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FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien - T2 : L'Ombre au noir

FICHE LECTURE : L'Anti-Magicien - T2 : L'Ombre au noir

• TITRE V.O. : Spellslinger, book 2 : Shadowblack.
• AUTEUR : Sébastien de Castell.
• ANNÉE : 2017 (CANADA, USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, aventure, action, mystère, humour, cruauté, ignorance, légendes, mensonges, hypocrisie, secret, pouvoir, politique, puissance, sorts, malédiction, peste, mépris, souffrance, guerre, féminisme, courage, intelligence, amitié, alliance, famille, fraternité, adolescence, maturité, grandir, s'endurcir, noirceur, magie noire, amour, créatures fantastiques, dignité, conscience, humanité, habileté, devenir soi-même, combat, espoir, générosité, bienveillance, érudition, pacifisme, savoir, connaissance, philosophie, destinée, volonté, détermination, révélation, affrontement, enseignement...
• PAGES : 400.

Ma chronique du tome 1 : ici.
Ma chronique du tome 3 : ici.
Ma chronique du tome 4 : ici.
Ma chronique du tome 5 : ici.

Kelen l'Anti-Magicien se fait de nouveaux ennemis où qu'il passe. Toujours accompagné de ses deux acolytes incontrôlables, Furia et Rakis, il parcourt les terres de la Frontière à la recherche d'un remède contre le mal qui le ronge : l'ombre au noir.

Quête de vérité, scènes d'action musclées et malédiction mortelle : la suite des aventures d'un jeune mage sans pouvoir, dans une grande fresque originale et puissante.

L'AUTEUR : Après avoir décroché un diplôme en archéologie, Sébastien de Castell s'est rendu compte lors de sa première fouille qu'il détestait creuser le sable. Depuis, il se consacre à sa nouvelle carrière de musicien, de médiateur, de chorégraphe de combat, de professeur, de chef de projet et d'écrivain. Il est également l'auteur d'une série de livres de fantasy, Les Manteaux de la gloire (éditions Bragelonne), qui a été saluée par la critique avec des nominations pour les prix Goodreads Choice 2014 et Gemmell Morningstar, pour le meilleur premier roman, ainsi que pour le prix du meilleur roman étranger aux Imaginales en France. L'Anti-Magicien est le premier d'une série de six romans pour adolescents. A l'image de son héros, Kelen, Sébastien de Castell est persuadé que chaque être humain est la combinaison de tous les choix qu'il fait, bien loin du mythe de l'Élu habituellement présenté dans les romans de fantasy. Il vit à Vancouver, au Canada.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'une suite de saga que j'étais juste impatience de continuer au vu du phénoménal coup de foudre que j'avais eu pour le tome un. J'avais en effet tout simplement dévoré le premier livre de L'Anti-Magicien et il me tardait de retrouver mon trio adoré avec ce nouveau titre, L'Ombre au noir. Je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse pour ce superbe envoi et je tenais à souligner une fois de plus le magnifique travail éditorial réalisé avec cette série livresque. Les couvertures françaises sont extrêmement soignées et donne aux ouvrages une réelle identité. Chaque sigle et chaque petit élément a son sens et même une véritable importance. Il s'agit là d'un écrin élaboré avec beaucoup de passion et d'application pour un contenu tout aussi développé et captivant.

Au niveau de l'intrigue, là où le tome un se centrait essentiellement sur la civilisation Jan'Tep et sur le rapport tout ce qu'il y a de plus toxique que ce peuple a avec la magie, l'auteur a décidé d'axer celui-ci sur la philosophie (Furia n'approuverait probablement pas l'utilisation de ce mot, mais qu'importe) de vie des Argosi, qui est pour ainsi dire radicalement différente des principes des mages, à des années lumière de la violence et de l'utilisation régulière de systèmes d'oppression propres à ceux-ci. L'enseignement argosi est résolument complexe ; cependant, il n'en reste pas moins extrêmement inspirant et bénéfique : en effet, être argosi est avant toute chose un choix pleinement conscient pour qui empreinte cette voie ardue mais salvatrice. Au fil de l'histoire, Sébastien de Castell nous révèle qu'il s'agit d'un véritable cheminement tourné tout particulièrement vers les autres, l'amour et le respect d'autrui, mais aussi vers la notion fondamentale de libre-arbitre. Les personnes appartenant au peuple des Argosi défendent des valeurs cruciales qui me parlent énormément comme l'authentique courage, l'abnégation qui s'accompagne de la bonté, la justice et la bienveillance. Une telle force de caractère et de telles actions empreintes d'humanité impliquent une remise en question incessante de soi-même et une certaine preuve de lucidité. J'ai adoré le fait que l'auteur construise justement tout son schéma narratif autour de l'instruction argosi, découpant ainsi son roman en diverses parties qui font directement référence aux différentes règles et mantras de ces individus si singuliers et exceptionnels que sont les Argosi à mon sens. Cela donne ainsi un certain poids et éclairage à tout ce qui se déroule dans l'histoire, avec un réel fil conducteur et une évolution constante que l'on vit intensément et tout autant Kelen, le héros diablement tourmenté de cette drôle d'aventure.

Pour ce qui est des personnages, Furia est résolument ma protagoniste favorite pour le moment. Il me reste encore quatre tomes à découvrir et cela est donc susceptible de changer mais sincèrement, je vois mal comment car Furia a tout pour me plaire et pour rester ma petite chouchoute. C'est simple : elle est badass, elle est la reine de la répartie et elle n'abandonne jamais quelqu'un dans le besoin. Elle assume chacune de ses décisions et fait montre d'un aplomb, d'un culot et d'une bravoure sans failles, tout en gardant une certaine maîtrise de soi et en connaissant ses faiblesses. En résumé, elle est mon héroïne et elle est tout bonnement bluffante. Mais en réalité, j'aime du fond du c½ur chacun des trois membres de ce trio épique et déluré. Ils ont tous une fonction bien précise au sein de leur équipe du tonnerre qui fait qu'ils vont parfaitement ensemble. Vous l'aurez compris, Furia est la meneuse de choc sans qui les deux autres seraient certainement morts dans d'atroces souffrances depuis belle lurette (la femme a un cerveau bien plus opérationnel que celui de l'homme, je ne vous apprends rien), Rakis constitue le comic relief in-dis-pen-sable de ce récit pétri de tensions et mené tambour battant par l'épée de Damoclès qui plane au-dessus de la tête de notre pauvre Kelen depuis le début. Quant à ce dernier, il est sans aucun doute le personnage auquel je m'identifie le plus, malgré toute l'affection et le respect que je porte à ma Furia chérie. Justement, j'aspire à devenir quelqu'un comme elle, à faire preuve à l'avenir de plus d'audace et de panache, à foncer tête baissée dès qu'il s'agit de porter secours à une tierce personne, tout en ayant un plan de rechange dans la caboche pour m'extirper des pires situations, mais force est de constater que je ne suis qu'une simple mortelle. Kelen est le personnage qui me, qui nous ressemble le plus : l'anti-héros dans toute sa splendeur ou plutôt celui qui se persuade à longueur de journée de l'être. Cette thématique de l'être humain foncièrement imparfait est par ailleurs très habilement et intelligemment abordée par l'auteur, qui la recoupe avec les fondements humanistes des Argosi. En effet, Kelen cherche à accomplir un travail sur lui-même, à trouver qui il est vraiment et à l'embrasser totalement, à la façon d'un Argosi. Cela demande des efforts colossaux et, si notre jeune frondeur de sort s'est révélé être d'un courage et d'une détermination hors-normes à la fin du tome un, il nous démontre ici qu'il n'est pas simple de changer, de prendre des risques pour suivre sa véritable route, qu'il est normal d'avoir peur de la mort et de l'isolement, du rejet, que l'on a le droit de craquer et de se montrer pitoyablement lâche de temps à autre, que l'envie de retourner vers ce que l'on a toujours connu, vers ce qui nous est familier mais néfaste est parfois la plus forte et que cela se comprend. Je remercie sincèrement Sébastien de Castell d'avoir traité l'évolution de son personnage central de façon aussi réaliste et palpable, de manière à ce que cela puisse faire écho en nous et nous faire ouvrir les yeux sur la possibilité d'agir et de renaître que nous avons, nous aussi. Pas besoin de magie pour faire la différence, il suffit... d'avoir un chacureuil, ou le meilleur partenaire du monde qui soit. Plus sérieusement, il suffit d'avoir du cran et de s'avoir s'écouter en toute circonstance. Et d'avoir aussi à nos côtés des personnes uniques et surprenantes, telles que Seneira par exemple. Une fois de plus, Sébastien de Castell m'a prouvé que les personnages féminins ne comptent pas pour des prunes à ses yeux. Tour à tour mordantes, épatantes, froides, ambitieuses, dangereuses, douces, félines ou bien encore abracadabrantes, chacune d'entre elles a sa personnalité et ses motivations qui lui sont propres et, qu'on approuve ou pas leurs objectifs, impossible de rester de marbre face à des filles aussi imposantes. Seneira m'a d'emblée paru bien plus sympathique que la redoutable Shalla ou que l'énigmatique et séduisante Nephenia. Certes, son côté taciturne et agressif m'a un tant soit peu rebutée au début mais, sous cette carapace fendillée, se cache un petit bout de femme brillant et d'une loyauté bouleversante et désarmante envers quiconque lui vient en aide et vaut la peine d'entrer dans son c½ur. A ce niveau-là, personne ne peut battre Furia, qui occupe clairement la place d'honneur dans le mien, mais on peut dire que Seneira n'est pas passée par la petite porte. Sébastien de Castell a le don pour créer des personnages plus vrais que nature, au point qu'on croirait pouvoir véritablement les entendre et les toucher. Surtout, on partage chacune de leurs émotions et l'expérience de lecture n'en devient que plus mémorable et instructive. Pour finir avec les personnages, le communiqué de presse que j'ai reçu compare notre trio reconnaissable entre mille aux Gardiens de la Galaxie, ce que je trouve extrêmement flatteur et pertinent. En effet, on peut dire que nos trois écorchés par la vie sont tout à fait semblables aux fameux baroudeurs intergalactiques : ils ne cessent de s'envoyer des piques désagréables, parfois même vénéneuses, mais c'est là leur façon de se dire qu'ils s'aiment et qu'ils sont une véritable famille. Leurs manières de rustres ne les rendent que plus touchants, attachants et absolument inoubliables. Et m'est avis que mon cher Peter Quill ne pourrait qu'approuver le don saisissant que possède Furia pour la danse.

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous plonger pieds et poings liés dans la lecture de cette fabuleuse et palpitante saga. L'écriture de l'auteur est toujours aussi travaillée et son idéologie aussi creusée que fascinante. Sa vision du monde est selon moi tout ce qu'il y a de plus enrichissante et nous apprend beaucoup plus de choses sur nous-même que l'on ne pourrait le penser de prime abord. Qui plus est, Sébastien de Castell sait habilement mêler fantastique, action, humour à vous en décrocher la mâchoire et mal à l'estomac, rebondissements et explosions à gogo (mais qui servent à faire véritablement progresser l'histoire), amitié, politique, philosophie de vie, et il parvient même à saupoudrer tout cela d'un soupçon de romance et de sentiment qui n'en rend cette aventure autant humaine que tout bonnement extraordinaire que plus délicieuse et unique en son genre. Pour ma part, il me reste encore tant d'horizons de cet univers à la fois merveilleux (dans le sens premier du terme) et tout ce qu'il y a de plus réaliste à découvrir et je ne suis pas prête de m'arrêter en si bon chemin ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥

« La voie des Argosi est la voie de l'eau.

L'eau ne cherche jamais à bloquer la route d'autrui, en revanche, elle ne tolère aucun obstacle en travers de la sienne. Elle se meut librement, se glisse le long de ceux qui voudraient la capturer, et ne prend jamais rien aux autres. Oublier cela, c'est s'écarter du droit chemin car, malgré les rumeurs qui courent parfois, un Argosi ne vole jamais, jamais rien. »
Tags : Fiche Lecture, L'Anti-Magicien, Tome 2 ♥, L'ombre au noir, Editions Gallimard Jeunesse, Littérature canadienne, Fantasy, Magie, aventure, action, mystère, humour, cruauté, ignorance, légendes, mensonges, hypocrisie, secret, pouvoir, politique, puissance, sorts, malédiction, peste, mépris, souffrance, guerre, féminisme, courage, intelligence, amitié, alliance, famille, fraternité, adolescence, maturité, grandir, s'endurcir, noirceur, magie noire, amour, créatures fantastiques, dignité, conscience, humanité, habileté, devenir soi-même, combat, espoir, générosité, bienveillance, érudition, pacifisme, savoir, connaissance, philosophie, destinée, volonté, détermination, révélation, affrontement, enseignement, 2017, 2018, Coup de foudre ♥
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#Posté le mercredi 26 juin 2019 05:24

Modifié le mardi 01 septembre 2020 05:05

FICHE LECTURE : Iskari - T1 : Asha, tueuse de dragons

FICHE LECTURE : Iskari - T1 : Asha, tueuse de dragons
• AUTRICE : Kristen Ciccarelli.
• ANNÉE : 2017 (ETATS-UNIS), 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Ado/YA.
• THÈMES : Héroïc fantasy, créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, honte, passé qui ne passe pas, tragédie, deuil, discrimination, asservissement, esclavage, humanité, remise en question, réflexion, révolte, soulèvement, alliance, guerre, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légende, courage, loyauté, dilemme, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, fierté, arrogance, amour de soi, tolérance, combats, fardeau, oppression, course contre la montre, défi, destin, féminisme...
• PAGES : 432.

Ma chronique du tome 2 : ici.

Au royaume de Firgaard, les légendes sont interdites : elles sont dangereuses. Pourtant, le sort d'Asha, princesse solitaire, leur semble étroitement lié. Asha est une tueuse de dragons crainte par tout son peuple : elle est l'Iskari.

Farouche, vulnérable, Asha trace sa route au c½ur d'un univers dur et merveilleux. Intrigues politiques, suspense, passion, puissante mythologie et un soupçon d'humour : entre Game of Thrones et les contes des Mille et Une Nuits, une saga de fantasy aussi originale que captivante.

ஜ MON AVIS :

Petit disclaimer avant même de débuter cette chronique : par souci de ne pas vous gâter la lecture de ce roman, si vous avez l'intention de le lire bien sûr, j'ai volontairement omis de mentionner le titre original de ce tome dans la fiche technique, tout simplement car il s'agit selon moi d'un énorme spoil ! Donc évitez d'aller rechercher le titre VO de ce roman sur Internet ou ailleurs, c'est un conseil d'ami ! Par ailleurs, je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse d'avoir proposé un titre totalement différent en français, qui s'éloigne en effet radicalement de l'appellation originelle tout en collant parfaitement au contenu du roman. Je dis chapeau, bravo à eux pour cette ingénieuse proposition ! Sur ce, mon petit warning s'arrête ici. Je vous souhaite une excellente lecture de cette critique livresque !

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du premier tome d'une saga d'héroïc fantasy absolument incroyable, j'ai nommé Iskari. Je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi tout simplement sublime et si agréable au toucher. Qui plus est, ce livre sent délicieusement bon le neuf. D'habitude, je n'ai pas l'odorat particulièrement sensible mais je dois avouer que je suis très réceptive à l'odeur d'un livre, de vieux comme de neuf ! Quand j'ai appris qu'il était question d'inscrire la senteur des livres anciens au patrimoine mondial de l'humanité, j'en ai sauté de joie intérieurement ! Oui, renifler un ouvrage, littéralement sentir son histoire a un puissant impact sur notre psychique notamment, j'en suis persuadée. Ne partez pas trop vite, je ne suis pas folle ! Vous allez voir, malgré le fait que, chez les éditions Gallimard, ce sont les meilleurs selon moi en matière de qualité olfactive de leurs nouveautés (l'odeur de leurs pages neuves est un régal), ce livre-là dégage une aura digne des plus grandes légendes, une atmosphère de majestueuse bibliothèque remplie de parchemins anciens. Voyez comment j'arrive à faire le lien avec l'actuel projet de l'UNESCO ! Sans plus attendre, place à ma chronique qui va nous emmener dans des contrées lointaines, plus particulièrement au sein d'un royaume semblant être tout droit sorti du Moyen Age, à la rencontre de créatures tout bonnement somptueuses : les dragons.

Je suis sûre que la mention des dragons a fait battre votre c½ur plus fort mais, avant de véritablement commencer, d'entre dans le vif du sujet, je tenais juste à faire une sorte d'autre petit disclaimer concernant la couverture française de ce livre. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je ne remets absolument pas en question le magnifique travail réalisé par l'illustrateur pour cette édition française. Simplement, et ce n'est pas la première fois que je remarque ce problème avec les parutions On lit plus fort de chez Gallimard Jeunesse, je trouve qu'elle n'est pas tout à fait représentative de la tranche d'âge visée avec ce titre. Certes, il y a des couvertures, notamment chez Gallimard Jeunesse, qui font justement bien plus jeunesse que ça mais, si l'on compare avec la couverture anglophone (que je vous conseille chaudement d'aller découvrir APRES avoir lu ce livre - voire le premier disclaimer en tout début de chronique), on se dit alors que les deux illustrations n'ont franchement rien à voir, voire que ce n'est pas du tout le même livre. Cela s'explique par le fait qu'en voyant l'une ou l'autre des versions, on ne pense pas à la même cible éditoriale. Pour ma part, je préfère largement la couverture française car l'américaine n'est pas du tout représentative du personnage principal qu'est Asha, du moins au niveau de certains détails - elle ne porterait jamais de rouge à lèvres pailleté or par exemple, même pas en rêve. Cependant, cette dernière correspond déjà mieux au lectorat plus mature visé avec ce livre. Je ne remets absolument pas en question le fait avéré que les enfants savent comprendre des situations assez complexes et obscures et assimiler des informations généralement dures à avaler mais, dans le cas présent, je pense vraiment que la saga Iskari ne devrait pas être mise dans les mains d'enfants trop jeunes. Il ne faut pas que les parents ou les proches s'attendent à une jolie petite histoire d'amitié humains/dragons (même si le titre, c'est « Tueuse de dragons », je ne prend personne pour un imbécile, bien sûr) en achetant ou en offrant ce premier tome à leur ou à un bambin. C'est beaucoup plus compliqué et sombre que cela. Comme je vous le disais, il m'est déjà arrivé de lire des parutions de chez Gallimard Jeunesse dont la couverture n'était pas adéquate par rapport au contenu. Je pense notamment à L'île aux mensonges de Frances Hardinge (voir ma chronique ici) et à la duologie Les sorcières du clan du Nord (voir les chroniques ici et ici). À la rigueur, cela peut passer pour la couverture de L'île aux mensonges car elle rend bien l'atmosphère très pesante et sombre du roman avec cet entrelacs de branches noueuses et cette forêt mystérieuse. En revanche, pour Les sorcières du clan du Nord, l'histoire s'est révélée être bien plus dramatique, je dirais même tragique, que prévu alors que les couvertures me faisaient plutôt penser à quelque chose d'enfantin et d'innocent. Mea culpa. La collection On lit plus fort de chez Gallimard Jeunesse est adressée à des lecteurs généralement âgés de plus de 13 ans, ce qui est une bonne chose selon moi, mais ce n'est pas tout le monde qui le sait. Pour ma part, je suis bien renseignée car je suis habituée à lire les parutions de cette collection/initiative mais, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec les titres de chez Gallimard Jeunesse, cela n'est pas évident car les couvertures font penser à des récits écrits pour de plus jeunes lecteurs encore. J'ai souvent lu des commentaires sur le blog me disant avoir peur de lire tel ou tel livre de chez eux que je présentais de peur que cela soit trop jeunesse à leur goût. Eh bien, je le répète ici : détrompez-vous car vous pourriez être très surpris. In fine, mon petit avertissement s'est transformé en grand paragraphe mais je tenais à ce que cela soit clair : beaucoup de parutions Gallimard Jeunesse ont beaucoup plus de maturité et surtout recèlent de beaucoup plus de noirceur qu'il n'y paraît au premier abord. Fin de cette parenthèse.

Néanmoins, s'il y a bien une chose qui me fait autant aimer cette couverture française malgré le bémol que je viens juste de soulever, c'est le fait qu'elle s'accorde à merveille avec la teneur du récit. Dès que je l'ai vue, je savais d'ores et déjà que j'allais être immergée dans un univers de fantasy hors du temps et de l'espace, dans un monde qui allait exalter tous mes sens et capter toute mon attention, comme seules les légendes issues de la nuit des temps sont capables de le faire. Dans mon introduction, je sembler désigner la saga Iskari comme étant de la fantasy moyenâgeuse mais cela n'est pas tout à fait vrai. Il y a certes des codes repris du Moyen Âge dans ce récit mais il s'agit en réalité plutôt d'un mélange de plusieurs cultures et croyances à la fois occidentales et orientales. Il en résulte un univers extrêmement bien pensé, bien construit et c'est juste fascinant à lire et à découvrir au fur et à mesure des pages. L'autrice s'est servie des diverses influences qui lui viennent de son propre vécu et des autres écrivains de tous horizons qui gravitent autour d'elle à bon escient et cela donne une réelle consistance et crédibilité à cet incroyable univers né sous sa plume à mon sens. En lisant ce premier tome, j'avais comme l'impression de tourner les pages d'un livre sacré et de retenir mon souffle à chaque page ou presque. Kristen Ciccarelli possède un indéniable talent de conteuse. Les chapitres défilent, courts et à la mise en page aérée, le tome se dévore comme un rien et je me suis sentie le temps de cette lecture comme coupée du monde, embarquée dans une palpitante et angoissante course contre la montre (l'action s'étire sur moins d'une semaine) mais prenant tout de même le temps d'être subjuguée par chaque recoin de ce somptueux royaume qu'est Firgaard. L'autrice a en effet réussi à rendre chaque petit détail de son récit captivant et important pour la suite, c'était un véritable régal. D'ailleurs, si je ne devais choisir qu'un seul mot pour décrire ce roman, ce serait sans aucun doute "épique". Je m'explique : Kristen Ciccarelli a su mettre l'exacte dose d'intensité émotionnelle dans chacun des chapitres qui constituent ce livre, de façon à parvenir à nous faire vibrer tout du long. Pas un seul instant je n'ai rencontré de longueurs ou éprouvé de l'ennui. J'avais au contraire la sensation permanente de faire partie de cette aventure qui me dépassait, de me retrouver au c½ur de l'action, d'être concernée par ces enjeux cruciaux défendus par les divers personnages de cet univers pour assurer la paix de tout un monde, d'avoir mon rôle à jouer à ma façon. Certains moments-clés de l'intrigue m'ont même carrément donné des frissons. Je visualisais certaines scènes comme j'aurais regardé un film saisissant. Le temps me semblait alors comme suspendu et mon c½ur a loupé un battement plus d'une fois. J'ai en effet vécu de purs instants de grâce comme de véritables frayeurs.

Et si j'ai pu ressentir des émotions aussi fortes, c'est notamment dû aux personnages acteurs de ce récit. Ils en constituent d'ailleurs la véritable force selon moi. Ils ont tous une personnalité bien affirmée et ils sont tous profondément humains, notre héroïne en tête. En effet, Asha m'a immédiatement plu : c'est une jeune femme extrêmement badass mais aussi meurtrie et injustement marginalisée. La façon dont son histoire est liée à celle de son peuple et à leur ancienne foi, c'est juste époustouflant. J'en profite pour souligner que cette alternance entre narration linéaire et histoires de l'ancien temps qui nous sont contées en guise d'intercalaires/transition entre les différents chapitres ont rendu le récit véritablement vivant à mes yeux. Au fur et à mesure qu'on avance dans l'intrigue, tout se fait jour dans nos têtes grâce à ce fin stratagème qui relie le passé et le présent et qui permet de faire la lumière sur les événements se déroulant dans ce récit. Et puis, ces moments de "pause" créaient aussi une atmosphère indescriptible, absolument magique : celle d'être assis autour d'un bon feu de camp qui nous réchauffe le c½ur grâce à sa chaleur mais en mille fois mieux. Ça ne s'explique pas, ça se vit. Cela sonne très cliché dit comme ça mais je vous assure que c'est véridique. Pour en revenir à Asha, cette princesse pas comme les autres m'a tout simplement bluffée. Son évolution est juste superbe tout en restant cohérente avec ses convictions premières. Je tiens également à préciser que les autres personnages féminins ne sont pas en reste : entre Safire qui botte les derrières des méchants machos et au passif tragique et la majestueuse Roa à la volonté inébranlable, à la parole de velours et à la poigne de fer, j'ai été servie. Ces deux figures féminines m'ont elles aussi séduites, même si elles sont totalement dans l'ombre d'Asha la grandiose dans ce tome. J'aimerais tellement en savoir plus sur elles ! Je croise les doigts pour que le tome deux leur donne la place qu'elles méritent ! Je souhaiterais également revoir Dax, le frère si généreux et honorable d'Asha. Son maître mot, c'est la justice et je n'ai pu que m'identifier à lui d'une certaine manière. Nous regardons dans la même direction : notre vision d'un avenir meilleur est la même et nos personnalités sont tout à fait compatibles, pour ne pas dire identiques. Et cela fait tellement plaisir de constater ici qu'être la gentillesse incarnée n'est pas forcément synonyme de "mou du genou" ! Merci Kristen Ciccarelli, vraiment, merci infiniment ! Certes, les jeunes femmes au c½ur plus endurci de ce récit savent se montrer fortes et être de véritables piliers pour Dax l'héritier, il n'empêche qu'il se débrouille bien par lui-même aussi, notre petit prince ! Il fait ce qui lui semble juste et sait habilement combiner la douceur et la fermeté et je l'adore pour cela. Pour ce qui est du personnage principal masculin, à savoir Torwin, je ne le considère pas comme un book boyfriend potentiel. J'aurais pu car il a toutes les qualités requises mais, pour une fois, j'ai décidé de ne pas montrer égoïste et de le laisser à la Asha de ses rêves. Quelle personne magnanime je fais ! Et ne me regardez pas avec de gros yeux derrière votre écran, ceci n'est pas un spoil, on le devine dès que ces deux-là se retrouvent dans la même pièce pour la première fois ! Je n'ai rien de plus à ajouter car l'alchimie entre eux est tout simplement parfaite et bouleversante et j'aime Torwin du plus profond de mon petit c½ur. Fin de la discussion. Je vous avouerais que même les personnages les plus détestables m'ont donné envie de sincèrement les aimer et de les comprendre. Quand j'affirme cela, je pense avant tout à Jarek, un être ignoble dont j'ai pourtant tout de suite retenu le nom contrairement à celui de Torwin que j'ai dû aller rechercher plusieurs fois dans le livre pour bien m'en souvenir ! Le monde est cruel, que voulez-vous. Le personnage de Jarek m'a autant fascinée qu'horrifiée. J'étais à la fois impatiente de recroiser sa route à chaque page que je tournais et terrifiée à la simple idée de tomber nez à nez avec lui. Il faut dire que Jarek est particulièrement imposant et intimidant, on ne peut détacher ses yeux de lui - enfin, façon de parler. Mis à part le fait que ce violent protagoniste apporte au récit toute son électricité et ses grands instants de tension, sa présence a également permis l'existence d'un triangle amoureux tout ce qu'il a de plus singulier. Je sais que, normalement, un triangle amoureux, c'est quand une fille aime deux garçons différents par exemple dans le cas présent. Ici, seule la réciproque, deux garçons qui aiment la même fille, se vérifie. J'ai cependant trouvé la relation existant entre Jarek et Asha très intéressante à analyser. Elle révèle bien des travers de notre société actuelle, notamment en matière de sexisme. Je m'en arrêterai là pour ce qui est des personnages afin de ne pas trop vous en révéler. Vous remarquerez que j'ai été totalement emballée par ce critère crucial de ce livre ! En effet, de bons personnages sont nécessaires à une bonne histoire et, à ce niveau-là, Asha, tueuse de dragons mérite amplement de voir sa case cochée ! Je terminerai juste sur ce point en vous avertissant de garder l'½il ouvert. Les apparences peuvent être trompeuses et certains personnages vous surprendront dans le mauvais sens du terme au cours du récit... En clair, restez sur vos gardes.

Je vous vois venir, vous allez me dire : « Tu nous as promis des dragons, où sont les dragons ?! » Patience, patience, je gardais le meilleur pour la fin. On ne pose pas tout de suite la cerise sur le gâteau comme ça ! Et puis honnêtement, qu'est-ce que je peux vous dire sur eux ? J'imagine que vous êtes tous conscients d'à quel point les dragons sont des créatures absolument merveilleuses et époustouflantes, je n'ai pas besoin de vous l'apprendre, je pense. Pour ma part, depuis que j'ai vu Peter et Elliott le dragon enfant, ces êtres légendaires parviennent à me mettre des étoiles plein les yeux à chaque fois. Ici, on ne déroge pas à la règle. J'ai ressenti un grand lien de connivence avec les deux dragons de ce récit, j'ai volé avec eux dans les airs, j'ai tissé des liens de plus en plus forts avec eux. J'ai eu le c½ur en mille morceaux pour eux aussi. Je les ai trouvés tous les deux tout simplement bouleversants. D'un côté, nous avons le jeune Shadow, maladroit, absolument adorable, très drôle aussi et de l'autre, nous avons le majestueux, le splendide Kozu au c½ur esseulé dont le destin m'a vraiment chamboulée. Pour ceux qui aiment la saga d'animation Dragons, vous retrouverez certainement des similitudes et vous sentirez votre c½ur fondre face à ces deux beaux dragons qui n'ont rien à envier à notre Krokmou d'amour.

Je pense néanmoins que ma plus agréable surprise ne fut pas les dragons, même si les dragons, c'est BAE bien évidemment, mais le véritable thème de ce tome, à savoir l'acceptation de soi. Je ne m'attendais pas à ce qu'un message aussi fort de tolérance et d'amour de soi soit véhiculé dans ce récit et je me suis ainsi prise une vraie claque dans la figure. L'autrice cochait déjà toutes les bonnes cases avec un univers éblouissant, des personnages à la psychologie extrêmement bien travaillée, une écriture vivace et très agréable à lire, une intrigue qui tient définitivement la route et un suspense insoutenable entre autres choses. Mais alors là, le fait qu'elle défende de telles valeurs, le courage, la persévérance, la solidarité envers sa famille et les opprimés, la liberté ainsi que la beauté de l'humanité et notre lien incassable, malgré ce que l'on peut penser, avec la nature et nos traditions avec beaucoup de subtilité et de justesse, ça a été l'apothéose pour moi. À mes yeux, Kristen Ciccarelli a eu tout bon. Je n'ai franchement rien à redire. Enfin, si, j'ajouterais juste ceci : merci à elle d'être aussi bienveillante, ouverte d'esprit, passionnée et de nous redonner ainsi espoir à travers ce récit décidément pas comme les autres, même s'il semble seulement respecter scrupuleusement tous les codes de la fantasy dite "classique" de prime abord. Je ne souhaite pas vous faire avoir des attentes trop hautes par rapport à ce livre car je sais que certains lecteurs le trouveront trop basique ou imparfait, et je peux tout à fait le concevoir. Pour ma part, j'ai trouvé que l'autrice avait intelligemment utilisé le modèle-type de la fantasy traditionnelle tout en lui insufflant un souffle de vie qui lui est propre, son grain de sel personnel qui fait que cette recette bien connue a désormais une saveur nouvelle grâce à elle. Mais ce n'est là que mon humble opinion.

Pour conclure, je n'ai qu'une chose à vous dire : courrez acheter ce livre si vous en avez l'opportunité ! J'ai en effet été totalement charmée par ce roman de fantasy. Selon moi, Kristen Ciccarelli a vu tout juste, malgré certains petits défauts que je n'ai pas relevé dans cette chronique, tout simplement parce que je suis parvenue à passer outre et à me délecter de toutes les sombres et poignantes histoires et péripéties que l'autrice avait à nous proposer ! Je suis désormais impatiente de me jeter sur le tome deux même si je ne sais absolument pas à quoi m'attendre, étant donné que ce premier tome a une fin suffisamment fermée pour se suffire à lui-même et donc pour que l'on s'en arrête là. Vous l'aurez compris, Kristen Ciccarelli aura réussi à me surprendre jusqu'au bout et cela prouve suffisamment son grand talent d'écrivain à mon sens. Sa plume très sincère et minutieuse n'aura eu de cesse de me subjuguer et de me prendre par la main pour me faire vivre des moments d'une intensité rare digne d'un film épique. D'ailleurs, je veux à tout prix, j'exige même, que Netflix ou un quelconque autre producteur de télévision/cinéma achète les droits de cette série livresque afin de réaliser une adaptation à la hauteur de ce petit bijou ! Ce serait un rêve qui deviendrait réalité si cela se faisait véritablement ! Mais, tout en étant dans l'expectative de cette annonce qui serait tout bonnement miraculeuse, il me tarde surtout de découvrir ce fameux tome deux vis-à-vis duquel je suis toujours dans le flou total. Qu'est-ce qui va bien pouvoir nous tomber dessus après tout ce que Kristen Ciccarelli vient de nous faire vivre ? Réponse au prochain épisode. En tout cas, j'ai pleinement confiance en cette toute jeune (en terme de nombre de parutions) autrice qui est d'ores et déjà une valeur sûre à mes yeux. Ça, c'est dit ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Gallimard Jeunesse, Kristen Ciccarelli, Iskari, Asha tueuse de dragons, 2017, 2019, Roman ado, Young Adult, Littérature américaine, Créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, honte, passé qui ne passe pas, tragédie, deuil, discrimination, asservissement, esclavage, humanité, remise en question, réflexion, révolte, soulèvement, alliance, guerre, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légende, courage, loyauté, dilemme, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, fierté, arrogance, amour de soi, tolérance, combats, fardeau, oppression, course contre la montre, défi, destin, féminisme, Héroïc-Fantasy, Coup de foudre ♥
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#Posté le mardi 21 mai 2019 12:25

Modifié le jeudi 12 mars 2020 16:58

FICHE LECTURE : Poldark - T2 : Au-delà de la tempête

FICHE LECTURE : Poldark - T2 : Au-delà de la tempête

• TITRE V.O. : Poldark - Demelza.
• AUTEUR : Winston Graham.
• ANNÉE : 1946 (ANGLETERRE) ; 1976, 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman historique.
• THÈMES : Saga familiale, années 1790, Révolution française, tensions, politique, justice, procès, Angleterre, Cornouailles, mines, paysans, milieu aisé, rivalité, jalousie, faux semblants, corruption, honnêteté, droiture, générosité, fougue, passion, amour, ranc½ur, chagrin, faiblesse, secrets, mystères, espoir, conscience, révolte, crise, noirceur, traumatisme, renouveau, amitié, trahison, tromperie, dangers, aventure, misère sociale, hiérarchie des classes sociales, querelles familiales, drame, deuil, réconciliation, passé, amertume, premier amour...
• PAGES : 300.

1790. Sept ans après avoir regagné son Angleterre natale, Ross Poldark est parvenu à sauver le domaine familial en déshérence et à relancer l'activité minière.
Mais des menaces planent en ce mois de septembre. Une famille de banquiers, les Warleggan, tente de prendre le contrôle de ses affaires, pourtant peu florissantes. Et Ross suspecte son cousin Francis d'être de leur côté pour assouvir sa vengeance.
Ross est dans le même temps accusé d'avoir pillé deux navires qui se sont échoués non loin de chez lui. S'il est reconnu coupable, il risque la mort...
Demelza, qu'il avait recueillie puis épousée, se bat pour le défendre. Mais leur amour résistera-t-il à la tempête ?
Monument de la littérature d'évasion, la saga Poldark plonge le lecteur dans les Cornouailles affamées de la fin du XVIIIe siècle. Décors naturels de toute beauté, trahisons et triangles amoureux, ce roman dépeint une Angleterre où les petits entrepreneurs vacillent sous l'influence croissante des puissances de l'argent.
Figure contestataire avant l'heure, Poldark le rebelle personnifie la passion et la sensualité.

Auteur de quelque trente romans, Winston Graham (1908-2003) est resté célèbre pour la saga Poldark, dont les douze volumes sont parus de 1945 à 2002. Cette série à succès de la BBC avec Aidan Turner et Eleanor Tomlinson dans les rôles principaux est aujourd'hui diffusée internationalement sur Netflix. Les Falaises de Cornouailles, le premier volet de cette saga, est paru à l'Archipel en 2017. Winston Graham est aussi l'auteur de Pas de printemps pour Marnie, adapté au cinéma par l'illustre Alfred Hitchcock.

Ma chronique du tome un : ici.

ஜ MON AVIS :

Coucou les amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du tome deux de la saga des Poldark, Au-delà de la tempête. Pour commencer, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions l'Archipel pour ce superbe envoi ainsi que pour leur patience. Je prends un véritable plaisir à redécouvrir l'histoire mouvementée et extraordinaire de cette incroyable dynastie familiale en français et par le biais des livres originels grâce à eux et je leur en suis extrêmement reconnaissante. Cependant, je ne vais pas vous mentir : pour le moment, si je ne devais vous conseiller qu'un seul format pour découvrir cette bouleversante aventure qui nous fait voyager dans le temps et dans l'espace, ce serait le format télévisuel. Explications.

Je ne vous cache pas que je suis ressortie effectivement assez confuse de ma lecture. Le livre se lit extrêmement bien et toutes les scènes et révélations que je connaissais déjà grâce à l'adaptation de la BBC, je les ai retrouvées ici. A peu de choses près, le livre et sa version télévisée sont tels des miroirs l'un de l'autre. Seulement, celui de la saga livresque me renvoie un reflet beaucoup plus flou que celui de son homologue télévisuel, qui est bien plus net de son côté.

Je m'en vais de ce pas vous donner des exemples concrets. En premier lieu, le découpage de la série et des livres ne semblent pas être les mêmes. En effet, la saison un de la série BBC s'achevait sur un événement d'une importance cruciale qui se produit dans la vie de notre fougueux Ross et de sa tendre moitié. Dans les romans, ce tournant décisif dans la vie de notre merveilleux couple a justement lieu au tout début de ce second tome. Je le sentais déjà mal en constatant que le premier livre ne se concluait pas sur cet épisode mais, pour le coup, j'ai été choquée de voir à quel point cela a été traité au-dessus de la jambe par l'auteur. Excusez-moi pour cette expression somme toute assez familière mais, là où la série a su faire survenir cet épisode tragique au bon moment et lui accorder toute l'importance et la gravité qu'il mérite, en le transformant par la même occasion en un cliffhanger insoutenable de grande qualité, non seulement Winston Graham place cette occurrence funèbre au mauvais moment, si jamais on peut parler de "bon" ou de "mauvais" moment pour une telle circonstance, mais en plus, envoyé, c'est plié, il n'en fait pas plus de cas que cela, au point qu'en quelques lignes, le drame est déjà passé et on en vient à se demander si cela a véritablement eu lieu ou non. C'est comme un mirage alors que cela devrait être un point d'encrage émotionnel hautement symbolique. Cette perte va en effet changer bien des choses dans la vie de notre couple phare et je trouve que l'auteur a sous-estimé ce fait pourtant évident de façon presque insultante. Je me rends compte que je peux me montrer assez virulente et sèche dans mon propos, et j'exagère sûrement un peu, mais quand même, cette absence flagrante de sentiments m'a passablement sidérée, même pour une intrigue censée se passer au dix-huitième siècle, et il fallait donc que je le souligne dans ma chronique, c'était obligé.

Un autre exemple somme toute parlant de ce que j'énonce : la naissance et l'évolution de la relation entre Dennis - que j'appelle toujours Dwight dans ma tête, c'est plus fort que moi - et Caroline, nouveau personnage principal auquel je me suis immédiatement attachée ici, alors que dans la série, m^es premières impressions n'étaient pas aussi encourageantes, pour une fois (même si l'actrice Gabriella Wilde est juste magnifique et très talentueuse), et introduit dans Au-delà de la tempête. D'ailleurs, au passage, je tiens à préciser que je trouve cela particulièrement amusant que ce tome se nomme ainsi car la tempête est en réalité loin d'être passée. Le pire reste à venir... Cependant, je ne vous en dis pas plus, il faudra que vous le découvriez par vous-même. Moi, sadique, vraiment ? Je ne vois pas de quoi vous parlez... Mais bref, passons. Si j'ai trouvé que le rythme de leurs rencontres et échanges verbaux absolument délicieux étaient déjà bien mieux gérés, je ne suis cependant toujours pas très convaincue. Là où dans la série, malgré les nombreuses ellipses, cela restait très cohérent et bien plus développé, dans le livre, cela va beaucoup trop vite pour que cela en soit crédible. Je dirais que c'est le principal problème de cette saga littéraire pour l'instant : on ne prend pas assez le temps de s'arrêter sur ce qui compte vraiment, de creuser plus que ça ce qui mériterait de l'être. Même la relation extrêmement puissante et fragilisée en début d'ouvrage de Francis et Ross ne m'a pas parue être si transcendante que ça alors que la série avait réussi à me tirer des larmes à propos de ces deux-là. Quand même, il s'agit des deux cousins Poldark, réputés pour leur impétuosité et leur façon d'aimer extrêmement violente et sans concession, cela est avoué par Ross lui-même au cours d'un dialogue avec sa superbe Demelza - qui elle par contre ne me déçoit jamais, malgré les vents et les tempêtes qui traversent son existence, c'est le cas de le dire - et pourtant, on a l'impression qu'ils ont tous les deux la capacité émotionnelle d'une petite cuillère (qu'est-ce que j'aime cette citation d'Hermione ♥ - rien à voir avec la choucroute, mais bon, je me devais de la placer ici) ! C'est un comble ça, quand même !

Et je vais en rajouter encore une couche : même pour ce qui est de la rivalité entre Ross et George, on passe d'un rapport certes extrêmement froid mais qui reste respectueux à « Vas y que je te balance en bas des escaliers ! » (j'ai franchement bien ri à ce moment-là du récit). J'aurais tout de même aimé que l'auteur explicite un peu plus les raisons pour lesquelles la famille Warleggan tient autant à s'accaparer les comptes bancaires de Ross, ce qui motive cette inimitié vorace qui n'en a (presque) plus de limites.

Un autre détail que j'ai aussi remarqué (là, il s'agit de ma pure analyse personnelle, un petit plaisir que je me suis accordée) : dans la série, Demelza, Elizabeth et Caroline ont trois couleurs de cheveux différentes - roux, châtain foncé et blond. Je trouvais cela très intelligent car chaque couleur correspond à une classe sociale, à une histoire et à un état d'esprit. En effet, le roux symbolise la flamme, la révolte, le changement, la provocation, et, en tant que fille de mineur qui s'élève socialement et fait fi des conventions, la douce mais robuste et déterminée Demelza ne pouvait qu'arborer une telle crinière grâce à la ravissante Eleanor Tomlinson. Elizabeth, quant à elle, sous les traits de la sublime Heida Reed, a les cheveux châtain clair qui tirent résolument sur le châtain foncé. Issue d'une des familles les plus anciennes et respectables des Cornouailles, les Chynoweth, Elizabeth est censée être l'incarnation même de l'élégance et de l'obéissance due aux aînés, à cette société patriarcale très rigide. Cependant, la "noirceur" de ces cheveux, plus foncés par rapport à la carnation très claire de sa peau, révèle à mes yeux les désirs inavouables de son c½ur, sa lutte intérieure face à un monde qui l'oppresse et l'empêche d'être pleinement elle-même et d'assumer ses sentiments. Quant à Caroline, aux cheveux blond très clair, elle représente cette aristocratie presque immaculée, d'un prestige incomparable. Sa beauté d'ange vous en ferait presque baisser les yeux. Mais Caroline, vous le comprendrez très vite, cache bien son jeu et est en effet bien plus qu'une simple poupée de porcelaine gracile et un chouïa mutine. Elle ne subit pas sa destinée comme Elizabeth, elle la vit. Au départ, j'en voulais à l'auteur des livres car il bouleversait tous mes repères et mes précieuses convictions : dans les romans, les couleurs changent de tête - Demelza se fait brune, Elizabeth blonde et Caroline rousse. In fine, j'en ai tiré des conclusions très intéressantes également : Demelza a des cheveux noirs comme le corbeau. Normal vu qu'elle est tel cet animal d'anthologie hautement indésiré. On lui fait sans cesse comprendre qu'elle n'a pas sa place auprès de son si cher époux, qu'elle ferait mieux de retourner à la terre, qui est son élément de prédilection, étant née des abysses de la mine et de la misère. Selon moi, la couleur noire symbolise en réalité le diamant brut qu'est Demelza, qui s'est toujours salie les mains et qui a subi les pires crasses depuis sa naissance, que ce soit de la part de ses proches ou de la haute société qu'elle a intégrée par alliance. Là où ne voit que de la mauvaise engeance, Demelza vaut à mes yeux bien plus que tous les pédants nobles qu'elle côtoie malgré elle, et c'est là sa véritable richesse. La blondeur d'Elizabeth dans les livres symbolise quant à elle justement la fragilité de cette jeune femme, sa beauté d'une perfection telle qu'elle en deviendrait presque inhumaine, cette distance entre cet objet de la société de l'époque et la véritable âme qui l'anime et qui est retenue prisonnière d'un corps traître, d'apparences qui ne lui rendent pas service. Pour ce qui est de Caroline, la rousse aux tâches de rousseur, elle devient dans les livres le feu ardent qui ne se laisse pas éteindre par la première remontrance venant de la part d'un de ses deux oncles et tuteurs, William et Ray. Même si Caroline semblerait avoir une apparence naturelle de paysanne, elle est belle et bien une aristocrate qui tient profondément à son statut, à son droit de naissance, mais aussi à sa liberté de penser et d'être. Bref, je pourrais vous bassiner encore des heures avec mes spéculations mais c'est ce qui fait de Poldark un réel bonheur à lire et à visionner : les livres comme la série sont extrêmement riches en interprétations diverses et variées, de fortes significations sont portées par une simple couleur de peau ou de cheveux, un banal vêtement, un geste minime d'un personnage à un autre. Tout est dans le détail et dans la minutie la plus raffinée. C'est ce qui me fait au fond tant aimer cet univers et les messages qui y sont véhiculés.

Pour conclure, je ne peux que vous recommander de vous plonger dans la lecture de la saga des Poldark. Certes, je ressors mitigée de ce second tome, où j'ai retrouvé tous les personnages que j'adore, la même histoire, les mêmes frissons, mais en beaucoup moins intense, en plus fade, presque délavé, et surtout avec une intrigue beaucoup trop précipitée. Je ne sais si c'est le découpage et la plume d'origine qui posent problème ou la traduction française mais une chose est sûre : il y a un hic quelque part. La faute à la plume très lisse et très classique de l'auteur, peut-être... Après tout, les premiers tomes de la saga datent des années quarante, une époque où la prose des écrivains était encore très bridée et où la traduction en français se faisait somme toute très scolaire. Je ne saurais vous dire si c'est cela qui m'a fait ressentir la lecture différemment par rapport au tome un, certes placé plus haut au niveau de l'ancienneté mais qui prend au moins le temps de mettre en place son univers foisonnant de détails et de protagonistes. En tout cas, l'adaptation de la BBC reste pour moi la véritable réussite, le must-see absolu. Néanmoins, je le répète, je continuerai à prendre un grand plaisir à redécouvrir cette palpitante aventure des Cornouailles si chère à mon c½ur en format papier grâce aux éditions l'Archipel, que je remercie encore chaleureusement. Il me tarde d'avoir le tome trois entre les mains, dont la première édition française s'intitule par ailleurs Jérémy Poldark. Cela me rend extrêmement curieuse car les enfants de Ross et Demelza sont loin d'avoir un rôle prépondérant dans la série télévisée... Vivement que je retourne à mon second chez-moi qu'est la demeure de Nampara ! ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Editions l'Archipel, Poldark, Tome 2 ♥, 12 volumes, 1946, 1976, 2017, Littérature anglaise, Winston Graham, Au-delà de la Tempête, Roman historique, Saga familiale, années 1790, Révolution française, tensions, politique, justice, procès, Angleterre, Cornouailles, mines, paysans, milieu aisé, rivalité, jalousie, faux semblants, corruption, honnêteté, droiture, générosité, fougue, passion, amour, ranc½ur, chagrin, faiblesse, secrets, mystères, espoir, conscience, révolte, crise, noirceur, traumatisme, renouveau, amitié, trahison, tromperie, dangers, aventure, misère sociale, hiérarchie des classes sociales, querelles familiales, drame, deuil, réconciliation, passé, amertume, premier amour, Très bonne lecture
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#Posté le vendredi 22 mars 2019 16:02

Modifié le mardi 26 mars 2019 09:23

FICHE LECTURE : La folle rencontre de Flora et Max

FICHE LECTURE : La folle rencontre de Flora et Max

• AUTEURS : Martin Page, Coline Pierré.
• ANNÉE : 2015 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman épistolaire.
• THÈMES : Prison, amitié, adolescents, humour, maladie insolite, reconstruction de soi, solitude, isolement, ouverture d'esprit, soif d'apprendre, espoir, projets, harcèlement, angoisse, violence, enfermement, apprentissage de la vie, culpabilité, honte, tristesse, noirceur, lumière, grandir, maturité, famille, soutien, tendresse, amour, acceptation de soi, épreuves, pardon, solidarité, ouvrir grand ses ailes, oiseaux, protéger, secourir, affronter ses peurs, courage, évolution, générosité,...
• PAGES : 200.

Lorsqu'elle découvre l'étonnante lettre de Max, Flora est à la fois heureuse et troublée, elle reçoit peu de courrier depuis qu'elle est en prison... Que peut bien lui vouloir ce garçon excentrique qui semble persuadé qu'ils ont des points communs ? Que peut-il partager avec une lycéenne condamnée à six mois ferme pour avoir violemment frappé une fille qui la harcelait ? Max ne tarde pas à révéler qu'il vit lui aussi enfermé. Il a quitté le lycée après une grave crise d'angoisse, depuis, il ne peut plus mettre un pied dehors et vit retranché chez lui, avec ses livres, son ordinateur, son chat gourmet et son ukulélé. Flora et Max vont s'écrire, collecter chaque jour des choses lumineuses et réconfortantes à se dire, apprivoiser leur enfermement et peu à peu, avec humour et fantaisie, se construire une place dans le monde.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman qui m'a tout simplement bouleversée, qui m'a touchée en plein c½ur, qui a été une véritable source de lumière et d'inspiration pour mon âme esseulée. Aujourd'hui, je vais vous parler de La folle rencontre de Flora et Max de Coline Pierré et Martin Page. Mais tout d'abord, je tiens à remercier infiniment l'adorable youtubeuse Fancy Fanny de m'avoir fait découvrir ce titre fabuleux, qui compte parmi ses coups de c½ur livresques de ces dernières années. Et ce, à juste titre ! Je me demande comment j'ai pu passer à côté d'une telle pépite pendant si longtemps, sachant que le livre est paru pour la première fois en grand format en 2015. Surtout qu'il s'agit d'une parution de l'École des Loisirs ! Cette maison d'éditions occupe une place toute particulière dans mon c½ur. En effet, j'ai vécu grâce à elle mes tout premiers grands moments de lectrice. Les abonnements qu'on nous proposait à l'école primaire au fil des années faisaient ma joie de petite lectrice passionnée, extrêmement curieuse et monomaniaque aussi. En effet, combien de fois ai-je relu les courts romans et albums, superbement illustrés pour la plupart, que je recevais avec frénésie et grand bonheur de la part de mes maîtres et maîtresses d'école qui faisaient office d'intermédiaires ? Je ne compte même plus. Je m'évadais dans des époques diverses et variées, je voyageais à travers le monde, je riais, j'avais le c½ur tout tourneboulé, j'apprenais beaucoup de choses, sur différents arts et modes de vie, et ma vision du monde s'en retrouvait changée. Désormais, ces contes, ces histoires pleines de vie, magnifiques, bouleversantes et pétillantes, multicolores, lumineuses, vivent en moi, dans ma mémoire, pour toujours. Et je suis extrêmement heureuse de constater que cet immense plaisir continue, qu'il soit toujours aussi fort, qu'il soit même plus intense qu'auparavant, grâce à la collection Médium de l'École des Loisirs. Merci pour tout ce que vous faites pour les enfants, et pour les plus grands aussi, pour ces aventures littéraires que vous défendez et chérissez de toutes vos forces, pour votre investissement admirable. Et encore merci Fanny, je n'ai jamais été aussi satisfaite de me laisser influencer au niveau du choix d'une lecture, je pense. Je m'étais juste délectée aux vacances de Pâques de ma lecture du premier tome de Sauveur et Fils de Marie-Aude Murail (je songe sérieusement à vous en faire une chronique tellement c'était bien) de la même maison d'éditions et là, je tombe inopportunément en librairie sur La folle rencontre de Flora et Max et c'est le coup de foudre immédiat. Oups, trop tard, spoiler alert : j'ai a-do-ré ce roman petit de taille mais grand d'esprit et de c½ur. On a toujours besoin de plus petit que soi et ce livre vous le prouve largement. Sans plus attendre, laissez-moi vous convaincre de faire cet achat compulsif absolument nécessaire en vous procurant cette merveilleuse pépite !

Premier détail, et pas des moindres à mes yeux : ce court récit nous est narré de façon épistolaire. Je sais que beaucoup ont du mal avec ce genre littéraire mais, pour ma part, j'en suis particulièrement friande : pour commencer, je trouve que de nous raconter une intrigue par le biais de lettres rend le récit beaucoup plus fluide et prenant. Dans la forme aussi, cela se ressent : pas de chapitres interminables ou inégaux, et surtout la pagination est bien mieux aérée, c'est plus agréable pour nos petits yeux. Enfin, ce n'est là que mon humble opinion. Et puis, de lire une correspondance, cela nous absorbe, on se sent privilégiés d'être les destinataires indirects de lettres qui nous transportent et nous émeuvent de par leur profondeur et leur sincérité. Personnellement, j'ai toujours trouvé que l'exercice de rédiger un courrier manuscrit était particulièrement ardu et en même temps terriblement simple : cela demande en effet de l'application, de la sensibilité, de la patience, celle de prendre son temps de trouver les bons mots à poser sur le papier, ceux qui sauront au mieux encapsuler notre état d'âme au moment d'écrire notre missive. Cela demande donc aussi beaucoup de rigueur et cela peut faire peur, au vu de la rapidité et de l'efficacité de nos moyens de communication d'aujourd'hui avec notamment la messagerie instantanée. Pourtant, selon moi, il n'y a rien de plus facile et de plus authentique que de noircir une lettre de nos sentiments les plus sincères et les plus doux. Même les courriers les plus élémentaires revêtent un caractère tout spécial à mes yeux car on a pris la peine de manier le stylo, de choisir d'employer différentes couleurs peut-être, de sélectionner le bon timbre qui fait toute la différence (et encore, cela aussi tend de plus en plus à disparaître), de dessiner, que sais-je, bref, d'y mettre du sien et de créer quelque chose qui vient de nous, même infime. Une lettre est telle une jeune demoiselle, raffinée et élégante, quelque ce soit sa forme et son contenu. Elle capture tous les c½urs et constitue un souvenir impérissable capturé dans de l'encre et du papier, immortalisé à tout jamais, noir sur blanc. Elle sait y faire pour trouver les bons mots, les tournures de phrases adéquates, ce qui saura vous déstabiliser, vous faire chavirer dans l'euphorie la plus totale ou la mélancolie la plus profonde. Mais, in fine, elle sera celle qui vous apportera le réconfort bienvenu, même avec une vérité qui fait mal, la plus redoutable des armures face au monde extérieur selon moi ! Je vous défie de regarder l'anime Violet Evergarden (ma chronique ici), un véritable plaidoyer pour l'envoi de lettres qui sauvent l'âme et le c½ur des gens, et de m'affirmer le contraire après ça ! Tout ça pour dire que j'ai beaucoup apprécié le fait que Max et Flora, bien qu'ils fassent partie de la jeune génération (le roman étant sorti en 2015, ils ont un peu près mon âge, ce qui me touche encore plus), soient comme on dit des "vieux de la vieille" qui prennent la peine de s'écrire, de se transmettre de l'espoir et de la tendresse à profusion, d'être le petit rayon de soleil l'un de l'autre sans même s'en rendre compte, de faire preuve de bienveillance envers leur pen pal, d'être à l'écoute des mots que qu'autrui lui envoie.

Vous l'aurez compris, j'ai trouvé que ces lettres échangées nous permettaient de nous immerger d'autant plus dans le récit car les deux personnages nous décrivent leur quotidien, leur ressenti, de façon succincte et surtout avec leur propre vocabulaire, leur propre style d'écriture, qui est très révélateur de leur personnalité à chacun. En effet, Max, qui est celui qui débute la correspondance, a gardé son innocence d'enfant intacte, malgré ses dix-sept ans. C'est-à-dire qu'il s'exprime sans filtre, il dit tout haut ce qu'il pense tout bas, dans un flot presque ininterrompu. Il est aussi extrêmement curieux et n'hésite pas à poser toutes les questions qui lui passent par la tête, tel un petit garçon à l'esprit éveillé qui cherche à comprendre le monde qui l'entoure et chaque petit élément qui le constitue. Sa franchise désarmante et prompte à nous redonner le sourire m'a véritablement émue, ainsi que tout l'amour et la force qu'il offre à son interlocutrice Flora de façon toute spontanée. Effectivement, Max ne connaît même pas Flora au début de l'histoire. Il a juste entendu parler d'elle et du tollé qu'elle a suscité à leur lycée et a décidé de lui apporter son soutien, à tout du moins de la comprendre, sans rien espérer en retour. Là où tous les autres ont rejeté et jugé l'adolescente sans connaître ses motifs, Max veut savoir, veut aider à sa manière, veut ouvrir le dialogue et permettre à Flora de s'épancher sur ses sentiments, d'ouvrir son c½ur et de ne pas se sentir seule dans le chaos qu'est devenue sa jeune vie. Je pense qu'on devrait tous en prendre de la graine sur ce jeune homme qui vous paraîtra peut-être être un extraterrestre mais, si être un alien, c'est être quelqu'un comme Max, alors moi aussi je veux devenir une telle personne, aussi exceptionnelle et au c½ur empli de bonté. J'ai décelé tout cela chez notre petit Max rien qu'en lisant la poignée de missives qu'ils se sont échangées Flora et lui. Comme quoi, les lettres que nous rédigeons avec minutie et amour sont comme le reflet de notre âme, en quelque sorte. Après tout, ce n'est pas pour rien si l'écriture est une activité si chère au c½ur de nombreuses personnes, à commencer par les écrivains. Cela me permet de réaliser un petit big up envers Martin Page et Coline Pierré, les deux auteurs de ce fabuleux roman. En ouvrant ce livre, je ne les connaissais pas mais je les aimais déjà, dès la première phrase de la première lettre. Effet immédiat, je n'ai même pas cherché à résister. Ces mots choisis avec tant de soin par Max (et par, je suppose, Martin Page si c'est lui qui s'est occupé des lettres du "garçon" mais l'inverse - Martin pour Flora, Coline pour Max - serait tellement plus cool !) détenaient tellement de vérité qu'ils ont exercé un véritable pouvoir sur moi et mon petit c½ur fait de chocolat fondu (pour changer du beurre chaud sur la tartine...). On arrive déjà à cerner la nature de Max dès l'ouverture de sa toute première lettre à Flora : celle d'un garçon innocent mais pas naïf, qui a su conserver son âme pure et brillante dans un monde de noirceur aux nombreuses équations inconnues, un monde sur lequel notre jeune homme porte un regard extrêmement perspicace, acéré, ce qui m'a fait totalement adhérer à ses propos. Je dis juste chapeau aux deux auteurs pour ce roman écrit à quatre mains avec un brio impressionnant ! Les deux personnages centraux sont extrêmement attachants et vivants à nos yeux, comme s'ils existaient en chair et en os, alors qu'ils naissent dans notre imagination par le biais de simples lettres ! Mais justement, c'est grâce à ce moyen de communication qu'ils deviennent tout ce qu'il y a de plus réel pour nous et on a ainsi d'autant plus de mal à leur dire au revoir une fois le livre terminé. Bref, avant de continuer cette chronique plus en détails, je tenais juste à sincèrement remercier Martin et Coline pour leur remarquable travail. Comme Max et Flora, ils forment un duo de choc, d'exception, un tandem incroyable qui a su créer des personnages tout aussi extraordinaires qu'eux deux, profondément réalistes, au récit de vie tout à fait crédible car leur famille à chacun devient la nôtre d'une certaine façon, imparfaite et brisée mais une famille quand même, qui se serre les coudes, qui rit et pleure ensemble, qui s'exaspère beaucoup mais qui n'abandonne jamais personne sur le bord de la route semée d'embûches mais aussi de petits bonheurs au goût de miracles qu'est notre existence. Et en tant que lecteurs, on prend véritablement part à leur histoire digne du plus grand des films. Cela en devient tangible pour nous, voire presque plus important que les épreuves que nous traversons nous même au quotidien, que les sentiments que notre petit c½ur las éprouve, car on veut à tout prix, comme c'est le cas aussi des membres de leur famille, préserver Max et Flora et les porter le plus loin possible, jusqu'au firmament des plus étincelantes étoiles. Merci aussi à Martin et Coline d'avoir fait revivre un mode d'expression et de communication au charme indémodable ! Merci de faire rêver les enfants et ceux qui devenus grands, de leur insuffler de l'espoir et de leur redonner goût à l'existence. Merci de tout c½ur.

Si j'ai adoré Max de tout mon être, Flora aussi n'est pas en reste ! Ne la jugez pas trop vite car les apparences sont fort trompeuses. L'histoire de ce petit bout de femme m'a énormément touchée. Cette dernière s'est transformée en un ouragan de violence en un éclair qui a ravagé la fin de son adolescence mais l'orage de dégoût et de ressentiment n'a pas éclaté pour rien. Cela faisait déjà longtemps qu'il tonnait, il n'a été que la conséquence désastreuse d'une succession d'injustices que notre chère Flora a dû subir dans le silence le plus assourdissant, en espérant que cela allait s'arranger, en se convaincant que ce n'était pas si grave que ça. Sauf que, dès que l'on vous fait du mal, que ce soit physiquement, verbalement, mentalement, aucune parole ou aucun acte n'est à prendre à la légère. En matière de méchanceté, l'insignifiance n'existe pas pour moi. Un de mes préceptes favoris est le suivant : « Si tu n'as rien de gentil à dire alors tais-toi ». La maman de Panpan est une vraie queen, je sais. Bref les loulous, vous l'aurez compris : ne restez pas sans défense et surtout sans voix face au harcèlement sinon, quand le volcan explosera, cela aura des répercussions dramatiques pour tout le monde. J'ai également trouvé cela très intéressant que les deux auteurs aient choisi de nous faire découvrir l'univers carcéral à travers les yeux d'une mineure qui se trouve derrière les barreaux. On se rend compte que les différents prisonniers et prisonnières ne sont pas tous des bourreaux mais qu'ils ont été eux aussi les victimes de monstres méconnaissables du quotidien ou de conditions de vie proprement insupportables. Cela n'excuse peut-être pas leurs divers crimes à chacun mais cela me permet d'aborder un point fondamental souligné du livre : l'humanité a plusieurs visages et plusieurs histoires, plusieurs couleurs et origines aussi, et les marginaux sont loin d'avoir choisi d'être dans cette position, de se sentir invisibles au point que la rage la plus tenace en devienne la seule solution envisageable. Cela m'en a fait mal au c½ur, c'est comme si j'avais moi aussi reçu un sacré coup de poing en pleine poire, et cela nous secoue. Le duo d'auteurs nous dépeint avec beaucoup de justesse le quotidien de la prison. Ils introduisent les jeunes lecteurs en douceur à ce monde très sombre et dont nous avons une image extrêmement négative. Vous me direz que c'est normal, au vu des spécimens qu'on y enferme. Dans notre tête, la prison est l'équivalent du béton, du danger, du désespoir, d'une morosité presque morbide, du sang qui coule, des barbelés qui agressent la peau, de la torture déclinée sur tous les plans et j'en passe et des meilleurs au niveau des images tout droit sorties de nos pires cauchemars. J'ai trouvé que Martin Page et Coline Pierré avaient habilement réussi à briser les préjugés sans pour autant enjoliver la réalité, bien au contraire. Ils nous font prendre conscience que l'enfer se trouve ailleurs, pas forcément là où l'on s'y attend, et qu'il ne tient qu'à nous de se battre et de devenir un phare dans la nuit pour ceux qui ont perdu le chemin de leur liberté. Il n'y a rien de plus précieux que d'avoir le choix de faire des erreurs, d'avancer, de faire preuve de solidarité et de continuer à rêver, à se montrer créatif et plein de promesses. Merci Coline Pierré et Martin Page pour cette jolie leçon de vie !

Sur ce, je vais conclure afin de ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir ce livre petit mais féroce par vous même ! Croyez moi que je voudrais vous en parler avec plus de moult détails car Max et Flora sont assurément devenus deux de mes âmes s½urs ! Vous allez voir, les deux adolescents vont apprendre à vaincre leurs peurs ensemble. Ils vont se soutenir, rassembler tout leur courage afin d'affronter ce monde réel qui les répugne tant pour prouver qu'ils ont à la hauteur de leurs espérances et que rien ne les empêchera d'embrasser leur avenir radieux. Je suis tout simplement tombée amoureuse de ces deux personnages extrêmement intelligents, combattifs, drôles, bouleversants, épatants et sûrement les êtres les plus humains qu'il m'ait été donné de rencontrer. Je considère que cette chronique est la déclaration d'amour vibrante que je leur adresse ! Cela sera l'unique lettre signée par moi dans cette correspondance à trois, ma pierre à l'édifice. Merci Max et Flora de m'avoir requinquée, de m'avoir donné une nécessaire leçon d'humilité, de m'avoir appris qu'il n'y a rien de plus beau que d'avancer pas à pas, à mon propre rythme, et de savourer chaque petite victoire. Ce sont des enseignements qui resteront gravés dans le marbre de ma mémoire, ça, c'est certain ! Mon c½ur frétille d'impatience et de félicité non contenue à l'idée de vous retrouver dans la suite de votre propre feuilleton, le plus trépidant qu'il m'ait été donné de suivre à ce jour, Les nouvelles vies de Flora et Max. À tous les deux, je vous adresse mon sourire le plus éclairant et ma gratitude la plus sincère. Merci pour votre grande sagesse qui ferait pâlir d'envie tous les adultes du monde, merci pour tous ces beaux fous rires partagés ensemble, merci de m'avoir fait frôlé à de nombreuses reprises la crise cardiaque (et je suis sérieuse pour le merci !) et... juste merci d'être vous. Vous valez plus que toute la poussière de fée du monde à mes yeux car la magie de votre amitié, de la beauté de votre âme et de vos projets ensemble, le regard tourné vers la même direction quoiqu'il arrive, c'est la seule qui compte, la seule qui fait le poids face à nos attentes démesurées car c'est elle, la véritable magie, et non pas toute cette poudre de perlimpinpin que n'importe quel charlatan, que ce soit en politique ou à la télévision, essaye de nous vendre jour après jour. C'est la magie de votre rencontre des plus improbables, digne d'une ironie tragique et tout bonnement grotesque, c'est la magie du ciment de votre amitié impérissable comme les bonbons mais aussi raffinée et élégante qu'une rose, aussi exaltante et chaleureuse qu'une fleur des champs, c'est elle qui me donne envie de croire en un avenir meilleur pour cette planète et pour les hommes. La foi en ce qui est beau, en ce qui est vrai, est loin d'être morte. J'ai hâte de vous retrouver, de pouvoir vous serrer dans mes bras jusqu'à vous en étouffer en pensée, de prendre de vos nouvelles, et que vous me prouviez encore une fois à quel point vous êtes les super-héros de vos vies et de celles de vos proches. Je sais que vous ne me décevrez pas, que les remarquables Martin Page et Coline Pierré ont su se montrer à la hauteur de leur premier bébé de papier, de leur chef d'½uvre pour la jeunesse et même pour tous les âges qu'est La folle rencontre de Flora et Max. Folle oui, elle l'a été, assurément. Mais la folie n'a jamais été plus belle qualité qu'à ce moment-là. Max, Flora, attendez-moi, on se retrouvera (à ceux qui lisent cette chronique, vous pouvez mettre en fond sonore la chanson éponyme de Francis Lalanne afin d'être encore plus dans l'émotion)...

Nanette ♥

PS : C'est in fine bien Coline Pierré qui a rédigé les lettres de Flora et Martin Page celles de Max. Ce que je trouve tout simplement formidable, c'est qu'ils n'ont pas écrit ce livre à deux comme un roman classique, mais ils se sont véritablement envoyés des lettres, comme s'ils incarnaient leur personnage respectif. Et cela se sent quand on lit l'oeuvre, la forme et le contenu sont authentiques, spontanés, ça nous parle comme si c'étaient de vraies lettres qui nous étaient adressées. Le fait que les deux auteurs aient ainsi "joué le jeu" rend le récit indubitablement vivant et spécial pour nous, comme s'il l'a sûrement été pour eux au moment de l'écriture et même après. Bref, qu'est-ce que vous attendez pour lire ce livre ?

FICHE LECTURE : La folle rencontre de Flora et Max
COUP DE FOUDRE ϟ aussi gigantesque que la galaxie. Il ne pouvait en être autrement...

« Bien sûr, l'idéal serait que la douceur soit la norme, mais j'ai peur qu'on n'en prenne pas le chemin. »
Tags : Fiche Lecture, L'école des Loisirs (Médium), 2015, Littérature française, Martin Page, Coline Pierré, Roman écrit à quatre mains, roman épistolaire, Prison, amitié, adolescents, humour, maladie insolite, reconstruction de soi, solitude, isolement, ouverture d'esprit, soif d'apprendre, espoir, projets, harcèlement, angoisse, violence, enfermement, apprentissage de la vie, culpabilité, honte, tristesse, noirceur, lumière, grandir, maturité, famille, soutien, tendresse, amour, acceptation de soi, épreuves, pardon, solidarité, ouvrir grand ses ailes, oiseaux, protéger, secourir, affronter ses peurs, courage, évolution, générosité, Coup de foudre ♥
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#Posté le lundi 04 février 2019 09:21

Modifié le vendredi 08 février 2019 04:37

FICHE LECTURE : Les Nobles

FICHE LECTURE : Les Nobles

• TITRE V.O. : Phou Di.
• AUTRICE : Dokmaï Sot.
• ANNÉE : 1937 (THAÏLANDE) ; 2008, 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman d'apprentissage.
• THÈMES : Années 30, société patriarcale, hiérarchie familiale, respect des traditions, bouleversement, urbanisation, avenir, liberté, éducation, études, drame, deuil, émancipation, courage, souffrance, chagrin, intégrité morale, amour, respect des ancêtres, aristocratie, relation mère/fille, sagesse, émoi, amitié, soutien, appui, héritage, générations futures, portrait de femme, place de la femme, jeunesse, grandir, maturité, privation, générosité, récompense, spiritualité...
• PAGES : 367.

Bangkok, milieu des années trente.
Wimon, belle jeune femme de 21 ans née dans une famille noble, est très courtisée et appréciée de tous. Sa vie aisée et insouciante bascule soudainement... La voilà chargée de sauver sa famille de la déchéance, de la maintenir unie et de pourvoir aux besoins de ses nombreux frères et s½urs. S'affranchissant parfois de conventions archaïques, elle fait preuve de pragmatisme et n'hésite pas à faire de grands sacrifices.
Ce faisant, elle attire l'attention de son nouveau voisin, Phraya Phonlawat, haut fonctionnaire dans un ministère, qui la couve du regard avec sollicitude et admiration...
La valeur d'une personne, sa noblesse, dépend-elle de sa naissance, de son statut social, de sa richesse ou plutôt de son comportement, de sa moralité ? Se révèle-t-elle dans les épreuves ?

L'AUTRICE : Dokmaï Sot (1905-1963), romancière thaïlandaise de premier plan, est l'auteur d'une douzaine de romans et de nombreuses nouvelles dont les protagonistes sont souvent des femmes.
Née et élevée dans une famille aristocratique de haut rang, elle a commencé à écrire dès l'âge de 20 ans et a poursuivi une carrière littéraire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Parmi ses thèmes de prédilection, il y a celui des dilemmes moraux auxquels font face les Siamois qui voient leurs valeurs traditionnelles remises en question par la modernisation du pays.
Les Nobles, publié en 1937, est son ½uvre phare. Ce grand classique de la littérature thaïlandaise moderne, imprégné de valeurs bouddhistes, a été maintes fois réédité.
FICHE LECTURE : Les Nobles
ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre réédité il n'y a pas si longtemps, en décembre 2018 : Les Nobles de Dokmaï Sot. Je tiens tout d'abord à sincèrement remercier la maison d'édition Gope éditions pour ce très bel envoi. Dès que j'avais reçu le mail d'information concernant la parution de ce livre, j'avais été très curieuse de le découvrir. Déjà parce qu'il s'agit d'un roman phare, d'une ½uvre emblématique dans son pays, la Thaïlande, qui est considérée comme un témoin de son temps, les années trente, une période où le pays est en plein bouleversement technologique et urbain et où les Siamois se remettent beaucoup en question concernant leur philosophie de vie. Ensuite, ce qui m'a fortement intriguée, hors le fait que la couverture est absolument sublime et que la jeune femme à l'air grave qui y est représentée incarne bien l'élégance et la beauté ravissante qui caractérisent notre héroïne Wimon, c'est le titre même du livre. Dès la première page, avant même de commencer le roman, on nous explique que Phou Di, le titre originel, signifie avant toute chose "noble d'âme et d'esprit" dans l'idéologie bouddhiste sacrée aux yeux de la majorité de la population siamoise. J'ai trouvé que le titre français rendait très bien cette idée et que son ambivalence était tout à fait adéquate, qu'elle correspondait bien aux personnages qui nous sont présentés au cours de l'intrigue. En effet, "Les Nobles" peut renvoyer à la noblesse provenant de la naissance, de l'appartenance à une famille aisée, d'une situation financière et matérielle bien particulière. Mais être quelqu'un de noble, c'est aussi être une personne honorable et vertueuse dans ses paroles, ses actes, sa façon de penser l'existence. Bref, j'ai trouvé pour ma part que le titre français était des plus appropriés pour un tel livre. Et avant d'entrer véritablement dans le vif du sujet, je souhaitais juste féliciter les éditions Gope pour ce sublime objet livre, très agréable à tenir en main. C'était la première fois en tout cas que je recevais un livre paperback (en tout cas aussi souple) venant de chez eux et cela m'a fait grandement plaisir d'avoir cette jolie surprise, étant donné qu'il s'agit de mon format préféré. Assez tergiversé, maintenant, place au livre !

Ce que j'ai énormément aimé avec ce roman, c'est la vision complémentaire qu'il m'a apportée de la Thaïlande si on l'associe à la lecture de Galant de Nuit (voir ma chronique ici). Là où ce dernier, roman d'apprentissage se déroulant dans les années soixante, se concentrait essentiellement sur les chamboulements culturels et éthniques que la Thaïlande connaît à ce moment-là, avec notamment les questions épineuses du racisme au sein d'une société nouvellement cosmopolite et du sexisme dans un cercle familial profondément marqué par le patriarcat, Les Nobles aborde en particulier cette dernière interrogation de la place dans la famille d'une femme mais aussi des enfants en général qui en incarnent l'avenir, mais creuse surtout le sujet de la conscience morale envers des traditions religieuses soit-disant immuables. Chaque chapitre est introduit par une citation du Bouddha lui-même qui nous inculque d'être généreux envers autrui, notamment envers les plus pauvres en matière de biens et d'intelligence, de ne pas faire preuve de vanité ou de cruauté, même si l'on jouit de la plus grande prospérité dans le monde terrestre.

Ce sont ces principes d'une immense sagesse que notre héroïne, Wimon, s'évertue à suivre depuis sa plus tendre enfance. Je me suis très vite attachée à ce personnage principal que j'ai trouvé extrêmement inspirant et qui, dès le début du roman, va connaître une horrible tragédie alors qu'elle vient juste de passer le cap de l'enfance à l'âge adulte : la perte d'un être qu'elle aimait plus qu'elle-même, son père. Impossible à ce moment-là de ne pas ressentir une profonde empathie pour la jeune femme, qui doit alors porter toutes les responsabilités liées au bien-être de la famille sur ses frêles épaules. En effet, dans un pays où un homme peut prendre plusieurs épouses, laquelle est la plus légitime pour devenir cheffe de famille ? Dans le cas présent, c'est Wimon qui va hériter de ce rôle et qui va devoir assurer la subsistance de ses petits frères et s½urs. Jusqu'à présent, Wimon était une jeune fille qui grandissait et qui continuait de s'épanouir telle la plus resplendissante des fleurs, profitant de la richesse accumulée par son père au fil de sa carrière, sans pour autant jamais en abuser ou ressentir du mépris et du ressentiment envers des membres de sa famille moins bien nés ou envers ses domestiques. Wimon s'est toujours montrée d'un infini respect, que ce soit envers son père, envers le personnel dévoué de la maison familiale, que Wimon considère avec une tendresse toute particulière, envers sa belle-mère, qu'elle estime plus que tout, envers sa mère biologique, même envers la dernière concubine de son père, qui est particulièrement insupportable et qui va lui mener la vie dure. D'ailleurs, beaucoup de personnes de l'entourage de Wimon vont essayer de la faire se sentir coupable de sa naissance, des facilités que la vie lui a accordées, alors que cette dernière ne s'est pourtant jamais montrée ingrate ou irrévérencieuse. Même après que le deuil et la pauvreté l'aient frappée de concert, ces mêmes personnages vont essayer de l'abattre encore plus moralement et de la salir. Pour ma part, je pense que ceux-ci n'ont rien compris. Depuis toujours, la plus grande richesse de Wimon a toujours résidé dans son c½ur, dans l'amour qu'elle éprouve pour les gens qu'elle aime. Elle a toujours réussi à se montrer à la hauteur des personnes qu'elle respecte le plus, consciencieuse, attentive et compréhensive ; quoiqu'il puisse lui arriver, elle reste digne et garde la tête haute, malgré la souffrance qui la brise de l'intérieur.

Vous l'aurez compris, j'admire énormément cette jeune femme qui fait preuve au cours du récit d'un grand courage et d'une détermination sans failles afin de pas laisser sa famille dans le besoin. Pourtant, à de nombreux moments, elle ne va pas recevoir la gratitude qu'elle mériterait, sans même que son entourage direct ne s'en rende compte au fond, car elle prend tout sur elle afin de que les dernières volontés de son père soient respectées à la lettre et qu'il puisse reposer en paix comme il se doit. Wimon ne va pas hésiter à choisir de mener un mode de vie des plus modestes afin de privilégier le bonheur de ses petits frères et s½urs plutôt que le sien. Elle va accepter de son propre chef de faire beaucoup de sacrifices afin son frère jumeau puisse continuer ses lourdes études d'expert comptable, elle va patiemment endurer les privations et s'occuper de toutes les corvées de la maisonnée sans jamais se plaindre, contrairement à sa mesquine de cousine Sutchaï, une vraie langue de vipère qui ne manque pas d'air et qui aurait dû en prendre sérieusement de la graine. J'ai énormément apprécié aussi le fait que l'éducation des hommes comme des femmes soit également mise en avant, en poursuivant par exemple de longues études pour assurer un avenir serein à sa famille et contribuer au rayonnement de son pays, avec cet appel à embrasser le savoir et à ne pas baisser les bras face aux obstacles qui peuvent se dresser sur notre route. J'ai également été très touchée par la relation que Wimon entretient avec Khun Sae, celle qui est appelée de façon très belle et tout ce qu'il y a de plus vraie "l'épouse de c½ur" de feu son père. Le destin a fait de manière presque miraculeuse que Khun Sae et Wimon s'apportent à chacune ce qu'elles n'avaient pas ou croyaient avoir perdu à tout jamais. J'ai beaucoup aimé le fait qu'elles prennent le temps de discuter entre elles, de s'épancher sur les sentiments qui les animent, de se montrer franches l'une envers l'autre, et ce en toute circonstance. Wimon étant avant tout un être humain, qui en a vu des vertes et des pas mûres qui plus est, va parfois ressentir des sentiments très sombres et avoir envie d'exploser au cours du récit, et on peut tout à fait le comprendre. Sae va être l'âme sage, à l'écoute et de bon conseil, qui va rappeler à Wimon que tout ce qu'elle a fait jusqu'à présent, toutes ses restrictions et ce dur labeur, tout cela n'a pas été en vain. Elle va lui rappeler sa véritable valeur et est là pour elle, pour la soutenir et lui apporter ce dont elle a besoin : de la considération et l'amour d'une mère qui prend soin de vous. Je pense que j'aurais adoré rencontrer Sae ; c'est une femme d'une immense gentillesse et qui a beaucoup à nous apprendre. Elle est celle qui a élevé la femme d'exception qu'est Wimon, après tout. Surtout, je pense que, malgré le fait qu'elle respecte les us et coutumes de son temps et de son pays concernant la façon dont étaient traitées les femmes, l'autrice a voulu faire passer le message très discret mais éloquent qu'une femme a le droit de mener sa vie autrement, d'être autre chose qu'une épouse docile, de prendre en main son destin. Une personne visionnaire en somme, cette grande dame Dokmaï Sot.

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans la lecture de ce très beau roman si vous en avez l'occasion ! Ne prenez pas peur face à la pléiade de personnages qu'il renferme et aux titres honorifiques très semblables que ces derniers portent en fonction de leur relation au roi, de leur position au sein de l'aristocratie du pays. On s'y fait très vite et un glossaire des personnages est là au tout début du livre pour vous rappeler qui est qui. Personnellement, j'ai beaucoup aimé m'y référer. Je suis extrêmement contente d'avoir pu découvrir l'autrice qu'était Dokmaï Sot, dont la plume fort agréable à lire nous dresse ici un sublime portrait de femme et une vision acérée et très juste de son époque, prise entre deux étaux : d'un côté, le respect inébranlable aux traditions maritales et religieuses, de l'autre, l'appel irrésistible d'un avenir qui annonce de grands changements. Ce que je retiens surtout de ce roman, c'est que la véritable beauté vient du c½ur, de nos sentiments envers l'humanité, et de ce que notre conscience nous dicte. C'est là que réside notre joyau le plus étincelant. Si notre apparence est en adéquation avec nos actes emplis de bonnes intentions et tendant à faire le bien autour de nous alors les personnes qui nous entourent ne pourront que constater notre sincérité et le fait que nous irradions notre petit monde de lumière, tel un phare dans la nuit, même en temps de misère et de désespoir. Si l'on reste toujours fidèle à soi-même et que l'on fait preuve de bienveillance, l'esprit tourné vers la paix et l'harmonie, alors il y aura toujours une personne inattendue pour incarner cette sérénité et cette main tendue auprès de nous, comme nous le sommes pour autrui. Il ne faut jamais perdre sa foi en ses valeurs et continuer à aller de l'avant, malgré les épines de l'existence et la médisance crasse de certaines personnes. Merci à Wimon et à Dokmaï Sot pour cette belle leçon de vie, je la garderai précieusement dans mon c½ur, à tout jamais.

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les Nobles
★★★★★
Un portrait de femme extrêmement beau et inspirant, une lecture marquante et pertinente que je n'oublierai pas de sitôt ! Un voyage dans le temps qui a des résonances actuelles...

« L'enfant est l'être qu'on aime le plus au monde, personne ne le conteste. Cet amour conduit au sacrifice, du plus petit au plus grand, cet amour est un maître, une terre fertile qui fait pousser les plantes. Il inspire toutes les pensées d'une mère, guide son instinct. Une mère sème pour le bien de son enfant, le sang de son sang. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Gope éditions, Les Nobles, Phou Di, Dokmaï Sot, 1937, Littérature asiatique, Thaïlande, 2018, roman d'apprentissage, Années 30, société patriarcale, hiérarchie familiale, respect des traditions, bouleversement, urbanisation, avenir, liberté, éducation, études, drame, deuil, émancipation, courage, souffrance, chagrin, intégrité morale, amour, respect des ancêtres, aristocratie, relation mère/fille, sagesse, émoi, amitié, soutien, appui, héritage, générations futures, portrait de femme, place de la femme, jeunesse, grandir, maturité, privation, générosité, récompense, spiritualité, 2008, Très belle lecture
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#Posté le mardi 08 janvier 2019 07:52

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