaise de la fin dix-huitième siècle.

Ce héros sans peur et sans reproche s'est vu, suite à ses florissantes et palpitantes intrigues en romans, star de cinéma, de comédie musicale et même de feuilletons télévisés ! Ce n'est pas rien tout de même ! Sir Percy Blakeney a eu sacrément la côte au vingtième siècle et je remercie grandement les éditions L'Archipel de redonner un second souffle à sa réputation à notre époque en publiant dans leur catalogue ce grand classique du roman de cape et d'épée, cette fois au temps de la sanglante Révolution française.

C'est amusant tiens, ce combat rouge contre rouge. Le rouge de la fleur dite du mouron, une fleur écarlate à la jolie et plaisante forme d'étoile, contre le rouge de la fleur de la cocarde tricolore, le rouge de la hampe à laquelle pend le drapeau de la République française, flottant au vent comme pour mettre un pied de nez à ces Anglais et ces Autrichiens royalistes, impérialistes, ennemis numéro 1 avec les Aristocrates à la lanterne qui abreuvent nos sillons, le rouge enfin de la Terreur et de la mère guillotine.

Guillotine que, par ailleurs, la Baronne Emmuska, appelée Emma sur le sol français, personnifie très bien. Aux yeux de personnages odieux comme Chauvelin (qui a été incarné par Ian McKellen, j'adorerais voir ça tiens !), représentant hautain et sans pitié (la Baronne le souligne à de nombreuses reprises, c'est son trait de caractère principal), la bien-aimée guillotine mérite bien de se nourrir du sang des traîtres.

Le sang de la violence, de la brutalité qui fait froid dans le dos, des Révolutionnaires embrigadés d'un côté, et le rouge de la lutte sans répit pour l'Humanité et la liberté, pour la décence de l'Homme et sa solidarité de l'autre, donne au roman son atmosphère et sa couleur si singulière.

Bien que née un siècle presque après ces événements drastiques du passage d'un monde ancien de royauté et de privilèges à celui d'un monde soit-disant nouveau des Droits de l'Homme, qui s'érige dans l'injustice et le bain de sang, la Baronne Orczy a elle aussi connu, dès son plus jeune âge, la haine que le petit peuple porte à ces "damnés aristos" et ce que cette haine viscérale peut les pousser à faire. Traumatisée par ce passé qui ne passe pas dans sa mémoire, si l'on met en lumière le récit des aventures de Percy Blakeney en sachant ce que l'autrice a vécu, cette façon de peindre d'un côté les braves Anglais et de l'autre les vils Français ne nous surprend guère. Emmuska, appelons-là par son si joli et exotique prénom, s'est effectivement aussi nourrie du matériau de son histoire pour teinter son récit de rouge éclatant, ce qui ne le rend que plus intense et crédible à nos yeux.

Cependant, si l'on pourrait penser le récit empreint d'un certain manichéisme, cela n'est assurément pas le cas pour moi. La réalité s'offre à nous : le Comité de Salut Public, des personnalités telles que Robespierre, Marat ou Danton, ne se souciaient guère des hommes, femmes et enfants ; de l'être humain dans son essence même. A partir du moment où la personne était accusée d'être née avec une cuillère en argent dans la bouche, les têtes roulaient et on s'en donnait à c½ur joie.

Il n'y a pas de billevesées dans ce que la Baronne Orczy nous raconte. Certes, elle a romancé avec sa plume féministe, séduisante, mordante et appelant d'un cri qui s'échappe des pages au respect de ces "Droits de l'Homme" ce pan sombre de l'Histoire en inventant les ruses et astuces extraordinaires de Percy Blakeney pour échapper à la Dame guillotine et à ses adorateurs.

De quoi faire briller nos yeux, de la façon semblable dont ces derniers sont captivés et scintillants lorsqu'on lit Les trois Mousquetaires de Dumas et les péripéties de ces derniers au temps de Richelieu et de Louis XIII. Ce que je puis vous assurer, c'est que l'autrice ne triche pas, qu'elle nous livre une histoire pleine de rebondissements, de frayeurs, de vertus héroïques et sacrées, enracinées dans l'Homme profondément bon ou qui devrait aspirer à l'être, mais cependant elle n'enjolive pas l'atroce réalité de ce temps-là, elle ne la dénature pas.

Au contraire, dès les premières pages, cette dernière nous est balancée brute de pomme avec un bourreau qui tranche une tête sur une place publique qui semble impossible à franchir pour les aristocrates, dont c'est pourtant l'échappatoire afin de pouvoir sortir des portes de Paris, Paris l'ensanglantée, Paris la terrorisée. Mais tromper habilement l'ennemi, c'est le grand art de Percy Blakeney, mesdames et messieurs.

Ce grand homme dégingandé m'a impressionnée car non seulement, il est un maître du déguisement et a réussi à me berner comme un bleu à chaque nouveau personnage pour lequel il se faisait passer, mais surtout il a à c½ur de protéger ceux qui ne peuvent pas se défendre et qui ont besoin de lui, de sa malice et de son cran, ici les aristocrates français piégés dans les méandres de la Terreur, qui n'épargne personne et établit des procès sommaires et qui n'en sont guère.

Sous ses apparences de benêt nonchalant se cache un c½ur de lion en or massif, une âme de meneur de gentlemen aux nobles intentions et à la jeunesse insouciante, doublé d'une grande sensibilité. Bref, Percy Blakeney a de quoi charmer tous les médias et plaire au plus grand nombre, difficile de lui résister.

Et à son bras, la "femme la plus fine d'Europe", j'ai nommé Marguerite Saint-Just. Expatriée anglaise, Marguerite est dans ce récit l'avatar de la citoyenne fidèle à sa patrie et à ses élans de liberté et d'égalité entre les peuples et qui cependant réprouve en son âme et conscience la barbarie de ses compatriotes. La splendide et éblouissante Margot incarne la révolutionnaire modérée, celle qui veut faire avancer les différents membres de la société main dans la main sans que celles-ci soient couvertes du sang d'innocents.

Marguerite est un personnage exquis et de femme extrêmement intéressant. De prime abord, elle m'a fait très mauvaise impression car, à l'image des nobles français assez effacés de ce récit, son orgueil borné la rend désagréable et presque agaçante. Or, Marguerite va connaître une belle évolution au fur et à mesure qu'elle va réaliser que son esprit raffiné n'est pas si perspicace qu'elle ne le croyait.

De la femme qui cherchait à combler son c½ur de l'amour sans bornes d'un homme lui étant dévoué des pieds à la tête, la jeune femme-enfant, en réalité encore bien fragile et incertaine dans ses sentiments et dans ses idées, va s'épanouir avec cet amour grandissant en elle, cet amour pour son respectueux mari et pour son combat, de la femme qui attend d'être servie, Marguerite deviendra celle qui se salira les mains et la tenue et qui prendra tous les risques, sans délai, pour protéger ceux qu'elle aime.

Qui plus est, son attachement vital et débordant d'amour à son frère, Armand Saint-Just (à ne pas confondre avec Louis Antoine de Saint-Just, dit « L'Archange de la Terreur », qui a véritablement existé, lui), ainsi qu'à la mignonne petite Française Suzanne, sa s½ur de c½ur de couvent, ne la rend que plus touchante et plus belle. Cette façon dont la Baronne a de peindre l'âme et les tourments du c½ur d'une femme, sa fragilité et sa grande force à la fois, donne à ce premier tome une valeur d'autant plus précieuse.

Pour conclure, le premier tome phare de la rivalité du héros vénéré par les Anglais du Mouron rouge se sera révélé plein de surprise et de richesse pour moi. J'ai grandement apprécié cette lecture, qui m'a fait faire des aller-retours constants entre une France qui se construit sur la ranc½ur et l'effroi et une Angleterre élégante et vertueuse, digne de tous les éloges.

On sent que la Baronne Orczy a grandement apprécié son exil à Londres, où est d'ailleurs né son charmant héros, si je ne m'y trompe pas. Tout comme la Baronne à la genèse de sa grande ½uvre d'aventure, de sentiments profonds et complexes et de lutte entre le gentil et le vilain, j'ai vu de mes propres yeux le grand gaillard Percy, vêtu de la plus fine dentelle et du complet le plus chic d'Angleterre, au coin du trottoir, face à l'aigri et rêche Chauvelin et à ses yeux perçants, inquisiteurs et intimidants de renard (c'est méchant pour les renards, sniff), ils étaient palpables, ils étaient réels.

J'espère de tout c½ur que les éditions L'Archipel publieront la suite des histoires de Sir Blakeney chez eux, car il me tarde de retrouver cette ligue de personnages et de savoir ce qu'ils sont devenus ! Je croise les doigts pour que cela se fasse et je remercie encore mille fois L'Archipel pour ce savoureux envoi, j'ai été conquise, c'est le mot !

... sera celui provocant d'une fleur taquine de justice.

« Le c½ur d'une femme est un problème si compliqué à résoudre ; il n'est pas jusqu'à son possesseur qui ne soit souvent incapable de trouver la solution de cette énigme. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, Editions l'Archipel, 2018, 1905, Baronne Orczy, Roman historique, Mystère, héros, justicier, ingéniosité, déguisement, Révolution française, Terreur, tribunal révolutionnaire, guillotine, aristocratie, citoyens, danger, courage, bravoure, héroïsme, Angleterre, intrigues de cour, aventure, affrontement, amitié, dévotion, respect, serment, galanterie, amour, roman de cape et d'épée, grand classique, suspens
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