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FICHE LECTURE : Hôtel Castellana

FICHE LECTURE : Hôtel Castellana
• TITRE V.O. : The Fountains of Silence.
• AUTRICE : Ruta Sepetys.
• ANNÉE : 2019 (ETATS-UNIS) ; 2020 (FRANCE).
• GENRE(S) : Roman historique.
• THÈMES : Espagne - Années 50 - Politique - Dictature - Guerre civile - Omerta - Peur - Menace - Mystère - Secrets - Suspens - Famille - Richesse - Adolescence - Passage à l'âge adulte - Maturité - Origines - Deuil - Souffrance - Chagrin - Passé - Injustice - Solitude - Rencontres décisives - Amitié - Soutien - Entraide - Photographie - Héritage - Élever sa voix - Liens indestructibles - Gentillesse - Générosité - Humanité - Espoir - Amour...
• PAGES : 592.

Madrid, été 1957. Passionné de photographie, Daniel Matheson, 18 ans, découvre l'Espagne à travers l'objectif de son appareil. Il loge au quartier général de la haute société américaine : l'hôtel Castellana, où travaille la mystérieuse Ana Torres Moreno. À mesure qu'ils se rapprochent, Ana lui révèle un pays où la dictature fait régner la peur et l'oppression, hanté par de terribles secrets...

Romance poignante et trajectoires tourmentées au c½ur du régime franquiste, par l'autrice du best-seller Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre.

ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'Hôtel Castellana signé Ruta Sepetys. Cette autrice faisant assurément partie de mes valeurs sûres, il me tardait de retrouver sa somptueuse plume avec ce roman paru une fois de plus aux éditions Gallimard Jeunesse. Et ces retrouvailles tant espérées furent des plus émouvantes, je puis vous le garantir...

Ce livre, c'est tout d'abord l'authentique chaleur de l'Espagne, qui se décline d'ores et déjà dans les séduisants tons jaunes et bruns de sa splendide couverture. C'est aussi l'indéniable beauté de sa langue, de sa culture, de son architecture. Bien que je ne sois jamais allée à l'Hôtel Castellana et que je ne pourrai malheureusement jamais m'y rendre "pour de vrai", Ruta Sepetys a rendu ce fastueux vestige du passé tout ce qu'il y a de plus vivant à mes yeux. En lisant cet ouvrage, je voyais en effet devant moi toute la magnificence de cet établissement de luxe des années cinquante mêlant habilement dans ses fondations folklore madrilène et volupté américaine. Je me sentais irrésistiblement attirée par cet endroit autant que j'en étais profondément dégoûtée. L'Hôtel Castellana, aussi beau et grandiose soit-il, était avant tout le symbole d'une politique américaine fermant les yeux face à la cruauté d'un régime totalitaire injuste et injustifié qu'elle a aidé à sa manière à perpétrer par le biais d'un soutien économique considérable qui se traduisait notamment en une mise en tourisme toute particulière de l'Espagne par les grands magnats de l'hôtellerie américaine - l'Hôtel Castellana ne se prénommait pas le Castellana Hilton pour rien. L'American Dream a donné naissance au Spanish Dream, à l'envie impérieuse de "s'acheter un château en Espagne" comme le dit l'expression bien connue. Un rêve qui s'est bâti sur les os enfouis et le sang d'un peuple oppressé et dont la souffrance a été passée pendant des décennies sous silence, jusqu'à la mort du bourreau, du plus redouté et ignoble de tous les matadors.

Hôtel Castellana, ce sont aussi des personnages inoubliables. Daniel, Ana. Rafa, Fuga. Ben, Nick. Carlitos, Miguel. Julia, Antonio, Puri. Leur petite histoire extrêmement sombre et éprouvante rejoint la grande, d'autant plus sanglante, violente et ténébreuse, avec un brio tel que j'ai senti ma présence de ces formidables protagonistes à mes côtés au fil des pages comme s'ils étaient littéralement extirpés de leurs chapitres d'encre et de papier pour prendre véritablement chaire. Pour ma part, j'ai été particulièrement émue par la relation qui se tisse petit à petit entre Daniel et Ana, deux êtres exceptionnels qui ne sont résolument pas à leur place et dont les âmes et les c½urs se répondent d'instinct. J'ai été immensément touchée par la sensibilité de Daniel, sa gentillesse, sa vision du monde indéniablement singulière et mature. En tant que photographe amateur et passionné de grand talent, il parvient à transcender les apparences, à percevoir la véritable nature des choses et des êtres, à laisser transparaître leur identité, leur essence intrinsèque sur papier glacé. Il m'a purement et simplement fascinée, je suis tombée folle amoureuse de son ouverture d'esprit, de son sincère respect envers la vie et les opinions des autres, de son sens de la justice, de sa générosité, de sa sagesse. Quant à Ana, cette toute jeune femme m'a tout bonnement éblouie. Elle fait preuve tout au long de l'intrigue d'un courage et d'une résilience à toute épreuve. Lumineuse, audacieuse, d'une intelligence éblouissante, sa fraîcheur et sa franchise m'ont indubitablement transportée. Ces deux-là sont sans conteste les deux soleils du récit, les astres autour desquels les personnages et les événements évoluent. Pour être tout à fait honnête, chaque personnage de ce livre aura su me subjuguer et me marquer de façon indélébile - mention spéciale à Rafael, mon petit rayon de soleil personnel (il est à moi, PAS TOUCHE, haha), ainsi qu'à Fuga dont le destin et les motivations m'ont ébranlée plus que mesure.

Enfin, Hôtel Castellana, c'est avant toute chose un arrière-plan historique soigneusement élaboré qui ne manquera pas de faire bouillir le sang dans vos veines. Personnellement, je ne connaissais de la guerre civile espagnole et de la dictature de Franco que ce que le déchirant tableau Guernica de Picasso a bien voulu nous en dévoiler, et ce que cette peinture nous apprend était déjà bien assez lourd à encaisser. Avec Hôtel Castellana, j'ai pu considérablement m'enrichir à ce sujet fort douloureux et toutes les informations que j'ai pu assimiler m'ont tout bonnement assommée. S'il y a bien un sentiment que vous ressentirez au cours de votre lecture de cet ouvrage, et qui ne cessera de croître au fur et à mesure que les pages se tournent, ce sera de l'indignation, une colère sourde qui prendra de plus en plus d'ampleur à la façon des exclamations tonitruantes que l'on peut entendre à la fin d'une corrida. Je ne vous cache pas que cela me démangeait parfois de balancer le bouquin à l'autre bout de la pièce tant ce que j'y apprenais m'horrifiait. La position de la femme dans l'Espagne de Franco, la façon dont l'on honore les morts au combat des deux camps au cours de la guerre civile, l'enlèvement et le trafic d'enfants de républicains, tout cela me donnait la nausée et me mettait hors de moi. Comment a-t-on l'idée de faire souffrir son peuple à ce point, d'ainsi le torturer physiquement et psychologiquement, par seul souci de détenir le pouvoir ? Et de cautionner cela pour ce qui est des pays collaborateurs... ? Franchement, cela dépasse tout simplement mon entendement. Vous l'aurez compris, si jamais vous prenez une chambre à l'Hôtel Castellana à l'instar de la famille Matheson, préparez vous à en repartir le c½ur serré et l'estomac sur les talons.

Pour conclure, je ne peux que chaudement vous recommander Hôtel Castellana. Encore une fois, Ruta Sepetys a frappé fort avec un roman poignant, désarmant, qui nous dresse un portrait tout ce qu'il y a de plus complet et passionnant de l'Espagne sous la dictature de Franco par le biais de photographies, de déclarations diplomatiques et d'une intrigue rondement bien menée et tout bonnement captivante qui ne manquera pas de vous soulever le c½ur et de vous transpercer l'âme. Le seul petit bémol que j'ai pu relever, c'est la conclusion du roman, assez abrupte à mon goût. Après, cela équivaut carrément à du pinaillage dans le sens où j'aurais simplement voulu rester plus longtemps avec mes chouchous Daniel et Ana et recroiser sur ma route d'autres personnages bien aimés. En réalité, je comprends tout à fait pourquoi l'autrice a décidé de s'en arrêter là et surtout sur ces mots profondément marquants, d'une justesse infinie. Au fond, le roman ne pouvait pas finir autrement, je le reconnais. En clair, un livre intense qui témoigne bien de tout l'amour que l'autrice porte pour l'Espagne et l'importance que cette dernière accorde à la véracité historique, à ce colossal héritage du passé qui se transmet de génération en génération et qui ne doit certainement pas être ignoré et encore moins oublié. Moi en tout cas, je ne suis assurément pas prête d'oublier ce roman et je continuerai à suivre les parutions de Ruta Sepetys de très près, n'en doutez point. COUP DE C¼UR ♥

Nanette ♥

« Nous sommes plus belles avec la bouche fermée. »
Tags : Fiche lecture, Hôtel Castellana, Editions Gallimard Jeunesse, Ruta Sepetys, 2019, 2020, Littérature américaine, Roman historique, Espagne, Années 50, Politique, Dictature, Guerre civile, omerta, peur, menace, mystère, secrets, suspens, famille, richesse, adolescence, passage à l'âge adulte, maturité, origines, deuil, souffrance, chagrin, passé, injustice, solitude, rencontres décisives, amitié, soutien, entraide, photographie, héritage, élever sa voix, liens indestructibles, gentillesse, générosité, humanité, espoir, amour, coup de coeur ♥
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#Posté le dimanche 31 mai 2020 15:15

Modifié le vendredi 05 mars 2021 02:41

FICHE FILM : The Hate U Give - La haine qu'on donne

FICHE FILM : The Hate U Give - La haine qu'on donne
FILM DRAMATIQUE | 2018 | RÉALISÉ PAR GEORGE TILLMAN JR. | 2 H 04 | SÉGRÉGATION RACIALE, INJUSTICES POLICIÈRES, GANGS, CONFLIT, ÉLEVER SA VOIX, ACTIVISME, FAMILLE, ADOLESCENCE | AVEC AMANDLA STENBERG, REGINA HALL, RUSSELL HORNSBY, ANTHONY MACKIE...

➜ Une adolescente, qui a grandi dans un quartier pauvre, suit les cours d'une école préparatoire de banlieue. Un jour, devant ses yeux, l'un de ses amis, non armé, est abattu par un policier...

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un film qu'il me tardait véritablement de découvrir au vu de l'amour incommensurable que j'éprouve pour son roman d'origine dont il a par ailleurs conservé le titre, à savoir The Hate U Give.

Si vous avez une excellente (mais alors excellente mémoire !), vous savez surement qu'il y a deux ans de cela maintenant, j'ai eu un coup de foudre absolument incroyable pour le roman d'Angie Thomas du même nom et j'étais donc surexcitée à l'idée d'en découvrir son adaptation cinématographie sortie au tout début de l'année 2019. Malheureusement, le film n'était pas resté bien longtemps à l'affiche dans ma ville et je l'avais donc, la mort dans l'âme, loupé.

Je remercie donc infiniment Canal + (comment ça, on n'a pas le droit de citer de marques ou de chaînes TV ?) de m'avoir donné la splendide opportunité d'enfin le visionner car ce film est à mon sens un petit bijou, une authentique réussite, un vibrant et poignant hommage a l'½uvre littéraire duquel il prend ses racines.

Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne vois pas très bien ce que je pourrais vous en dire car j'ai tout simplement tout adoré dans ce long-métrage. Les décors et l'esthétique des différents protagonistes sont notamment superbement travaillés : c'est tout à fait comme cela que je m'imaginais la maison et le quartier de Starr, les divers lieux du récit, l'apparence des personnages, leur habillement, etc. Les morceaux musicaux choisis sont également au top et correspondent parfaitement à l'univers de notre lumineuse héroïne. Les compositions instrumentales propres au film sont tout aussi bien amenées et accompagnent ainsi à merveille les nombreux instants forts de l'intrigue.

Puisque je vous parlais du rendu visuel de nos personnages initialement d'encre et de papier un peu plus haut, parlons justement du casting. Amandla Steinberg fait une magnifique tête d'affiche dans le rôle de Starr : elle est belle, rayonnante, elle a su s'approprier la pléthore d'émotions que son personnage d'adolescente entre deux mondes est amené à éprouver au cours de l'intrigue et les a fait siennes, nous permettant ainsi de ressentir intensément la colère, le désarroi, l'immense chagrin de cette dernière et de créer un solide lien de connivence avec elle au fur et à mesure que le fil de l'action se déroule. Pour ma part, j'ai trouvé son interprétation criante de vérité, d'un réalisme saisissant et cela vaut également pour tous les autres acteurs de ce film. Ils ont réussi l'exploit de faire véritablement corps avec leur personnage, du début jusqu'à la fin, au point que, dès le départ, je ne regardais pas des comédiens jouant un rôle bien précis mais des personnes réelles qui avaient une histoire à nos raconter - LEUR histoire, pétrie de souffrance, d'injustice, de rage, de haine mais aussi de bonheur, de joie et d'amour. Pour en revenir au casting juste impeccable qui a été fait pour ce film, je tenais à rapidement faire deux petites mentions spéciales. La première va à K.J. Apa, que vous connaissez probablement plus pour son rôle d'Archie Andrews dans la série Riverdale. J'étais extrêmement curieuse de voir cet acteur que j'apprécie beaucoup jouer dans autre chose. Non pas que je n'affectionne pas Riverdale ni le personnage d'Archie, simplement... Cela commence un peu à me sortir par les yeux, je l'avoue. Néanmoins, cela ne m'a pas empêché de constater le talent de K.J. que je voulais voir s'exprimer ailleurs, et je n'ai pas été déçue. Je suis très heureuse qu'il ait été sélectionné pour le rôle de Chris car ce personnage lui va à mon sens comme un gant : un peu gaffeur et même exaspérant à certains moments mais tout ce qu'il y a de plus sincère dans ses attentions et profondément attentionné et juste. Il a réussi à rendre à l'écran chaque petit aspect de Chris qui font que j'ai aimé du plus profond de mon petit c½ur ce personnage la première fois sur le papier et la flamme s'est ravivée ici. Comme quoi, oublier le galimatias que représente la vie beaucoup trop tourmentée pour que cela en soit crédible à mon goût d'Archie Andrews et K.J. en devient un acteur très intéressant et touchant qui s'en sort comme un chef. Ma seconde mention spéciale va quant à elle à Anthony Mackie, qui a su me démontrer qu'il faisait un King assurément plus vrai que nature. En effet, et contrairement à ce que j'avais pu vous affirmer ci-dessus, Anthony Mackie était le seul à l'affiche qui ne correspondait pas à l'image que je me faisais de King dans ma tête, et pour cause : là où Angie Thomas dans son livre nous décrivait une caricature sacrément comique, poussée à l'extrême mais qui n'en reste pas moins convaincante et effrayante de Don Vito Corleone à la sauce afro pour l'apparence physique (et la mentalité aussi) de King, le redoutable chef de gang du quartier de Starr qui va lui mener la vie dure, Anthony Mackie en incarne l'exact opposé. En réalité, je ne pouvais pas plus me tromper car, même si Anthony Mackie représente l'inverse total de King physiquement, il a su en conserver l'aura lourde et imposante, malfaisante et vicieuse et je me suis surprise à avoir les poils qui se hérissaient et le c½ur étreint d'une peur panique dès qu'il apparaissait à l'écran. Chapeau bas, l'artiste. En vrai, chapeau bas à l'ensemble du casting de ce film car ils méritent tous amplement des éloges pour leur formidable interprétation de leur personnage respectif.

Last but certainly bit least - dernier point que je souhaitais aborder dans cette chronique résolument dithyrambique (et je l'assume à 200%), c'est le remarquable travail réalisé par la scénariste du film, Audrey Wells. Elle a réussi à mon sens à respecter l'essence intrinsèque du livre en en conservant toutes ses composantes fondamentales de façon admirable. Bien sûr, certains aspects plus apparents et étoffes dans le livre n'ont pas pu être traités autant en profondeur dans le film faute de temps mais cela n'amoindrit en rien la puissance de son propos, l'impact durable qu'il peut avoir sur le spectateur et c'est au fond tout ce qui compte.

Pour conclure, ce que je retiendrai essentiellement de ce film, comme du livre, c'est la magistrale leçon d'humanité qu'il nous donne en héritage et dont nous nous devons de faire fleurir les graines dans nos c½urs. Quelles que soient nos origines ethniques, sociales, il est capital que nous soyons capables de VOIR l'autre, dans son entièreté, sans se laisser aveuglés par un voile de haine par notre peur de la différence. C'est ce que ce film m'a appris et bien d'autres choses encore et pour ça, je ne peux que chaudement vous le recommander ! COUP DE C¼UR ♥

Nanette ♥
Tags : Fiche film, The Hate U Give – La Haine qu’on donne, Cinema américain, Film dramatique, 2018, George Tillman Jr., Ségrégation raciale, injustices policières, gangs, conflit, élever sa voix, activisme, famille, adolescence, Amandla Stenberg ♥, Regina Hall, Russell Hornsby, Anthony Mackie, coup de coeur ♥
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#Posté le samedi 21 mars 2020 15:08

Modifié le dimanche 29 mars 2020 12:00

FICHE LECTURE : Le Bureau des C½urs trouvés - T2 : Sami Melody

FICHE LECTURE : Le Bureau des C½urs trouvés - T2 : Sami Melody

• TITRE V.O. : Sami's Silver Lining.
• AUTRICE : Cathy Cassidy.
• ANNÉE : 2018 (ROYAUME-UNI) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Collège - Pré-adolescence - Amitié - Groupe de musique - Amour - Courage - Survie - Réfugiés - Syrie - Famille - Reconstruction - Renaissance - Deuil - Créativité - Partager son histoire - Élever sa voix - Complicité - Travail d'équipe - Remise en question...
• PAGES : 259.

Ma chronique du tome 1 : ici.

Il y a deux ans, Sami fuyait la Syrie et perdait toute sa famille dans leur traversée de la Méditerranée. Aujourd'hui, il a encore du mal à réaliser qu'il a retrouvé des proches, qu'il fait partie d'un groupe de musique et que la fille de ses rêves s'intéresse à lui... Cette romance naissante est un rayon de soleil pour les Lost & Found formé par Lexie, alors que tout va mal. Loin du succès rencontré à leurs débuts, ils doivent faire face aux conflits et à l'arrivée d'une nouvelle membre au caractère explosif. Arriveront-ils à retrouver l'harmonie pour gagner la grande battle de musique de leur ville ?

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour une chronique de roman jeunesse, mais dans un contexte pas comme les autres. Je me suis effectivement vue octroyer pour la seconde fois d'affilée l'immense honneur de participer à l'OFF de BB en Livre, vous savez, cette géniale fête qui célèbre comme elle le mérite la littérature dite pour enfants ? J'avais déjà pu prendre part à ces merveilleuses festivités lors de la quatrième édition l'an passé (voir mon article consacré à Cheval de guerre de Michael Morpurgo ici) et je remercie donc infiniment Nathan et Kevin de me permettre d'apporter ma pierre à l'édifice cette année encore. Si vous souhaitez plus d'informations sur cette fabuleuse initiative qu'est BB en Livre, je vous incite vivement à vous rendre sur la page Facebook dédiée à ce grand événement et qui rassemble toutes les vidéos/articles des divers contributeurs au projet et de façon générale tout ce qu'il y a en savoir. Vous risquez aussi fortement de tomber sur un concours des plus exceptionnels, alors ouvrez l'½il... Pour ma part, je vous invite chaleureusement à me suivre, direction l'Angleterre !

Pour commencer, je tenais absolument à souligner, même si vous devez être au courant depuis le temps, qu'à chaque nouvelle parution de Cathy Cassidy, car c'est de ça dont il s'agit avec cette nouvelle critique littéraire, mon c½ur se met à battre plus fort. La joie et l'excitation sont à ce moment-là à leur comble, les oiseaux chantent, bref, ce n'est qu'amour et enchantement dès que j'apprends que Nathan se préparent à sortir l'un des titres de cette remarquable autrice en France. Je les remercie par ailleurs pour leur générosité et pour l'envoi de ce livre qui tombait à point nommé dans le cadre de BB en Livre. En effet, quoi de mieux pour festoyer autour de la littérature enfantine comme il se doit qu'en vous présentant la dernière ½uvre en date d'un des pointures actuelles du genre, je vous le demande. Cathy Cassidy est en effet selon moi l'une des reines en matière de romans pour la jeunesse, elle n'a plus rien à prouver à ce niveau-là depuis longtemps et elle ne cesse même jamais de nous surprendre et de s'améliorer à mon sens. Une véritable valeur sûre donc, je ne le répèterai sans doute jamais assez et j'en rajoute par ailleurs une énième couche en rédigeant ces lignes, ce qui n'est pas plus mal car cette autrice à l'écriture extrêmement douce, sucrée et perspicace le mérite amplement. Qui plus est, cela me tenait très à c½ur de vous parler du roman que j'ai choisi présentement pour accompagner la dynamique de BB en Livre car la saga Le Bureau des C½urs trouvés a une importance toute particulière à mes yeux. De mon point de vue, il s'agit à la fois d'une lecture tout bonnement parfaite pour la saison estivale, pour ce qui est de se ressourcer en musique, dans la joie et la bonne humeur communicative auprès de mes Lost & Found adorés, mais avant toute chose, cette série livresque nous fait vivre des instants de réflexions tout ce qu'il y a de plus salutaires. Enfin, ce qui a achevé de me convaincre de vous partager mon avis sur Sami Mélody, bien que ce soit un tome deux (n'hésitez pas à aller consulter ma chronique du tome un qui rentre tout autant dans la thématique "lecture jeunesse qui change la vie" - lien disponible plus haut dans cet article), c'est que ce roman ne pouvait pas être plus au c½ur de l'actualité en abordant avec beaucoup de tact et surtout d'humanité, ce dont les gens semblent manquer cruellement dès qu'il s'agit d'entrer dans le vif de ce sujet, la question tout ce qu'il y a de plus épineuse des migrants. En clair, Sami Mélody a tout pour vous faire passer un agréable moment d'allégresse et aussi pour vous sensibiliser à une crise humanitaire sans précédent ; c'est juste une petite pépite de roman jeunesse et je vais tâcher de vous en persuader.

Ce second tome se concentre sur l'histoire de Sami, un jeune Syrien de quinze ans, et nous vivons donc cette nouvelle aventure des Lost & Found à travers ses yeux qui ont contemplé bien des tragédies insoutenables. Si ce personnage, de nature très timide et renfermée (ce qui peut parfaitement se comprendre, d'autant plus au vu de son passif extrêmement douloureux, pour ne pas dire tout bonnement atroce, même s'il s'agit là de l'adjectif qui convient le mieux, malheureusement), était complètement effacé dans le tome précédent, Cathy Cassidy avait cependant fait subtilement comprendre que ce serait lui qui se retrouverait "sous les feux des projecteurs" par la suite. Et je suis tellement heureuse qu'elle ait in fine laissé à ce personnage l'opportunité de s'exprimer pleinement car il méritait certainement pas de rester dans l'ombre et muré dans sa solitude et sa souffrance béante comme cela était le cas dans Lexie Melody. En effet, Sami est un héros extrêmement touchant et qui a beaucoup à nous apporter. Ce dernier a vécu un véritable enfer lors de son parcours du survivant de la Syrie à l'Europe. Cependant, il parvient dans ce tome dont il est le protagoniste principal à s'ouvrir aux autres, à s'épancher sur ce tout ce qu'il a dû traverser pour retrouver un semblant de vie normale auprès de ses lointains proches vivant en Angleterre, à rester confiant en l'avenir, à s'épanouir et à transformer sa profonde mélancolie et son incommensurable désarroi en lumière capable de guider les autres, de les inspirer. Vous l'aurez compris, voilà un jeune homme qui force l'admiration et dont je suis incroyablement fière d'avoir fait la connaissance.

J'ai également eu l'immense plaisir de constater que Lexie, l'héroïne juste solaire et ravissante du premier tome, était encore bien présente au sein de l'intrigue, même si celle-ci ne nous est plus narrée de son point de vue. Quelle agréable surprise cela a été que de la retrouver, toujours aussi pétillante et prompte à réparer les choses fêlées, notamment les c½urs et les êtres ! J'ai trouvé que son rapprochement avec Sami, déjà amorcée dans les ultimes pages de Lexie Melody, se fait ici tout en douceur, de façon naturelle et progressive. Nos deux jeunes adolescents essayent d'apprendre à véritablement se connaître, à s'écouter et à se comprendre, avant de passer à l'étape suivante dans leur relation et je pense que c'est le modèle-ci qu'il faut donner aux enfants comme aux adultes pour ce qui est des liens exceptionnels qui peuvent se tisser entre certains individus. Ce que je veux dire par là, c'est que Sami et Lexie font preuve de patience l'un envers l'autre, ils ne restent pas sur des malentendus et préfèrent la communication et la compassion au silence et à la méprise, ce qui est selon moi la meilleure chose à faire pour entretenir les sentiments et maintenir l'attraction qui les unissent. Qui plus est, leur complicité naissante est magnifique et tout bonnement bouleversante. En bref, je me suis sentie enveloppée dans une boule de tendresse avec ce récit profondément lumineux et instructif à de nombreux points de vue.

Concernant la structure du roman, Cathy Cassidy a privilégié une alternance assez récurrente entre le quotidien de Sami avec des Lost & Found et les pages de son carnet intime, véritable jardin secret dont la porte nous est gracieusement ouverte à nous lecteurs et dans lequel le jeune garçon se livre sur les nombreux doutes qui l'assaillent sans discontinuité, sur son envahissante culpabilité qui l'empêche de pleinement se reconnecter au monde qui l'entoure et sur son inexorable angoisse de ne pas trouver sa place et d'étouffer à force de tout garder en lui entre autres choses. Ces pages de réminiscences déchirantes nous expliquent comment il en est arrivé là, nous détaillent de façon parcimonieuse mais tout à fait pertinente son éprouvant périple et renforcent notre sentiment de profond respect que l'on éprouve à l'égard de cette jeune âme comme les autres qui en a bavé plus que de raison, plus que n'importe qui d'autre et qui a pourtant le colossal courage d'aller de l'avant. En les lisant, on en a résolument le c½ur brisé mais c'est pour mieux en recoller les morceaux par la suite, je vous le promets.

Au fond, pourquoi cela me tenait-il tant à c½ur de parler de littérature jeunesse avec cet article et plus particulièrement de ce livre de Cathy Cassidy ? Tout simplement parce que je trouve le lectorat jeunesse souvent beaucoup plus lucide et réceptif que le lectorat adulte et puis également parce qu'il ne faut pas juger un livre pour sa couverture. On me dit fréquemment dans les commentaires sur mes fiches lecture des romans de Cathy Cassidy que les illustrations de couverture ne donnent pas envie de découvrir les livres en question, que cela fait "trop gamin" ou "trop girly". Moi même, j'étais la première à le penser avant de me lancer dans la saga des Filles au chocolat il y a de cela cinq ans maintenant. Je n'en veux absolument pas aux visiteurs qui me disent cela, ils ne font qu'exprimer leur humble opinion et ils ont le droit d'avoir leurs priorités de lecture, il n'y a pas de temps à perdre après tout. Simplement, je pense qu'il est essentiel de retrouver son innocence d'antan afin de faire preuve de bon sens, de bonté et de voir l'autre tel qu'il est vraiment, à savoir comme un être humain fait de chair et de sang, qui a des sentiments et des espoirs comme tout le monde. Dans le cas des migrants abordé dans ce récit très poignant, tout en sensibilité et imprégné d'un incurable optimisme, ces derniers ne sont pas des parasites, contrairement à tout ce que l'on peut entendre, notamment au sein de la sphère politique mais aussi sociétale, les concernant. Eux aussi méritent qu'on leur donne une opportunité d'exister, de croire en l'avenir, de prouver ce qu'ils valent. Quant à nous, nous devrions mesurer notre chance de vivre dans notre monde occidental aussi imparfait soit-il, ne pas prendre notre confort et notre sentiment de sécurité pour acquis et ne pas nous laisser aveugler par la haine et l'ignorance crasses. Nous valons mieux que cela, et ces personnes qui bravent les mers, les océans et les interdits pour vivre libres et à l'abri de tout danger, de ces guerres qui grondent dans leurs pays et qu'ils n'ont certainement pas demandées, elles valent mieux que la condescendance avec laquelle nous les traitons. Un tout petit roman jeunesse comme celui de Cathy Cassidy m'a appris cela, ou plutôt m'a ramenée à la raison, m'a fait prendre pleinement conscience de cette sonnette d'alarme qui retentit actuellement à nos oreilles, de notre capacité à agir aussi. Alors non, les ½uvres pour la jeunesse ne nous proposent pas que des histoires mignonnes et divertissantes à lire (comme si cela n'était déjà pas assez car il en faut du talent pour captiver un tant soit peu son lecteur et lui changer les idées). Elles nous ramènent avant tout à la pureté si précieuse de nos idées d'enfant, à cette empathie qui s'emparait alors de nous et qui était prête à soulever des montagnes pour ne serait-ce que redonner le sourire à une âme rencontrée. A mes yeux, notre monde actuel marche de plus en plus sur la tête et s'emmure dans la peur de ce qui est différent et de ceux qui font bouger les choses. Il suffit par exemple de voir Greta Thunberg se faire insulter du sobriquet de "gourou écologique" pour se rendre compte de la gravité de la situation. C'est là que la littérature jeunesse a un rôle majeur à jouer, porteuse qu'elle est selon moi d'un contagieux espoir et défenseur infaillible de valeurs fondamentales pour assurer le vivre-ensemble. Fin de mon ardent plaidoyer pour un genre beaucoup trop sous-estimé et victime de préjudices idiots et injustifiés à mon goût.

Pour conclure, je ne peux que chaleureusement vous encourager à accorder à Sami Melody un peu de votre temps. Vous verrez, c'est vous qui y gagnerez au change in fine. Ce livre nous donne une véritable leçon de courage, d'honnêteté, d'entraide et d'humilité nécessaire. Il nous rappelle qu'il faut toujours savoir être à l'écoute de la détresse d'autrui et prêt à tendre la main, à rester soudés dans la joie comme dans la tristesse. Mon attachement pour les Lost & Found s'accroît de plus en plus et cette folle ritournelle en leur compagnie n'est pas prête de s'arrêter, je vous le dis. La prochaine chanson qui devrait s'ajouter à la joyeuse playlist de mon existence est Sasha Melody, troisième tome annoncé de cette saga d'exception. Il me tarde ! Mais en attendant ce grand moment, je remercie encore infiniment Nathan et Kevin de m'avoir laissée participer à BB en Livre et je vous invite à vous rendre dès demain sur la chaîne d'Aurore et Jérôme, Le Monde de Notangel & Jay pour la suite de cet OFF incroyable ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, BB en Livre, 2019, 2018, Cathy Cassidy, Littérature britannique, Jeunesse, Collège, pré-adolescence, amitié, groupe de musique, Amour ♥., courage, survie, réfugiés, Syrie, Famille ♥, reconstruction, renaissance, deuil, créativité, partager son histoire, élever sa voix, complicité, travail d'équipe, remise en question, Le Bureau des Coeurs trouvés, Tome 2 ♥, tétralogie, Sami Melody, Coup de foudre ♥
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#Posté le jeudi 01 août 2019 06:00

FICHE LECTURE : Signé Poète X

FICHE LECTURE : Signé Poète X

• TITRE V.O. : The Poet X.
• AUTRICE : Elizabeth Acevedo.
• ANNÉE : 2018 (USA) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Poésie - Roman en vers - Slam - Musique - S'exprimer - Famille - Amitié - Lycée - Amour - Religion - Quête identitaire - Acceptation de soi et de l'autre - Écriture - Élever la voix - Courage - Passion - Fierté - Affranchissement - Espoir - Lumière - Inspiration...
• PAGES : 381.

Dans un monde qui ne veut pas l'entendre, elle refuse de rester silencieuse.

Harlem. Xiomara a 15 ans et un corps qui prend plus de place que sa voix : bonnet D et hanches chaloupées. Contre la rumeur, les insultes ou les gestes déplacés, elle laisse parler ses poings. Étouffée par les préceptes de sa mère (pas de petit ami, pas de sorties, pas de vagues), elle se révolte en silence. Personne n'est là pour entendre sa colère et ses désirs. La seule chose qui l'apaise, c'est écrire, écrire et encore écrire. Tout ce qu'elle aimerait dire. Transformer en poèmes-lames toutes ses pensées coupantes.

Jusqu'au jour où un club de slam se crée dans son lycée. L'occasion pour Xiomara d'enfin trouver sa voix.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman à paraître qui m'a tout bonnement happée et séduite, Signé Poète X. J'ai hésité à faire la critique littéraire de ce livre et même à m'y plonger la tête la première dès maintenant, tout simplement parce qu'il ne sort officiellement que le 29 août. Oui, je sais, j'ai près de deux mois d'avance mais je n'ai pas pu m'en empêcher, je me suis très rapidement décidée à lire ce titre tout de suite. Et sachez que je ne regrette RIEN. Je remercie infiniment les éditions Nathan pour ce superbe envoi impromptu qui annonce une rentrée littéraire au poil de leur part et je vous invite d'emblée à noter la date du 29 août dans vos agendas car cette future parution vaut vraiment la peine que vous lui fassiez un accueil triomphant en librairies, foi de Nanette !

Ce qui m'a d'abord tapé dans l'½il chez cet objet-livre, c'est bien évidemment sa couverture, que je trouve absolument magnifique et tout à fait à l'image du contenu de l'ouvrage, à savoir : à la fois simple et extrêmement efficace et marquante, remplie de couleurs qui explosent et qui s'impriment dans notre rétine, agrémentée aussi de nombreux mots qui résonnent en nous, qui peuvent ne sembler qu'être un bête amas de lettres mais qui, mises ensemble, percutent et ont un sens, une importance particulière à nos yeux, nous donnent à réfléchir, intensément, de tout notre être. Je me suis également rendue compte en faisant ma petite fiche de synthèse pour ce livre, comme j'essaie de le faire à chaque fois pour chaque ouvrage que j'ai achevé de lire, que c'était la deuxième fois que Nathan me permettait de découvrir une autrice de couleur engagée. La première fois, c'était avec Angie Thomas, rappeuse amatrice et avant toute chose passionnée de ce genre musical (Tupac est sa plus grande inspiration en matière d'écriture), et son roman foudroyant, hallucinant, tout simplement incontournable et inoubliable, The Hate U Give (ma chronique ici). Elizabeth Acevedo m'a quant à elle permis de vivre mon baptême du feu en matière de slam et je suis très heureuse que l'on m'ait donné l'opportunité de sortir ainsi des sentiers battus en me permettant de poser un regard nouveau, résolument plus informé et attentif, sur cette forme d'art qui était jusqu'à présent tout ce qu'il y a de plus méconnue de mon côté, et de me familiariser à une autre façon encore d'exprimer sa vision du monde et ses sentiments bruts. Une chose est sûre, c'est que les deux autrices que je viens de mentionner ont la même puissance dans leurs idées, le même engagement, la même énergie inépuisable investie dans leur ardent combat contre le racisme et l'injustice, le même désir enraciné de faire bouger les choses, la tête haute tournée dans la même direction que celles de leurs extraordinaires héroïnes, Starr et Xiomara, qui auraient pu être de véritables s½urs jumelles dans une réalité alternative. Je suis certaine que, dans la vraie vie, Angie et Elizabeth doivent être des femmes remarquables, brillantes et inspirantes pour leur entourage, car il se dégage des pages de leurs ½uvres respectives un irrépressible besoin d'appuyer là où ça fait mal, de montrer la souffrance à nue, sous son vrai visage, de ne pas se cacher derrière de faux semblants, de désobéir aux règles de cette société qui nous étouffe et nous calomnie, de se montrer téméraires et de ne certainement pas courber l'échine, sous aucun prétexte. Toutes les deux sont telles deux âmes s½urs, deux c½urs accrochés, qui doivent sûrement se connaître et, si ce n'est pas le cas, alors cette erreur, cette rencontre évidente qui n'a pas encore eu lieu, est un crime impensable à mon sens. Mais je m'en arrête là pour cette association rêvée qui s'est immédiatement faite dans mon esprit et, étant donné que j'ai déjà montré par le passé toute l'admiration que je portais à l'égard d'Angie Thomas, c'est au tour d'Elizabeth Acevedo et de son bouleversant et poignant Signé Poète X de se retrouver noyés sous mes intarissables éloges (promis, je vais faire un effort pour tenter de condenser mon propos !).

Ce qui m'a ensuite frappée une fois le livre ouvert, c'est sa rédaction singulière... en vers ! Cette expérience de lecture unique n'était certes pas inédite pour moi, mais je l'ai réitérée avec le même plaisir et la même agréable surprise que lorsque j'avais été introduite à ce genre de romans grâce à Inséparables de Sarah Crossan (un vrai coup de c½ur ♥, soit dit en passant). J'ai par ailleurs pu constater que l'exact phénomène que j'avais vécu avec ce titre-ci, ainsi qu'avec Swimming Pool de la même autrice (une autre jolie pépite à découvrir séance tenante - conseil d'amie), s'est reproduit lors de mon immersion dans Signé Poète X : lors de chacun de ces trois moments de lecture, il a d'abord fallu que je m'acclimate à l'écriture résolument poétique (merci, Captain Obvious !) de l'autrice en question avant de pleinement pouvoir recevoir ce que cette dernière avait à me dire et m'imprégner totalement des émotions ressenties au cours de l'histoire. Pour ceux que cela rebuterait, il n'y a aucune crainte à avoir, bien au contraire : les romans écrits en vers nous permettent selon moi d'encore mieux savourer la beauté des mots méticuleusement choisis, de mieux goûter leur indéniable musicalité, de mieux saisir le poids que ceux-ci peuvent avoir et ce qu'ils nous évoquent, ce qu'ils représentent pour nous. J'ajouterais aussi que de lire un roman en vers, cela donne la sensation que le livre est telle une immense chanson, ou plutôt slam dans le cas présent, qui peut être interprétée avec différentes intonations, chacune reflétant l'immense palette de nos sentiments les plus profonds et humains. Le fait que l'autrice soit slameuse à l'origine apporte à mon sens une certaine légitimité à sa façon de s'exprimer, bien que cette dernière nous fasse clairement comprendre qu'il est donné à tout le monde la possibilité de poser des mots sur ses maux, et ce de n'importe quelle manière dont on l'entend, y compris bien entendu le slam. Il suffit de le vouloir et de donner à nos écrits une ampleur qui nous est propre, ainsi que la force nécessaire pour s'envoler du papier et trouver les oreilles et le c½ur de notre auditoire. Pour ma part, j'ai véritablement eu l'impression qu'Elizabeth Acevedo nous délivrait tout ce qu'elle avait dans le ventre et sur le c½ur avec Signé Poète X, qu'elle y avait mis tout d'elle-même et qu'elle nous faisait ainsi un cadeau des plus précieux et inestimables. En tout cas, il se dégage une telle authenticité de son récit que cela nous transperce de part en part ; ça nous transcende et nous renverse littéralement, telle une gigantesque claque ou bourrasque qui nous remet les idées en place. Je lui serai toujours infiniment reconnaissante pour ce don de soi exceptionnel dont elle a fait preuve avec ce premier roman tout bonnement prodigieux.

Histoire de dire un petit mot sur la traduction française de Signé Poète X, car c'est après tout grâce à elle que ce livre peut être rendu accessible au plus grand nombre chez nous, même sans avoir lu la version originale, je pense pouvoir assurément dire que Clémentine Beauvais a respecté ce rythme particulier, propre au slam, cette façon de déclamer qui fait s'entrechoquer les mots et qui crée ainsi une résonance nouvelle, avec un impact plus fort encore. Après, je suis loin d'être une spécialiste en la matière, autant en slam qu'en traduction (cet exercice est particulièrement ardu à mon sens, même et surtout quand on l'étudie), mais Clémentine Beauvais est parvenue selon moi à rendre ce roman compréhensible pour le lectorat français sans pour autant le dénaturer. Elle a su en effet préserver habilement l'identité et les racines dominicaines et afro-américaines de ce récit de vie sidérant, ainsi que son parler de la vie de tous les jours, tout en l'adaptant à notre propre langage quotidien. Le travail de haute-voltige de tout bon traducteur qui se respecte, en somme. Et Clémentine Beauvais accomplit à chaque fois cet exploit avec énormément de talent. Elle ne m'a jusqu'à présent jamais déçue et Signé Poète X ne fait pas exception à la règle.

Concernant les personnages, Xiomara, l'héroïne reconnaissable entre mille de cette bouleversante histoire, est de loin celle qui prend le plus de place. Et si notre chère Poète X a tendance à considérer cela comme une tare, c'est selon moi ce qui fait son charme et toute sa force. Xiomara est un petit bout de femme bruyant, colérique, qui ne se laisse pas faire et qui fait preuve d'un courage qui force le respect et l'admiration. Elle est tel un volcan en éruption qui a besoin de faire sortir la lave brûlante qui la ronge de l'intérieur et autant vous dire qu'avec moi, ses mots semblables à du magma en fusion ne sont pas tombés dans les oreilles d'un sourd. Parfois, ils m'ont même parus assourdissants, mais cela m'a permis de mieux me rendre compte du pouvoir merveilleux, inouï et salvateur de la parole, des doigts qui courent sur le clavier comme c'est mon cas à l'heure où je vous écris ces lignes, de l'encre et du papier. De notre voix, tout simplement, qui s'exprime grâce à un champ infini de possibilités. La souffrance de Xiomara m'a aussi rendue apte à ouvrir les yeux sur le fait que l'acte de partage de ses pensées est loin d'être anodin, que même la conversation la plus banale que l'on peut mener avec soi-même ou avec autrui est une chance inespérée car cela signifie qu'on est libres de dire, voire même tout simplement d'éprouver ce que l'on ressent au plus profond de soi. L'histoire de Xiomara nous prouve que cela est loin d'être donné à tout le monde, qu'il ne faut donc pas prendre cela pour acquis mais tout de même saisir chaque opportunité qui se présente d'être soi-même et de ne pas s'emmurer dans le silence au risque de mourir à petit feu. La lutte de tous les instants de Xiomara, cette vraie combattante qui porte sacrément bien son nom, m'a appris que personne n'avait le droit de réduire quiconque à l'impuissance, quelque soit le prétexte qu'elle invoque pour revendiquer son emprise dévastatrice : son autorité naturelle au sein de la hiérarchie familiale, sa façon de concevoir une vie réussie ou encore sa religion. Cela m'a d'ailleurs fait mal au c½ur que Xiomara se sente écrasée par l'amour obsessionnel que sa mère porte à Dieu et qu'elle ne la suive pas dans ce chemin de foi à la base consolatrice et bienveillante. Mais si j'avais moi aussi fait la connaissance de notre Créateur de cette manière, sans que l'on me laisse le simple et naturel choix de croire en lui ou non, je pense que j'aurais réagi de la même façon : je me serais sentie comme enfermée dans une cage et j'aurais voulu à tout prix m'en échapper. Une chose est sûre, quelque soit nos croyances, elles ne doivent pas aveugler notre jugement ou nous empêcher de nous montrer compréhensifs et patients envers les autres, de les accepter tels qu'ils sont. Ce qui a achevé de me faire littéralement fondre avec ce roman, c'est que non seulement Xiomara s'épanouit au fur et à mesure de l'intrigue telle la magnifique fleur qu'elle est, en dévoilant et en nous partageant son propre slam, sa réelle personnalité, avec un bonheur qui est juste contagieux, mais en plus, le reste des personnages parvient à nous chambouler le c½ur car ils sont tous profondément imparfaits, ils font comme tout le monde des erreurs mais on ressent chez eux une réelle envie de communiquer, d'améliorer ses relations avec autrui et de prendre sur soi afin de faire des concessions et de vivre au mieux les uns avec les autres. Je vous assure, cela fait tellement du bien, un tel message d'optimisme par rapport à la capacité d'introspection et de lucidité de l'être humain, mais aussi d'affirmation du droit à la liberté et au bonheur de tout un chacun, et surtout, SURTOUT, du droit fondamental de dire NON.

Pour conclure, j'espère sincèrement vous avoir donné envie de vous ruer dans la librairie la plus proche de chez vous le 29 août afin de vous procurer ce roman à la force absolument ravageuse qui nous apprend qu'il est normal, et même nécessaire, de suivre son propre chemin dans l'existence, et ce même si celui-ci dévie des attentes que notre entourage avait placées en nous. Elizabeth Acevedo m'a rappelé avec beaucoup de justesse et de sensibilité, avec un grand brio aussi, que nous sommes tous dignes d'être aimés comme nous sommes, à notre juste valeur. Vous verrez, Signé Poète X est telle une véritable bouffée d'air frais et d'espoir qui saura vous toucher en plein c½ur, sans aucunement manquer sa cible ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, Rentrée littéraire 2019, 2018, Littérature américaine, Elizabeth Acevedo, Contemporain, Poésie ♥, Roman en vers, Slam, Musique ♫, S'exprimer ♥, Famille ♥, Amitié ♥, lycée, Amour ♥., religion, quête identitaire, acceptation de soi et de l'autre, écriture, élever sa voix, courage, passion, fierté, affranchissement, espoir, lumière, inspiration, Coup de foudre ♥
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#Posté le dimanche 30 juin 2019 11:28

Modifié le mardi 02 juillet 2019 17:21

FICHE LECTURE : Le Destin d'Orïsha - T1 : De Sang et de Rage

FICHE LECTURE : Le Destin d'Orïsha - T1 : De Sang et de Rage

• TITRE V.O. : Legacy of Orïsha - Book I : Children of Blood and Bone.
• AUTRICE : Tomi Adeyemi.
• ANNÉE : 2018 (ETATS-UNIS) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, Young Adult, Afrique, traditions, racines, origines, discrimination, division, noirceur, cruauté, massacre, sang, meurtres, guerre, conflits, tensions, électricité, renouveau, énergie, karma, espoir, courage, férocité, hardiesse, ingéniosité, stratégie, famille, soutien, solidarité, communauté, joie, fête, rassemblement, vengeance, royaume, aventure, religion, foi, dieux et déesses, paganisme, traumatisme, drame, amour, lumière, attirance, royauté, richesses, étiquette, arrogance, autorité, sévérité, obéissance, esclavage, camps de concentration, différence, se soulever, élever sa voix, combattre, force, volonté, persévérance, détermination, racisme, injustice, rébellion...
• PAGES : 559.

Ils ont tué ma mère.
Ils ont pris notre magie.
Ils ont voulu nous éliminer.
À présent, dressons-nous.

Il fut un temps où la terre d'Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l'a fait disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n'était alors qu'une enfant. Aujourd'hui, elle a le moyen de ramener la magie et de rendre la liberté à son peuple - même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer.

Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s'élance dans une quête périlleuse...

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman-événement, je pense que je peux le formuler ainsi. En effet, depuis sa sortie outre-Atlantique l'an dernier, j'entends énormément parler de ce titre, et j'en entends qui plus est beaucoup, beaucoup de bien. J'étais donc déjà fortement attirée par ce roman en V.O. mais, in fine, c'est grâce aux éditions Nathan que j'ai eu l'occasion de me plonger dans ce livre en français. Je les en remercie du fond du c½ur et désormais, je ne peux que vous recommander de vous jeter sur cet ouvrage dès qu'il sera disponible en librairie le 2 mai !

Mais d'abord, laissez-moi vous expliquer pourquoi vous ne devez pas hésiter à laisser sa chance à ce livre quand il se retrouvera entre vos mains. Déjà, regardez-moi cette couverture : c'est exactement la même que celle en version originale et j'ai envie de dire tant mieux ! Car, honnêtement, il n'y avait rien à changer tant elle correspond bien à son contenu extrêmement intriguant et palpitant et tant elle nous met l'eau à la bouche. Je sais, c'est très superficiel de souhaiter lire un livre à cause de sa sublime couverture mais, quand l'enveloppe est aussi plaisante que ce dont elle recèle, c'est d'autant plus plaisant, non ? En tout cas, ce que je peux vous assurer, c'est que la magnifique apparence de ce livre n'est pas juste là pour vous mettre de la poudre aux yeux, bien au contraire.

En effet, De Sang et de Rage va bien nous parler d'un peuple pas comme les autres, d'êtres à la peau très sombre et aux impressionnants cheveux blancs et bouclés, indomptables, comme leur volonté d'être enfin considérés comme des citoyens égaux en libertés et en droits au sein de leur nation, et non plus comme des sujets esclaves et opprimés.

Dès les premières pages du roman, j'en avais la boule au ventre car on réalise immédiatement que les magis, la communauté représentée avec brio sur la couverture, et leurs enfants appelés des devins, des magis encore non accomplis en quelque sorte, n'ont jamais été traités avec le respect élémentaire dus aux êtres humains et même à tout être vivant. Ils ont été depuis des années rabaissés au rang de cafards, un terme utilisé de façon récurrente au cours du récit et qui m'a laissé un amer goût dans la bouche.

Ce que j'ai d'abord tout simplement adoré avec ce livre, c'est le fait que l'autrice y rende hommage à ses origines africaines, à ce folklore si riche, rempli de couleurs et à l'histoire qui date de la nuit des temps et qui m'a toujours profondément fascinée. Tomi Adeyemi a su m'immerger dans une Afrique imaginaire empreinte d'éléments réels, de coutumes, de senteurs, et cela m'a fortement rappelé Black Panther (voir ma chronique ici) tant ce fut une expérience visuelle extrêmement marquante. En effet, au fil de ma lecture, je voyais le pays fictif d'Orïsha naître sous mes yeux ébahis, avec ses paysages très variés et singuliers et ce fut un véritable bonheur que de vivre ce périple et ces extraordinaires découvertes au côté des protagonistes de ce récit. Tomi Adeyemi a réussi le pari de créer un univers fantastique très complexe, avec l'histoire d'une nation reconnaissable entre mille (malgré le schéma de la tyrannie qui, lui, est somme toute assez basique en fantasy) qui s'est bâtie dans la terreur et le massacre, son passé douloureux, ses traditions, sa hiérarchie sociale bien particulière, tout en y insufflant une magie colossale qui dépasse notre entendement sans que cela en perde en crédibilité.

Un autre point commun avec Black Panther, c'est la place des femmes dans le récit. Alors oui, par rapport au grandiose Wakanda, il y a encore du chemin à faire pour que toutes les femmes du royaume soient traitées avec les égards qu'elles méritent. Beaucoup d'entre elles, notamment les nobles, sont encore considérées comme de simples objets qui feraient mieux de se taire et de laisser les hommes se charger des questions importantes du pays. Cependant, j'ai adoré le fait que ce soit justement celles qui paraissent être les plus faibles qui se révèlent en réalité les plus surprenantes et les plus fortes et armées pour renverser ce patriarcat injuste et ignoble et changer ainsi la donne. Je suis en effet certaine que, par exemple, la reine d'Orïsha sera un personnage-clé du second tome, que je suis d'ores et déjà impatiente de dévorer quand il sera paru. Aux premiers abords, elle peut paraître tout bonnement insupportable mais je suis persuadée que, sous cette façade de femme fragile et raffinée, se cache un tempérament de guerrière et de mère qui serait prête à tout pour défendre les intérêts de ces enfants.

D'ordre général, je vous invite à ne pas juger les personnages de ce récit trop vite. Cela me permet d'aborder le second point de ce roman qui m'a énormément plu : le développement des protagonistes. Je les ai tous trouvés extrêmement bien construits, même si les réactions de chacun peuvent parfois être particulièrement agaçantes. Je peux d'ailleurs comprendre que cela ait empêché certains lecteurs de véritablement s'attacher aux divers personnages principaux du récit car il est vrai que leur comportement s'est révélé être à certains moments tout à fait déroutant.

Pour ma part, loin de considérer cela comme un défaut, j'y ai vu un souci du réalisme particulièrement frappant. J'exagère sûrement mais il faut se rendre à l'évidence : des personnalités parfaites et toutes lisses, cela n'existe pas. Pas plus que d'avoir un comportement tout à fait rationnel en toute circonstance. Je suis la première à me plaindre régulièrement de l'attitude de tel ou tel personnage que je croise au cours de mes lectures, parfois à raison mais généralement à tort, car je me permets de juger leur agissement dans des situations dans lesquelles je ne me suis souvent moi-même jamais retrouvée. J'ai appris au fur et à mesure à voir les lacunes de certains comme des imperfections tout bonnement belles parce qu'elles font d'eux ce qu'ils sont. Nos défauts sont en effet révélateurs de notre identité et c'est ce que l'on en fait qui indique si nous sommes aptes à nous regarder en face et à nous remettre en question. Dans le cas de De Sang et de Rage, la plupart des personnages vont avoir le courage d'affronter leurs démons et d'aller de l'avant, même si cela va prendre le temps qu'il faut. En effet, je suis convaincue qu'on ne change pas du jour au lendemain, qu'il faut traverser des étapes de diverses natures avant d'atteindre son idéal. Nous sommes humains après tout et commettre des impairs constitue notre première caractéristique.

Chaque personnage de ce récit traîne son lot d'erreurs avec lui, a son revers de la médaille peu reluisant : Zélie, l'héroïne au c½ur de cette extraordinaire quête pour reconquérir la magie des dieux, est farouche, tout ce qu'il y a de plus badass, mais elle est aussi pas mal susceptible et têtue. Je ne peux pas l'en blâmer car on se ressemble à ce niveau-là, et même à de nombreux points de vue. Zélie est une vraie combattante, passionnée par la cause qu'elle défend et prête à tout pour protéger sa famille et tous les êtres qui lui sont chers. Je l'ai trouvée très inspirante car elle va notamment apprendre de ses nombreux échecs, et ses compagnons de route ne seront pas non plus en reste.

En effet, Tsain, le frère de notre intrépide héroïne, et Amari, sont tous les deux des personnages qui ont su me toucher en plein c½ur. Tsain vaut bien plus que l'éternel cliché du grand frère trop protecteur et moralisateur. C'est un être profondément généreux, dont l'abnégation donne envie de se surpasser et d'en prendre exemple. Quant à Amari, notre princesse échappée de sa prison dorée, elle a sûrement connu l'évolution la plus remarquable de tout le roman. Martyrisée dès son plus jeune âge, elle ne s'est pour autant jamais mis à genoux, n'a jamais ployé face à l'humiliation et à la souffrance, n'a jamais renié les valeurs qu'elle porte au plus profond d'elle. Une vraie lionne dans toute sa splendeur.

J'aurais encore certainement beaucoup de choses à dire sur ce formidable premier tome, notamment sur Inan, qui a su capturer mon c½ur malgré les doutes incessants qui l'assaillaient et qui ne manquaient pas de me faire lever les yeux au ciel ; sur son père aussi, roi abominable d'une nation qui mérite un milliard de fois mieux. Mais je vais vous laisser la surprise car même l'infâme tyran d'Orïsha saura faire naître en vous une once de pitié, même si l'on s'attend à tous sauf à ça de lui. En même temps, lui même a un background bien chargé et qui explique ses décisions d'une cruauté sans nom. Cela ne se pardonne pas, bien sûr, mais ça suit une certaine logique, une cohérence indéniable.

Je terminerais juste sur l'écriture de l'autrice, que j'ai trouvé extrêmement fluide. Je n'ai franchement rien à redire car j'ai lu ce roman d'une traite, sans voir le temps passer. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvée à ce point absorbée par ma lecture et c'est un sentiment qui est honnêtement extrêmement agréable. Plus rien ne semble exister à part ce que l'on vit grâce au livre et une chose est sûre : Tomi Adeyemi ne nous épargne en rien, tant au niveau des sentiments qui ébranlent les différents personnages que des obstacles qu'ils vont devoir surmonter. Sa plume est acérée, sincèrement engagée, elle défend la cause des plus faibles avec beaucoup de panache et de férocité. Je ne peux que soutenir cette jeune autrice au c½ur aussi vaillant que celui de son inoubliable héroïne, qui se fait la voix de personnes comme elle, issues de minorités injustement discriminées, même encore aujourd'hui en 2019. C'en est d'une tristesse à pleurer. J'ai aimé que, sous la plume rafraîchissante et très intelligente de Tomi Adeyemi, la magie devienne l'allégorie parlante de nos différences. Cela nous rappelle ainsi ce qui est la réelle source de notre pouvoir en ce bas monde : notre amour de soi. Avec ces thèmes forts d'actualité traités avec beaucoup de finesse et doublés d'une intrigue fantastique riche en rebondissements et en scènes bouleversantes et marquantes, je vous le dis tout de suite : votre c½ur n'en sortira pas indemne.

A vos risques et périls donc que de vous lancer dans cette saga minutieusement travaillée et qui regorgent pour le moment de nombreux points forts. Je ne m'inquiète pas que le tome deux sera du même acabit et je redoute tout comme j'espère ce futur grand moment. En attendant, j'espère vous avoir convaincu de prendre un ticket pour Orïsha. Un conseil : fermez les yeux et le monde de vos songes les plus sombres comme les plus époustouflants vous y emmènera. Vous y saluerez un certain petit prince de ma part... COUP DE C¼UR ♥

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, service de presse, éditions Nathan, 2018, 2019, Tomi Adeyemi, Fantasy, Le destin d'Orïsha, Tome 1 ♥, De Sang et de Rage, Magie, Young Adult, Afrique, traditions, racines, origines, discrimination, division, noirceur, cruauté, massacre, sang, meurtres, guerre, conflits, tensions, électricité, renouveau, énergie, karma, espoir, courage, férocité, hardiesse, ingéniosité, stratégie, famille, soutien, solidarité, communauté, joie, fête, rassemblement, vengeance, royaume, aventure, religion, foi, dieux et déesses, paganisme, traumatisme, drame, amour, lumière, attirance, royauté, richesses, étiquette, arrogance, autorité, sévérité, obéissance, esclavage, camps de concentration, différence, se soulever, élever sa voix, combattre, force, volonté, persévérance, détermination, racisme, injustice, rébellion, coup de coeur ♥
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#Posté le mardi 09 avril 2019 16:46

Modifié le dimanche 14 avril 2019 11:16

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