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FICHE LECTURE : Les robes magiques de Pôdane

FICHE LECTURE : Les robes magiques de Pôdane

• AUTRICE : Françoize Boucher.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Album jeunesse.
• THÈMES : Enfance, rêves, drôlerie, imagination, magie, mode, amitié, rigolade, sourire, féerie, poésie, couleurs, innocence, joie de vivre, gaieté, humour, folie, image de soi, s'accepter tel que l'on est, s'évader, se découvrir...
• PAGES : 40.

Dès 5 ans - 7,95¤ - cartonné.

« Dans sa chambre, Pôdane a une armoire magique. Chaque jour, elle essaie une nouvelle robe extraordinaire. Mais les robes n'en font qu'à leur tête ! Alors... »

Françoize Boucher invente une histoire rigolote et féerique, très très librement inspirée d'un conte qui fascine les petites filles... et leurs mamans.

L'AUTRICE : Françoize Boucher, autrice-illustratrice de la série de best-sellers « Le livre qui t'explique tout... sur les parents » inaugure une nouvelle veine de fiction, pour que la découverte de la lecture rime avec rire et plaisir.
FICHE LECTURE : Les robes magiques de Pôdane
ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, on ne change jamais les bonnes habitudes, vous le savez : un grand merci aux éditions Nathan pour cet envoi succulent et absolument adorable qui nous veut du bien !

Pôdane est une petite fille tellement rigolote et charmante. J'avais bien besoin de cette lecture remplie de couleurs et d'étoiles qui me ramènerait tendrement en enfance.

On se laisse rapidement attendrir par les petites fautes d'orthographe enfantines (Françoize Boucher - Pôdane) et par l'univers pétillant de cette petite fille pas comme les autres. En effet, à l'instar de la princesse à la beauté incontestablement magnifique dont elle tient son prénom, Pôdane a une garde-robe des plus stupéfiantes !

Je me suis effectivement vite laissée prendre au jeu de ce défilé de tenues façon Pretty Woman pour enfants, en mille fois plus amusant et aux couleurs de l'arc-en-ciel. J'ai passé un merveilleux moment en compagnie de Peau d'âne.

Oups, que dis-je, en compagnie de Pôdane, la seule et l'unique ! Il faut dire que cette petite fille est une vraie princesse à part entière, avec son petit tempérament tout simplement craquant et son imagination débordante qui prend vie sous nos yeux ébahis.

Oubliez les robes couleur de temps, de soleil, de lune, d'automne, et autres splendides parures du conte traditionnel ! Place à la fantaisie, à des robes qui peuvent se carapater sur leurs roues ou leurs pattes, à des robes qui se mangent, qui peuvent faire littéralement la pluie et le beau temps, et même à des paroles qui deviennent vêtement dès qu'elles traversent la barrière des lèvres de notre petite coquine. Quel monde de fou nous avons là !

Et toutes ces petites (grosses) catastrophes de cette armoire magique tout bonnement stupéfiante émanent d'un seul et même esprit : celui de Françoize Boucher. J'adorerais rencontrer cette femme qui me semble avoir un esprit vif, lumineux et pétillant de malice.

Elle a su garder son âme d'enfant et cela se sent, cela transparaît à chaque page. Je ne peux que vous conseiller de lire ce petit album rempli d'innocence et de la magie de l'enfance si vous souhaitez en faire de même. Que ce soit avec vos cousins/cousines, petits-cousins/petites-cousines, neveux/nièces, avec les enfants que vous gardez, avec ceux de vos amis, avec les vôtres, ou tout simplement par et pour vous-même pour le délice de rester en enfance un peu plus longtemps, faites-vous plaisir avec Les robes magiques de Pôdane !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les robes magiques de Pôdane

★★★★★
Très bel instant de lecture et d'évasion avec cet album extrêmement sympathique et entraînant aux mille couleurs !

✓ - Cette petite bulle de joie et d'émerveillement qui nous tient chaud tel un cocon moelleux tout au long de la lecture.
- Cette aventure rocambolesque de tenues vestimentaires en compagnie d'une héroïne hyper attachante.


✗ Ce fut bien trop court, je veux y retourner !!

« A toutes les filles qui aiment les robes, mais aussi les pantalons et la magie de la vie ! »

Françoize
Tags : Fiche lecture, service de presse, editions nathan, Françoize Boucher, 2018, Album Jeunesse, Les robes magiques de Pôdane, enfance, rêves, drôlerie, imagination, magie, mode, amitié, rigolade, sourire, féerie, poésie, couleurs, innocence, joie de vivre, gaieté, humour, folie, image de soi, s'accepter tel que l'on est, s'évader, se découvrir, Très bel instant de lecture !
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#Posté le vendredi 13 juillet 2018 06:00

FICHE LECTURE : Lise et les Hirondelles

FICHE LECTURE : Lise et les Hirondelles
• AUTRICE : Sophie Adriansen.
• ANNÉE : 2018.
• GENRE (S) : Historique, jeunesse.
• THÈMES : Seconde Guerre mondiale, drame, régime de Pétain, enfance, adolescence, Juifs, persécution, génocide, arrestations, déportations, souffrance, conflit, occupation, étouffement, soldats allemands, ennemis, fraternité, maturité, courage, féminité, grandir, période sombre, Justes parmi les Nations, cachette, amitié, amour, espoir, sagesse, combat, lutte, s'envoler, liberté, pureté, innocence, paix...
• PAGES : 234.

À treize ans, Lise a une passion pour les hirondelles. Mais lorsqu'elle les voit revenir à Paris en cet été 1942, les oiseaux ne parviennent pas à lui faire oublier les effets de l'Occupation : le rationnement, les sirènes, la fermeture de l'atelier de confection familial, l'attitude de ses amis depuis qu'elle porte une étoile jaune sur ses vêtements.
Le 16 juillet, Lise assiste à l'arrestation de toute sa famille. Elle se précipite au commissariat où on les a emmenés et parvient à sauver ses deux petits frères de la rafle du Vel' d'Hiv'. Mais elle n'a plus aucune nouvelle de leurs parents. Commence alors pour eux le long parcours des enfants cachés, parsemé d'angoisse et de dangers, de moments de doute et d'espoir.

ஜ MON AVIS : Tandis que les belles hirondelles rentrent de leur migration...

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Nathan pour leur cadeau de Noël personnel avec les éditions non corrigées de ce titre. Ça a été pour moi une sacrée surprise et un immense honneur que de recevoir cet adorable petit coffret aux couleurs de la Douce nuit, sainte nuit et ornementé des sapins de mes forêts vosgiennes. Indubitablement, je ne pouvais penser qu'à elles en voyant ces motifs. Cette jolie boîte comprenait Les Chroniques de Zi, dont vous pouvez d'ailleurs lire la chronique faite par mes soins ici, et ce roman-ci, Lise et les Hirondelles.

Un titre fort charmant et poétique en contraste avec la période historique bien noircie par le génocide, les déportations massives et son inhumanité qu'il couvre. J'étais très curieuse de découvrir cette nouvelle énième parution ayant pris pour sujet cette guerre qui me fascine tout autant qu'elle me répugne (l'évidence même, merci Captain Obvious !).

Il me tardait de voir comment l'autrice allait traiter son sujet en adéquation avec le public visé, à savoir principalement les enfants ou plutôt les pré-ados. Ce sujet particulièrement sensible de ce passé qu'on doit porter sur nos épaules sans avoir été responsables ou victimes directes d'une telle tragédie dans l'Histoire de notre Humanité doit être traité avec des pincettes, surtout auprès d'un jeune public qui en sait et en comprend encore peu, sans pour autant être édulcoré (on n'est pas chez les Bisounours hein, et pourtant j'aurais aimé que ce fut le cas...) et dénaturé.

Malgré le nombre toujours foisonnants de parutions ayant décidé d'aborder le thème ardu et complexe de la Seconde Guerre mondiale et des traumatismes qu'elle a causés, force est de constater qu'il est toujours un défi à relever quand il s'agit d'en parler, de rebattre le sujet et de transmettre des mémoires aux cicatrices encore béantes. Pour moi, le pari est réussi, et ce de manière agréablement surprenante.

En effet, Sophie Adriansen, autrice dont j'avais entendu parler grâce à ses derniers ouvrages destinés aux adultes, La Syndrome de la Vitre étoilée et Linea Nigra, qui me font fortement envie malgré mon absence flagrante pour le moment de fibre maternelle (Non ho l'età - J'ai encore le temps...), est aussi connue pour ses travaux jeunesse (on en apprend chaque jour dites moi) et cela s'explique notamment quand on fait soi-même l'expérience de sa plume qui s'adapte à tous les âges et à tous les profils.

Dans ce texte en particulier, cette dernière a presque une qualité pédagogique sous-jacente. Je ne dis pas que ce court roman remplacera votre cours d'histoire, cela n'a rien à voir. Mais il s'agit d'éveiller l'intérêt du lecteur, celui de l'enfant étant tout spécialement difficile à acquérir. Si cela est accompli, considérez que c'est comme votre plus grande victoire en tant qu'écrivain, comme l'aurait certainement pensé mon cher Roald Dahl.

Je pense que ce récit, Lise et les Hirondelles, serait une excellente entrée en matière pour "familiariser" (même si, bien sûr, on ne s'y fait jamais) un enfant à l'idée, à cette réalité qu'était la Seconde Guerre mondiale, celle aussi de la Shoah, à ce que tout cela a été. Ce roman vous prend par la main sans pour autant vous prendre pour un imbécile, et sa plus grande force est son silence, le silence désarmant et bien suffisamment parlant de l'absence.

Absence des parents, Julia et Aleksander, de notre héroïne et de ses petits frères. Couple aimant et formidable formés de deux êtres auxquels on s'attache instantanément et qui apparaissent pourtant telles des comètes filantes au tout début du roman, pour in fine aller s'éteindre dans la nuit des camps. C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de se faire d'illusions ou d'euphémiser les choses. Sophie Adriansen fait plutôt le choix de la douceur, de la poésie et de la lucidité qu'incarnent les hirondelles, ces oiseaux intelligents, gracieux et qui nous donnent des ailes.

Ces ailes vont aider notre héroïne à s'affirmer, à devenir le petit bout de femme merveilleux que ses parents commençaient à entrevoir en elle, du haut de ses treize, presque quatorze, ans. Déployer ses ailes va donner à Lise la force d'aller de l'avant, de continuer de garder espoir et d'aimer, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, la vie, malgré ce qu'elle lui a pris de plus cher, de pardonner à ce pays si précieux qui est à la fois le sien, celui du lieu de sa naissance, et celui aussi qui l'a trahie durant la Collaboration. J'ai trouvé cette analogie fabuleuse et elle m'a réchauffé le c½ur et donné envie de regarder toujours plus haut, vers le firmament des nuages et de ce ciel bleu qui nous ouvre les bras, ainsi qu'aux hirondelles.

Ce livre étant très court et très aéré, je n'aimerais pas vous gâcher le plaisir de le découvrir par vous même. Je conclurai juste en disant que, malgré le sujet très dur qu'il aborde, je le mettrais sans hésiter entre les mains d'enfants de l'âge d'Ariel et Zacharie, les adorables et espiègles petits frères jumeaux de Lise, qui, malgré cette taciturnité qui leur ronge le c½ur à cause de cet arrachement brutal à leurs parents, leurs soleils, ne cesseront jamais d'être des enfants avec tout ce que cette période bénie de l'existence représente : celle de l'éveil au monde, aussi moche soit-il à ce moment-là (pour le coup, je viens de faire un sacré euphémisme), des yeux qui pétillent, des costumes comme les grands et des chants traditionnels ânonnés à pleins poumons, des jeux qui rendent votre existence aussi légère qu'une plume et qui créent des instants mémorables et nostalgiques, comme la marelle, à laquelle Lise joue encore avec ses petites cousines, même à treize ans.

Ce sont ces petits instants de vie, ces petits miracles et bare necessities que Sophie Adriansen décide de nous montrer et non l'horreur "usuelle" (je me déteste d'avoir employé ce mot) des camps de concentration, dans laquelle nous sommes suffisamment plongés dans pleins d'autres ouvrages d'historiens, de rescapés, d'auteurs qui offrent eux aussi leur imagination au service de la justice et de la véracité historique.

En lisant d'autres chroniques, j'ai vu que ce qu'on reprochait principalement à ce roman très bien écrit, c'était son manque criant de détails, son manque d'originalité aussi, sa simplicité dans l'acte de raconter l'histoire d'une adolescente qui doit grandir trop vite en maternant ses petits frères dans l'attente du retour, qui n'arrivera jamais, de leurs parents.

C'est justement, à mes yeux, cette simplicité dans la manière de raconter une "tranche-de-vie" durant la période de la France occupée qui m'a plu et qui fait la plus grande force de ce roman. Ce point de vue très insolite pour moi qui me suis "gavée" de romans historiques et de témoignages couvrant cette période, simplifié à l'extrême, m'a énormément plu car il s'agit d'une réalité sans fard et sans prétentions, au même titre que les autres fictions relatant les événements bouleversants et cruels de cette période.

Ce que nous raconte Sophie Adriansen avec ses propres mots sous sa plume aurait tout à fait pu arriver, et est sûrement à l'image d'une réalité quotidienne pour beaucoup de Français, juifs ou non, de l'époque : la peur de dénonciation de la part des voisins, ceux qui, au contraire, nous hébergent comme si ils étaient notre propre famille, le repli à la campagne chez nos proches pour éviter le danger représenté par la ville, les foyers d'accueil pour les enfants après la guerre, ces petits instants volés de bonheur pour aller voir un film hollywoodien ou bien de chez nous au cinéma ou à la mer, croiser des officiers allemands dans la rue...

Tout cela était autant une réalité que celle atroce des camps et je trouve que ce livre nous permet parfaitement de nous identifier à l'ensemble des personnages, que ce soit aux enfants qui essayent de garder leur caractéristique joie de vivre et de comprendre tout à la fois ce qu'il se passe autour d'eux, que ce soit aux adolescents comme Lise, déjà forts d'une grande maturité et perspicacité mais qui ont encore cette fragilité à fleur de peau et ce sentiment d'injustice grandissant, ou aux adultes, figures de bienveillance réconfortante ou bien d'hostilité et d'égoïsme avide pour leur survie presque révoltante. Chacun s'y retrouve dans cet ouvrage, que je recommande chaudement à quiconque croise sa route via les airs. Prenez vous aussi votre envol, ce livre d'une grande justesse et beauté dans ses tournures les plus simples et vraies est là pour vous l'accorder.

... Paris attend toujours sa libération.


« L'hirondelle est un oiseau que l'espoir fait voler. »
Tags : Fiche Lecture, Service de presse, Editions Nathan, 2018, Epreuves non corrigées, Nouveauté, Sophie Adriansen, Littérature jeunesse, Roman historique, littérature française, Seconde Guerre mondiale, régime de Pétain, enfance, Juifs, persécution, génocide, arrestations, déportations, souffrance, conflit, occupation, étouffement, soldats allemands, ennemis, fraternité, maturité, courage, féminité, grandir, période sombre, Justes parmi les Nations, cachette, amitié, amour, espoir, sagesse, combat, lutte, s'envoler, liberté, pureté, innocence, paix., drame, adolescence, Très belle lecture
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#Posté le vendredi 16 février 2018 02:23

Modifié le mardi 21 août 2018 13:58

FICHE LECTURE : Le Jour d'Avant

FICHE LECTURE : Le Jour d'Avant

• AUTEUR : Sorj Chalandon.
• ANNÉE : 2017.
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Drame, fait divers, mines, Nord, porion, deuil, meurtres, assassinat, responsabilités, silence, justice, traumatisme, procès, enfance, retour au pays, hantise, corons, famille brisée, fraternité, noirceur, gueules noires, années soixante-dix, silicose, catastrophe, ventilation, vengeance, crime, culpabilité, ouvriers...
• PAGES : 336.

Suite au décès de son frère Joseph, mineur, à cause d'un coup de grisou survenu à la fosse Saint-Amé à Liévin le 27 décembre 1974, Michel Flavent quitte le nord de la France pour Paris dans l'attente du moment propice pour venger cette mort. Quarante ans après la catastrophe, veuf et sans attaches, il rentre au pays pour punir le dernier survivant, un vieux contremaître, et enfin tourner la page.

ஜ MON AVIS : Venge-nous de la mine...

Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement les éditions Grasset pour ce très bel envoi, comme toujours j'ai envie de dire. Bah, voilà, ça y est, c'est dit. Merci aussi à la fabuleuse Piko Books, qui m'a fortement donné l'envie de découvrir cet autre titre de la foisonnante et éclectique rentrée littéraire du cru 2017. Aujourd'hui, on va s'intéresser à un roman qui m'a saisi le c½ur pour me le broyer. Littéralement. Bien sûr que non, me dirait Lemony Snicket, sinon tu ne serais pas encore là.

Mais peu importe, mon c½ur en a pris pour son grade et je ne m'attendais pas à ce que ce roman me coupe le sifflet à ce point-là. Enfin si, c'est une recommandation de Piko après tout, et vu la façon dont elle en a parlé, de ce roman, je ne pouvais que me trouver face à un livre intense et poignant entre les mains. Néanmoins, rien ne peut véritablement nous préparer à cette tornade qui débarque dans notre vie sans prévenir, plus précisément dans mon existence paisible, qui avait bien besoin d'être bousculée, et, pour le coup, j'en suis ressortie carrément bluffée.

J'aurais dû plutôt dire que c'est une explosion qui s'est produite alors que je tournais les pages avec frénésie, les pages addictives de ce récit qui m'a entraînée bien loin de mon environnement extérieur, de sa lumière blafarde de froid d'hiver, pour m'amener jusqu'aux tréfonds de la mine de Liévin, où s'est déroulée une catastrophe dont je n'étais jusqu'alors guère consciente.

J'avais eu connaissance de ce fait divers du Nord de notre pays à cause du funèbre quarantième anniversaire de cette tragédie, justement point d'orgue de l'intrigue, mais j'en étais jusqu'alors restée là. En ouvrant ce livre aux pages métaphoriquement souillées par la houille jusque dans leurs moindres recoins, je souhaitais devenir familière de cette réalité qui a poussé de vaillants jeunes hommes à descendre jusqu'au plus profond des mines de charbon pour être payé une misère, subvenir aux besoins des bouches à nourrir, et en ressortir conscient de la chance d'être vivant chaque jour en pouvant remonter, mais aussi avec les poumons empoisonnés par cet air vicié.

J'avais la volonté de découvrir, à travers le quotidien des ouvriers de Liévin, ce pan de l'histoire industrielle du Nord, celle notamment de ma région, moi fille de Lorraine, où se trouvait également un bassin minier. Mais au-delà de l'aspect et de la reconstitution historiques, passé des houillères encore pas si lointain, ce qui m'a frappée indubitablement, c'est la résonance humaine de ce roman.

Bien sûr, on en apprend plus sur notre pays que ce que l'on pensait en connaître. L'exploitation minière en France n'a cessée qu'en 2004. J'avais six ans. Et pourtant, j'en avais des images d'antan, brunies par l'âge, et issus des livres régionaux regorgeant d'images de la Lorraine début vingtième, que ma maman est si fière d'avoir en sa possession. Mon arrière grand-père doit sûrement apparaître sur ces précieuses photographies des mineurs de nos régions du Nord/Nord-Est.

Ce qui n'était que la suggestion idéalisée d'une époque aux gens travailleurs et se salissant définitivement les mains, vieux avant l'âge, est devenue à mes yeux d'adulte une réalité tangible et sombre. La plume affirmée de Sorj Chalandon n'est pas avare en détails, loin de là. La peinture qu'il fait du monde minier serait presque digne d'être appelée héritière du naturalisme presque documentaire de Zola, évoqué dans le roman par l'un des personnages vivant cette réalité pour son fameux Germinal.

Néanmoins, Sorj Chalandon a sa patte à lui, ses phrases courtes et incisives font mouche et nous entraînent dans tous les méandres de la mine : les ouvriers craignant quotidiennement le coup de grisou fatal, dont l'espace de travail est souvent mal ventilé, étouffant de chaleur et de cette poussière gris-noir qui vous enfume les poumons jusqu'à en perdre définitivement la notion de bonne santé, ces soirs à la douche où vos frères de houille vont savonnent le dos pour vous enlever cette crasse qui pénètre in fine votre peau jusqu'à l'os, vos vêtements pendus à un crochet qui vous rappellent constamment que votre vie ne tient qu'à un fil. Cette excursion dans le monde minier m'a véritablement terrifiée et donné l'envie de remonter au plus vite à la surface, même si mes poumons étaient déjà écrasés sous le poids de l'inspiration de la satanée houille.

Et pourtant, qu'est-ce que la surface ? On finit toujours par redescendre. Michel, le personnage principal de cette histoire désarmante de tristesse et de tourments, n'est jamais remonté. On ne peut que le plaindre et s'identifier à lui car on a tous notre croix à porter, nos rêves irréalisés et nos drames à surmonter. Et pourtant, on y replonge toujours tête baissée car le passé se ressasse, nous consume, nous écrase les épaules d'un poids insurmontable.

Pour Michel, la mine représente son tombeau. Le tombeau de cette vie gâchée, brisée par le deuil et la perte de l'être qu'on aime le plus au monde. Source des angoisses les plus dévorantes de sa famille et de toutes les autres touchées de près ou de loin par l'exploitation minière, la mine n'aura de cesse de hanter Michel toute sa vie durant. Lui qui rêvait d'y rejoindre son frère en tant que galibot, jeune garçon minier, pour éprouver cette solidarité dans ce travail à la dur et face à ce charbon qui ne part pas simplement sous la douche, qui vous imprègne jusqu'au plus profond de votre âme, la mine va devenir un cauchemar de tous les instants pour ce personnage instantanément attachant et qui m'a profondément bouleversée.

Michel va aussi réussir à me berner comme un bleu, mais ça, je lui pardonne, car c'est la faute à l'écriture manipulatrice et trompeuse de Sorj Chalandon au fond. Oui, parfaitement, c'est lui que je blâme. C'est moche hein ? Et pourtant, n'est-ce pas lui qui, maîtrisant son récit à la façon d'un parfait marionnettiste, a réussi à me mener en bateau concernant le procès de Liévin, qui n'a jamais eu lieu et que je me fantasmais déjà, concernant la responsabilité de l'émouvant "Pépé Bowette", Lucien Dravelle, et des autres chefs-porions, concernant cette justice indignée, bafouée et vengeresse, qui n'attend que de frapper ? Si, c'est lui, et il a franchement bien réussi son coup.

On va dire que Michel était un complice. Mais cependant un complice sans repères, complètement désorienté, qui a perdu pied le jour où son bien-aimé et beau grand frère, au sourire ravageur et à la bienveillance amusée, a perdu la vie. Au-delà du simple fait divers, qui se résume en une simple statistique du nombre de personnes mortes, 42 dénombrées, un chiffre insolant et qui ne nous laisse pas en paix, au-delà des solennelles commémorations histoire d'avoir bonne conscience aux yeux de l'ensemble de la population, c'est l'être humain qui est au c½ur de ce récit.

L'être humain qui a aimé de toutes ses forces ses proches, celui ravagé par le deuil, par la cruauté qui laisse estomaqué des employeurs qui retirent de la paie le prix des vêtements de travail abîmés par la mort, celui qui fuit la terre maudite par la houille, le malheur qui frappe à votre porte sans vous le demander, qui n'épargne rien sur son passage, ni les corps carbonisés, fondus par la chaleur, ni les enfants orphelins, ni les veuves, ni les parents qui voient leur enfant partir avant eux, ni le frère dépourvu du sien, ni les blessures que le temps ne pourra jamais réparer, ni la ferme des Flavent et ce monde rural qui n'existe déjà plus à cause de cette terre envahie par le gris de la ville, ni la culpabilité des supérieurs impuissants.

L'écriture se fait silencieuse et sans filtre, et pourtant, ses enfants de papier et d'encre hurlent leur désarroi, leur soif de justice, de bon sens, leur colère qui ne parvient pas à se tarir, qui ne leur laissera au fond jamais de répit. « Pourquoi ? » semble résonner en des milliers d'échos dans ce roman. Pourquoi tant de souffrances, pourquoi tant de haine de la part de la mine, pourquoi cette avidité de profit de la part de l'Homme, qui a collaboré à ce désastre. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

Tout comme Michel, qui n'était qu'un adolescent de seize ans admiratif de son grand frère adoré et désirant lui aussi répondre à l'appel meurtrier de la sirène minière, qui a entraîné tant d'hommes de diverses générations à sa suite, mais tous reconnaissables entre mille à cause de leur silicose sifflante et empêchant la bon fonctionnement des branches respiratoires et leurs mains noircies jusqu'au bout des ongles, à la façon de la culpabilité d'Anne avec le rouge sang sur la clé confiée par l'odieux Barbe Bleue, j'en suis allée jusqu'à perdre toutes mes certitudes concernant la vie, qui ne semblait déjà plus valoir la peine d'être vécue.

Dans la réalité de Michel, tout est figé : la photo de Joseph, bravache en bleu de travail ; l'affiche du film Le Mans, avec Steve McQueen en Michael Delaney/Michel Delanet épinglée sur le mur, alter-ego fantasmé et enfin celle du bourreau, Lulu Dravelle, vigoureux chef-porion pourtant tant respecté par Joseph, qui le considérait comme son mentor. Le tour de force du roman va m'apporter une lumière aveuglante et pourtant bienfaitrice sur ce que je croyais déjà acquis. Une belle erreur de ma part.

Mais le lecteur est amené à la commettre, dans ce processus d'hommage aux miniers tombés sous la fatalité du patronat, car il voit l'histoire à travers les yeux de Michel, personnage intensément complexe et désireux de vengeance, pour sa jeunesse bénie des années soixante-dix fauchée, pour ce frère qui était son monde, pour sa famille anéantie par ce soi-disant coup du sort. Mais vengeance prise sur qui ? Posez-vous bien la question.

Pour conclure, je dirais que Sorj Chalandon signe ici un récit humble, certes mélancolique, mais d'une grande justesse, sans jamais larmoyer ou s'apitoyer. C'est le récit des mineurs tombés mais aussi de ceux qui étaient déjà morts dès la première descente, car leur vie fut souillée par la houille jusqu'à la fin. Pas de répit pour les mineurs. Pas de répit pour leurs proches non plus.

Et pourtant, ces gens ont mené une vie digne, jusqu'au bout. Ils ressentaient une grande fierté pour ce métier si difficile et éreintant, ils ont porté cette peau salie mais qui a finie aussi brunie par le soleil et les tâches de vieillesse. L'auteur nous parle avec une puissance qui nous déstabilise totalement de nos rapports à notre père, à notre famille, à cette vie que nous menons, à cette injustice qui nous éc½ure chaque jour, à cette culpabilité qui nous ronge quand nous sommes encore là et que d'autres ne sont plus. Son récit vous secoue comme un prunier, vous chamboule et vous laisse lessivé et presque abandonné.

Et pourtant, je ne regrette rien, car cette aventure livresque fut authentique, brutale et en même temps subtile, sensible, réconfortante et d'une grande ingéniosité. Cela ne peut que m'engager à lire d'autres romans de cet auteur, à commencer par le déjà phare Quatrième mur. Si vous souhaitez une lecture qui vous fasse sentir humain dans chacun de vos pores, dans toute la simplicité et complexité des sentiments qui vous agitent et qui vous constituent, avec une écriture toujours dotée d'une grande poésie et sagesse pour décrire vos blessures les plus inavouables, alors cette lecture est faite pour vous. Ce récit peut trouver son écho en chacun de nous, au-delà de cette réalité bien précise de la mine.

... mais est-ce vraiment elle la coupable ? A vous de le découvrir,
je ne peux que vous y encourager. Coup de grisou dans 3, 2, 1...

« Tout le monde savait, aux pas heurtés d'un homme, qu'il avait passé sa vie à la taille. On l'identifiait à sa respiration de poisson échoué sur la grève, à ses tremblements, ses gestes lents, son dos saccagé, ses yeux désolés, à ses oreilles mortes.

- Et aussi à sa fierté, a ajouté mon frère d'une voix douce.»
Tags : Fiche lecture, service de presse, Sorj Chalandon, Éditions Grasset, Rentrée Littéraire 2017, Contemporain, Roman, Drame, fait divers, mines, Nord, porion, deuil, meurtres, assassinat, responsabilités, silence, justice, traumatisme, procès, enfance, retour au pays, hantise, corons, famille brisée, fraternité, noirceur, gueules noires, années soixante-dix, silicose, catastrophe, ventilation, vengeance, crime, culpabilité, ouvriers
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#Posté le lundi 05 février 2018 14:02

Modifié le samedi 10 février 2018 04:53

FICHE LECTURE : Wonder

FICHE LECTURE : Wonder

• AUTRICE : R.J. Palacio.
• ANNÉE : 2012 (USA) ; 2013 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Contemporain, scolarité, collège/lycée, différence, tolérance, discrimination, moquerie, souffrance, difformité, craintes, courage, inspiration, famille, amitié, espoir, entraide, solidarité, émotions, enfance, difformité, accepter l'autre...
• PAGES : 405.

Ne jugez pas un livre garçon sur sa couverture son apparence.

« Je m'appelle August. Je ne me décrirai pas. Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire. »

Né avec une malformation faciale, August, dix ans, n'est jamais allé à l'école. Aujourd'hui, pour la première fois, ses parents l'envoient au collège... Pourra-t-il convaincre les élèves qu'il est comme eux ?

ஜ MON AVIS : Nous méritons tous d'être ovationnés au moins une fois dans notre vie...

Wonder fut l'une de mes premières lectures du mois, ce genre de lectures qui m'attendait depuis des années (depuis 2013 pour la version française précisément) sans jamais que je ne m'y mette. Tout cela à cause d'autres lectures qui s'enfilaient à la chaîne, de ce tourbillon d'emprunts, d'achats, de services de presse, de cadeaux, de prêts, qui m'ont tenue éloigné de cette petite merveille qui porte si bien son nom et qui me hurlait, de son ½il unique me fixant sur cette couverture so blue (da ba dee da ba daa... mon enfance, bonjour ♪), de la prendre entre mes mains et de ne pas la juger sur sa couverture. Je trouve cette dernière très charmante dans sa simplicité au passage. In fine, même si le film sorti dans nos salles en décembre n'est pas parvenu jusqu'à ma petite ville, cela m'a quand même poussé à lire une bonne fois pour toutes ce best-seller jeunesse qui me faisait envie depuis belle lurette et dont je n'ai entendu jusqu'à présent que des louanges.

Eh bien, si tel est aussi le cas pour vous, je vais me permettre d'en rajouter une couche et de ne rien faire de vraiment original, si ce n'est l'éloge de ce livre. Je remercie du fond du c½ur R.J. Palacio d'avoir mis cette histoire sur papier, de l'avoir partagée à nous tous, de nous avoir livré son immense humanité et luminosité avec tant de justesse et de bonté, de nous avoir donné le privilège de vivre à ses côtés la première année de collège, voire même d'école de toute sa vie, du jeune August.

Ce garçon nous donne une sacrée leçon de vie et de tolérance. Je me suis prise une belle baffe dans la figure, qui me laissera une marque indélébile. Désormais, avant de me plaindre, avant de larmoyer, avant de baisser les bras, je penserai à August et à son parcours du combattant dans la jungle qu'est le collège pour un grand nombre de personnes. Cela me redonnera du courage et de la force, cela me fera une piqûre de rappel que des gens beaux (et j'insiste sur cet adjectif), il en existe en ce bas monde. Bien sûr, c'est si l'on prend la peine de regarder autour de soi et surtout, surtout, d'apprendre à connaître son prochain.

Je ne regrette pour rien au monde d'avoir fait la connaissance d'August. Ce petit garçon d'à peine onze ans a déjà un regard très lucide et compréhensif sur le monde cruel qui l'entoure, et notamment sur le manque de gentillesse des enfants, leur absence de tact et leur franchise implacable. Cette dernière est parfois tellement désarmante qu'elle vous coupe la chique et vous donne juste envie de vous rouler en boule et de fondre en larmes.

Ce roman a fait naître en moi ce besoin presque obsessionnel de me réfugier dans ma carapace de tortue à bien des instants, juste pour ne plus voir et entendre les horreurs qu'on peut proférer les uns sur les autres quand on est jeune, insouciant et surtout stupide. Et malheureusement, R.J. Palacio nous rappelle aussi que certains adultes ne guérissent pas de cette stupidité et la transmettent même dans l'éducation et l'exemple qu'ils procurent à leurs enfants. Déplorable.

Malgré le fait qu'August est conscient de la façon dont on le regarde, avec sa difformité faciale, tout particulièrement la première fois qu'une personne pose ses yeux sur lui, ou même après, lorsqu'il y a un temps d'adaptation à traverser afin de prendre l'habitude du "spectacle" qu'offre le visage d'August, oui, malgré cela, et c'est déjà fort admirable de sa part, August voudrait juste être accepté comme il est et qu'on ne le regarde ni le traite plus comme une bête de foire.

Ce qui est la moindre des choses à espérer pour un être humain normal. Sauf qu'August est tout sauf normal : il est extraordinaire à sa manière, et je ne parle pas de son apparence physique. Non, non, non, je parle de ce qu'il va apporter au charmant petit collège de Beecher, de la façon dont il va faire évoluer, grandir et rayonner chacune des personnes qu'il va rencontrer au quotidien, que ce soit ses camarades de classe ou bien ses professeurs et même le principal, le formidable à tous les niveaux Mr Bocu (et je ne veux pas entendre de rires étouffés, ça ne doit pas être facile à porter comme nom de famille !).

Cependant, ce cheminement vers le c½ur et l'âme des personnes qui cohabitent avec notre adorable Auggie dans son petit environnement sera semé d'embûches, de rage, de chagrin, de désarroi. A bien des moments, j'avais envie de pénétrer dans le roman afin de serrer ce petit garçon dans mes bras et de l'assurer de mon amitié et de mon affection inconditionnelles. Heureusement, R.J. Palacio lui a donné des êtres, merveilleux eux aussi, d'encre et de papier, pour le faire à ma place.

Par ailleurs, en parlant de ces divers personnages qui gravitent autour de l'astre qu'est Auggie Doggie d'amour (bon, ce dernier ne veut plus qu'on le surnomme comme ça mais chut), j'ai été dans un premier temps surprise que la narration ne soit pas toujours assurée par notre héros chéri. Enfin, la superbe Audrey de la chaîne Booktube Le Souffle des Mots (qui, elle aussi, a droit à mes remerciements les plus chaleureux pour avoir achevé de me convaincre de lire ce roman) nous avait prévenus mais, tant qu'on ne l'a pas vécu en live, stéréo, surround, impossible de vraiment s'y préparer.

Et comme elle l'avait expliqué dans l'un de ces derniers J'AI LU, moi aussi dans un premier temps je n'avais pas envie de quitter le point de vue d'August afin de me plonger dans la petite tête de ses proches, famille ou amis. Mais force est de constater que, loin de me freiner dans ma lecture, je n'en ai enchaîné les pages que plus vite tant je me suis fortement attachée aussi à ceux qu'Auggie aime, et qui sont là pour lui qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige.

Ce changement fréquent et rapide de points de vue de toutes les couleurs peut à première vue sembler déroutant, mais il n'en est rien : cela n'en apporte que d'autant plus de pertinence, de densité, de réalisme, de crédibilité, de puissance, de solidité et d'efficacité à ce récit à la diversité émotionnelle assez exceptionnelle et dingue pour qu'on puisse se sentir proche de l'ensemble des personnages et se sentir proche d'eux. Même de ceux dont on réprouve souvent le comportement.

R.J. Palacio arrive à nous faire comprendre comment leur vécu, leurs racines, ont influencé leur mentalité de palourde et leur façon, désormais étriquée, de voir le monde. Je n'ai pas réussi à leur jeter la première pierre malgré mon aberration, qui répond à l'ordre de l'habitude et de la normalité, ce qui est d'une tristesse... Faites-le si cela vous chante. Pour ma part, je prends exemple sur August : je tolère, je pardonne et, malgré mon c½ur lourd comme une pierre, je ne me laisse pas atteindre par des personnes qui n'en valent pas la peine. Qu'elles restent dans leur noirceur et leur méchanceté si elles s'y complaisent, ce n'est pas à moi de juger de toute façon.

Je ne vais pas aller plus loin dans mon avis dithyrambique de Wonder afin de ne pas vous gâcher la surprise de l'ampleur émotionnelle que ce roman aura sur vous dès l'instant où vous déciderez de vous y immerger. La violence avec laquelle votre petit c½ur sera frappé sera rude mais c'est pour la bonne cause. J'étais tellement prise dans ma lecture qui s'annonçait d'ores et déjà mémorable que je me suis amusée à prendre mon carnet bien-aimé et à le gribouiller des dessins représentants les différents personnages et illustrant chaque début de nouvelle narration. J'ai également pris en notes beaucoup de citations.

Vous ne voudrez plus, après cette expérience livresque exceptionnelle, quitter la magnifique famille des Pullman, avec ces deux parents qui sont les parangons de l'Amour universel, de la bienveillance, de la sagesse et de la tendresse à profusion, une grande s½ur de choc à la maturité impressionnante et qui a ses moments de fragilité comme vous et moi, c'est bien normal, la meilleure des chiennes du monde à câliner et à couvrir d'amour dès que votre c½ur est à la traîne, tel un gros coussin vivant et qui a tant à vous apporter, bien plus que les hommes ne le peuvent souvent, une grande s½ur de c½ur qui garde une photo de vous avec un casque d'astronaute dans son porte-monnaie depuis toujours, et avec en prime deux meilleurs amis qui vous feront rire aux éclats, qui vous donneront du baume au c½ur et qui vous feront mal parfois, mais la bêtise est elle aussi humaine (presque trop) et tout finira par s'arranger, même si la vie vous réserve encore bien des épreuves comme celles d'August.Bref, ce petit cocon gravitationnel familial est très rare parmi tous les livres que j'ai pu lire jusqu'à ce jour et cela fait un bien immense de le découvrir ici et de s'y intégrer comme on s'enfoncerait dans le fauteuil le plus moelleux et agréable qu'il soit (oui, je compare des personnages d'exception à un fauteuil, tout va bien).

Et même le petit ami de votre grande s½ur en vaudra le coup ! Ne le jugez pas trop vite car il fera irruption dans votre famille sans crier gare et il en sera un élément indispensable avant même que vous ne disiez « Ouf ! ». Mais ce qui m'a saisie au plus profond de moi, c'est qu'on a tous notre croix à porter, comme August son visage, et ce roman nous le démontre bien au vu de sa palette impressionnante de personnage plus vrais que nature. Je n'ai pas vécu les mêmes expériences de vie qu'August mais, moi aussi, à un moment donné de mon existence, je me suis dis à voix claire et haute que j'étais un monstre physiquement parlant et que c'était bien normal si les autres ne voulaient accepter ni de me voir, ni ma compagnie ou simplement le fait que j'existe.

Je suis sûre que nous sommes des milliards à nous être insulté de cette façon et, si je dois bien retenir une chose de cette histoire inspirante et vibrante de vérité, c'est qu'on a tous le pouvoir de faire du bien autour de nous et que, sans nous sur cette planète Terre, celle-ci serait bien triste et il lui manquerait définitivement quelque chose. Alors ne sous-estimez jamais ce que vous êtes, l'influence et l'importance que vous pouvez avoir, la force de vos actions.

C'est plus simple à dire qu'à faire, mais aimez-vous, de la façon dont une mère aime à vous couvrir le visage de baisers ou un père à le contempler à chaque instant, chaque seconde, même quand vous le trouvez moche. Votre Beauté sera toujours là, irradiante, ne l'oubliez jamais. Merci à ce roman de me l'avoir appris une fois de plus, j'ai retenu ma leçon. A vous de prendre la vôtre-! COUP DE FOUDRE ϟ

... car nous triomphons du monde chaque jour.

« - "C'est dans des instants comme celui-ci que Joseph reconnaissait le visage de Dieu dans son humanité. Il transparaissait dans cette bonté à son égard, dans cette gentillesse, dans cet intérêt pour sa personne, comme une caresse dans le regard."
Il s'arrêta. Retira à nouveau ses lunettes.
- "Il transparaissait dans cette bonté à son égard.", répéta-t-il en souriant. C'est une chose si simple, la bonté. Si simple. Un petit mot d'encouragement quand on en a besoin. Un acte d'amitié. Un sourire. »
Tags : Fiche Lecture, Wonder, R.J. Palacio, adapté au cinéma, 2012, Jeunesse, Contemporain, scolarité, collège/lycée, différence, tolérance, discrimination, moquerie, souffrance, difformité, craintes, courage, inspiration, famille, amitié, espoir, entraide, solidarité, émotions, enfance, accepter l'autre, Coup de foudre ♥
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