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FICHE LECTURE : Gary Cook - T1 : Le Pont des oubliés

FICHE LECTURE : Gary Cook - T1 : Le Pont des oubliés

• AUTEURS : Romain Quirot, Antoine Jaunin.
• ANNÉE : 2017 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Monde post-apocalyptique, dystopie, aventure, action, espace, amitié, adolescence, drame, crise d'identité, adrénaline, espoir, volonté, mystère, science-fiction...
• PAGES : 393.

Ma chronique du tome 2 : ici.

Dans un monde recouvert par les flots, une seule chance de survie : embarquer à bord de gigantesques navettes spatiales.

Gary Cook a grandi sous le pont des Oubliés, l'un des derniers refuges sur cette Terre condamnée. A quinze ans, il passe la plupart de son temps avec Max et Eliott à bord du Neptune, leur modeste bateau de pêche. Les trois amis rêvent de prises fabuleuses et d'aventures.

Autour d'eux pourtant, le monde touche à sa fin. Chaque année, d'immenses navettes surgissent de la mer pour fuir dans l'espace. Des navettes auxquelles les Oubliés n'ont pas accès, jusqu'au jour où Gary apprend que, pour la première fois, l'équipage vainqueur de la terrible course fantôme gagnera sa place à bord de Deucalion VII. S'ils veulent faire partie du voyage, nos trois héros vont devoir prendre tous les risques...

ஜ MON AVIS : Une histoire submergée par les eaux qui nous emmène au-delà des nuages, vers le ciel et au-delà, le firmament des étoiles...

Je tiens à remercier chaleureusement les éditions Nathan pour ce sublime envoi. De recevoir des SP de chez eux, d'avoir ce partenariat avec eux, c'est toujours un grand plaisir et honneur. Et puis de la science-fiction en plus. Avec des navettes spatiales, itou, itou. C'est tout ce que j'aime, il en faut peu pour être heureux. Sérieusement, la SF est un de mes genres de prédilection. Il n'en fallait pas plus pour me convaincre de laisser sa chance à ce titre intriguant à la superbe couverture au dégradé de bleu et aux reflets argentés qui me faisait franchement de l'½il. Et qui, je le sais désormais, est à l'image parfaite du roman, mystérieux et envoûtant. J'ai succombé face à cette récente parution qui mérite amplement l'intérêt qu'elle suscite. La curiosité m'a piquée et je ne regrette strictement rien.

Qui plus est, il s'agit du premier tome d'une saga prometteuse, qui m'a complètement immergée dans un univers extrêmement visuel, somptueux et travaillé, digne d'un film, touché par des instants de poésie et des étincelles venant d'une autre galaxie... ou plutôt d'immenses tours blanches, qui embrassent le ciel caché par des nuages d'un gris terne et diantrement impressionnantes, tant au niveau des proportions que ce qu'elles symbolisent. J'ai eu la chance d'en découvrir plus sur ce nouveau titre intriguant grâce à ses deux auteurs, un réalisateur et un journaliste (ce n'est pas rien !), qui ont su m'embarquer dans ce monde hostile et à couper le souffle à la fois avec passion, en m'offrant le plus chaleureux des accueils. Et puis, quoi de mieux que de rencontrer les "pères" d'un personnage que je considère comme un autre de mes nombreux amis d'encre et de papier, j'ai nommé : Gary Cook !

Cet adolescent de quinze ans, joliment surnommé "Cookie" (et voilà, j'ai faim), est un héros auquel on va s'agripper dès les premiers instants de l'histoire. Certes, il est loin d'être le stéréotype fantasmé du garçon ténébreux, bad boy, au buste en V, aux abdos parfaitement dessinés ou bien encore quarterback de son équipe de football américain ou bien alors capitaine de son équipe de foot (on va rester dans des standards français hein) et qui en attraperait vite le melon. Ajoutez à cela que sa vie au sein de cette atmosphère humide et brumeuse n'est pas bien folichonne et peut se résumer aisément : de la pêche, manger du poisson (et croyez-moi, vous allez en être dégoûtés), prendre soin de SON poisson phosphorescent Météor et aller boire une étrange boisson qui se décline en plusieurs couleurs au bar L'Amiral de Simone. Bref, il y aurait de quoi déprimer et trouver Gary, sa bulle dans laquelle il évolue, ses petits bourrelets, ses craintes, sa maladresse, son petit côté étourdi, toujours un peu ailleurs, dans la lune (ou devrais-je les étoiles), et ses ambitions d'attraper un orqual dans ses filets inintéressants.

Eh bien, justement, c'est ça que j'ai aimé par-dessus tout. Les clichés, les scénarios type, les personnages stéréotypés, dans cette histoire, vous les jetez à la poubelle, oubliés (jeu de mots totalement involontaire !) ! Ce premier roman pondu par deux amis talentueux et à l'esprit foisonnant d'idées est empreint d'un réalisme saisissant, mélangé à des instants-clés qui vous en feront perdre votre oxygène. Que je m'explique : le caractère profondément humain s'incarne par les différents personnages de l'histoire. Personne n'est mis dans une case, personne n'est jugé et ils ont tous, autant ados qu'adultes, plusieurs nuances de caractère qui font qu'aucun d'entre eux ne nous est véritablement antipathique. Pas même George, le père de Gary, et pourtant il y aurait de quoi. Pour mieux élaborer cet exemple-ci, on peut compatir pour George car il essaye désespérément de comprendre son fils, de renouer avec cet ado perdu dans ses pensées et qui ne sait plus vers qui se tourner et en quoi avoir foi. Pourtant, la faiblesse de caractère de George face à l'autorité, et son fatalisme navrant le perdront, et il se montrera impitoyable à appliquer une loi injuste, presque absurde, au sein du monde étriqué et opprimé par un gouvernement invisible des Oubliés, afin de maintenir un semblant d'ordre. Les règles, toujours les règles.

Je pense que cet exemple est assez probant pour démontrer que les personnages de cette saga toute belle toute neuve ne sont ni blancs, ni noirs. Ils sont gris, tels les nuages sur lesquels ils lèvent leurs yeux le matin, en vu et su du ciel, qui a disparu de leur horizon, ce qui les maintient sous leur pont, isolés de tous. Ils ont tous un background et une vision de la réalité qui explique leurs actes et leur comportement face à la société. Leurs croyances, leurs rêves, leur expérience du monde régissent leurs émotions et leurs actes. Ils sont humains tout simplement, ils ont leurs faiblesses comme tout le monde et ne cherchent pas à être des héros. Juste à survivre et à faire de leur mieux dans ce qu'ils font. Cela leur apporte une réelle consistance et une crédibilité qui fait plaisir à lire et à ressentir.

Des personnages tels que le grand-père d'Eliot ont vu leur monde s'effondrer, issus de l'ancienne génération (soit la nôtre, qui n'a fait que des conneries, excusez le vocabulaire), le soleil, les bonbons, les téléphones portables, tout un mode de vie disparaître, leurs proches partir un par un et ils en ont fini par se renfermer et ne plus dévoiler leurs sentiments. Et pourtant, c'est un c½ur en or qui se cache dans cette poitrine d'ours mal léché, ainsi qu'une force de lion et un sang-froid admirables. Simone est un personnage qui m'a fortement touchée. Son antre est telle l'ancre qui maintient le bateau à flot, un repère indispensable dans la vie de Gary. Cette femme, mère avant tout, a le c½ur noble et débordant d'amour. Elle a vu "Cookie" grandir et la tendresse muette entre les deux m'a bouleversée, car elle me rappelle mes proches et dont ce que j'ai moi-même vécu sur le plan humain et émotionnel.

Néanmoins, le personnage qui m'a le plus agréablement surpris est Dean. De prime abord froid comme un pic à glace (ou plutôt comme un spectre, vu le nom de son bateau), ce jeune garçon plus à même de répondre à la définition de "ténébreux" va laisser paraître l'envers de l'iceberg. Dean est un garçon écorché vif à la vie, qui s'accroche jusqu'à la dernière branche (bon, vu la disparition partielle des arbres dans ce récit, ce n'est pas la meilleure métaphore que je pouvais faire...), qui va retenir son souffle jusqu'au bout sans trembler. C'est le genre de personnages qu'on aurait tendance à juger trop rapidement, dû à de mauvaises premières impressions, alors qu'en réalité, Dean est un battant qui a de bonnes raisons de hurler toute sa rage au monde, de façon verbale et corporelle. Et même si cela n'excuse pas tout, il reconnaît sans broncher ses erreurs et ça, je dis chapeau.

Mais surtout, je pense que Gary Cook est une ode à l'amitié, celle qui est belle et puissante, qui rassemble des âmes s½urs, des esprits connectés entre eux, tel une évidence. Quant on sait que les influences des deux auteurs sont le film Les Goonies et les romans du grand Stephen King (avec le "Club des ratés" de Ça ou encore les enfants de Stand by me pour ne citer qu'eux), rien d'étonnant. En effet, on ne va pas suivre que les péripéties et les émois d'adolescent du jeune Gary, homme à en devenir, mais aussi celles du trio inséparable formé avec Max et Eliott. On aura même le privilège d'en voir la naissance dans un flash-back plus que touchant, au goût amer de nostalgie.

Certes, il y aura des embrouilles, des divergences d'opinion, car les trois garçons ont chacun leur tempérament et leur façon de penser. Pourtant, c'est ensemble qu'ils sont les plus forts, en apprenant des uns les autres. Max est le type qu'on a vite fait d'admirer, car, contrairement à Gary, qui reste souvent pétrifié, tétanisé d'effroi, il ose faire face à l'adversité, répondre aux brimades des "grands affreux", les roublards du navire rival du Spectre. Eliott est le centre névralgique, la colonne vertébrale du groupe. Comme son grand-père, sa ténacité à rester fidèle à ses idéaux et à ses rêves est impressionnante et cette force, il va l'insuffler à ses deux amis. Ces trois-là forment un trio soudé, très proche et solidaire et j'ai pris un immense plaisir à m'insérer dans leur bande sur le modeste bateau du Neptune, à les voir grandir en maturité et à les encourager à la poursuite de leur victoire, de leurs aspirations.

__________« Si tu ne sais pas pourquoi tu te bats, tu n'as aucune chance de gagner. »

Bien sûr, l'arrivée au sein de l'équipe de choc de l'énigmatique et courageuse Lou (qui apparemment se serait appelée Lucie à un moment donné ??), qui ne manque pas de caractère et qui est représentative de cette population de privilégiés abritée dans les tours blanches, ne va pas arranger les choses au moment de la tension qui s'instaurera entre nos trois mecs (avec le pauvre Eliott qui se retrouve au milieu d'un "drame", en réalité) et qui va accentuer le fait que Gary est plus en retrait et effacé que ses deux camarades, en particulier un. Ah, les garçons et leurs relations avec la gente féminine, ça les rend tous choses et leur fait perdre leur bon sens parfois... Que voulez-vous, on ne les changera pas. Néanmoins, avec tout ça, c'est Gary qui reste mon petit chouchou, ce garçon intelligent, à l'esprit vif et aux belles réflexions sur la vie, qui va sortir de sa carapace, s'imposer, oser. Je l'aime, c'est tout !

N'empêche que, décrite comme ça, je donne l'impression que Lou va uniquement semer la zizanie dans le groupe. Mais ce sera un mal pour un bien, car elle va in fine apporter un vent de fraîcheur et déclencher chez Gary une prise de conscience qui va le faire sortir de sa coquille, lui faire se poser les questions nécessaires dans le but d'aller regarder ailleurs que sous le pont afin de parvenir à une vie meilleure. Ce réveil se fera progressivement au fil de l'histoire et on prendra un grand plaisir à voir Gary évoluer et ne plus se laisser ronger par ses angoisses et sa lâcheté.

Un autre détail qui relève du réalisme, ainsi que des inspirations littéraires et cinématographiques et des connaissances mythologiques des deux auteurs : ils ne font pas dans la dentelle. Pour être plus précise, rien ne sera épargné aux personnages de ce roman, la vie ne leur fera pas de cadeaux : désillusions, maladie, désarroi, deuil, tristesse infinie, manque d'un être aimé, rage face à l'impuissance et à l'injustice. Autrement dit, un flot d'émotions se déferle sur vous durant l'avancée de l'intrigue et gare à la noyade... Gary lui-même va devoir faire face à différentes révélations sur ses proches, ce qui à de quoi donner la boule au ventre, et il restera malgré tout toujours combatif, fidèle à lui-même et n'abandonnant jamais ses amis, vaille que vaille. Les décisions qu'il aura à faire à son jeune âge seront déchirantes mais cela ne l'empêchera jamais d'aller de l'avant du mieux qu'il le peut. Quand je vous le disais que je l'adore ce petit !

Je lis très peu de romans écrits à quatre mains, faute de m'y intéresser particulièrement, alors que je suis très admirative à l'idée de deux esprits qui s'accordent pour nous offrir une histoire imaginée à deux, en toute harmonie et complicité. Dans le cas de celui-ci, je peux dire que c'est rondement bien fait. C'est-à-dire que les talents, les idées, la plume des deux auteurs se mélangent impeccablement dans la visée de nous proposer un contenu homogène, clair et extrêmement fluide, captivant, agréable à lire et dynamique, avec une justesse et des scènes d'action qui nous laissent baba et une écriture contemplative et onirique qui n'alourdit pas le récit, loin de là. On vit chaque scène comme si on y était, avec juste les mots qu'il faut pour nous ouvrir les yeux face à ce monde abandonné, effondré et qui continue d'être menacé, on parvient à tous se représenter dans notre esprit, les lieux, les personnages, les situations, et, une fois la lecture commencée, difficile de s'arrêter, à moins d'y être obligé bien sûr. Le roman nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages, qui nous offrent un cliffhanger retentissant, stressant et palpitant, qui change complètement la donne. C'est explosif et on a de quoi ronger notre frein en silence en attendant la suite d'ores et déjà annoncée à paraître pour la mi-2018.

Pour conclure, je dirais que je ne peux que vous conseiller cette lecture qui vous fera prendre le large, tant sur l'eau que dans le ciel, et qui a su me fasciner de bout en bout, en plus de me faire connaître deux auteurs qui ont du génie à revendre et dont le pari est, pour moi, amplement relevé, à savoir : écrire le livre qu'ils auraient voulu lire à l'âge de Gary, en s'imprégnant de leur culture cinématographique et littéraire très riche (et que j'approuve à fond les ballons - You'll float too ! - Ça, sors de ce corps-!). Et encore, pour moi, il ne s'agit dans le cas de ce tome introducteur que d'une mise en bouche exquise et qu'on est absolument pas préparés à ce qui va suivre. Gary ayant dépassé sa timidité et son manque de confiance en soi, étant armé de ce qu'il sait sur son passé qui lui était jusqu'alors incompréhensible, va-t-il aller jusqu'au bout de sa quête, qui va au-delà du simple fait de s'enfuir d'un monde en ruines, en état de destruction imminente et dangereux de tous les côtés ? Mystère et boule de gomme, c'est une horrible sensation. Mais c'est un mal pour un bien. Patience est mère de toutes les vertus...

Pour ceux qui n'ont pas lu ce livre, je pense que les ados et pré-ados sauront sans problème s'imprégner de l'univers aux teintes légèrement rétro de Gary Cook, à la croisée des films d'animations de Miyazaki dans les années 80 axés sur l'écologie avec finesse, poésie, mélancolie et luminosité et le monde hostile, dépeuplé et sans ressources de Mad Max, où la survie ne tient qu'à un fil et où la colère gronde. (Ces deux références cinématographiques dépeintes dans la quatrième de couverture de Nathan sont très bien choisies à mes yeux pour donner un point de repère à ceux qui n'ont pas encore cédé face à l'effet Gary Cook) Tout cela vu à travers le filtre du grand voyage initiatique de l'enfance à l'âge adulte des Goonies ou d'un Stand by me. D'ailleurs, je verrais bien ce livre adapté en film ou en anime japonais, voir en BD, car le scénario est très bien ficelé, et les images exprimées au fil de l'histoire sont si fortes et imprégnées de bleu et de parcelles du monde qu'elles s'impriment sur notre rétine. Le potentiel est là pour des adaptations futures, y'a plus qu'à l'exploiter moi je dis !

Vous l'aurez compris, ce début de saga ne regorge que des bons ingrédients qui permettent de concocter sa propre recette, constituée de personnages forts, complexes, auxquels on peut aisément s'identifier, d'un monde surprenant envahi par le bleu des eaux et le gris des nuages et qui nous reste très hermétique, empli de mystères, et de Deucalion, immenses vaisseaux spatiaux qui percent le ciel en vue d'un espoir de vie meilleure dans d'autres contrées lointaines. Espérons que le naufrage qu'a subi le fils de Prométhée ne se reproduise plus... Il n'y a plus qu'à patienter pour le tome deux, qui nous fera nous envoler vers l'infini et l'au-delà... ou pas ! COUP DE COEUR ♥ (intergalactique et assumé)

« On est jamais content là où on est », disait l'aiguilleur du Petit Prince. Je souhaite de tout c½ur à Gary de trouver le bonheur ailleurs maintenant qu'il a ouvert les yeux sur le quotidien morne et désespérant qu'il vivait sur une Terre post-apocalyptique, et qu'il retrouve surtout la personne qu'il désire tant et qui n'a jamais cesser de lui manquer... La suite au prochain épisode.

Et vous, vous jetterez-vous vous aussi sur cette magnifique petite pépite ? Vous laisserez-vous tenter ? ;)

« La vraie bravoure, c'est de sortir du chemin que le sort a tracé pour toi. »

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↑ Et ça, c'est pour l'excellente bande-annonce du roman (eh ouais, la classe) qui déchire sa maman !
(ok, je sors...) ϟ

+ Pour le petit délire intergalactique, je vous mets une musique marquante de mon enfance : ♪
(et on ne remercie surtout pas ma Licorne de m'avoir refoutu en tête Ilona Mitrecey lol !)
Tags : Fiche lecture, Gary Cook, Le pont des oubliés, Tome 1 ♥, éditions Nathan, Service Presse, Romain Quirot, Antoine Jaunin, 2017, Jeunesse, Monde post-apocalyptique, aventure, action, espace, amitié, adolescence, drame, crise d'identité, adrénaline, espoir, volonté, mystère, science-fiction, dystopie, coup de coeur ♥
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#Posté le mercredi 06 décembre 2017 14:08

Modifié le dimanche 18 août 2019 09:48

FICHE LECTURE : Fille de sang

FICHE LECTURE : Fille de sang
• AUTRICE : Arounwadi.
• ANNÉE : 1997 (THAÏLANDE) ; 2015 (FRANCE).
• GENRE(S) : Horreur psychologique.
• THÈMES : Drame, noirceur, traumatisme, enfance déchue, maltraitance, violence, sang, désarroi, environnement malsain, drogue, seringues, mal-être, pulsions suicidaires, haine, Thaïlande...
• PAGES : 224.

Une jeune provinciale d'à peine vingt ans paie le prix d'une enfance et d'une adolescence misérables.
Pour se venger des sévices, privations et humiliations qu'elle a subis, pour implorer des bribes de tendresse de la part de parents qui rejettent son amour ; son père militaire qui la répudie ou, au mieux, la brutalise ; sa mère, qui change d'homme comme de sarong et se défoule sur elle de ses frustrations ; et par esprit d'autodestruction et en se calquant sur la cruauté ordinaire du monde rural qui l'entoure envers les animaux domestiques : de dope en perf, de fil en aiguille, cette provinciale joue avec son sang. Un récit peuplé de types humains criants de vérité. Un texte dérangeant, au style musclé, au verbe dru, qui donne de la Thaïlande de tous les jours une image authentique à mille lieues des clichés touristiques.

L'AUTRICE : Arounwadi n'avait pas tout à fait vingt et un ans lorsqu'elle a publié ce premier roman, en 1997. Enseignante dans une organisation d'aide aux anciens combattants, à Bangkok, elle a depuis écrit une douzaine d'ouvrages.

ஜ MON AVIS :
Cette chronique sera très particulière. Tout d'abord, un grand merci aux éditions Gope de m'avoir fait cette recommandation de service de presse. Alors que je leur avais suggéré un autre ouvrage, ils ont su cerner mes attentes de lecture et m'orienter vers ce titre, qui célèbre cette année ses vingt ans. Un anniversaire sous le signe du macabre et de la désolation la plus totale. En 1997, Arounwadi, jeune Thaïlandaise de vingt-et-un ans à peine, trouve le courage au plus profond d'elle-même de faire publier son texte, intitulé Fille de Sang (écrit en quinze jours en plus, omg). Je n'ose imaginer à quel point sa rédaction a dû être laborieuse et assimilable à un chemin escarpé aux rochers saillants telles des lames de couteau bien aiguisés. Lorsque je me disais que cette autrice avait seulement un peu plus que mon âge, à cette époque lointaine où je n'étais pas encore conçue, quand elle a eu l'audace, la force d'âme et le cran de faire paraître ce roman glaçant et à l'impact d'un coup de poing en pleine figure, je peinais à y croire. C'était inouï. Je remercie encore une fois sincèrement Gope d'avoir eu du flair, et un sacré, en me proposant cette parution avec moins de testostérones et une vision plus d'âge mûr, mais qui n'a pas manqué de me provoquer des sueurs froides, qui ne me quittent plus. Âmes sensibles s'abstenir, vous êtes prévenus.

Ce livre, c'est l'histoire d'une Thaïlande cachée derrière un sourire. Un sourire figé, qui devient vite fat, aigre, qui suppure l'hypocrisie et une réalité que l'on ne soupçonne même pas d'exister. En parcourant cette intrigue de bout en bout, j'ai eu la sensation qu'il s'agissait d'une jeune femme au sortir de l'adolescence, fantôme de l'Arounwadi de 1997, d'une génération antérieure, qui s'adressait directement à une autre jeune femme au sortir de l'adolescence, en l'occurrence moi, votre dévouée Servante. La connexion s'est instantanément établie entre la fille au c½ur fissuré, qui a saigné des larmes douloureuses pour donner corps à son roman, et entre celle dont l'organe vital est encore intacte, innocent, pur, mais plus pour très longtemps. En effet, Fille de Sang fait partie de ces lectures qui ne vous laissent pas indemnes. On en ressort hébété, changé à tout jamais, le prisme à travers lequel je voyais l'existence s'est terni et s'est taché de gouttes de sang rouille, dont la saveur salé s'est évaporée à force de sécher, réminiscence d'un mal-être insoutenable. Chaque page m'a fait mal, m'infligeait une souffrance supplémentaire. Deux cent vingt, c'était bien assez pour le calvaire. Calvaire nécessaire cependant, vous noterez bien. J'ai eu mal à mes veines, et je vous le dis de façon très juste.

Comme toujours quand je commence la lecture d'un énième ouvrage de ma Pile à Lire longue comme mon bras (quoique, j'avance bien, je suis fière de moi), prends un plaisir qui m'est propre à analyser les premières de couvertures AVANT et APRES ma lecture. Vous vous en doutez, le après est particulièrement intéressant car il éclaire la couverture d'un jour nouveau. Ici, le gris est une couleur qui s'impose, qui prédomine : toute l'atmosphère du roman en est imprégnée de la première ligne jusqu'à la dernière, à tel point que je me suis rendue compte avec pertes et fracas que durant toute cette aventure livresque, j'avais l'impression que la pluie me tombait dessus sans arrêt, ou bien que le ciel était d'un gris opaque déprimant, ne laissant jamais le soleil bienveillant de sa chaleur percer. D'ailleurs, à un moment de l'histoire, l'héroïne, dont on ne connaîtra jamais le nom (est-ce pour créer une meilleure connivence avec le vécu de l'autrice elle-même ?), a l'impression qu'un soir de pluie, cette dernière fait exprès de concentrer toute son averse sur elle, la transperçant jusqu'aux os. Cet effet de froid, d'inconfort, d'abandon et de destin qui s'acharne sur vous sans vous octroyer ne serait-ce qu'une parenthèse de répit, cet effet-là va perdurer au fur et à mesure qu'on va suivre l'héroïne face à ses humiliations et maltraitances constantes, jusqu'à sa descente aux enfers qui va être la goutte de sang qui va faire déborder le vase.

Les ratures en noir, qui donnent à la couverture un aspect négligé, presque comme si on avait voulu la saccager de rage ou en cacher le motif, représentent la peau de l'héroïne saturée de piqûres d'aiguilles, de sang versé, de coups donnés à ce corps habité d'un esprit malingre et ingrat, cette enveloppe corporelle expulsé par la mère, la mère malade d'avoir donné la vie à un petit corps parfaitement formé qui ne lui a pas laissé l'opportunité de le tuer dans l'½uf grâce à l'avortement. Ce corps normalement constitué, presque beau, que la vie lui a donné, notre jeune fille va tout faire pour le détruire, en faire sortir un flot continuel de sang, source de sa joie. Elle va lui faire des injections, lui faire fumer de la hasch et cigarettes sur cigarettes. Après tout, ce corps est complètement non désiré de toute part au sein de la famille, elle, son propriétaire, en tête de peloton, alors à quoi bon ? Les cheveux relevés en chignon, les oreilles et les doigts un tant soit peu sertis d'ornements afin de se voiler la face à l'école secondaire, d'arborer un semblant de normalité, notre narratrice a grandi avec un vide au fond du c½ur. Un vide ayant besoin d'être comblé. De sang. Une fosse s'est creusée au fil des années et est devenue une abysse, faisant place nette à des méandres de noirceur, d'amour non-réciproque, d'un noyau familial disloqué et malsain jusqu'à la racine, d'une place dans ce bas monde vacillante, voire nulle et non avenue. La narratrice manque, à chaque pas qu'elle entreprend sur cette terre, de vaciller, de tomber dans le gouffre de ses angoisses, dans le Néant avec rien derrière le rideau noir qui le recouvre. J'ai par ailleurs senti mes propres pieds partir en vrille, mes orteils me titiller face au danger imminent et qui s'ouvrait telle une gueule du loup. Ce qu'il manquait à notre jeune personnage en perdition, c'est une branche à laquelle se raccrocher à la vie, à un espoir sous-jacent et qui donne la force d'avancer. Seulement voilà, l'arbre est pourri, ses fruits rongés de vers et moisis, ses branches pendantes et sans la moindre feuille, comme sur la couverture. Un arbre né de la graine de la haine, de l'indifférence et de l'ignominie. Comment croître sur un sol stérile, aride de compassion, de tendresse et d'un brin d'humanité ? Ainsi, notre héroïne a évolué au milieu des mauvaises herbes, malveillantes, grinçantes, racornies et qui vous donnent de l'urticaire. A quoi cela sert-il de vivre, dès lors ?

Je vous pose la question car elle ne cesse de me hanter l'esprit depuis que j'ai refermé ce livre sur un son sourd, résonance de la vie dénuée de tout moment de bonheur, de sérénité et de réconfort de son personnage principal. Je me suis sentie pénétrer dans sa peau, entrer dans sa tête. J'ai senti les coups donnés à répétition, comme autant de cris de rage, de désespoir, de révolte face à cette vie injuste et compliquée, qui n'en fait qu'à sa tête, et qui nous laisse toujours mal accompagné, que ce soit par les autres autant que par soi-même. Ces gifles, ces poings valdinguant qui martèlent le corps, qui prend alors la couleur bleutée d'un Schtroumpf, ces cheveux pris par poignées par une main de fer pour vous traîner sur le sol telle une poupée de chiffon, ces coups de bâtons rêches et cinglant votre visage d'une marque rouge indélébiles, autant de gestes qui comportent une lassitude pesante envers cette vie, ces personnes qui vous environnent, qui ont comme un goût de lait caillé, ou plutôt de sang tout frais qui sort de la source. Vous vous forcez à le boire, ce sang immonde, car la douleur est la seule chose qui vous permette d'éprouver encore votre existence. Pour elle, vous vous devez de le faire. Sinon, qu'adviendrait-il de vous ? A quoi cela servirait-il de vivre, bon sang ? Pour citer l'autrice, on peut lire sur la quatrième de couverture : « La douleur fait partie de la vie, elle n'est nullement un divertissement de l'âme. » La douleur mérite d'être ressentie et exprimée. "That's the thing about pain. It demands to be felt.", comme le dirait un de mes auteurs favoris, John Green. Aux yeux de la narratrice de cette désastreuse aventure, cette peine infligée à son corps d'en extraire le sang, comme on extrairait la graisse d'un animal pour l'utiliser, afin de se divertir la vue et d'appliquer un baume à son c½ur meurtri, en réalité cela est indissociable de son être, de sa façon de vivre et de concevoir la vie.

Malgré les brimades qu'elle subit et qui pourraient nous faire courber l'échine dès le premier manque d'affection, la remarque blessante ou le silence assourdissant de mépris et de ranc½ur, l'héroïne ne va jamais véritablement en vouloir à ses proches. Certes, elle va vouloir à tout prix comprendre la raison perverse du chagrin perpétuel qu'est son cheminement sur cette planète si grande et pourtant si étriquée à travers ses yeux au regard entièrement différent du nôtre, elle va ressentir de la colère, de la jalousie, du désarroi, une envie ardente de hurler de tout son soûl pour briser les barricades érigées entre elle et le monde entier, cette paroi qui la sépare de ses proches et de tous les autres, comme si elle n'était qu'un esprit égaré. Cependant, toute cette amertume va se retourner contre elle-même. C'est elle qu'elle déteste par-dessus tout, qu'elle ne peut pas voir en peinture, qui lui donne la nausée. Source de cette impériale affliction permanente. Alors qu'au cours de ma lecture, je tempêtais contre ce père abjecte, qui a autant de maîtresses que de chemises, personnification même de la violence et de sa stupidité hors normes, esprit cruel et buté, qui n'a jamais voulu reconnaître son second enfant, l'empêchant de ne pas être orphelin de père, croyant lui faire une faveur en l'élevant après une dizaine d'années d'existence, couvant l'aînée, la s½ur hermétique et déjà loin, yo-yo continu, de baisers, caresses et autres marques de tendresse suffisant à vous combler ; contre cette mère, qui soi-disant se bat contre vents et marées pour son vilain petit canard en lui procurant de l'argent par le biais d'hommes au masochisme exacerbé ou à la gentillesse trop latente et encline à la faiblesse, cette mère qui n'a jamais donné de véritable câlin à son enfant, ne l'a jamais serré contre son c½ur, lui fait des scènes de ménage grotesques et à peine crédibles afin de tout ramener à elle et de se convaincre qu'elle est une bonne mère. Je hurlais face à ces imbéciles, qui n'ont pas un seul instant ouvert les mirettes face au spectacle navrant de leur enfant malade, malade de vivre, au c½ur exsangue de n'avoir jamais été aimé et entendu, au sang drainé comme autant de petits morceaux de son âme. J'aurais voulu me jeter au cou de la narratrice, l'entourer de mes bras frêles et tremblotants au vu de cette situation révoltante et crève-c½ur. Lui dire qu'on va prendre soin d'elle et de son âme cassée, de ses pensées tordues, perverties par l'amour du sang qui s'égraine, qu'on va enfin l'aimer de toutes nos forces, ne pas l'abandonner à elle-même et lui rejeter sans arrêt la faute. Malgré ce qu'elle a enduré, elle ne cessera jamais d'aimer ce père indigne, d'honorer sa personne, de le contempler avec déférence comme tout enfant qui se respecte. Elle voudra protéger sa mère des injures et commérages des vilaines gens du coin. Alors que ces deux piliers de la vie d'un enfant constituent autant de lianes glissantes, empoissonnées d'un venin mortel et dont on devrait éloigner toute idée de leur faire confiance, de s'y reposer et d'y accorder notre foi, elle s'y accrochera d'une force redoublée, parce qu'ils sont tout ce qu'elle a. Sinon, à quoi servirait-il de vivre alors ?

Concernant la plume de l'autrice, elle est incisive et ne mâche pas ses mots. Au contraire, ces derniers ont été savamment pesés, et marinés dans un bon breuvage de sang au sein du cerveau d'Arounwadi. Chaque phrase sonne telle une sentence irrévocable, chaque mot s'incruste dans votre chaire et y fait de beaux dégâts. Il semblerait que l'autrice ait pris dans ses mains ce qui faisait le matériau même de son c½ur, visqueux, poisseux, de cette réalité thaïlandaise qu'elle côtoie à chaque jour qui passe (ceci est inspiré une histoire vraie, bonjour), puis qu'elle l'ait malaxé et sculpté son roman dans cet argile particulièrement sanguinolent et dont la tristesse, la dureté incommensurable ressort de chaque pore. Le c½ur est un lourd fardeau à porter, Arounwadi s'en est délestée dans son roman qui incarne son boulet de canon ferré à la cheville, cette effarante réalité, immuable et que l'on voudrait pourtant contourner, se débarrasser d'une pichenette ; telle est sa Croix, jusqu'à la fin de ses jours. Pour ma part, j'ai su grandement apprécié cette écriture percutant, d'une immense maturité et d'un sang froid (j'ai pas fait exprès) imperturbable, qui ne permet aucune concession et qui vise droit sa cible. Le c½ur en est frappé à chaque étape, chaque moment marquant noir sur blanc de la vie de la narratrice, qui n'a eu le droit à aucun cadeau de la part de celle qui l'a véritablement enfanté de son sang coagulé. Serait-ce un énième reflet d'une souffrance éprouvée qui a besoin de paraître au grand jour ? Ou dans le bain de lumière d'une lune de sang ?

Pour conclure, je recommande ce roman à des personnes ayant le c½ur et l'estomac bien accrochés. Vous aurez compris que Arounwadi ne fait pas dans la dentelle et cela n'est pas joli-joli à voir. Si vous vous attendez à une immersion au c½ur d'une Thaïlande digne de carte postale, prête à vous accueillir avec le sourire, détournez votre regard et passez votre chemin. Car, à la commissure des lèvres de cette peuplade provinciale que nous présente l'autrice, se cache une bile noire insoupçonnée ; elles ont vite fait de s'affadir et d'en devenir pâteuses et peu avenantes. Cet ouvrage, ce n'est pas le guide Michelin de l'ancien pays du Siam. La Nature n'y est pas portée en pâmoison et, si l'on vous acclimate aux traditions culinaires de la campagne avoisinante et des patelins du coin, c'est pour mieux en égorger les cochons et écraser les têtes infortunées de pauvres poulets. Les rats et les grenouilles ne seront pas en reste à cause d'oiseaux carnivores absolument répugnants, et pour ce qui est des chiens, meilleurs amis de l'Homme... C'est une autre affaire. Pour les défenseurs de la cause animale, votre sang n'en fera qu'un tour et l'envie de vous insurger vous prendra rapidement à la gorge, malgré la suffocation que ces scènes barbares, tant envers l'être vivant que l'être spécialement humain, feront naître. Animaux maltraités à outrance sont mis en parallèle avec les âmes torturées que nous sommes, dans un décor sombre, avec des personnages à peine esquissés. Pas de visage aux contours définis, pas de couleurs, pas de distinction. Tous des monstres. Ce roman est paru en 2015 mais le fait que je l'ai lu en 2017 sonne d'autant plus le glas macabre du honteux vingtième anniversaire. Et cette ultime question demeure, inébranlable : « A quoi ça sert de vivre ? » (vous avez quatre heures). Dans tous les cas, je suis toujours debout après la tornade Arounwadi, dont j'ai définitivement envie de lire ses autres romans, et c'est un coup de c½ur ♥ sacrément battant et vivace qui s'est déclaré. Cependant, je déplore certains dommages collatéraux : plusieurs petits morceaux en ont été retrouvés sur le bord de la route, des minces lambeaux d'une certaine couleur rouge...

« Aussitôt qu'il apparaît dans l'encadrement de la porte, "M'man, papa est là !" je m'écrie, toute excitée. Puis ma joie sur-le-champ laisse la place au désespoir. Papa me toise d'un air glacial. L'aversion dans ses yeux est évidente. Il dit d'une voix forte "C'est qui, ça, 'papa' ?"
Il dépose ses colis puis grimpe à l'étage, me laissant plongée dans toutes sortes de réflexion. Quel crève-c½ur ! Alors, comme ça, j'ai encore fait faux ?»
Tags : Fiche Lecture, Fille de Sang, Service Presse, éditions Gope, Arounwadi, Thaïlande, 1997, roman d'horreur psychologique, Drame, noirceur, traumatisme, enfance déchue, maltraitance, violence, sang, désarroi, environnement malsain, drogue, seringues, mal-être, pulsions suicidaires, haine, coup de coeur ♥
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#Posté le mercredi 11 octobre 2017 14:20

Modifié le dimanche 15 octobre 2017 07:15

FICHE LECTURE : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?

FICHE LECTURE : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?

THRILLER | HENRY FARRELL | 1960 | SUSPENS, S¼URS, GLOIRE D'ANTAN, NOSTALGIE, RANC¼UR, CINÉMA, VENGEANCE, JALOUSIE, FOLIE, DRAME, HUIT-CLOS, HORREUR PSYCHOLOGIQUE, NOIRCEUR, SUSPENS, DESTIN TRAGIQUE, ENFERMEMENT, ÉTOUFFEMENT, ANGOISSE, TERREUR, EFFROI, ACCIDENT, RUMEURS...
368 pages | 22¤.

Le roman qui a inspiré le film culte avec Bette Davis et Joan Crawford

➜ Jane et Blanche se haïssent. Anciennes comédiennes, ces deux s½urs vivent recluses dans leur vieille demeure de Beverly Hills. Ex-enfant star tombée dans l'oubli, Baby Jane jalouse sa s½ur Blanche qui, elle, a connu la gloire à Hollywood.
A présent, Blanche est clouée dans un fauteuil roulant. Ce dont Jane profite afin d'asseoir sa tyrannie.
De ce huit clos tissé de ranc½urs et de frustrations, Robert Aldrich a tiré un film réunissant deux monstres sacrés : Bette Davis et Joan Crawford.
Trois nouvelles inédites complètent ce recueil : Qu'est-il arrivé à cousine Charlotte ?, Les Débuts de Larry Richards et L'Oeuf d'Orvil. Toutes mettent en scène des personnages psychologiquement torturés, manipulateurs et pervers.
Inclus la préface de Mitch Douglas, agent littéraire d'Henry Farrell, qui présente la genèse du roman.

L'AUTEUR : Après son premier roman L'Otage (1959), Henry Farrell (1920-2006) se fait connaître du grand public grâce au thriller psychologique Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (1960), que Robert Aldrich adapte au cinéma deux ans plus tard avec Joan Crawford et Bette Davis. L'auteur et le réalisateur collaboreront une nouvelle fois pour Chut... chut, chère Charlotte-en 1964, film inspiré de son scénario (devenu une nouvelle) Qu'est-il arrivé à cousine Charlotte ?, pour lequel Farrell recevra le Prix Edgar Allan Poe en 1965. Un autre de ses romans a inspiré le film Une belle fille comme moi (François Truffaut, 1972).

FICHE LECTURE : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? est le second livre que j'ai reçu de la part des éditions L'Archipel, que je remercie infiniment, peu après Sissi, impératrice malgré elle (ma chronique ici). Tout comme le 'sujet Sissi', ce roman me faisait sacrément de l'½il au vu de la série d'anthologie Feud, que j'avais dévoré en début d'année. Si la nouvelle production de Ryan Murphy se centrait sur la 'querelle' dévastatrice entre deux monstres sacrés du cinéma, il faut dire que cette inimitié flagrante a pris des proportions dantesques lorsque deux des femmes ayant fait les beaux jours de l'âge d'or du cinéma se sont retrouvés face à face sur le même plateau. Or, ce lieu de tournage, c'était celui de l'adaptation de Baby Jane,-best-seller d'Henry Farrell au début des années 60, où le grand public est avide de frissons, d'épouvante, d'actes inavouables et de sueurs froides. Et de rivalités inextricables aussi. Si la lecture de l'oeuvre originelle m'intéressait au départ pour mieux creuser la relation Davis/Crawford, dont le parallèle avec celle des deux s½urs au c½ur de l'intrigue est tout bonnement inouïe, j'ai in fine été emportée par la spirale infernale de ce livre qui va finir par vous faire tourner la tête et l'estomac à vous rendre fou. Et on ne peut pas dire que la rampe d'escalier soit bien solide pour se raccrocher à quelque chose ; au contraire, elle vous ferait presque peur...

FICHE LECTURE : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Dès les premières pages, l'auteur arrive à nous placer dans une ambiance bien glauque, à l'atmosphère irrespirable de désolation à perte de vue, à vous fendre le c½ur et l'âme. L'air vicié des ficelles de cette histoire font aussi embaumer d'une saveur âcre de jalousie et de haine poussée à son paroxysme la mansion luxueuse et à l'amer parfum d'une époque définitivement révolue. Certes, Feud nous a présenté des scènes clés de l'existence gâchée de Blanche et Jane, sous la perspective des sentiments empoisonnés par leur art et par la misogynie et le goût du scandale du tout Hollywood qu'éprouvaient l'une pour l'autre Betty et Joan, mais rien ne me préparait à ce qui allait me sauter à la gorge, à m'asphyxier,-et ce dès les premières pages.

FICHE LECTURE : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Ne vous fiez pas aux apparences : le roman est certes court avec "seulement" 250 pages, et on pourrait donc penser qu'une telle longévité de rancune cordiale ne serait pas assez développée sur une quantité de chapitres noircis à l'échelle disproportionnée. Détrompez vous : chaque page tournée transpire la terreur que nous inspire l'immonde et burlesque Jane, la pitié qui nous serre le c½ur dans un étau pour la malheureuse Blanche, la nausée qui monte telle la marée lorsque la journée morne et empoussiérée s'est écoulée et en annonce une nouvelle qui nous réserve de malencontreuses surprises quand la nuit tombe. Chaque phrase, chaque mot, est pesé et empreint d'une telle intensité émotionnelle.

FICHE LECTURE : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Le risque d'en avoir des hauts-le-c½ur est élevé et même dangereux. On a l'impression que le désespoir hagard et coriace de Blanche, qui s'accroche de façon admirable à sa survie, nous colle à la peau, ainsi que la folie délirante et dévorante de Baby Jane. On se sent engloutis dans un siphon sans fin tandis que les deux s½urs se donnent la petite mort dans leur maison lourde d'un passé empoissonnant, la présence absente. Les autres personnages qui gravitent autour du quartier ne sont pas en reste : Edna Stitt est la seule dont l'âme est noble et saine, une femme de ménage comme il faut qui a l'esprit vif et aiguisé et le c½ur généreux face au quotidien révoltant de Blanche, traitée comme une malpropre et une tare par sa propre s½ur. La seule petite parcelle d'espoir de cette fresque abracadabrantesque de débauche, d'avilissement et d'une tristesse à pleurer sera incarnée par cette petite bonne femme, campée sur ses pieds, au courage qui ne vacille pas et à la bonté et au bon sens aveuglants.

FICHE LECTURE : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Et ce dans les deux sens... Edwin est quant à lui un jeune homme qui a laissé son talent s'émousser par manque de confiance en lui et en une ère navrante, et son c½ur s'alourdir, devenir fat.-Résultat des courses : il représente l'être salvateur qui s'échappe à lui-même et en devient aussi insupportable que l'ensemble des personnages, qui ont les oreilles bouchées, les yeux clos et la bouche muette face à cette maison assourdissante et à son incurable ivrognesse. Il n'y a pas d'issue de secours face au tourment dans lequel sont empêtrées les deux s½urs depuis le succès éclair de Jane il y a déjà plus de cinquante ans. La plume incisive de l'auteur dans les méandres de la psychologie étriquée de ses personnages torturés entre vertu, décence d'un côté et violence, abomination de l'autre fait mouche, elle est pertinente, elle s'immisce tel un serpent dans nos incertitudes, nos peurs et elle nous provoque des sueurs froides qui hérissent les poils. Ce n'est que lors de ma traversée mouvementée des dernières pages, le climax foudroyant d'une Jane qui perd complètement la boule et d'une Blanche à l'abandon, que je me suis rendue compte que j'avais retenu ma respiration pendant un certain temps déjà.

FICHE LECTURE : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Rien de tel que ce roman pour vous faire faire une petite séance d'apnée improvisée. En bref, je vous recommande chaudement la lecture de cet ouvrage, bien qu'il risque de faire singulièrement baisser la température de votre corps, prenez garde. Les trois autres nouvelles, d'apparence plus "gentillettes",-ne vous laisseront en réalité pas en reste car la plume de Farrell est toujours aussi captivante et abrutissante de par sa dextérité à capturer la complexité de l'âme humaine, si fragile, tordue et tentée par les méandres du néant. La préface m'a également marquée parce-qu'elle m'a beaucoup touchée. On ressent l'admiration de Mitch Douglas pour l'auteur dont il était l'imprésario. Il avait une foi réelle en lui, en son potentiel d'écriture, de raconter des histoires indémodables et à vous donner la chair de poule, sans sombrer dans le vulgaire ou l'irréaliste. Ses propos lui faisant honneur n'ont que mieux mis en lumière l'héritage d'Henry Farrell, une oeuvre inscrite noir sur blanc dans le panthéon de la littérature, une nuance particulière entre le gris de l'existence gâchée, le noir de nos sentiments les plus sombres et inavouables, et le blanc de la lueur d'humanité qui réside en chacun de nous, à divers degrés.

Celle qui fait de tout un chacun un être à part, un personnage unique en son genre. Henry Farrell devait en être un sacré, et j'aurais bien voulu en discuter avec lui. Ses trop peu nombreux écrits parlent pour lui et je serais enchantée de les lire tous. Celui-là, en tout cas, est un COUP DE FOUDRE ϟ

« Il commença à fouiller dans le tas, mais il s'arrêta brusquement, le regard attiré par une photo glissée entre deux paquets de cahiers de musique. Il la sortit d'une main hésitante.
Il regarda avec ahurissement le visage pâle à peine visible entre les épais traits de crayon rouge. Il s'agissait d'une femme et, d'après ce qu'il pouvait en juger, blonde et jolie. Mais la personne qui avait maculé la photo était sûrement en proie à une crise de haine sauvage. La pointe émoussée du crayon avait profondément creusé le papier, laissant d'épais traits cramoisis en travers de la bouche et du nez. Des traits plus courts et légers recouvraient entièrement le visage, comme si on avait voulu non seulement le saccager mais aussi le cacher.-»

Sources : Editions L'Archipel, iamveryawesome, airdcarol, davidmbuisan, feudsource, we♥it, Feud (FX, Ryan Murphy, Jaffe Cohen et Michael Zam).

FICHE LECTURE : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Henry Farrell, 1960, Littérature américaine, Editions l'Archipel, Suspens, Soeurs, gloire d'antan, nostalgie, Rancoeur, Cinéma, vengeance, jalousie, folie, drame, huit-clos, roman d'horreur psychologique, noirceur, suspens, destin tragique, enfermement, étouffement, angoisse, terreur, effroi, accident, rumeurs, trois nouvelles inédites, Coup de foudre ♥
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#Posté le jeudi 05 octobre 2017 17:14

Modifié le samedi 07 octobre 2017 15:28

FICHE LECTURE : Un roman d'aventures (ou presque !)

FICHE LECTURE : Un roman d'aventures (ou presque !)

JEUNESSE | 2017 | YAËL HASSAN | AVENTURE, MANOIR, CATASTROPHE, DISPARITIONS, MENACE, DANGER, ENFANTS, BÉBÉ, TRÉSOR, MYSTÈRE, ECRITURE, AMITIÉ, SOLIDARITÉ, COURAGE, GRAND MÉCHANT, AUTEUR, HUMOUR...
256 pages | 16,95¤.

➜ Pour réussir un roman d'aventures, il faut : des personnages attachants, une quête palpitante, de l'action, de la peur, de l'amitié, de l'amour, des méchants, de quoi faire rêver les jeunes, des dauphins (oui, vous avez bien lu). Voilà la liste rassurante des ingrédients du roman d'aventures trouvée sur Internet (il faut savoir utiliser toutes ses ressources, que voulez-vous !) par notre auteur, qui s'attelle courageusement à son objectif. Son point de départ : une bande d'ados se retrouve sans parents le jour de Noël. Mais Nathan, notre écrivain en herbe, va bientôt se rendre compte (entre autres) qu'il va devoir inventer une bonne raison à cette disparition, qu'il est nul pour les descriptions et qu'il ne sait pas écrire une scène d'action. Et c'est alors que sa vie (sa vraie vie, s'entend) se met à ressembler à un roman.

« Il y a trois secrets pour écrire un bon roman. Personne ne les connaît ! »
- Somerset Maugham

Un écrivain débutant tente d'écrire coûte que coûte un roman d'aventures.
Novateur, décomplexé, imaginatif et bourré d'humour !

L'AUTEURE : Yaël Hassan naît à Paris en 1952. Après avoir passé son enfance en Belgique, son adolescence en France puis une dizaine d'années en Israël, elle revient s'installer en France. Victime d'un accident de voiture, elle met à profit le temps de sa convalescence pour réaliser un de ses rêves : se lancer dans l'écriture. Un grand-père tombé du ciel, publié en 1997, est son premier roman. Elle écrit par la suite plusieurs dizaines d'ouvrages jeunesse, couronnés de divers prix de littérature jeunesse. En 2015, elle obtient le Prix des Incorruptibles (niveau CM2/6ème) pour son roman jeunesse La Fille qui n'aimait pas les fins, écrit avec Matt7ieu Radenac (éditions Syros).
Parmi ses ouvrages publiés chez Syros, notons aussi L'Usine, Quatre de c½ur, Comment on écrit des histoires avec Roland Fuentès ; et bien sûr, sa série Momo, petit prince des Bleuets qui dépasse les 200 000 exemplaires vendus.

FICHE LECTURE : Un roman d'aventures (ou presque !)
Tout d'abord, un grand merci aux éditions Syros pour ce magnifique envoi, si agréable au toucher et explosif de couleurs douces et au doux parfum de l'automne qui s'annonce (note : le livre a été publié le 7 septembre). Il nous reste le bienfait du soleil jaune, qui se mêle à l'orangé enchanteur de la rentrée automnale et au vert frais qui tente de résister à cette invasion au fond tant souhaitée par beaucoup de monde. Notamment par nous, les lecteurs adeptes de cocooning (ne le niez pas !). J'ai dans un premier temps reçu cet ouvrage en épreuves non corrigées, puis j'ai eu la superbe surprise de le trouver dans ma boîte aux lettres dans sa version finalisée et "habillée", si pleine de vie, de pep's et de bonne humeur. Regardez-moi cette petite merveille qui fait du bon au moral ! Rien que de la contempler, je suis toute requinquée, comme si cela était une source de vitamines D. J'apprécie sincèrement cette marque de confiance de la part de cette maison d'édition avec laquelle j'ai contracté tacitement un partenariat libre tout récemment. Ce sont des gestes qui ont toute leur importance et qui ne s'oublient pas. Cette lecture me promettait un soi-disant roman d'aventures, avec ses aléas malencontreux, retranscrits par le "ou presque !" (entre parenthèses). J'ai le grand plaisir de vous affirmer que le pari est relevé fièrement, non sans auto-dérision.

FICHE LECTURE : Un roman d'aventures (ou presque !)
Et une bonne dose d'énergie et d'audace à souligner. Yaël Hassan nous propose un roman qui explique l'acte particulièrement ardu de l'écriture au plus jeune lectorat avec entrain et bonne volonté. La détermination de l'écrivain mis en scène, Nathan, sorte d'avatar de l'auteure tout en ayant sa propre identité de personnage romanesque et de narrateur pour le moins intrusif (pour ma délectation suprême), est sans failles et nous donne des ailes afin d'aller de l'avant, peu importe le rêve que nous aimerions rendre réalité. Et je suis bien contente que les éditions Syros aient eu l'amabilité et le bon sens de lui offrir sa chance à ce niveau-là. Ce roman pas comme les autres nous conte l'entreprise périlleuse, mais fort heureusement fructueuse aussi, de Nathan, un journaliste mis sur la sellette. Inquiet du sort de sa petite famille, constituée de son aimante femme Sandra et de son adorable collégien de fils, Simon, suite à la perte de son gagne-pain (ce qui est bien normal), notre attachant héros qui se rêvait écrivain va se trouver encouragé par ses êtres de lumière à se laisser pousser des ailes dans le milieu de la littérature ; ça y est, le temps est enfin venu de gratter du papier et de prendre la plume pour des envolées romanesques ! Sandra, cette femme extraordinaire, promet de soutenir financièrement le ménage familial en attendant que son mari puisse vivre de ses futurs écrits et voir son talent proliférer dans ce domaine.

FICHE LECTURE : Un roman d'aventures (ou presque !)
Simon, quant à lui, se chargera d'être le lecteur attentif, patient et plein de ressources, ainsi que la muse qui sera le noyau de la centrale (nucléaire) de cette histoire. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'une nouvelle aventure chargée d'exaltation commence pour Nathan, entouré d'amour de toutes parts et prêt à s'isoler afin que son intrigue prenne forme noir sur blanc. Ce père et mari touchant, attentionné, un peu maladroit des fois, mais toujours dans la bienveillance et l'honnêteté, va aller puiser sa source d'inspiration dans le village de son enfance, dont l'appellation est l'allégorie même de nos péripéties et de nos rêves d'exaltation les plus fous : Trésaure. Un savoureux et malin croisement entre le dinosaure, cette créature exotique à l'origine de nos plus grands fantasmes (oh yeah), et le mot anglais treasure (that is what you are). L'occasion de prendre un grand bol d'air frais pour bien attaquer le boulot colossal qui l'attend.

FICHE LECTURE : Un roman d'aventures (ou presque !)
Mais si cet hameau de tranquillité, où rien de bien important ne semble se passer, paraît être le lieu de villégiature tout trouvé pour permettre à Nathan de mettre ses idées à plat et de travailler dans la quiétude et la sérénité, la réalité va se révéler être plus chamboulée. En parallèle des moments d'angoisse et de frayeur que notre bande d'enfants en patchwork à la sauce Goonies ou Club des cinq vont devoir traverser suite à la disparation pour le moins étrange de leurs parents travaillant tous à la même enseigne (soit la centrale nucléaire qui alimente tout le village en électricité), Nathan va quant à lui découvrir que son pied-à-terre à Trésaure a été violé, sans que rien dans la maison ne soit porté disparu. Bizarre, vous avez dit bizarre ? D'autre part, tel le grand méchant loup Jean qui a un pied dans la bergerie dans l'intrigue ficelée par notre auteur-en-devenir, un rival de Nathan, Gilbert, va être réintroduit dans son existence digne d'un long fleuve tranquille et lorgner sur sa progéniture, Simon, à la sortie du collège... Oui, ça fait peur...

FICHE LECTURE : Un roman d'aventures (ou presque !)
C'est ce que j'ai tant aimé avec ce roman : les enfants de l'histoire d'aventures rocambolesques ne sont pas en reste... et leur "papa" non plus ! Tout d'abord, il vibre avec eux et se soucie de leur sort, comme s'ils étaient ses véritables enfants. Du coup, certains choix scénaristiques vont se corser,
au fur et à mesure que Nathan va se rendre compte de l'ampleur de son histoire, qui est devenue à ses yeux palpable, authentique, sa substantifique moelle à prendre très au sérieux. D'autre part, ce livre aborde quelque chose qui est très cher à mon c½ur : le fait que la vie réelle soit l'objet de notre inspiration, que l'on puisse s'en émerveiller à chaque instant. Les livres sont un condensé de magie, mais à l'origine, ne trouve-t 'on pas cette féerie si addictive au sein de notre propre existence ?

FICHE LECTURE : Un roman d'aventures (ou presque !)
Dans les événements qui nous tombent dessus, qui nous abrutissent, dans le partage avec l'autre, l'amour les uns des autres, les expériences bonus ou malus... La magie est partout au fond, il suffit juste d'ouvrir les yeux bien grands. Ainsi, les mésaventures wtf de notre bande de loulous ne manquant pas d'aplomb, de courage, de solidarité entre eux aussi, l'innocence de la jeunesse prise dans l'affreuse tourmente des problèmes d'adultes et de notre petit monde qui a très bobo (niveau linguistique de maternelle, bonjour), vont se retrouver croisés avec les soucis et inquiétudes réels de Nathan, que ce soit au niveau de Gilbert, du passé de son grand-père défunt, de son travail d'écriture pas si simple à mener de front, le tout avec un optimisme sans failles et une curiosité avide et qui donne envie de croquer le monde et d'emplir notre esprit de mille et un trésors. Je tourne la page de cette aventure le c½ur gros, empli de douceur et de joie. COUP DE FOUDRE ϟ

« Je ploie sous l'affront. Comparer mon texte à de la Bibliothèque rose... »

Sources : éditions Syros, We♥it.

FICHE LECTURE : Un roman d'aventures (ou presque !)
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, éditions Syros, Un roman d'aventures (ou presque !), Yaël Hassan, roman jeunesse, manoir, catastrophe, disparitions, menace, danger, Enfants ♥., Bébé ♥, aventure, Trésor ♥, mystère, écriture, amitié, solidarité, courage, grand méchant, auteur, humour ♥♥♥, Coup de foudre ♥
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#Posté le jeudi 28 septembre 2017 02:41

Modifié le dimanche 01 octobre 2017 15:08

FICHE LECTURE : L'île aux mensonges

FICHE LECTURE : L'île aux mensonges

FANTASTIQUE | 2015 (USA) ; 2017 (FRANCE) | FRANCES HARDINGE | DIX-NEUVIÈME SIÈCLE/EPOQUE VICTORIENNE, SOCIÉTÉ PATRIARCALE, PLACE DES FEMMES, SCIENCES, FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES, EVOLUTION DES ESPÈCES (DARWIN), SECRET, ENQUÊTE, DRAME, SUSPENS/THRILLER, MYSTERES...

➜ 1860... Faith Sunderly est la fille d'un révérend et éminent naturaliste. Accusé d'avoir trompé la communauté scientifique, celui-ci part s'exiler avec sa famille sur une île au large des côtes anglaises. Mais des menaces se propagent, jusqu'au drame. Que son père lui a-t-il caché ? Défiant les convenances sociales, avec toute la fougue de ses quatorze ans, Faith osera-t-elle faire surgir la vérité ? Une vérité qui pourrait se révéler fort dangereuse...

Une héroïne passionnée, follement audacieuse et féministe avant l'heure. Une intrigue captivante,
une écriture magnifique.

FICHE LECTURE : L'île aux mensonges
Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Gallimard jeunesse pour ce sublime envoi, qui, comme toujours, n'a pas déçu mes attentes. J'avais découvert ce titre grâce à la géniale Lili Bouquine, dans cette vidéo Update lecture, et elle en avait parlé comme d'un coup de c½ur à ne pas manquer. Vous pensez bien que je ne me suis pas faite prier ! Rien que la couverture est à tomber. Elles le sont toutes, soit dit en passant, et je tenais à vous présenter les trois principales sur les images de mon article car je trouve qu'elles ont toutes une esthétique et une vision du roman différentes et pourtant parfaitement justes. Elles ont toutes un petit quelque chose d'envoûtant, qui va happer le lecteur d'abord d'un point de vue visuel et par l'aura que le talent des illustrateurs dégage, et après lecture, ces choix artistiques font prendre tout leur sens. Le contenu est donc de qualité et au rendez-vous et en plus, il donne un nouvel éclairage aux détails de la couverture, et inversement, c'est un véritable travail de connivence et cela met vraiment le livre en valeur et correctement. J'ajouterai que ce livre le mérite amplement, et pas étonnant qu'il ait gagné le prestigieux Prix Costa de nos amis les Angliches. J'ai été un peu interpellée en voyant mentionné sur la couverture PRIX COSTA DU MEILLEUR LIVRE DE L'ANNEE - Pour la première fois depuis Philip Pullman.

FICHE LECTURE : L'île aux mensonges
Donc personne n'avait été primé depuis ?? Eeeet... il suffit de se rendre à la quatrième de couverture pour apprendre que Hardinge et Pullman sont les seuls récipiendaires du prix dans la catégorie jeunesse. Certes, je trouve que les ½uvres destinées aux enfants/adolescents manquent encore de reconnaissance, mais c'est déjà un progrès ! D'autant plus que, dans le cas des deux auteurs cités ci-dessus, leurs ½uvres respectives ont su marqué l'imaginaire et le c½ur des lecteurs, petits et grands, de par leur profondeur, leur ouverture d'esprit et leurs idées aussi larges que le monde. Leur création est source d'inspiration, de lumière et d'émerveillement, de par les émotions profondément humaines et fortes dégagées, des personnages uniques en leur genre auxquels on peut aisément s'identifier et des aventures qui en valent le détour pour tout ce qu'elles peuvent nous apporter. Commençons par la couverture française. Elle peut sembler un peu enfantine avec ses traits peu marqués par rapport aux deux autres (anglais standard et collector)-et elle me rappelle à cet égard la couv' vf. des Sorcières du Clan du Nord (ma chronique ici). J'ai trouvé que ces deux romans se rejoignaient de par leur écriture très douce, digne d'un conte ancien, mais en abordant des sujets très adultes, tels que la noirceur de la souffrance, nos plus vils desseins motivés par l'égoïsme et la jalousie, appliqués à des c½urs très jeunes. La pureté de l'enfance y est remise en cause.

FICHE LECTURE : L'île aux mensonges
L'île aux mensonges met l'accent sur le fait que l'endroit où la famille Sunderly va se retrouver exilée à cause de l'infamie scientifique du père est un tel engrais pour la propagation de rumeurs et autres ragots qui permettent de juger éhontément les gens qui en sont victimes sans les connaître, que Faith, la jeune héroïne, va s'empêtrer dans ses propres mensonges savamment orchestrés afin de prendre sa vengeance sur ces gens qui l'ont insulté, elle et sa famille, et lui ont fait un mal irréparable. D'où les lianes sur la couverture qui émergent de tous les coins, représentation de l'arbre aux mensonges qui a poussé de manière formidablement anormale dans la grotte sombre dans laquelle Faith le protège. Je me suis très rapidement attachée à cette héroïne forte, à l'esprit insatiable de connaissances afin de parfaire son intelligence, qui était pourtant interdite à la plupart des femmes de son temps. Normalement, c'est le très jeune frère de Faith qui doit faire preuve de vivacité d'esprit, digne de son sexe d'homme, pour pouvoir succéder convenablement à son érudit et pieux père. Ce que l'adolescente a du mal à accepter.

FICHE LECTURE : L'île aux mensonges
Elle qui fait partie du sexe faible, au crâne diamétralement plus petit (soi-disant), n'a pas le droit de participer à des conversations élevées, sous peine de faire montre de son exceptionnelle culture, ce qui serait inacceptable et scandaleux aux yeux de la gente masculine et machiste. La curiosité est un vilain défaut, en particulier pour une femme, et pourtant c'est ce mal qui ronge Faith, qui ne supporte pas d'être maintenue dans l'ignorance. Cette âme si jeune est pourtant déjà bien torturée par cette société étriquée qui ne lui permet pas d'être pleinement elle-même, qui la force à se contenir constamment et à ne pas exploser comme une cocotte face à tant de stupides conventions, injustices, et négligence volontaire des gens envers ceux dont la réputation est traînée dans la boue. La jeune fille, dont le prénom représente très bien la foi et la confiance que son paternel va placer en elle concernant son plus secret dessein, va être poussée à bout face au traitement révoltant et cruel que sa famille va recevoir des habitants de cette île, dont la condescendance et la vicissitude vont l'en éc½urer.

FICHE LECTURE : L'île aux mensonges
Elle va ainsi planter de belles graines de mensonges, qui vont proliférer et donner à l'arbre des fruits à la saveur amère de son désespoir. Un mensonge gros comme une maison pour une vérité enfouie, inavouable, quelle ironie. Tel le fruit défendu de l'arbre de la connaissance, l'arbre à mensonges, qui vous susurre des tentations séduisantes comme le serpent d'Eden, va plonger Faith dans une abîme de noirceur qui pourrait la pousser aux pires extrémités. Faith va se penser mauvaise, pourrie jusqu'à la moelle, elle en a assez de se taire et de rester la jeune fille terne et silencieuse que tout le monde s'imagine qu'elle est. Une fille sans saveur, sans aucune initiative, et qui reste dans l'ombre. Faith est au contraire un esprit éclairé, à la stratégie très élaborée. Pleine de courage et d'audace, elle ne s'en laisse pas conter et en a dans le ventre. Son combat indirect, quoi qu'éloquent, face à cette société patriarcale, sans pour autant trahir sa dévotion sincère et émouvante envers son propre père, personnalité différente des autres hommes de l'île, bien fats et hypocrites, m'a beaucoup parlée et touchée. Ce qui fait de Faith pour moi un personnage honorable et fort louable. L'Enfer est pavé de bonnes intentions, mais elle saura trouver le chemin de la sortie en se rendant compte qu'elle est allée trop loin. Notamment avec le malmené Paul (qui méritait mieux).

FICHE LECTURE : L'île aux mensonges
En conclusion, j'ai trouvé ce roman jeunesse absolument incroyable. Il nous dépeint les différentes facettes de la femme, à quel point celle-ci est plus nuancée, dense et intelligente que l'homme ne pourrait la croire capable, et surtout les diverses armes qu'elle utilise face à cette société du mâle dominant qui l'étouffe.Faith m'a impressionnée de par son sang froid, qui va atteindre un climax de folie carrément dingue ; la mère, Myrtle, n'est pas à mettre de côté et à dénigrer, bien au contraire, je m'en veux de l'avoir jugée trop rapidement. D'autres femmes de l'histoire sauront faire preuve de dévouement, de bravoure mais aussi d'une férocité et d'une malice silencieuse à vous hérisser le poil. Quand au secret le plus enraciné de l'Humanité, difficile à dire si le pasteur y aurait trouvé la clé tant recherchée au bout du compte. Son acte de service délibéré et son sacrifice sur l'autel de la vérité l'honorent.

Cependant, ne serait-pas notre foi qui mettrait en lumière toute chose existante, notre croyance en des valeurs et des êtres immuables ? A méditer. En tout cas, mon verdict est sans appel : COUP DE FOUDRE ϟ A mettre entre toutes les mains cet automne. Frissons, mystère et palpitations garantis.

« Faith avait comme une faim en elle, alors que les filles ne devaient pas avoir faim. Elles étaient censées grignoter avec modération lors des repas, et leur esprit aussi était censé se contenter d'un régime frugal. Quelques mornes leçons données par des institutrices fatiguées, quelques promenades ennuyeuses, des distractions d'écervelées. Mais pour Faith, cela ne suffisait pas. Le savoir - n'importe quel savoir - l'attirait irrésistiblement. Et elle trouvait un plaisir aussi délicieux qu'empoisonné à le dérober à l'insu de tous. »

Source des images : Couverture Gallimard Jeunesse ;mykindabook ;theperksofbeingabookseller ; tomato-bird ; bigbooks-strongcoffee ; lady-caryatid ; beingflorence.

FICHE LECTURE : L'île aux mensonges
Tags : Fiche lecture, Service Presse, L'île aux mensonges, Gallimard Jeunesse, 2017, Frances Hardinge, Prix Costa, Fantastique, Dix-neuvième siècle, Epoque victorienne, société patriarcale, place de la femme, sciences, Fouilles archéologiques, évolution des espèces (Darwin), secret, enquête, drame, suspens, thriller, mystères, Coup de foudre ♥
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