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FICHE LECTURE : 100% Bio - T5 : La mythologie grecque vue par deux ados

FICHE LECTURE : 100% Bio - T5 : La mythologie grecque vue par deux ados
• AUTEUR : Tristan Pichard.
• ANNÉE : 2020 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Biographie, mythologie grecque, divinités, Zeus, adolescence, amitié, famille, complicité, entraide, tendresse, duo de choc, gringalets, popularité, high school life, conquérir le monde, chaîne YouTube, enthousiasme, humour, vivacité, enrichissement, amour, costumes, titans, hécatonchires, nymphes, sirènes, exploits, récits épiques, guerres, sang, violence, tragédie, fatalité, destin, humanité, dieux de l'Olympe, immortalité, anecdotes truculentes...
• PAGES : 240.

Ma chronique du tome 4 de la série 100% Bio : ici.

La mythologie grecque, version drôle et illustrée !

Depuis que Théo a lancé sa chaîne 100% Bio pour impressionner Sophia, son quotidien, c'est un peu les 12 travaux d'Héraclès... Au collège, il va devoir faire preuve d'autant d'astuce qu'Ulysse et de courage qu'Achille pour parvenir à gagner le c½ur de celle qu'il aime et te convaincre, par la même occasion, que la mythologie, c'est aussi passionnant que la vraie vie !

Entre anecdotes, tutos de culture générale et documents historiques, Théo (et ses copains) te racontent les mythes grecs comme si tu y étais. Le bonus ? Grâce aux illustrations BD, les dieux et héros eux-mêmes commentent leurs exploits !

#potinsdesdieux #lavraieviedeshéros #lestutosQG #humour

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique de La mythologie grecque vue par deux ados signé Tristan Pichard, illustré par Julie Staboszevski et paru aux éditions Poulpe Fiction que je remercie du fond du c½ur pour ce superbe envoi. J'en profite pour également sincèrement remercier le duo de choc auquel on doit ce livre pour leur dédicace qui m'a tout bonnement agréablement surprise et fait chaud au coeur. Merci pour tout !

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : dès les premières pages, je savais que ce roman/puits de connaissances concernant la mythologie grecque allait immensément me plaire.

Je vous vois tout de suite venir : cela parle de mythologie, forcément que notre Nanette ne pouvait qu'être conquise dès le départ ! Mais ce n'est pas là que l'unique point fort de cet ouvrage. En effet, non seulement La mythologie grecque vue par deux ados est un livre extrêmement enrichissant qui nous narre les plus belles et périlleuses histoires de la mythologie grecque avec beaucoup d'humour et de panache, mais en plus il nous fait rencontrer les deux meilleurs amis les plus formidables du monde, j'ai nommé l'incorrigible Théo et son acolyte d'exception, l'irremplaçable et mignon tout plein Anatole.

À mon sens, c'est cela qui a fait toute la différence : le fait que l'on prenne autant de plaisir à suivre l'évolution des personnages, le bon déroulé de leur propre histoire que le développement de leur chaîne YouTube 100% Bio.

Je ne dis pas que l'on ne s'attache pas instantanément aux autres héros hyper enthousiastes et passionnés des précédents tomes de la collection mais disons que c'est différent. J'ai effectivement remarqué que dans les titres qui nous étaient proposés par Cécile Alix, Natasha Quentin et même Tristan Pichard justement, on ne nous donnait à voir que des fragments de la vie de nos petits YouTubers en herbe qui n'étaient pas particulièrement creusés ou poussés plus avant comme cela est le cas ici. S'ajoute à cela que le tandem du tonnerre (promis, je n'ai pas fait exprès ! - Trop forte, la Nanette n'empêche...) s'est évertué, en particulier pour le final singulièrement émouvant de ce tome (mais je ne vous en dis pas plus, huhu), à dresser des parallèles entre nos deux gringalets de compét' et les mythes qu'ils nous présentent avec tant de dynamisme et de chaleur et j'ai trouvé cela hyper bien trouvé de leur part. Cela donne d'autant plus envie aux petits comme aux grands de s'immerger non pas à 100% mais plutôt à 200%, voire 1000% (tant qu'à faire !) dans ce fabuleux récit résolument épique.

Pour conclure, je ne peux que chaudement vous encourager à vous plonger dans la lecture de La mythologie grecque vue par deux ados, ou un ouvrage captivant qui a énormément de choses à nous apprendre à de nombreux niveaux (pour aller se coucher moins bête le soir), magnifiquement illustré par la remarquable Julie Staboszevski dont je suis absolument fan du coup de crayon et écrit par un auteur-conteur de grand talent, j'ai nommé Tristan Pichard ! Autrement dit, un tome assurément à la hauteur de Mozart vue par une ado (et par son chat) et même des trois autres tomes précédents que je suis pour ma part diantrement fière de posséder ! COUP DE FOUDRE ϟ (plus tonitruant encore que celui originel de Zeus - baaaam !)

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Poulpe Fictions, 100% Bio, tome 5, La mythologie grecque (vue par deux ados), Tristan Pichard, Littérature française, 2020, Jeunesse, Biographie, mythologie grecque, divinités, Zeus, adolescence, amitié, famille, complicité, entraide, tendresse, duo de choc, gringalets, popularité, high school life, conquérir le monde, chaîne YouTube, enthousiasme, humour, vivacité, enrichissement, amour, costumes, titans, hécatonchires, nymphes, sirènes, exploits, récits épiques, guerres, sang, violence, tragédie, fatalité, destin, humanité, dieux de l'Olympe, immortalité, anecdotes truculentes, Coup de foudre ♥
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#Posté le jeudi 05 mars 2020 05:30

Modifié le mercredi 11 mars 2020 17:23

FICHE FILM : Goodbye Christopher Robin

FICHE FILM : Goodbye Christopher Robin

BIOPIC | 2017 | SIMON CURTIS | HISTOIRE VRAIE, DRAME, ENFANCE, TRAUMATISME, ANGLETERRE, ACTE D'ÉCRITURE, RENOUVEAU, POPULARITÉ, WINNIE L'OURSON, ANIMAUX, ÉMERVEILLEMENT, INNOCENCE, ESPOIR, ESPIÈGLERIE, CHAGRIN, PARDON | 2H01 | AVEC DOMHNALL GLEESON, MARGOT ROBBIE, KELLY MACDONALD, WILL TILSON...

➜ La relation entre A. A. Milne, le créateur de Winnie l'Ourson, et son fils Christopher Robin, dont les jouets ont inspiré le monde magique du personnage.

ஜ MON AVIS :

Quel film, mais quel film... J'étais surexcitée à l'idée de le voir, car Winnie l'Ourson et moi, c'est une grande histoire d'amour depuis... toujours. J'étais donc impatiente de découvrir l'origine de ce petit ourson adorable au t-shirt rouge qui adore manger du miel et se promener dans la forêt des rêves bleus au côté de ses nombreux amis animaux et d'un petit garçon bien particulier. D'ailleurs, c'est plus son histoire à lui qu'on va suivre, celle de ce petit enfant non pas d'encre et de papier comme Jean-Christophe (qui s'appelle Christopher Robin en V.O., d'où l'ambiguïté qui se crée pour ce qui est de distinguer le vrai petit garçon de celui des histoires pour enfants), mais un de chair et de sang, Christopher Robin, de son vrai nom d'enfant Billy Moon, qui va subir bien trop tôt et sans l'avoir demandé la pression de la célébrité, alors qu'il souhaitait juste être un petit garçon comme les autres, sans qu'on lui vole ses jouets bien aimés et qu'on s'approprie sa vie. Je dirais que ce film m'a véritablement bouleversée, et qu'il est certain que je ne verrai plus jamais Winnie l'Ourson, l'Ours Edward pour son véritable propriétaire, de la même façon, même si je ne cesserai jamais de l'aimer aussi fort qu'avant. Quand on voit ce film, tout ce qui se passe dans Winnie l'Ourson a une symbolique encore plus forte. A commencer par ce lieu anthologique où se passe toutes les belles aventures de Winnie, la forêt des rêves bleus. Un lieu qui permet à tous les enfants et adultes du monde de s'évader, d'être enclin à la rêverie, au doux bonheur et à l'innocence. Un lieu en réalité bien réel qui, pendant un long week-end, aura fait le bonheur d'un père d'apparence froid et distant, brisé de l'intérieur par les horreurs de la guerre et incapable de reprendre sa vie de dramaturge comique là où il l'avait laissé, incarné avec brio par un Domhnall Gleeson plus vulnérable, à fleur de peau et authentique que jamais (cet acteur ne cessera jamais de m'étonner) et celui d'un fils, un petit garçon espiègle, plein de joie de vivre, curieux de tout, adorable en tout point (merci à la merveilleuse bouille de Will Tilston, qui ira loin dans sa toute jeune carrière d'acteur, j'en suis convaincue), qui veut simplement que son père si doué avec les mots lui invente une histoire pour lui. Une histoire qui va être donnée comme un cadeau au reste du monde, un cadeau rempli d'amour, d'espoir, d'allégresse, de tolérance, d'amitié éternelle, et de soleil, mais aussi un sacrifice de la part de Christopher Robin qui a tant souffert de sa "notoriété". Malgré toutes les souffrances et le chagrin causés par la publication des albums d'A.A.Milne, je suis heureuse que le film se finisse sur cette image : que Winnie, avant toute chose, est un symbole de l'enfant qui continue à vivre en nous, malgré les traumatismes, les guerres, la peur, la solitude, la cruauté et la Bêtise de l'être humain. Il y aura toujours un petit ourson et son ami humain pour vous rappeler que, oui, vous êtes important, oui, vous êtes plus fort et intelligent que vous ne le pensez, que vos différences font ce que vous êtes, et qu'il y aura toujours une place pour vous dans les rêves et dans le c½ur de quelqu'un. Je remercie sincèrement les producteurs, le réalisateur, les scénaristes, les acteurs, les monteurs, bref toute l'équipe de ce film d'avoir permis que celui-ci existe, vraiment, du fond du c½ur, un immense merci. COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche film, Goodbye Christopher Robin, Biopic, 2017, Simon Curtis, Histoire vraie, drame, enfance, traumatisme, Angleterre, acte d'écriture, renouveau, popularité, Winnie L'Ourson ♥., animaux, émerveillement, innocence, espoir, espiéglerie, chagrin, pardon, Domhnall Gleeson, Margot Robbie, Kelly Macdonald, Will Tilson, Coup de foudre ♥
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#Posté le lundi 22 juillet 2019 15:09

Modifié le mercredi 24 juillet 2019 05:50

FICHE LECTURE : Le Prince et la Couturière

FICHE LECTURE : Le Prince et la Couturière

• TITRE V.O. : The Prince and the Dressmaker.
• AUTRICE : Jen Wang.
• ANNÉE : 2017 (GRANDE-BRETAGNE), 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Bande dessinée.
• THÈMES : Récit historique, LGBTQ+, acceptation de soi, transgenre, amour, complicité, confiance en soi, loyauté, amitié, soutien, couture, passion, rêves, espoir, royauté, famille, peur, révélation, mode, crise identitaire, stylisme, Paris, Ville lumière, secret, popularité, reconnaissance, travestissement, tendresse, douceur, sublime, libération...
• PAGES : 284.

Le prince Sébastien cherche sa future femme, ou plutôt, ses parents lui cherchent une épouse... De son côté, Sébastien est trop occupé à garder son identité secrète à l'abri des regards indiscrets. La nuit, il revêt les tenues les plus folles et part conquérir Paris sous les atours de l'époustouflante Lady Crystallia, l'icône de mode la plus courue de toute la capitale !

Sébastien a une arme secrète : sa couturière, Frances, une des deux seules personnes à connaître son secret, et sa meilleure amie. Mais Frances rêve de s'accomplir par elle-même, et rester au service du prince lui promet une vie dans l'ombre... pour toujours. Combien de temps Frances supportera‑t-elle de vivre dans le boudoir de Sébastien en mettant ses rêves de côté ?

ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, on n'en oublie pas les bonnes manières : un merci gros comme ça (fait un c½ur avec ses mains devant son écran) aux éditions Akiléos de m'avoir fait confiance. Je ne le répéterai jamais sûrement jamais assez mais cela vaut tout l'or du monde à mes yeux. Ensuite, je vous laisse le soin d'admirer la beauté de cet ouvrage qui allie beau-livre de qualité et bande dessinée magnifique à la perfection. Tout l'art des éditions Akiléos il semblerait. D'autant plus que, dans le cas présent, les dessins de Jen Wang sont aussi sublimes à contempler que l'histoire qu'elle nous raconte est sublime et très enrichissante à lire. Je suis ravie d'avoir pu découvrir le talent magique et somptueux de cette autrice/scénariste/illustratrice grâce à ce livre que je suis extrêmement fière de posséder qui plus est.

L'histoire se passe à la fin du dix-neuvième siècle, dans la Ville-Lumière, alors que celle-ci vit un chamboulement total et est en pleine ébullition durant cette période haussmannienne. Paris commence alors à se parer de son charme si légendaire et irrésistible et les grands magasins fleurissent à tous les coins de rue, émerveillant la bourgeoisie enthousiasmée à l'idée de faire des emplettes et annonciateurs de la naissance de notre actuelle société de consommation (par ailleurs, lisez Au Bonheur des Dames, c'est un roman tout bonnement fabuleux ! J'étais obligée de faire de la pub pour Zozo, héhé !). Dans cette ville qui ne dort jamais vraiment, une rencontre tout à fait impromptue et presque miraculeuse va permettre à Jen Wang d'aborder des thématiques et des sujets extrêmement forts qui ne peuvent que nous parler et résonner à notre époque contemporaines, le tout en situant son intrigue à une époque autre, aux m½urs et aux esprits beaucoup plus étriqués et rétrogrades que les autres (même si Jen Wang nous rappelle justement que nous avons encore du chemin à parcourir vers un monde plus juste et où il fait mieux vivre), mais aussi à l'esprit d'innovation et à l'évolution qui se déroule à vitesse grand V sacrément impressionnants. J'ai trouvé cela très intelligent de sa part, d'autant plus que le sujet central de son oeuvre se trouve être la transsexualité.

L'un des deux personnages principaux, Sébastien, va en effet se trouver en proie à un terrible dilemme. Il aime en effet à la fois être le prince héritier du trône de son pays, la Belgique, être celui qui rend si fier ses royaux de parents qui le lui montrent bien... et en même temps, il se sent femme. Je me suis très rapidement attachée à ce garçon très touchant qui ne veut faire de mal à personne, qui ne veut en aucun cas déranger, juste être pleinement lui-même, sans que cela ne blesse autrui, à commencer par ses géniteurs, qui lui rendent au centuple tout l'amour et le respect qu'il éprouve pour eux. Et en quoi cela devrait-il être un problème pour lui d'être ce qu'il est, d'embrasser sa féminité intérieure et de la faire rayonner aux yeux de tous tout en étant un homme ? Vous avez quatre heures. Plus sérieusement, j'ai ressenti beaucoup de tristesse pour Sébastien en le voyant afficher une apparence de façade afin de mieux supporter la réalité. J'ai trouvé cela tellement injuste qu'il ne puisse pas être honnête et exprimer ce qu'il ressent au fond de lui par peur de se retrouver brisé à cause du désarroi et du rejet d'autrui. Heureusement, le prince ne fait pas de distinction entre les gens de son milieu et ses domestiques ; au contraire, il sait qui lui sera fidèle et où placer sa confiance afin de confier à qui sait écouter ce qu'il a sur le c½ur... Sa relation avec son garde du corps, confident et bras-droit de sa famille, Gustav, m'a énormément émue car ce dernier ne cherche pas à comprendre ou à décortiquer les raisons qui poussent le prince à s'habiller avec les robes, et c'est le cas de le dire, dérobées de sa mère la reine. Il l'accepte, c'est tout, et il ne se permet donc jamais de le juger. On devrait sérieusement en prendre de la graine, vous ne trouvez pas ? Gustav est un véritable ami, une épaule sur laquelle le prince peut sans inquiétude se reposer et, grâce à lui, Sébastien va se trouver une autre âme s½ur, une âme amie, une kindred spirit comme dirait ma chère Anne des Pignons verts, une personne bienveillante, loyale et honorable...

... en la personne de Francès. Cette adolescente aux doigts de fée, avant que Sébastien ne bouleverse radicalement son existence, travaillait alors dans un atelier de couturières où elle n'y recevait guère les honneurs qu'elle méritait. J'ai admiré ce personnage pour le travail acharné qu'il fournit à chaque heure de la journée, pour tout ce zèle et ces efforts qu'il fournit dans sa passion. Mais ce que je retiendrai avant tout de Francès, c'est l'amie extrêmement tolérante et compatissante qu'elle est et qui va savoir révéler la véritable beauté et nature de Sébastien au travers des robes plus somptueux, inventives et audacieuses les unes que les autres de la farouche Lady Crystallia, l'alter-ego de ce dernier. Voici ce que Francès voit quand elle regarde Sébastien, ce qu'elle a su voir en lui, un être irradiant de lumière qui l'a tout simplement éblouie. J'ai trouvé cela tout bonnement magnifique.

Mais la plus grosse surprise que j'ai eu au cours de cette lecture je pense, ce sont les parents de Sébastien/Crystallia qui me l'ont offerte. Alors qu'ils incarnent au départ le stéréotype même de la maman poule coquette qui n'aspire qu'au bonheur de sa progéniture et du papa viril qui fait office d'ours mal léché (ils étaient pourtant loin de l'image que renvoie l'aristocratie pédante, c'était déjà ça), leur réaction face à la découverte et révélation du secret de leur fils bien-aimé est sûrement la plus belle chose qu'il m'ait été donné de voir. C'est spectaculaire et magique, et pourtant si simple : accepter l'autre tel qu'il est et l'aimer sans condition. Le monde se porterait bien mieux si on réagissait tous ainsi. En tout cas, merci à Jen Wang d'avoir véhiculé ce message essentiel.

Avant de conclure, j'aimerais juste revenir un instant sur les illustrations de Jen Wang. Je les ai trouvées de toute beauté : le trait est lisse, chaud et doux à contempler et les couleurs sont chatoyantes, très agréables elles aussi. C'est très soigné et cela nous donne envie de lire l'ouvrage deux fois : une première fois pour se plonger véritablement dans l'histoire et suivre les dialogues de nos personnages hauts en couleur et tout à fait charmants ; puis une deuxième fois pour regarder les dessins de plus près, pour prendre le temps de savourer chaque planche. En tout cas, c'est ce que j'ai fait très scrupuleusement et j'ai vécu ainsi une immersion totale dans ce récit plein de rebondissements et profondément beau !

Vous l'aurez compris, je ne peux que vous encourager à lire cette BD pleine de couleurs, remplie de quiproquos et qui fera battre votre c½ur plus fort. Si vous aimez les belles histoires bourrées d'humour, avec des émotions fortes et qui véhiculent des messages magnifiques et importants, alors Le Prince et la Couturière ne peut que vous plaire !

Nanette ♥
FICHE LECTURE : Le Prince et la Couturière
COUP DE FOUDRE ϟ aussi enflammé que la chevelure rousse de Lady Crystallia et aussi somptueux que sa garde-robe de rêve !

✓ - L'objet-livre, qui est de qualité et que je suis fière d'afficher dans ma bibliothèque. Un vrai petit trésor !
- Les illustrations des planches, qui apportent un vrai charme au récit (pour une BD, c'est essentiel, on est d'accord)
- Une histoire plein de rebondissements, de sentiments, d'intelligence et qui nous délivre un message tout simplement MA-GIS-TRAL. Bref, je ne relève que des qualités à cette ½uvre ! Je suis fan jusqu'au bout des ongles !


✗ - La pédanterie de l'aristocratie et la stupidité crasse de certains individus fort peu recommandables... Enfin, Jen Wang a réussi à changer le monde à sa manière en élevant SA propre voix. C'est déjà un bel exploit, non ?

« Puis-je vous poser une question ? Pourquoi portez vous des vêtements de fille ?
- Je ne sais pas. Certains jours, je me regarde dans le miroir et je pense : "C'est moi, le prince Sébastien ! Je porte des vêtements de garçon et je ressemble à mon père." Et puis certains jours, ce n'est pas du tout ce que je ressens... Ces jours-là, je me sens plutôt comme... une princesse. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, éditions Akiléos, Jen Wang, Beau livre, Bande Dessinée., 2018, Littérature britannique, Récit historique, LGBTQ+, acceptation de soi, transgenre, amour, complicité, confiance en soi, loyauté, amitié, soutien, couture, passion, rêves, espoir, royauté, famille, peur, révélation, mode, crise identitaire, stylisme, Paris, Ville lumière, secret, popularité, reconnaissance, travestissement, tendresse, douceur, sublime, libération, Coup de foudre ♥
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#Posté le lundi 17 décembre 2018 09:57

Modifié le samedi 09 février 2019 15:49

FICHE LECTURE : Miss pain d'épices

FICHE LECTURE : Miss pain d'épices

• TITRE V.O. : Ginger Snaps.
• AUTRICE : Cathy Cassidy.
• ANNÉE : 2011 (GRANDE-BRETAGNE) ; 2015, 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Collège, adolescence, tranche-de-vie, harcèlement scolaire, amitié, influence, popularité, être soi-même, s'exprimer librement, journal, travail d'équipe, spontanéité, créativité, grandir, maturité, amour, romance, marginalité, originalité, crise d'identité, musique, couleurs, roman doudou, tendresse, douceur, complicité, tolérance, discrimination, bouc-émissaire, être mis à l'écart, regard des autres, acceptation de soi, amour de soi, ouverture d'esprit, insouciance, blessures, dépendance...
• PAGES : 210.

A l'école primaire, Cannelle était le bouc émissaire, celle que personne ne voulait avoir comme amie. Alors, à la rentrée de sixième, elle arrive au collège relookée et devient l'amie d'une fille cool. Depuis, elle tient son rôle de fille populaire à la perfection. Mais l'arrivée de Sam, un garçon décalé qui se moque du regard des autres, bouleverse tout. Cannelle craque pour lui, et c'est réciproque, mais sa meilleure amie le déteste. Cannelle réussira-t-elle à assumer ses sentiments, et surtout... à ne plus avoir peur d'être elle-même ?

ஜ MON AVIS :

Bonjour les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un livre que j'avais envie de lire depuis très longtemps : le premier one-shot de Cathy Cassidy paru en France, Miss pain d'épices. Vous l'aurez compris depuis le temps, mais j'ai cette autrice britannique en grande estime. Ses romans sont toujours d'une grande justesse, aussi sublimes que les magnifiques et sucrées couvertures qu'on leur a attribuées en version française. Ils parviennent à parler de sujets forts et importants à une jeunesse qui les éprouve, qui les vit au quotidien, qui a profondément besoin d'en parler mais qui est loin de savoir comment. Cathy Cassidy sait non seulement traiter de ce qui ne va pas, mais elle ouvre aussi la discussion, elle amorce un premier pas vers nous afin qu'on se sente en confiance et compris. A chacune de ses parutions, elle réalise un travail psychologique pertinent et le contenu de ses livres est adapté à tous les âges car, au fond, quand on a des blessures à l'intérieur (et nous en avons tous), on se sent aussi fragile qu'un petit enfant. Dans Miss pain d'épices, que j'ai eu l'aubaine inespérée de gagner grâce à un concours lancé par Cathy elle-même (et l'édition française en plus !), l'autrice nous parle de ce que cela fait de devoir changer son apparence et sa personnalité afin de plaire aux autres, de ne pas se sentir constamment rejeté. Je pense que, peu importe l'âge, cette angoisse du regard d'autrui et d'obtenir son approbation ne nous quitte jamais vraiment. C'est là que tata Cathy intervient, avec son écriture qui sent bon le chocolat chaud (ou plutôt devrais-je dire la cannelle ici !) pour nous dire qu'être soi-même, il n'y a rien de plus chouette.

Mais avant d'en arriver à cette conclusion délicieuse et salvatrice, Cannelle, l'héroïne de cette histoire, en aura du chemin à parcourir ! En classe de cinquième, Cannelle est une jeune fille qui a dû subir les moqueries de ses camarades de classe toute sa primaire durant. Alors qu'elle n'avait jamais rien fait de mal et cherchait simplement à se faire des amies, notre petite choupette se voyait toujours reléguée dans le coin le plus sombre de la récré, celui où personne ne fait attention à vous ou vers lequel on vous lance les regards les plus cruels et assassins, remplis d'une telle mesquinerie qu'ils vous donnent juste envie de ne plus exister. En clair, Cannelle n'a pas connu une enfance facile. Grandissant dans l'ombre d'une grande s½ur qui n'a jamais eu ce type de problèmes, étant dotée d'un physique plus qu'agréable à regarder et d'une popularité contre laquelle on ne peut pas rivaliser, et couvée par deux adorables parents qui sont cependant loin de se douter de la triste réalité (comment le pourraient-ils ? Leur petite fille est une vraie crème, impossible qu'on lui veuille du mal !), Cannelle n'a personne à qui parler de son mal-être. Elle encaisse, elle subit, c'est tout. Ses poignées d'amour sont là pour ça en fin de compte, pour amortir le choc face à tant de persécution silencieuse, à coups de regards qui en disent long, de lèvres qui se tordent en un sourire des plus atroces et de mains sur des hanches fines et bien courbées qui trahissent une vanité des plus excessives et déplacées et un dédain des plus criants envers l'interlocutrice boudinée qui n'avait rien demandé. Juste de l'amour et un semblant de tendresse. Des copines avec lesquelles rire, et non qui riraient d'elle. Des confidentes avec qui partager tous ses secrets naïfs d'enfant qui a encore le droit de rêver. Dans les beaux yeux de Cannelle, le rêve était toujours terne. Difficile de faire naître de sublimes étincelles quand votre soleil se retrouve caché par de sales pestes. Ce qui m'a bouleversée, c'est que Cannelle n'est pas à proprement parler harcelée. On ne la frappe pas, on ne lui met pas la tête dans les toilettes, on ne lui jette pas les plus ignobles des insultes au visage. Cependant, on détruit totalement sa confiance en soi, si fragile, à peine naissante à cet âge-là. On lui fait clairement comprendre, même avec une économie somme toute révélatrice de paroles et d'actes, qu'elle n'est qu'une moins que rien, qu'on ne veut pas d'elle. Et même si cela ne prend pas une tournure tragique dans ce roman-ci, cela reste mal, et Cathy Cassidy nous le fait clairement comprendre. Même s'il "y a pire", bien pire que ce que Cannelle subit, il n'y a au fond pas de harcèlement mineur ou majeur. Peu importe la proportion de la chose, cela reste grave et cela doit être pointé du doigt, dénoncé sans détour. C'est ce que Cathy fait avec beaucoup de subtilité. Elle nous fait comprendre qu'à partir du moment où l'on fait douter une personne d'elle-même, de sa valeur, de ce dont elle est capable, de son existence même sur cette Terre, ce que l'on fait est mal. Rien ne pourra changer ça. Je me suis rendue compte qu'enfant, j'avais subi à peu près le même traitement que l'on a réservé à Cannelle : soit on me faisait comprendre que je n'avais pas ma place là où j'étais, soit on ressentait de la pitié pour moi et l'on ne faisait guère plus que de me tolérer, sans jamais véritablement me considérer comme une amie. Quoiqu'il en soit, le message m'était toujours transmis par le biais d'une expression corporelle on-ne-peut-plus claire, comme si tout ce que la personne ressentait pour moi émanait directement de l'ensemble de son corps. Je m'étais alors construite une barrière des plus efficaces face à ce navrant constat : une bulle de coton inviolable, dans laquelle je me comprenais moi-même, ma mère et mon père. Ma Sainte Trinité face au reste de ce monde si méchant et ce dès le plus jeune âge. Reparler de tout cela me fait mal car, quand j'y repense, je me dis que j'ai eu tort de me laisser ainsi faire, de voir tout ce que j'aimais et moi-même réduits à presque rien par des personnes qui devaient sûrement éprouver des sentiments négatifs envers elles-même et qui ont préféré essayé de me briser plutôt que de se montrer meilleures que ça, meilleures que toute cette jalousie, cette rancune qui nous empoissonnent. Désormais, tout ça est derrière Cannelle et moi. Cependant, il ne faut jamais oublier car on en a toujours quelque chose à en apprendre.

C'est justement là où Cannelle va se tromper en arrivant au collège. Après un événement qui fut la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et qui m'a tout simplement brisé le c½ur, Cannelle est bien déterminée à oublier, à ne plus laisser cette période néfaste de sa vie la définir. Ce que je comprends parfaitement, sauf qu'elle va tomber tout droit dans le panneau : notre héroïne, pour ne plus jamais souffrir et être humiliée de la sorte, décide de devenir "comme les autres". Quelle horreur, rien que de l'écrire, j'en frissonne, brrr ! Fini les bourrelets, les vêtements amples et gentillets : place au sacro-saint maquillage, aux tenues féminines et branchées, suivons le courant. La grosse chenille se métamorphose en filiforme papillon. Attention, dans ce roman, Cathy Cassidy n'aborde pas le thème de l'anorexie, chose qu'elle a déjà fait à merveille dans le tome trois des Filles en chocolat (une saga à dévorer sans modération aucune et je ne peux que vous inviter à faire de la sorte !), C½ur mandarine, qui est consacré à la belle et tourmentée danseuse qu'est Summer. Non, avec Cannelle, on découvre la joie du collège, ce paradoxe de sortir son épingle du jeu tout en faisant partie de la norme et en imitant son stupide comportement le mieux possible. Je ne vais pas jeter la première pierre à notre attachante héroïne car moi-même à un moment donné j'ai agi en ce sens. J'ai voulu ressembler aux autres, j'ai voulu m'intégrer. Je croyais que la clé de ma prison, de ma souffrance, se trouvait là et je n'aurais en réalité pas pu mieux me tromper. Ce qui s'est passé, c'est que je me suis enfermée d'autant plus dans mon corps, je me suis punie, inlassablement, jusqu'au point de rupture. J'étais devenue fade, effacée, je ne me reconnaissais presque plus. Je suis bien contente aujourd'hui d'avoir dit adieu à ce moi qui ne l'était pas vraiment. Voire pas du tout. Cannelle, au cours de l'intrigue, va elle aussi s'infliger beaucoup de tourments pour avoir l'approbation de celle dont l'opinion compte le plus à ses yeux : sa meilleure amie depuis qu'elle est entrée au collège, sa première, Shannon. Au point d'en négliger totalement ce qu'elle veut vraiment et qui elle veut véritablement être.

C'était tout bonnement insupportable de voir pendant une bonne partie du roman Cannelle essayer d'être le clone parfait de Shannon. Celle-ci, élève appréciée de tous unanimement, camarades de classe, élèves plus âgés (surtout les garçons), corps enseignant, maintient notre héroïne constamment dans son ombre, juge tout ce qu'elle dit ou fait, son regard se fait toujours scrutateur et invite à faire exactement ce que Mademoiselle Shannon veut si l'on souhaite rentrer dans ses bonnes grâces. Pourtant, malgré les très mauvaises impressions que Shannon nous renvoie, celle d'une jeune fille nombril de son monde et qui ne prend jamais les sentiments d'autrui en considération, celle-ci n'est pas foncièrement mauvaise. A travers ce personnage tour à tour détestable et surprenant, en tout point déroutant, Cathy Cassidy nous démontre que le monde et les personnes qui entrent et sortent de nos vies ne sont ni tout blancs ni tout noirs. Shannon a certes pour elle bien des défauts : elle est indubitablement égoïste, tout doit en effet tourner autour de sa petite personne, elle se met constamment en avant et, si on a le malheur de la contrarier, elle déploie des moyens assez fous et impensables pour vous le faire regretter. Même quand elle fait le bien autour d'elle, c'est en réalité pour mieux s'alléger la conscience ! Shannon sait effectivement bien berner son monde et nous dans le tas, même si, en tant que lecteurs, on sait se montrer plus perspicace que notre pauvre Cannelle qui était si heureuse à l'idée de satisfaire sa toute première, véritable amie. Avec tout ce que je viens de vous dire sur Shannon, difficile de se faire une bonne opinion d'elle. Et pourtant, et c'est sûrement ma bonne nature qui me perdra, je pense que cette dernière souffre d'un tel manque de confiance et d'amour de soi que toute cette assurance assumée n'est in fine qu'une belle façade, une carapace en béton armé que Cathy Cassidy a su fissurer afin de nous montrer ce qu'il y a derrière avec une parcimonie maîtrisée, de façon à ce que l'on croit presque l'avoir rêvé. Mais je ne suis pas dupe, Shannon ne m'aura pas, son charme n'opère pas sur moi. Celle-ci a tellement le désir de ne décevoir personne que cette obsession la dévore et l'empêche d'être authentique, d'arrêter de faire semblant. Au fond, toute cette mise en scène, ce théâtre dont Shannon est l'actrice principale, n'est là que pour duper une seule et unique personne : Shannon elle-même. Et là où Shannon a fait véritablement fort, c'est qu'elle est une si bonne actrice qu'elle y est in fine parvenue, à ériger ces murs qui l'empêchent de voir la réalité en face : qu'elle se déteste, qu'elle se dégoûte. J'ai sincèrement pitié d'elle car personne ne mérite d'avoir un tel gouffre en soi, qui vous consume tout entier. Et si jeune en plus... Là où Cannelle réussira à aller de l'avant et à embrasser sa véritable valeur, à s'aimer elle-même et à ne plus en avoir peur, Shannon continuera de se voiler la face. Pareil, qui peut l'en blâmer ? La plus belle des victoires est à mes yeux celle de l'amour de soi, et ce combat, Shannon n'est pas prêt de le gagner avec une telle attitude où la bassesse d'esprit, la méchanceté presque gratuite et la vanité se confondent de façon déconcertante avec un mal être abyssal.

Bien des gens se retrouvent au pied de ce mur qu'est l'estime de soi. Il est mal aisé de le remonter si notre corde est parsemée des épines sans pitié que l'on s'envoie les uns aux autres, ainsi qu'à soi-même pour commencer. En revanche, si cette dernière est pétrie avec beaucoup d'amour et de sucre candy, ça peut le faire... Je suis très fière de ce que Cannelle a réussi à entreprendre, avec du temps certes mais toutes les bonnes choses demandent de la patience : réussir à s'affranchir de l'influence effroyable qu'avait Shannon sur elle, se libérer de cette amitié toxique (parce qu'appelons les choses telles qu'elles sont) qui ne lui procurait que de la frustration et du chagrin, et enfin faire la paix avec ses vieux démons. Cela semble évident dit comme ça, mais cela demande en pratique beaucoup de courage et de sang froid. Cette façon qu'avait Cannelle de se rabaisser constamment, de douter de ses propres sentiments et de refuser d'écouter et la voix de la raison et celle de son c½ur, c'était comme je vous l'ai dit plus haut proprement insupportable pour moi. Cependant, il fallait que notre héroïne en passe par là, qu'elle se casse la figure face aux conséquences des mauvais choix qu'elle a d'abord décidé de prendre pour en tirer les bons enseignements et riposter, enfin élever la voix et s'affirmer. Et bon sang ce que ça a fait du bien quand ce moment est arrivé ! Il était grand temps, je vous le dis ! C'était fort, c'était intense, c'était vrai. Mais cela n'aurait jamais pu avoir lieu sans l'aide de deux personnages très importants et touchants car, ne l'oublions pas, nous sommes les principaux acteurs de notre bonheur mais accepter l'aide de ceux qui nous entourent et nous veulent du bien est l'une de nos plus grandes forces. Je n'attendais que ça, que cet instant dans ma chronique où je pourrai vous parler de mon personnage chouchou dans cette histoire, Sam. Sam, oh Sam, si seulement tu pouvais avoir dix ans de plus afin que je ne culpabilise pas autant de craquer sur toi ! Ce jeune homme vous fera littéralement fondre, foi de Nanette ! Qu'est-ce que je l'adore ♥ Sam, c'est ce collégien marginal qui n'a pas peur d'assumer haut et fort son excentricité, qui trouve toujours le moyen de vous surprendre et d'être le petit rayon de soleil de votre journée, même lorsque celle-ci ne vous annonçait pourtant rien de fort réjouissant. Avec Sam, la joie et la beauté de chaque instant passé en sa compagnie sont toujours au rendez-vous. Il est unique en son genre ce petit jeune homme, il a un sourire des plus joyeux et contagieux et il a le don de vous faire sentir spéciale et toute tourneboulée... Bref, je t'aime Sam, il en faudrait plus des comme toi, définitivement. Cannelle en a vraiment de la chance. C'est fou tout de même que j'ai réussi à beaucoup plus vous parler de Shannon que de Sam ! Mais quand la perfection est là, difficile de la capturer en mots. C'est déjà bien d'essayer. En revanche, les défauts et la noirceur ont de quoi faire courir mes doigts sur le clavier, instinctivement, de quoi noircir littéralement l'écran de mon ordinateur. C'est comme ça. Mettre des mots sur Sam, c'est comme essayer d'attraper un nuage ou un vent espiègle avec ses doigts. Ces derniers vous survolent ou vous effleurent mais impossible de dompter leur nature. C'est l'effet que m'a fait Sam : il est lui-même, sans concession, c'est à prendre ou à laisser. Eh bien, je prendrai le tout ma petite dame, assurément ! Je ne le répèterai jamais assez Sam, mais je t'aime très, très fort.

Dernier personnage dont je dois vous parler, et pas des moindres : celui d'Emily. Celle-ci a la particularité d'avoir connu Cannelle lorsque cette dernière était seule et avait simplement besoin d'une main tendue. Sans même en avoir conscience, Emily représentera cette main tendue, ce déclic qui va permettre à Cannelle de ne pas rester figée dans son désarroi, d'aller de l'avant, même si elle va faire beaucoup d'erreurs. Au moins, sa situation va évoluer et tous ces faux-pas vont lui faire apprendre beaucoup de choses essentielles sur la vie et sur elle-même. Emily va elle aussi tomber dans le piège irrésistible qu'incarne Shannon mais, au contraire de Cannelle, elle va tout de même se poser beaucoup de questions, notamment lorsque les actions de Shannon iront à l'encontre de sa personnalité à elle, Emily, intello' de la classe qui a le coeur en miettes depuis le déménagement. En effet, Emily comme Cannelle sont loin d'être des Shannon : elles sont réservées, elles ont leur pudeur, elles sont plus intelligentes que ça et ne veulent pas se laisser définir par leur physique, même si elles aiment à être plus féminines qu'avant. Surtout, elles ne cherchent pas à blesser délibérément les gens. J'ai vraiment beaucoup aimé le personnage d'Emily. Cela ne va pas être facile de tenir tête à Shannon et de lui faire comprendre que ce qu'elle fait est mal, notamment parce que cette dernière a tout le monde dans la poche, y compris elle-même, et pourtant Emily va s'y risquer et vouloir à tout prix protéger Cannelle et se rattraper envers elle, lui demander pardon de ne pas avoir su se montrer présente au primaire, quand Cannelle souffrait de la solitude, de l'indifférence comme de la haine, juste parce qu'elle n'était pas directement concernée. En effet, quand on est enfermés dans sa propre bulle de bonheur et de quiétude, on ferme souvent les yeux face à l'injustice qu'autrui subit. Mais il n'est jamais trop tard pour faire amende de ses erreurs. C'est ce qu'Emily a à enseigner à un jeune lectorat. Chaque jeune lecteur (ou même plus âgé) peut se reconnaitre dans les divers personnages de Cathy Cassidy, s'y trouver une âme jumelle et en apprendre beaucoup d'elle. C'est l'une des très nombreuses choses que j'aime dans les romans de cette autrice juste formidable.

Enfin, un autre point qui est absolument juste génial dans les romans de Cathy Cassidy, c'est que cette dernière met souvent en avant dans ses livres une jeunesse engagée, passionnée, qui ne reste pas passive et qui se bat pour ce qui lui semble être juste et pour prouver sa valeur. Par exemple, dans ce récit-ci, toute la classe de Cannelle va travailler de concert pour créer tous ensemble un magazine qui les représente, qui parle de ce qu'ils aiment, de ce qui leur tient à c½ur, et tous les élèves vont tout faire pour que ce magazine perdure dans le temps, devienne un vrai succès et ne reste pas juste un simple devoir de classe pour le cours d'anglais. J'ai tout simplement adoré ça, toute cette ardeur que les camarades de classe de Cannelle et cette dernière mettent dans leur magazine, dans ce petit bébé qu'ils mettent au monde avec un enthousiasme, une détermination et un investissement qui ont de quoi clouer le bec à tous ceux qui auraient pour discours que "la jeunesse se repose sur ses lauriers de nos jours" et "que les jeunes ne sont que des bons à rien". Allez dire à la classe d'anglais de Mr Hunter qu'ils ne font pas de zèle et qu'ils n'ont aucune motivation et créativité, ils sauront vous recevoir ! En parlant de ce jeune professeur, j'ai adoré le fait que ses méthodes soient peu orthodoxes et aient pour véritable objectif de captiver ses élèves, pas juste de leur bourrer le crâne d'informations. Cet enseignant a pour véritable vocation d'insuffler à ses chères petites têtes blondes une envie réelle de s'instruire, de créer, de communiquer au monde leur entrain et leur volonté d'occuper une place importante sur cette Terre, de faire ressentir leur présence et leur talent à chacun. Les romans de Cathy Cassidy ont toujours le don de vous remonter le moral et de vous donner l'envie d'accomplir de grandes choses. Au fond, peu importe la taille de nos exploits, tant que l'on avance, que l'on progresse, que l'on fait ce que l'on fait avec passion et espoir, avec un soleil dans les yeux, les lèvres, un soleil qui vient du c½ur et qui se partage. Merci Cathy pour ce partage, pour toutes ces bonnes ondes qui nous font lever la tête et regarder vers l'avenir avec plus de sérénité et de combativité.

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à lire Miss pain d'épices, ainsi que le reste de l'½uvre de Cathy Cassidy. Je n'ai jamais été déçue par l'un de ses romans et je pense que ce jour n'est pas prêt d'arriver ! En tout cas, à chaque fois, Cathy arrive avec brio à me prouver que, malgré sa patte reconnaissable entre mille qui s'imprime sur chacune de ses intrigues, elle réussira toujours à me surprendre et à me faire ouvrir les yeux sur un sujet différent, à me faire avoir une vision du monde nouvelle et enrichie une fois le livre fini. J'aime à voir les romans de Cathy Cassidy comme des histoires qui comportent à chaque fois toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et qui arrivent même à en créer des teintes inédites encore. Et chacune de ces nouvelles couleurs viennent ensuite me constituer après la lecture, elles font désormais partie de moi aussi. J'ai toujours la sensation en lisant un Cathy Cassidy que le nombre de couleurs qui se trouvent en nous est infinie et que nous avons juste à les faire rayonner afin d'inspirer les autres et de leur apporter plus de gaieté et d'amour dans leur vie. C'est à nous de leur ouvrir le chemin vers la paix et l'acceptation de soi. C'est un combat que l'on doit mener seul et accompagné en même temps, cela demande énormément de courage et de ténacité, mais justement, Cathy nous apporte tout ce dont nous avons besoin grâce à ses ouvrages aux milles saveurs : cannelle et brownie ici principalement (oui, parce que Cannelle a pour nom de famille Brownie ! Je trouve ça beaucoup trop mignon et stylé pour ma part !), mais aussi plein d'autres nuances sucrées qui n'attendent que vous au travers des différents one-shot et sagas de Cathy. Ça sent bon le chocolat, la douceur, la tendresse, le réconfort, ce sont comme des doudous d'encre et de papier qui vous feront vivre des aventures de la vie quotidienne mémorables et extrêmement instructives. Alors, qu'est-ce que vous attendez ? Vous (re)prendrez bien une part de brownie, non ? Avec des amandes, ce sont mes préférés !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Miss pain d'épices
★★★★★
Un excellent roman ! En même temps, je n'en attendais pas moins de la part de Cathy Cassidy ! ;)

« Il est illusoire de penser que l'on peut se réinventer. On peut essayer, bien sûr, mais il est impossible d'échapper à sa vraie nature. La vie est un voyage, une lente découverte de notre personnalité. Aujourd'hui, je m'aperçois que je ne suis encore qu'au début de l'aventure. »
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#Posté le mercredi 24 octobre 2018 06:34

Modifié le dimanche 25 novembre 2018 11:10

FICHE MANGA : SOS Love - Tome 1

FICHE MANGA : SOS Love - Tome 1
Série en 6 tomes. Tome 1 disponible depuis le 30 août 2018.

• TITRE V.O. : Konna Mirai wa kittenai.
• MANGAKA : Yasuko.
• ANNÉE : 2015 (JAPON) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Shojo.
• THÈMES : High school life, sentiments amoureux, clichés, amitié, rivalité, mission, futur, science-fiction, normes de la société, féminité, conformité, popularité, superficialité, authenticité, complicité, humour, rêves, pression sociale, identité sexuelle, amour, romance, célibat, virginité, course contre la montre, popularité, sincérité, amour de soi, espoirs, déceptions, quête, futurisme, mystère, triangle/carré amoureux, quête de l'amour, réussite, réussir sa vie, jeunesse, doutes, réflexion...
• PAGES : 192.

Kayo est cool, Kayo est jeune, Kayo est populaire ! Elle n'est pas très douée pour les études, mais ce n'est peut-être pas si grave. Car après tout, son plan de « carrière », il est tout tracé : trouver l'homme de sa vie à l'université et l'épouser pour ne plus faire grand-chose d'autre ensuite. En attendant, elle compte bien profiter de sa jeunesse. Oui, mais voilà... un beau matin débarque dans son quotidien une lugubre jeune femme qui prétend venir du futur, et même être une version plus âgée d'elle-même. Kayo refuse d'y croire, mais quand cette dernière lui annonce qu'à trente ans, elle sera célibataire, déprimée, et loin d'avoir une vie épanouissante, la lycéenne commence à se poser des questions... Et s'il était temps d'admettre l'amour qu'elle éprouve pour son ami d'enfance, et d'enfin lui mettre le grappin dessus ?

ஜ MON AVIS :

Bonjour les amis ! Ohayo Minna-san ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'une nouvelle parution de chez Akata, une maison d'édition de mangas dont j'apprécie particulièrement les messages forts qu'elle nous fait passer grâce à ses judicieux choix éditoriaux. Je profite de cette petite introduction afin de les remercier infiniment pour cet envoi. Après avoir été transportée par le bouleversant premier tome d'Éclat(s) d'âme et avoir ri à n'en plus finir avec l'explosif Magical Girl Holy Shit ! de la toute nouvelle collection WTF?! de la maison d'édition (voir mes chroniques de ces deux titres ici et ici), je retourne à mes premiers amours avec une nouveauté délicieusement shojo qui m'a fait instantanément envie et qui sent bon les années lycée, toute leur magie et tous leurs tracas aussi... Du moins pour notre pétillante et incorrigible héroïne. Je le sais bien, le titre du manga ne semble pas payer de mine. C'est comme si l'on collait sur le front de ce dernier l'étiquette "Je suis le shojo typique de la jeune fille magnifique et très fleur bleue, qui vit l'improbable histoire d'amour cucul-la-praline qui vous fera lever les yeux au ciel et avoir comme un pincement au c½ur, bonjour". Pour ma part, je ne m'en suis pas arrêtée à ce titre qui peut paraître très réducteur (ne jugeons pas les petits titres qui vont droit au but, s'il vous plaît) et que je trouve de mon côté à vrai dire tout à fait approprié au contenu et, à l'instar du coup de crayon de la mangaka que l'on découvre une fois le manga ouvert, simple, efficace, percutant. It was meant to be, j'ai envie de dire. Si vous cherchez un style de dessin très élaboré qui vous émerveillera et vous en mettra plein les yeux, passez votre chemin. Après tout, ces planches à la simplicité qui en devient presque singulière, à la vulnérabilité somme toute désarmante, nous parlent de la vraie vie, celle d'une belle lycéenne déboussolée qui s'est mise plein de fausses idées dans la tête...

Et pourtant, cette histoire avait tout pour m'exaspérer sur le papier au départ. En effet, l'héroïne de cette opération Amour désespéré (comme Henri dans Once Upon a Time, moi aussi j'ai mes noms de code), Kayo (tiens, une autre Kayo chez Akata ! Laissez-moi en rire toute seule comme une débile car ces deux héroïnes de mangas - Kayo de SOS et Kayo de Holy Shit - diamétralement opposés ne s'entendraient ab-so-lu-ment pas ! Même pas en rêve ! Je payerais cher pour voir un tel crossover d'ailleurs... Bref, fin de la parenthèse.) est du genre à relayer ses études au second plan car, selon elle, son avenir est d'ores et déjà tout tracé : grâce à son régime sans sucre qui lui fait faire de l'hypoglycémie mais qui lui assure une taille de guêpe (c'est ça le plus important, n'est-ce pas ? Je ne blague même pas.), elle peut être sûre de conquérir l'homme de sa vie à la fac (après plein d'expériences non concluantes au lycée car l'entraînement, c'est important aussi) et de l'épouser d'ici ses vingt-quatre/vingt-cinq ans, et la ribambelle d'enfants suivra. Oh ! Et pas besoin d'exercer un métier qui rapporte beaucoup, vu que le mari en question sera non seulement pourvu d'un beau physique mais aussi d'un bon porte-monnaie ! Vous comprendrez bien qu'avec une telle mentalité, je ne pouvais que difficilement apprécier Kayo à sa juste valeur. Néanmoins, ce petit bout de femme a bien bien plus en réserve qu'il n'y paraît... Et il va bien falloir qu'elle s'en rende compte parce que ce que va lui annoncer sa soi-du-futur va bouleverser toutes ses certitudes (qui sont en réalité en carton-pâte) !

J'ai adoré justement dans SOS Love ce mélange, sûrement involontaire, de deux références que j'apprécie tout particulièrement : le manga Orange et le film Le mariage de mon meilleur ami. D'habitude, je déteste les comparaisons faites entre des nouveautés et des valeurs sûres, mais je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ces deux ½uvres pendant ma lecture. Une personne qui n'est autre que Kayo elle-même à l'âge de trente ans va venir lui rendre une visite des plus abasourdissantes et lui annoncer une nouvelle ca-tas-tro-phique : Kayo n'est pas plus prête de se marier que moi de devenir la reine d'Angleterre dans les années à venir (ça aurait été cool pourtant...). Et de ce célibat que celle-ci ne désirait absolument pas, il en résulte une situation professionnelle peu enviable au vu de l'intérêt quasi inexistant de Kayo pour les études et le dur labeur. En clair, un cauchemar vivant que la splendide jeune fille en fleur n'aurait jamais pu imaginer ! Sa mission, désormais, si elle veut bien l'accepter (et elle a intérêt, au vu de la détermination ardente de celle qu'elle appelle affectueusement - et j'ai adoré ce surnom - "sa trentenaire"), est de conquérir le c½ur de celui qui fait battre le sien depuis toujours : Shinnosuke Aikawa, son meilleur ami d'enfance. Autant vous dire que ce premier tome est déjà rempli de situations forts cocasses et à se fracasser la tête contre les murs (petite exagération du face palm - légère, légère). A bien des reprises, Kayo m'aura fait lever les yeux au ciel. Je dirais que son principal défaut est celui de ne pas savoir faire de choix arrêtés. Je ne dis pas qu'il faut s'enfermer dans ses choix mais, à un moment donné, il faut savoir prendre une décision, se mettre à jour au niveau de ses sentiments, de ce qu'on pense, de ce qu'on veut vraiment. Mais qui suis-je pour blâmer Kayo de ne pas parvenir à s'en sortir avec tout ce qui se passe dans sa tête d'adolescente qui a encore à se construire ? L'être humain est extrêmement complexe et indécis et Kayo incarne parfaitement ce que j'énonce. Alors que son "aînée" (c'est drôle d'écrire cela alors qu'elles sont une seule et même personne mais elles ont véritablement cette relation de grande s½ur à petite s½ur assez touchante mais surtout hilarante et délurée) croit agir pour son bien en poussant Kayo ado à courir après son meilleur ami d'enfance, qui est, selon elle, la pièce manquante à son destin parfait, cette dernière, tout en tentant d'appliquer les étapes de ce "plan" bien foireux au mieux, va en réalité se poser beaucoup de questions sur qui elle est et sur ce à quoi elle aspire. C'est pour cela que Kayo jeune m'a bien plus intéressée et émue que sa version adulte, même si c'est grâce à cette dernière et à son intervention fracassante dans la vie de sa jeune elle-même que le déclic a pu se faire. In fine, je me suis identifiée à Kayo bien plus que je ne l'aurais cru, tout simplement car, il n'y a pas si longtemps, j'avais les mêmes interrogations qu'elle et qu'elles continuent à me tarauder de temps à autre. Cela m'a grandement soulagée que Yasuko ait écrit ces questions qui m'angoissaient tant noir sur blanc, de façon aussi évidente. Je me suis sentie beaucoup moins seule et anormale et, rien que pour ça, je l'en remercie infiniment. J'ai alors pris conscience que Kayo s'est refusée d'être elle-même pendant bien trop longtemps et ce depuis toute jeune à cause de ce que la société attend de nous, au point de se convaincre elle-même que c'était en réalité ses propres attentes. Alors que non. Juste non. Et cela m'en a fait terriblement mal au c½ur pour elle.

« Tu es mauvaise perdante jusqu'à la moelle. Ce n'est pas que tu aimes gagner... C'est juste que tu ne veux pas perdre. Tout ce que tu as fait, c'est prétendre que tu ne l'aimais plus parce que tu avais peur qu'il te rejette, peur de perdre. Tu t'es contentée d'éviter la confrontation. Et cette vérité... Il a fallu... que j'apprenne à 30 ans qu'il s'était marié... pour m'en rendre compte pour la première fois !
(Allons bon, elle chiale, maintenant !!)
T'as de la chance d'avoir quelqu'un pour te l'apprendre avant qu'il soit trop tard !! C'est vraiment pas juste !!
- Ca sert à quoi de vous défouler sur moi ? Et puis, arrêtez de pleurer, ça creuse encore plus vos sillons naso-labiaux.
- Tu veux que je te crève, avec tes sillons naso-labiaux ?!! »

Ce qui est fascinant et impressionnant à constater, c'est que le personnage de Kayo adulte subit lui-même cette prise de conscience concernant qui elle est réellement et ce qu'elle a enfoui en elle pendant toutes ces années, sans jamais le dévoiler à qui que ce soit, et surtout pas à l'être le plus important : elle-même. C'est comme si c'était une honte, un péché inavoué. La "trentenaire" a bien eu le temps de constater cela, de l'assimiler. Pourtant, on a l'impression que, malgré tout ce qu'elle sait sur sa personne, c'est-à-dire tout, elle n'a toujours rien compris. Elle reste bornée dans sa stratégie infaillible de trouver l'amour, là où la Kayo pimpante et adolescente suit le gré du vent et de ses opinions telle une girouette. Cela peut la rendre à nos yeux hystérique et totalement désespérée dans son objectif de trouver l'amour mais je pense qu'au fond, elle est au contraire très lucide et qu'elle a bien saisi que, dans la société dans laquelle on vit, être célibataire et sans enfants à son âge n'est pas signe de réussite dans sa vie, ou devrais-je carrément de sa vie. Car il y a bien une fine différence entre les deux propositions, merci mon prof de philo'. Et Kayo a sacrifié l'idée de réussir la première pour accomplir la seconde, résignée qu'elle est à rentrer "dans le rang", à se fondre dans le moule que la société lui a désigné. In fine, inconsciemment, la Kayo adulte va faire ouvrir les yeux à sa version "jeune" sur tout ce qu'elle a renfermé en elle depuis tout ce temps, sur tous ces souhaits inavouables qu'elle ne s'est jamais donné les moyens de réaliser. Toutes les deux vont s'enrichir au contact l'une de l'autre et c'est profondément touchant. Bien sûr, cela va leur prendre beaucoup de temps de se défaire de ce qu'elles ont pris pour parole d'évangile pendant si longtemps, mais c'est déjà un joli début, et ça compte ! Concernant les deux autres personnages principaux de cette histoire, je les ai juste adorés. Shinnosuke, le meilleur ami d'enfance de Kayo, peut paraître être un gros cliché sur pattes : star de basket du lycée, élève modèle, extrêmement intelligent, bellâtre aux cheveux blond cendré, à la nonchalance tellement "cool" et surtout, toutes les filles sont éperdument amoureuses de lui. Et pourtant, Shinnosuke est quelqu'un d'extrêmement simple, un peu moqueur parfois envers Kayo, mais juste histoire de la secouer un peu. Et elle en a bien besoin la choupette ! D'ailleurs, c'est très bien fait de la part de la mangaka de ce côté-là car, s'il est évident que Shinnosuke ne souhaite que le bien de Kayo, qu'il a encore beaucoup de tendresse pour elle et qu'il regrette sincèrement qu'ils se soient éloignés l'un de l'autre au fil des années, même s'ils se côtoient toujours, impossible de savoir ce qu'il se passe dans sa tête ! Je suis totalement dans le flou concernant ses sentiments pour Kayo, s'il la voit comme elle le voit, tout comme je suis incapable de dire si j'aimerais les voir ensemble à la fin ou qu'ils renforcent juste leur amitié afin de faire renaître leur lien d'avant. La mangaka a le don de nous embrouiller sur nos propres émotions et opinions et de nous rendre presque aussi confus que Kayo elle-même ! C'est dire à quel point elle est forte ! En tout cas, je me suis rapidement attachée à Shinnosuke. Pas étonnant de comprendre pourquoi il fait succomber les filles : il est passionné par ce qu'il fait, il se donne tous les moyens de réussir ce qu'il entreprend et, comme si ce n'était pas suffisant comme ça, il est patient, naturel et honnête. Il estime d'ailleurs grandement cette vertu et on ne pouvait donc que bien s'entendre lui et moi ! J'en viens maintenant à mon personnage favori : celui de Kushida, partenaire sportive de Shinnosuke et rivale sur le plan amoureux de Kayo. En effet, c'est elle qui se mariera dans le futur avec Shinnosuke et qui sera son seul et unique amour, sa "première" en beaucoup de choses. J'ai d'ailleurs trouvé cela magnifique que la mangaka mette en avant ce type d'amour. C'est bien trop rare, mais cela existe ! Il faut continuer d'y croire, en la pureté et sincérité de l'amour. Tiens, "pure" et "sincère" sont deux adjectifs que Kushida incarne parfaitement. J'ai admiré, presque (que dis-je, carrément !) avec dévotion, la manière dont cette jeune fille était sans filtre, avec douceur et d'une sincérité qui vous en siffle le bec. Kushida est quelqu'un d'adorable, d'une gentillesse exquise, la voix de la raison que beaucoup devraient écouter. Elle manque parfois de confiance en elle car elle est peu féminine physiquement parlant et dans ses passions (Dieu que je déteste cette "identité sexuelle" qu'on nous inflige). Néanmoins, elle est d'une grande sensibilité et elle assume qui elle est, ce que n'a pas réussi à faire Kayo toute jeune et par la suite, se sentant faible dans sa condition de "femelle". En tout cas, Kushida est une vraie perle ! Sa personnalité se marie parfaitement à celle de Shinnosuke et on n'a pas envie qu'ils soient séparés (ou plutôt, que leur histoire d'amour ne voit jamais le jour). En même temps, on a aussi envie que Kayo se déclare à Shinnosuke ! Je ne remercie pas Yasuko de nous avoir placé face à un tel dilemme... Ce qui est également intéressant de constater, c'est que Kushida apprécie grandement Kayo, qu'elle la considère comme une véritable amie et qu'elle ne souhaite que son bonheur, même si, pour les deux jeunes filles, il résulte en la même personne : Shinnosuke. Bref, Kushida, c'est la crème de la crème, je l'aime de tout mon c½ur, et on devrait tous prendre de la graine sur elle ! Enfin, pour ce qui est de l'énigme Ryôichi car, oui, ce jeune homme est un véritable mystère (et j'adoooore ça), le rôle assez "futuriste/science-fiction" qu'il a à jouer dans tout ça m'a d'abord semblé bizarre et mal amené (je sais que mes propos doivent l'être aussi en ce moment). Pour faire simple, disons que Ryôichi est lié au voyage dans le temps de Kayo (ou plus particulièrement au moyen qu'elle utilise pour le réaliser). Cependant, je trouve désormais cela tout à fait fascinant et prometteur. On comprend très vite que Ryôichi ne veut agir que dans l'intérêt de Kayo (ou peut-être pas... Si ça se trouve, je me fourvoie complètement) mais qui est-il réellement ? Je meurs d'envie de le savoir... La suite au prochain épisode...

« Tout à l'heure... Elle s'en faisait pour sa féminité. Si une fille cool comme moi, et une amie d'enfance par-dessus le marché, devient sa rivale...
"Mais... Qu'est-ce que tu racontes, Kayo ? Ca va pas ?"
Je te parie qu'elle le reprendrait aussi sec, son présage.
"C'est pas grave.
(- Hein ?)
Même si c'était le cas... Et même si Aikawa te choisissait... Du moment que la personne que j'aime est heureuse... C'est tout ce qui compte !"»

Tout ce que je peux vous dire, c'est que, si vous ne deviez retenir qu'une chose de cette chronique, c'est que la mangaka nous fait passer un très beau message d'acceptation de soi que j'ai hâte de voir plus développé dans les prochains tomes. En tout cas, il est très bien amené dans ce tome un, il nous frappe de plein fouet et nous apporte une belle bouffée d'espoir. Pour ma part, il m'a vraiment remonté le moral. Alors, écoutez-moi bien les filles (et les garçons aussi, je ne vous oublie pas bien sûr) : si vous avez des rêves au plus profond de votre c½ur, ne vous sous-estimez jamais et ne laissez jamais, au grand jamais, la société vous dicter ce que vous avez le droit de faire ou non et ce que vous êtes capables de faire ou non. Croyez-moi, vous valez tous de l'or et vous êtes tous capables de soulever des montagnes. Suivez toujours la voix de votre c½ur et ne vous enfermez pas dans des mensonges qui vous le briseront. La vérité est très souvent dure à dire et à entendre mais elle est la seule véritable clé de votre prison. C'est une autre leçon que m'a apprise ce manga.

« C'est des première année, ces filles... En plus... Sa future épouse se trouve probablement dans l'assistance... "Ce qui veut dire qu'il a épousé la fille avec il a eu toutes ses premières expériences." Personnellement, je trouve ça formidable d'épouser la personne qu'on aime depuis le lycée... Mais pour moi, ça me semble complètement irréel. Et pourtant... Shinnosuke l'a fait, lui. Dans un sens... c'est tout lui, ça. »

Pour conclure, si vous souhaitez lire un manga qui vous fera rire, qui saura vous faire dépasser vos premières impressions, bien trop souvent mauvaises, qui vous touchera et qui vous apprendra des choses fondamentales sur vous même et sur votre véritable idée du bonheur, celui/celle qui vit en vous et qui devrait vous faire rayonner et vous faire sentir fiers et satisfaits de vous même, alors plongez-vous dans SOS Love ! Ce titre shojo comme je les aime est une vraie bouffée d'air frais et assurément addictif ! Je suis désormais impatiente de découvrir la suite des drôles de péripéties des deux Kayo !

Nanette ♥

FICHE MANGA : SOS Love - Tome 1

★★★★(★)
Un shojo décidément comme je les aime et qui, je pense, nous réserve de jolies surprises...

✓ - Le message très poignant et droit au but que la mangaka nous fait passer : soyez vous-même dans tout ce que vous faites, tout ce que vous dites, et soyez en fiers !
- Un manga dans lequel tout le monde peut se reconnaître : en effet, en ce bas monde, si on ne cherche pas absolument un/une partenaire pour la vie ou pour la nuit, on est des extra-terrestres aux yeux des autres. Or, tout le monde n'est pas ainsi et n'a pas cette conception-là du bonheur et heureusement que Yasuko nous le rappelle !
- Des personnages forts, affirmés et tous fascinants à leur façon.
- Une héroïne qui vit une impressionnante introspection !
- Un humour efficace et qui nous donne la pêche !


✗ - Un dessin qui n'est guère époustouflant mais qui représente très bien la réalité et la façon très terne de penser de l'héroïne, bien décidée à entrer dans le rang, même si elle va se retrouver fortement ébranlée dans ses certitudes.
- Cette mentalité qui OBLIGE quelqu'un à avoir des relations de couple/sexuelles, à avoir des enfants et de l'argent, sinon notre vie ne vaut RIEN. QUE DALLE. C'est malheureusement extrêmement réaliste et c'est justement ce qui me met en rogne !

« Après tout, ne pas être mariée à 30 ans, c'est pas la mort. Les gens ne sont pas obligés de vivre tous de la même façon, non ? »
Tags : Service Presse, Editions Akata, SOS Love, Tome 1 ♥, Fiche manga, Yasuko, Japon 日本, Shojo ♥, High school life, sentiments amoureux, clichés, amitié, rivalité, mission, futur, science-fiction, normes de la société, féminité, conformité, complicité, humour, rêves, pression sociale, identité sexuelle, amour, romance, célibat, virginité, course contre la montre, popularité, sincérité, amour de soi, espoirs, déceptions, quête, futurisme, mystère, triangle/carré amoureux, quête de l'amour, réussite, réussir sa vie, jeunesse, doutes, réflexion, superficialité, authenticité, Excellente lecture !
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#Posté le jeudi 11 octobre 2018 02:43

Modifié le jeudi 27 décembre 2018 10:33

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