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FICHE LECTURE : Le Renard de Morlange

FICHE LECTURE : Le Renard de Morlange
• AUTEUR : Alain Surget.
• ANNÉE : 1995, 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Renard, malédiction, magie, sorcellerie, Lorraine, aristocratie, noblesse, hiérarchie sociale, cruauté, violence, rédemption, forêt, dangers, métamorphoses, pleine lune, réincarnation, Moyen Age, conte, fable, légende, seigneurie, comté, serviteurs, rivalité, jalousie, haine, méchanceté, oppression, extorsion, interdiction, liberté, vengeance, ruse, malice, revanche, désarroi, désespoir, pardon, apprentissage, maturité, enseignement, religion, chrétienté, orgueil, péché...
• PAGES : 224.

Violences, humiliations : rien n'arrête le cruel comte de Morlange. Rien ? Jusqu'au jour où un vieil ermite lui prédit que, s'il ne change pas sa conduite, il sera transformé en jeune renard les nuits de pleine lune... tout en conservant son esprit humain, et ainsi jusqu'à ce qu'il ait fait pénitence ! Si Renaud de Morlange est un fin chasseur, Renard a, lui, bien des choses à apprendre pour affronter les dangers de la forêt...

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du Renard de Morlange d'Alain Surget, ou un récit que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam avant que les éditions Nathan ne me l'envoie inopinément. Je les en remercie par ailleurs chaleureusement car j'ai passé un joli petit moment de lecture avec ce très court roman qui s'apparente plus à un long conte à dire vrai.

La réédition de ce livre jeunesse m'a permis de découvrir une collection de chez Nathan, j'ai nommé Dyscool, dont je salue grandement l'initiative, à savoir faciliter la lecture aux jeunes et moins jeunes dyslexiques ainsi qu'aux malvoyants à l'aide d'une grande taille de police agréable à lire, avec une forme des caractère ronde et claire qui ne fatigue résolument pas les yeux, et d'une pagination extrêmement aérée qui simplifie la tâche à notre vue parfois vacillante. Personnellement, pour moi qui doit porter des lunettes depuis que je suis enfant et qui adore lire, ça m'a fait énormément plaisir de pouvoir reposer mes mirettes constamment ou à tout le moins la plupart du temps plissées afin de se concentrer et avancer dans des lectures généralement conséquentes avec un ravissant petit ouvrage qui a tout pour donner envie, et ce même aux récalcitrants qui ont l'impression que la lecture n'est pas une activité faite pour eux, que ce soient pour des raisons de santé ou d'origine sociale. Vous l'aurez compris, cela fait déjà un bon point pour cette nouvelle (ou plutôt devrais-je dire "dernière" au vu de la date de parution) édition du Renard de Morlange.

L'autre caractéristique de cette histoire d'antan qui m'intéressait immensément, c'est son cadre : la folle quête initiatique vers un retour, pour ne pas dire une découverte et appréhension totale, à l'humanité de Renaud de Morlange se déroule en Lorraine, ma région adorée. Ça peut sembler n'être pas grand chose dit comme ça mais pour moi, le simple fait que le récit se passe dans mon petit coin de Grand Est (enfin, je ne suis pas mosellane, encore moins messine, mais vosgienne - quelle importance, on fait tous partie de la même famille après tout !), cela compte énormément et change pour ainsi dire carrément tout ! J'exagère sans doute un tantinet mais, histoire de parler un peu plus sérieusement, j'adore en apprendre plus sur les anciens ducs et seigneurs de Lorraine, sur le mode de vie et la hiérarchie sociale d'autrefois, sur le passé entre autres glorieux de ma contrée au fil de mes lectures, surtout lorsque cela se produit de manière aussi impromptue ! La surprise n'en est que plus agréable et délectable à mon sens. Et puis, quand on connaît déjà le territoire qu'une intrigue nous fait explorer, on se repère immédiatement, on parvient de suite à se représenter mentalement le paysage visuel - quoique, le jour où j'ai dévoré telle une louve affamée ce récit, j'ai fait une splendide balade en forêt déodatienne donc autant vous dire que j'avais un sacré bon équivalent de la forêt de Renaud-renard juste sous mes yeux ébahis et qui ne lassent jamais de cette superbe vue... Bref, c'est comme si l'on était à la maison ! Ce qui était doublement mon cas à ce moment-là, comme j'aime encore une fois à m'en vanter (promis, j'arrête dès à présent de radoter comme une vieille grand-mère). En ce qui concerne la légende du Renard de Morlange, même si celle-ci a été inventée de A à Z par l'auteur et ne se base donc probablement pas sur des faits réels, ou fort s'en peut, je remercie infiniment cette dernière d'avoir rendu un si belle hommage à notre terre sacrée des mirabelles (cette appellation provient à 100% de mon imagination farfelue, merci de ne pas en tenir compte) avec ce que je considère être digne d'une authentique fable venue tout droit des temps anciens pour nous enchanter et nous emporter dans une bulle temporelle absolument magique.

Néanmoins, ce à quoi je ne m'attendais véritablement pas et qui m'a tout bonnement conquise, envoutée, exaltée, fait vibrer (bref, vous visualisez le tableau) et que je ne peux que vigoureusement approuver, c'est la dimension profondément humaine de cette histoire de châtiment divin et de cheminement vers une bien meilleure version de soi-même, respectueuse d'autrui et de ses droits. S'ajoute à cela un rapprochement très intelligent qu'Alain Surget réalise entre nous, pauvres fous et mortels, êtres à quatre pattes, et les merveilleuses créatures que sont les animaux et qui permet à icelui de véhiculer par le biais de son ½uvre un fabuleux et nécessaire message, une ingénieuse et somptueuse morale axée sur la déférence, l'ouverture d'esprit et la bonté dont nous devons faire preuve les uns envers les autres, que ce soient envers nos semblables hommes et ou femmes ou vis-à-vis des êtres vivants, tous autant qu'ils sont. Avec Le Renard de Morlange, le romancier nous inculque en effet une leçon mémorable de savoir-vivre et de décence. Il nous rappelle qu'il faut être apte un jour à se mettre à la place du plus petit et du plus humble et que nous sommes tous, SANS EXCEPTION, dignes de l'estime d'autrui, que tout un chacun a sa place sur cette Terre et qu'il faut savoir l'apprécier à sa juste valeur, qui qu'il soit. Cela peut paraître évident mais, pour une multitude de personnes, essentiellement des hommes soit dit en passant (je n'ai pas peur de clasher, moi, madame !), ce n'est pas encore le cas - et pour ce qui est de certains spécimens particulièrement affolants (je ne cite personne tant cela me semble gros comme une maison - et encore, ces figures de proue de la stupidité crasse et de l'ignominie sont loin d'être les seules, il y en a une pléthore de phénomènes comme ceux-là éparpillés sur la nature), cela ne leur rentrera sans aucun doute jamais dans le crâne. C'est fort malheureux, n'est-ce pas ? Et encore, le mot est faible... Pour en revenir à mon propos, je confirme qu'une petite piqûre de rappel de ce genre en ce qui concerne notre nature intrinsèquement humaine, cela fait toujours le plus grand bien !

Au fond, les seuls petits "bémols" que j'ai relevés avec ce livre, les "regrets" que j'éprouve personnellement de mon côté, concernent dans un premier temps la cruelle atténuation (je préfère utiliser ce mot-ci plutôt que celui de "manque" qui serait totalement injuste dans le cas présent) de l'identité et de la personnalité des protagonistes de cette histoire. Ou plutôt, ce qui m'a en réalité extrêmement frustrée car je ne tiens certainement pas à être mauvaise langue, c'est le fait que l'auteur n'ait fait le travail qu'à moitié au niveau de l'élaboration de leur caractère à chacun. Je m'explique : si, d'un côté, leur comportement est digne des parfaites figures stéréotypes des histoires moyenâgeuses (le seigneur sans pitié, la damoiselle en détresse, le fringuant amant et rival, le monarque magnanime mais souvent bourru), de l'autre, leur façon de penser et de se percevoir soi-même et les uns les autres est à proprement parler visionnaire, bien en avance sur leur époque. J'ai immensément goûté cette facette-là de nos personnages-types mais je regrette amèrement qu'Alain Surget ne soit pas allé plus loin, notamment en étoffant le passif de chacun et en leur donnant ainsi une réelle consistance et singularité. Très honnêtement, je trouve cela tout ce qu'il y a de plus dommage parce que Le Renard de Morlange avait in fine le potentiel pour devenir un roman-fleuve historique unique en son genre avec une histoire bien plus approfondie, épique et bouleversante. Le fait que ce véritable petit trésor en soit réduit in the end à une simple comptine pour enfants me navre sincèrement. Peut-être que je vois trop grand pour un mignon petit récit qui recèle déjà bien des qualités et qui fait parfaitement le job auprès de sa cible éditoriale principale mais au vu des connaissances de l'auteur en ce qui concerne la géographie, l'Histoire de sa région mais aussi le langage que l'on tenait en ce temps-là, il y avait moyen de faire beaucoup fort et marquant. Ce n'est là que mon humble opinion, je ne cesserai jamais de vous le rappeler. D'autre part, je déplore la quasi (je me montre extrêmement gentille en employant ce mot-là car en réalité, pour parler franchement, il n'y a qu'une maigre illustration en fin d'ouvrage pour contenter nos pupilles) absence d'illustrations pour agrémenter le récit qui auraient justement permis d'égayer ce dernier et de le rendre d'autant plus vivace, dynamique, prenant et attrayant que le trait de crayon de Philippe Mignon est absolument charmant. Il suffit de voir l'adorable, exquise couverture de cet ouvrage pour le comprendre. En clair, cette inexistence flagrante d'ambition dans le cas du Renard de Morlange m'a sans conteste déçue, je ne vous le cache pas. L'ancien Renaud de Morlange n'aurait sûrement pas approuvé cela et, pour une fois, j'aurais été bien d'accord avec lui...

Pour conclure, je dirais que Renard de Morlange est une très jolie petite histoire que je suis bien heureuse d'avoir découverte, même si, en tant que lectrice adulte, mes exigences sont clairement insatisfaites. Mais afin de tempérer mon propos car je n'apprécie pas du tout le ton précieux que je suis en train de prendre à l'heure où j'écris ces lignes, je suis persuadée que la petite fille que j'étais aurait adoré vivre une aventure aussi palpitante et périlleuse qu'est celle d'un goupil au fin fond des bois. Et ce qui est encore plus certain, c'est que j'aurais largement préféré étudier Le Renard de Morlange en cinquième plutôt que l'abrutissant et tout ce qu'il y a de plus ennuyeux Yvain ou le chevalier au lion de Chrétien de Troyes, ou l'un des titres que je peux me targuer d'avoir tout bonnement détesté en matière de lecture scolaire ! J'achèverais donc cette chronique en assertant sans trop pouvoir me tromper que la plume d'Alain Surget constitue une excellente porte d'entrée vers l'univers indéniablement extraordinaire de la lecture et ce peu importe notre âge et les horizons desquels nous provenons ! ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, Le Renard de Morlange, Alain Surget, 2018, Littérature française, Jeunesse, 1995, Renard, malédiction, magie, sorcellerie, Lorraine, aristocratie, noblesse, hiérarchie sociale, cruauté, violence, rédemption, forêt, dangers, métamorphoses, pleine lune, réincarnation, Moyen Age, conte, fable, légende, seigneurie, comté, serviteurs, rivalité, jalousie, haine, méchanceté, oppression, extorsion, interdiction, liberté, vengeance, ruse, malice, revanche, désarroi, désespoir, pardon, apprentissage, maturité, enseignement, religion, chrétienté, orgueil, péché, Bonne lecture
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#Posté le jeudi 12 septembre 2019 07:29

Modifié le jeudi 12 septembre 2019 10:28

FICHE LECTURE : Magic Charly - T1 : L'Apprenti

FICHE LECTURE : Magic Charly - T1 : L'Apprenti

• AUTRICE : Audrey Alwett.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Fantasy - École - Humour - Magie - Mystère - Sorcellerie - Runes - Initiation - Apprentissage - Objets animés - Cuisine - Recettes farfelues - Secret - Famille - Retrouvailles - Enquête - Suspens - Danger - Méchanceté - Injustice - Ingéniosité - Courage - Amitié - Entraide...
• PAGES : 416.

On peut avoir un chat doué de capacités hors du commun et tout ignorer de l'existence des magiciers. C'est le cas de Charly Vernier, jusqu'à ce qu'il découvre que sa grand-mère pourrait être un membre éminent de cette société. Mais elle court un grave danger. S'il veut la sauver - et se sauver lui-même - Charly n'a pas le choix, il lui faut devenir apprenti magicier.

Beignets de prédiction, grimoires volants, serpillière enchantée et pilleur d'âmes... Bienvenue dans le monde ensorcelant de Magic Charly !

Audrey Alwett nous plonge dans une aventure de grande fantaisie, à la croisée des univers de Terry Pratchett, J.K. Rowling et Miyazaki.


ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un premier tome de saga qu'il me fallait AB-SO-LU-MENT, j'ai nommé Magic Charly : L'Apprenti. En effet, j'étais tout bonnement surexcitée à l'idée de dévorer ce livre ; et encore, je pèse mes mots. En même temps, ce titre tout ce qu'il y a de plus aguicheur pour la fana de fantastique, fantasy et sorcellerie en tout genre que je suis et cette couverture juste EXTRAORDINAIRE (un immense bravo à Stan Manoukian ; ça, c'est ce que j'appelle du travail d'orfèvre) me promettaient tout ce que j'aime : de l'aventure, du grand frisson et de la magie à l'état pur, tout simplement. Qui plus est, la plume et l'imaginaire d'Audrey Alwett m'avaient tout bonnement séduite lorsque je les avais découverts avec ses précédentes ½uvres, à savoir la somptueuse série de BDs Princesse Sara et le truculent Poisons de Katharz (voir ma chronique ici). En clair, j'étais toute prédisposée à me laisser embarquer dans le nouvel univers extraordinaire proposé par l'autrice, dont l'indéniable pouvoir magique d'inventer des mondes et des personnalités hors normes s'est vérifié ici aussi.

Premier point positif de L'Apprenti et ce qui nous happe immédiatement dès les toutes premières lignes de ce tome introducteur : l'imagination débordante de l'autrice. Ça nous éclabousse, ça déborde de couleurs et d'ingéniosité de partout, et ce à chaque page qui se tourne, à chaque minuscule recoin de ce monde grandiose, si vaste et dont il nous reste tant à explorer. Je vous le dis très sincèrement : impossible de ne pas être complètement subjugués face à un esprit créatif regorgeant d'autant de ressources comme celui d'Audrey Alwett. Je vais rester très évasive à ce sujet et m'en arrêter là car ce serait franchement dommage de vous gâcher toutes les fabuleuses et splendides surprises que cette écrivaine bourrée de talent vous réserve. Ce serait pour ainsi dire véritablement criminel, croyez m'en sur parole. Je vous dirais juste que, pour ce qui est de l'atmosphère singulière qui se dégage dans ce premier tome de Magic Charly et des nombreux lieux que nous parcourons au cours de cette lecture mouvementée et diablement envoûtante, l'émerveillement est total. On s'en prend plein les yeux sans aucun temps mort accordé pour se remémorer un seul petit instant notre morne quotidien de quiéton et c'est un réel et salvateur retour en enfance que j'ai vécu grâce à l'espièglerie et la générosité de la remarquable écriture de l'autrice. Cette dernière possède un véritable don de conteuse, elle nous prend par la main et mène nos émotions et notre perspicacité à la baguette avec une dextérité déconcertante. Et puis, elle n'a pas son pareil pour ce qui est de donner vie et esprit aux objets les plus abracadabrants et indispensables pour mener toute vie réussie qui se respecte - j'ai le besoin irrépressible d'acquérir une Pépouze pour me sentir pleinement heureuse, ceux qui auront lu ce livre comprendront certainement ce désir ardent mais à mon grand dam insatiable !

Autre grand point fort de ce récit résolument enchanteur : ses protagonistes. Ces derniers ne sont effectivement pas en reste et ils deviennent rapidement d'authentiques compagnons de route sur lesquels l'on peut constamment compter. En outre, le héros de cette folle et pétillante aventure, Charly, est extrêmement attachant et à mon sens, on ne peut que compatir au vu des épreuves qu'il a déjà subies et de celles qu'il doit encore traverser pour protéger ceux qu'il aime. Pour ma part, j'ai ressenti une profonde empathie à son égard, et je me suis également énormément à lui. En effet, je me suis beaucoup retrouvée dans le caractère à la fois calme et gai de ce personnage. D'un naturel gentil et généreux, souhaitant à tout prix éviter les conflits et quelconque forme de violence, Charly offre ses sourires lumineux à l'effet aussi efficace qu'un rayon de soleil perçant l'obscurité de notre humeur et sentiments souvent moroses comme un rien. Bon, ne vous y trompez pas, c'est aussi un fieffé coquin mais, pour bénéficier de la lumière éblouissante de ses dents parfaites et éblouissantes, je suis prête à tout lui pardonner ! Vous l'aurez compris, je suis littéralement tombée sous le charme de ce jeune garçon intrépide et indubitablement attendrissant, et je ne m'en cache même pas. Sa bonté désarmante et son exceptionnelle intelligence m'ont faite irrémédiablement fondre, que voulez-vous... Néanmoins, les figures emblématiques féminines de cette histoire n'ont rien à lui envier. Elles sont extrêmement intéressantes et fascinantes, même si elles m'ont parfois agacées plus que de mesure. Cependant, il suffit d'apprendre à les connaître, à les apprivoiser en quelque sorte, pour qu'elles se révèlent à nous telles qu'elles sont véritablement : deux jeunes filles fortes, astucieuses, inoubliables, profondément émouvante et tout simplement formidable pour l'une, carrément culottée, déjantée et au sens de l'humour décapant et très, très particulier pour l'autre. Être au contact de Sapotille et de June le temps de 416 pages précisément, c'est les adopter. Je les aime d'amour autant l'une que l'autre, même si je me suis évidemment plus retrouvée dans le sérieux à toute épreuve de Sapotille plutôt que dans la nonchalance légendaire de June. Je me rends compte en rédigeant cette critique que je pourrais vous parler de ces deux forts tempéraments radicalement différents, ainsi que de la vanité hilarante de Maître Lin, du comportement arrogant et de l'humour pince-sans-rire d'Alastair, pendant des heures mais une fois de plus, je vous invite à découvrir et à vous délecter de tout cela par vous-même. Si vous souhaitez connaître tous les ingrédients de cette recette magique maîtrisée à la perfection par Audrey Alwett qu'est L'Apprenti, il vous faudra vous procurer celle-ci par vos propres moyens ! (ou comment faire passer une incitation à l'achat subtilement, comme une lettre à la Poste, by Nanette)

Pour ce qui est de l'humour caractéristique de la plume résolument pétillante de l'autrice, ce dernier est omniprésent au sein de l'intrigue, même si ce trait-là du récit est moins marqué que dans Les Poisons de Katharz. Et j'ai franchement envie de dire « Encore heureux ! » parce qu'en voilà des diatribes salées et des réparties fleuries que les bambins ne doivent pas entendre à leur si jeune et innocent âge ! Cependant, Audrey Alwett est tout de même parvenue à apposer sa marque, son petit grain de folie à cette succulente expérience de cuisine littéraire qu'est Magic Charly pour tout lecteur impressionnable de sept à soixante-dix sept ans qui se respecte en mettant dans la bouche de l'ensemble de ses personnages des répliques mordantes et irrévérencieuses à souhait. Et je peux vous assurer que cela fait un bien fou au moral, une telle liberté de parole et d'expressions multiples ! On se laisserait presque, que dis-je, carrément, emporter par ce vent de fraîcheur qui souffle sur nous et dont l'autrice nous fait si malicieusement profiter au fur et à mesure que les chapitres défilent inlassablement et pour notre plus grand plaisir et joie.

Pour conclure, je dirais que ce premier tome fut à la hauteur de mes grandes espérances, même s'il manque encore un soupçon de je-ne-sais-quoi pour que cette série livresque réussisse à véritablement me conquérir. Mais je ne m'inquiète pas trop pour cela car il ne s'agissait là que du début des incroyables péripéties de Charly en tant que patouilleur et je suis sûre que la suite de ses mésaventures saura se révéler être aussi explosives que les papillotes de sa formidable grand-mère, dame Mélisse, à n'en pas douter ! Comme dirait son bien-aimé et fin gourmet petit-fils, il faut absolument plus de sucrétincelle pour que cela soit encore meilleur ! Ceci n'est pas un secret : la gourmandise est un vilain défaut mais à l'instar de notre adorable et facétieux héros, je l'assume fièrement ! Cependant, malgré le fait qu'Audrey Alwett n'ait pas voulu trop abuser des bonnes choses, et cela est parfaitement compréhensible (L'Apprenti ne constitue après tout que l'entrée du bel hors-d'½uvre qui s'annonce - vous vous en doutez, Audrey Alwett nous réserve encore bien des surprises et qui plus est, elle maîtrise l'art du suspens jusqu'au bout... Je ne me répéterai jamais assez mais ses talents sont multiples et flagrants, que les choses soient dites !), ce tome un a été pour moi l'équivalent d'un appétissant croissoleil qui vous réchauffe le c½ur, doublé d'une savoureuse madeleine de réconfort qui redonne instantanément du courage et qui, dans mon cas, est parvenue à réveiller l'âme de vaillante et émerillonnée (un mot synonyme d'espiègle, je découvre chaque jour de nouveaux mots ravissants grâce à ce blog !) petite sorcière qui sommeillait jusqu'alors en moi. En bref, un pur délice à déguster sans modération aucune ! ★★★★(★)

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, Gallimard Jeunesse, Magic Charly, Tome 1 ♥, L'Apprenti, Audrey Alwett, 2019, Littérature française, Jeunesse, Fantasy, école, humour, magie, mystère, sorcellerie, runes, initiation, apprentissage, objets animés, cuisine, recettes farfelues, secret, famille, retrouvailles, enquête, suspens, danger, méchanceté, injustice, ingéniosité, courage, Amitié ♥, entraide, Excellente lecture !
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#Posté le jeudi 18 juillet 2019 10:16

Modifié le samedi 20 juillet 2019 10:26

FICHE LECTURE : Nevermoor - T1 : Les Défis de Morrigane Crow

FICHE LECTURE : Nevermoor - T1 : Les Défis de Morrigane Crow

• TITRE V.O. : Nevermoor : The Trials of Morrigane Crow.
• AUTRICE : Jessica Townsend.
• ANNÉE : 2017 (USA), 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantastique.
• THÈMES : Jeunesse, merveilleux, univers fantastique, malédiction, injustice, chagrin, bouleversement, changement, discrimination, rejet, épreuves, concours, rivalité, compétition, prestige, attachement, amitié, famille, sentiment d'appartenance, enfance, magie, extraordinaire, couleurs, éclat, intelligence, malice, innocence, questionnement, crise d'identité, révélations, assassin, cruauté, légendes, extravagance, exubérance, confiance, foi, noirceur, angoisses, secrets, mystères, suspens, méchanceté, humour, courage, clairvoyance, grandir, hôtel...
• PAGES : 476.

Morrigane Crow est née le jour du Merveillon, ce qui signifie deux choses :

1. Elle est maudite.
2. Elle est condamnée à mourir à minuit le jour de ses onze ans.
Son cercueil l'attend.

Elle est sauvée in extremis par un homme étrange qui l'emmène dans le royaume magique de Nevermoor...
FICHE LECTURE : Nevermoor - T1 : Les Défis de Morrigane Crow
ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un livre que vous avez certainement dû voir passer partout sur la blogosphère depuis sa parution en octobre, et ce à juste titre, celle du premier tome de la saga jeunesse fantastique Nevermoor, écrite par la jeune autrice américaine Jessica Townsend. Je remercie infiniment Artemissia Gold, créatrice du webzine Songe d'une Nuit d'été, et les éditions Pocket Jeunesse d'avoir organisé ce concours qui m'a permis de remporter ce magnifique lot. Regardez-moi cette couverture sublime qui regorge de couleurs, qui fleure bon tous nos rêves d'enfant, avec ces parapluies et ces personnages qui volent (l'influence de P.L. Travers est passée par là et, rien que pour ça, j'aime l'univers de Nevermoor de tout mon c½ur ♥), cet énorme chat (en l'occurrence chatte) grognon dont la trogne boudeuse ferait pâlir d'envie un certain Pattenrond, une immense bâtisse d'architecture victorienne en arrière-plan, la calligraphie splendide du titre et du sous-titre... Bref, il n'en fallait pas plus pour m'enchanter et, après n'avoir fait qu'une bouchée de ce premier tome, je peux vous affirmer que le contenu est à la hauteur du contenant ! Pari réussi pour PKJ qui a réalisé un excellent choix éditorial avec la traduction du tome premier d'une saga qui s'annonce si prometteuse ! Je ne les en remercierai jamais assez ! Merci aussi d'avoir conservé la somptueuse couverture d'origine, c'est un véritable régal pour les yeux ! Bref, cessons de contempler béatement cette remarquable beauté (j'en fais trop, vous croyez) et sautons à pieds joints dans le vif du sujet !

Ce tome introductif nous raconte l'histoire mouvementée de Morrigane (que j'aime ce prénom, autant que le surnom Mog/Moggers qui sera donné à l'héroïne par la suite), une enfant pas comme les autres étant donné qu'elle est considérée comme maudite. En effet, depuis sa naissance, tous les habitants de sa ville, Jackalfax, lui imputent tous les maux ! Par exemple, si Morrigane a eu le malheur de déclarer à sa grand-mère qu'il faisait chaud, vous pouvez être sûrs que le lendemain, il va grêler ! Ou bien, si la fillette a fait au jardinier du manoir familial un compliment sur ses fleurs, quelques jours plus tard, celles-ci auront fanées, ou bien le jardinier sera mort ! Bref, vous l'aurez compris, dès qu'un malheur s'abat sur la cité, c'est Morrigane qui en paye les frais... ainsi que le compte en banque de son père. La pauvre enfant a tellement été habituée à se voir être traitée comme la plus grande porteuse de poisse de tous les temps qu'elle a fini par en être convaincue ! Et pour couronner le tout, même sa famille n'ose pas la défendre : entre la belle-mère frivole qui ne pense qu'aux apparences, à ce qui est convenable et qui est remarquablement niaise, le père qui ne voit son unique fille que comme un oiseau de malheur mettant un frein à sa carrière politique et ruinant sa réputation et la grand-mère raffinée mais aussi agressive qu'un bouledogue (cependant, celle-ci a le mérite de sortir du lot dans cette famille de bras cassés et de démontrer un semblant d'intérêt et de compassion pour sa petite-fille), autant vous dire que le portrait que l'on peut se dresser de la famille Crow est tout simplement grotesque et tend à ce que l'on en ait des rires nerveux toutes les cinq minutes tant leurs conversations entre eux notamment sont absurdes, dénuées de sentiments et de sens commun. Cela me rend vraiment triste de me dire que Morrigane a passé la quasi intégralité de sa vie auprès de proches qui n'osaient pas lui déclarer leur amour, qui n'osaient pas la soutenir et la rassurer, l'encourager à être simplement elle-même et à ne pas se soucier du qu'en-dira-t-on. Au lieu de ça, notre héroïne a passé tout ce temps à se dire qu'elle ne valait rien, que l'épée de Damoclès qui menaçait son existence dès sa naissance lors du Merveillon, passage symbolique d'une ère à une autre, était in fine une bénédiction, au vu du fait que son existence même nuit à tout le monde. A bien y réfléchir, ce roman qui se déroule pourtant dans un univers extravagant aux bizarreries plus gigantesques et fascinantes les unes que les autres est en réalité une vaste allégorie de la vie, de notre façon de nous comporter en société et confronté au regard des autres. Qu'on soit enfant ou adulte (soit un enfant qui a simplement grandi, dixit mon cher Walt Disney), on peut tous s'y retrouver, que ce soit dans la destinée de Morrigane ou dans le caractère et le vécu d'autres personnages. Jessica Townsend a beaucoup de messages bêtes comme choux mais tout bonnement essentiels à nous faire passer et elle le fait d'une façon remarquable, toute naturelle. Tout réside dans les détails, et c'est ce qui fait la force du récit.

J'ai également trouvé que l'autrice décrivait le monde de l'enfance et cet état de la vie d'un être humain, où l'on est extrêmement curieux, où l'on se pose tout plein de questions, où nos opinions commencent à se former et à se solidifier, alors qu'on est encore un filtre absorbant de tout ce que l'on voit avec des yeux grands ouverts, tout ce que l'on touche, ce que l'on entend, ce que l'on sent et éprouve, avec brio. Les enfants auront beaucoup à apprendre de ce livre car l'autrice fait passer des messages percutants de façon simple et concise, distillée dans l'ensemble de son oeuvre, qui fait qu'un jeune lectorat réagit au quart de tour et retient instantanément la leçon. Cela s'imprime dans leur mémoire à tout jamais, j'en suis persuadée, car ces petites morales déguisées s'appuient sur notre instinct primaire, notre réaction première. Pour donner un exemple qui illustrerait bien mon propos et qui m'a considérablement marquée, à plusieurs reprises, Morrigane va se voir être discriminée au sein de la cité de Nevermoor, c½ur de l'Etat Libre, non pas parce qu'elle est une enfant maudite comme auparavant, mais parce qu'elle est une sans-papiers au sein de ce soit-disant état merveilleux, égalitaire et libre. Pourtant, Morrigane n'est pas libre d'y être qui elle est car tout le monde ou presque la considère comme une immigrée originaire de la République (contrée de naissance de l'héroïne qui se divise en cinq régions) et qui est abhorrée par les citoyens de l'Etat Libre, qui la voit comme un pays rétrograde, peu civilisé, sous développé et aux m½urs répréhensibles. Alors qu'ils ne valent au fond pas mieux ! En effet, ils sont prêts à renvoyer Morrigane au sein de cette immonde République plutôt que de l'accueillir à bras ouverts car elle n'est pas l'une des leurs ! Si ce n'est pas un comble ça ! Et là où je parlais d'instinct primaire, c'est qu'en lisant cela, qui plus est de façon répétée (on peut dire que Morrigane est carrément harcelée et stigmatisée à ce sujet, cela en devient sa pire hantise), notre première réaction, peu importe notre âge et notre situation éthique et sociale, est de trouver cette xénophobie absolument révoltante, abjecte et injuste ! Alors que Morrigane risque la mort et le rejet dans son pays d'origine, on lui refuse l'asile et le droit de faire montre de sa bonne volonté ? C'est insensé ! Jessica Townsend nous invite dès lors à une réflexion profonde et nécessaire car, là où on serait enclin à la compassion et à l'ouverture d'esprit, on se rend vite compte qu'en réalité, nous sommes loin d'agir en fonction de ce que notre conscience nous dicte... Cela a de quoi laisser songeur...

C'est sûrement là toute la grandeur du récit : nous dépeindre un univers qui concentre tout ce qui a rendu notre enfance belle et formidable à vivre sans en oublier la noirceur véritable de notre monde et le fait qu'il faille constamment se battre et faire ses preuves pour avoir le droit à une mince étincelle de bonheur. C'est ainsi que Morrigane se retrouve au pays magique de Nevermoor, où les transports en commun sont les plus extraordinaires et ahurissants que vous ayez jamais vus (un indice : parapluie), où les différentes fêtes de l'année sont célébrées avec un entrain qui fait chaud au c½ur (le passage se déroulant à la période de Noël m'en a mis des étoiles plein les yeux, c'était d'une féerie sans pareil) et surtout, c'est l'endroit où se trouve le Deucalion, hôtel qui va devenir le lieu de résidence de notre courageuse héroïne jusqu'à la fin de ses fameux "défis" ou plutôt véritables épreuves afin de faire partie de la société Wundrous. Je me suis instantanément sentie comme chez moi au sein de cette bâtisse majestueuse qui a réussi à me surprendre à chacun de ses recoins. J'étais si heureuse à l'idée que Morrigane se soit trouvé un foyer aussi spécial et qui puisse prendre une place toute particulière dans son c½ur. Et les résidents du Deucalion ne sont pas en reste ! Mon coup de foudre va bien évidemment à l'inénarrable Capitaine Jupiter Nord, propriétaire et directeur de l'hôtel, qui occupe une place de choix au sein de la bonne société de Nevermoor et que j'ai trouvé juste remarquable ! Jupiter a beau être un adulte mais il a l'espièglerie d'un enfant, il ne supporte pas d'avoir trop de responsabilités à assumer, il est d'un optimisme fou et sa nonchalance peut autant exaspérer que nous enthousiasmer ! Personnellement, Jupiter est un être en qui je placerais toute ma confiance, les yeux fermés. Ne vous laissez pas avoir par ses manières volages et son côté incroyablement culotté qui donnent l'impression qu'il ne prend rien au sérieux car en réalité, s'il y a bien une chose que le Capitaine Nord ne peut tolérer, c'est l'injustice et croyez-moi, il sait vous faire passer l'envie de vous montrer injuste envers quiconque ! Je trouve que Jupiter, Jove pour les intimes, est un personnage juste formidable, qui respire l'optimisme et la joie de vivre et de s'émerveiller de tout. J'ai en particulier adoré la relation très touchante qui se tisse entre lui et Morrigane. Cette dernière a enfin droit à une figure paternelle qui la fait s'accepter telle qu'elle est, qui lui fait reconnaître ses nombreuses qualités, qui lui apporte un toit agréable sous lequel vivre, une grande et belle famille de c½ur et un but à son existence jusqu'alors maussade. Jupiter saura aussi se montrer ferme avec Morrigane car celle-ci va commettre des erreurs, de jugement notamment. C'est un autre aspect du livre que j'ai aimé : notre héroïne a beau être une sorte d'élue (ceci n'est pas un spoil) comme on peut le voir dans de nombreux schémas narratifs de livres pour enfants mais elle est avant tout un être humain, qui peut éprouver des sentiments nobles mais aussi d'autres beaucoup plus laids, comme la jalousie, le mépris, le ressentiment, voire même la haine. Et il n'y a pas de mal à ça car nous-même sommes en proie à ce genre de sentiments beaucoup plus souvent que l'on ne le souhaiterait. Morrigane est une enfant comme les autres, à laquelle on s'attache car elle nous apparaît d'autant plus crédible à nos yeux avec ses qualités et ses défauts. Jupiter non plus n'est pas un saint, il peut se montrer par moments décevant et sacrément gonflé, et l'on comprend alors totalement la colère de notre héroïne à son encontre ; néanmoins, je ne cesserai jamais de déclarer mon amour à ce charmant monsieur qui n'a quasiment rien à se reprocher ainsi qu'à son splendide hôtel dans lequel je meurs déjà d'envie de retourner y séjourner. Et puis, juste pour vous convaincre encore plus que Jupiter est l'homme parfait : il a de soyeux cheveux roux et une barbichette bien fournie assortie ! Ça fait rêver, n'est-ce pas ?

Afin de vous parler des autres personnages, laissez-moi vous dire qu'il y en aura forcément un qui saura vous séduire car ils sont tout tellement plus fascinants et hauts en couleur les uns que les autres. Il est très facile de s'y identifier et de trouver celui dont la situation et les sentiments feront écho en vous. Mes personnages favoris sont indéniablement, en dehors de mon Jupiter d'amour, dieu roux de mon c½ur, Fenestra, dite Fen, la Magnifichatte, grande amie de Jupiter et responsable du service ménagerie du Deucalion, et Hawthorne, qui va très rapidement devenir le meilleur ami de notre Morrigane. Fenestra la Magnifichatte, rien que cette appellation envoie grave du pâte, n'est-ce pas ? J'ai tout simplement adoré cette animale gigantesque, majestueux, splendide, ravissante, qui est tout bonnement imposante et géniale. Elle m'a fait mourir de rire grâce à ses répliques cinglantes et à sa franchise désarmante et franchement chafouine pour le coup. Et puis Fen est une ancienne championne de lutte ! Autant vous dire que, si vous osez lui jeter ne serait-ce qu'un regard de travers, elle n'hésitera pas à vous rentrer dans le lard bien comme il faut ! A ce moment-là, fuyez pauvres fous, c'est le seul bon conseil que je puisse vous donner ! En dehors de cela, ce qui m'a le plus émue chez Fen, ce que j'ai le plus apprécié dans sa personnalité, c'est qu'au-delà de son côté détaché, très distant, elle va en réalité profondément s'attacher à Morrigane et à Hawthorne et se montrer extrêmement protectrice, telle une maman chatte qui prend soin de ses petits et qui n'hésiterait pas à sortir les griffes pour eux. Bref, c½ur sur ma Fen ♥ Quant à Hawthorne, ce qui m'a fait kiffé chez lui, c'est qu'il est une version enfant nec plus ultra de Jupiter ! Ce gamin est impertinent (mais c'est pour la bonne cause), culotté, intrépide, aventureux, très drôle et toujours joyeux, extrêmement talentueux aussi, de quoi vous en laisser bouche bée. Et surtout, c'est un ami loyal, fidèle, qui ne vous laissera jamais tomber, qui saura toujours vous remonter le moral et vous redonner le sourire jusqu'aux oreilles et ce, malgré le fait qu'il soit censé être votre "rival". Je l'aime très fort mon petit Hawtournounet ! Et encore, vous allez encore faire plein de belles rencontres au cours de ce roman : celle de Martha et Charlie, d'autres employés de l'hôtel qui sont amoureux l'un de l'autre et qui forment un couple parfait, l'une étant une jeune femme absolument charmante, la gentillesse incarnée, si douce et généreuse, source de sérénité et l'autre un chauffeur dévoué à son travail et à sa si jolie et honorable fiancée ; de Frank, un nain vampire (pardon, vampire nain !) hilarant et vraiment pas comme les autres (un vampire nain, non mais vous avez vu comment ça en jette ?!) ; de Kedgeree et de Dame Chanda, le maître-majordome de l'hôtel toujours on point et une cantatrice impressionnante de bon goût qui sait attirer aux animaux grâce à son chant divin ; de Clarence, je ne vous dis pas qui est Clarence car elle fut pour moi ma plus belle surprise du roman, j'en attends beaucoup d'elle par la suite ; de Jack, neveu de Jupiter qui m'a un peu agacée au début mais j'ai de suite senti qu'il était spécial et qu'il était un bon garçon et je n'avais qu'une envie, comme mon Jove d'amour, c'était que Morrigane et lui deviennent amis, j'ai hâte de découvrir le background de ce petit gars, ça va promettre, je pense... Vous l'aurez compris, ce roman fourmille de personnages plus intéressants et captivants les uns que les autres et, un point commun que j'ai constaté entre eux tous, qu'ils nous soient chers à notre c½ur ou plutôt antipathiques, c'est qu'à l'instar de notre héroïne, dont le nom de famille est Crow (choix tout à fait adéquat de la part de l'autrice, qui n'a fait preuve que d'une grande ingéniosité dans son premier roman, chapeau !), ils sont tous des corbeaux, c'est-à-dire de mon point de vue des personnages que l'on pourrait mal juger à première vue, que ce soit de façon méliorative ou péjorative, et qui vont tous se révéler au fil de l'intrigue plein de surprises. C'est un beau compliment que je leur fais là car les corbeaux sont selon moi des animaux qu'on a trop vite tendance à dénigrer alors qu'ils méritent d'abord d'être aimés et compris. Voilà pour mon petit plaidoyer pour les corbeaux, haha !

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous jeter à corps perdu dans la lecture du premier tome de Nevermoor ! Certes, cela n'a pas été un coup de c½ur, il s'en est d'ailleurs fallu de très peu, mais cela ne m'empêche pas d'être totalement emballée par cette nouvelle saga jeunesse rafraîchissante et tout simplement magique ainsi que par tout son potentiel ! Je suis tout simplement hystérique à l'idée de me procurer le second tome, Wundersmith : The Calling of Morrigane Crow, en version française à la fin de l'année, j'espère... En tout cas, merci aux éditions Pocket Jeunesse d'avoir cru en cette incroyable histoire et de permettre au lectorat français de la découvrir, merci à Jessica Townsend qui est une jeune autrice tout simplement bluffante, à l'imagination sans limites et dont la plume nous promet encore de beaux instants d'aventure extraordinaire auprès de notre courageuse et pleine de ressources Morrigane, qui est loin d'être au bout de ses peines... Son épopée ne fait que commencer et il est désormais temps pour elle de prendre son effrayant et grandiose destin en main. Le chemin des ténèbres et de la mort lui est encore accessible, à elle de ne pas dévier de sa trajectoire en cours de route... En tout cas, je serai là pour l'accompagner, à mes risques et périls ! J'en trépigne d'impatience !

Nanette ♥
FICHE LECTURE : Nevermoor - T1 : Les Défis de Morrigane Crow
★★★★★
Excellente lecture ! Un premier tome qui se dévore et qui nous donne qu'une seule envie : se laisser encore tenter et se ruer sur la suite ! Il n'y a plus qu'à attendre désormais...

« - Les donjons Dredmalis, chuchota-t-elle en fermant les yeux : quartier Est, rue Rifkin. Le Parlement : quartier Nord, passage Flagstaff. La bibliothèque Gobleian : quartier Est, non Sud, non, enfin...
- Quartier Ouest, idiote, dit une voix traînante.
Fenestra, allongée au soleil, léchait sa fourrure à coups de langue languides.
- Rue Mayhew. Maintenant, tais-toi.
- Merci, dit Morrigane.
Elle remarqua que Jupiter observait la Magnifichatte du coin de l'½il et se demanda pourquoi. Sous le soleil, la salive de Fen faisait scintiller sa fourrure grise comme si elle était coulée dans un métal argenté. Elle étira ses belles pattes et bâilla bruyamment. Elle était vraiment superbe ; superbe et terrifiante.
- Vous avez fini, tous les deux ? dit Fen d'une voix faussement agacée. J'essaie de faire ma toilette. Bande de pervers. »
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#Posté le vendredi 04 janvier 2019 13:59

Modifié le dimanche 06 janvier 2019 09:24

FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien

FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien

En librairie depuis le 17 mai 2018.

• TITRE V.O. : Spellslinger
• AUTEUR : Sébastien de Castell.
• ANNÉE : 2017 (CANADA, USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, aventure, action, mystère, humour, esclavage, discrimination, xénophobie, arnaque, ruse, cruauté, ignorance, légendes, mensonges, hypocrisie, jalousie, pouvoir, politique, puissance, sorts, secrets du passé, massacre, méchanceté, féminisme, courage, intelligence, amitié, alliance, famille, fraternité, rivalité, adolescence, maturité, grandir, noirceur, magie noire, révolte, insurrection, amour, créatures fantastiques, dignité, conscience, humanité, habileté, devenir soi-même...
• PAGES : 464.

Ma chronique du tome 2 : ici.
Ma chronique du tome 3 : ici.
Ma chronique du tome 4 : ici.
Ma chronique du tome 5 : ici.

Kelen, 16 ans, est l'héritier d'une des grandes familles qui se disputent le trône de la cité. Il prépare son premier duel pour devenir mage. Mais ses pouvoirs ont disparu. Il doit ruser... ou tricher, quitte à risquer l'exil, voire pire.

Ses seuls soutiens : deux acolytes explosifs - Furia, la vagabonde imprévisible, et Rakis, un chacureuil féroce et acerbe.

La saga d'un jeune héros tiraillé entre rébellion et loyauté envers les siens. Action et secrets dans une société au bord du chaos : une grande fresque originale et puissante, où la fantasy rencontre l'humour.

Tome 2 :
L'Ombre au Noir,
en librairie en septembre 2018.

L'AUTEUR : Après avoir décroché un diplôme en archéologie, Sébastien de Castell s'est rendu compte lors de sa première fouille qu'il détestait creuser le sable. Depuis, il se consacre à sa nouvelle carrière de musicien, de médiateur, de chorégraphe de combat, de professeur, de chef de projet et d'écrivain. Il est également l'auteur d'une série de livres de fantasy, Les Manteaux de la gloire (éditions Bragelonne), qui a été saluée par la critique avec des nominations pour les prix Goodreads Choice 2014 et Gemmell Morningstar, pour le meilleur premier roman, ainsi que pour le prix du meilleur roman étranger aux Imaginales en France. L'Anti-Magicien est le premier d'une série de six romans pour adolescents. A l'image de son héros, Kelen, Sébastien de Castell est persuadé que chaque être humain est la combinaison de tous les choix qu'il fait, bien loin du mythe de l'Élu habituellement présenté dans les romans de fantasy. Il vit à Vancouver, au Canada.
FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien
ஜ MON AVIS : Alohomora ! Laissez-vous emporter par les aventures et les nombreux mystères que ce livre vous réserve ! Mais prenez garde ! Sous sa grandiloquence, la magie referme beaucoup plus de portes qu'elle n'en ouvre...

Tout d'abord, une fois n'est pas coutume, je tiens à sincèrement remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi de toute beauté. En effet, je trouve l'objet-livre tout simplement divin, il est du plus bel effet (non, je ne suis pas en train de vous inciter à l'achat, voyons !). Son éclat argenté, ses couleurs, ses finitions, cette main tendue (réalisée fabuleusement par le talent incroyable d'Ivan Lopez) qu'on a juste envie de tenir afin de déceler le mystère des sigils (qui proviennent quant à eux de l'imagination et de la main toute aussi talentueuse de Noëmie Chevalier) qui l'entourent... Ce titre nous crie de le lire, l'appel est irrésistible et je suis très, très fière de posséder cet ouvrage dans ma bibliothèque. Et, comme si ça ne suffisait pas comme ça, la lettre de l'auteur adressé aux lecteurs français est encore plus alléchante. Sébastien de Castell, que je ne connaissais jusque là que de nom pour sa précédente saga des Manteaux de la Gloire (que je dois absolument lire par ailleurs), nous fait comprendre que, cette fois, il n'y aura pas d'"Élu" (Harry Potter, je te vois. Et je t'aime, ne t'en fais pas, tu n'as rien demandé.), pas de destinée extraordinaire à l'horizon de laquelle le personnage central de l'histoire aurait été protégé jusque là par ses parents, qui craignaient les nombreux dangers et tourments que pourrait éventuellement affronter leur progéniture. Au contraire, c'est tout l'inverse qui est sorti tout droit de la baguette magique, et pas en toc celle-là (non, une de chez Ollivander, s'il vous plaît ! Avec tous les éloges qu'elle mérite !), de Sébastien de Castell.

Riddikulus ! Le peuple de Kelen parviendra-t-il enfin à vaincre ses épouvantards, qui ne sont in fine que des peurs irrationnelles et absurdes ?

Mais ce que j'ai le plus aimé, c'est l'idée que l'auteur défend comme quoi on peut tous devenir des héros du quotidien, que notre magie à nous, bien plus éclatante et fantasmagorique que toutes les étincelles qui jaillissent des doigts ou d'une baguette de sorcier, la seule magie qui compte vraiment, est celle qui réside dans nos actes, dans notre c½ur et dans le respect de notre conscience. Aucune grande magie spectaculaire qui met de la poudre aux yeux (de la poudre de perlimpinpin, comme dirait notre cher Président), ne peut faire illusion bien longtemps. Avec tant de subterfuges, on finit par ne plus pouvoir se regarder dans un miroir. En tout cas, le peuple au centre du récit, les Jan' Tep, détournent bien trop souvent les yeux de ce qu'ils font et de ce qu'ils retirent à ceux qui ne détiennent pas ce qui est sacro-saint et vital selon eux. En effet, les Sha' Tep, qui littéralement, si l'on s'en réfère à l'appellation qu'on leur octroie, ne possèdent pas le "don" de la magie, se voient dénués de toute dignité et de tout droit de mener une vie normale. L'esclavage et a servitude sont les seules choses qu'on ils connaissent pour le reste de leurs jours. Ainsi, par exemple, le personnage noble et exemplaire d'Abydos est contraint d'être considéré au sein de sa propre famille comme un être servile, qui plus est comme si cela était tout à fait normal, alors qu'il est un homme, un fils, un frère, un beau-frère, un oncle. Un être humain en somme, et non pas une "chose" dont on dispose à sa guise et que l'on ignore le reste du temps. Or, c'est bien le traitement réservé à ces "Crackmols" de la si belle oasis onirique qu'est la cité des Jan'Tep. Comme le pointe si bien Ewylyn dans sa superbe chronique sur le livre (que vous pouvez trouver par ici), ce côté oriental dans cette Fantasy fait grandement plaisir à lire car j'en lis assez peu rarement quand j'y pense. Mais surtout, à mes yeux, cette oasis enchanteresse, sous son apparence envoûtante, recèle en son sein bien de la pourriture humaine qui n'a pas sa place dans cet endroit de rêve et qui va finalement être révélée sous nos yeux effarés...

« Je suis une femme, gamin. Tu n'en as sans doute encore jamais croisé, vu le trou paumé où tu vis. Une femme, c'est un homme en plus malin et avec plus de couilles. »

L'auteur nous met devant le fait accompli que, dans ce monde qui fait miroiter des monts et des merveilles, toute source de pouvoir, au lieu d'être utilisée pour faire le bien, va souvent servir d'excuse éhontée pour mieux opprimer les plus faibles, qui sont vus comme des sous-hommes qui n'ont à ce titre aucun sens de l'honneur et guère plus de considération qu'un objet. Kelen, le formidable héros de cette grande aventure qui s'annonce d'ores et déjà longue (j'aimerais que cela ne cesse jamais, c'est à ça que l'on reconnaît les bonnes histoires) et trépidante, va le comprendre à ses dépens. Né au sein d'une famille prodigieusement magique et vénérable (dans la hiérarchie seulement. La réalité est tout autre), Kelen, en tant que vilain petit canard qui n'arrive pas à produire une once de magie depuis sa naissance (du moins, c'est ce qu'on pensait...), a toujours rêvé d'être le fils extraordinaire et précoce dont son père, le grand Ke'heops, serait fier. Malheureusement, après bien des épreuves desquelles Kelen va se sortir de façon impressionnante et honorable, pour ne pas dire miraculeuse, ce dernier va réaliser que son peuple, loin d'être grandiose et digne qu'on chante ses louanges, a commis bien des crimes impardonnables que la magie ne pourra jamais effacer.

L'incarnation de cette cruauté étouffée dans des siècles de mensonges entretenus, bien au-delà de ce déni ambiant et désastreusement tenace, ce qui la rend d'autant plus redoutable et effroyable, se nomme Ra'Meth (dont le prénom me fait sérieusement penser à "ramette de papier"). Ce rival du père de notre admirable héros, père lui-même du rival de mon chéri d'amour Kelen, le bête et méchant (au sens littéral et exagéré du terme) Tennat (tenace dans sa - mot avec un "c" -. Pardon, j'arrête.), est loin d'être l'homme simplement méprisable, cupide, répugnant et qu'on aurait envie de tout aussi simplement considérer comme insignifiant que l'on rencontre dès les premiers chapitres. Il ne faut pas sous-estimer les menaces proférées par cet homme capable du pire, des actes les plus abjectes et à la logique foutrement tordue mais qui se tient, ce qui m'a fait encore plus écarquiller les yeux grands d'horreur.

« On a toujours l'espoir, même profondément enfoui, que le jour où on en aura vraiment besoin, quand ça comptera vraiment parce que c'est une question de vie ou de mort, on surmontera tous les obstacles de la vie et la puissance se manifestera. C'est comme ça que ça se passe dans les histoires : face aux démons qui attaquent son village, le jeune mage Jan'Tep réussit subitement à jeter le sort d'oubli qui lui échappait depuis si longtemps.
- Tu as l'intention de faire quelque chose ? demanda Rakis. Parce que là, on a juste l'impression que t'es constipé. »

La braise... Celle qui brûle d'une haine ardente et aveuglante dans les yeux des Jan'Tep va-t-elle un jour enfin se consumer ?

Pour faire face à ce monde injuste et à ce peuple qui se leurre lui-même depuis bien trop longtemps, même l'intelligence stupéfiante et la ruse habile de Kelen ne lui suffiront pas. Se rebeller face à une société que vous croyiez être la vôtre et dont vous vous rendez compte qu'elle est complètement dysfonctionnelle, hypocrite et malsaine n'est pas chose aisée. Et pourtant, Kelen va prendre cette résolution avec énormément de courage et de force qu'il va puiser chez un être extraordinaire, j'ai nommé : Furia Perfax. Cette mystérieuse vagabonde m'a juste bluffée : elle ne manque certainement pas de cran et son franc-parler est d'ores et déjà légendaire. Après tout, son prénom ne rappelle pas l'adjectif "furieuse" pour rien. Furia est peut-être une personne sage et pacifiste dans sa façon de penser, mais quand il faut agir et se défendre, elle sait déclencher la tornade qui couve en elle et à ce moment-là, difficile de l'arrêter ! Je trouve en tout cas que Sébastien de Castell a superbement géré le développement de ce personnage si riche car Furia est introduite dans le roman de manière fracassante pour bien commencer. Pour sa gouverne, il faut préciser que l'entrée en matière qu'on nous propose dès les toutes premières pages est particulièrement intense et surprenante (c'est le cas de le dire). De plus, on ne sait ni qui elle est réellement, ni d'où elle vient et encore moins où elle va, mais tous les dangers qu'elle va devoir affronter aux côtés de Kelen m'ont détournée de cette énigme dont je ne me doutais absolument pas de l'issue. Ce qui est certain en revanche, c'est que je n'ai jamais douté de Furia en tant que partenaire fidèle, tant elle est extraordinaire. Je me répète, je le sais, mais c'est vrai. Il fallait que je le souligne une fois de plus. J'ai toujours placé ma confiance en cette femme d'exception qui, au cours de cette première aventure, deviendra un mentor pas comme les autres pour mon petit Kelen, ainsi qu'un soutien sans failles, et je ne le regrette pas, bien au contraire. Une fois que l'on apprend sa douloureuse histoire, on en est que d'autant plus admiratifs car on réalise que, derrière l'humour culotté, irrésistible et qui fait toujours mouche peu importe sa cible, de cette femme fêlée qui a su recoller les morceaux comme elle a pu, sa cache comme je l'ai déjà mentionné plus haut un pacifisme, un respect de l'Humanité et une force de caractère, une capacité à pardonner qui m'ont scié les bras. Je tire très sincèrement mon chapeau à cette femme épatante de bout en bout qui a su avec une poigne de fer prendre en mains les reines de son destin. On ne peut qu'aimer de toutes ses forces une femme comme Furia. Impossible de faire autrement. Elle ne s'en laisse pas conter et assume ses actes, agit toujours en âme et conscience. La mère de Kelen devrait en prendre sérieusement de la graine. Je n'ai que peu apprécié ses manières doucereuses qui cachent sa vraie nature d'hypocrite, comme tout(e) bon(ne) Jan'Tep qui se respecte, décidément. Je suis si triste que Kelen n'ait reçu qu'un simulacre d'amour de la part de cette odieuse femme, qui cache bien son jeu, tout comme son mari. En y réfléchissant à deux fois, je ne pense pas que les parents de Kelen soient de mauvaises personnes au fond, mais ils se sont laissés indubitablement pourrir par cette société corrompue par la magie, par ce système qui n'a pas lieu d'être, qui les rend faibles et physiquement (en matière d'attaque et de défense) et moralement et qui se voile la face de façon presque inéluctable à ce stade. C'en est à pleurer... Heureusement, Kelen a trouvé en Furia une figure maternelle de substitution (quoique, Furia m'insulterait comme du poisson pourri si je la désignais ainsi et moi, je prendrais cela comme parole d'évangile...), qui l'accepte tel qu'il est et qui le laisse faire ses propres choix. Je vais pleurer pour d'autres raisons maintenant...

« - Toi ? Et qu'est-ce que tu as à m'offrir ? lança-t-il en faisant les cent pas comme un commerçant qui inspecte des marchandises défectueuses. Tu ne possèdes rien, tu n'es pas capable de te battre, et de ce que j'ai vu pour l'instant, tu n'as même pas de magie. Alors pourquoi je voudrais... ?
L'autre animal intervint. Rakis tenta de résister mais, en quelques secondes, la femelle l'avait plaqué au sol, les dents sur sa nuque, et le secouait dans tous les sens.
- D'accord, d'accord !
Elle le secoua une dernière fois, puis le libéra. Avec toute la dignité dont on est capable dans ce genre de situation, Rakis se redressa et grogna :
- T'es vraiment une mère horrible, tu sais ça ?
- C'est ta mère ? »

Le sang, la magie du corps... Mais quelle est la véritable force physique et mentale des Jan'Tep derrière tant de subterfuges ? Et que représentent les liens du sang pour eux ? Bien peu de choses, malheureusement...

Sébastien de Castell donne la part belle aux femmes dans ce récit et ça, ça fait plaisir. Certes, difficile d'arriver à la cheville de ma Furia adorée (je lui voue un culte désormais) mais je pense que deux petits bouts de femme, futures figures féminines imposantes de l'oasis, sont en bonne voie. Enfin, surtout la splendide Nephenia, d'apparence assez niaise et agaçante au début qui se révèle être une jeune fille forte et déterminée qui ne veut pas dépendre des hommes de sa maisonnée et laisser son ambition d'accéder un jour au conseil être freinée par ses origines familiales et sociales basses. Elle ne se laisse pas mettre dans des cases, définir par une société misogyne sur les bords (qui, encore une fois, le cache bien à la face du monde. Hypocrisie, quand tu nous tiens...) et discriminante. Elle va faire de sacrées belles erreurs au cours de ce tome d'introduction mais ces mauvaises impressions vont vite s'évanouir et surtout, l'amour de la belle Nephenia pour Kelen va lui ouvrir les yeux sur son aveuglement. Je pense qu'à l'avenir, elle va devenir de plus en plus forte et insoumise. Pour ma part, je suis déjà très fière d'elle et je suis sûre qu'elle accomplira de grandes choses en ce bas monde corrompu et qui a bien besoin de changement et d'une telle puissance féminine à sa tête. En revanche, je m'inquiète pour Shalla, la jeune s½ur de Kelen qui a déjà tout d'une grande mage. Elle aime profondément son grand frère malgré la barrière de la condition sociale et (non-)magique de ce dernier, mais sa dévotion dévorante et presque obsédante pour la magie sera-t-elle plus forte sur le long terme ? En effet, plutôt mourir que d'être une Sha'Tep selon Shalla. Telle est sa devise. Cette jeune adolescent extrêmement ambitieuse (on est au summum de l'ambition avec Shalla pour ainsi dire) ne reculera devant rien pour faire étinceler ses six bandes de magie élémentaire. Elle peut aussi bien devenir une alliée précieuse qu'une ennemie qu'on n'aimerait pas se mettre à dos pour son propre frère. Cette incertitude angoissante rend l'envie de lire la suite encore plus forte et excitante. J'ai hâte, tout comme je redoute ce grand moment.

Le fer... Kelen se laissera-t-il briser de l'intérieur telle une poupée de porcelaine face à tous les obstacles que l'on dresse à sa conscience sur son chemin ? Ce serait mal le connaître.

Je ne peux pas terminer cette chronique avant d'avoir parlé de Rakis. Aux yeux des Jan'Tep, son espèce s'apparente à des créatures diaboliques dont ils font encore des cauchemars la nuit (et même le jour, quand on y pense). Le genre d'êtres démoniaques qui peuplent les histoires moralisatrices que l'on sert aux enfants pour les empêcher de faire des bêtises. Il faut dire que, dans le cas de Rakis, ce dernier ne dit jamais non à une bonne baston et à du sang qui coule des plaies de ses ennemis. Pas franchement rassurant de se retrouver face à lui dans ce cas-là. A ce niveau-là, je dirais même que Furia et lui se sont bien trouvés ! Sauf que Rakis, comme j'ai mis un point d'orgue à le préciser il y a un instant, aime particulièrement les effusions de sang de ses adversaires. Furia, quant à elle, est beaucoup plus classe et soignée, c'est évident... L'apparence de gros écureuil de la taille d'un chat de Rakis cache en réalité un guerrier aguerri qui n'a peur de rien et qu'il ne faut pas essayer d'apprivoiser ni d'offenser sous peine de se faire arracher les yeux durant son sommeil (la menace suprême de notre cher chacureuil). L'humour de ce dernier, aussi hilarant soit-il (j'en pleure encore de rire - décidément, ce tome un aura fait couler bien des larmes de la part de mes petits yeux...), peut être aussi inquiétant parfois... La loyauté de ce combattant hors-pair peut également être remise en question par moments mais in fine, Rakis apporte toujours son aide et ses compétences au c½ur le plus pur et le plus vertueux, à la moralité indiscutable, comme son peuple l'a fait par le passé et le garde précieusement en mémoire. Pas celle spécifique du souvenir telle qu'on la connaît, mais plutôt la mémoire de tout un peuple, qui court dans vos veines, qui fait battre votre c½ur et qui régit votre instinct et vos décisions. J'ai trouvé cette image profondément belle et marquante. A bien des égards, les chacureuils sont bien supérieurs au peuple ignare des Jan'Tep, qui n'ont toujours pas compris la leçon de leurs erreurs monumentales, à l'instar des bâtiments somptueux qu'ils ont construit, comme pour faire de l'ombre sur ce que l'on ne devrait pas voir. Pour ce qui est de l'irremplaçable Rakis, ne vous focalisez pas uniquement sur son humour trash (dans la bouche d'un animal "mignon" comme un écureuil - bon, de la taille d'un chat, ça, c'est une autre histoire... -, ça fait encore plus son effet) et sur son caractère sanguinolent car vous vivrez également et sûrement les scènes les plus émouvantes du roman à ses côtés.

« - Maître, la corrigea-t-il.
- Pardon ?
- On s'adresse à un mage Jan'Tep de mon rang en l'appelant maître.
Furia haussa les épaules.
- J'ai pour règle de n'appeler aucun homme "maître", alors considérez-moi comme une amie, et comme ça, je vous appellerai tout simplement Ke'heops. »

Le souffle, la magie considérée comme étant la plus faible... Transparente comme le vent, sous-estimée comme les Sha'Tep et notre inoubliable héros, elle peut créer, si s'on n'y prend pas garde, bien des tempêtes...

Pour conclure, si vous aimez la magie, mais aussi les contrecarreurs de sorts, les romans d'apprentissage, les univers immenses qui vous réservent encore bien des surprises, la bagarre, les ennuis qui, décidément, vous cherchent, les émotions fortes qui, elles aussi, sont de la partie et vous tombent dessus sans crier gare, une plume acerbe, qui ne manque pas de verve, de franchise et d'humour, de celle qui vous transperce le c½ur comme une flèche et le laisse pantois mais aussi en mille morceaux sur le bas côté, une plume vivante et de laquelle tout, absolument tout, prend vie sous vos yeux et dans votre c½ur (qui est en sacré mauvais état à la fin de la lecture, mais qui bat encore, à tout allure), alors jetez-vous sans hésiter une seule seconde sur L'Anti-Magicien... Heureusement qu'on n'aura pas à trop attendre le tome deux, qui sort en septembre chez nous. Quel bonheur ! Pour ceux qui auraient loupé le coche du tome un, il est encore temps de découvrir pour la toute première fois la magie de la soie, qui enveloppe les blessures telle une caresse empoissonnée, celle du sable, qui vous empêche de voir votre chemin à travers tant de bourrasques qui vous étouffent la gorge et qui bloquent votre vue, et les quatre autres... Ou plutôt devrais-je dire les cinq... En effet, vu le titre du deuxième tome, L'Ombre au noir, on n'est pas au bout de nos peines... Il me tarde d'en savoir plus sur la magie interdite, tant honnie. Même pas peur ! Et vous ? Et n'oubliez pas les enfants : la magie, c'est de l'escroquerie !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien

COUP DE FOUDRE ϟ aussi beau et flamboyant que le pelage de Rakis et aussi étincelant sous la lumière de la lune que les bandes de magies fondamentales !

✓ TOUT ! Les personnages connaissent un super développement sur le plan humain et sur leur caractère respectif, l'introspection de chacun est très réussie, même au niveau des personnages les plus détestables. Ils ont tous un petit quelque chose ! L'univers crée est extrêmement riche, complet et fascinant. On a envie de connaître chaque recoin de ce monde si vaste. Le message véhiculé sur la conscience humaine et sa valeur est magistral et appelle à une réflexion en tout point captivante et enrichissante. Cette réflexion, qui devient multiple, époustouflante est d'ailleurs amenée par le personnage secondaire mais capital de Mer'esan, une autre grande femme de ce roman dont j'aurais dû vous parler plus en détails, je le reconnais, et que je ne peux que vous inviter à rencontrer par vous même. L'humour de ce récit, enfin, est imparable et sans autre pareil. Bref, c'est de la fantasy de grand cru, comme je les aime, et ce du début à la fin ! Je suis comblée !

✗ J'espère quand même que les Jan'Tep ouvriront enfin les yeux un jour... L'espoir fait vivre, comme on dit... Mais ce n'est que le commencement, le tout début de cet éveil de conscience, il faut savoir être patient... (Et en six tomes, on peut l'être aisément :D)
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#Posté le samedi 25 août 2018 06:00

Modifié le mardi 01 septembre 2020 05:06

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