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FICHE LECTURE : Un secret

FICHE LECTURE : Un secret

• AUTEUR : Philippe Grimbert.
• ANNÉE : 2004, 2007, 2008, 2016 (FRANCE).
• GENRE(S) : Contemporain.
• THÈMES : Secrets de famille - Tensions - Culpabilité - Non-dits - Deuil - Accablement - Révélation - Amour - Guerre - Nazisme - Holocauste - Religion - Seconde Guerre mondiale - Passé - Noirceur - Drame - Juifs - Histoire - Souvenirs - Souffrance - Complicité - Maladie - Chagrin...
• PAGES : 185.

Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence. Psychanalyste, Philippe Grimbert est venu au roman avec La Petite Robe de Paul. Avec ce nouveau livre, couronné en 2004 par le prix Goncourt des lycéens et en 2005 par le Grand Prix littéraire des lectrices de Elle, il démontre avec autant de rigueur que d'émotion combien les puissances du roman peuvent aller loin dans
l'exploration des secrets à l'½uvre dans nos vies.

ஜ MON AVIS : Chronique rédigée en 2014. /!\ Contient des spoilers /!\

Bonjour les petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre lu et étudié au collège qui m'avait énormément touchée, Un secret, ou l'histoire autobiographique de l'auteur du roman, Philippe Grimbert, qui a grandi dans l'ombre d'un grand frère disparu dans de tragiques circonstances...

On suit donc le récit du narrateur, au début de l'histoire un jeune garçon chétif, souffreteux et fragile. On a l'impression qu'il s'agit d'une famille normale avec une histoire normale : un jeune adolescent, depuis tout petit, s'imagine un grand frère pour le protéger car il est fils unique. Moi aussi, étant fille unique, je me suis déjà imaginée avoir une grande s½ur ou un grand frère pour jouer avec eux, pour me sentir protégée. On a tous eu des amis imaginaires durant notre enfance. Seulement là, il y a une particularité : notre narrateur s'imagine que son grand frère l'oppresse, se moque de son physique, lui qui est si beau, si parfait. A l'image de leur père, Maxime. Ce dernier m'a paru tout ce qu'il y a de plus antipathique : il est très distant et déçu de son maladif de fils, qui le sent et qui en souffre énormément. J'ai partagé sa souffrance, son mal être, son obsession des corps parfaits, sa solitude. Je me suis sentie extrêmement proche de lui car je me suis attachée très rapidement au personnage, je l'ai plaint, j'ai ressenti beaucoup de compassion à son égard. J'ai de loin préféré sa mère, Tania, à son père : elle est très aimante et protectrice envers son fils. Et bien sûr, je me suis très rapidement attachée à Louise, meilleure amie de la famille du narrateur et de lui-même, ainsi que leur voisine depuis longtemps. Elle partage beaucoup de points communs avec le narrateur : elle aussi est rejetée comme le narrateur est rejeté par ses camarades de classe, elle souffre de son pied bot, sa difformité, des moqueries, elle est seule (c'est une vieille fille) et le narrateur est l'unique personne qui comprend ce qu'elle ressent. Ils m'ont beaucoup touchée tous les deux.

Comme tous les enfants, le narrateur s'imagine une rencontre idyllique entre ses parents d'après les souvenirs qu'ils lui ont raconté. Et, dans le cas de Maxime et Tania, l'amour naissant est plus qu'idyllique : Maxime, beau jeune homme athlétique et séducteur, tombe sous le charme de la splendide Tania, mannequin et nageuse émérite, à l'Alsacienne, complexe sportif de Paris. C'est un véritable coup de foudre et il en résulte, après plusieurs mois d'amour, un mariage entre les deux jeunes gens. Cependant, leur enfant ne naîtra que tardivement, notamment à cause de la Seconde Guerre mondiale, qui obligera le couple à se réfugier pendant deux ans dans un petit village de la zone libre, chez une institutrice et son père. Deux ans qui seront presque des grandes vacances à côte de l'horreur de la guerre. Notre narrateur naîtra finalement à la fin de celle-ci. Une superbe histoire, que tous les enfants aimeraient raconter à leurs amis. Oui mais la réalité est bien différente... Sinon l'intrigue serait assez ennuyeuse et prévisible, vous vous en doutez....

En effet, la véritable histoire est bien plus sombre. Plusieurs indices montreront au narrateur que ses parents lui cachent quelque chose : ce grand frère, qu'il s'imagine depuis l'enfance, et qui, selon lui, a bel et bien existé autrefois; ce petit chien en bakélite trouvé dans le grenier qu'il affectionne particulièrement, qui gêne sa mère et insupporte son père; ce film sur la Shoah visionné à la télévision et qui a carrément fait se précipiter Maxime hors du salon. Certes, ces petits détails peuvent sembler anodins. Mais la vérité finit toujours par être révélée un jour... Un événement décisif déclenchera la révélation. Peu après le quinzième anniversaire du narrateur, celui-ci regardera un documentaire sur le génocide juif en classe, qui l'éc½urera. Un passage en particulier le marque : celui du cadavre d'une femme, traînée telle une poupée de chiffon vers une fosse commune. Le narrateur s'imagine la vie que cette femme menait avant sa déportation : celle d'une femme normale, comme les autres, voulant plaire, se faisant belle avec du maquillage, sortant avec sa famille et ses amies... Une vie simple. Ce passage m'a bouleversé. Moi aussi, j'ai vu cette femme devant moi, traînée comme une vulgaire poupée qui n'a plus aucune importance et qui n'a même pas droit à une sépulture correcte. Une femme qui vivait comme tout le monde et qui a été traitée de manière purement inhumaine. Tant de femmes, d'hommes, d'enfants traités ainsi... C'est honteux, il n'y a pas de mots pour parler de tels malheurs... Le voisin de table du narrateur m'a tout simplement choqué et dégoûtée. Cette insulte aux Juifs est juste indigeste ! Et dire qu'il y a plus de personnes comme lui que l'on croit... Un véritable cauchemar... J'ai tout à fait compris le narrateur de s'être bagarré avec lui pour cette injure. Certes, je suis contre la violence et ce n'était pas la meilleure solution, mais ce jeune homme a eu ce qu'il méritait ! Et je me suis sentie fière du narrateur et très heureuse de voir enfin son père lui porter de l'intérêt. S'il cache à ses parents la raison de sa bagarre (ils sont juifs et préfèrent oublier cette maudite période du génocide), sa confidente Louise a le droit de tout savoir et cette fameuse bagarre fera que qu'elle avouera toute la vérité au narrateur. Le moment est enfin venu.

La fin du livre est très belle et émouvante, elle nous fend littéralement le c½ur. Très sincèrement, difficile de ne pas avoir envie de pleurer toutes les larmes de son petit corps en découvrant ces dernières pages juste déchirantes et dures à encaisser. Je peux vous promettre une chose, c'est qu'à ce moment-là où les carapaces se fendent et où les c½urs s'ouvrent les uns aux autres, où la culpabilité s'efface pour laisser la place à une épouvantable mais salvatrice certitude, on a définitivement l'estomac qui se noue. Et les tout derniers paragraphes, les ultimes lignes du livre nous achèvent de nouveau, criantes qu'elles sont d'indignation, de vulnérabilité et de justesse, à l'instar de la plume tout en délicatesse et en sensibilité de l'auteur. En bref, je ne peux que vous recommander cette lecture très enrichissante et bouleversante. ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, Livre de Poche, Littérature française, Un secret, Lecture scolaire, collège, chronique datant de 2014, Philippe Grimbert, 2004, secrets de famille, tensions, culpabilité, non-dits, deuil, accablement, révélation, amour, guerre, nazisme, Holocauste, Religion, Seconde Guerre mondiale, Passé, Noirceur, Drame, Juifs, Histoire, Souvenirs, souffrance, complicité, maladie, chagrin, Excellente lecture !
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#Posté le vendredi 12 juillet 2019 16:24

Modifié le samedi 27 juillet 2019 10:27

FICHE LECTURE : L'Estrange Malaventure de Mirella

FICHE LECTURE : L'Estrange Malaventure de Mirella

• AUTRICE : Flore Vesco.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES/MOTS-CLÉS : Histoire - Moyen Age - Statut de la femme - Ancien français - Humour - Conditions sociales/hiérarchie - Conte détourné - Légende - Mythe - Saint-Empire romain-germanique - Superstitions...
• NOMBRE DE PAGES : 240.

Moyen-Âge. Les rats ont envahi la paisible bourgade d'Hamelin. Vous croyez connaître cette histoire ? Vous savez qu'un joueur de flûte va arriver, noyer les rats en musique, puis les enfants d'Hamelin ? Oubliez ces sornettes. La véritable histoire est bien pire, et c'est grâce à Mirella, une jeune fille de quinze ans, qu'on l'a enfin compris. Cette crève la-faim a un don ignoré de tous : elle voit ce que personne d'autre ne voit. Par exemple, elle a repéré cet homme en noir qui murmure à l'oreille de ceux qui vont mourir de la peste... Et ça lui donne une sacrée longueur d'avance. Y compris sur le plus célèbre dératiseur de tous les temps.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un livre au titre ravissant et à la couverture tout simplement somptueuse, j'ai nommé L'Estrange Malaventure de Mirella. Édité à l'École des Loisirs, dont le travail éditorial de grande qualité m'éblouit depuis mon plus jeune âge (est-ce que certains se rappellent des abonnements qu'on nous proposait en primaire ? Cela a marqué ma vie de lectrice à tout jamais), l'objet-livre reflète cette minutie, ce soin et cet importance des détails propre à cette maison d'éditions et il semblerait aussi, à la plume fabuleuse de l'autrice de cette grande aventure, ou plutôt devrais-je dire « malaventure ». Outre ma superficialité effarante à tomber amoureuse de chaque magnifique couverture qui rencontre mon regard, j'avais avant tout une folle envie de me plonger dans ce roman car j'ai une passion et un respect tout particulier pour les réécritures de contes. J'admire en effet le dur labeur et la prouesse des auteurs de nous délivrer ces histoires anthologiques à leur façon, d'y faire passer leurs propres messages et d'y trouver une résonance avec notre époque actuelle entre autres.On a toujours quelque chose à apprendre des récits de l'ancien temps. C'est avec les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, dirait l'adage. En tout cas, ce n'est pas moi qui vais affirmer le contraire, vu à quel point L'Estrange Malaventure de Mirella m'a conquise !

J'étais d'autant plus curieuse de découvrir ce que Flore Vesco avait à apporter à cette légende qu'on ne présente plus car j'ai une relation toute singulière d'amour/haine avec cette dernière. En effet, étant petite, le conte originel me fascinait tout autant qu'il m'épouvantait, et je ne pense pas avoir été la seule dans ce cas. Mais, malgré les états de terreur dans lesquels n'importe quelle variante me mettait (comme toujours avec les contes d'autrefois, il en existe notamment des bien morbides), Le joueur de flûte de Hamelin parvenait à s'emparer de mon attention toute entière à chaque fois et ce jusqu'au bout, jusqu'au moment fatidique où tout partait à vau l'eau (promis, je ne l'ai pas fait exprès). Et ça n'a pas loupé avec L'Estrange Malaventure de Mirella : une fois embarquée à Hamelin, impossible de m'en faire repartir avant d'avoir le fin mot de l'histoire. Et ce malgré la puanteur caractéristique du Moyen Age et le comportement exécrable de la plupart des habitants ingrats de ce recoin sombre et morose d'Allemagne. Cela aurait dû faire fuir n'importe qui d'un tant soit peu sensé, mais c'est justement grâce à la création remarquable de cette atmosphère médiévale tout ce qu'il y a de plus unique que Flore Vesco est parvenue à me garder entre les pages de son merveilleux livre.

Et ce qui aide grandement à nous faire remonter dans le temps de façon aussi ébouriffante, c'est l'idée de génie que l'autrice a eu de rédiger son intrigue intégralement en ancien français, ou plutôt en employant un certain vocabulaire s'en approchant et les tournures de phrases de cette époque-là. J'ai pris compte de cette information avant de me lancer dans cette lecture et j'ai alors bien sûr eu un petit temps d'appréhension mais il s'est très vite dissipé car c'est in fine cette singularité qui donne tout son charme à l'ouvrage à mon sens. C'est ce qui fait son authenticité, ce qui le démarque des autres romans du même style et même en tant que livre tout court. Je ressens une réelle admiration pour l'autrice d'avoir suivi sa brillante idée jusqu'au bout sans faiblir à la tâche car cela doit être compliqué de penser constamment en ancien français approximatif au cours de la rédaction d'un ouvrage ! Ce qui est sûr, c'est que j'ai été par la suite contaminée par cette façon très alambiquée de parler. Que voulez-vous, cela a un potentiel de séduction absolument délicieux et efficace ! Comme je l'évoquais précédemment, on a véritablement l'impression de se retrouver projetés au quinzième siècle. Cette manière d'écrire comme si l'on y était vraiment apporte un certain réalisme et crée une ambiance incomparable à aucune autre qui nous emporte totalement. On y prend véritablement goût et cela n'entrave en rien la fluidité du récit, pour ceux que la lecture en ancien français rebuterait. Au contraire, cela a même un véritable pouvoir visuel, ce qui nous donne la sensation de se retrouver au c½ur d'un vrai film d'époque. Dans tous les cas, cela mériterait clairement d'être adapté sur grand ou petit écran tant cette intrigue est intense et prenante !

Cependant, l'effet indescriptible que ce roman a eu sur moi ne repose pas que sur le talent indéniable de troubadour de Flore Vesco. L'héroïne tout droit sortie de son imagination, Mirella, n'est pas en reste non plus. Au milieu de la crasse et de la populace mécréante d'Hamelin, elle fait figure de véritable bijou dans un écrin de poussière et de misère. Et de puanteur aussi, l'aura olfactive de ce roman étant très violente également, mais je me répète (j'ai un nez très délicat, c'est comme ça). Je me suis immédiatement attachée à cette jeune fille malmenée par l'existence parce qu'elle est forte, généreuse, profondément inspirante et parce qu'elle marque indubitablement les esprits. En tant que femme au Moyen Age - qui n'est définitivement pas réputé pour être la meilleure période pour les personnes du dit "sexe faible" entre gros guillemets, une absurdité que je ne comprendrai probablement jamais (demandez à Mirella son avis sur la question et je peux vous assurer que vous ne serez pas déçus de la réponse !), notre jeune fille prend ses propres décisions, choisit elle-même de sa destinée, fait toujours ce qui lui semble juste et n'a de comptes à rendre à personne. Flore Vesco lui fait connaître une incroyable évolution, c'est le cas de le dire, et ce sont toutes les épreuves que Mirella a dû traverser, ou plutôt la façon dont elle a procédé pour s'en sortir, qui la rendent époustouflante selon moi. Je dois bien admettre qu'au départ, je ne voyais absolument pas le rôle qu'elle allait jouer dans l'histoire rebattue du Joueur de flûte d'Hamelin. Mais petit à petit, la lumière se fait jour sur nos nombreuses interrogations et on comprend ce qu'elle vient faire là, tout simplement. Et alors, la magie opère véritablement et fait de cette personnalité, de ce destin, quelque chose de purement inoubliable.

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à découvrir L'Estrange Malaventure de Mirella. Que vous aimiez ou non le conte originel, l'intrigue proposée par Flore Vesco est juste ahurissante et il y a de quoi en rester résolument envoûté et bouche bée. Pour ma part, ce livre a dépassé le conte originel dans mon c½ur, et de loin, je n'ai pas honte de le proclamer haut et fort. Quant à l'autrice en elle-même, je vais désormais la suivre de très, très près car ce roman-ci m'a juste donné l'irrépressible envie de dévorer tous les autres écrits par la main de ce qui me semble être l'un des petits prodiges de la littérature française jeunesse actuelle. Il ne faut donc pas passer à côté de cette petite pépite ! GROS COUP DE C¼UR ♥
Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, L'Estrange Malaventure de Mirella, L'école des Loisirs (Médium), Flore Vesco, 2019, Littérature française, Jeunesse, Histoire, Moyen Age, Statut de la femme, Ancien français, Humour, Conditions sociales, Hiérarchie, Conte détourné, Légende, Mythe, Saint-Empire romain-germanique, Superstitions, coup de coeur ♥
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#Posté le samedi 25 mai 2019 16:02

Modifié le mardi 25 juin 2019 15:43

FICHE LECTURE : Les Chroniques de St Mary's - T1 : Un monde après l'autre

FICHE LECTURE : Les Chroniques de St Mary's - T1 : Un monde après l'autre

• TITRE V.O. : The Chronicles of St Mary - T1 : Just one damned thing after another.
• AUTRICE : Jodi Taylor.
• ANNÉE : 2013 (ANGLETERRE) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Science-fiction.
• THÈMES : Histoire, voyage dans le temps, études, projet universitaire, institution, détermination, passion, volonté, équipe, tensions, rivalité, humour, romance, traumatisme, haine, déception, secrets, mystère, dissimulation, cupidité, danger, menaces, Angleterre, amitié, amour, complicité, solidarité, famille, s'apprivoiser, courage, angoisse, Crétacé, dinosaures, première Guerre mondiale, incendie de Londres, Egypte antique, événements historiques, observation, analyse des faits, entraînement, instinct de survie, ressources, suspens...
• PAGES : 320.

14,50¤.

À l'institut St Mary de recherche historique, les historiens n'étudient pas seulement le passé, ils le visitent.

Derrière l'innocente façade de St Mary, le secret du voyage dans le temps a été découvert et reste bien gardé. Les chercheurs en Histoire ont ainsi une méthode de travail tout à fait particulière : ils « étudient 'en temps réel' les événements majeurs de l'Histoire ». En se faisant passer pour d'inoffensifs excentriques, ils tentent de répondre à certaines questions qui n'ont jamais été résolues, sans jamais toucher au cours de l'Histoire... au risque d'en mourir.
Madeleine Maxwell, une jeune et brillante historienne, est contactée par son ancienne professeure afin de rejoindre l'équipe de l'Institut St Mary. Au cours de son étrange entretien d'embauche, Maxwell comprend vite les possibilités qui s'offrent à elle...
De la disparition de Pompéi aux tranchées de la Première Guerre mondiale, du grand incendie de Londres à la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie, la jeune historienne va revivre d'extraordinaires événements alors qu'au sein de l'institut naissent des enjeux de pouvoir...

L'AUTRICE : Jody Taylor est une auteure anglaise, née à Bristol, qui s'est d'abord fait connaître en auto-publication. Le premier titre de sa série "Les Chroniques de St Mary's" a très vite rencontré son public (dépassant les 60 000 lecteurs avec plus de mille 5 étoiles). La série est achetée par Accent Press qui publie le premier tome, Just one damned thing after another, en format papier en juin 2013. Publié aux Etats-Unis en 2016, le roman entre le même mois dans les meilleures ventes de USA TODAY.

La série compte aujourd'hui 9 tomes. Jodi Taylor vit en Turquie et travaille sur le dixième.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du premier tome d'une saga très particulière mais qui a su néanmoins me séduire : je vous souhaite en effet la bienvenue entre les murs de l'institut d'histoire Saint Mary, prêts à passer d'un monde à un autre. Je remercie du fond du c½ur les éditions HC - Hervé Chopin pour cet envoi, premier opus d'une saga qui s'annonce longue si j'en crois leur communiqué de presse... En effet, ce ne sont pas moins de neuf tomes qui ont été édités jusqu'à présent Outre-Manche et un petit dixième est d'ores et déjà annoncé. C'est à se demander dans quoi je me suis laissée entraîner mais au fond, je ne regrette rien. Je suis parée à faire face à toutes les péripéties les plus effrayantes et ahurissantes en compagnie de Madeleine, une héroïne pas comme les autres à laquelle j'ai fini par m'attacher.

Pour ce qui est de l'histoire et de l'univers présenté, direction Londres et son charme intemporel pour intégrer un institut mystérieux et au personnel sacrément barré ! Dans ce premier tome, la romancière britannique Jodi Taylor nous propose de monter dans ses drôles de capsules qui nous embarquent à toutes les périodes historiques possibles et imaginables, avec des risques cependant de complications... Si j'ai trouvé l'imagination de l'autrice juste complètement dingue et captivante, à mes yeux, l'intrigue est beaucoup trop vite expédiée à mon goût. En effet, l'histoire est censée se dérouler sur au moins cinq ans mais est développée bien trop rapidement. Bien sûr, je ne m'attendais pas à un récit qui corresponde à l'échelle de cinq véritables années (sinon, on ne serait pas sortis de l'auberge) mais selon moi, le livre comporte beaucoup trop d'ellipses. Je comprend tout à fait que l'autrice ait probablement souhaité ne pas ennuyer ses lecteurs avec des descriptions interminables de mois et de mois de recherches scientifiques et de préparations d'expéditions entre autres. Par ailleurs, tout cela nous est suffisamment bien expliqué, de façon tout ce qu'il y a de plus claire et fluide qui plus est, avec l'évocation de l'étude de la faune, de la flore, de l'habillement, du parler et d'autres considérations à prendre en compte en fonction du voyage temporel et spatial à effectuer. Mais justement, on ne laisse pas assez de place à ces derniers dans ce roman. Par exemple, le temps consacré aux semaines que Maxwell passe en France durant la Première Guerre mondiale se retrouve réduit à peau de chagrin au profit de la période du Crétacé, alors que c'était justement le traitement de la Grande Guerre dans le récit qui m'intéressait le plus. Après, cela dépend des goûts et des intérêts historiques de chacun, je vous l'accorde. Encore une fois, je ne fais qu'exprimer mon humble opinion. Pour ne pas trop faire dans le négatif, ce livre ne manque certainement pas de dynamisme avec un rythme soutenu et constant tout du long mais il y a trop d'éléments qui se retrouvent condensés, compressés en "seulement" 350 pages alors que tout ce que l'intrigue et les personnages ont à nous offrir méritait de donner lieu à un bon gros pavé des familles. En clair, j'aurais aimé plus de profondeur, d'étoffement.

Au niveau des protagonistes, comme je l'ai mentionné plus haut, Maxwell est une héroïne qui est parvenue à m'apprivoiser. Sa passion vorace pour son nouveau métier d'historienne nec plus ultra est carrément contagieuse et on peut dire là que ce personnage féminin crève littéralement les pages, à défaut de l'écran. En effet, Maxwell prend toute la vedette tant elle est brillante, courageuse et tout bonnement impressionnante. Ce ne sont pas les qualités qui lui manquent, là-dessus, je ne peux pas me plaindre. Je me retrouve face à une érudite qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et au sarcasme absolument délicieux, que demande le peuple ? En revanche, sa relation amoureuse avec Léon, le "Chef", ne m'a fait ni chaud ni froid pendant très longtemps. Je suis d'ailleurs très contente que Jodi Taylor ait rectifié le tir et ajoute un supplément d'âme à leur histoire, même si cela n'a pas été fait de la plus tendre des façons. Je suis exigeante, que voulez-vous... Cependant, je ne suis pas un c½ur de pierre et à un moment donné, l'empathie que j'ai ressenti pour ces deux-là m'a tout particulièrement submergée. Comment pouvait-il en être autrement au vu de leur passif douloureux à chacun et du destin qui continue décidément à s'acharner sur eux ? Mais voilà, leur désir ardent, pour ne pas dire chaud lapin, de se jeter l'un sur l'autre m'a honnêtement plus dégoûtée qu'autre chose. Encore une fois, tout va trop vite à mon goût et j'ai trouvé Maxwell tout à fait niaise et exécrable en présence de ce charmant gaillard lors de leurs instants torrides décidément beaucoup trop fréquents à mon sens. En même temps, l'insertion de ces scènes censurées pour les enfants ne m'étonne pas car elle correspond parfaitement à l'écriture de Jodi Taylor, qui est loin de faire dans la dentelle et qui a cette volonté d'être au plus près du réel. Cette plume résolument dynamique et accrocheuse représente également bien l'état d'esprit de l'héroïne avec son côté mordant et diablement cynique. Le personnel de l'Institut étant très nombreux, je ne vais pas m'attarder sur chaque employé afin de ne pas vous perdre mais il s'agit là d'une véritable famille composée de véritables tempéraments de feu qui créent régulièrement des étincelles mais jamais dans le but de nuire à l'autre. Chacun a sa place dans ce chaos très bien organisé et un sentiment d'appartenance à cette équipe de joyeux drilles se fait rapidement et fortement ressentir.

Pour conclure, je remercie encore une fois les éditions HC pour ce SP, et aussi la géniale booktubeuse Axelle de La parenthèse d'Axelle (pour aller voir sa chaîne, c'est par ici que ça se passe) de m'avoir fait découvrir ce titre et de m'avoir donné envie de me plonger dans la lecture de cette série livresque ébouriffante et qui nous réserve bien des surprises, bonnes comme mauvaises. Malgré ses défauts (ce n'est là que mon humble point de vue, gardez toujours cela en tête), ce premier tome débordant de créativité et d'un humour so british qui se boit comme le meilleur des thés, ainsi que la plume décapante et à l'énergie débordante de son autrice ont in fine su me séduire et me convaincre de m'engager pour de bon dans cette galère. Car dites vous bien une chose : si l'idée de voyages dans le temps est extrêmement enthousiasmante (c'est mon petit péché mignon inconditionnel en matière de fiction), vous allez vite déchanter en vous rendant compte de tous les dangers que cela implique. Mais justement, Jodi Taylor nous prouve rien que dans ce premier tome que l'être humain est particulièrement tenace et que sa soif de connaissances et sa volonté à se dépasser n'a pas de limites. Vivement donc que je me plonge dans la lecture de la suite, d'autant plus que la révélation finale de ce tome-ci m'en en a juste coupé les bras. Et encore, le mot est faible. Chapeau l'artiste ! ★★★(★)★

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, service de presse, HC éditions, Les Chroniques de St Mary's, Tome 1 ♥, Un monde après l'autre, Just one damned thing after another, 9 tomes, Série en cours, 2013, 2018, Jodi Taylor, Littérature anglaise, Science-fiction, Histoire, voyage dans le temps, études, projet universitaire, institution, détermination, passion, volonté, équipe, tensions, rivalité, humour, romance, traumatisme, haine, déception, secrets, mystère, dissimulation, cupidité, danger, menaces, Angleterre, amitié, amour, complicité, solidarité, famille, s'apprivoiser, courage, angoisse, Crétacé, dinosaures, première Guerre mondiale, incendie de Londres, Egypte antique, événements historiques, observation, analyse des faits, entraînement, instinct de survie, ressources, suspens, Très bonne lecture
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#Posté le jeudi 28 mars 2019 17:40

Modifié le dimanche 23 juin 2019 11:30

FICHE LECTURE : Tous les âges me diront bienheureuse

FICHE LECTURE : Tous les âges me diront bienheureuse
• AUTRICE : Emmanuelle Caron.
• ANNÉE : 2017 (FRANCE).
• GENRE(S) : Contemporain.
• THÈMES : Destin de femme, Russie, France, Angleterre, bolchévisme, mafia russe, violence, mort, drame, secrets, mystères, Histoire, bouleversements, confession, vérité,...
• PAGES : 272.

Qui est Ilona Serginski ? Qui est cette vieille femme, que sa petite fille, Eva, croit si bien connaître, et qui vit recluse dans une maison de retraite bretonne ? Aux portes de la mort, Ilona se met à parler une langue inconnue et réclame un prêtre pour confesser les crimes d'une existence dont il apparaît soudain que personne n'a démêlé les secrets. D'où vient-elle vraiment, quelle est son histoire ? Pour y répondre, il faudra plonger dans les replis de la tragédie russe et soviétique, et suivre la lignée d'Ilona, depuis les remous de la guerre civile en 1917, jusqu'à aujourd'hui. Traversant tous les âges, Ilona sera tour à tour la fille adorée d'un assassin, l'idole prostituée d'un ogre mafieux et la mère sacrifiée d'une enfant trop brillante. Ce premier roman dévoile le destin d'une femme, emblème de son siècle passionné et violent.

FICHE LECTURE : Tous les âges me diront bienheureuse
ஜ MON AVIS :

Que dire, que dire...

Tout d'abord, un immense merci aux éditions Grasset de m'avoir à nouveau accordé leur confiance et pour ce chaleureux envoi qui me faisait grande envie (merci Emilie aka Bulledop d'avoir présenté ce livre dans C'est au Programme). Paru à cette rentrée littéraire, ce premier roman signé Emmanuelle Caron m'a donc permis de découvrir une nouvelle autrice au sein du paysage littéraire, par le biais de l'histoire rocambolesque, teintée de faibles lueurs de lumière jusqu'à la sortie tant attendue de ce tunnel de mort, de fuite, d'errance et de soumission pour une femme à la beauté glacée de Russie prénommée Ilona.

Cette histoire de toute une vie va nous ramener loin de notre époque actuelle, dans une URSS bolchévique, violente et sanglante, où l'on tue ou bien l'on est tué. C'est dans cette environnement particulièrement hostile et malsain que va grandir la jeune Ilona Serginski. Suivant l'idéal de son père, un pope dévoué au communisme, elle va devenir assassine et vendre son corps et son âme à une cause qui la dépasse entièrement. La vie ne lui aura fait aucun cadeau, si ce n'est en la personne du petit poupon Eva, mais à quel prix... En tout cas, Ilona ne lui pardonne pas, à cette existence tâchée, et elle ne se le pardonne pas non plus. Ce passé qui lui ronge les entrailles et qui continue à hanter sa conscience, Eva, sa petite-fille bien aimée, n'en sait strictement rien. A ses yeux, Ilona est sa baba chérie, sa Babouchka à laquelle elle est tant attachée, et qu'elle relie dans son esprit à la Bretagne de son enfance, faite de douceur, de crêpes, et d'une atmosphère paisible et rassurante. Mais derrière le soleil, se cache la lune...

Ce récit avait toute l'étoffe pour en devenir un grand, une épopée humaine spectaculaire qui nous amène sur le chemin à reculons de la rédemption d'une femme, de sa prise de conscience qu'elle était manipulée et abîmée entre les mains d'un marionnettiste effarant et terriblement séducteur qui en avait fait sa poupée de chair et de sang. Or, ce combat de femme sur lequel l'épée de Damoclès plane constamment ne m'a pas entièrement convaincue. Je refais mon expérience de lecture avec beaucoup de "si". Je me dis que, si j'avais été dans de meilleures dispositions, moins fatiguée de ma semaine d'études (qui m'ont fait repoussé cette lecture à beaucoup plus tard que prévu par ailleurs, toutes mes plus sincères excuses), si je n'avais pas lu ce roman de moins de trois cent pages d'une traite, si j'avais pris le temps d'étudier plus en profondeur les spécimens humains qui y sont présentés, en m'arrêtant plus sur les détails, peut-être que mon ressenti en demi-teinte aurait été différent. En tout cas, je retiens une chose importante, et un bon point sur ce roman : il nous donne envie de le redécouvrir. Rares sont les livres qui nous font un tel effet dans notre société de consommation.

Je déplore néanmoins une narration trop fragmentaire à mon goût, avec quelques allers-retours et la suite d'une autre trame qui m'ont soit semblé inutiles, soit m'a déroutée. Je m'attendais à un récit plus linéaire, avec un flashback permanent entre le passé tumultueux et traumatisant d'Ilona, son cheminement semé d'embûches et de souffrance vers la libération émotionnelle, physique et morale, et le passé entre la Babouchka et sa petite fille adorée, la reconstruction d'une femme forte au c½ur et l'âme meurtris, qui peut enfin goûter à un amour et à un mode de vie purs. Tel était ma vision des choses. Or, le récit ne nous présente qu'une infime partie de la relation entre la Baba et sa petite Eva, qui a permis à la Eva désormais adulte de grandir choyée et forgée pour affronter le réel, éduquée par une femme aimante, reconnaissante, et si brave. Même si cela peut sembler évident, cet amour si enraciné et puissant que les deux femmes se portent, d'une génération à une autre, ces moments de tendresse et de bonheur entre elles m'ont manqués, cela aurait alloué un parallèle frappant et intéressant entre le pan d'Histoire sombre et tragique qu'a vécu la Russe sur le territoire soviétique et l'autre moitié de sa vie, nettement plus lumineuse et gratifiante.

D'autre part, j'ai trouvé qu'Eva avait une place infime dans l'intrigue, excepté pour la fin de la narration des malheurs d'Ilona, qui est juste déchirante, à fendre le c½ur et qui rattrape largement les trois quarts de l'histoire qui m'ont laissée mi-figue mi-raisin, avec des étincelles dans cette trame de narration inhabituelle, parfois brouillonne et la plupart du temps brumeuse, de moments forts, durs, intenses, bouleversants et absolument saisissants, qui ne peuvent PAS vous laisser de marbre, par-ci par-là. Des instants de récit criant de vérité, de cruauté qui vous glace le sang dans les veines et qui vous foudroie le c½ur et votre sensibilité.

Je sais qu'Ilona est le personnage central du roman, la femme "bienheureuse" du titre (qui est, par ailleurs, diantrement bien choisi et marquant), elle a su vaincre dans l'adversité et aimer brutalement, quitte à s'embraser, mais Eva est un personnage-clé dans l'histoire de son existence, elle constitue le moteur qui lui a donné la force inexorable d'aller de l'avant. On en revient donc au fait que ces moments de l'enfance d'Eva, de l'après épisode traumatique (je ne suis pas prête de m'en remettre pour ma part), étaient nécessaires à mes yeux pour faire la lumière sur ce passé qui ne passe pas et dont la vieille femme a le besoin indispensable de confesser avant de mourir de sa bonne mort, et pour mieux le mettre en connexion avec le présent.

Oui, on sait quand même des choses d'Eva, qu'elle a été actrice, qu'à sa façon elle a été une femme remarquable comme sa grand-mère, à la beauté inoubliable, puis qu'elle a perdu son aura, sa flamme, qui commence seulement à renaître, et cela nous permet de mieux comprendre la personnalité énigmatique d'Ilona, mais j'en aurai voulu tellement plus ! Je crie haut et fort ma frustration ! Je sais que, quand l'auteur nous donne toutes les clés de son récit, ce n'est pas drôle. C'est presque rebutant. Mais là, c'est comme si on m'avait donné une miette de pain alors que la miche est juste sous mes yeux, si alléchante (les métaphores de nourriture et moi, c'est une grande histoire d'amour). J'ai l'impression d'être passé à un côté d'une potentiel pépite, à tous les niveaux, et cela m'énerve. Et cette amourette avec un autre personnage, pourtant fort sympathique, je ne dis pas, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, NON NON NON ! Quel est l'intérêt ? De dire que la vie continue, "the show must go on" dans le cadre du spectacle et du théâtre ici, qu'on peut trouver l'amour même avec les personnes les plus improbables ? C'est un très joli discours, mais soit on le développe suffisamment, au point qu'il empiète sur la trame principale ou qu'il la complémente (ce qui serait tout de même mieux), soit on l'évoque le temps d'un minuscule chapitre, comme c'est le cas présent, et pour ma part, je ne vois pas ce que ça vient faire là.

Et enfin la chose, ou plutôt la personne, la plus incompréhensible, qui m'a clairement décontenancée, pour mon petit esprit malmené : Siméon. OK, Ilona a besoin d'un prêtre pour se confesser. OK, le fait qu'il parle russe, la langue maternelle que la vieille femme ne cesse plus de déblatérer à cause de son esprit rongé de remords, j'avoue que c'est un bon point pour lui. Mais j'ai eu l'amère sensation qu'il ne servait UNIQUEMENT qu'à ça dans toute cette aventure sens-dessus dessous. Certes, on a le droit à quelques chapitres de son background personnel, mais cela m'a plus mis dans la panade et dans l'ennui qu'autre chose. J'ai trouvé que ce personnage manquait particulièrement de consistance pour qu'on s'attache, que son histoire, qui avait pourtant de quoi nous parler et nous émouvoir, était mal ficelée, mal amenée et donc qu'elle m'est restée hermétique et froide. Impossible de compatir ou de comprendre quel était l'enjeu de cette sous-intrigue. A part le fait que Siméon arrive comme une fleur à la fin dans la chambre d'hôpital, sur les talons d'Eva, dans l'unique visée de recueillir la confession d'Ilona. Point barre. Un personnage en somme très plat, qui a pourtant sa place de choix dans le récit, et auquel je ne me suis ni identifiée, ni attachée un tant soit peu. Le néant total.

Pour conclure, je dirais que Tous les âges me diront bienheureuse est un roman en définitive assez inégal, avec des éclairs de moments narratifs qui sauront marquer l'imaginaire et la mémoire du lecteur, mais aussi avec des phases d'incompréhension qui nous laissent perplexes et incertains, faites de métaphores peut-être trop élaborées pour mon cerveau bouillonnant et de réminiscences qui restent dans le flou, et un ramdam de cavales en tous genres, de la Russie au Caucase en passant par le sud de la France et l'Angleterre, à l'issue qui se dessine assez rapidement et facilement, tout en ne nous laissant pas au bout de nos peines. Cet oscillation constante entre désapprobation, déception et frustration d'un côté et surprise, voir stupéfaction, chamboulement de la petite âme fragile et admiration face à cette femme aux multiples facettes et à la force de caractère impressionnante, tant face à la relation nocive entretenue avec un mafieux russe, aux deux tempéraments de feu mère/fille qui vont s'affronter, qu'à son amour dévorant et empli de bienveillance et de calme pour la petite fille Eva, ce yo-yo émotionnel m'a désemparée et fait donc que je suis à moitié convaincue. Néanmoins, je ne regrette pas cette lecture car elle m'a fait découvrir une écriture forte et fragile à la fois, qui n'hésite pas à prendre des risques et à nous manipuler par le bout du nez, une écriture pleine de douceur et d'âpreté que j'ai hâte de retrouver. Je salue tout de même Emmanuelle Caron pour ce premier roman, première pierre à l'édifice qui sera constitué de romans plus aboutis, polis encore par la suite au fur et à mesure que cette plume singulière s'aiguisera et se fera plus mordante, structurée et généreuse. La gemme a besoin de travail et de patience avant de briller mais son éclat se fait déjà remarquer. Je ne peux vous dire qu'une chose : laissez sa chance à cet ouvrage, tout comme moi je lui en laisserai une seconde, afin qu'on fasse plus ample connaissance et qu'on soit plus tolérants l'un envers l'autre.

« Je me suis donnée au Mal. J'ai tué beaucoup de gens. »
Tags : Fiche Lecture, Éditions Grasset, Tous les âges me diront bienheureuse, Emmanuelle Caron, Rentrée Littéraire 2017, Roman contemporain français, Destin de femme, Russie, Bolchévisme, Mafia russe, violence, mort, drame, Secrets, mystère, Histoire, bouleversements, confession, vérité, Angleterre ♥
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#Posté le jeudi 16 novembre 2017 04:40

Modifié le mardi 28 novembre 2017 09:02

FICHE LECTURE : Le sel de nos larmes

FICHE LECTURE : Le sel de nos larmes

Hiver 1945.
Quatre adolescents.
Quatre destinées.

• TITRE VO : Salt to the sea.
• ÉCRIVAIN : Ruta Sepetys.
• ANNÉE : 2016 (USA, FRANCE).
• GENRE (S) : Historique.
• THÈMES : Histoire, Seconde Guerre Mondiale, Liberté, Secrets, Réfugiés, Naufrage,...
• PAGES : 477.


Chacun né dans un pays différent. Chacun traqué et hanté par sa propre guerre. Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte de la mer Baltique devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... Tous partagent un même but: embarquer sur le Wilhelm Gustloff, un énorme navire promesse de liberté... Ruta Sepetys révèle la plus grande tragédie de l'histoire maritime, qui a fait six fois plus de victimes que le Titanic. Cette catastrophe méconnue lui inspire une vibrante histoire d'amour, de courage et d'amitié.

LUMINEUX, CAPTIVANT
ET BOULEVERSANT D'HUMANITÉ.

FICHE LECTURE : Le sel de nos larmes

ஜ MON AVIS :

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Gallimard de m'avoir une fois de plus accordé leur confiance pour un nouveau Service Presse. C'est à chaque fois un plaisir que de recevoir un colis de votre part et de faire un tel partenariat avec vous. Qui plus est, j'ai reçu celui-ci le jour même de mon anniversaire, je ne suis pas prête de l'oublier héhé! (PERFECT TIMING).

Ce nouveau roman de Ruta Sepetys m'avait de suite fait de l'½il. Ayant lu Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, qui m'avait tout simplement bouleversée, je savais d'ores et déjà que Le sel de nos larmes allait me plaire, connaissant le talent de l'écrivain et son acuité historique. Et mon instinct ne m'a pas trompée : ce roman est poignant, sublime, renversant.

Avec cette nouvelle fiction historique, nous plongeons en l'année 1945, qui signe la fin de la guerre, mais qui n'épargne pas civils et soldats de la souffrance, non loin de là. Nous suivons le destin de quatre jeunes gens, pour la plupart à peine sortis de l'adolescence, originaires de quatre pays qui ont été écrasés, broyés, mutilés par cette guerre abominable : la Lituanie, la Prusse orientale (qui n'existe même plus), la Pologne et l'Allemagne. On lit le point de vue de chacun de manière alternée et à l'aide de petits chapitres (des fois - souvent même - pas plus de deux pages), ce qui rend la lecture fluide, aérée (malgré l'atmosphère étouffante et angoissante de la guerre, la menace de la mort qui plane sans cesse), et ce qui nous permet de connaître les quatre personnages de manière égale.

Chacun s'est retrouvé séparé de sa famille, de tout ce qu'il connaissait, errant sur la route, sans aucune certitude d'un lendemain ou d'un futur meilleur. Ces protagonistes déracinés, perdus, abandonnés à leur sort beaucoup trop jeunes et de manière injuste, m'ont profondément touchées. Des millions de personnes se sont trouvées dans leur situation durant la guerre : à sans cesse fuir, à traverser les forêts, la glace, dans le froid, dans la faim, dans la soif, blessés, avec de maigres affaires qui constituaient tout ce qu'il leur restait, à se faire réquisitionner leurs charrettes soi-disant pour l'effort de guerre, privés de tout, vivant dans une crainte constante, fatigués de la vie même.

C'est que l'on ressent en lisant le roman : une profonde lassitude que cette réalité affreuse, limite surréaliste, ne s'arrête jamais. On ressent le froid dans les chaussures, les ampoules à force de marcher vers un mince espoir, le froid qui s'insinue dans les vêtements, jusque dans les pores de notre peau, la faim qui tenaille l'estomac, la peur, encore et toujours. C'est comme si Ruta Sepetys nous faisait vivre l'horreur de cette guerre en direct live, c'est ainsi que je l'ai ressenti, je me suis retrouvée dans le roman, littéralement. J'accompagnais notre petit groupe de fortune vers son salut - ou vers sa perte.

Au niveau des personnages, je dirais que ma petite favorite est Emilia, la jeune adolescente polonaise qui reste calme et réfléchie en tout circonstance et qui fait preuve d'un immense courage sans faille. Je l'admire énormément car, après tout ce qu'elle a enduré, la mort de sa Mama, la maltraitance, et un autre drame que je tairais (sinon je vous gâche le suspens du roman), elle a toujours vu la lumière, l'espoir de retourner dans sa Pologne.

Chaque personnage est profondément attaché à son pays et est fier d'en être une part, même si ce pays est actuellement en train de se faire piétiner par la guerre, la mort, et le sang. J'ai trouvé cela fortement beau, car il reste un sens d'humanité à chacun des personnages, malgré tout ce que leurs yeux ont vus (beaucoup trop d'immondices).

J'ai beaucoup aimé aussi Joana, l'infirmière lituanienne, qui n'a qu'un seul désir : celui d'aider les autres, de soigner les blessés, de sauver des vies dans cet immonde carnage. C'est quelqu'un de doux, de bienveillant, de déterminé et qui a aussi son petit caractère, elle ne se laisse pas faire. Mais Joana, comme tout le monde, a aussi ses remords à cause de tout ce qu'elle a subi. Personne ne méritait de vivre ce qu'ils ont vécu durant cette guerre - et pourtant, personne n'a eu le choix.

J'ai trouvé la relation Joana/Emilia très émouvant, la manière dont Joana essaye de protéger Emilia du mal m'a bouleversée, j'ai trouvé cela magnifique. Le personnage principal de Florian est très intéressant aussi : je m'imaginais un beau jeune homme aux longs cheveux bruns qui a été abusé par les hauts dirigeants allemands et leur appât du gain, alors qu'il ne cherchait qu'une chose : restaurer l'art, une merveille de ce monde. Mais bien sûr, il faut que les Nazis salissent tout, absolument tout. Florian, lui aussi, a été brisé par la guerre, endurci, et j'ai trouvé sa mission passionnante, elle nous en apprend plus sur l'Histoire, des détails que je ne connaissais pas de cette seconde Grande Guerre.

Enfin, le quatrième protagoniste, Alfred, est celui qui m'a le moins plu. Mais en même temps, je dirais que c'est le personnage le plus réaliste : un jeune homme, dévoué à Hitler et à la "race aryenne", qui a sombré dans la folie et qui, de son maigre rang de matelot, essaye de tirer de cette guerre une quelconque gloire. Combien de jeunes hommes comme lui, tout droit sortis des Jeunesses hitlériennes, se sont fait bernés ? Et au fond, Alfred a des sentiments humains lui aussi, qui le rongent de culpabilité sans qu'il le reconnaisse. Ses lettres à sa Hannelore le prouvent. Cela instaure un suspens supplémentaire et c'est captivant. Le fond, le personnage d'Alfred m'a fait grandement pitié. Il est une victime parmi tant d'autres.

Au niveau des personnages plus secondaires (j'entends par là ceux dont on n'a pas le Point de Vue, mais qui sont tout aussi importants), mes chouchous sont le Poète à la Chaussure, vieillard encore vaillant et qui vous dit l'histoire de votre vie en regardant vos souliers (impressionnant !), et Klaus, un petit garçon de 6 ans qu'il prend sous son aile (et dans son c½ur) et qui trimbale un ours en peluche à qui il manque une oreille (métaphore selon moi de l'inhumanité de la guerre, qui arrache les enfants à leur innocence - à tout jamais).

La relation Opi (grand-père)/petit-fils qui se tisse entre les deux est somptueuse : preuve que la guerre ne peut nous enlever notre dignité d'être humain capable d'aimer les autres, si on se bat pour ça. Le Poète à la Chaussure (Heinz de son vrai prénom, et non je ne parle pas du ketchup) est un personnage honorable, un homme digne, doux, bienveillant, et Klaus est un petit garçon adorable, tout simplement. Je me suis fortement attachée à eux deux.

Même Eva la Géante a un bon fond, sous sa carapace endurcie et son apparence imposante. Enfin, je n'oublie pas Ingrid, la jeune aveugle qui savait voir au-delà. Tous ces personnages m'ont émue, chamboulée, et je me sentais avec eux tous.

La première partie je dirais de la fuite dans la forêt vers le port nous introduit à un événement historique bien réel et cela m'a complètement abasourdie car je n'en avais jamais entendu parler, ni d'Ève ni d'Adam : je parle bien évidemment du naufrage du Wilhelm Gustloff, le point d'orgue de ce roman.

Il s'agit tout simplement de la plus grande catastrophe maritime de tous les temps, surpassant largement le très célèbre naufrage du Titanic, avec 9 343 personnes. De quoi faire froid dans le dos. J'étais purement choquée de n'avoir jamais entendu parler de cette histoire, et qu'elle soit aussi peu connue me fait brûler d'indignation. Je n'arrive pas à comprendre comment on peut passer cela sous silence. C'est là qu'on se rend véritablement compte qu'on n'y connais pas grand chose sur les guerres.

Et c'est grâce à des ½uvres cinématographiques ou littéraires que j'ai pu avoir vent de l'opération Enigma (point central du magnifique Imitation Game avec Benedict Cumberbatch) ou encore ici du drame maritime du Wilhelm Gustloff, un bateau de prestance qui représentait pour ses passagers un échappatoire, l'ultime espoir, et qui fut finalement torpillé par les Russes.

J'ai cru que j'allais en pleurer tellement c'est tragique et je me sentais coupable de ne pas avoir été consciente pendant tout ce temps-là de la mort de tant de personnes comme vous et moi, qui ne demandaient qu'à vivre et à rejoindre leurs familles. Pourquoi leur a-t-on fait ça ? Pourquoi avoir imposé cette atrocité à tant de gens ? Pourquoi ?

C'est totalement incompréhensible et cela le restera. Tout ce qu'on peut faire, c'est écouter avec respect les témoignages courageux des survivants et ne jamais, jamais oublier. Comme l'explique Ruta Sepetys elle-même à la fin, elle essaye d'attirer notre attention sur des événements historiques bien réels grâce à ses romans, et je trouve son travail formidable. C'est à nous maintenant de faire nos recherches et de laisser l'Histoire nous parler.

Pour conclure, je dirais que Le sel de nos larmes est un roman magnifique, émouvant, réaliste, qui ne peut que nous marquer, impossible de rester indifférents. On voit tout le travail remarquable que Ruta Sepetys a fait, elle nous le décrit d'ailleurs à la fin du roman, toutes ses sources, les témoignages de survivants honorables, qui ont la force exceptionnelle de raconter, et je reste franchement sans voix face à tout ce travail de recherches, cette volonté de raconter cette histoire et de mettre la lumière dessus, pour qu'à notre tour, nous lecteurs, nous nous y intéressions.

Pour ma part, le pari de Ruta Sepetys est sans conteste réussi. Si vous souhaitez le savoir, j'ai préféré malgré tout le premier best-seller de Sepetys, Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, mais Le sel de nos larmes mérite d'être lu, croyez-moi. Il me reste Big Easy de Sepetys à découvrir, rendez-vous au prochain épisode dans les années cinquante de la Nouvelle-Orléans, et j'espère vous avoir convaincus. Encore merci à Gallimard pour cette expérience inimaginable que je viens juste de vivre.
COUP DE COEUR ♥.

« Une mère, c'est une ancre dans la vie. Une mère, c'est un réconfort. Une mère, c'est un chez-soi. Une fille qui a perdu sa mère n'est plus qu'une minuscule embarcation sur une mer déchaînée. »

FICHE LECTURE : Le sel de nos larmes
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Le sel de nos larmes, Ruta Sepetys, 2016, Histoire, Seconde Guerre Mondiale, Liberté, Secrets, Réfugiés, Naufrage, coup de coeur ♥
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#Posté le lundi 01 août 2016 11:07

Modifié le lundi 15 juillet 2019 08:21

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