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FICHE LECTURE : Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs

FICHE LECTURE : Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs

« Notre vaste univers abrite un nombre impressionnant de religions et de philosophies qui seront toujours une source de tensions et de disputes. Rien de ce que nous pourrons dire ou faire ne changera cette réalité. Aujourd'hui, je me tiens devant ce conseil en toute bonne foi. Je n'ai pas la volonté de changer Fontis ou Kalu, seulement l'espoir de construire la paix. Travaillons main dans la main. Respectons nos différences, ne cherchons pas à les éliminer. Mettons la peur et la méfiance derrière nous. Développons une technologie commune pour nos cubes, afin de faciliter la coopération et la communication. Finissons-en avec la guerre, pour que les générations futures ne connaissent plus que la paix.»
- L'empereur Ta'an, lors de la signature du traité d'Urnew.

• TITRE VO : Empress of a Thousand Skies.
• AUTRICE : Rhoda Belleza.
• ANNÉE : 2017 (USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Science-fiction, YA.
• THÈMES : Bataille spatiale, space opera, pouvoir, complot, coup d'état, course poursuite, aventure, vengeance, galaxies, mercenaires, empire galactique, impératrice, dynastie, fuite, survie, espace, assassinat, guerre, responsabilités, culpabilité, famille, amitié, entraide, méfiance, suspense, bouc-émissaire, combat, ambition, politique, action, grandir, révélations, quête, technologie, robotique, manipulation, science avancée, contrôle, télé-réalité, propagande, bourrage de crâne, deuil, drame, souffrance, amour, reconnaître ses erreurs, faiblesse, héritage, force, honneur, courage, injustice, discrimination, hypocrisie, faux semblants...
• PAGES : 384.

Dès 14 ans | 17,95¤.

Deux fugitifs, une même quête : la vengeance.

Une trépidante série en deux tomes, avec les ingrédients d'un très bon space-opera : luttes de pouvoir entre empires galactiques, complots, trahisons, course-poursuite... Un page-turner très accessible et captivant.

Seule survivante de sa dynastie, Rhiannon échappe de justesse à une tentative d'assassinat la veille de son couronnement. Cependant, aux yeux du monde, la princesse, désormais en fuite, est déclarée morte.

Le jeune Alyosha, star d'un programme de DroneVision, est accusé de son meurtre et recherché dans tout l'empire.

Malgré les complots et les menaces de guerre qui pèsent sur la galaxie, Rhiannon et Alyosha sont tous deux décidés à faire éclater la vérité.

Une lutte de pouvoir sans merci aux confins de l'univers.

L'AUTEURE : Rhoda Belleza a passé son enfance à Los Angeles, où elle a grandi en imaginant des fanfictions sur la série X-Files. Elle est éditrice dans une maison d'édition jeunesse et écrit dans un appartement ensoleillé de Brooklyn, rempli de vélos et de chaussures. Quand elle ne travaille pas sur ses livres, Rhoda regarde des tutoriels sur le nail art, visionne des films de kung-fu et s'amuse à coudre des vêtements. Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs est son premier roman.
FICHE LECTURE : Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs
ஜ MON AVIS : Honneur, courage, loyauté.

« "Une course-poursuite", pensa Aly. Les gens pensaient que c'était quelque chose de fréquent, et pourtant ça ne l'était pas du tout. Quatre-vingt-dix pour cent des vaisseaux obtempéraient quand l'Uniforce les arrêtait. Mais les producteurs leur avaient expliqué que les spectateurs adoraient les courses-poursuites, laissant entendre qu'il fallait en provoquer. Parfois, ils engageaient même des navires marchands pour jouer les bandits. »

Tout d'abord, je tiens une fois de plus à remercier les éditions Nathan, cette fois-ci pour ce roman interstellaire qui m'a envoyée tout droit dans les étoiles !

✨ ☆ ✨

« Tout un coup, l'impossible était devenu une réalité. »

Pour commencer, ce que j'ai adoré, c'est la carte très détaillée de l'univers qui nous est proposée au tout début de l'ouvrage et qui nous plonge d'entrée de jeu dans les confins les plus reculés de cette galaxie. On sent que l'autrice a bien pris le temps de construire son univers, les différentes planètes où se passe l'histoire, de peaufiner tout ça, et j'ai pris un grand plaisir à retourner fréquemment à cette carte quand je ne me souvenais plus de telle planète ou de son emplacement. Qui plus est, l'application gratuite Nathan Live permet, grâce à un scan, de voir la dite carte en couleurs. Ce n'est peut-être pas grand chose pour vous mais pour moi, ça veut dire beaucoup (ça veut dire qu'il était libre, heureux d'être là malgré tout... ♫ HUM.HUM.). Cela permet de s'immerger encore mieux dans l'univers et l'ambiance de la saga, j'adore les petits compléments de ce type. Je sais bien que certains lecteurs aiment de suite avoir les clés en main de l'univers et en comprendre et retenir tous ses noms, ressorts et aboutissants ; quant à moi, je préfère être patiente et assimiler ce que j'ai (et ce qu'on offre) à savoir au fur et à mesure, et faire de petites pauses dans mon avancée afin de pouvoir explorer ce que je découvre par moi-même et de prendre mon temps. Chacun son mode de lecture mais je préfère prévenir que Le Trône des étoiles offre à lire une histoire où il faut avancer à son rythme et ne pas vouloir se précipiter afin de mieux en profiter (ce n'est pas tous les jours que l'on vit une course-poursuite intergalactique à la dangerosité très élevée !) et de bien tout saisir.

✨ ☾ ✨

« - Ma'tan sarili, articula-t-elle, la voix pleine de solennité.
C'était une salutation kalusiane courante, qui exprimait bien plus que "bonjour" ou "au revoir". On pouvait la traduire par "grandeur intérieure". Par ces mots, on faisait la promesse d'être la meilleure personne possible. Rhi jura ainsi courage et loyauté en l'honneur de l'homme qu'elle avait connu, le père de Julian.
- Il est loin de mériter un tel geste, dit le Fontisian.
Rhi fut surprise qu'il en connaisse le sens. C'était une vieille tradition parmi les guerriers kalusians. La première fois qu'on ôtait la vie, on devait faire offrande d'une partie de soi - une mèche de cheveux ou quelques gouttes de sang. On appelait ça "l'acte d'attrition". »

Notre histoire commence donc dans une galaxie fort, fort lointaine qui m'a vite complètement subjuguée. La future impératrice de la planète-mère de ce système a bien du pain sur la planche : non seulement la paix instaurée par feu son père est sérieusement ébranlée, mais, en plus, l'adolescente est menacée par l'assassin même de sa famille. Bref, de quoi vivre des aventures mouvementées où le simple fait d'en ressortir indemne est un véritable miracle. Un pur concentré d'adrénaline et de frissons en somme ! Même si, forcément, je me suis sentie indécise et sur le qui-vive une bonne partie du roman. Jusqu'à la dernière page même ! J'avais véritablement l'impression de faire partie de cette histoire où tout un monde est au bord de l'implosion et d'avoir mon petit rôle à y jouer. Mais, justement, j'aime ressentir cette exaltation qui a un goût différent de celle de la vie de tous les jours. Il n'y a que la fiction et le pouvoir magique des écrivains pour nous procurer cela et nous le faire ressentir dans nos veines et jusqu'au plus profond de nos os.

✨ ☆ ✨

« Aly fit de son mieux pour cacher sa surprise. "C'est trop mignon : le premier mensonge de mon petit bout de chou de droïde !" »

C'est sur Nau Fruma que nous rencontrons Rhiannon, qui porte sur ses épaules le lourd fardeau de la couronne de la dynastie des Ta'an. Exilée depuis des années, rongée par la haine et le chagrin, Rhiannon est un esprit et un électron libre consumé par l'idée de vengeance. Ce que je ne cautionne pas, mais que je peux comprendre, surtout venant d'une jeune enfant qui a été meurtrie si tôt par le deuil ineffaçable de l'ensemble de sa famille adorée. Malgré le fait que le cube (un implant dans le cerveau qui "trie" vos souvenirs) pourrait permettre à notre jeune héroïne d'enfermer ces affreux souvenirs littéralement dans un placard et d'en jeter la clé, celle-ci ne veut certainement pas altérer sa mémoire et se raccroche de toutes ses forces à ce passé douloureux mais aussi aux instants de bonheur qu'elle a vécus avec ses proches et qui ont fait d'elle qui elle est à présent. Et, cependant, malgré sa soif intarissable de vengeance, Rhiannon (laissez-moi un instant pour savourer ce prénom ravissant issu d'une de mes chansons préférées de tous les temps, Rhiannon ♫ du groupe Fleetwood Mac) va elle même prendre conscience d'à quel point elle a été aveuglée pendant de longues années par sa souffrance. Elle va faire beaucoup d'erreurs et s'en mordre les doigts, mais elle cherche toujours à faire ce qui est juste et à se montrer à la hauteur de sa tâche, de ses ancêtres, de son peuple et de ses défunts. En revanche, son compagnon de route fontisian, Dahlen, ne me semble guère fiable... Même s'il me fascine totalement et que j'ai envie de tout savoir sur son passé et sur ses motivations (je suis une vraie petite curieuse, je sais), je n'arrive pas à déterminer sur quel pied danser avec lui. Il me perturbe au plus haut point. De toute manière, aucun des personnages n'est ni tout noir ni tout blanc dans cette histoire. Excepté un seul d'entre eux, peut-être. Ils ont en effet tous des secrets et une part sombre (sauf l'exception, qui s'y est carrément laissée sombrer), ainsi qu'une autre de lumière. Difficile de savoir à qui vraiment se fier dans tout ça, mais cela ne rend ces individus que plus réels, captivants et attachants.

✨ ☾ ✨

« Quel choirtoi [idiot] il avait été, de vouloir oublier son passé. Il aurait bien aimé jeter ses souvenirs douloureux à la poubelle, mais il était bien conscient que son passé faisait de lui qui il était. »

Un personnage que j'ai particulièrement adoré, en plus de ma Rhi d'amour, est celui d'Alyosha, dit "Aly" pour les intimes. Faisant partie de l'armée kalusienne de l'Uniforce et star d'une émission de télé-réalité créée et programmée par cette même armée, Aly est en réalité un immigré wraetan. Il est donc natif de la planète autrefois ennemie de Kalu (ou la planète de Rhiannon, Nau Fruma étant une planète satellitaire de cette dernière, qui a servi à la jeune héritière de planète d'exil), et est de ce fait encore victime de discrimination tenace à cause de la défaite du peuple wraetan et ce, malgré toutes les ressources de leur planète, qui sont fort utiles à l'ensemble de la galaxie. J'ai trouvé que les questions épineuses de la discrimination ainsi de la xénophobie dans le cas présent, et du déplacement de population, étaient très bien traitées au travers du personnage d'Aly, qui sert clairement et de façon outrageuse d'outil de propagande de la soi-disant "tolérance" totalement hypocrite de Kalu au sein de l'émission "A bord du Révolution", un vaisseau qui n'a rien à envier au très admiré, et d'ailleurs aussi par moi-même, Faucon Millénium. Par la suite, mon pauvre Aly va carrément servir de bouc-émissaire dont la tête va être mise à prix dès que les choses vont se gâter et qu'il faut trouver sa "race"/"engeance" coupable de tous les maux... Face à cette spirale infernale, Aly s'est montré tour à tour charmant, bourré d'humour (même si, à ce niveau-là, son adorable droïde Pavel le bat à plat de coutures), il ne va jamais baisser les bras face à l'injustice désastreuse et révoltante dont il fait l'objet. Je le considère comme un modèle, malgré ses faiblesses, qui font in fine sa force. Et puis, j'en ferais bien un de mes book boyfriends, miam miam...

✨ ☆ ✨

« Vinz et lui étaient restés hors ligne, progressant vers les tréfonds intergalactiques en échappant aux radars de l'UniForce. Kalu venait d'instaurer la loi martiale sur toutes ses planètes et à travers l'espace aérien. Du même coup, les frontières avaient été renforcées - elles étaient aussi fermées que le régent Seotra était coincé du vous-savez-quoi. »

L'autre personnage principal féminin de cette histoire est Kara. Cette jeune femme est superbe, extrêmement courageuse, une vraie âme forte, même si, à mes yeux, elle n'arrive pas à la cheville de, j'ai nommé, la "Rose de la Galaxie", ma RhiRhi chéri. Mais, bien sûr, cela ne m'empêche pas d'aimer Kara très fort aussi. Elle est dotée d'un sang-froid impressionnant et va devoir, dans ce premier tome, faire face à des épreuves particulièrement difficiles à surmonter et encaisser bien des révélations dures à avaler concernant son passé et qui elle est réellement. Bref, je l'admire beaucoup, elle ne se laisse pas démonter alors qu'elle pourrait bien s'effondrer sous le poids de tout ce qu'elle doit accepter comme étant une réalité à regarder droit dans les yeux.

✨ ☾ ✨

« - Merci, dit-il en calant la cagette dans le creux de son bras.
Il posa son gros pouce sur la paume du garçon. C'était une salutation traditionnelle chez les familles wraetanes, une manière de communiquer des sentiments impossibles à traduire, un geste qui transmettait amour et gratitude, et qui disait quelque chose comme : "Ma vie est entre tes mains". Aly, Vinz et Jeth s'étaient échangés cette salutation lors de leur dernier jour à l'école militaire. Ils formaient sa seule famille.
Vinz devait être en train de l'attendre aux docks.
Que le garçon ait compris le geste d'Aly ou pas, il l'approuva d'un hochement de tête. "Un de ces enfants à l'âme fatiguée", pensa-t-il. Il descendit par la fenêtre, atterrit en douceur sur la planche et rejoignit le balcon d'en face. »

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller d'embarquer dans la fusée de Rhoda Belleza. Attendez-vous à de l'action, à des rencontres singulières avec des hommes-renards, un fanatique et une impératrice, et d'autres aventures et personnages extraordinaires. Il y aura aussi de l'amouuuur au tournant, de l'indignation, une amitié belle, sincère, et touchante, et plein d'autres ingrédients qui rendent la plume de Rhoda Belleza si addictive. Quant à moi, je vous donne rendez-vous pour le second et dernier tome (une petite duologie des familles, ça fait franchement du bien !), dont je suis d'ores et déjà impatiente de la sortie !!

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Le Trône des étoiles ~ T1 : Fugitifs
COUP DE C¼UR ♥ du rouge éclatant et intense de la rose de la galaxie !

✓ Une histoire de science-fiction comme je les aime, avec des personnages intenses, une réflexion intéressante qui s'impose sur différents sujets (le brainwashing, la propagande de masse, la discrimination, l'exode de certaines populations, la question de la dignité humaine et du respect de nos valeurs, etc.)... En clair : une intrigue qui décoiffe !

✗ La stupidité et l'asservissement de certains peuples, et la cruauté et l'avidité de pouvoir de leurs leaders.

« - On n'a pas discuté de ce qu'on fera si on échoue.
- Ta foi en moi me réchauffe le c½ur, répondit-elle. »
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, Le trône des étoiles, Tome 1 ♥, Fugitifs, 2017, 2018, Rhoda Belleza, Science-fiction, YA, Bataille spatiale, aventure, vengeance, galaxies, mercenaires, empire galactique, impératrice, dynastie, fuite, survie, espace, assassinat, guerre, responsabilités, culpabilité, famille, amitié, entraide, méfiance, suspense, bouc-émissaire, combat, ambition, politique, action, grandir, révélations, quête, technologie, deuil, drame, souffrance, amour, reconnaître ses erreurs, faiblesse, héritage, force, honneur, courage, injustice, discrimination, hypocrisie, faux semblants, robotique, manipulation, science avancée, contrôle, télé-réalité, propagande, bourrage de crâne, space opera, pouvoir, complot, course-poursuite, coup d'état, coup de coeur ♥
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#Posté le vendredi 31 août 2018 03:30

FICHE LECTURE : The Hate U Give - La haine qu'on donne

FICHE LECTURE : The Hate U Give - La haine qu'on donne

• TITRE VO : The Hate U Give.
• AUTRICE : Angie Thomas.
• ANNÉE : 2017 (USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain, YA.
• THÈMES : Adolescence, s'intégrer, ségrégation, différence de milieux sociaux, assassinat, gangs, dealers, menaces, oppression, danger, violence, préjugés, racisme, peur, jeunesse fauchée, émeutes, soulèvement, révolte, rage, haine, angoisse, faire entendre notre voix, justice, vérité, inspirer les autres, être soi-même, honte, police, famille, amitié, grandir, s'affirmer, amour, traumatisme, deuil, mort, désarroi, combat, incompréhension...
• PAGES : 488.

« Percutant, brillant, bouleversant. » - JOHN GREEN

STARR A SEIZE ANS, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic : tous les jours, elle fait le grand écart entre ces deux mondes.
Mais tout vole en éclats le soir où son ami Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux.
Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.

UN ROMAN BRÛLANT SUR LA QUESTION DU RACISME ET DE L'INTÉGRATION.

« Ma révélation de 2017 ! [...]
Je me retrouve à le regarder sans trouver
les mots exacts pour décrire mes sentiments face à cette perle. »


lunabookaddict

« Avec The Hate U Give, le roman pour ados devient une arme politique. [Le livre d'Angie Thomas est] encensé tant par la critique que par le public. »

Courrier international

« Plus éclairant sur le vécu des Africains-Américains dans les Etats-Unis d'aujourd'hui que tous les livres que j'ai pu lire ces dernières années, fiction et essais confondus. »

The Guardian

ஜ MON AVIS : The Hate U Give Little Infants Fuck Everybody - « Vos voix comptent, vos rêves comptent, vos vies comptent. Soyez les roses qui poussent dans le béton. » ♥

Merci déjà aux éditions Nathan pour ce magnifique envoi, qui sera dans toutes les bonnes librairies le 5 avril alors notez impérativement cette date dans votre agenda ! C'est un ordre ! Ensuite, je tiens tout particulièrement à remercier les éditrices de ce roman qui ont défendu ce projet de traduction de ce superbe chef d'½uvre à mettre entre toutes les mains bec et ongle. Elles n'ont rien lâché afin que le lectorat français puisse se procurer The Hate U Give, malgré notamment la difficulté que cela représentait de rendre le langage argot des ghettos utilisé par Angie Thomas en français, mais je pense pouvoir dire que le résultat de tout ce travail acharné et porté à bout de bras par une équipe passionnée a payé. L'immersion dans l'univers sombre et violent des quartiers difficiles noirs-américains est totale, et ce même repassé à la moulinette française, on sent que le dynamisme, la verve et la puissance de l'écriture originelle n'en ont pas pâti. Et ça, chapeau. Merci de vous être battues pour cela, juste merci, car The Hate U Give devrait être mis entre toutes les mains, même les non-anglophones.

Juste avant de m'attaquer à la critique du contenu en soi, j'aimerais souligner la beauté de l'objet-livre. Il représente parfaitement ce qu'il y a entre ses pages, le contenu et le contenant sont tout à fait accordés. Mais en plus, il y a une petite surprise ! La couverture extérieure du livre fait poster une fois qu'on la retourne et qu'on la met à la verticale. J'adore cette minutie et ces petites attentions dans/pour les détails. Et je peux vous assurer que ce poster juste trop, trop beau a vite rencontré ma pâte-à-fix afin de rejoindre mon mur. Il y est désormais fièrement placardé et mon mur blanc avait bien besoin qu'une Starr forte et vibrante de rage et d'envie de tout haut les injustices qui se perdent dans le silence en émerge.

L'histoire de cette adolescente, c'est celle de Starr, qui a bien du mal à s'intégrer à son lycée friqué de blancs. Eh oui, l'intelligence et qui on est, cela ne fait pas tout. Avec son demi-frère, Seven, et un autre élève prénommé Ryan, love interest de sa meilleure amie asiatique Maia, Starr est la seule afro-américaine de son lycée. Chaque jour, il lui faut cacher qui elle est vraiment, éviter d'utiliser le langage qu'elle emploie plus naturellement à la maison afin qu'on ne la catalogue pas directement comme étant "la Black du ghetto de service". Cependant, elle ne doit pas trop surveiller son langage sinon elle deviendrait l'élève lèche-cul et pète-sec complètement rabat-joie. Il suffit de pas grand chose pour qu'on nous colle une étiquette sur le front et qu'on nous mette dans une boîte qui ne nous correspond pas, juste d'une couleur de peau et d'origines dérangeantes, d'une façon de parler, d'agir, de s'habiller. Tout est surveillé au crible fin par le radar accusateur et conformiste d'une société qui a la tendance un peu trop facile de juger les gens sans les connaître. Typique.

Jusqu'au jour où cette manie à juger uniquement les apparences va aller beaucoup trop loin pour que cela en soit encore supportable et acceptable. Un soir, en rentrant d'une soirée en compagnie d'un ami d'enfance qu'elle n'avait pas revu depuis des mois, Starr va pour la première fois comprendre pourquoi son père l'avait averti au sujet de la façon de se comporter quand on se fait interpeller par la police. Surtout si l'on est noir de peau. Se taire, garder la tête baissée malgré l'incompréhension et la honte auxquelles on est rabaissé, ne pas parler sauf si on nous pose directement une question. Ce soir-là, Starr va voir son meilleur ami être descendu sous ses yeux et sentir pour la première fois un fusil braqué sur elle, malgré ses mains levées en signe d'impuissance et de reddition et le fait qu'elle soit à genoux, tremblante de tous ses membres.

J'ai eu du mal à me dire que j'allais pouvoir faire une chronique de ce roman. C'est le genre de livres que vous rencontrez que très rarement dans votre vie de lecteur que vous en restez baba au point de vous dire « Et puis quoi maintenant ? Que faire ? ». Ce roman vous met de belles paires de baffes dans la figure, mais c'est pour votre bien. Il nous ramène à cette réalité odieuse et insoutenable de jeunes qui se font descendre chaque jour ou presque aux Etats-Unis à cause de leur couleur de peau, comme si cette dernière était un signal de danger imminent. C'en est à vomir. Un meurtre, c'est un meurtre point. Un policier, et même n'importe qui avec un flingue dans la main, doit pouvoir répondre de ses actes. Se sentir en droit d'avoir recours à la légitime défense juste parce-qu'on a une personne de couleur en face de soi, qui elle n'est pas en mesure de riposter je le précise, c'est franchement bas voir digne d'une paranoïa et d'une traque au bouc-émissaire sans précédent. On croyait avoir dépassé toutes ces pensées discriminantes et d'une inhumanité sans nom et pourtant, ce climat de tensions raciales et qui donnent la part belle aux préjugés qui détruisent notre société et le peu d'harmonie qu'on peut déjà y maintenir est toujours là. La plume d'Angie Thomas nous invite à nous servir de tout ce que l'on a, notre voix, nos pieds, nos mains, notre tête, notre corps tout entier, pour faire résonner nos mots, ce que l'on pense tout bas et qui devrait être hurlé au monde entier. Tout au long du roman, j'ai senti la rage, l'injustice, l'incompréhension, le désarroi, la douleur, le chagrin, gronder en moi tel un volcan qui s'apprête à entrer en éruption. Sauf que la lame qui coule, c'est Angie Thomas qui la fait jaillir, à travers le personnage de Starr, cette jeune fille meurtrie, qui, du haut de ses seize ans, en a déjà vu bien assez, que ce soit de la violence, des effusions de sang, de la peur qui vient vous hanter la nuit, et par-dessus tout de la haine.

Starr va décider de ne plus avoir honte de ce qu'elle est, un petit bout-de-femme entre deux mondes. Une jeune fille noire qui vit dans le monde rassurant et poli des blancs le jour, une personnalité extraordinaire et intelligente, brillante, inspirante, qui ne renie pas ses origines mais qui aimerait sortir de ce bourbier fait de drogue, d'argent sale et d'épée de Damoclès au-dessus de sa tête et de celle de sa petite famille qu'est le ghetto. Et surtout, Starr en a marre que les gens de couleur comme elle en soient réduits à être vus par les blancs que comme étant des camés, des junkies, des gros bras et des prostituées au service de gangs de la pire espèce, en somme de la racaille, de la vermine dont les proprets et respectables policiers blancs ont bien raison d'avoir peur. La formidable Angie Thomas nous rappelle qu'il faut voir au-delà de notre dégoût et de nos stéréotypes blessants et profondément cruels, en nous donnant à voir sa réalité, à travers les yeux de son héroïne. Le monde que l'auteur décrit dans The Hate U Give, c'est le sien. Celui de sa famille et des gens qu'elle aime. Celui de beaucoup d'afro-américains. Elle sait pertinemment de quoi elle parle, cela se ressent à chaque description, chaque mot employé, chaque parole d'argot ou un tant soit peu familière. A chaque page qui se tourne, on vit les événements de ce quartier et des alentours de l'intérieur et ça prend aux tripes de voir tout ça se passer sous nos yeux, avec le pendant et l'après de la mort tragique de Khalil. Ça nous hérisse les poils, d'émotion ou de colère, ça fait battre le sang dans nos tempes, et on a l'impression par moments que notre c½ur s'arrête face à certaines situations critiques. C'est une écriture qui vaut le détour, tant elle est réaliste et captive le lecteur à chaque instant, suscitant ses émotions et surtout son bon sens.

Les proches de Starr, son voisinage, des personnes telles que le coiffeur à côté de l'épicerie de son père, ou encore les proches de Khalil, sa tante et son adorable grand-mère notamment, tous ces gens-là, ce sont des êtres humains avant tout. Oui, le ghetto, c'est moche, ça tombe en ruines et c'est pas joli-joli à regarder en face sans cligner les yeux ou baisser la tête de gêne et d'impuissance. Angie Thomas ne nous pointe pas seulement du doigt le système véreux et indignant de la police blanche. Elle sait aussi très bien que, dans sa réalité à elle, les choses ne tournent pas rond non plus. Dans le roman, cela est très visible à travers la figure de King, King Lord du gang du même nom. Ce mafioso, cette sorte de parrain obèse et fourbe qui sème la terreur dans le quartier de Starr et à cause de qui le père de cette dernière a dû aller en prison pour pouvoir échapper à ce cercle vicieux et sans fin d'horreurs et de méfaits, ce type-là est juste une menace ambiante pour le coup. Il n'hésitera même pas à menacer Starr pour la faire taire. En effet, il n'y a pas que les blancs qui chercher à étouffer l'affaire Khalil. Considéré par tous (à savoir, ceux qui suivent l'affaire frénétiquement à la télé) comme un dealeur de la pire espèce qu'on a bien fait de tuer, même par erreur (ça me dégoûte rien que de taper ça au clavier), Starr fera tout pour rétablir la réputation de son meilleur ami. Quitte à révéler des choses dérangeantes et notamment à nuire aux Kings Lords, qui continuent à faire tant de mal à sa famille, aux gens biens du quartier dont certains ont le courage exemplaire de se soulever, et à l'image qu'ils donnent des leurs, des personnes noires au reste de l'Amérique. Quant je vous le dis que ce roman est exceptionnel et à mettre entre les mains de tous, sans exception.

Je pense que je vais m'en arrêter là afin de ne pas vous gâcher votre surprise de début de mois d'avril. N'oubliez pas de noter la date du 5 avril dans votre agenda, je vous le rappelle pour que cela soit bien clair : LISEZ CE LIVRE. LISEZ-LE, C'EST TOUT !! Si j'avais continué sur ma lancée, j'aurais eu encore tout plein de choses à dire car ce livre est si dense, riche et absolument remarquable qu'il vaut vraiment la peine qu'on ne tarisse pas d'éloges à son sujet. Mais je vais me taire car le but est de vous donner envie de rencontrer Starr et sa magnifique famille par vous-même. Vous ne regretterez pas de faire partie de cette famille le temps que cela durera. La mère, Lisa, mène sa vie de mère dévouée et au c½ur rempli d'amour qui déborde sur tout le monde et sa vie d'infirmière modèle et de choc d'une main de maître. Big' Mav', le super papa, vous fera mourir de rire et vous touchera grâce son côté papa poule affectueux, tout comme son aîné Seven, le demi-frère hyper-protecteur, qui a un sacré cran d'affronter ses peurs pour sa famille recomposée chaque jour, leur étant dévoué corps et âme. Enfin, vous aurez envie de protéger le petit et innocent Sekani de tout votre c½ur. J'ajouterais juste que ce livre nous parle aussi du fait de changer, de grandir et d'accepter que notre monde ne sera plus jamais pareil, en fonction des événements et de la déception que certaines personnes nous font ressentir, quand on se rend compte que celles-ci ne sont plus sur la même longueur d'onde que nous. Aussi, on se redécouvre les uns les autres et on apprend à s'aimer, de toutes ses forces, à se faire confiance et à s'écouter.-Bref, ce livre est une pépite, un vrai chef d'oeuvre et c'est un COUP DE FOUDRE ϟ de A à Z ! Et il me tarde que le prochain roman de l'auteure, On the come up, sorte ! ♥ Ça va être si duuuur d'attendre, mais la prochaine héroïne étincelante d'Angie Thomas doit encore se préparer à faire son entrée dans ce grand et vaste monde. But you're gonna show them up in 2019, Bri, you're gonna show them up !

Un roman à lire absolument, une véritable pépite, inspirante, qui nous rappelle la triste réalité et qui brille de son propre éclat. Ce livre ne cesse de nous éblouir, le tout avec la force d'un coup de poing foudroyant ! ♥

« - D'accord, moi, ça m'emballait pas, corrige papa, mais tu as fait ce qu'il fallait. Merci pour le nouveau boulot de Lisa. Aide-la s'il te plaît et continue à l'accompagner dans ses heures sup' à la clinique. Aide Sekani à réussir ses contrôles de fin d'année. Et merci, Seigneur, d'aider Seven à faire quelque chose que j'ai pas fait : obtenir un diplôme au lycée. Guide-le dans son choix d'une université et montre-lui que tu veilles sur Kenya et Lyric. Bon, Seigneur, demain c'est un grand jour pour ma petite fille parce qu'elle va témoigner devant ce Grand Jury. S'il te plaît, arme-la de courage et apporte-lui la paix. J'ai vachement envie de te demande de tout faire pour que le truc tourne comme il faut, mais je sais que tu as déjà un plan. Je te demande juste un peu de miséricorde, Dieu. C'est tout. De miséricorde pour Garden Heights, pour la famille de Khalil, pour Starr. Aide-nous à traverser pour ça. En tout nom, Seigneur.
- Attends, l'interrompt maman.
J'entrouvre un ½il. Papa aussi. Jamais, au grand jamais, maman n'interrompt la prière.
- Ouais, bébé ? fait papa. J'étais en train de finir.
- J'ai quelque chose à ajouter. Bénis ma mère, Seigneur, et merci de l'avoir incitée à piocher dans son épargne retraite pour nous donner l'apport dont on avait besoin. Aide-nous à lui aménager un studio au sous-sol pour qu'elle puisse nous rendre parfois visite.
- Non, Seigneur, surtout pas, dit papa.
- Si, Seigneur, dit maman.
- Non, Seigneur.
- Si.
- Non-amen ! »
Tags : Fiche Lecture, éditions Nathan, service de presse, The Hate U give - la haine qu'on donne, Angie Thomas ♥, 2018, Contemporain, YA, Adolescence, s'intégrer, ségrégation, différence de milieux sociaux, assassinat, gangs, dealers, menaces, oppression, danger, violence, préjugés, racisme, peur, jeunesse fauchée, émeutes, soulèvement, révolte, rage, haine, angoisse, faire entendre notre voix, justice, vérité, inspirer les autres, être soi-même, honte, police, famille, amitié, grandir, s'affirmer, amour, traumatisme, deuil, mort, désarroi, combat, incompréhension, Coup de foudre ♥
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#Posté le vendredi 09 mars 2018 07:03

Modifié le mercredi 10 juillet 2019 05:37

FICHE LECTURE : Le Jour d'Avant

FICHE LECTURE : Le Jour d'Avant

• AUTEUR : Sorj Chalandon.
• ANNÉE : 2017.
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Drame, fait divers, mines, Nord, porion, deuil, meurtres, assassinat, responsabilités, silence, justice, traumatisme, procès, enfance, retour au pays, hantise, corons, famille brisée, fraternité, noirceur, gueules noires, années soixante-dix, silicose, catastrophe, ventilation, vengeance, crime, culpabilité, ouvriers...
• PAGES : 336.

Suite au décès de son frère Joseph, mineur, à cause d'un coup de grisou survenu à la fosse Saint-Amé à Liévin le 27 décembre 1974, Michel Flavent quitte le nord de la France pour Paris dans l'attente du moment propice pour venger cette mort. Quarante ans après la catastrophe, veuf et sans attaches, il rentre au pays pour punir le dernier survivant, un vieux contremaître, et enfin tourner la page.

ஜ MON AVIS : Venge-nous de la mine...

Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement les éditions Grasset pour ce très bel envoi, comme toujours j'ai envie de dire. Bah, voilà, ça y est, c'est dit. Merci aussi à la fabuleuse Piko Books, qui m'a fortement donné l'envie de découvrir cet autre titre de la foisonnante et éclectique rentrée littéraire du cru 2017. Aujourd'hui, on va s'intéresser à un roman qui m'a saisi le c½ur pour me le broyer. Littéralement. Bien sûr que non, me dirait Lemony Snicket, sinon tu ne serais pas encore là.

Mais peu importe, mon c½ur en a pris pour son grade et je ne m'attendais pas à ce que ce roman me coupe le sifflet à ce point-là. Enfin si, c'est une recommandation de Piko après tout, et vu la façon dont elle en a parlé, de ce roman, je ne pouvais que me trouver face à un livre intense et poignant entre les mains. Néanmoins, rien ne peut véritablement nous préparer à cette tornade qui débarque dans notre vie sans prévenir, plus précisément dans mon existence paisible, qui avait bien besoin d'être bousculée, et, pour le coup, j'en suis ressortie carrément bluffée.

J'aurais dû plutôt dire que c'est une explosion qui s'est produite alors que je tournais les pages avec frénésie, les pages addictives de ce récit qui m'a entraînée bien loin de mon environnement extérieur, de sa lumière blafarde de froid d'hiver, pour m'amener jusqu'aux tréfonds de la mine de Liévin, où s'est déroulée une catastrophe dont je n'étais jusqu'alors guère consciente.

J'avais eu connaissance de ce fait divers du Nord de notre pays à cause du funèbre quarantième anniversaire de cette tragédie, justement point d'orgue de l'intrigue, mais j'en étais jusqu'alors restée là. En ouvrant ce livre aux pages métaphoriquement souillées par la houille jusque dans leurs moindres recoins, je souhaitais devenir familière de cette réalité qui a poussé de vaillants jeunes hommes à descendre jusqu'au plus profond des mines de charbon pour être payé une misère, subvenir aux besoins des bouches à nourrir, et en ressortir conscient de la chance d'être vivant chaque jour en pouvant remonter, mais aussi avec les poumons empoisonnés par cet air vicié.

J'avais la volonté de découvrir, à travers le quotidien des ouvriers de Liévin, ce pan de l'histoire industrielle du Nord, celle notamment de ma région, moi fille de Lorraine, où se trouvait également un bassin minier. Mais au-delà de l'aspect et de la reconstitution historiques, passé des houillères encore pas si lointain, ce qui m'a frappée indubitablement, c'est la résonance humaine de ce roman.

Bien sûr, on en apprend plus sur notre pays que ce que l'on pensait en connaître. L'exploitation minière en France n'a cessée qu'en 2004. J'avais six ans. Et pourtant, j'en avais des images d'antan, brunies par l'âge, et issus des livres régionaux regorgeant d'images de la Lorraine début vingtième, que ma maman est si fière d'avoir en sa possession. Mon arrière grand-père doit sûrement apparaître sur ces précieuses photographies des mineurs de nos régions du Nord/Nord-Est.

Ce qui n'était que la suggestion idéalisée d'une époque aux gens travailleurs et se salissant définitivement les mains, vieux avant l'âge, est devenue à mes yeux d'adulte une réalité tangible et sombre. La plume affirmée de Sorj Chalandon n'est pas avare en détails, loin de là. La peinture qu'il fait du monde minier serait presque digne d'être appelée héritière du naturalisme presque documentaire de Zola, évoqué dans le roman par l'un des personnages vivant cette réalité pour son fameux Germinal.

Néanmoins, Sorj Chalandon a sa patte à lui, ses phrases courtes et incisives font mouche et nous entraînent dans tous les méandres de la mine : les ouvriers craignant quotidiennement le coup de grisou fatal, dont l'espace de travail est souvent mal ventilé, étouffant de chaleur et de cette poussière gris-noir qui vous enfume les poumons jusqu'à en perdre définitivement la notion de bonne santé, ces soirs à la douche où vos frères de houille vont savonnent le dos pour vous enlever cette crasse qui pénètre in fine votre peau jusqu'à l'os, vos vêtements pendus à un crochet qui vous rappellent constamment que votre vie ne tient qu'à un fil. Cette excursion dans le monde minier m'a véritablement terrifiée et donné l'envie de remonter au plus vite à la surface, même si mes poumons étaient déjà écrasés sous le poids de l'inspiration de la satanée houille.

Et pourtant, qu'est-ce que la surface ? On finit toujours par redescendre. Michel, le personnage principal de cette histoire désarmante de tristesse et de tourments, n'est jamais remonté. On ne peut que le plaindre et s'identifier à lui car on a tous notre croix à porter, nos rêves irréalisés et nos drames à surmonter. Et pourtant, on y replonge toujours tête baissée car le passé se ressasse, nous consume, nous écrase les épaules d'un poids insurmontable.

Pour Michel, la mine représente son tombeau. Le tombeau de cette vie gâchée, brisée par le deuil et la perte de l'être qu'on aime le plus au monde. Source des angoisses les plus dévorantes de sa famille et de toutes les autres touchées de près ou de loin par l'exploitation minière, la mine n'aura de cesse de hanter Michel toute sa vie durant. Lui qui rêvait d'y rejoindre son frère en tant que galibot, jeune garçon minier, pour éprouver cette solidarité dans ce travail à la dur et face à ce charbon qui ne part pas simplement sous la douche, qui vous imprègne jusqu'au plus profond de votre âme, la mine va devenir un cauchemar de tous les instants pour ce personnage instantanément attachant et qui m'a profondément bouleversée.

Michel va aussi réussir à me berner comme un bleu, mais ça, je lui pardonne, car c'est la faute à l'écriture manipulatrice et trompeuse de Sorj Chalandon au fond. Oui, parfaitement, c'est lui que je blâme. C'est moche hein ? Et pourtant, n'est-ce pas lui qui, maîtrisant son récit à la façon d'un parfait marionnettiste, a réussi à me mener en bateau concernant le procès de Liévin, qui n'a jamais eu lieu et que je me fantasmais déjà, concernant la responsabilité de l'émouvant "Pépé Bowette", Lucien Dravelle, et des autres chefs-porions, concernant cette justice indignée, bafouée et vengeresse, qui n'attend que de frapper ? Si, c'est lui, et il a franchement bien réussi son coup.

On va dire que Michel était un complice. Mais cependant un complice sans repères, complètement désorienté, qui a perdu pied le jour où son bien-aimé et beau grand frère, au sourire ravageur et à la bienveillance amusée, a perdu la vie. Au-delà du simple fait divers, qui se résume en une simple statistique du nombre de personnes mortes, 42 dénombrées, un chiffre insolant et qui ne nous laisse pas en paix, au-delà des solennelles commémorations histoire d'avoir bonne conscience aux yeux de l'ensemble de la population, c'est l'être humain qui est au c½ur de ce récit.

L'être humain qui a aimé de toutes ses forces ses proches, celui ravagé par le deuil, par la cruauté qui laisse estomaqué des employeurs qui retirent de la paie le prix des vêtements de travail abîmés par la mort, celui qui fuit la terre maudite par la houille, le malheur qui frappe à votre porte sans vous le demander, qui n'épargne rien sur son passage, ni les corps carbonisés, fondus par la chaleur, ni les enfants orphelins, ni les veuves, ni les parents qui voient leur enfant partir avant eux, ni le frère dépourvu du sien, ni les blessures que le temps ne pourra jamais réparer, ni la ferme des Flavent et ce monde rural qui n'existe déjà plus à cause de cette terre envahie par le gris de la ville, ni la culpabilité des supérieurs impuissants.

L'écriture se fait silencieuse et sans filtre, et pourtant, ses enfants de papier et d'encre hurlent leur désarroi, leur soif de justice, de bon sens, leur colère qui ne parvient pas à se tarir, qui ne leur laissera au fond jamais de répit. « Pourquoi ? » semble résonner en des milliers d'échos dans ce roman. Pourquoi tant de souffrances, pourquoi tant de haine de la part de la mine, pourquoi cette avidité de profit de la part de l'Homme, qui a collaboré à ce désastre. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

Tout comme Michel, qui n'était qu'un adolescent de seize ans admiratif de son grand frère adoré et désirant lui aussi répondre à l'appel meurtrier de la sirène minière, qui a entraîné tant d'hommes de diverses générations à sa suite, mais tous reconnaissables entre mille à cause de leur silicose sifflante et empêchant la bon fonctionnement des branches respiratoires et leurs mains noircies jusqu'au bout des ongles, à la façon de la culpabilité d'Anne avec le rouge sang sur la clé confiée par l'odieux Barbe Bleue, j'en suis allée jusqu'à perdre toutes mes certitudes concernant la vie, qui ne semblait déjà plus valoir la peine d'être vécue.

Dans la réalité de Michel, tout est figé : la photo de Joseph, bravache en bleu de travail ; l'affiche du film Le Mans, avec Steve McQueen en Michael Delaney/Michel Delanet épinglée sur le mur, alter-ego fantasmé et enfin celle du bourreau, Lulu Dravelle, vigoureux chef-porion pourtant tant respecté par Joseph, qui le considérait comme son mentor. Le tour de force du roman va m'apporter une lumière aveuglante et pourtant bienfaitrice sur ce que je croyais déjà acquis. Une belle erreur de ma part.

Mais le lecteur est amené à la commettre, dans ce processus d'hommage aux miniers tombés sous la fatalité du patronat, car il voit l'histoire à travers les yeux de Michel, personnage intensément complexe et désireux de vengeance, pour sa jeunesse bénie des années soixante-dix fauchée, pour ce frère qui était son monde, pour sa famille anéantie par ce soi-disant coup du sort. Mais vengeance prise sur qui ? Posez-vous bien la question.

Pour conclure, je dirais que Sorj Chalandon signe ici un récit humble, certes mélancolique, mais d'une grande justesse, sans jamais larmoyer ou s'apitoyer. C'est le récit des mineurs tombés mais aussi de ceux qui étaient déjà morts dès la première descente, car leur vie fut souillée par la houille jusqu'à la fin. Pas de répit pour les mineurs. Pas de répit pour leurs proches non plus.

Et pourtant, ces gens ont mené une vie digne, jusqu'au bout. Ils ressentaient une grande fierté pour ce métier si difficile et éreintant, ils ont porté cette peau salie mais qui a finie aussi brunie par le soleil et les tâches de vieillesse. L'auteur nous parle avec une puissance qui nous déstabilise totalement de nos rapports à notre père, à notre famille, à cette vie que nous menons, à cette injustice qui nous éc½ure chaque jour, à cette culpabilité qui nous ronge quand nous sommes encore là et que d'autres ne sont plus. Son récit vous secoue comme un prunier, vous chamboule et vous laisse lessivé et presque abandonné.

Et pourtant, je ne regrette rien, car cette aventure livresque fut authentique, brutale et en même temps subtile, sensible, réconfortante et d'une grande ingéniosité. Cela ne peut que m'engager à lire d'autres romans de cet auteur, à commencer par le déjà phare Quatrième mur. Si vous souhaitez une lecture qui vous fasse sentir humain dans chacun de vos pores, dans toute la simplicité et complexité des sentiments qui vous agitent et qui vous constituent, avec une écriture toujours dotée d'une grande poésie et sagesse pour décrire vos blessures les plus inavouables, alors cette lecture est faite pour vous. Ce récit peut trouver son écho en chacun de nous, au-delà de cette réalité bien précise de la mine.

... mais est-ce vraiment elle la coupable ? A vous de le découvrir,
je ne peux que vous y encourager. Coup de grisou dans 3, 2, 1...

« Tout le monde savait, aux pas heurtés d'un homme, qu'il avait passé sa vie à la taille. On l'identifiait à sa respiration de poisson échoué sur la grève, à ses tremblements, ses gestes lents, son dos saccagé, ses yeux désolés, à ses oreilles mortes.

- Et aussi à sa fierté, a ajouté mon frère d'une voix douce.»
Tags : Fiche lecture, service de presse, Sorj Chalandon, Éditions Grasset, Rentrée Littéraire 2017, Contemporain, Roman, Drame, fait divers, mines, Nord, porion, deuil, meurtres, assassinat, responsabilités, silence, justice, traumatisme, procès, enfance, retour au pays, hantise, corons, famille brisée, fraternité, noirceur, gueules noires, années soixante-dix, silicose, catastrophe, ventilation, vengeance, crime, culpabilité, ouvriers
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