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FICHE LECTURE : Ma reine

FICHE LECTURE : Ma reine

• AUTEUR : Jean-Baptiste Andrea.
• ANNÉE : 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman, contemporain.
• THÈMES : Apprentissage, années soixante, fugue, été, aventure, passage de l'enfance à l'âge adulte, crise d'identité, différence, amitié, recherche de soi, compréhension de ses sentiments, relations humaines compliquées, marginalité, milieu familial, quête, rencontres, mysticisme...
• PAGES : 220.

Shell n'est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu'il n'est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n'est pas là. Seuls se déploient le silence et les odeurs de maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s'invente et l'impossible devient vrai.

Jean-Baptiste Andrea livre ici son premier roman. Ode à la liberté, à l'imaginaire, et à la différence, Ma reine est un texte à hauteur d'enfants. L'auteur y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées et signe récit pictural aux images justes et fulgurantes qui nous immerge en Provence, un été 1965.

ஜ MON AVIS : Dans le désert estival de l'enfance incomprise...

Je sens que je ne vais pas épiloguer concernant mon avis sur ce roman, d'une part déjà, parce qu'il est très court et se lit de façon très claire et aérée, d'autre part parce qu'il s'agit de ce type de lectures assez atypiques et qui partent vers leur propre horizon, et qui me laissent... déconcertée. J'aimerais dire que j'ai grandement apprécié ce roman, qu'il m'a chamboulée mon petit c½ur en le retournant dans tous les sens et qui m'a fait vivre un voyage initiatique extraordinaire au travers d'une plume marginale tout comme le héros qu'elle peint et qui se démarque, qui a sa véritable patte qui sort du lot.

Et ce dernier point n'est pas tout à fait faux car j'ai été effectivement saisie par la plume de Jean-Baptiste Andrea qui, pour son tout premier roman, a déjà un style affirmé et qui porte son empreinte. A l'instar de Shell et de sa bergerie au beau milieu du plateau, désertique et désolant, l'auteur défend son territoire à l'aide d'une écriture très imprégnée de la réalité crue mais aussi d'un onirisme et d'une poésie sobre tour à tour drôle, touchante, désarmante, révoltante, esseulée et qui, dans tous les cas, sait nous parler et capter notre attention, page après page.

Pour ma part, la magie a fait mouche mais son effet étrangement addictif, presque planant sous le lourd soleil de cet été 1965, été où tout va changer pour notre petit héros, ne m'a pas fait oublier le goût amer que j'avais en bouche car je ne savais absolument pas où tout ça me menait et, malgré le fait que je me sois embarquée dans cette galère jusqu'au bout du bout, je ne sais toujours pas quoi en penser et ce qu'il en ressort, de tout ça.

Tous les ingrédients étaient pourtant réunis pour que je reste bouche bée à la suite de cette fugue éprouvante et de l'amitié pour le moins singulière qui en résulte. Shell, dont on ne saura jamais le prénom et par ailleurs c'est une stratégie très intelligente car on peut d'autant mieux s'identifier à lui et cela ajoute une nouvelle part de mystère à cette histoire déjà très mystifiée, peut-être trop quand on y pense, est un petit garçon qui semble tout ce qu'il y a de plus normal dans cette France des années soixante qui devient de plus en plus consommatrice, urbanisée et industrialisée.

Cependant, on se retrouve bien éloignée de tout ce chamboulement et de cette métamorphose à tous les niveaux car notre héros vit au milieu de nulle part. Cela crée une ambiance presque western sauf qu'on est pas chez les Amerloques sauveurs de l'Europe avec leurs G.I. Joe ici, mais en France, au vingt-et-unième siècle, avec un relief très plat et très "Diagonale du Vide" (bonjour les cours de géo en primaire).

Mais déjà, ce roman avait une aura forte et mystérieuse, et le fait que l'auteur avant son premier essai littéraire soit connu pour son travail de scénariste ne m'étonne en rien. La tension qui plombe le roman et le ressenti extrêmement visuel et lumineux, avec même un appel à l'utilisation de nos cinq sens, le rend presque digne d'un film au vu de l'ambiance dans laquelle il plonge le lecteur.

Néanmoins, j'avais la sensation de ma bulle de lecture usuelle ne m'était pas si confortable qu'habituellement. C'est comme si je souhaitais crever l'abcès d'un bouton dérangeant, ou comme si je me trouvais derrière un rideau noir sans jamais avoir le moyen de le soulever. Je suis bien consciente de l'étrangeté des images que j'invoque mais c'est pour vous dire à quel point cette intrigue m'a rendue perplexe et frustrée. Je suis incapable de mettre les bons mots sur ce que je ressens, j'en perds carrément mon latin.

Je pense que je vais en finir là, si cela continue, je vais m'en arracher les cheveux. Peut-être est-ce parce que j'ai lu ce roman à un moment qui n'était pas propice, à savoir durant ma période de partiels, autant vous dire que j'avais le cerveau qui était une vraie cocotte minute, que je n'ai pas su l'apprécier à sa juste valeur et recevoir pleinement la conscience de son potentiel. Pour moi, ce roman a des qualités, c'est certain.

La plume de l'auteur est au rendez-vous et ne déçoit pas, c'est même l'atout charme de ce livre selon moi, et l'univers que nous dépeint l'auteur est à la fois ancré dans une époque bien précise et qui me fascine, avec des éléments spatio-temporels et du mode de vie des sixities clairement définis, mais il se détache tout à la fois de ce qui est familier et bien connu pour nous offrir un récit plus ouvert d'esprit et qui s'élargit jusqu'aux frontières de l'imagination de l'écrivain et du lecteur et qui laisse la large place aux sentiments et réflexions de ce dernier.

Les personnages, bien que trop énigmatiques et renfermés sur eux même, sont attachants et on devient leurs compagnons de route le temps d'un été, on sent la crasse sur les vêtements, les cailloux dans les chaussures, la plante des pieds qui se corne et la faim et la soif nous tenailler le ventre avec eux. Viviane la reine, au prénom hérité d'une fée enchanteresse, m'a fascinée presque autant qu'elle fascine Shell à partir du moment fatidique de leur collision dans ce lieu incongru.

Même si on devine sa véritable nature très lisse et sans fioriture aucune, bien loin du château luxueux et de la magnificence, on a envie de partir avec elle dans ses délires afin que ses rêves d'enfant ne s'évanouissent jamais. J'ai aimé ces deux personnages, noyau de cette histoire invraisemblable mais qui me semblait pourtant vraie, ainsi que la figure réconciliatrice et réconfortante de Matti, berger bourru, taciturne et un peu porté sur l'alcool, mais qui a le c½ur gros comme ça et qui n'a besoin ni qu'on lui parle ni qu'il ouvre la bouche pour nous comprendre et se connecter à notre âme.

Même les parents de Shell, extrêmement effacés et fades, qui pourtant déclenche la révolte de leur petit dernier à vouloir prouver au monde entier qu'il est un homme, un vrai, au fond j'étais sûre qu'ils aimaient leur fils et qu'ils avaient leur raison d'agir de façon aussi détachée, presque cruelle. Chaque personnage, éphémère ou non, me sautaient au visage car ils me semblaient indubitablement réels, authentiques dans leur flagrante normalité.

Bref, pour conclure, Ma reine aurait du être un roman subjuguant et, si je puis dire, il l'a été dans un certain sens car il traite d'un sujet extrêmement sérieux et probablement très tabou pour cette époque encore très étriquée avec une certaine simplicité et magie enfantine qui nous désillusionne presque. Pourquoi ? Tout bonnement parce que l'horrible et incompréhensible réalité se cache derrière chaque petit espoir qui naît, chaque petit rayon de soleil qui berce le plateau, terre d'accueil de celui qui veut partir en guerre mais qui se rend compte qu'il veut juste échapper au monde entier et à leur jugement, leur enfermement physique et moral, à leur persécution constante. La guerre face à ça, c'est du suicide. Mieux vaut se terrer comme une autruche.

Ma reine est une fuite perpétuelle face à un monde qui déçoit, morne et sans saveur, pas comme la mayonnaise Amora, la meilleure de toutes (et non, ce n'est pas un placement de produit), face à des étrangers de toute part, face à un isolement permanent dès qu'un bref contact humain se crée. Autant rester seul dans une tête malade et qui se sent coupable.

Le mal de Shell, je ne vous le révélerai point mais mon gros ennui, c'est que je suis passée à côté tout du long. Je n'ai pas su voir ce que j'avais sous les yeux, je n'ai retenu que l'anecdotique et je n'ai pas su percevoir l'essentiel. Est-ce de ma faute parce que j'étais trop absorbée par autre chose et que mon contrat de lecture était erroné dès le départ ? Est-ce celle de l'auteur d'être trop parti dans l'implicite, l'imagé et l'absence d'explication et d'échanges ? Ce questionnement qui me ronge aura tôt fait de m'exaspérer.

N'empêche, passer à côté du message central d'un roman (il a fallu que je lise plusieurs autres avis de lecteur pour éclairer ma lanterne), ça me chiffonne franchement. Et puis la fin, nimbée du lever de soleil, m'aura certes éblouie mais une fois encore d'un point de vue purement visuel et esthétique. Quels seront les lendemains de Shell ? Va-t-il in fine le fêter cet anniversaire (qui est passé mais ça c'est une autre histoire) ? A quoi aboutit sa fugue ?

Je ne sais pas ce qu'on a cherché à me faire comprendre, mes pensées sont dans un brouillard complet et j'aimerais bien m'en dépêtrer sans que cela continue à me hanter encore. Je pense que je relirai ce livre à tête reposée, sans mes partiels pour m'envahir la tête, afin qu'on soit bien face à face et que j'écoute attentivement ce qu'il a à me dire. Ce deuxième entretien se passera mieux, il le faut, je ne peux pas rester sur cette opinion mitigée. En attendant, si vous souhaitez découvrir un titre de la rentrée littéraire intriguant et très dense et complexe à lire malgré son petit nombre de pages, je vous prie, faites vous plaisir avec celui-là.

... une pluie de toutes les couleurs, de rien, éclate soudain.

« J'étais triste, bien sûr. Mais d'une certaine façon, je me sentais mieux. Viviane avait laissé une lettre pour me prévenir qu'elle partait, elle ne m'avait pas abandonné. C'était moi qui avais tout gâché en la déchirant, si je ne l'avais pas fait j'aurais pu demander à Matti de me la lire plus tard. Je ne serais pas allé au château, je ne l'aurais pas démoli avec mon regard qui abîmait la magie. Tout cela, je l'acceptais, c'était mieux que de ne pas savoir, de demander à mon cerveau de comprendre quelque chose de trop grand pour lui. C'était moi qui avais trahi Viviane, pas l'inverse. Ça me rassure de savoir que c'était ma faute, parce que tout avait toujours été ma faute, que j'y étais habitué et que c'était aussi confortable que mon vieux pyjama en velours vert.-»
Tags : Fiche Lecture, éditions l'Iconoclaste, Rentrée Littéraire 2017, Jean-Baptiste Andrea, Roman, Contemporain, Apprentissage, années soixante, passage de l'enfance à l'âge adulte, crise d'identité, différence, amitié, recherche de soi, compréhension de ses sentiments, relations humaines compliquées, marginalité, milieu familial, quête, rencontres, mysticisme, fugue, été, aventure
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#Posté le mardi 23 janvier 2018 15:22

Modifié le vendredi 09 février 2018 15:48

FICHE LECTURE : Marquer les ombres

FICHE LECTURE : Marquer les ombres

DYSTOPIE, SCIENCE-FICTION | 2017 (USA ; FRANCE) | VERONICA ROTH | ROMANCE, DONS SURNATURELS, GUERRE, DIVISION, COMBAT, SOUFFRANCE, AMITIÉ, REVANCHE, DIVINITÉ, NATURE, RESSOURCES, RECHERCHE DE SOI, AMOUR PROPRE, FAMILLE, DESTIN...
484 pages | 17,95¤ | Version numérique : 13,99¤.

Par l'auteure de Divergente, Veronica Roth.

➜ Dans une galaxie dominée par une fédération de neuf planètes, certains êtres possèdent un “don”, un pouvoir unique. Akos, de la pacifique nation de Thuvhé, et Cyra, s½ur du tyran qui gouverne les Shotet, sont de ceux-là. Mais leurs dons les rendent, eux plus que tout autre, à la fois puissants et vulnérables. Tout dans leurs origines les oppose. Les obstacles entre leurs peuples, entre leurs familles, sont dangereux et insurmontables. Pourtant, pour survivre, ils doivent s'aider... ou décider de se détruire.

L'AUTEURE : VERONICA ROTH a vingt-deux ans lorsqu'elle publie le premier tome de Divergente. C'est son premier roman, qu'elle a écrit pendant ses études à la Northwestern University. Alors étudiante en écriture créative, elle préférait se plonger dans les aventures de Tris plutôt que de faire ses devoirs... Elle est aujourd'hui écrivaine et vit dans les environs de Chicago. Sa série Divergente est un best-seller dans le monde entier.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Tout d'abord, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions Nathan pour ce premier service de presse. Ils me font un immense honneur dont je leur suis extrêmement reconnaissante et j'espère que cette première lecture marquera le début d'un long partenariat, si cela m'est permis. Lorsque j'ai reçu mon colis, je l'ai ouvert avec des mains fébriles d'excitation, comme toujours avec mes services de presse, car il m'est donné la magnifique opportunité à chaque fois de lire des romans que j'ai pu choisir moi-même parmi le merveilleux catalogue des ces maisons d'édition que j'adore depuis que mon goût pour la lecture est apparu ou que j'ai pris le plaisir à découvrir en même temps que le partenariat est né. Ici, l'objet de ma convoitise s'intitule Marquer les ombres, de l'auteur internationalement connue Veronica Roth, qui est à l'origine de la trilogie Divergente.

☾ Cette dernière m'a fait vivre une très belle aventure livresque avec des personnages forts et que je n'oublierai pas, un univers dystopique reconnaissable entre mille, de l'action et de fortes émotions. J'étais donc plus qu'impatiente de me plonger dans cette nouvelle saga littéraire qui s'annonçait plus que prometteuse au vu du calibre de cette jeune autrice bourrée de talent. Et du potentiel, c'est le moins qu'on puisse dire, elle en a.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Si vous avez peur que Marquer les ombres ne soit qu'une pâle copie de Divergente, je vous prie de tout de suite effacer cette appréhension de votre esprit. Certes, les deux sont des dystopies se passant dans un futur post-apocalyptique (du moins, je le suppose pour Marquer les ombres) et défendent les mêmes valeurs et la même force de caractère au niveau des personnages, mais ça s'arrête là. Voilà, comme ça, on commence sur de bonnes bases. Je ne me suis pas inquiétée en commençant à lire fébrilement ce livre, car mon sang bouillait d'envie de découvrir cette nouvelle histoire, ce nouvel univers crée par Veronica, et celle-ci a de l'imagination et de l'ingéniosité à revendre. J'ai en premier lieu aimé que cette histoire ne s'inscrive pas dans une borne chronologique connue, qu'elle se détache de notre monde à nous, de sorte que j'ai hésité tout du long à me dire si c'était véritablement un monde post-apocalyptique qui se serait fondé après notre ère.

☀ J'en suis venue à la conclusion que c'était le cas, car, s'il n'est fait mention à aucun moment de notre espèce, de ce passé qui a été le nôtre (comme c'est le cas avec les "Rouillés" de Scott Westerfeld dans Uglies par exemple, ou même dans Divergente avec Chicago comme lieu central de l'histoire), on apprend au fur et à mesure des pages que cette galaxie de planètes-nations est un calque de notre système solaire, et qu'il est qui plus est nommé comme tel. On a ainsi neuf planètes comme dans notre système solaire bien connu, représentées aux mêmes endroits que les planètes qui nous sont familières, grâce à une très agréable et précise carte au tout début de l'ouvrage, qui mêle ainsi minutie et fantasmagorie, magie d'un univers imaginé, mais qui portent des noms différents et qui sont toutes peuplées d'êtres humains comme nous. Ce qui permet à la fois de nous détacher de notre Terre qu'on ne connait que trop bien, de nous évader et de prendre du recul, tout en restant proche de nos coutumes et modes de vie en pénétrant dans un univers à la fois fascinant, exaltant et crédible.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
J'ajouterais que chacune de ces planètes, ou du moins les deux-trois planètes que l'on découvre sur les neuf dans ce premier tome, le temps de nous acclimater à la planète principale qui est Thuvhé/Urek, nous fait passer un message fort en sens et écologique. En effet, chacune de ces planètes-nations ont su accueillir l'Homme en leur sein, et en retour les populations ont su faire preuve de respect et de décence envers leur installation fortuite en exploitant les ressources de chaque planète à bon escient et en les mettant même en valeur, en les sublimant. Cependant, les hommes avides de pouvoir écument la Nature, ici sous la forme centrale de Ryzek, j'ai nommé le tyran des Shotet (ce qualificatif lui va comme un gant, qui plus est), qui n'hésite pas à s'allier à des planètes comme Pitha, dont l'eau regorge de prouesses technologiques auxquelles les humains donnent forme, afin de les manipuler.

۞ Et donc de puiser sans scrupules dans leurs ressources afin de les utiliser à de mauvais desseins. Très, très mauvais même. Genre la guerre et la souffrance. Cela ne vous rappelle pas une certaine planète bleue toute cette histoire ? A moi, si. Fortement même.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Ce qui prouve que, même si Veronica Roth s'est mise à l'écart de sa ville natale Chicago afin d'aller explorer des confins inconnus, laissant la place large à son imagination, qui se doit cependant d'être contrôlée par des limites, afin de ne pas partir dans tous les sens, une dystopie reste une dystopie, même sous d'autres formes et, dans ce tome liminaire d'une nouvelle saga, soit d'une aventure inédite, les anomalies de notre société contemporaine sont abordées à différents niveaux bien ciblés. Tout d'abord, comme je l'ai mentionné ci-dessus, sur le plan environnemental. Ce n'est pas le point central de l'histoire, mais ça a cependant son importance. Les différents peuples ont la coutume de respecter ce que la Nature leur offre, de se montrer reconnaissants lors de cérémonies et de grandes fêtes et ne font même qu'un avec l'élément ambiant de leur territoire.

☼ Les Thuvésit avec le froid et la glace, les habitants de Pitha avec l'eau et les Shotet avec la terre. Veronica Roth remanie même le concept du recyclage à sa manière ! A un moment donné de l'intrigue, Akos, notre Thuvésit, découvre ce que les Shotet appellent un "Séjour" : ils font le tour du système solaire en vaisseau afin de rendre visite à leurs alliés et en profitent pour récupérer tous les matériaux et objets inusités afin de leur redonner une seconde vie. En effet, selon les Shotet, chaque chose mérite une seconde vie et de rendre service à son plein potentiel. Un principe que j'approuve totalement, et j'ai beaucoup aimé le fait que Veronica Roth ait défendu notre environnement et le mariage avec la Nature que les Hommes devraient avoir, et qu'on voit subtilement dans cette dystopie, malgré des mauvaises dérives qui apparaissent. Il ne faut pas oublier que c'est une dystopie, donc un monde défectueux. Cependant, contrairement à beaucoup de dystopies où les dysfonctionnements de notre société sont exacerbés afin que cela nous saute bien aux yeux, celle-ci aborde les dits travers de manière très stratégique et du coup, cela en devient encore plus effarant.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
J'en viens à parler de la pierre angulaire de ce roman : la guerre sous-jacente entre les Shotet et les Thuvésit, qui menace d'éclater depuis... depuis l'arrivée des deux peuples sur leur planète commune. Vous l'aurez compris, c'est pas la joie. Les deux moitiés d'habitants de la planète Thuvhé sont même en désaccord concernant le début des hostilités et sur qui a fait embraser l'étincelle de la haine entre les deux peuples. D'après les Shotet, les Thuvésit "à la peau tendre" ne seraient que des lâches qui n'assument pas leurs méfaits et auraient kidnappé leurs enfants lors de leur arrivée sur cette planète, qu'ils refusent de reconnaître comme Thuvhé.

♦ Ils l'appellent obstinément Urek ("vide" en shotet, l'état de la planète avant qu'elle ne soit habitée par les Shotet. Signe également que les Thuvésit ont été les intrus, je suppose). Si ce que les Shotet soutiennent mordicus se trouve être vrai, cela m'éclairerait sur les véritables origines d'Akos, car j'avoue être toujours dans le brouillard. Veronica Roth nous laisse d'ailleurs beaucoup de questions sans réponses à la fin de ce premier tome, et cela me ronge toujours les entrailles, mais on en parlera plus tard. De leur côté, les Thuvésit voient les Shotet comme des monstres, qui ne comprennent que la violence et la brutalité et qui sont sans état d'âme. Le peuple d'à côté nourrit des préjugés enracinés depuis la nuit des temps envers l'autre et inversement. De quoi faire peur, nous glacer le sang même. Et un énième écho à des affrontements et querelles que notre propre Histoire a dû affronter.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Ce qui m'a vraiment surprise, et j'ai trouvé que l'autrice a agi comme un chef sur ce point-là, c'est qu'en tant que lecteur, on nous introduit d'abord à l'univers dit pacifique des Thuvésit, fait de blanc, de fleurs de silences (tout un glossaire nous est proposé à la fin du livre, il est super pratique), de froid et d'harmonie. Un monde pur comme la neige en somme. L'ambiance familiale chez les Kereseth, famille d'Akos, est chaleureuse, belle à voir, et on se sent presque appartenir à cette famille soudée par un amour et une tendresse puissants. Or, au bout de deux-trois petits chapitres seulement, on est arrachés très brutalement à ce cocon familial.

♦ Ce déchirement est fait avec une telle cruauté que mes yeux s'en sont écarquillés d'épouvante et que j'en ai eu le souffle coupé d'horreur. Cette transition abrupte, sans aucune douceur, nous immerge sans ménagement dans le monde shotet. On se croit alors conforté dans notre idée que les Thuvésit sont des êtes accueillants et pacifiques, tandis que le peuple jugé illégitime et illégal, à cause de leur opposition virulente, des Shotet serait bien de ceux qui font couler le sang et qui ont le c½ur de pierre. Mais que nenni les amis.

☮ Ce qui est judicieux de la part de Veronica Roth, c'est qu'au départ, nous les lecteurs, on se familiarise d'emblée avec les Thuvésit. Mais elle n'en a pas décidé ainsi. Oh, non. Veronica nous "force" en quelque sorte à découvrir les Shotet, alors qu'on serait d'instinct repoussé par ceux qu'on nous présente comme des meurtriers dans leur scène d'introduction.

ღ Pas vraiment flatteur et attirant, loin de là. Cependant, l'autrice ne va pas nous laisser d'autre choix que de copiner avec ce peuple indésiré par l'Assemblée des neufs planètes-nations. On va devoir s'acclimater à eux et s'ouvrir à leur mode de vie, leurs coutumes, qu'on le veuille ou non. Et on découvre qu'en fait... Ils sont des êtres humains, qui ont des sentiments, qui ressentent la peine, la douleur, et qui ont un sens de l'honneur, comme nous. Alléluia, quel miracle ! Ou l'art de briser nos préjugés qui, malheureusement, nous collent à la peau. Merci Veronica de m'avoir ouvert les yeux !

ஜ Certainement pas de la manière la plus agréable, mais j'ai eu la sensation d'être secouée comme un prunier et ce n'est pas plus mal. Résultat, on ne sait pas grand chose du peuple des Thuvésit, à part ce que daigne nous en raconter Akos, encore amer de ranc½ur après son kidnapping (et ça se comprend) mais ce qui est clair comme de l'eau de roche, c'est que les différences entre Shotet et Thuvésit sont minimes. Le fossé entre eux ne tient au fond qu'à une chose (en dehors des préjugés dans lesquels ils sont moulés) : leurs dirigeants.

✽ D'un côté, un tyran sans aucune pitié, mais qui montre une certaine peur face à l'idée d'infliger de la douleur. Un jeune homme qui était autrefois un frère aimant et bienveillant et dont le père l'a modelé pour devenir un souverain tyrannique. De l'autre, une jeune femme qui porte des cicatrices qui ne se sont pas encore refermées sur son visage, qui la brûlent encore de souffrance et d'indignation, mais au contraire elle en reste une chancelière respectée, courageuse et qui n'a pas la langue dans sa poche. Le choix est vite fait quant à savoir qui est fait pour régner comme il se doit. Ryzek fait plier son peuple sous la terreur, en éliminant ceux qui s'opposent à lui et en le faisant savoir haut et fort. Et son arme fatale, son "fléau", est en réalité une personne : sa s½ur Cyra.

ܤ Au début, je ne comprenais pas comment Cyra pouvait se servir de son don-flux pour rendre service à son frère de façon aussi ignoble. Ah oui, les personnes faisant partie des "élus" dans cet univers ont un don particulier, qui correspond à leur personnalité, et qui peut donc changer si un changement profond s'opère en eux. J'avais oublié de vous prévenir. Vous vous souvenez de quand je vous parlais du respect de la Nature ? Eh bien, il y a aussi un certain respect religieux au sein de cette galaxie. Ce qu'on appelle le Flux serait en quelque sorte la divinité des habitants de ce système solaire. Il est particulièrement vénéré par les Shotet car le Flux nous apporte notre force intérieur, celle qui nous maintient en vie. Le Flux nous traverserait donc tous sans qu'on ait forcément besoin d'un Don.

Ҩ Quant aux "élus", il s'agit de ceux dont les oracles ont vu leur destinée. Peu de personnes ont le privilège, ou plutôt la malchance, d'avoir une destinée, qui est soit complètement contraire à ce qu'on espérait, soit impossible à déchiffrer. Bien évidemment. Et on a beau essayer de l'annuler, les oracles sont formels : les destins sont scellés, peu importe quelle vision du futur se réalisera. Ce n'est pas nouveau, mais ça a le mérite d'être clair. Je reprends donc avec Cyra, qui, Dieu soit loué, est bien plus humaine que son frère. Son don-flux est celui de la douleur. Il m'a tout spécialement fascinée. En même temps, je le trouvais être un fardeau terriblement lourd à porter. Cyra estime qu'elle mérite cette souffrance en elle à cause de l'inhumanité de sa famille et des répercussions sur son peuple et elle pense également au fond d'elle que les autres méritent que cette souffrance leur soit infligée.

☜♥☞ J'ai trouvé ce don extrêmement intéressant et réaliste. Cyra est une analogie vivante de la souffrance que les Hommes s'infligent entre eux, que ce soit de manière inconsciente, involontaire ou pire : de manière calculée, voir sadique. Je n'arrivais pas à comprendre Cyra, pourquoi elle se forçait à obéir à son frère sans l'attaquer de manière frontale ? A ce moment-là, l'histoire n'aurait pas eu lieu et les peurs de Cyra d'être rejetée par son peuple, qui a fini par "accepter" la cruauté de son frère, au vu des traditions brutales des Shotet (il n'y a pas que du faux là-dedans), ont fini par éclairer ma lanterne.

► Ce que je retiens de Cyra, c'est que sous ses apparences de guerrière redoutable, se cache une fragilité sans nom, une personne extrêmement humaine bouleversée par la douleur tant physique que morale qui l'environne chaque jour, et qui est curieuse de la vie, des cultures des autres, si lumineuses par rapport aux ombres de son don qui la rongent. Je me suis finalement très vite attachée à cette femme forte, déterminée mais qui doit porter à elle seule et dans son être la souffrance d'un peuple. J'avais envie, comme Akos, dont le don est d'annuler celui des autres au toucher, de prendre, ne serait-ce que temporairement, ce fardeau du corps et de l'âme de Cyra. Les deux forment parfaitement la paire, à tous les points de vue : ils sont les piliers l'un de l'autre, ils s'entraident et rendent le quotidien de l'autre plus supportable à vivre, et surtout, ils apprennent à être tolérants l'un envers l'autre, à cesser d'être divisés à cause d'une appartenance à un peuple, in fine pas si marquée que ça, la frontière entre les deux peuples de Thuvhé étant très floue au fond. J'aime ces personnages du fond de mon c½ur, eux qui sont prêts à tout pour sauver leur peuple, leurs proches, quitte à y laisser la vie, à restaurer un semblant de dignité humaine. Ils ont une combativité et une noblesse qui les honorent.

❤ J'allais oublier, un petit point que je voulais souligner en parlant de tolérance. J'ai tout bonnement adoré le fait que l'écrivain évoque sans faire de chichis aucuns, de façon toute naturelle un couple homosexuel et qu'elle en suggère clairement un autre, sans fioritures ou scandale inutile. De nos jours, il me semble intolérable que l'Amour, même sous une forme dite "inhabituelle", "anormale" ou que sais-je encore comme âneries, ne soit pas accepté tel qu'il est. Je referme ma parenthèse.

ൂ Comme je vous l'ai dit plus haut, ce premier tome me laisse avec des questions dont les réponses encore inconnues m'obsèdent. Le tome deux ne sortira probablement pas avant 2018, et j'en souffre déjà le martyr, sérieusement. Comment fais-je faire si je me retrouve obligée de me triturer l'esprit de mes propres théories douteuses et vacillantes ? Je vais devenir certainement folle assez rapidement. Au cours de l'histoire, des portes s'ouvrent à nous, des portes du passé des personnages ouvertes sur le Néant, et qui ont pourtant bien des répercussions sur l'histoire qui se déroule au fil des pages (qui se dévorent comme une bouchée de pain, un vrai page-turner ce livre).

Ձ Ajoutez à cela que ce premier tome se termine au moment où je m'y attends le moins, moi qui suis assez perspicace, surtout au niveau des sagas, j'ai été totalement prise de court. Je ne pouvais pas croire qu'on puisse s'arrêter à cet instant T de l'intrigue. Il me fallait plus de pages, plus d'éléments, une plus grande avancée dans cet incroyable, et ce à tous les niveaux, récit... Mais, à mon grand malheur, il va me falloir attendre le tome deux pour être enfin rassasiée. Et le pire dans tout ça, c'est que Veronica Roth m'a assommée par un choc en ouvrant une nouvelle inconnue avec une révélation qui m'était passée au-dessus de la tête jusque là et qui va me frapper avec la force d'un coup de poing. Je suis KO, et encore abrutie après cette lecture fracassante et si riche en tout.

ஸ En intelligence, en ingéniosité, en émotions, en moments poignants et marquants, en sagesse et en vérité, en humanité. Je sens que je vais avoir du mal à prendre mon mal en patience, et je n'avais pas été depuis longtemps surprise par une lecture, qui m'ébranle à un niveau d'une autre stratosphère, ce n'est pas rien de le dire. Je m'attendais à du très bon, je ressors avec du prodigieux. Je vais le dire sans vergogne, cela en dépasserait presque Divergent à mes yeux. Oui, je peux dire que cela le dépasse aisément. Ce n'est pas une dystopie pour ados populaire, comme les autres. Celle-là, elle vient d'autres firmaments, plus brillants encore et qui nous aveuglent face à tout le reste. Merci Veronica Roth, et encore merci aux éditions Nathan pour cet envoi mémorable. Et puis, j'ai hâte de découvrir les autres planètes, le périple est loin d'être fini. L'aventure ne fait que commencer, je serai résolument là pour le prochain épisode. COUP DE FOUDRE ϟ

« L'ennui, avec les gens persuadés d'être des monstres, c'est qu'ils vous soupçonnent de mentir dès que vous ne les voyez pas comme eux se voient. »

Sources des images : theartofnotwriting, b00kishfantasy, book-caps, nazyalesky.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Tags : Fiche Lecture, critique littéraire., Chronique livresque, Service Presse, editions nathan, Marquer les ombres, Nouveauté, Veronica Roth, Dystopie, Science-fiction, Système solaire, Galaxie, Espace, Planètes, 2017, Romance, dons surnaturels, guerre, division, combat, souffrance, amitié, revanche, divinité, nature, ressources, recherche de soi, amour propre, famille, destin, Coup de foudre ♥
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#Posté le samedi 08 avril 2017 06:35

Modifié le jeudi 12 octobre 2017 08:20

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