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FICHE LECTURE : Endgame - T2 : La clé du ciel

FICHE LECTURE : Endgame - T2 : La clé du ciel

Lisez le livre. Trouvez les indices. Décryptez l'énigme.
Endgame est une réalité. Endgame a commencé.

• ÉCRIVAINS : James Frey, Nils Johnson-Shelton.
• ANNÉE : 2015 (USA ; FRANCE).
• GENRE (S) : Dystopie, science-fiction.
• THÈMES : Énigme, lignées, apocalypse/fin du monde, joueurs, jeu, aventure, survie, suspense, fantastique, action, mystère, quête, adolescents...
• PAGES : 540.

Il reste neuf joueurs et les règles ont changé.
La première clé a été trouvée et le chaos est déclenché. Partout, manifestations pacifiques ou guerres civiles agitent les populations, les médias se déchaînent... Et les Joueurs continuent de Jouer. Jouer, agir, se battre, c'est aussi s'oublier... Tandis que les neuf jeunes héros sillonnent furieusement le globe à la recherche de la deuxième clé, la révolte germe dans leurs esprits.
Action fiévreuse, secrets fascinant, art du récit à son comble... Un deuxième tome extrême et haletant.

Points + :

- Une Épreuve juste explosive et démentielle.
- Le domaine de l'apocalyptique, bien exploité sans faire dans le pathétique.
- Des personnages qui apportent chacun leur pierre à l'édifice.
- La présence d'humanité, toujours remise en question.
- Les personnages secondaires, qui sont eux aussi de vrais piliers.
- Le duo d'écrivains, qui marche avec brio.
- Les compléments du livre : bandes dessinées, petits documents et autres pour agrémenter.
- La part du mystique et du religieux, juste ce qu'il faut.
- Roman page-turner.
- Chapitres courts, alternés, aérés.
- Une histoire qui amène à de la réflexion.

Points - :

- La Clé du Ciel en elle-même ? Non mais j'ai été tellement choquée du choix des Keplers... A vrai dire, ce n'est pas du tout un vrai point négatif vu cette décision est logique et compréhensible et que toute l'intrigue va se construire autour de ça... Pour tout vous avouer, des points négatifs, j'en trouve pas et je ne souhaite pas me fatiguer à les rechercher haha. Franchement, il faut être pointilleux pour en déceler !

ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, je tiens de tout mon c½ur à remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour m'avoir envoyé en Service Presse ce magnifique livre grand format dont j'attendais avec tant d'impatience la sortie. Je suis vraiment touchée par la confiance qu'ils ont placé en moi, et du fait qu'ils ont apprécié ma première chronique de Service Presse, c'est-à-dire celle de Tous nos jours parfaits, au point d'accéder à ma requête d'un second partenariat SP. Le premier tome (d'Endgame) m'avait déjà conquise, et rien qu'à l'idée de lire le second, j'en frétillais de plaisir. L'objet-livre est toujours aussi superbe, avec cette couleur rouge à la fois sombre et brillante, ajoutée à une écriture blanche argentée. J'avais beaucoup d'attentes face à ce second tome qui s'annonçait déjà prometteur. Je peux vous assurer que le résumé n'est absolument pas mensonger. Il annonce la couleur et en même temps il ne peut pas nous préparer à la bombe qui nous éclate à la figure au fil des pages.

Je pense sincèrement que le terme de bombe est celui qui colle le plus à l'essence de ce roman. Bombe atomique. Tuerie. Ce sont de très bons synonymes aussi. Je n'arrive pas à trouver les mots justes pour faire honneur à une intrigue aussi riche et palpitante. Honnêtement, j'ai senti mon c½ur se soulever dans ma poitrine à chaque page tournée. J'ai été véritablement happée par la dimension plus forte abordée dans ce second volet. En effet, le roman a pris une tournure plus apocalyptique que jamais, la terreur est présente partout.

En général, tout ce qui est scénario catastrophe, type 2012, je ne supporte pas ça, cela vire carrément à la superstition, au mélodrame et à une exagération insensée, Mais ici, c'est un choix tout à fait ingénieux, justifié, et c'est bien narré, cela respecte les codes de l'apocalypse typique, à savoir la panique, les journaux télévisés qui ne parlent que de ça, les gens qui se barricadent chez eux, tout en n'étant pas trop lourd, en ayant sa propre originalité, surtout en étant crédible, et cela a de l'impact.

La première épreuve de l'Appel était déjà bien assez mouvementée comme ça, mais là, c'est devenu beaucoup plus intense, sombre, sanglant et effarant. Je n'aurais jamais cru cela possible mais les deux écrivains ont fait un travail encore plus grand, encore plus impressionnant et encore plus réussi qu'avec le tome qui est le prédécesseur de celui-ci. Je suis encore sous le choc de tout ce que j'ai vécu avec les différents Joueurs. Cela ne s'oublie pas, ça se grave dans l'esprit à jamais. Je sentais que le premier tome n'était qu'une mise en bouche pour ce qui allait suivre (Quoique, sacrée mise en bouche !). Je savais que mon intuition ne me tromperait pas sur ce coup-là.

La clé du ciel est un cadeau, un livre époustouflant, il y aurait tant d'adjectifs pour le décrire. Avec ce livre, j'ai voyagé dans tant de pays, de contrées du monde, j'ai embarqué dans une aventure sensationnelle, qui m'a laissée pantoise, je suis partie à la recherche de la solution d'une énigme improbable, et j'ai pu retrouver des personnages qui m'avait manquée. Cela a joué aussi une part dans mon ressenti, car, dans le premier tome, il est difficile de s'attacher véritablement à eux : on dirait presque des sur-hommes avec tout leur entraînement qu'ils suivent depuis l'enfance !

Et pourtant, dans ce second tome, on découvre leurs faiblesses, qui se dessinent au grand jour, leur humanité, et cela nous permet de nous identifier beaucoup plus facilement à eux, de plus les aimer et d'être plus touchés par leur destin. Un autre détail que j'ai énormément apprécié : les découpages avec des images, des textes où les Terriens, journalistes, scientifiques, décrivent leur perception de cette fin du monde imminente, avec aussi des symboles, des bandes dessinées (sans bulles)... Cela forme un complément, un bonus du roman qui s'accorde parfaitement.

Pour les chapitres, ils sont bien découpés et aérés, très courts, ils se lisent à une vitesse ! L'alternance entre les différents Joueurs n'est pas du tout perturbante, et est toujours top, on connaît les pensées de chaque Joueur, et on peut se choisir un clan. Bref, je ne sais pas quoi dire d'autre, je suis encore scotchée par toute l'action, l'aventure, les émotions variées que j'ai pu éprouver grâce à ce roman, une petite merveille de cinq cent quarante pages, pour mon plus grand bonheur !

Au niveau des personnages, on est gâtés ! On nous sert effectivement sur un plateau une palette diversifiée de de Joueurs plus forts, jeunes, combatifs, vaillants, épatants les uns que les autres ! Difficile de choisir son petit chouchou dans cette course à la Vie (c'est carrément ça !), car ils nous tous quelque chose à apporter dans Endgame, et leur personnalité, leur force, leurs différences, les rendent tous uniques et essentiels, chacun est aussi important qu'un autre, et est unique en son genre.

Du coup, quand on sait qu'Endgame équivaut à mort à chaque tournant, on ne peut être que torturé à l'idée de se demander quel personnage mourra la prochaine fois. C'est de l'acharnement psychologique, c'est insupportable à endurer un tel stress (Heureusement pour moi, G.R.R. Martin m'a aidé à me familiariser avec l'idée...). Je vous préviens d'avance, si vous êtes sensible, surtout quand vous tenez à un personnage, ne lisez pas ce livre !

Bon, je concède, à côté de Game of Thrones, Endgame, c'est le monde des Bisounours. Néanmoins, cela n'en reste pas moins un univers éprouvant pour les nerfs, c'est déjà une souffrance de découvrir qu'un personnage qu'on estimait profondément est en train de mourir à l'une des pages. Surtout si vous êtes dans mon cas et que vous les aimez tous ! Voilà ce que c'est de ne pas faire de favoritisme. Honnêtement, je ne pourrais pas.

Entre Sarah & Jago, qui forment un tandem d'exception, avec Sarah qui est à la fois vulnérable et fragile, mais aussi qui ne tient pas sa langue et ses poings dans sa poche, Jago qui est très séduisant, fidèle et avec un petit côté bad boy irrésistible ; Aisling, qui est très froide mais qui a aussi un sens de l'honneur et de la famille très élevé et honorable ; An Liu, qui parvient à accomplir l'exploit de me glacer le sang mais aussi de m'attendrir (je suis consciente de la contradiction, rassurez-vous !), qui est toujours plein de surprises et imprévisible ; Baitsakhan, qui est un sale petit mioche mais sacrément rodé face à ses adversaires et plus qu'il ne parait de prime abord ; Maccabee, qui ne pouvait pas former meilleure alliance qu'avec Baitsakhan, ils font vraiment la paire tous les deux, et j'adore Maccabee, très mature, très réfléchi et intelligent ; Shari, qui est une jeune fille pleine d'amour, de compassion, elle prône en effet la non-violence et la diplomatie, ce qui la rend noble de c½ur et la place haut dans mon estime ; Alice, qui est courageuse à toute épreuve, qui sait faire preuve de justice, d'abnégation, d'amitié et de loyauté et qui a un côté très cool, et j'adore ses origines australiennes qui ressortent (j'ai encore plus le désir d'aller dans ce pays du coup !) ; enfin, j'allais oublier Hilal, et pourtant, il est fantastique : il a su se relever des injures qui lui ont été faites, il garde toujours la tête froide, il est très calme et très patient, et il démontre dans ce tome une intelligence, une bravoure sans bornes, il dépasse ses limites.

Vous me comprenez mieux maintenant ? Comment puis-je faire pour désigner un personnage qui soit supérieur aux autres ? Après, on a toujours son petit préféré (Je ne dirais pas le mien, il faut me demander pour le savoir, héhé), cependant, je n'ai pas le besoin de me choisir comme vainqueur ultime un seul, pour moi ils ont tous le mérite de gagner, de rester en vie. Autant vous le dire tout de suite, à chaque fois qu'il y avait un mort, j'étais révoltée, indignée, je recevais un coup sur la poitrine. Les Keplers m'énervaient de plus en plus, et en même temps, j'étais inquiète vis-à-vis d'eux, de tout ce qu'ils étaient capables de produire, de leur nonchalance évidente qui m'a fait vraiment peur.

Notamment car tous les Joueurs sont manipulés par leur quête extraordinaire (dans le mauvais sens du terme bien sûr), ils ne sont plus maîtres de leurs décisions et il y a de quoi sérieusement paniquer. Cela souligne leur côté humain, comme je le disais plus tôt, l'humanité qui réside en eux tous, même s'il n'y en a qu'une infime parcelle pour certains, on la voit cependant, et on ressent leur désir incommensurable de sauver notre monde. J'ai trouvé cela poignant et extrêmement fort, car des fois, ils nous arrivent de douter d'eux, de leurs vraies motivations, et quand leur part d'humanité ressort, c'en est d'autant plus beau.

J'ai été impressionnée d'observer que l'intrigue nous offre une autre dimension en matière de mysticisme et de fatalité, une autre entité mystique entre en jeu dans ce deuxième tome, et on n'en ressent que plus l'effet de la fatalité sur nos jeunes héros, qui ont un énorme poids à porter sur leurs épaules. D'après moi, c'est une analyse extrêmement intelligente de la part des auteurs, car on décrypte bien le fait que les Joueurs ne sont pas libres de leurs actions, à cause de keplers, et tout à la fois, ils en sont responsables et ils ont fait leur propre choix. En clair, on pourrait discuter philosophie et de la notion de liberté avec ce roman. Dans ce tome se dessine également la notion de Bien et de Mal.

En effet, les Joueurs, qui appartiennent chacun à une lignée (je trouve cela passionnant, pas vous ? ) se scindent eux-mêmes en deux clans (Je ne sais pas pourquoi, mais je pense à Captain America : Civil War en écrivant cela, haha!). Déjà que c'était inattendu pour moi, et assez ironique car ils ne savent pas du tout définir ces deux notions (Bien et Mal j'entends). Ce qui nous renvoie à nous, pauvres Moldus (pauvres créatures terrestres, pauvres mortels !), qui ne sommes pas plus avancés sur cette question la plupart du temps. Il s'agit d'une invitation à la réflexion qui est vraiment bien amenée à travers les personnages et qui est bienvenue dans cette histoire.

Ce que je retiens surtout, ce sont des personnages tout en nuances, avec chacun sa propre identité, sa propre essence et sa singularité. J'allais oublier les personnages secondaires ! OMG, c'est super important, car une autre dimension est prise ici aussi (à force, on va aller dans la quatrième dimension MDR ...), des personnages extérieurs à Endgame vont être impliqués, et aider les Joueurs, être un soutien et les faire avancer. Ces personnages incarnent tour à tour la famille, l'amitié, l'entraide et le travail en équipe. Leur présence révèle aussi la suprématie des Keplers, des Créateurs : avec Endgame, pas de règles, tout est bon pour leur bon plaisir, pour les divertir, les amuser et leur offrir du grand spectacle (quel voyeurisme sordide ! ).

Le duo d'écrivains fonctionne à merveille. Nils Johnson-Shelton et James Frey ont réussi à nous offrir un roman à quatre mains merveilleusement bien écrit, ce fut un régal, et on ne voit pas le temps filer entre les pages. Malheureusement, je ne connaissais pas leur parcours avant de découvrir le premier tome d'Endgame. J'étais ébahie d'apprendre que James Frey était un des auteurs américains les plus importants de sa génération, par exemple. Ah la la, j'ai encore de l'ignorance dans la tête à combler.

En tout cas, ce serait pour moi un immense délice de me procurer un autre de leurs romans, soit de Frey soit de Johnson-Shelton, et de me rendre compte de la différence quand ils n'écrivent pas en tandem comme avec Endgame, de m'ouvrir à leurs univers respectifs, à leur manière d'écrire personnelle, individuelle, à leurs genres de prédilection (Bon ça, je pense que cela reste assez sci-fi, je suppose, d'après mes recherches antérieures). Ce sont deux écrivains que j'estime beaucoup et je ne voudrais pas rester que sur Endgame T1&2 (et 3 !), oh combien c'est bien écrit et juste énorme.

La fin du livre m'a laissée sur le derrière, c'est une expression légitime pour décrire ma position à ce moment-là. La dernière explosion de la bombe, le feu d'artifice final si l'on peut dire. La clé du Ciel a été trouvée, le Jeu doit continuer, on croyait en avoir déjà bavé, et bien non, il y en a encore ! La suite au prochain épisode... C'est-à-dire octobre/novembre 2016 ! J'ai envie de m'arracher les cheveux, l'attente risque d'être si longue et pénible... De plus, je suis impatiente (et encore, c'est un euphémisme ! ) pour l'adaptation cinématographique du tome un, qui va "déchirer sa race" (pardonnez l'expression employée), alors imaginez un peu le taux d'excitation qui grimpe, grimpe ! Il va falloir prendre son mal en patience... En attendant, si vous n'avez pas lu ce début de trilogie, faites-le, commencez le Jeu vous aussi et prenez part à l'aventure ! COUP DE FOUDRE ϟ
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, GALLIMARD JEUNESSE, Endgame, Tome 2, La clé du ciel, Énigme, lignées, apocalypse/fin du monde, joueurs, jeu, aventure, survie, suspense, fantastique, action, mystère, quête, adolescents, James Frey, Nils Johnson-Shelton
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#Posté le jeudi 23 mars 2017 10:57

Modifié le samedi 13 juillet 2019 09:33

FICHE MANGA : Ugly Princess

____FICHE MANGA : Ugly Princess FICHE MANGA : Ugly Princess

• TITRE VO : Kengai Princess.
• MANGAKA : Natsumi Aida.
• ANNÉE : 2014-2016 (JAPON) ; 2016-2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Shojo.
• THÈMES : Vie quotidienne, School life, confiance en soi, amour de soi, apprentissage, tolérance, amitié, amour, comédie, romance,...
• NOMBRE DE TOMES : 7 (en cours de parution).
• PAGES : 192 pages par tome.

Mito Meguro est en dernière année de collège. Mais son quotidien n'est pas tout rose... À cause de son physique peu flatteur, elle est la risée de tous. Surtout depuis que quelqu'un a découvert qu'elle était amoureuse d'Umeda, un des beaux gosses de sa classe. Depuis ce jour, son quotidien est un enfer. Heureusement qu'elle peut compter sur Maru et Haru, ses deux amies geeks qui aiment se plonger dans les jeux vidéo et les mangas tout autant qu'elle. Un jour, toutefois, Mito va décider de se prendre en main, et de refuser cette fatalité ! Car depuis que Kunimatsu lui a adressé la parole, elle ne peut s'empêcher d'espérer à nouveau, d'avoir une vie meilleure, de peut-être connaître l'amour, ou tout simplement d'être heureuse. La route pour s'accepter soi-même, se débarrasser de ses complexes et trouver le bonheur sera longue et remplie d'épreuves... Mais jamais cette « anti-héroïne », loin des clichés, ne baissera les bras !

FICHE MANGA : Ugly Princess

ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Akata pour ce sublime envoi et la belle et agréable surprise qu'ils m'ont faite. En effet, alors que je ne leur avais demandé que le tome cinq d'Ugly Princess, soit le dernier qui était sorti en librairie lorsque j'avais envoyé mon mail, ils ont ajouté dans le colis le tome six, paru il y a quelques jours seulement. Quelle ne fut donc pas ma stupéfaction d'ouvrir le service de presse et d'y ouvrer non pas un, mais deux mangas ! Deux magnifiques mangas qui plus est ! (Les couvertures d'Ugly Princess sont à chaque fois de vraies beautés) Je les remercie du fond du c½ur de la confiance qu'ils ont eu en moi dès ce premier partenariat, cela me touche énormément, plus que je ne puis le dire. Et chose promise, chose due, voici ma chronique globale des six tomes parus à ce jour !

Dans les quatre premiers tomes, on fait la connaissance de Mito Meguro, une jeune fille complexée par son physique et en particulier sa belle bouille de bébé bien joufflue qui ne la fait pas paraître très féminine et élancée. Ajoutez à cela des cheveux indomptables qui rebiquent dans tous les sens et notre héroïne a tôt fait de détester son apparence ! Pourtant, au niveau silhouette, elle est mince comme les jeunes filles à l'allure chaloupée qu'elle admire. Aucun problème sur le plan sportif également. Simplement, Mito ne trouve pas sa face très ravissante et les autres le lui font bien sentir. Alors que sa dernière année de collège débute, Mito doit trouver le moyen de reprendre confiance en elle après avoir essuyé un échec amoureux aux yeux de l'ensemble de sa classe, humiliée publiquement et harcelée moralement par l'ancien objet de ses désirs dans les couloirs. De quoi la faire sentir comme une moins que rien.

On va vite découvrir que Mito, qui a une très faible estime de soi, est en réalité bien plus belle que toutes autres filles mignonnes et intégralement longilignes, qui sont bien fades en comparaison. Notre personnage principal déteste son prénom, Mito, qui s'écrit avec les caractères de 'belle' et 'personne' en japonais. Ironie tragique et cruelle du sort pour elle, qui pense que ce prénom ne lui sied absolument pas. Alors qu'en réalité, la mangaka, Natsumi Aida, n'aurait pas pu mieux choisir ! Au fil de ma lecture, je me suis très vite rendue compte que Mito remplissait tous les critères de la 'belle personne'. Pas seulement physiquement,ce n'est que la surface de l'iceberg et c'est loin d'être le plus important. Et puis, si vous vous le demandez, je trouve Mito craquante et jolie comme tout, elle est adorable, et je ne comprend pas la méchanceté gratuite et le mépris des gens à son égard dès qu'ils la voient, c'est atroce !

Bref, là où je veux en venir, c'est que le c½ur du manga, c'est la beauté de l'âme, de nos sentiments, de notre personnalité, cette beauté cachée où personne ne veut creuser suffisamment au-delà des apparences et des préjugés afin de la contempler et de la chérir. Sauf des personnages comme Mito. Je l'ai trouvée magnifique car elle ne supporte pas de faire du mal aux autres. Contrairement à ce qu'on pourrait s'attendre,elle n'est pas rancunière face à ceux qui la martyrisent ou qui font peser leur regard sur elle, et elle agit comme une vraie lumière de bon sens et d'ouverture aux autres. Je m'explique : Mito est d'une sincérité désarmante, elle ouvre son c½ur à chaque fois et ne tolère pas le mensonge. Du coup, elle ne peut s'empêcher de laisser ses sentiments parler pour elle et qui plus est ses paroles franches sont formulées de la manière la plus douce et gentille qui soit. Forcément, dans notre monde empli d'hypocrisie et de paroles enrobées de miel (empoisonné), ça choque et ça nous laisse même sans voix. Moi, j'avais la folle envie d'applaudir Mito et même de lui donner un standing ovation. Si tout le monde prenait exemple sur elle, ça irait bien mieux sur notre planète, je vous le dis.

D'ailleurs, au fil des rencontres que notre collégienne va faire au cours de sa dernière année, cette dernière va agir positivement sur le comportement de certaines personnes et les faire aller de l'avant grâce à sa bienveillance et la beauté de ses pensées, grâce à son innocence et sa tendresse qui ne peut que bouleverser et chambouler vos petites habitudes pas forcément recommandables. Mito va elle-même va évoluer au fur et à mesure qu'elle fait son chemin à la fin du collège puis au lycée, s'épanouissant telle une jolie fleur, et ça fait plaisir à voir, surtout que, quand on l'accompagne ainsi à chaque jalon important de sa nouvelle vie en tant que personne qui a décidé que geindre et se renfermer sur soi, c'est loin derrière, on l'aime de plus en plus et on s'y attache comme si elle était une de nos amies proches. J'adorerais avoir une amie comme Mito, qui soit mon petit rayon de soleil chaque jour qui passe.

En parlant d'amies, je me suis vite attachée aussi à Haru et Maru, qui sont aussi geekettes et adorables que notre petite Mito. Elles sont vraiment soudées toutes les trois et, même quand elles ne sont plus dans le même établissement scolaire, elles continuent à se voir fréquemment, j'ai trouvé ça très beau et ça m'a donné du baume au c½ur ! Des amitiés comme ça, où l'on s'écoute les uns les autres, où on a ce besoin fondamental de se retrouver et de se parler constamment, de se soutenir et de s'entraider, c'est très rare. Une si belle représentation de l'amitié, ça redonne espoir et ça dessine un sourire resplendissant et sincère sur mon visage.

Haru est l'analogie même du terme kawaii et elle fait tout pour aider Mito à devenir plus féminine, plus à la page niveau mode et maquillage, sans pour autant se dénaturer, elle lui donne de bons conseils pour ouvrir son c½ur et pour faire briller aux yeux de tous la lumière qui est en son amie. Elle est la définition de l'amie fidèle et dévouée, encourageante et formidable, je l'adore. Quand à Maru, elle m'a fait un peu penser à moi car, au contraire de Mito, elle a une part d'elle qui est très sombre, vu que ses anciennes amies l'ont trahie et l'ont laissée tomber comme une vieille chaussette. Après avoir vécu une épreuve aussi traumatisante, Maru a énormément de mal à faire confiance à nouveau, et à avoir foi en l'Amour sous toutes ses formes. Elle reste enfermée dans sa solitude qui l'étouffe et, heureusement, Haru et Mito l'ont sentie et vont réussir à apporter du bonheur dans sa vie vide. Ce passage du manga fut très émouvant et cela nous rappelle la force de l'amitié, des relations humaines, de la solidarité et de faire du bien envers les autres. Semer le malheur en faisant preuve d'indifférence et d'actions malveillantes et volontairement blessantes ne fait que détruire celui qui est visé, à ne jamais oublier.

Avant de passer aux deux derniers mangas parus, je ne peux pas ne pas vous parler de Kunimatsu ! Ou autrement dit, le garçon qui a sorti notre héroïne de sa torpeur et qui l'a remise d'aplomb après l'avoir défendu face à l'horrible Umeda, la sauvant des griffes de son ancien béguin (vous savez, celui qui l'a humiliée aux yeux de tous). Je l'adore ce jeune homme, à l'image de Mito, il est gentil, bienveillant et il est tel un prince charmant, il faut l'avouer. Il est aussi assez étourdi et amusant comme personnage, comme on a pu le constater au parc Edo Land. J'ai adoré les voir Mito et lui se rapprocher de plus en plus dans les quatre premiers tomes, tissant des liens solides et authentiques. Ce qui force l'admiration chez lui, c'est qu'il éprouve un tel respect pour Mito, qui se montre toujours persévérante, investie, qui plie sous le travail afin de rendre service à ses camarades de classe, et qui est emplie de bonté et touchante, que quand Mito parvient à lui faire sa déclaration dans le tome quatre, il en en tout retourné et il ressent une immense gratitude d'être aimée par une fille aussi admirable qu'il pense ne pas la mériter. C'est un garçon profondément bien, je l'aime de tout mon c½ur.

Dans les tomes cinq et six, on continue l'aventure avec notre jeune fille désormais lycéenne. Cette expérience inédite dans un endroit où elle ne connait personne va l'amener à faire de nouvelles rencontres, et pas des moindres ! A sa stupéfaction et à son grand bonheur aussi, Mito va faire la connaissance de trois spécimens mâles qui se trouvent être des copies conformes des héros de son jeu de drague favori avec Maru et Haru : Princess Paradise, surnommé Prinpara (omg, c'est trop choupi ! ♥). Ces trois jeunes hommes virtuels sont Shinbê, Rei et Seiya, et deviennent irl le professeur principal de Mito, Edogawa ; Rei-ichi, pour les intimes Reichi, le nouveau meilleur ami homo de notre héroïne ; et la cerise sur le gâteau (humour) : Kanata, le séducteur du lycée qui n'a jamais embrassé une fille et n'a jamais eu aucune attache. Le sexe par contre, il connaît ça mon cochon (bon, je me calme !) !

D'un rêve devenu réalité, Mito va déchanter assez vite (Bah oui, son Seiya adoré est en réalité un pervers sadique et à l'émotion zéro), avant de finalement réaliser que la vraie vie est remplie de nuances : tout n'est pas tout noir ou tout blanc (Bravo 'Naïs, c'est bien !). De cette entrée assez inattendue et loufoque du virtuel dans notre réalité, j'interprète cela comme un message de l'auteur nous avertissant de ne pas nous enfermer dans nos illusions et fantasmes, car la vie réelle est encore plus intéressante, belle que ça et vaut le coup qu'on ouvre les yeux et qu'on regarde un peu autour de nous afin de voir l'extraordinaire dans un monde qu'on croyait terne, décevant et sans saveur.

J'ai adoré d'emblée Reichi, qui cherche à se faire des amis sincères et avec qui il puisse être lui-même, sans peur de rejet. Ce garçon est une bouffée d'air frais, il fait de son mieux pour être toujours joyeux, pétillant afin d'apporter joie et allégresse autour de lui. C'est une boule d'amour, j'avais envie d'entrer dans le manga et de lui faire un gros câlin dès que je le voyais ! Le professeur Edogawa m'a semblé de prime abord très froid, distant et repoussant, malgré son physique avantageux (humhum) mais une révélation fracassante à son propos a totalement changé mon point de vue. In fine, je le trouve touchant et j'éprouve de la compassion pour lui, même si ses traits de caractère sont exacerbés et nous font osciller entre le rire et les larmes d'empathie. J'espère vraiment qu'il va s'en sortir avec son manque cruel de confiance en soi, mais fort heureusement il est sur la bonne voie.

Il ne faut pas que j'oublie de vous parler de Kemari, l'amie et camarade de classe de Mito qui est grande comme une girafe mais dont le prénom signifie 'petite', haha ! Encore une ironie funeste, mais aussi ingénieuse de la part de Natsumi Aida. Ce nouveau personnage féminin est certes grand de taille mais petit dans le sens où Kemari est timide et craintive comme je ne sais pas quoi, qu'elle se fait petite comme une souris, qu'elle n'est pas imposante et qu'elle ne pense même pas appartenir au genre féminin à cause de ce complexe physique qui la ronge ! Alors que Mito la jalouse au départ pour son apparence féminine et mignonne qui correspond à l'idéal qu'elle souhaite atteindre, Kemari, quant à elle, ne voit rien de tout ça en se regardant dans le miroir. Une manière assez claire de nous rappeler qu'on veut toujours être ce qu'on n'est pas (c'est le fléau de notre société), ce qui nous rend aveugle de notre valeur, de nos qualités et de notre beauté propre, qui, comme par hasard, est visible par ceux qui nous sont chers mais pas par nous même (et flûte alors !).

Je terminerai mon débrief sur ces six tomes d'Ugly Princess parus à ce jour avec Kanata. Que dire de ce petit démon ? Vu la (très) courte description que je vous ai faite de cet énergumène, vous vous doutez bien que cela avait mal commencé avec lui et qu'il ne pouvait pas marquer de bons points avec moi. Son concept de sortir avec une fille que deux fois, puis de la jeter tel un déchet (en passant par la case lit avant, bien sûr !), ça avait de quoi me donner envie de vomir. Quel être abject ! Or, de manière bien surprenante, lors de moments de haute intensité émotionnelle entre Mito et le sosie de son Seiya adoré (avec fous rires au programme aussi, merci M et MME MEGURO lol), je me suis retrouvée avec une image complètement différente du personnage, celle d'un être qui souffre d'un manque de confiance en soi et en ses proches (eh oui, encore !), qui est torturé de l'intérieur, isolé au sein de sa propre famille qui ne lui apporte pas l'amour et le soutien dont chacun a besoin, qui cache une grande gentillesse au fond de son petit c½ur meurtri et qui, du coup, se retrouve impuissant et perdu face à la sincérité et aux bonnes intentions de Mito. Cela n'excuse pas tout, je vous l'accorde, mais je n'ai pas pu résister et j'ai succombé face à la vague d'amour et de tendresse que j'ai ressenti pour ce personnage, qui, malgré l'image dégradante qu'il renvoie, vaut beaucoup mieux que cela, et Mito ne peut lui faire que du bien. Et soyez attentifs, ce personnage fait le lien entre les quatre premiers tomes et les deux suivants, j'en dis pas plus !

Pour conclure, je dirais que Ugly Princess est un manga frais, déjanté, pétillant, qui fait du bien et nous fait sentir bien dans nos baskets. C'est un manga qui aborde des thématiques très importantes, telles que les diktats de la société, l'importance de l'apparence, la notion de la beauté (qu'elle soit extérieure ou intérieure),l'amour de soi, la force de l'amitié ; et véhicule de belles valeurs et des messages forts : avoir toujours espoir en l'humanité et en notre investissement dans chaque chose que nous faisons, garder la tête haute, ne pas se laisser enterrer par l'opinion des autres sur nous, être toujours bienveillant et honnête, même face à ceux qui nous ont fait du mal, ne pas avoir honte de soi-même et devenir beau, ça ne signifie pas se changer pour plaire aux autres. En réalité, nous sommes tous déjà beaux de base. Il faut savoir rester fidèle à soi-même et rayonner afin d'apporter du bien à ceux qui nous entourent. Je remercie Natsumi Aida pour cette merveilleuse série et je tiens à dire qu'elle déchire ! Je suis tellement impatiente pour le tome sept, qui se promet être une fin digne de ce nom (avec le retour de Kunimatsu, ouiiii !), et en même temps j'ai un pincement au c½ur car ma petite Mito et son univers vont profondément me manquer. Mais il ne faut pas se laisser alourdir le c½ur, je serai ravie de lire ce tome final, qui sera le point d'orgue de la série, je le sens ! Je remercie encore les éditions Akata pour cet envoi de qualité et je vous dis rendez-vous pour le tome sept ! COUP DE FOUDRE ϟ

« Je veux avoir confiance en moi ! Qu'on me voit en tant que femme ! Je veux connaître ce sentiment d'être aimée en retour !! J'en ai marre d'être pitoyable... JE VEUX ME PRENDRE EN MAIN ! »
Tags : Fiche manga, Service Presse, Editions Akata, Ugly Princess, Shojo ♥, Natsumi Aida ♥, Vie quotidienne, School life, confiance en soi, amour de soi, apprentissage, tolérance, amitié, amour, comédie, romance, Manga ☆, 2014-2016, Coup de foudre ♥
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#Posté le lundi 17 avril 2017 11:16

Modifié le lundi 29 mai 2017 09:20

FICHE LECTURE : Lady Helen - T1 : Le Club des Mauvais Jours

FICHE LECTURE : Lady Helen - T1 : Le Club des Mauvais Jours

Entre romance à la Jane Austen et fantasy noire

• TITRE VO : Lady Helen - The Dark Days Club.
• ÉCRIVAIN : Alison Goodman.
• ANNÉE : 2016 (USA ; FRANCE).
• GENRE (S) : Dark fantasy.
• THÈMES : XIXème siècle, Angleterre, époque de la Régence anglaise, drame, surnaturel, démons, société, bonnes m½urs, place de la femme, aristocratie, romance, fiction historique, chasseurs de démons...
• PAGES : 576.

Londres, Avril 1812... Lady Helen Wrexhall s'apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage. Mais une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis, la plongeant soudain dans les ombres de la Régence. Helen fait la connaissance de Lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d'étranges pouvoirs, mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour rejoindre Lord Carlston et basculer dans un monde terrifiant ?

Le premier tome fascinant d'une trilogie.

« Sous la Régence anglaise, un drame inventif et saisissant, avec du surnaturel démoniaque au tournant : génial ! »
The Bookseller

ஜ MON AVIS :

Pour commencer, on ne change pas les bonnes habitudes : je tiens à remercier les éditions Gallimard Jeunesse de m'accorder à nouveau leur confiance avec ce service de presse de qualité. Je me répète, mais c'est toujours un grand honneur pour moi que de pouvoir recevoir et chroniquer les livres de cette maison d'édition que je chéris depuis que ma passion pour la lecture est née. Et je leur suis tout particulièrement reconnaissante cette fois car je crois bien que je n'ai jamais vu un objet-livre aussi beau. A le tenir en mains, j'en avais des frissons. Une pure merveille qu'on m'avait donné l'immense chance de lire. Il me tardait donc de découvrir si le contenu était en adéquation avec l'esthétique de l'ouvrage, et j'ai ainsi dévorer littéralement mon livre en une journée. Vous avez bien lu. Cela ne m'était pas arrivé depuis... trois ans maintenant, et j'avoue que cette passion dévorante au sens littéral m'avait manqué.

Attention, je ne dis pas qu'être passionné (e) de lecture, cela signifie s'engloutir un livre par jour sans discontinuer. C'est juste que c'était une pulsion qui me prenait de temps à autre et qui me rassurait, car je n'avais pour ainsi dire jamais de "panne livresque". Je ne supporte pas ça, ça me déprime et ça m'hérisse le poil. Mais bref, passons. Vous l'aurez compris, si je me suis délectée de ce livre avec autant d'ardeur jusqu'au point final, ce n'est pas pour des prunes. Ce livre valait véritablement le coup et mon envie qui s'accroissait au fil des mois (il est sorti à l'été 2016) de le lire a été repu de la meilleure des façons. Je pense que vous allez en avoir marre à force que toutes mes lectures me fassent un effet si positif, mais moi, je ne m'en lasse franchement pas, c'est un régal de tous les instants.

Tout dans ce livre m'a conquise, à part un petit point noir (mais ce n'est qu'à titre personnel, bien sûr) et qui encore, n'entachera en rien l'effet électrisant que ce roman a eu sur moi. J'ai été tout d'abord impressionnée par l'univers reconstitué par l'écrivain, qui a fait un vrai travail d'orfèvres. Elle nous explique à la fin tout son labeur, ses recherches minutieuses sur l'époque de la Régence anglaise, qui a pris fin peu de temps après l'année durant laquelle se déroule l'intrigue (soit 1812), le respect qu'elle tenait à avoir face à la réalité historique tout en prenant des libertés afin de servir au mieux son histoire, que ce soit au niveau des lieux ou des événements stratégiques. Et je peux vous dire que j'ai été sidérée, car cela éclaire tout le contenu de ce premier tome et l'univers dans lequel il se situe. J'avais la sensation de déambuler dans les rues du Londres du dix-neuvième siècle, de vivre dans la maison de Half Moon Street, de me rendre aux réceptions dans les splendides jardins de Vauxhall, au palais royal lors de la présentation officielle d'Helen ou encore de m'aventurer dans les quartiers malfamés de Londres. Tout prenait vie sous mes yeux sidérés et ce fut un phénomène absolument merveilleux, divin.

Je dois vous le dire, j'avais été attiré par cet ouvrage de par sa couverture avec la silhouette de Helen dans sa robe jaune somme toutes assez simple, qui me rappelait une certaine Elizabeth Bennet ou une autre héroïne de Lady Jane. Et paf ! Dans la quatrième de couverture, on nous décrit la nouvelle saga littéraire d'Alison Goodman comme un subtil mélange entre de la fantasy noire et l'écriture de Lady Jane. Etant Janéite (fan des ½uvres de Jane Austen), j'avais très envie de me plonger entre les pages de ce tome liminaire. Je sais, je vous ai dis auparavant que je ne supportais pas quand on présentait une oeuvre comme l'héritière spirituelle d'une autre oeuvre internationalement connue, comme si cette dernière pouvait être remplacée tout bonnement par un soi-disant nouveau phénomène littéraire. Or, ici, je ne l'ai pas ressenti ainsi. Je le voyais plutôt comme un hommage à la voix féminine de Jane Austen, qui décrivait avec fougue et mordant de la société de son temps, une influence bienvenue. Et durant tout le roman qui, on le sent, a été écrit par une main moderne, différente, Jane Austen plane au-dessus de chaque page, et cela m'a fait franchement plaisir. Le respect que porte Alison Goodman à cette auteure, même si elle ne revendique pas s'être inspirée de Lady Jane, à sa pensée et à son époque est vraiment honorable.

Je vous disais que la silhouette de l'héroïne, Lady Helen, sur la couverture, me faisait penser à Lizzie Bennet, figure féminine phare de mon bien-aimé Orgueil et préjugés (paru en 1813 en plus, notez la proximité !) . Eh bien bingo, je ne m'y suis pas trompée ! Lady Helen Wrexhall a tout d'une héroïne de Lady Jane, en particulier celle mentionnée ci-dessus. Les deux se démarquent en effet de par la brillance et la beauté de leur âme de femmes, qui sont contraintes par cette société clairement patriarcale à devoir faire un bon mariage, être jolie et au mieux accomplie (savoir jouer du piano, danser convenablement aux bals, se nourrir de bonnes lectures) afin de faire honneur à la famille et se taire dans la joie et la bonne humeur. Or, Helen, tout comme Lizzie, ne se laisse pas faire, a une flamme intérieure en elle qui brûle, et, même si au fond, elle doit se mouler à la bienséance et aux "bonnes m½urs" de cette hiérarchie qui l'étouffe, elle n'en a pas moins la langue dans sa poche. J'ai adoré ses phrases teintées d'ironie, telle une résistance silencieuse, comme pour dire « Vous ne m'enlèverez jamais ma personnalité, ni ma liberté de penser, j'en ai décidé ainsi ! ». Elle a la tête haute, de l'astuce et du panache, tout en étant une jeune fille de dix-huit ans orpheline qui a sa fragilité, et je l'ai de suite adorée et comprise.

Malgré le fait que la société anglaise oppresse Helen à cause de sa frivolité, de ses cancans, de son mépris, de son ridicule et de ses faux semblants, celle-ci ne peut s'empêcher de la trouver rassurante. Surtout après qu'elle ait découvert les êtres démoniaques qui la menacent. J'ai trouvé que l'élément fantastique, qui constitue l'enjeu clé de l'histoire, s'imbrique vraiment bien à l'époque de l'histoire. Cela se fond naturellement dans cet environnement, cela nous paraît crédible et le défi ardu de faire fusionner le dix-neuvième siècle et du surnaturel aussi sombre est relevé pour moi. J'avais une petite appréhension que cela fasse trop grotesque, mais en réalité, ce ne fut pas du tout le cas. J'ai eu l'agréable surprise de ressentir les émotions auxquelles on peut s'attendre avec ce type d'histoire : du suspens, de la tension, de la peur, voir un intense effroi, le tout accompagné de sueurs froides, de mes yeux exorbités, de mon c½ur qui s'est arrêté de battre et de mon souffle qui s'est coupé à diverses reprises. Rien que ça, oui. Je crois bien que je suis passée par toutes les couleurs avec les péripéties de notre incroyable héroïne, toute une palette d'émotions m'a traversée. Je ne suis pas prête de l'oublier.

Helen va en effet découvrir qu'elle n'est pas comme les autres : elle est une Vigilante. Derrière cette désignation se cache une personne extrêmement rare (il n'y en a que deux centaines dans le monde, 8 en Angleterre et, of course, Helen est la seule femme du lot) dotée d'une extrême agilité et dextérité, qui est une capacité de réflexe décuplée et qui est capable de voir l'aura des personnes qui l'entourent. Les Vigilants font parti d'un groupe organisé appelé Le club des mauvais jours (et voilà à quoi il sert le titreeee ! *humour*) et ont pour mission d'éradiquer les qui ne respecte pas l'accord instauré entre les deux communautés. J'ai trouvé qu'Alison Goodman avait très bien explicité son concept, de sorte qu'on l'assimile très vite, qu'on a pas la sensation d'être perdu(e), sans pour autant avoir toutes les clés, ce qui fait qu'on meurt d'impatience de lire le second tome afin de s'immerger totalement et de se sentir appartenir à ce très sélect (pas par choix, mais bon...) et particulier Club des mauvais jours. Helen a toute une formation à suivre qu'on pourra découvrir dans le second tome, et j'ai particulièrement hâte, j'en trépigne comme une puce. Comme si c'était moi.

Globalement, j'ai adoré tous les autres personnages de l'histoire en dehors d'Helen. Notamment Lord Carlston, le paria du gratin de la société après un drame qui a noirci son personnage. Hors, mon cher William (on est intimes, lui et moi) ne se laisse pas enterrer par toutes les rumeurs colportées sur lui et y répond avec indifférence et aplomb, tout en gardant une certaine influence grâce à la personne estimée de MR BRUMMELL. Qui a réellement existé d'ailleurs, le mélange fiction/réel est total grâce entre autres à cette présence ou mention de personnes qui ont vécu en chair et en os à l'époque, même au sein des démons, et cela rend le récit d'autant plus consistant et authentique. Bref, je ferme ma parenthèse. Sa Seigneurie (Helen le nomme par le titre dû à son rang tout au long du roman) m'a charmée de par son air de défi, sa manière brute de dire les choses, sa force et la conviction qu'il a dans sa noble mission : sauver le monde des ténèbres. Il a réussi à me faire adhérer à sa cause, et j'ai été ébahie du fait qu'il soit prêt à absorber la noirceur afin de sauver le plus grand nombre, quitte à se sacrifier lui-même. C'est un homme d'honneur, qui ne manque pas de moquerie dans sa voix et d'un certain culot, mais c'est cet ensemble qui me plaît chez lui, et on ajoute à cela sa part de mystère et de son passé douloureux, dont je veux tout savoir dans le tome deux, je vous préviens. J'ai aussi adoré la complicité qui se tisse entre Helen et lui, une véritable confiance se fonde au fur et à mesure que Carlston entraîne Helen au sein de ce monde dangereux qui cohabite avec le sien et lui laisse la liberté difficile de choisir entre les deux.

Choisir entre un monde de combat permanent, hostile et où la mort la plus atroce nous frôle à chaque instant, ou un monde certes étriqué mais qui assure une vie paisible et sans soucis. Ce dilemme tiraille notre amie durant la quasi intégralité du roman et j'ai pu parfaitement la comprendre. Choisir d'embrasser sa mission de Vigilante, c'est tout d'abord laisser sa famille et ses proches derrière elle, afin de ne pas les impliquer et donc les mettre en danger. L'oncle d'Helen, Lord Pennworth, ne me manquera à coup sûr pas. C'est le seul personnage (ah non, pardon, il y en a deux, mais l'autre, je ne vais pas en parler car vous aurez le bonheur de découvrir par vous même à quel point c'est un Affreux. Je ne plaisante pas, il est reconnaissable entre mille.) pour lequel j'ai ressenti de l'antipathie. Il est l'incarnation vivante de cette société où le mâle est dominant, où le père ou le tuteur, puis le mari s'occupe de la fille puis de la femme. Ses idées arriérées et sa fermeture d'esprit m'ont fait grincé des dents, c'est le genre de pauvre petit bonhomme qui ne supporte pas que son autorité soit remise en cause, et j'ai triomphé lorsque Helen a décidé que sa patience avait des limites et qu'elle monte à son oncle qu'il ne fait pas le poids face à elle. C'était une vraie victoire.

Les membres de la famille d'Helen qui me manqueront, en espérant qu'on les reverra un tant soit peu quand même, sont son frère Andrew et sa tante Leonore. Andrew est un grand frère aimant, qui s'inquiète énormément pour sa s½ur et l'image d'elle même qu'elle peut renvoyer. Il sait au fond de lui ce que sa s½ur vaut, qu'elle est en avance sur son temps, qu'elle a du tempérament qui peut être mal vu et qu'il est fier d'elle pour cela. Cependant, il ne veut pas que les actions parfois imprudentes de sa s½ur la salissent aux yeux de cette société qui ne la mérite pas, et, tout comme la tante Leonore, il fait preuve d'une résistance interne, qu'ils arrivent à contenir mais qui est bien ancrée dans leur esprit. Ils sont faits du même tissu. La tante Leonore, sous ses apparences strictes et de haute-dame de la société qui est parfaitement intégrée, à la page, et qui fait preuve d'un grand respect pour son époux, est sous la surface une tante qui a perçu toute la valeur de sa nièce, et qui lui apporte son amour de manière silencieuse, pas besoin aux deux femmes de l'exprimer ouvertement, elles sont connectées. Leur relation m'a beaucoup touchée, ainsi que celle fraternelle entre Drew et Helen, ils sont tous les trois intimement liés au niveau familial, mais aussi de leurs idéaux. Et ça, c'est puissant.

Je me dois de consacrer un énième paragraphe au personnage du Duc de Selburn, le meilleur ami d'Andrew et le prétendant d'Helen. J'avais peur de retrouver le schéma du triangle amoureux classique et extrêmement niais, inutile et insupportable, mais Alison Goodman m'a épatée. Le Duc de Selburn correspondrait à la base au prétendant très gentil, limite trop, qui ne représente aucun danger pour le c½ur et les sentiments de l'héroïne et qui lui assure la sécurité. Dans le cas présent, le Duc de Selburn remplit l'intégral de ces critères, mais je ne choisirais pas le gars plus "bad boy", ténébreux et qui emmène l'héroïne sur des terrains plus abruptes et pentus. Ne vous détrompez pas, j'adore mon Lord Carlston chéri, je ne retire pas ce que j'ai dis, simplement, je trouve que le Duc de Selburn aurait été le bon pour Helen, qui éprouve une grande admiration et un amour sincère pour lui. Il la chérit, et se battrait pour elle, son estime et son amour au risque de se dénigrer aux yeux de la bonne société, et je n'ai ressenti aucune méfiance à son égard (j'espère ne pas me tromper !), juste un immense respect, mêlé d'affection. On sent cependant que notre jeune Lady va se détourner de lui, schéma trop habituel qui m'agace de plus en plus, le voilà mon fameux point noir. Or, Alison Goodman justifie cela pour l'intérêt de son intrigue et avec un raisonnement logique et sensé de la part d'Helen, qui veut à tout prix préserver son Duc du moindre mal, ce qui m'a fait avaler la pilule enrobée de miel.

Ce qui m'a épatée dans tout ça, c'est que nos deux amoureux, rivaux depuis belle lurette, aiment profondément Helen pour les mêmes raisons : parce-qu'elle a une vivacité d'esprit, parce-que la lumière de l'intelligence brille en elle, qu'elle ose être elle-même dans un monde qui nous juge bien trop facilement, parce-qu'elle n'est pas une simple potiche mais un petit bout de femme absolument surprenant et éclatant et qui mérite tout leur amour et leur attention. Ils voient en elle cette même flamme, cette même lumière qui les éblouit et qu'ils ont tous les deux envie d'aviver par leur amour, qu'il soit exprimé à haute voix ou par leur attitude. Avouez que face à cette détermination, les bras ne peuvent que vous en rester ballants et que votre c½ur ne peut que balancer entre les deux. Je veux dire par là que chacun mérite l'amour d'Helen et qu'il y a de quoi se torturer l'esprit. Bien joué Alison Goodman, vous m'avez eue en beauté.

Il serait temps de conclure, vous ne croyez pas ? J'aurais tant de choses à vous dire sur cette saga, qui s'annonce plus que prometteuse. Pour ma part, je suis conquise des pieds à la tête. L'attente pour le second tome sera dur, j'ai hâte de retrouver Helen, Carlston ; les amis de celui-ci, le frère et la s½ur John et Margaret, qui forment un duo indispensable à cette histoire ; les Terrènes Darby et Quinn, fidèles compagnons de nos deux héros qui sont intrinsèquement liés à leur maître par une relation très puissante, bouleversante même, et qui ont eux aussi leur rôle à jouer. J'espère voir le trio d'amies Helen/Delia/Millicent enfin réuni dans le prochain tome pour des retrouvailles emplies de tendresse et d'émotions fortes.

Je ne connaissais pas Alison Goodman ; enfin, je connaissais Eon et Eona que de nom seulement et je les lirai assurément, après avoir découvert cette écriture fine, précise, piquante, chargée de défi et de virulence. C'est une écriture qui en impose et dont je me suis délectée.

Je finirai en disant qu'on peut tout à fait mettre en parallèle ce monde terrifiant et surnaturel de démons en parallèle avec le nôtre, en plus de celui du dix-neuvième siècle, car au fond les m½urs n'ont pas changées : on se doit de plier sous le diktat de la société, sous ses normes mises en place qui nous brisent et nous font mourir à petit feu, à l'instar des démons qui se mêlent ignoblement à la société sans passer aperçus.

L'écrivain évoque en plus des images chocs, qui ne laissent pas de place à l'imagination malgré les sous-entendus, et qui nous marquent tel un fer rouge. Une atrocité perverse qui correspond malheureusement que trop bien au monde qui nous entoure, et c'était important qu'Alison Goodman nous le rappelle, même de la manière dure.

Ce que je retiens de ce premier tome en quelques mots : ne jamais abandonner notre personnalité, notre dignité, ce qui fait de nous un être singulier et qui produit sa propre lumière au profit de la "sécurité" de faire plaisir aux autres au risque que cela nous éteigne et nous fasse disparaître définitivement. Je remercie Alison Goodman pour la force de son récit, qui frappe comme un coup de poing et qui nous fascine jusqu'au bout. COUP DE FOUDRE ϟ

« Il est parfois impossible de choisir pour le mieux. Il faut simplement choisir. »
Tags : Fiche Lecture, Lady Helen, Le club des mauvais jours, Alison Goodman., Service Presse, GALLIMARD JEUNESSE, Dark Fantasy, XIXe siècle, Angleterre ♥, 2016, époque de la Régence anglaise, drame, surnaturel, démons, société, bonnes m½urs, place de la femme, aristocratie, romance, fiction historique, chasseurs de démons, Coup de foudre ♥
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#Posté le vendredi 14 avril 2017 07:33

Modifié le samedi 13 juillet 2019 09:11

FICHE LECTURE : Ce que toujours veut dire

FICHE LECTURE : Ce que toujours veut dire

« Quand Joy a disparu, les fils qui reliaient les unes aux autres se sont défaits. Leur amitié s'est détricotée comme un vieux pull.»

• TITRE VO : Proof of Forever.
• ÉCRIVAIN : Lexa Hillyer.
• ANNÉE : 2015 (USA ; FRANCE).
• GENRE(S) : Contemporain.
• THÈMES : Young Adult, voyage dans le temps, amitié, adolescence, romance, souvenirs, nostalgie, tranche de vie, grandir, été amour, émotions,...
• PAGES : 395.

Avant, Joy, Tali, Luce et Zoe étaient les meilleures amies du monde.
Aujourd'hui, elles se parlent à peine... Jusqu'à ce que le flash fatidique d'un Photomaton les ramène toutes les quatre dans le passé, à l'été de leurs quinze ans, l'été où tout a changé. Premiers baisers, premiers bains de minuit, feux de joie près du lac : cet été parfait où tout a basculé. Une chance inespérée de remettre en question leur vie, leurs choix. Prendre de nouvelles décisions, mettre en lumière un terrible secret, et sauver leur amitié. Tous les étés ont une fin, mais celui-ci les changera pour toujours.

ஜ MON AVIS :

Je remercie de tout c½ur la maison d'édition Gallimard Jeunesse de m'avoir envoyé ce Service de Presse. C'est toujours un grand bonheur de faire un partenariat de ce type et c'est grâce à eux que j'ai la chance merveilleuse de faire ce type d'expérience donc encore merci à eux ! Je ne sais pas quoi dire pour exprimer ma gratitude.

Ce que toujours veut dire était une nouveauté qui m'attirait particulièrement. De prime abord, l'objet-livre est splendide : souple, de format ni trop grand ni trop petit (medium en somme), les couleurs de la couverture sont vives, joyeuses, claires, elles font penser à un soir d'été. Vous savez, quand le soleil se couche, que le ciel commence à se teinter d'orange mais que vous pouvez toujours aller dehors car la clarté est toujours là. Voilà l'impression que m'a faite le livre dès que je l'ai vu en librairie.

Maintenant que j'ai lu le roman, je peux dire assurément que la couverture colle parfaitement avec le contenu, l'histoire se passant durant l'été. Je laisse votre subconscient faire le travail concernant les sensations liées à cette période de l'année. Avant de demander ce roman pour un Service de Presse, je vous avoue que je n'avais pas lu le résumé. Je laisse généralement mon intuition me guider ; en général, elle ne m'abandonne jamais. Tout ce que je savais, c'est que le livre traitait d'un voyage dans le temps. Cela m'avait surprise, je ne m'attendais pas du tout à cela de ce "genre" de romans. Il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité, j'étais bien décidée à découvrir cette ½uvre, qui plus est la toute première de son écrivain, Lexa Hillyer.

Depuis pas mal de temps déjà, j'ai constaté que le genre contemporain Young Adult (dit 'YA') me plaisait de plus en plus. Je dois pour cela dire merci à John Green, qui m'a séduit avec ce genre de lecture grâce à son, désormais, on ne le nomme plus, Nos étoiles contraires. Avec Ce que toujours veut dire, j'étais très confiante car je ressentais le feeling que j'avais avant de lire une pépite signée Green, c'était donc une très bonne première impression et approche. Cependant, la quatrième de couverture compare l'½uvre de Lexa Hillyer à, on ne présente plus cette saga non plus, Quatre filles et un jean. Ni une, ni deux, j'ai grincé des dents. Je vous l'accorde, je n'ai jamais lu un tome de la saga phare d'Ann Brashares, donc j'étais dirigée par mon préjugé des romans "girly". Ceux où les filles sont de vraies bécasses, passant leur temps à se maquiller et à se préoccuper que de leurs cheveux. C'est assez dégradant comme image mais je ne pouvais m'empêcher de l'avoir à l'esprit !

Je vous l'annonce d'ores et déjà, pour ceux qui seraient effrayés : Ce que toujours veut dire n'est pas ce type de roman ! Certes, Lexa Hillyer dépeint des comportements pas mal "filles" (on peut pas être que garçon manqué non plus !) mais elle réussit subtilement à ne pas tomber dans le cliché de la fille nunuche et populaire. Son intrigue nous amène à accompagner quatre meilleures amies, qui ont chacune leur propre personnalité et caractère, et qui se sont perdues de vue depuis deux ans. Leur propre voyage dans le temps a déclenché une vraie révélation en moi concernant ma nostalgie, mes souvenirs et je classerai ce roman dans le type "Leçon de vie". En même temps, les romans contemporains à la John Green ou comme celui de Jennifer Niven (voir ma chronique de Tous nos jours parfaits) véhiculent toujours des valeurs telles que l'amitié, l'amour, la beauté de la vie en soi.

L'histoire que nous livre Lexa Hillyer n'est pas nian-nian, clichée, basée sur des petites querelles de filles, elle va beaucoup plus loin que cela, elle est bien plus profonde et belle. On se rend ainsi compte au sein de ce camp Okahatchee, qui est fort convivial et sympathique, que la vie est à la fois simple et complexe, qu'elle nous réserve de sacrées surprises, bonnes ou mauvaises, mais qu'elle nous appartient à chacun d'entre nous. J'aimerais appeler ça l'extraordinaire dans le réel. Avec son voyage dans le temps, Lexa Hillyer nous manipule, elle nous entraîne là où elle le souhaite et on est bien obligés de la suivre si on désire comprendre son but, l'histoire qu'elle nous offre !

Mais au fond, j'ai réalisé que l'intrigue de Lexa est si bien rédigée et menée qu'au final, la question demeure : était-ce un véritable voyage dans le temps ou juste un rêve, qui a remis les quatre filles en question ? Je vous laisse réfléchir sur cette idée. Le roman est savoureux et j'ai pris tout mon temps pour le lire afin de ne laisser échapper aucun détail. Certes, ce fut laborieux, mais pour mon plus grand plaisir, car je vous l'assure, je n'aurais voulu quitter Okahatchee pour rien au monde ! Je pense que ce camp d'été est une métaphore très intelligente de notre passé, de nos souvenirs heureux, de notre nostalgie. Le camp OK incarne ce qui est derrière et qui ne sera plus. La preuve : quand les filles "revivent" leur passé, elles ont plein de nouvelles aventures qu'elles n'étaient pas censées vivre ! Symbole que la vie est précieuse et unique, et preuve irréfutable qu'elle est extraordinaire en soi : rien n'est pareil, même notre interprétation du passé au fil du temps (merci les cours de philo !). Pour son premier roman, Lexa Hillyer a su produire une réussite, une intrigue menée d'une main de maître, une histoire tout simplement belle, lumineuse et formidable qui nous parle à tous !

En effet, on peut aisément s'identifier aux quatre héroïnes. Elles sont assez semblables à nous tous : elles sont imparfaites, ont leurs peurs, leurs incertitudes, leur fragilité. Le fait d'avoir le même âge qu'elle m'a aidée aussi à réaliser cela, et cela m'a permis de m'attacher encore plus rapidement à elles quatre. Joy, Luce, Zoe et Tali sont chacune assez différentes, avec leurs propres centres d'intérêt et surtout leur manière de gérer leurs problèmes et leurs relations avec les autres, leur adolescence, qui est une étape difficile à passer. J'ai réalisé grâce à elles qu'une amitié parfaite l'est avec le c½ur, pas forcément avec la proximité physique et le côté "BFF" qui n'a pas l'air toujours très sincère. Après, ce n'est que mon humble avis.

Les quatre filles de ce livre ne se sont pas vues depuis deux ans. Elles vivent pour trois d'entre elles dans la même ville, et je me suis alors demandé si leur amitié était vraiment sincère. Effectivement, elle l'est. Au fur et à mesure du roman, on évolue avec ces jeunes filles, qui apprennent plein de choses sur la vie et grandissent alors qu'elles ont rajeuni de deux ans, c'est assez fou ça ! Au fil de cette sacrée aventure, on a plein de révélations. On constate que l'amitié entre les filles tient à un fil assez menu. Mais la vie ne tient-elle pas qu'à un fil ? Pourtant, elle est très importante (encore heureux !). En ce qui concerne Joy, Luce, Zoe et Tali, c'est pareil.

Les quatre ont su voir en leur c½ur, l'écouter, et on se rend compte qu'elles n'ont jamais cessé de penser à l'une ou à l'autre depuis deux ans, qu'elles n'avaient jamais laisser parler leur c½ur, le laisser contrôler, et qu'un amour sincère, de quelque objet qu'il soit, s'il est authentique, ne meurt jamais. Pour J,L, Z & T (je mets les initiales, cela va plus vite !), c'est ce que j'ai pu voir et cela m'a profondément émue. Chacune a sa vulnérabilité qui lui pèse et qui l'empêche de voir avec le c½ur, de peur de se laisser sombrer. Au cours de l'histoire, on apprend avec ces jeunes filles à VIVRE, tout bonnement. A voir les choses sous un autre angle, à essayer de s'écouter, de s'entraider, de connaître les autres.

Ce roman est riche en humanité et il retranscrit très bien les diverses étapes de l'adolescence en parallèle du fil conducteur concernant le voyage dans le temps : les premiers amours, les premières prises de conscience et désaccords avec les parents, etc... De plus, les quatre filles sont très attachantes et complémentaires, j'ai beaucoup aimé le fait qu'elles soient comparées aux quatre éléments (Feu, Terre, Eau, Air), c'était vraiment bien pensé, cela colle superbement à leur personnalité respective, et il est vrai qu'elles forment une harmonie au sein de leur groupe. Tali est la jeune fille au tempérament de feu, têtue, qui ne lâche rien, mais qui au fond, se soucie beaucoup de son paraître afin de ne pas se retrouver seule et blessée. Zoe est la meilleure amie fidèle, terre à terre, combattante, mais qui ne s'accepte pas entièrement. Luce est celle qui a toujours su faire ce qu'on attendait d'elle, la fille modèle, studieuse, qui est maîtresse de toute situation. Joy, pour finir, est la colle, le rayon de soleil qui réunit les trois autres autour de son système.

Chacune est un pilier au sein de leur groupe, chacune est essentielle pour que cette amitié ait un véritable sens et, à la fin du roman, on ne voudrait pas leur dire au revoir, car on a la sensation, la conviction d'avoir intégré leur groupe, nous aussi. J'ai adoré aussi les personnages secondaires, comme Doug Ryder, Shane ou Ellis, qui sont très sympathiques et qui jouent un rôle très important dans le second été de nos quatre amies.

Pour conclure, Ce que toujours veut dire est un excellent premier roman de la part de Lexa Hillyer, dont je ne manquerai pas de suivre la carrière d'écrivain à partir de maintenant ! Une sublime histoire d'amitié que je n'oublierai pas de sitôt, j'en ai été chamboulée. Bien sûr, je recommande ce roman à tous, n'ayez pas de préjugés comme moi, et je vous préviens, vous allez vous prendre une belle claque ! De quoi apprendre la vraie valeur de la vie et des choses simples et fondamentales. COUP DE C¼UR ♥
Tags : Fiche Lecture, Ce que toujours veut dire, Service Presse, GALLIMARD JEUNESSE, Lexa Hillyer, Contemporain, Young Adult, voyage dans le temps, amitié, adolescence, romance, souvenirs, nostalgie, tranche de vie, grandir, été, amour, émotions, coup de coeur ♥
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#Posté le mercredi 29 mars 2017 16:23

Modifié le lundi 29 mai 2017 09:20

FICHE LECTURE : Marquer les ombres

FICHE LECTURE : Marquer les ombres

DYSTOPIE, SCIENCE-FICTION | 2017 (USA ; FRANCE) | VERONICA ROTH | ROMANCE, DONS SURNATURELS, GUERRE, DIVISION, COMBAT, SOUFFRANCE, AMITIÉ, REVANCHE, DIVINITÉ, NATURE, RESSOURCES, RECHERCHE DE SOI, AMOUR PROPRE, FAMILLE, DESTIN...
484 pages | 17,95¤ | Version numérique : 13,99¤.

Par l'auteure de Divergente, Veronica Roth.

➜ Dans une galaxie dominée par une fédération de neuf planètes, certains êtres possèdent un “don”, un pouvoir unique. Akos, de la pacifique nation de Thuvhé, et Cyra, s½ur du tyran qui gouverne les Shotet, sont de ceux-là. Mais leurs dons les rendent, eux plus que tout autre, à la fois puissants et vulnérables. Tout dans leurs origines les oppose. Les obstacles entre leurs peuples, entre leurs familles, sont dangereux et insurmontables. Pourtant, pour survivre, ils doivent s'aider... ou décider de se détruire.

L'AUTEURE : VERONICA ROTH a vingt-deux ans lorsqu'elle publie le premier tome de Divergente. C'est son premier roman, qu'elle a écrit pendant ses études à la Northwestern University. Alors étudiante en écriture créative, elle préférait se plonger dans les aventures de Tris plutôt que de faire ses devoirs... Elle est aujourd'hui écrivaine et vit dans les environs de Chicago. Sa série Divergente est un best-seller dans le monde entier.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Tout d'abord, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions Nathan pour ce premier service de presse. Ils me font un immense honneur dont je leur suis extrêmement reconnaissante et j'espère que cette première lecture marquera le début d'un long partenariat, si cela m'est permis. Lorsque j'ai reçu mon colis, je l'ai ouvert avec des mains fébriles d'excitation, comme toujours avec mes services de presse, car il m'est donné la magnifique opportunité à chaque fois de lire des romans que j'ai pu choisir moi-même parmi le merveilleux catalogue des ces maisons d'édition que j'adore depuis que mon goût pour la lecture est apparu ou que j'ai pris le plaisir à découvrir en même temps que le partenariat est né. Ici, l'objet de ma convoitise s'intitule Marquer les ombres, de l'auteur internationalement connue Veronica Roth, qui est à l'origine de la trilogie Divergente.

☾ Cette dernière m'a fait vivre une très belle aventure livresque avec des personnages forts et que je n'oublierai pas, un univers dystopique reconnaissable entre mille, de l'action et de fortes émotions. J'étais donc plus qu'impatiente de me plonger dans cette nouvelle saga littéraire qui s'annonçait plus que prometteuse au vu du calibre de cette jeune autrice bourrée de talent. Et du potentiel, c'est le moins qu'on puisse dire, elle en a.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Si vous avez peur que Marquer les ombres ne soit qu'une pâle copie de Divergente, je vous prie de tout de suite effacer cette appréhension de votre esprit. Certes, les deux sont des dystopies se passant dans un futur post-apocalyptique (du moins, je le suppose pour Marquer les ombres) et défendent les mêmes valeurs et la même force de caractère au niveau des personnages, mais ça s'arrête là. Voilà, comme ça, on commence sur de bonnes bases. Je ne me suis pas inquiétée en commençant à lire fébrilement ce livre, car mon sang bouillait d'envie de découvrir cette nouvelle histoire, ce nouvel univers crée par Veronica, et celle-ci a de l'imagination et de l'ingéniosité à revendre. J'ai en premier lieu aimé que cette histoire ne s'inscrive pas dans une borne chronologique connue, qu'elle se détache de notre monde à nous, de sorte que j'ai hésité tout du long à me dire si c'était véritablement un monde post-apocalyptique qui se serait fondé après notre ère.

☀ J'en suis venue à la conclusion que c'était le cas, car, s'il n'est fait mention à aucun moment de notre espèce, de ce passé qui a été le nôtre (comme c'est le cas avec les "Rouillés" de Scott Westerfeld dans Uglies par exemple, ou même dans Divergente avec Chicago comme lieu central de l'histoire), on apprend au fur et à mesure des pages que cette galaxie de planètes-nations est un calque de notre système solaire, et qu'il est qui plus est nommé comme tel. On a ainsi neuf planètes comme dans notre système solaire bien connu, représentées aux mêmes endroits que les planètes qui nous sont familières, grâce à une très agréable et précise carte au tout début de l'ouvrage, qui mêle ainsi minutie et fantasmagorie, magie d'un univers imaginé, mais qui portent des noms différents et qui sont toutes peuplées d'êtres humains comme nous. Ce qui permet à la fois de nous détacher de notre Terre qu'on ne connait que trop bien, de nous évader et de prendre du recul, tout en restant proche de nos coutumes et modes de vie en pénétrant dans un univers à la fois fascinant, exaltant et crédible.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
J'ajouterais que chacune de ces planètes, ou du moins les deux-trois planètes que l'on découvre sur les neuf dans ce premier tome, le temps de nous acclimater à la planète principale qui est Thuvhé/Urek, nous fait passer un message fort en sens et écologique. En effet, chacune de ces planètes-nations ont su accueillir l'Homme en leur sein, et en retour les populations ont su faire preuve de respect et de décence envers leur installation fortuite en exploitant les ressources de chaque planète à bon escient et en les mettant même en valeur, en les sublimant. Cependant, les hommes avides de pouvoir écument la Nature, ici sous la forme centrale de Ryzek, j'ai nommé le tyran des Shotet (ce qualificatif lui va comme un gant, qui plus est), qui n'hésite pas à s'allier à des planètes comme Pitha, dont l'eau regorge de prouesses technologiques auxquelles les humains donnent forme, afin de les manipuler.

۞ Et donc de puiser sans scrupules dans leurs ressources afin de les utiliser à de mauvais desseins. Très, très mauvais même. Genre la guerre et la souffrance. Cela ne vous rappelle pas une certaine planète bleue toute cette histoire ? A moi, si. Fortement même.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Ce qui prouve que, même si Veronica Roth s'est mise à l'écart de sa ville natale Chicago afin d'aller explorer des confins inconnus, laissant la place large à son imagination, qui se doit cependant d'être contrôlée par des limites, afin de ne pas partir dans tous les sens, une dystopie reste une dystopie, même sous d'autres formes et, dans ce tome liminaire d'une nouvelle saga, soit d'une aventure inédite, les anomalies de notre société contemporaine sont abordées à différents niveaux bien ciblés. Tout d'abord, comme je l'ai mentionné ci-dessus, sur le plan environnemental. Ce n'est pas le point central de l'histoire, mais ça a cependant son importance. Les différents peuples ont la coutume de respecter ce que la Nature leur offre, de se montrer reconnaissants lors de cérémonies et de grandes fêtes et ne font même qu'un avec l'élément ambiant de leur territoire.

☼ Les Thuvésit avec le froid et la glace, les habitants de Pitha avec l'eau et les Shotet avec la terre. Veronica Roth remanie même le concept du recyclage à sa manière ! A un moment donné de l'intrigue, Akos, notre Thuvésit, découvre ce que les Shotet appellent un "Séjour" : ils font le tour du système solaire en vaisseau afin de rendre visite à leurs alliés et en profitent pour récupérer tous les matériaux et objets inusités afin de leur redonner une seconde vie. En effet, selon les Shotet, chaque chose mérite une seconde vie et de rendre service à son plein potentiel. Un principe que j'approuve totalement, et j'ai beaucoup aimé le fait que Veronica Roth ait défendu notre environnement et le mariage avec la Nature que les Hommes devraient avoir, et qu'on voit subtilement dans cette dystopie, malgré des mauvaises dérives qui apparaissent. Il ne faut pas oublier que c'est une dystopie, donc un monde défectueux. Cependant, contrairement à beaucoup de dystopies où les dysfonctionnements de notre société sont exacerbés afin que cela nous saute bien aux yeux, celle-ci aborde les dits travers de manière très stratégique et du coup, cela en devient encore plus effarant.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
J'en viens à parler de la pierre angulaire de ce roman : la guerre sous-jacente entre les Shotet et les Thuvésit, qui menace d'éclater depuis... depuis l'arrivée des deux peuples sur leur planète commune. Vous l'aurez compris, c'est pas la joie. Les deux moitiés d'habitants de la planète Thuvhé sont même en désaccord concernant le début des hostilités et sur qui a fait embraser l'étincelle de la haine entre les deux peuples. D'après les Shotet, les Thuvésit "à la peau tendre" ne seraient que des lâches qui n'assument pas leurs méfaits et auraient kidnappé leurs enfants lors de leur arrivée sur cette planète, qu'ils refusent de reconnaître comme Thuvhé.

♦ Ils l'appellent obstinément Urek ("vide" en shotet, l'état de la planète avant qu'elle ne soit habitée par les Shotet. Signe également que les Thuvésit ont été les intrus, je suppose). Si ce que les Shotet soutiennent mordicus se trouve être vrai, cela m'éclairerait sur les véritables origines d'Akos, car j'avoue être toujours dans le brouillard. Veronica Roth nous laisse d'ailleurs beaucoup de questions sans réponses à la fin de ce premier tome, et cela me ronge toujours les entrailles, mais on en parlera plus tard. De leur côté, les Thuvésit voient les Shotet comme des monstres, qui ne comprennent que la violence et la brutalité et qui sont sans état d'âme. Le peuple d'à côté nourrit des préjugés enracinés depuis la nuit des temps envers l'autre et inversement. De quoi faire peur, nous glacer le sang même. Et un énième écho à des affrontements et querelles que notre propre Histoire a dû affronter.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Ce qui m'a vraiment surprise, et j'ai trouvé que l'autrice a agi comme un chef sur ce point-là, c'est qu'en tant que lecteur, on nous introduit d'abord à l'univers dit pacifique des Thuvésit, fait de blanc, de fleurs de silences (tout un glossaire nous est proposé à la fin du livre, il est super pratique), de froid et d'harmonie. Un monde pur comme la neige en somme. L'ambiance familiale chez les Kereseth, famille d'Akos, est chaleureuse, belle à voir, et on se sent presque appartenir à cette famille soudée par un amour et une tendresse puissants. Or, au bout de deux-trois petits chapitres seulement, on est arrachés très brutalement à ce cocon familial.

♦ Ce déchirement est fait avec une telle cruauté que mes yeux s'en sont écarquillés d'épouvante et que j'en ai eu le souffle coupé d'horreur. Cette transition abrupte, sans aucune douceur, nous immerge sans ménagement dans le monde shotet. On se croit alors conforté dans notre idée que les Thuvésit sont des êtes accueillants et pacifiques, tandis que le peuple jugé illégitime et illégal, à cause de leur opposition virulente, des Shotet serait bien de ceux qui font couler le sang et qui ont le c½ur de pierre. Mais que nenni les amis.

☮ Ce qui est judicieux de la part de Veronica Roth, c'est qu'au départ, nous les lecteurs, on se familiarise d'emblée avec les Thuvésit. Mais elle n'en a pas décidé ainsi. Oh, non. Veronica nous "force" en quelque sorte à découvrir les Shotet, alors qu'on serait d'instinct repoussé par ceux qu'on nous présente comme des meurtriers dans leur scène d'introduction.

ღ Pas vraiment flatteur et attirant, loin de là. Cependant, l'autrice ne va pas nous laisser d'autre choix que de copiner avec ce peuple indésiré par l'Assemblée des neufs planètes-nations. On va devoir s'acclimater à eux et s'ouvrir à leur mode de vie, leurs coutumes, qu'on le veuille ou non. Et on découvre qu'en fait... Ils sont des êtres humains, qui ont des sentiments, qui ressentent la peine, la douleur, et qui ont un sens de l'honneur, comme nous. Alléluia, quel miracle ! Ou l'art de briser nos préjugés qui, malheureusement, nous collent à la peau. Merci Veronica de m'avoir ouvert les yeux !

ஜ Certainement pas de la manière la plus agréable, mais j'ai eu la sensation d'être secouée comme un prunier et ce n'est pas plus mal. Résultat, on ne sait pas grand chose du peuple des Thuvésit, à part ce que daigne nous en raconter Akos, encore amer de ranc½ur après son kidnapping (et ça se comprend) mais ce qui est clair comme de l'eau de roche, c'est que les différences entre Shotet et Thuvésit sont minimes. Le fossé entre eux ne tient au fond qu'à une chose (en dehors des préjugés dans lesquels ils sont moulés) : leurs dirigeants.

✽ D'un côté, un tyran sans aucune pitié, mais qui montre une certaine peur face à l'idée d'infliger de la douleur. Un jeune homme qui était autrefois un frère aimant et bienveillant et dont le père l'a modelé pour devenir un souverain tyrannique. De l'autre, une jeune femme qui porte des cicatrices qui ne se sont pas encore refermées sur son visage, qui la brûlent encore de souffrance et d'indignation, mais au contraire elle en reste une chancelière respectée, courageuse et qui n'a pas la langue dans sa poche. Le choix est vite fait quant à savoir qui est fait pour régner comme il se doit. Ryzek fait plier son peuple sous la terreur, en éliminant ceux qui s'opposent à lui et en le faisant savoir haut et fort. Et son arme fatale, son "fléau", est en réalité une personne : sa s½ur Cyra.

ܤ Au début, je ne comprenais pas comment Cyra pouvait se servir de son don-flux pour rendre service à son frère de façon aussi ignoble. Ah oui, les personnes faisant partie des "élus" dans cet univers ont un don particulier, qui correspond à leur personnalité, et qui peut donc changer si un changement profond s'opère en eux. J'avais oublié de vous prévenir. Vous vous souvenez de quand je vous parlais du respect de la Nature ? Eh bien, il y a aussi un certain respect religieux au sein de cette galaxie. Ce qu'on appelle le Flux serait en quelque sorte la divinité des habitants de ce système solaire. Il est particulièrement vénéré par les Shotet car le Flux nous apporte notre force intérieur, celle qui nous maintient en vie. Le Flux nous traverserait donc tous sans qu'on ait forcément besoin d'un Don.

Ҩ Quant aux "élus", il s'agit de ceux dont les oracles ont vu leur destinée. Peu de personnes ont le privilège, ou plutôt la malchance, d'avoir une destinée, qui est soit complètement contraire à ce qu'on espérait, soit impossible à déchiffrer. Bien évidemment. Et on a beau essayer de l'annuler, les oracles sont formels : les destins sont scellés, peu importe quelle vision du futur se réalisera. Ce n'est pas nouveau, mais ça a le mérite d'être clair. Je reprends donc avec Cyra, qui, Dieu soit loué, est bien plus humaine que son frère. Son don-flux est celui de la douleur. Il m'a tout spécialement fascinée. En même temps, je le trouvais être un fardeau terriblement lourd à porter. Cyra estime qu'elle mérite cette souffrance en elle à cause de l'inhumanité de sa famille et des répercussions sur son peuple et elle pense également au fond d'elle que les autres méritent que cette souffrance leur soit infligée.

☜♥☞ J'ai trouvé ce don extrêmement intéressant et réaliste. Cyra est une analogie vivante de la souffrance que les Hommes s'infligent entre eux, que ce soit de manière inconsciente, involontaire ou pire : de manière calculée, voir sadique. Je n'arrivais pas à comprendre Cyra, pourquoi elle se forçait à obéir à son frère sans l'attaquer de manière frontale ? A ce moment-là, l'histoire n'aurait pas eu lieu et les peurs de Cyra d'être rejetée par son peuple, qui a fini par "accepter" la cruauté de son frère, au vu des traditions brutales des Shotet (il n'y a pas que du faux là-dedans), ont fini par éclairer ma lanterne.

► Ce que je retiens de Cyra, c'est que sous ses apparences de guerrière redoutable, se cache une fragilité sans nom, une personne extrêmement humaine bouleversée par la douleur tant physique que morale qui l'environne chaque jour, et qui est curieuse de la vie, des cultures des autres, si lumineuses par rapport aux ombres de son don qui la rongent. Je me suis finalement très vite attachée à cette femme forte, déterminée mais qui doit porter à elle seule et dans son être la souffrance d'un peuple. J'avais envie, comme Akos, dont le don est d'annuler celui des autres au toucher, de prendre, ne serait-ce que temporairement, ce fardeau du corps et de l'âme de Cyra. Les deux forment parfaitement la paire, à tous les points de vue : ils sont les piliers l'un de l'autre, ils s'entraident et rendent le quotidien de l'autre plus supportable à vivre, et surtout, ils apprennent à être tolérants l'un envers l'autre, à cesser d'être divisés à cause d'une appartenance à un peuple, in fine pas si marquée que ça, la frontière entre les deux peuples de Thuvhé étant très floue au fond. J'aime ces personnages du fond de mon c½ur, eux qui sont prêts à tout pour sauver leur peuple, leurs proches, quitte à y laisser la vie, à restaurer un semblant de dignité humaine. Ils ont une combativité et une noblesse qui les honorent.

❤ J'allais oublier, un petit point que je voulais souligner en parlant de tolérance. J'ai tout bonnement adoré le fait que l'écrivain évoque sans faire de chichis aucuns, de façon toute naturelle un couple homosexuel et qu'elle en suggère clairement un autre, sans fioritures ou scandale inutile. De nos jours, il me semble intolérable que l'Amour, même sous une forme dite "inhabituelle", "anormale" ou que sais-je encore comme âneries, ne soit pas accepté tel qu'il est. Je referme ma parenthèse.

ൂ Comme je vous l'ai dit plus haut, ce premier tome me laisse avec des questions dont les réponses encore inconnues m'obsèdent. Le tome deux ne sortira probablement pas avant 2018, et j'en souffre déjà le martyr, sérieusement. Comment fais-je faire si je me retrouve obligée de me triturer l'esprit de mes propres théories douteuses et vacillantes ? Je vais devenir certainement folle assez rapidement. Au cours de l'histoire, des portes s'ouvrent à nous, des portes du passé des personnages ouvertes sur le Néant, et qui ont pourtant bien des répercussions sur l'histoire qui se déroule au fil des pages (qui se dévorent comme une bouchée de pain, un vrai page-turner ce livre).

Ձ Ajoutez à cela que ce premier tome se termine au moment où je m'y attends le moins, moi qui suis assez perspicace, surtout au niveau des sagas, j'ai été totalement prise de court. Je ne pouvais pas croire qu'on puisse s'arrêter à cet instant T de l'intrigue. Il me fallait plus de pages, plus d'éléments, une plus grande avancée dans cet incroyable, et ce à tous les niveaux, récit... Mais, à mon grand malheur, il va me falloir attendre le tome deux pour être enfin rassasiée. Et le pire dans tout ça, c'est que Veronica Roth m'a assommée par un choc en ouvrant une nouvelle inconnue avec une révélation qui m'était passée au-dessus de la tête jusque là et qui va me frapper avec la force d'un coup de poing. Je suis KO, et encore abrutie après cette lecture fracassante et si riche en tout.

ஸ En intelligence, en ingéniosité, en émotions, en moments poignants et marquants, en sagesse et en vérité, en humanité. Je sens que je vais avoir du mal à prendre mon mal en patience, et je n'avais pas été depuis longtemps surprise par une lecture, qui m'ébranle à un niveau d'une autre stratosphère, ce n'est pas rien de le dire. Je m'attendais à du très bon, je ressors avec du prodigieux. Je vais le dire sans vergogne, cela en dépasserait presque Divergent à mes yeux. Oui, je peux dire que cela le dépasse aisément. Ce n'est pas une dystopie pour ados populaire, comme les autres. Celle-là, elle vient d'autres firmaments, plus brillants encore et qui nous aveuglent face à tout le reste. Merci Veronica Roth, et encore merci aux éditions Nathan pour cet envoi mémorable. Et puis, j'ai hâte de découvrir les autres planètes, le périple est loin d'être fini. L'aventure ne fait que commencer, je serai résolument là pour le prochain épisode. COUP DE FOUDRE ϟ

« L'ennui, avec les gens persuadés d'être des monstres, c'est qu'ils vous soupçonnent de mentir dès que vous ne les voyez pas comme eux se voient. »

Sources des images : theartofnotwriting, b00kishfantasy, book-caps, nazyalesky.

FICHE LECTURE : Marquer les ombres
Tags : Fiche Lecture, critique littéraire., Chronique livresque, Service Presse, editions nathan, Marquer les ombres, Nouveauté, Veronica Roth, Dystopie, Science-fiction, Système solaire, Galaxie, Espace, Planètes, 2017, Romance, dons surnaturels, guerre, division, combat, souffrance, amitié, revanche, divinité, nature, ressources, recherche de soi, amour propre, famille, destin, Coup de foudre ♥
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