
• TITRE VO : Shimanami Tasogare.
• MANGAKA : Yuhki Kamatani.
• ANNÉE : 2015 (JAPON) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Communauté LGBT+, homosexualité, tentative de suicide, mal-être, s'accepter, s'assumer, homophobie, discrimination, cruauté de la société, différence, tolérance, bienveillance, chaleur, dépression, malheur, envie d'être heureux, amitié, compréhension, drame, harcèlement moral, psychologie, tranche de vie...
• PAGES : 178.
• MANGAKA : Yuhki Kamatani.
• ANNÉE : 2015 (JAPON) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Communauté LGBT+, homosexualité, tentative de suicide, mal-être, s'accepter, s'assumer, homophobie, discrimination, cruauté de la société, différence, tolérance, bienveillance, chaleur, dépression, malheur, envie d'être heureux, amitié, compréhension, drame, harcèlement moral, psychologie, tranche de vie...
• PAGES : 178.
« Deux jours avant les vacances d'été, je crois que... je suis mort. » C'est ce qu'a pensé Tasuku le jour où un de ses camarades de classe lui a piqué son smartphone, alors qu'il était en train d'y regarder une vidéo porno gay. La rumeur s'est répandue comme une traînée de poudre. Tasuku pense d'abord à se suicider, ne pouvant supporter cette réalité dont il n'avait pas encore complètement conscience lui-même, mais aussi par peur du regard de la société. Pourtant, alors qu'il s'apprête à sauter dans le vide, il aperçoit, au loin, une mystérieuse silhouette de jeune femme qui le devance et... saute dans le vide ?! Intrigué, terrorisé, il s'élance vers l'endroit d'où elle a sauté. Il y découvre, stupéfait, que la personne qu'il a vu de loin est encore en vie, et qu'elle est la tenancière d'une sorte de résidence associative, véritable safe space où se réunissent diverses personnes LGBT. De rencontre en rencontre, le jeune lycéen va apprendre à se connaître, à s'accepter, et trouver sa place dans le monde.
ஜ MON AVIS :
Tout d'abord, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions Akata. Cet envoi me touche profondément.
Tout d'abord, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions Akata. Cet envoi me touche profondément.
« (Elle aurait pu me proposer une glace, franchement...) »
- La morfale qui est en moi a ressenti cette indignation au plus profond de son être, lol. -
- La morfale qui est en moi a ressenti cette indignation au plus profond de son être, lol. -
Je n'entendais que du bien de cette nouvelle parution Akata depuis sa sortie en février dernier. Et effectivement, je n'ai pas été déçue de ce titre que j'attendais de pouvoir lire de pied ferme. Encore une fois, les éditions Akata nous proposent un objet-manga et un contenu de qualité. Leur catalogue, quelque soit le lectorat visé, est tourné vers la différence, la tolérance, l'amour de soi et de l'autre. Dans cette histoire, on va suivre Tesuku, un lycéen tout ce qu'il y a de plus ordinaire jusqu'au jour où ses amis/camarades de classe le prennent "la main dans le sac" comme on dit, à regarder une vidéo porno gay. Ce coming-out des plus abjects et cruels va plonger notre jeune héros, qui jusqu'alors ne voulait pas s'avouer à lui-même son homosexualité enfouie au plus profond de lui, dans le plus grand désarroi et désespoir. En constatant avec aberration les brimades, le mépris le plus total et la violence verbale dont il fait l'objet, il va se faire le Saint-Pierre des homosexuels en reniant sa véritable orientation sexuelle puis va songer à se supprimer à la pensée qu'il ne sera jamais accepté tel qu'il est. C'est alors qu'un événement des plus étranges, mais également porteur d'espoir, va se produire...
Tesuku est un personnage principal qui m'a énormément émue et qui connaît déjà une belle évolution dans ce premier tome : alors qu'au départ, il renie qui il est car sinon il sait qu'il sera traité en tant que paria, au contact des personnes qu'il rencontre dans le salon de discussion, il va retrouver foi en l'humanité petit à petit et réaliser quel est son souhait le plus cher : celui d'aimer un homme pleinement et de ne pas s'en cacher. De quel droit se permettrait-on de juger sa conception du bonheur et de la lui retirer ? *écrit cela avec de petites perles aux coins des yeux*
Tesuku est un personnage principal qui m'a énormément émue et qui connaît déjà une belle évolution dans ce premier tome : alors qu'au départ, il renie qui il est car sinon il sait qu'il sera traité en tant que paria, au contact des personnes qu'il rencontre dans le salon de discussion, il va retrouver foi en l'humanité petit à petit et réaliser quel est son souhait le plus cher : celui d'aimer un homme pleinement et de ne pas s'en cacher. De quel droit se permettrait-on de juger sa conception du bonheur et de la lui retirer ? *écrit cela avec de petites perles aux coins des yeux*
« Elle a dit ça avec une telle nonchalance que ça m'a sonné... Et j'ai fait une sorte de rêve éveillé. Elle est vraiment étrange... "notre hôte ?" Qui est-elle, au juste ? »
L'élément fantastique de cette intrigue très tranche-de-vie et réaliste réside dans le personnage central et énigmatique de la Gérante, celle qui a permis la création de cet "havre de paix" pour les personnes faisant partie de la communauté LGBT+. On ne sait pas qui elle est, elle se montre très distante et détachée, presque inaccessible et insaisissable, et on ne sait pas non plus quelles sont ses motivations. Elle est là sans véritablement être là, elle est déstabilisante et cela peut autant agacer que subjuguer. En tout cas, j'espère que le mystère de la Gérante durera et s'étirera dans le temps dans l'intrigue, juste pour le plaisir de savourer de se triturer le cerveau avec cette question encore sans réponse : Who is she ?
« Quitte à tout démolir, je préfère le faire moi-même ! »
Alors que le désemparé Tesuku va chercher des réponses et une oreille attentive auprès de "leur Hôte", c'est in fine Miss Daichi qui va le prendre sous son aile. J'admire profondément cette jeune femme car elle a décidé de prendre le taureau par les cornes et de ne pas repousser qui est elle et qui elle aime à plus tard. Elle le vit et elle l'assume MAINTENANT. Je lui tire mon chapeau car cela demande un sacré courage.
Ce que j'ai trouvé tout particulièrement intéressant dans ce manga, c'est la pluralité de l'acceptation de l'homosexualité par ceux qui la vivent que dépeint la mangaka, qui s'identifie elle-même comme étant une personne X-gender. Par exemple, Saki, la femme de Miss Daichi, est "seulement" un niveau juste au-dessus de Tesuku en ce qui concerne le fait de s'assumer pleinement en tant que lesbienne : d'apparence douce et effacée, même si elle peut vivre avec l'élue de son c½ur, Saki renferme une rage bouillonnante en elle. Elle se sent comme une anomalie et ne supporte pas l'idée de devoir justifier qui elle est en faisant autant d'efforts pour que la société ne la regarde pas d'un ½il trop critique. Selon elle, si les hétérosexuels n'ont pas à faire leur coming out, pourquoi les homos/lesbiennes/bi/trans auraient à exposer et dévoiler ainsi leur vie privée aux yeux de tous ? Je ne peux que comprendre sa révolte face à cette injustice criante.
Ainsi, la mangaka dépeint déjà dans ce tome d'introduction trois grandes réactions face à l'homosexualité : le déni, l'enthousiasme et la détermination farouche de se battre quotidiennement pour être qui l'on est, et la colère dévastatrice de se voir coller une étiquette sur le front et de devenir une bête de foire aux yeux des autres, cette société pourrie, noircie par l'amertume et la cruauté.
Yuhki Kamatani s'inspire également d'auteurs/cinéastes pour véhiculer ses messages et enrichir et illustrer son univers, ses trois essentielles influences étant l'incontournable Tim Burton, la légende japonaise Kenji Miyazawa (Train de nuit dans la voie lactée, qui a inspiré le merveilleux film d'animation L'île de Giovanni - ainsi qu'une adaptation animée éponyme culte des années quatre-vingt), ou encore Michael Ende, l'auteur allemand d'un de mes romans favoris de tous les temps, L'Histoire sans fin. Que de bons points pour Yuhki Kamatani, dont les excellentes influences se ressentent déjà dans ce premier tome d'une nouvelle série dans son trait de crayon et dans la façon dont l'univers s'étend sous nos yeux. C'est d'une mélancolie presque magique, d'une grande justesse et volonté de dénonciation. C'est sincère, pur, poétique et ça nous transporte et nous foudroie en plein c½ur, autant dans le fond que dans la forme. J'ai hâte de continuer cette saga, autant pour son graphisme d'une simplicité douce, réconfortante et visuellement agréable que pour son contenu qui possède la force d'un coup de poing en plein ventre, ou d'un mur qu'on abat de façon irréparable.
Ce que j'ai trouvé tout particulièrement intéressant dans ce manga, c'est la pluralité de l'acceptation de l'homosexualité par ceux qui la vivent que dépeint la mangaka, qui s'identifie elle-même comme étant une personne X-gender. Par exemple, Saki, la femme de Miss Daichi, est "seulement" un niveau juste au-dessus de Tesuku en ce qui concerne le fait de s'assumer pleinement en tant que lesbienne : d'apparence douce et effacée, même si elle peut vivre avec l'élue de son c½ur, Saki renferme une rage bouillonnante en elle. Elle se sent comme une anomalie et ne supporte pas l'idée de devoir justifier qui elle est en faisant autant d'efforts pour que la société ne la regarde pas d'un ½il trop critique. Selon elle, si les hétérosexuels n'ont pas à faire leur coming out, pourquoi les homos/lesbiennes/bi/trans auraient à exposer et dévoiler ainsi leur vie privée aux yeux de tous ? Je ne peux que comprendre sa révolte face à cette injustice criante.
Ainsi, la mangaka dépeint déjà dans ce tome d'introduction trois grandes réactions face à l'homosexualité : le déni, l'enthousiasme et la détermination farouche de se battre quotidiennement pour être qui l'on est, et la colère dévastatrice de se voir coller une étiquette sur le front et de devenir une bête de foire aux yeux des autres, cette société pourrie, noircie par l'amertume et la cruauté.
Yuhki Kamatani s'inspire également d'auteurs/cinéastes pour véhiculer ses messages et enrichir et illustrer son univers, ses trois essentielles influences étant l'incontournable Tim Burton, la légende japonaise Kenji Miyazawa (Train de nuit dans la voie lactée, qui a inspiré le merveilleux film d'animation L'île de Giovanni - ainsi qu'une adaptation animée éponyme culte des années quatre-vingt), ou encore Michael Ende, l'auteur allemand d'un de mes romans favoris de tous les temps, L'Histoire sans fin. Que de bons points pour Yuhki Kamatani, dont les excellentes influences se ressentent déjà dans ce premier tome d'une nouvelle série dans son trait de crayon et dans la façon dont l'univers s'étend sous nos yeux. C'est d'une mélancolie presque magique, d'une grande justesse et volonté de dénonciation. C'est sincère, pur, poétique et ça nous transporte et nous foudroie en plein c½ur, autant dans le fond que dans la forme. J'ai hâte de continuer cette saga, autant pour son graphisme d'une simplicité douce, réconfortante et visuellement agréable que pour son contenu qui possède la force d'un coup de poing en plein ventre, ou d'un mur qu'on abat de façon irréparable.
« Je... J'aime les femmes. Il fallait que je vous le dise... Pas demain, ni dans dix ans... Je veux que vous sachiez qui je suis... »
Il me tarde de découvrir les autres personnages qui fréquentent le lieu unique en son genre qu'est le salon de discussion. Je me sens déjà comme chez moi au sein de cet endroit chaleureux et qui nous redonne l'opportunité de se pardonner, de se montrer son amour à soi-même et d'être heureux auprès de personnes qui nous comprennent et qui nous soutiennent. J'ai notamment hâte d'en savoir plus sur Monsieur Tchaïko (pour l'illustre compositeur de musique classique Tchaïkovski, il a très bon goût déjà), le doyen du salon, qui est si serviable et accueillant, je l'adore ! Je suis toute excitée de découvrir sa background story, je suis impatiente ! ♥
En clair, je ne peux que vous recommander cette nouvelle pépite parue aux éditions Akata, qui font une fois de plus mouche. C'est beau, c'est d'une intensité émotionnelle dingue, ça nous parle, ça nous touche, et ça nous remue... Qui plus est, je viens d'apprendre qu'une partie de l'argent (5%) récolté par la vente du tome deux (qui sort tout bientôt, si ce n'est pas déjà le cas, kiyaaaa !) sera reversé à une association qui lutte pour les droits de la communauté LGBT+, SOS Homophobie, jusqu'au 30 septembre, et je trouve cette initiative excellente ! Alors, foncez ! ♥
En clair, je ne peux que vous recommander cette nouvelle pépite parue aux éditions Akata, qui font une fois de plus mouche. C'est beau, c'est d'une intensité émotionnelle dingue, ça nous parle, ça nous touche, et ça nous remue... Qui plus est, je viens d'apprendre qu'une partie de l'argent (5%) récolté par la vente du tome deux (qui sort tout bientôt, si ce n'est pas déjà le cas, kiyaaaa !) sera reversé à une association qui lutte pour les droits de la communauté LGBT+, SOS Homophobie, jusqu'au 30 septembre, et je trouve cette initiative excellente ! Alors, foncez ! ♥
Nanette ♥
« C'est tout simple. Je voudrais vivre heureux avec la personne que j'aime. Rien de plus. C'est tout ce que je demande. Qu'y a-t-il de mal à ça ?! (Je voudrais hurler de toutes mes forces... Comme si j'en étais capable...) »

COUP DE COEUR ♥
Cette boule de chaleur que j'ai ressentie tout au long de ma lecture, c'est de l'amour à l'état pur ♥
- Allez voir ce sketch by the way, ça vous fera sentir comme un Bisounours, huhu ! -
Cette boule de chaleur que j'ai ressentie tout au long de ma lecture, c'est de l'amour à l'état pur ♥
- Allez voir ce sketch by the way, ça vous fera sentir comme un Bisounours, huhu ! -
✓ - La façon dont Yuhki Kamatani traite de l'homosexualité : avec profondeur, justesse, sensibilité, réalisme et subtilité. La mangaka n'apporte aucun jugement : elle ne fait que dépeindre des êtres humains plongés dans les eaux troubles de leurs sentiments.
- Les personnages, auxquels on ne peut que s'identifier : ils sont touchants, font preuve de solidarité, d'optimisme, de générosité et d'amour, mais ils ont aussi leur part d'ombre, de mystère et de souffrance.
✗- L'imbécillité crasse de la bêtise et de la cruauté humaine. Ce n'est pas de la faute de Yuhki Kamatani, bien entendu, qui rend néanmoins ça avec une authenticité flagrante...
- Les personnages, auxquels on ne peut que s'identifier : ils sont touchants, font preuve de solidarité, d'optimisme, de générosité et d'amour, mais ils ont aussi leur part d'ombre, de mystère et de souffrance.
✗- L'imbécillité crasse de la bêtise et de la cruauté humaine. Ce n'est pas de la faute de Yuhki Kamatani, bien entendu, qui rend néanmoins ça avec une authenticité flagrante...
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