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FICHE MANGA : Un pont entre les étoiles - T1

FICHE MANGA : Un pont entre les étoiles - T1
Série en 4 tomes.

• TITRE V.O. : Seikan Bridge, book 1.
• MANGAKA : Kyukkyupon.
• ANNÉE : 2016 (JAPON) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Seinen.
• THÈMES : Enfance, manga historique, pacifisme, amitié, tensions, noirceur, guerre, racisme, patriotisme, Asie, Chine, Shanghai, années trente, Japon, nostalgie, mélancolie, rébellion, courage, chagrin, oppression, harcèlement, hiérarchie sociétale, classes sociales, déménagement, nouveauté, changement, assimiler une nouvelle culture, jugement, discrimination, préjugés, barrières, séparation, innocence, pureté, humour, bouleversement, tournant, solidarité, âmes s½ur, ébullition, modernité, occidentalisme, traditions, cosmopolitisme, langages différents, ouverture d'esprit, ténacité, émotions...
• PAGES : 208.

Ma chronique du tome 2 : ici.

1936, Shanghai. Pour suivre son père, Haru, petite Japonaise, est contrainte de déménager en Chine, loin de son Nagasaki natal. D'abord effrayée à l'idée de vivre dans un pays étranger où les Asiatiques ne ressemblent en rien aux Japonais, la petite fille va faire la rencontre d'un jeune Chinois. Au contact de ce dernier, elle va connaître l'excitation de découvrir l'inconnu et de s'ouvrir, avec son regard d'enfant, à une autre culture. Mais quand les racismes et nationalismes s'en mêlent... Leur amitié pourra-t-elle survivre à la tempête qui se prépare ?

ஜ MON AVIS :

Coucou les amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler du premier tome d'un manga historique qui m'a tout simplement emballée et bouleversée : Un pont entre les étoiles. Un titre extrêmement poignant et poétique pour un manga qui l'est tout autant, je peux vous l'assurer. Je remercie infiniment les éditions Akata pour cet envoi et, sans plus attendre, laissez-moi vous expliquer en quoi cette nouvelle parution vaut largement le détour, à l'instar du reste du catalogue de cette géniale maison d'édition de mangas. Quoi, j'ai bien le droit de leur faire un peu de publicité, non ? Surtout que cela est mérité. Promis, je ne mens pas.

Pour commencer, j'ai été directement attirée par le thème principal du manga : la guerre sino-japonaise de 36-39. Avant que les Japonais ne ressortent profondément meurtris et traumatisés de la Seconde Guerre mondiale, ils avaient écrasé leur voisin chinois au terme d'un conflit aussi court que dévastateur, comme l'indique la citation en fin d'article qui ouvre ce premier tome et qui m'a mis un sacré coup au c½ur ma lecture à peine entamée. C'est justement parce que je ne connais pratiquement rien sur le sujet que cela m'a donné autant envie de découvrir ce qu'il s'est passé il y a désormais plus de quatre-vingt ans.

D'autre part, j'étais extrêmement curieuse de voir ces événements tragiques se dérouler à travers les yeux des deux adorables enfants représentés sur la couverture. Avant même de me plonger ardemment dans ma lecture, je sentais que le lien qui se créerait entre ces deux-là et moi serait aussi fort que l'amitié qui les unit. Et je ne m'y suis pas trompée : Haru et Xing, tels sont leurs noms, se sont emparés de mon c½ur avec l'insouciance et la sincérité propres aux enfants et ils ne me l'ont jamais rendu. J'ai parcouru les rues grouillantes de vie de Shanghai avec eux, je me suis émerveillée face à la grandeur et à la magnificence de cette métropole cosmopolite qui, en ce temps-là, avait encore un charme traditionnel imparable, et j'ai aussi eu le c½ur brisé face à la cruauté des enfants de leur âge et à la stupidité des préjugés qui tentent désespérément de séparer ces deux âmes s½urs.

Vous l'aurez compris, ces deux protagonistes ont réussi à totalement me séduire. Leur relation respire la pureté de l'enfance et leurs personnalités se complètent parfaitement. D'un côté, nous avons Haru, une petite fille qui n'a pas la langue dans sa poche, qui s'extasie sur tout ce qu'elle voit, qui est l'incarnation même de la joie de vivre et de la spontanéité enfantine, si naïve, émouvante et propice aux fous rires. A tout le moins, j'avais le sourire grand comme ça dès qu'Haru ouvrait la bouche ou qu'une mimique toute mignonne se dessinait sur son visage. Cette petite fille extrêmement vive, émotive, énergique et expressive ne pourra que vous faire craquer. Son immense tendresse envers sa nation m'a aussi beaucoup touchée : Haru s'accroche au souvenir de sa Nagasaki adorée comme une pitchoune serrerait son doudou favori contre son c½ur. La nostalgie très mélancolique qu'elle éprouve pour sa mère patrie dont elle est si fière a su me conquérir moi aussi. D'autant plus quand on sait ce qu'il adviendra de Nagasaki presque dix ans plus tard. Rien que d'y penser, j'en ai la nausée... Pour résumer, Haru, c'est une boule de feu emprisonné dans le corps d'une petite fille bien apprêtée et à la bouille tout bonnement irrésistible, un magma de rage et de détermination qui n'attend qu'une chose : exploser à la figure de l'injustice que les Japonais convenablement élevés font subir aux Chinois relégués ici au rang de rustres et de cafards (j'exagère à peine). Pourtant, ces Nippons qui se pensent supérieurs avec leurs belles manières et leur raffinement, leur confort de vie, auraient fort à apprendre de la simplicité réconfortante et de l'immense gentillesse de Xing. Vous l'aurez compris je pense, de l'autre côté, nous avons notre bambin chinois, un jeune garçon des rues dont la douceur des traits et du regard grand et perçant (oui, un regard peut être à la fois bienveillant et foudroyant selon moi) m'ont littéralement subjuguée. Tout comme Haru, Xing ne tourne pas sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler et sa franchise déconcertante ne manquera pas de causer de l'indignation chez notre jolie petite poupée issue de la bonne société japonaise. De quoi en sourire à pleines dents ! Certes, Xing manque sérieusement de tact, mais il dit toujours tout haut ce qu'il pense tout bas et il le fait de bon c½ur, sans mauvaises intentions aucune. Pour ma part, j'ai trouvé cela tout bonnement irrésistible. Surtout, Xing est un petit garçon extrêmement courageux. Là où Haru se fait sa protectrice redoutable (vive les petites filles qui jouent le rôle de guerrières pour sauver les petits garçons du mal-!), Xing, lui, n'aspire qu'à la paix. Il veut simplement qu'on le laisse tranquille et exprimer son remarquable talent qu'est le dessin. Cet artiste très précoce qui sait voir la véritable beauté des choses, même celles les plus infimes, est immédiatement entré dans mon petit c½ur et y a pris toute la place durant cette lecture, le faisant même battre plus fort. Je me suis beaucoup reconnue dans ce garçon très calme, à l'abri dans sa bulle, hypersensible et comprenant des choses insaisissables pour autrui. Une profonde tristesse s'est aussi emparée de moi en constatant à quel point cet enfant extraordinaire était seul. Haru est l'unique personne qui va chercher à entrer dans son univers et je la remercie un milliard de fois pour cela.

Ce manga a été également l'occasion pour moi de découvrir une nouvelle mangaka, j'ai nommé Kyukkyupon. J'ai d'abord énormément aimé son coup de crayon. Je l'ai trouvé extrêmement artistique, dans le sens où, à certains moments, j'avais l'impression de contempler une peinture, mais en noir et blanc. J'ai particulièrement apprécié les planches nous plongeant en plein c½ur de Shanghai et nous en dévoilant ainsi la splendeur, avec ce foisonnement de détails tout bonnement saisissants. C'est comme si j'y étais. J'avais véritablement la sensation de sentir les odeurs du marché géant, les effluves de nicotine provenant des cigarettes des adultes. J'avais l'impression de sentir les gravats sous mes pieds lors des échappées de Xing et Haru aux détours des ruelles de la concession japonaise, ainsi que le vent au goût du sel de la mer soulever mes cheveux. J'ai pu tout à fait me projeter dans cette métropole impressionnante, m'imaginer aux côtés de ces personnages. Par ailleurs, mes planches préférées étaient aussi celles qui nous présentaient des gros plans impressionnants de nos deux protagonistes. C'en était captivant de beauté et de minutie. De contempler avec autant de précision les diverses émotions qui traversent leur visage, de pouvoir les regarder ainsi droit dans les yeux, cela les a rendus d'autant plus réels à mes yeux, comme s'ils ne l'étaient pas déjà assez. Dans ces moments-là, où je voyais la tourmente et la vérité dans leur regard, dans leur tenue, j'en étais toute chamboulée, comme si je vivais un instant hors du temps. Kyukkyupon a le mérité d'avoir un véritable souci du détail, que ce soit au niveau du paysage urbain des années trente, avec notamment les Shanghai Girls figurant sur les affiches publicitaires, ce qui m'a par ailleurs rappelé l'excellent roman de Lisa See du même nom, et les femmes de la concession internationale dont le style vestimentaire et capillaire n'est pas sans rappeler les célèbres flappers des années vingt avec leur élégance folle et leur coupe à la garçonne. J'ai effectué une véritable plongée dans une autre époque et un autre continent avec ce manga, et j'ai eu bien du mal à remonter à la surface. J'avais en effet fortement envie de prolonger mon voyage hors du commun, même si je sais d'avance qu'il me brisera le c½ur en mille morceaux, à n'en pas douter. Ce n'est que le début de mes souffrances...

Une autre chose qui m'a fortement enthousiasmée avec Kyukkyupon, c'est son humour délicieux, qui se révèle notamment dans les dernières pages du manga, qui font office de bonus et de présentation de l'univers de l'autrice et de son procédé de création. J'adore quand les mangakas nous partagent ainsi leurs petites anecdotes quotidiennes et nous font voir l'envers du décor de leur vie et de leur travail. Ici, je découvrais les origines de ce pseudo pas très simple à écrire et à prononcer et cela m'a rendue tout simplement hilare ! Honnêtement, Kyukkyupon me semble être quelqu'un de très farfelu et de profondément sympathique. J'adorerais la rencontrer, ainsi que sa formidable grand-mère ! Par ailleurs, découvrir les origines du manga, de cette histoire si particulière, m'a donné envie de rire autant que de pleurer. On sent que, bien que Kyukkyupon n'ait elle même pas vécu les événements qu'elle relate, son scénario est imprégné du réel et provient d'un héritage familial jusqu'alors enfoui. Je suis bien contente qu'elle ait choisi de nous dévoiler ce passé à la fois lointain et si proche dans les sentiments, dans les leçons fondamentales qu'on en tire, et surtout extrêmement douloureux, de creuser ce secret qui méritait d'être dévoilé au grand jour, de panser cette blessure béante. Un immense merci à elle d'avoir pris cette tâche autant au sérieux, avec beaucoup de patience, d'application et d'amour, tout en y ajoutant une certaine légèreté. Une légèreté qui sauve et qui nous rappelle le bonheur d'être vivants.

Sur ce, je pense qu'il est clair que le premier tome d'Un pont entre les étoiles aura su répondre à mes attentes, et même plus encore ! Je suis extrêmement contente d'avoir commencé cette saga très courte mais qui ne manque néanmoins guère d'intensité, de profondeur et d'authenticité. Et encore, ce tome un n'est qu'une mise en bouche de ce qui nous attend réellement. Je n'ose alors imaginer le degré de qualité des tomes à venir... En attendant ce moment fatidique, je vous invite tous chaleureusement à embarquer pour Shanghai ! Qui sait, la concession française de la ville aura peut-être assez de place pour nous accueillir tous ! Bah quoi, Cocorico ! En tout cas, vous verrez qu'une fois en compagnie d'Haru et Xing, vous n'aurez plus jamais envie de quitter cet endroit... COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥

« Ma patrie, elle que j'aimais tant, a réduit ton pays en cendres. »
Tags : Fiche manga, Service Presse, éditions Akata, Un pont entre les étoiles, Seikan Bridge, Tome 1 ♥, Kyukkyupon, 2016, 2019, Seinen, Enfance, manga historique, pacifisme, amitié, tensions, noirceur, guerre, racisme, patriotisme, Asie, Chine, Shanghai, années trente, Japon, nostalgie, mélancolie, rébellion, courage, chagrin, oppression, harcèlement, hiérarchie sociétale, classes sociales, déménagement, nouveauté, changement, assimiler une nouvelle culture, jugement, discrimination, préjugés, barrières, séparation, innocence, pureté, humour, bouleversement, tournant, solidarité, âmes s½ur, ébullition, modernité, occidentalisme, traditions, cosmopolitisme, langages différents, ouverture d'esprit, ténacité, émotions, Coup de foudre ♥
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#Posté le dimanche 24 mars 2019 06:12

Modifié le jeudi 18 juillet 2019 09:04

FICHE LECTURE : Poldark - T2 : Au-delà de la tempête

FICHE LECTURE : Poldark - T2 : Au-delà de la tempête

• TITRE V.O. : Poldark - Demelza.
• AUTEUR : Winston Graham.
• ANNÉE : 1946 (ANGLETERRE) ; 1976, 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman historique.
• THÈMES : Saga familiale, années 1790, Révolution française, tensions, politique, justice, procès, Angleterre, Cornouailles, mines, paysans, milieu aisé, rivalité, jalousie, faux semblants, corruption, honnêteté, droiture, générosité, fougue, passion, amour, ranc½ur, chagrin, faiblesse, secrets, mystères, espoir, conscience, révolte, crise, noirceur, traumatisme, renouveau, amitié, trahison, tromperie, dangers, aventure, misère sociale, hiérarchie des classes sociales, querelles familiales, drame, deuil, réconciliation, passé, amertume, premier amour...
• PAGES : 300.

1790. Sept ans après avoir regagné son Angleterre natale, Ross Poldark est parvenu à sauver le domaine familial en déshérence et à relancer l'activité minière.
Mais des menaces planent en ce mois de septembre. Une famille de banquiers, les Warleggan, tente de prendre le contrôle de ses affaires, pourtant peu florissantes. Et Ross suspecte son cousin Francis d'être de leur côté pour assouvir sa vengeance.
Ross est dans le même temps accusé d'avoir pillé deux navires qui se sont échoués non loin de chez lui. S'il est reconnu coupable, il risque la mort...
Demelza, qu'il avait recueillie puis épousée, se bat pour le défendre. Mais leur amour résistera-t-il à la tempête ?
Monument de la littérature d'évasion, la saga Poldark plonge le lecteur dans les Cornouailles affamées de la fin du XVIIIe siècle. Décors naturels de toute beauté, trahisons et triangles amoureux, ce roman dépeint une Angleterre où les petits entrepreneurs vacillent sous l'influence croissante des puissances de l'argent.
Figure contestataire avant l'heure, Poldark le rebelle personnifie la passion et la sensualité.

Auteur de quelque trente romans, Winston Graham (1908-2003) est resté célèbre pour la saga Poldark, dont les douze volumes sont parus de 1945 à 2002. Cette série à succès de la BBC avec Aidan Turner et Eleanor Tomlinson dans les rôles principaux est aujourd'hui diffusée internationalement sur Netflix. Les Falaises de Cornouailles, le premier volet de cette saga, est paru à l'Archipel en 2017. Winston Graham est aussi l'auteur de Pas de printemps pour Marnie, adapté au cinéma par l'illustre Alfred Hitchcock.

Ma chronique du tome un : ici.

ஜ MON AVIS :

Coucou les amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du tome deux de la saga des Poldark, Au-delà de la tempête. Pour commencer, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions l'Archipel pour ce superbe envoi ainsi que pour leur patience. Je prends un véritable plaisir à redécouvrir l'histoire mouvementée et extraordinaire de cette incroyable dynastie familiale en français et par le biais des livres originels grâce à eux et je leur en suis extrêmement reconnaissante. Cependant, je ne vais pas vous mentir : pour le moment, si je ne devais vous conseiller qu'un seul format pour découvrir cette bouleversante aventure qui nous fait voyager dans le temps et dans l'espace, ce serait le format télévisuel. Explications.

Je ne vous cache pas que je suis ressortie effectivement assez confuse de ma lecture. Le livre se lit extrêmement bien et toutes les scènes et révélations que je connaissais déjà grâce à l'adaptation de la BBC, je les ai retrouvées ici. A peu de choses près, le livre et sa version télévisée sont tels des miroirs l'un de l'autre. Seulement, celui de la saga livresque me renvoie un reflet beaucoup plus flou que celui de son homologue télévisuel, qui est bien plus net de son côté.

Je m'en vais de ce pas vous donner des exemples concrets. En premier lieu, le découpage de la série et des livres ne semblent pas être les mêmes. En effet, la saison un de la série BBC s'achevait sur un événement d'une importance cruciale qui se produit dans la vie de notre fougueux Ross et de sa tendre moitié. Dans les romans, ce tournant décisif dans la vie de notre merveilleux couple a justement lieu au tout début de ce second tome. Je le sentais déjà mal en constatant que le premier livre ne se concluait pas sur cet épisode mais, pour le coup, j'ai été choquée de voir à quel point cela a été traité au-dessus de la jambe par l'auteur. Excusez-moi pour cette expression somme toute assez familière mais, là où la série a su faire survenir cet épisode tragique au bon moment et lui accorder toute l'importance et la gravité qu'il mérite, en le transformant par la même occasion en un cliffhanger insoutenable de grande qualité, non seulement Winston Graham place cette occurrence funèbre au mauvais moment, si jamais on peut parler de "bon" ou de "mauvais" moment pour une telle circonstance, mais en plus, envoyé, c'est plié, il n'en fait pas plus de cas que cela, au point qu'en quelques lignes, le drame est déjà passé et on en vient à se demander si cela a véritablement eu lieu ou non. C'est comme un mirage alors que cela devrait être un point d'encrage émotionnel hautement symbolique. Cette perte va en effet changer bien des choses dans la vie de notre couple phare et je trouve que l'auteur a sous-estimé ce fait pourtant évident de façon presque insultante. Je me rends compte que je peux me montrer assez virulente et sèche dans mon propos, et j'exagère sûrement un peu, mais quand même, cette absence flagrante de sentiments m'a passablement sidérée, même pour une intrigue censée se passer au dix-huitième siècle, et il fallait donc que je le souligne dans ma chronique, c'était obligé.

Un autre exemple somme toute parlant de ce que j'énonce : la naissance et l'évolution de la relation entre Dennis - que j'appelle toujours Dwight dans ma tête, c'est plus fort que moi - et Caroline, nouveau personnage principal auquel je me suis immédiatement attachée ici, alors que dans la série, m^es premières impressions n'étaient pas aussi encourageantes, pour une fois (même si l'actrice Gabriella Wilde est juste magnifique et très talentueuse), et introduit dans Au-delà de la tempête. D'ailleurs, au passage, je tiens à préciser que je trouve cela particulièrement amusant que ce tome se nomme ainsi car la tempête est en réalité loin d'être passée. Le pire reste à venir... Cependant, je ne vous en dis pas plus, il faudra que vous le découvriez par vous-même. Moi, sadique, vraiment ? Je ne vois pas de quoi vous parlez... Mais bref, passons. Si j'ai trouvé que le rythme de leurs rencontres et échanges verbaux absolument délicieux étaient déjà bien mieux gérés, je ne suis cependant toujours pas très convaincue. Là où dans la série, malgré les nombreuses ellipses, cela restait très cohérent et bien plus développé, dans le livre, cela va beaucoup trop vite pour que cela en soit crédible. Je dirais que c'est le principal problème de cette saga littéraire pour l'instant : on ne prend pas assez le temps de s'arrêter sur ce qui compte vraiment, de creuser plus que ça ce qui mériterait de l'être. Même la relation extrêmement puissante et fragilisée en début d'ouvrage de Francis et Ross ne m'a pas parue être si transcendante que ça alors que la série avait réussi à me tirer des larmes à propos de ces deux-là. Quand même, il s'agit des deux cousins Poldark, réputés pour leur impétuosité et leur façon d'aimer extrêmement violente et sans concession, cela est avoué par Ross lui-même au cours d'un dialogue avec sa superbe Demelza - qui elle par contre ne me déçoit jamais, malgré les vents et les tempêtes qui traversent son existence, c'est le cas de le dire - et pourtant, on a l'impression qu'ils ont tous les deux la capacité émotionnelle d'une petite cuillère (qu'est-ce que j'aime cette citation d'Hermione ♥ - rien à voir avec la choucroute, mais bon, je me devais de la placer ici) ! C'est un comble ça, quand même !

Et je vais en rajouter encore une couche : même pour ce qui est de la rivalité entre Ross et George, on passe d'un rapport certes extrêmement froid mais qui reste respectueux à « Vas y que je te balance en bas des escaliers ! » (j'ai franchement bien ri à ce moment-là du récit). J'aurais tout de même aimé que l'auteur explicite un peu plus les raisons pour lesquelles la famille Warleggan tient autant à s'accaparer les comptes bancaires de Ross, ce qui motive cette inimitié vorace qui n'en a (presque) plus de limites.

Un autre détail que j'ai aussi remarqué (là, il s'agit de ma pure analyse personnelle, un petit plaisir que je me suis accordée) : dans la série, Demelza, Elizabeth et Caroline ont trois couleurs de cheveux différentes - roux, châtain foncé et blond. Je trouvais cela très intelligent car chaque couleur correspond à une classe sociale, à une histoire et à un état d'esprit. En effet, le roux symbolise la flamme, la révolte, le changement, la provocation, et, en tant que fille de mineur qui s'élève socialement et fait fi des conventions, la douce mais robuste et déterminée Demelza ne pouvait qu'arborer une telle crinière grâce à la ravissante Eleanor Tomlinson. Elizabeth, quant à elle, sous les traits de la sublime Heida Reed, a les cheveux châtain clair qui tirent résolument sur le châtain foncé. Issue d'une des familles les plus anciennes et respectables des Cornouailles, les Chynoweth, Elizabeth est censée être l'incarnation même de l'élégance et de l'obéissance due aux aînés, à cette société patriarcale très rigide. Cependant, la "noirceur" de ces cheveux, plus foncés par rapport à la carnation très claire de sa peau, révèle à mes yeux les désirs inavouables de son c½ur, sa lutte intérieure face à un monde qui l'oppresse et l'empêche d'être pleinement elle-même et d'assumer ses sentiments. Quant à Caroline, aux cheveux blond très clair, elle représente cette aristocratie presque immaculée, d'un prestige incomparable. Sa beauté d'ange vous en ferait presque baisser les yeux. Mais Caroline, vous le comprendrez très vite, cache bien son jeu et est en effet bien plus qu'une simple poupée de porcelaine gracile et un chouïa mutine. Elle ne subit pas sa destinée comme Elizabeth, elle la vit. Au départ, j'en voulais à l'auteur des livres car il bouleversait tous mes repères et mes précieuses convictions : dans les romans, les couleurs changent de tête - Demelza se fait brune, Elizabeth blonde et Caroline rousse. In fine, j'en ai tiré des conclusions très intéressantes également : Demelza a des cheveux noirs comme le corbeau. Normal vu qu'elle est tel cet animal d'anthologie hautement indésiré. On lui fait sans cesse comprendre qu'elle n'a pas sa place auprès de son si cher époux, qu'elle ferait mieux de retourner à la terre, qui est son élément de prédilection, étant née des abysses de la mine et de la misère. Selon moi, la couleur noire symbolise en réalité le diamant brut qu'est Demelza, qui s'est toujours salie les mains et qui a subi les pires crasses depuis sa naissance, que ce soit de la part de ses proches ou de la haute société qu'elle a intégrée par alliance. Là où ne voit que de la mauvaise engeance, Demelza vaut à mes yeux bien plus que tous les pédants nobles qu'elle côtoie malgré elle, et c'est là sa véritable richesse. La blondeur d'Elizabeth dans les livres symbolise quant à elle justement la fragilité de cette jeune femme, sa beauté d'une perfection telle qu'elle en deviendrait presque inhumaine, cette distance entre cet objet de la société de l'époque et la véritable âme qui l'anime et qui est retenue prisonnière d'un corps traître, d'apparences qui ne lui rendent pas service. Pour ce qui est de Caroline, la rousse aux tâches de rousseur, elle devient dans les livres le feu ardent qui ne se laisse pas éteindre par la première remontrance venant de la part d'un de ses deux oncles et tuteurs, William et Ray. Même si Caroline semblerait avoir une apparence naturelle de paysanne, elle est belle et bien une aristocrate qui tient profondément à son statut, à son droit de naissance, mais aussi à sa liberté de penser et d'être. Bref, je pourrais vous bassiner encore des heures avec mes spéculations mais c'est ce qui fait de Poldark un réel bonheur à lire et à visionner : les livres comme la série sont extrêmement riches en interprétations diverses et variées, de fortes significations sont portées par une simple couleur de peau ou de cheveux, un banal vêtement, un geste minime d'un personnage à un autre. Tout est dans le détail et dans la minutie la plus raffinée. C'est ce qui me fait au fond tant aimer cet univers et les messages qui y sont véhiculés.

Pour conclure, je ne peux que vous recommander de vous plonger dans la lecture de la saga des Poldark. Certes, je ressors mitigée de ce second tome, où j'ai retrouvé tous les personnages que j'adore, la même histoire, les mêmes frissons, mais en beaucoup moins intense, en plus fade, presque délavé, et surtout avec une intrigue beaucoup trop précipitée. Je ne sais si c'est le découpage et la plume d'origine qui posent problème ou la traduction française mais une chose est sûre : il y a un hic quelque part. La faute à la plume très lisse et très classique de l'auteur, peut-être... Après tout, les premiers tomes de la saga datent des années quarante, une époque où la prose des écrivains était encore très bridée et où la traduction en français se faisait somme toute très scolaire. Je ne saurais vous dire si c'est cela qui m'a fait ressentir la lecture différemment par rapport au tome un, certes placé plus haut au niveau de l'ancienneté mais qui prend au moins le temps de mettre en place son univers foisonnant de détails et de protagonistes. En tout cas, l'adaptation de la BBC reste pour moi la véritable réussite, le must-see absolu. Néanmoins, je le répète, je continuerai à prendre un grand plaisir à redécouvrir cette palpitante aventure des Cornouailles si chère à mon c½ur en format papier grâce aux éditions l'Archipel, que je remercie encore chaleureusement. Il me tarde d'avoir le tome trois entre les mains, dont la première édition française s'intitule par ailleurs Jérémy Poldark. Cela me rend extrêmement curieuse car les enfants de Ross et Demelza sont loin d'avoir un rôle prépondérant dans la série télévisée... Vivement que je retourne à mon second chez-moi qu'est la demeure de Nampara ! ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Editions l'Archipel, Poldark, Tome 2 ♥, 12 volumes, 1946, 1976, 2017, Littérature anglaise, Winston Graham, Au-delà de la Tempête, Roman historique, Saga familiale, années 1790, Révolution française, tensions, politique, justice, procès, Angleterre, Cornouailles, mines, paysans, milieu aisé, rivalité, jalousie, faux semblants, corruption, honnêteté, droiture, générosité, fougue, passion, amour, ranc½ur, chagrin, faiblesse, secrets, mystères, espoir, conscience, révolte, crise, noirceur, traumatisme, renouveau, amitié, trahison, tromperie, dangers, aventure, misère sociale, hiérarchie des classes sociales, querelles familiales, drame, deuil, réconciliation, passé, amertume, premier amour, Très bonne lecture
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#Posté le vendredi 22 mars 2019 16:02

Modifié le mardi 26 mars 2019 09:23

FICHE LECTURE : Éclaircir les ténèbres

FICHE LECTURE : Éclaircir les ténèbres

• AUTEUR : Nicolas Bouchard.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman historique.
• THÈMES : Sorcellerie, aventure, dix-septième siècle, mission, quête, équipe, entraide, courage, ingéniosité, intelligence, philosophie, artillerie, combat, gentilshommes, religion, diable, paganisme, noirceur, campagne, retour aux sources, affronter son passé, mystères, vengeance, haine, cupidité, mysticisme, gloire, revanche, amertume, ressentiment, lien avec Dieu, fantastique, magie blanche, magie noire, connexion avec la Nature, innocence, drame, deuil, amour, famille, descendance, fraternité...
• PAGES : 406.

1640. Une Province a disparu.

Il semble que l'enfer se soit abattu sur la paisible vallée d'Ouraos, territoire enchanté du Jura et berceau de la fille de guérisseuse Sophronia. Les étoiles ont pâli, une brume verdâtre se glisse partout. Les habitants, terrifiés, se cloîtrent chez eux. On y a vu Frigg, une ancienne déesse païenne accompagnée d'une armée de monstres...
Recrutés dans le Paris misérable et grouillant du XVIIe siècle par le cardinal de Richelieu, quatre hommes sont désignés pour lutter contre les puissances des ténèbres. Mais le cardinal leur adjoint un cinquième comparse en la personne du brillant philosophe et ancien mercenaire René Descartes.

Son objectif : soumettre la sorcellerie à la loi de la raison, et au final, éclaircir les ténèbres.

L'AUTEUR : Né en 1962, Nicolas Bouchard vit dans la région de Limoges. Juriste et écrivain français, il est le petit-fils de l'auteur français Marc Michon. En 1997, il publie son premier roman de science-fiction, Terminus Fomalhaut, qui le fait connaître du public. Il a écrit plusieurs romans de science-fiction, une trilogie Fantasy très remarquée. Il est également l'auteur de romans policiers.

ஜ MON AVIS :

Bonjour les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour une petite chronique consacrée au titre Éclaircir les ténèbres de Nicolas Bouchard, première parution de la toute récente maison d'édition Snag, que je remercie chaleureusement pour ce très bel envoi et dont je vous conseille vivement d'aller voir le catalogue, qui est certes pour l'instant très petit mais qui n'en reste pas moins extrêmement intéressant. Il grandit lentement et sûrement et me fait saliver d'envie. Sans plus attendre, c'est parti pour ma critique de ce livre palpitant et qui tient toutes ses promesses !

En effet, Éclaircir les ténèbres se présente comme un roman qui allie le récit historique, l'action, l'aventure, la religion, le mysticisme, la philosophie, et on saupoudre le tout d'un certain brin de fantastique. Rien que ça ! Il n'en fallait pas plus pour que je signe mon contrat de lectrice et que je sois prête à sauter à pieds joints dans cette intrigue complètement dingue, déterminée à embarquer pour une quête des plus insensées et captivantes ! Avec ce livre, on se retrouve plongés dans la France de Louis XIII et de Richelieu, au moment d'un basculement décisif : celui qui mènera au règne du grand Roi-Soleil et plus tard, au Siècle des Lumières ! En attendant, il ne s'agit pas pour nos personnages de résoudre les mystères épineux de la cour mais plutôt celui gigantesque de notre propre monde et de nos croyances. Entre foi inébranlable et raison coriace, une réconciliation est-elle possible ? A quel moment la vérité laisse-t-elle place au mensonge et inversement ? Sans nous faire triturer nos fragiles petits méninges et donc sans nous torturer, j'ai trouvé que Nicolas Bouchard avait mené son récit très intelligemment, en laissant la parole à chaque personnage, quelque soit leur appartenance religieuse, sociale ou politique. Ainsi, on se rend compte que chacun détient une part de vérité et qu'il faut toujours garder l'esprit bien ouvert. L'auteur arrive à mêler habilement des faits et surtout deux personnages historiques connus pour leur rigueur et leur rationalité sans faille, Richelieu et en particulier Descartes, le maître en la matière, à des phénomènes paranormaux, comme la télépathie ou encore la nécromancie, sans que cela passe comme étant incohérent ou absurde. Au contraire, comme le célèbre philosophe, on essaye de déceler le vrai du faux et de faire face à de telles "prouesses" de la Nature comme on peut. On se retrouve complètement subjugués et l'on en vient à se demander si cela s'est véritablement produit. L'auteur parvient à brouiller nos sens et notre perception de la réalité d'une façon assez troublante, comme si cela coulait de source. D'autre part, j'ai beaucoup aimé le fait que même Descartes, qui a d'habitude une explication rationnelle à toute chose, puisse parfois ne pas trouver les mots et la solution juste face aux épreuves qu'il doit traverser. C'est un réel observateur qui ne détourne pas les yeux face à l'existence même des choses les plus improbables, qui ne se fait pas d'illusions mais qui essaye de comprendre le mécanisme, la façon de fonctionner de chaque élément et sa raison d'être. Je me suis beaucoup retrouvée dans sa façon d'appréhender les choses, de voir le monde, bien plus que je ne l'aurais cru.

En effet, si j'ai toujours reconnu le génie de Descartes et l'importance du nombre colossal de ses travaux, qui traitent de nombreux domaines qui plus est, pas seulement la philosophie, j'ai toujours eu un peu de mal à adhérer à sa façon de penser, donc d'être (vous l'avez vu, le clin d'½il gros comme une maison à sa citation la plus connue ? Nanette, la subtilité incarnée !). Cette façon justement "cartésienne" d'analyser les choses, notamment abstraites comme l'amour, l'humanité ou la religion, en mettant la raison et la logique au centre de tout a eu souvent tendance à m'agacer et à me faire désapprouver plus qu'autre chose. J'avais la sensation d'avoir comme une relation amour-haine avec ce cher René. Or, force est de constater que beaucoup de courts extraits de ses diverses ½uvres utilisés en en-tête de chaque chapitre de ce livre ont su me parler et donner justement raison à leur illustre auteur.

Qui plus est, comme je le disais un peu plus haut, je suis parvenue à m'identifier au personnage de Descartes que nous décrit Nicolas Bouchard, alors que je redoutais à la base de commencer le livre par peur de ne pas m'attacher à lui. Je ne m'y connais pas très bien en Descartes, je sais juste le strict minimum de ce qu'il y a à savoir, mais je pense que l'auteur est parvenu à nous restituer avec brio l'essence même de ce grand homme de lettres français sans pour autant nous le rendre barbant et trop distant. Je dirais même que Descartes lui doit une fière chandelle car je suis d'avis qu'Éclaircir les ténèbres saura tenir en haleine même les âmes les plus récalcitrantes à se laisser aller à la philosophie au cours de leur temps libre. A mes yeux, ce roman permet effectivement de mieux comprendre la façon de raisonner de Descartes qui est somme toute assez complexe (alors qu'elle est justement censée aller "droit au but", au c½ur des choses) pour qui n'est pas rodé à l'assimiler et à l'affronter, et il vous donnera aussi l'envie de vous renseigner plus sur l'ami René, sur sa vie et ses nombreuses contributions à la biologie, à l'optique et à la métaphysique entre autres. Un livre qui nous enrichit et qui nous rend curieux tout en nous divertissant, ce ne peut être qu'un bon ouvrage, n'est-ce pas ? Pour ma part, c'est ce que je crois.

Pour autant, ce n'est pas le personnage de Descartes qui m'a le plus plu. Certes, il est clairement l'homme de la situation et son ingéniosité, sa répartie et sa combativité m'ont agréablement surprise et impressionnée. Cependant, je garderai un encore meilleur souvenir de ses compagnons d'infortune, que j'ai tous trouvés très humains, bien construits et fortement sympathiques au demeurant ! J'ai adoré le fait que Richelieu ait pour idée de confier une mission de grande envergure à une véritable équipe de bras cassés, tels des Mousquetaires bis. Tout comme ces derniers, nos cinq gais-lurons ont leurs faiblesses et leur façon de se comporter bien propre à eux mais il ne faut surtout pas les sous-estimer car leur courage est à toute épreuve et leurs compétences sont pour le moins... remarquables. Au sein de cette bande tout ce qu'il y a de plus hétéroclite, Descartes fait office d'un D'Artagnan tout à fait inattendu : au départ indésiré de tous, il va réussir à prouver sa véritable valeur et à devenir le ciment de cette fine équipe, celui qui les rassemble et leur donne la force et la volonté d'aller de l'avant.

Parmi cette belle brochette de marginaux profondément attachants, j'ai tout particulièrement adoré les protagonistes que sont Damien et Hugues. D'un côté, nous avons un jeune homme d'apparence espiègle, nonchalante, qui joue avec la mort et qui parvient à l'esquiver d'une façon tout ce qu'il y a de plus incroyable. Damien est extrêmement malin et sait parer chaque attaque de ses adversaires avec un panache et une facilité tout bonnement déconcertante. Il use de son corps, de sa gestuelle, de façon à rendre ces derniers parfaitement souples, flexibles, fluides, au service de sa stratégie qui vise à faire penser à son opposant qu'il a toutes les cartes en main pour gagner face à un jouvenceau littéralement sans défense. C'est ce qui m'a justement fascinée chez Damien : il combat à mains nues, avec la seule force de ses poings et sa seule intelligence, il ne prend jamais les armes et essaye de tuer le moins possible. Il n'attaque que s'il s'agit d'une absolue nécessité. Cela ne pouvait que forcer mon respect. De l'autre, nous avons Hugues, jeune fils du comte de la vallée d'Ouraos, qui est justement au c½ur même du récit. Par ailleurs, je précise que j'adorerais me rendre dans cet endroit constitué de plaines verdoyantes, de montagnes majestueuses et doté d'une beauté brute tout simplement enchanteresse. En tout cas, c'est ainsi que je me suis imaginée ce petit coin de paradis qui se transforme rapidement en un cauchemar d'absolue désolation. Je trouvais cela important à souligner car une intrigue n'est pas seulement portée par ses personnages, mais aussi par le lieu où elle se déroule. Et, malgré le pic de dangerosité extrêmement élevé de la vallée d'Ouraos, on ne peut que tomber amoureux de cet endroit qui possède une réelle personnalité. L'attachement tout particulier de mon beau Hugues pour ce territoire qui est le sien m'a par ailleurs beaucoup touchée. De prime abord, ce jeune noble nous paraît être un simple sujet obéissant à sa Majesté et à son supérieur qu'est le cardinal de Richelieu, un chef de troupes particulièrement guindé et que l'ardeur de la jeunesse aurait déserté trop tôt. Mais ne vous y trompez pas : Hugues est un homme d'honneur qui ne pourra que vous faire succomber à son charme et vous surprendre en abaissant ses barrières au fur et à mesure du récit.

Pour ma part, il ne lui a pas été trop difficile de dérober mon c½ur, comme cela avait été le cas de la magnifique Sophronia. Ces moments de pure féerie entre ces deux êtres faits l'un pour l'autre ont d'ailleurs été mes préférés de l'histoire. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas vous gâcher la surprise que sont ces ravissants flashbacks qui regorgent de pureté et de beauté. Vous n'êtes tout simplement pas prêts pour ce que vous allez découvrir... Pour ce qui est de Jonas et de Rudolph, les deux derniers compères de cette fière épopée, j'ai également beaucoup apprécié faire face aux pires menaces à leurs côtés. Jonas est certainement celui des cinq qui est le plus taciturne et renfermé mais, au vu de l'énorme sacrifice qu'il a dû faire pour sa survie et celle des siens, au vu de sa dignité bafouée et entachée, cela ne peut que se comprendre. Son côté savant fou obnubilé par la capacité d'explosions de ses bombes m'a autant inquiétée que fait énormément rire et me rendre admirative de son immense intelligence. Quant à Rudolph (oui, comme le renne du Père Noël - ne rigolez pas, le Landknecht le prendrait très mal), sa dégaine de grand gaillard à l'accent allemand exagéré exprès et sa tendance à toujours foncer dans le tas et à ne pas tourner sept fois sa langue de guerrier aguerri et avide de mener bataille dans sa bouche me l'ont rendu extrêmement sympathique.

L'un des autres gros points forts du récit, c'est qu'il est très rythmé. Une fois les premières pages passées, on entre en plein dans le vif du sujet et on ne relâche plus le livre avant la dernière page ! Croyez-moi, j'ai eu du mal à le reposer quand il le fallait... Impossible de s'ennuyer un seul instant ! Le seul petit bémol je dirais, c'est qu'il faille souvent se référer au glossaire en fin d'ouvrage pour comprendre pas mal de mots utilisés par l'auteur et qui correspondent à des techniques de combat, à des vêtements et à des armements typiques de l'époque, à des manuscrits particuliers... Certes, cela démontre le travail minutieux que Nicolas Bouchard a accompli pour nous permettre de nous immerger le mieux possible dans son histoire qui nous ramène en plein dix-septième siècle mais je peux comprendre que cela puisse en agacer certains de devoir fréquemment faire des pauses pour aller consulter la définition de tel ou tel mot. Pour ma part, étant de nature extrêmement curieuse, je suis au contraire très contente d'avoir pu apprendre du nouveau vocabulaire, comme l'appellation Landknecht que j'ai employé un peu plus haut par exemple. Pour savoir ce que cela signifie, il vous faudra lire le livre !

Sur ce, ma chronique touche à sa fin. J'espère qu'elle vous aura incité à laisser sa chance à ce titre ainsi qu'aux autres parus chez Snag, que je remercie encore une fois du fond du c½ur pour cette lecture palpitante. Si j'ai pu vous donner envie, alors j'en suis vraiment heureuse. Surtout qu'au vu de la fin extrêmement frustrante sur laquelle Nicolas Bouchard nous laisse, il risque sûrement d'y avoir une suite aux aventures mouvementées de la Compagnie Descartes ! Je suis ravie de faire partie de cette mauvaise troupe et j'ai hâte de la retrouver au plus vite ! ★★★★★

Nanette ♥

« La jeune fille aimait lorsque les gens souriaient. C'était une manière de voir Dieu et de lui rendre hommage. Mais jamais elle n'avait vu tel sourire.
"Dieu est en lui", songea-t-elle. Et elle s'en trouva heureuse. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Eclaircir les ténèbres, Snag Fiction, 2018, Littérature française, Nicolas Bouchard, Roman historique, Sorcellerie, aventure, dix-septième siècle, mission, quête, équipe, entraide, courage, ingéniosité, intelligence, philosophie, artillerie, combat, gentilshommes, religion, diable, paganisme, noirceur, campagne, retour aux sources, affronter son passé, mystères, vengeance, haine, cupidité, mysticisme, gloire, revanche, amertume, ressentiment, lien avec Dieu, fantastique, magie blanche, magie noire, connexion avec la Nature, innocence, drame, deuil, amour, famille, descendance, fraternité, Très belle lecture
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#Posté le jeudi 07 mars 2019 15:43

Modifié le jeudi 21 mars 2019 16:05

FICHE LECTURE : Les Chevaliers des Gringoles - Livre 2 : Opération Goofus

FICHE LECTURE : Les Chevaliers des Gringoles - Livre 2 : Opération Goofus

• AUTEUR : Erwan Ji.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, mondes parallèles, zombies, cohabitation, yétis, amitié, tendresse, surprise, nouveaux liens, magie, humour, aventure, courage, solidarité, sacrifice, émotion, suspense, menace, île abandonnée, crainte, absurde, gentillesse, entraide, enfance, collège, ingéniosité, intelligence, maturité, douceur, couleurs, extraordinaire, ahurissement, adrénaline, identité secrète, protection, tendresse, folie, mystère...
• PAGES : 240.

Ma chronique du tome 1 : ici.

Un Chevalier des Gringoles a toujours un plan ! (bon, pas toujours, mais la plupart du temps)

Décidément, à Cayou-des-Gringoles, c'est pas la fête à la grenouille tous les jours. Après mon affrontement avec Drake sur les Menhirs maudits, voilà que de sombres individus venus du ciel débarquent sur notre île pour mettre la main sur ce qu'on a de plus cher ! D'après mes calculs, ça nous fait une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est que nos ennemis sont méchamment dangereux.

La bonne... c'est qu'on a une botte secrète.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman jeunesse juste trépidant et qui nous propose d'embarquer de nouveau pour un univers fantastique extrêmement riche et bien construit. En effet, je vais vous présenter le tome deux des Chevaliers des Gringoles. Quel plaisir cela a été pour moi de retourner sur cette île tout simplement magique inventée avec brio par le brillant auteur pour la jeunesse Erwan Ji et sublimée par les couleurs éclatantes de la talentueuse illustratrice Papaya ! Je remercie du fond du c½ur les éditions Nathan pour ce magnifique envoi, ainsi que pour la publication de cette pétillante saga qui émerveille petits et grands ! Dès que je me rends sur Cayou-des-Gringoles, je me sens rajeunir ! Je sais, c'est gonflé de ma part de dire cela au vu de mon jeune âge mais la lecture d'une telle série livresque me ramène au doux temps de l'insouciance, des années collège avec leurs complications mais surtout leurs moments forts d'allégresse et de partage, à une époque où l'on est parés pour toutes les grandes aventures de l'existence et où l'on se lance dans la mêlée sans aucune hésitation... Bref, nos fameux trois Chevaliers des Gringoles ne manquent pas de me regonfler le c½ur de courage et d'optimisme. C'est comme une bonne bouffée d'air frais ou une bouteille d'eau salvatrice pour qui est assoiffé de vivre et de voir les choses en grand. À chaque goulée son taux de péripéties qui font monter l'adrénaline et qui nous redonnent aussi la pêche ! Qui a dit que la dangerosité était synonyme d'ennemi ? Chaque risque que l'on s'autorise nous éloigne un peu plus de l'ennui et nous fait prendre conscience de notre ténacité et de notre véritable valeur, vous ne croyez pas ? Sans plus attendre, permettez-moi de vous convaincre de vous laisser enfermer dans une bulle chaleureuse et trépidante grâce à la lecture des Chevaliers des Gringoles - Tome 2 : Opération Goofus !

Pour commencer, j'ai tout bonnement adoré retrouver notre trio d'or plus soudé que jamais ! Dans le premier tome, on assistait à la naissance d'une amitié qui s'annonçait d'ores et déjà légendaire et qui s'est considérablement solidifiée grâce aux diverses épreuves et "ennemis" que nos trois adorables collégiens ont dû affronter. Dans ce tome-ci, on constate clairement à quel point le lien qui s'est tissé entre eux est important à leurs yeux, même si deux membres de l'équipe peinent toujours à se l'avouer. En effet, depuis le début de la saga, je prends un malin plaisir à contempler mes bébés d'amour, Léonora et Augustus, se chamailler comme de vrais gamins et s'envoyer des piques salées absolument délicieuses. Je vous rassure, rien de bien méchant, juste beaucoup d'éclats de rire et un amusement sans fin d'observer à quel point il est flagrant que ces deux-là s'apprécient et reconnaissent la valeur de l'autre, ainsi que ses nombreuses qualités. En tout cas, impossible de ne pas ressentir dans ces moments-là une grande connivence avec notre zombi chéri Wesley tant son point de vue sur la question reflète nos propres pensées ! On est souvent sur la même longueur d'onde, lui et moi, et vous pourrez sûrement le remarquer si vous faites vous même l'expérience de lire cette saga tout simplement trop mignonne, remplie de tendresse et rythmée par des aventures captivantes et des mystères à creuser. Pour ma part, de retourner dans cet univers en compagnie de personnages aussi charmants et remarquables, cela m'a fait juste extrêmement chaud au c½ur et j'ai envie de hurler qu'heureusement le tome trois de leur quête mouvementée et exaltante sort au mois de mars car ils me manquent déjà ! Je n'ose imaginer si j'avais lu le tome deux à sa sortie en septembre de l'année dernière, ma frustration aurait été immense à l'idée de devoir attendre le printemps pour être réunie avec mes chers amis aux origines fantastiques ébouriffantes... En parlant de ça, ce tome-ci nous réserve de jolies surprises car si, dans le premier tome, on se focalisait sur Wesley, le langage et le mode de vie des zombis (c'est tellement cool d'avoir appris toutes ces choses sur les soi-disant "mangeurs de cervelle" de ce monde !), dans ce second tome, on en apprend un peu plus sur la famille et l'univers enneigé de Léonora, et quel plaisir de la voir déployer toute sa force colossale et s'assumer telle qu'elle est depuis que nous connaissons son petit secret. Cela fait du bien de voir une jeune fille avec une force physique plus imposante que celle des garçons car oui, cela existe ! Ce n'est pas un attribut exclusivement masculin et heureusement que l'auteur nous le rappelle ! Les garçons ne sont pas obligés d'exceller en sport et d'être bien remplumés et les filles n'ont pas à se cantonner à l'éternelle image de la demoiselle fragile et sans défense pour arborer fièrement leur masculinité ou leur féminité, encore heureux ! J'ai trouvé que, de manière très subtile, l'auteur nous apprend à nous aimer avec nos qualités et nos défauts, sans qu'on n'ait besoin de devoir entrer dans des cases pour se faire apprécier des autres. Être soi-même, sans fard ni complexes, tel est le secret de l'épanouissement personnel ! Cela fait très philosophique et livre de bien être ce que je dis là mais Erwan Ji nous l'explique en réalité très simplement, de façon bête comme chou, en nous donnant à voir la spontanéité et l'explosion d'énergie des enfants. C'est limite si on ne devrait pas prendre exemple sur eux pour se sentir bien dans notre peau et se ficher de ce qu'autrui pourra dire de nous ! La véritable amitié, c'est celle où l'on n'a pas besoin de se cacher pour être aimé et estimé tel que l'on est. Un ami sincère va voir vos différences comme des super-pouvoirs, comme un puits de puissance exceptionnelle, pas comme une source de honte, n'oubliez jamais ça. Désolée de m'être laissée emporter par mon petit speech sur l'importance d'être fidèle à soi-même et de l'amitié mais c'était plus fort que moi... Quand je lis une saga telle que les Chevaliers des Gringoles, je ne me sens jamais seule, mais au contraire toujours très bien accompagnée. C'est là le pouvoir magique de cette série livresque : celui de nous transporter dans un monde qui nous éblouit à chacun de ses recoins et auprès d'êtres tout simplement merveilleux et surprenants. Dans ce tome-ci, c'est clairement mon petit Gus chéri qui répond à cette description. L'adjectif "ahurissant" pourrait devenir son second prénom car, si l'on croyait tout savoir sur lui, on découvre en réalité sa véritable nature dans Opération Goofus et c'est... juste dément ! Et encore, on ne nous a donnés pour l'instant qu'un tout petit aperçu de ce dont Gus est capable dans ce tome intermédiaire. M'est avis que, dans le tome trois, on retrouvera un Augustus beaucoup plus aguerri qui aura appris à maîtriser son "nouveau" pouvoir. Il me tarde de voir ça !

C'est ce que j'aime justement le plus dans cette saga : elle arrive toujours à nous surprendre là où on s'y attend le moins. On ne se doute absolument de rien et puis, paf, révélation, ça fait des Chocapic ! Pardon, mais j'aime juste beaucoup trop cette expression... Vous l'aurez compris, je pense, qu'avec cette série livresque, on a le droit au fil des chapitres a des retournements de situation complètement fous, qu'on ne soupçonne pas de voir surgir (cela ne nous vient même pas à l'esprit, à vrai dire), et in fine, on se rend compte que c'est juste complètement génial et we never knew we needed it. C'est comme le cliffhanger sur lequel nous avait laissés le tome un : ça m'avait totalement prise de court, tant je ne l'escomptais pas. Et maintenant que j'en ai vu le résultat au tout début de ce tome deux (on ne nous donnait qu'un pressentiment de ce qui allait se produire dans les dernières pages des Menhirs maudits), permettez-moi de vous dire que j'ai été tout bonnement conquise ! Car la surprise faite aux lecteurs se nomme Willow (oui, oui, comme le nain du film culte des années quatre-vingt, incarné par notre cher Warwick Davis) et elle est... tout simplement trop craquante !!! Je suis tellement contente que le fruit de "l'oeufant" de mon ship adoré Wesley et Léonora soit cet adorable petit girafon femelle au poil jaune juste magnifique et aux grands yeux améthystes ensorcelants. Tremble, Elizabeth Taylor ! La beauté de tes prunelles qui semblaient être de véritables joyaux a été surpassée ! Plus sérieusement, comment résister face à une paire d'yeux pareille et à cette si jolie bouille mutine d'une boule de poils câline et coquine, toujours gentille (C'est Candy, Caaaandy ! Humhum, pardon) ? Je crois qu'il est clair que je me suis instantanément attachée à ce compagnon trop choupinours qu'est Willow. Et pourtant, cette petite filoute aux éternuements facétieux a de quoi nous faire triturer nos méninges ! Sa présence même ne peut que susciter beaucoup d'interrogations de notre côté. Aussi choyée soit-elle (par moi, en tout cas), que fait-elle ici ? Pourquoi l'a-t-on confiée aux excellents soin de Wesley, Léonora et de Gus, le meilleur tonton qu'on puisse imaginer ? Dans quel but ? Et que signifie donc ce mot "Goofus" qu'elle répète à longueur de temps et qui donne carrément son titre au récit ? Mystère et boule de chewing-gum, comme dirait l'autre. Pour ma part, je m'imagine déjà une raison profondément dramatique et qui va tous nous traumatiser lorsque la vérité sera révélée à la « HODOR ! HODOR ! » Préparez-vous à sortir les mouchoirs ! Bon, j'exagère sûrement mais, vous savez, tout peut arriver... C'est ce qui m'exalte tant avec Les Chevaliers des Gringoles : c'est peut-être jeunesse et on reste donc dans une atmosphère très bon enfant, que ce soit au niveau de la narration assurée par le personnage principal qu'est Wesley, pré-adolescent, et de son contenu/thèmes centraux ; néanmoins, le champ des possibles de cette saga est extrêmement large, l'imagination n'a plus de frontières et on n'est donc pas à l'abri de très belles surprises comme de plus inquiétantes. Imaginez vous un terrain miné mais dans un univers aux couleurs et valeurs dignes des Bisounours et ça vous donnera certainement une idée de ce que Les Chevaliers des Gringoles réserve à ses protagonistes et à son lectorat à chaque nouveau récit !

Ce que j'ai trouvé différent dans ce tome deux par rapport à son prédécesseur, c'est que, là où le tome un pouvait presque se suffire à lui-même, exception faite des toutes dernières pages qui nous laissaient bien évidemment présager une suite, en nous présentant une aventure avec un début, un développement/enchaînement d'événements et une conclusion bien marquée, le second livre se veut tome de transition et assume son rôle à fond. Même si les héros vivent des péripéties qui donnent l'impression de mener à une fin fermée, en réalité, rien ne se résout lorsque l'on se retrouve face au point final de ce roman. Certes, un des dossiers abordés par l'intrigue est éclairci (et encore, ce n'est toujours pas net pour moi à l'heure actuelle, je continue à me poser de nombreuses questions et je me méfie) mais tout le reste demeure flou : les origines de Willow, la raison de sa présence auprès de nos trois comparses, qui est ce "fidèle ami" qui semble si bien connaître le régime alimentaire et le mode de vie d'un animal tel que notre girafon femelle, censé être légendaire et donc ne pas exister (quoique, beware : "All legends are true") ou à tout le moins avoir disparu depuis belle lurette ? Quelles sont les véritables origines de Gus aussi ? Personnellement, ce qui m'intrigue le plus et que j'ai juste adoré, c'est l'évocation du passé de l'île lors d'un court chapitre. On a droit alors, grâce au pouvoir hallucinant de la petite Willow que je rêve depuis toujours de posséder (le pouvoir, pas le girafon - quoique, l'animal de compagnie extrêmement original aussi tout compte fait...), à un aperçu tout à fait alléchant de la vie sur Cayou-des-Gringoles lors des années de sa fondation. On retombe notamment sur une certaine mangouste à l'origine de ce lieu enchanteur et qui me fascine, que dis-je, qui me subjugue depuis le tome un ! J'ai été ravie de ce parallèle réalisé entre le passé et le présent. Même si ce n'est pas encore tout à fait clair, on sent que cela n'a pas été introduit pour rien, qu'il y a une certaine pertinence dans l'idée et dans le propos et que tout se fera jour dans le tome trois, ou plus tard s'il y a d'autres tomes de prévus (je croise fort les doigts !). Autre chose, que j'ai failli oublier : dans Opération Goofus, notre trio incontournable est enfin officiellement baptisé de l'appellation fringante de "Chevaliers des Gringoles". Au départ, je pensais qu'ils s'étaient eux même autoproclamés ainsi vu que Wesley leur donnait déjà ce nom dans le résumé du tome un. Mais, vu que chaque tome fonctionne comme un instant de rétrospection sur ce qui s'est déjà produit, cela fait sens d'une certaine manière. Sauf que je croyais de façon vraiment bornée, j'étais persuadée que c'était les Chevaliers des Gringoles themselves qui s'étaient donnés ce nom si flatteur, et non que ce dernier venait une tierce personne, le fameux "fidèle ami" Archileb Néou, dont le propre pseudonyme cache tant de mystères. En tout cas, impossible que cela soit un véritable nom et prénom sinon Archileb devrait à mon avis attenter un procès à ses parents. Je plaisante, c'est un anagramme, bien sûr. À vous d'en découvrir la teneur en vous plongeant dans ce livre. Non, non, ceci n'est pas une incitation à l'achat de ma part, voyons... Ce qui m'interpelle tout particulièrement, c'est la signification réelle de l'appellation "Chevaliers des Gringoles". Pour moi, cela ne peut pas sortir de nulle part, même si nos trois petits héros en herbe méritent amplement d'être désignés ainsi. À mes yeux, cette caractéristique incarne tout un symbole, quelque chose de plus ancien au niveau de l'histoire de l'île qui nous dépasserait tous, y compris nos vaillants et admirables protagonistes justiciers et protecteurs aguerris de girafon à leurs heures perdues. Cela expliquerait notamment la mise en relation dans ce deuxième tome de ce que nos espiègles pré-adolescents ont dû vivre jusqu'à présent avec les événements qui se seraient déroulés du vivant de la mangouste mâle fondatrice de Cayou, dont je suis la fan numéro un même si je sais bien peu de choses sur elle. C'est tout à fait logique, je sais ! Je m'enthousiasme pour pas grand chose mais en réalité, je pense que c'est juste la magie évidente de cette saga qui a imprégné chaque fibre de mon être et qui m'a contaminée de cette électricité bienfaisante et stimulante qui se fait ressentir à chaque page de ce livre. Bref, cela fait beaucoup d'interrogations sans réponses qui, loin de m'avoir laissée frustrée, sur ma faim, lorsque j'ai refermé le livre, m'ont juste donné envie d'émettre mes propres hypothèses, de faire travailler mon petit cerveau, ma créativité mais également ma perspicacité, elle aussi digne d'être relayée au rang de légende (ceci est une blague, bien entendu), et de me jeter sur le tome trois qui s'annonce sensationnel !

Je ne sais pas s'il agira du dernier (je ne l'espère certainement pas !) mais dans tous les cas, je suis impatiente de m'y plonger afin de m'y abreuver telle une assoiffée des réponses qu'il pourra me fournir. Effectivement, l'opération Goofus est loin d'être close et je suis prête à mener cette mission jusqu'au bout, comme il se doit, armée de mon insatiable curiosité et d'une bonne dose de courage, même si le petit être craintif que je suis ne cessera jamais vraiment de l'être. Mais justement, mes chers compagnons de route que sont Léonora, Gus et Wesley m'inspirent à aller de l'avant, la tête haute, à ne pas baisser les bras malgré mes pires peurs et à garder la pêche ! Surtout, je sens que l'on va bien rigoler dans ce troisième livre car, d'après la sublime couverture réunissant tous les personnages, notamment Diego, qui m'attendrit de plus en plus et qui m'a même manqué au vu de son rôle carrément secondaire dans ce deuxième livre (même s'il a géré, comme toujours), et sa chaleureuse, très douce et sensée petite s½ur, dont je suis très curieuse d'en apprendre plus sur qui elle est, ses goûts, ce qui la passionne dans la vie en dehors des poneys (oui, je veux déjà m'en faire une meilleure amie, et alors ?), et le résumé, ce troisième tome me donne déjà l'impression d'un savant mélange entre Golden Child - L'enfant sacré du Tibet, Karaté Kid et la saga d'animation Kung-fu Panda. Les bâtons de combat bleu et rouge rappellent aussi bien évidement la saga Star Wars, très joli clin d'½il par ailleurs. Tout est question de maîtriser son Ki et de ne pas tomber du côté obscur de la Force ! Alors, vous joindrez vous à nous, jeune Padawan... pardon, jeune Chevalier des Gringoles ?

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les Chevaliers des Gringoles - Livre 2 : Opération Goofus
COUP DE C¼UR ♥ aussi rouge que « tournicoti, tounicoton, c'est moi, c'est moi, c'est Zébulon ! » (ceux qui ont lu le livre sauront de quoi je parle)

« Où est-ce qu'on enregistre, sur ce machin-là ? Ah, voilà.
He-hem. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, salut. Je m'appelle Augustus Maximilien César de la Bréance de Souponette. Mes amis m'appellent Gus.
Si vous voyez cette vidéo, je n'ai pas survécu. Ou alors vous êtes Wesley ou Léonora, vous avez trouvé mon caméscope pendant que je faisais la sieste et vous êtes en train de fourrer votre nez là où aucun nez ne devrait jamais être fourré alors arrêtez tout de suite, bande de fouineurs.
Si vous n'êtes pas un zombi à bretelles ou une fille encapuchée au caractère cochonesque, j'ai probablement perdu la vie pendant l'opération Goofus. Me connaissant, j'ai dû me sacrifier de façon hyper héroïque pour permettre aux autres de réussir la mission. Dans ce cas, je lègue tous mes jouets à... Raaaaaah, arrête un peu de me lécher, bestiole de malheur, mon nez, c'est pas une crème glacée ! J'aurais jamais dû accepter de m'occuper de toi. Tout ça, c'est de ta faute. Si t'avais pas existé, on n'aurait pas eu à s'embarquer dans cette mission carrément trop périlleuse.
Où est-ce que j'en étais Et voilà, mon message d'adieu est totalement raté maintenant. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, editions nathan, 2018, Littérature française, Jeunesse, Créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, mondes parallèles, zombies, cohabitation, yétis, amitié, tendresse, surprise, nouveaux liens, magie, humour, aventure, courage, solidarité, sacrifice, émotion, suspense, menace, île abandonnée, crainte, absurde, gentillesse, entraide, enfance, collège, ingéniosité, intelligence, maturité, douceur, couleurs, extraordinaire, ahurissement, adrénaline, identité secrète, protection, folie, mystère
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#Posté le samedi 09 février 2019 17:21

Modifié le samedi 16 février 2019 10:20

FICHE LECTURE : Les Chroniques de Zi - Livre II : Nara

FICHE LECTURE : Les Chroniques de Zi - Livre II : Nara

• AUTEUR : Jean-François Chabas.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Fantasy, aventure, contes de fées, magie, sortilèges, monstres, ogre, malédiction, sarcasme, cruauté, combat, noirceur, mystères, secrets, danger, menace, courage, fierté, traditions, valeurs, apprentissage, grandir, amitié, famille, royauté, contrées lointaines, amour, galanterie, royaume, fantasy médiévale, sorcellerie, princesse, chevalier, légende, sombre forêt, étendue, humour, entraide, nains, créatures fantastiques, petit peuple, maturité, rivalité, force, honneur, féminisme...
• PAGES : 240.

Ma chronique du tome 1 : ici.

15,95¤.

Au c½ur des Monts Jaunes, la princesse Nara tente d'échapper à l'Ogre, créature immortelle qui cherche à la dévorer. Victime d'une terrible malédiction depuis sa naissance, elle ne peut compter que sur elle-même pour s'en sortir. En effet, quiconque lui apportera de l'aide la condamnera à une mort certaine ! Mais Nara ignore que deux jeunes guerriers sont en route pour la rejoindre, prêts à tout pour la secourir...

L'AUTEUR : Jean-François Chabas a écrit de nombreux romans, dont les principaux ont été publiés chez Casterman, L'Ecole des Loisirs, Thierry Magnier, Gallimard ou encore Didier Jeunesse : Les Secrets de Faith Green (entre autres Prix des Incos, Grand Prix de la PEEP, Prix Chronos et Prix Tam-Tam du salon de Montreuil), Aurélien Malte, Le Père Tire-Bras (Prix Sorcières), Prières (Prix de la Nouvelle Revue Pédagogique), Le Lutin du cabinet noir (Prix Imaginales des Écoliers), Les rêves rouges, La loi du Phajaan... Il est traduit en douze langues. Plusieurs de ses romans font partie de la liste de l'Education Nationale, et son travail est également salué par la presse.
FICHE LECTURE : Les Chroniques de Zi - Livre II : Nara
ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du second tome d'une saga de fantasy qui, jusqu'à présent, ne m'a fait vivre que de folles aventures : Nara, issu des Chroniques de Zi. Tout d'abord, je tiens à sincèrement remercier les éditions Nathan pour ce superbe envoi. Tout comme le premier tome, Nara possède une couverture sublime, qui représente par ailleurs très bien le personnage éponyme, avec cette jeune fille au centre, combattante, en tenue de cavalière et qui court droit vers son destin, à ses risques et périls. Avec sa peau sombre et sa coupe afro, ce personnage principal est bien loin de l'idée que l'on peut se faire d'une princesse traditionnelle. Bon, il y a bien Tiana de la Princesse et la Grenouille qui est passée par là mais, de rencontrer une telle héroïne dans un univers qui se veut inspiré du Moyen-Âge, ce n'est guère commun, vous me le concèderez. Tout de jaune et de brun vêtu, pour mon plus grand bonheur (ma déclaration d'amour à la couleur jaune n'est plus à faire), je savais que Nara allait m'entraîner à la rencontre d'une jeune fille extraordinaire et être à la hauteur de son illustre prédécesseur. Et je ne m'y suis pas trompée... sauf sur un point, peut-être. Mais nous en reparlerons plus tard.

Déjà, accordons notre attention à Nara. Après tout, c'est à elle qu'est consacré ce second tome. On avait déjà beaucoup entendu parler de cette jeune héritière dans le premier livre et cela avait fortement titillé ma curiosité. Il me tardait désormais de la rencontrer en chaire et en os ! À ce niveau là, je n'ai pas été déçue : même si Nara peut nous sembler un tantinet agaçante par moments, elle n'en reste pas moins une adolescente vaillante et qui ne manque pas de cran. Agaçante, pourquoi donc ? Tout simplement parce que c'est elle qui est allée s'embarquer dans une telle galère ! Elle savait très bien qui les Monts Jaunes abritaient et ce que cela signifiait pour elle et pourtant, elle a foncé droit dans la gueule du loup... ou devrais-je dire de l'ogre ! Mais en même temps, peut-on en vouloir à cette jeune fille victime d'une malédiction totalement injuste de vouloir braver les interdits et réaliser sa propre destinée ? Je ne crois pas, non. Au contraire, cela démontre selon moi la volonté de Nara de ne pas se laisser abattre, de ne pas accepter la fatalité du sort et de prouver qu'elle vaut mieux que ça, qu'elle possède ce qu'il faut pour survivre, qu'elle ne se laissera pas faire ! À mes yeux, Nara est un parfait modèle pour les petites filles, pour de toutes jeunes lectrices qui commencent à se questionner sur la place qu'elle ont en ce bas monde. Bon, modèle parfait, peut-être pas, mais justement, Nara fait avec ses qualités comme avec ses lacunes et c'est ce qui constitue sa force de caractère ! Elle sait se poser les bonnes questions quand il le faut et utiliser sa peur comme une arme. Elle nous démontre que nos craintes ne sont pas une faiblesse, mais le reflet de notre humanité et de notre lucidité. En revanche, il ne faut pas se laisser consumer par elles. Et croyez-moi, Nara n'a pas du tout envie de se laisser engloutir par le redoutable ogre dans son cas ! Vous l'aurez compris, cette jeune fille est dépeinte comme étant une jeune princesse qui sait se battre, défendre ses intérêts, qui a un libre arbitre, en qui l'on a confiance, comme un petit bout de femme aventureux, qui aime voyager, explorer, sortir de ses sentiers battus et relever des défis. Nara a en effet une vraie âme de compétitrice. Si vous vous retrouvez un jour face à elle, elle ne se laissera pas marcher sur les pieds et ne vous fera pas de cadeaux, soyez-en certains ! Cette jeune fille cherche à se surpasser constamment, à être la meilleure version d'elle possible. Alors oui, elle va très souvent dans ce tome-ci se retrouver dans des situations fort délicates, de son plein gré, et son inconscience pourrait nous faire lever les yeux au ciel mais, in fine, c'est l'admiration qui prime sur l'exaspération. Je suis très contente que Jean-François Chabas ait créé un tel personnage principal féminin, aussi déterminé et au c½ur ardent, telles les couleurs chaudes de la couverture du livre. Nara a toujours soif d'apprendre, de comprendre, de s'améliorer, de ne pas se reposer que sur ses acquis. En cela, je pense que toutes les petites filles pourront se reconnaître en elle, tout comme les petits garçons ont pu s'identifier à Phelan ou à Turi à partir du premier tome. En effet, Nara les rassure, est telle une grande s½ur réconfortante et exceptionnelle qui leur ouvre le chemin : celui d'un avenir où toutes les filles sont des princesses, même sans fanfreluches, où elles deviennent de véritables reines maîtresses de leur destin et sont enfin considérées comme les égales des hommes. Et je peux vous assurer que, face à des gaillards comme nos deux meilleurs amis bagarreurs et souvent immatures (pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques), Nara a de la jugeote et un tempérament de feu ! Je dirais que, si notre jeune héritière était une citation, elle correspondrait parfaitement à la suivante : « Je suis une demoiselle, je suis en détresse, mais je vais me débrouiller seule, alors bon vent ! ». Les vrais savent de quoi je parle.

Ce qui m'a aussi énormément plu chez ce personnage, c'est le fait que notre héroïne soit une femme de couleur (ne me remerciez pas de vous avoir mis cette chanson dans la tête). Ce qui signifie que, non seulement Nara permet d'introduire lentement mais sûrement un jeune lectorat, filles comme garçons d'ailleurs, au concept du féminisme, mais elle incarne également le rêve de toutes les petites filles noires de peau : celui de contempler une enfant d'à peu près leur âge ou de quelques années plus âgée être actrice de sa propre vie, ne pas être jugée ou discriminée, mise à l'écart à cause de la minorité à laquelle elle appartient. Nara devient en quelque sorte leur super héroïne des temps anciens à partir du moment même où l'on apprend son existence dans le Livre I. Mieux encore : Phelan considère la jeune fille comme étant la plus ravissante qu'il ait jamais vue alors que sa peau est noire. Ici, la carnation n'est plus une disgrâce ou une honte, encore moins un complexe, mais un critère de beauté aux yeux d'un garçon sincèrement amoureux. Pour le formuler plus convenablement, Phelan estime que l'ensemble de ce qui constitue Nara, la préciosité de son âme, son intelligence brillante ainsi que son "enveloppe" pour l'appeler grossièrement, tout cela lui convient et force son respect, l'éblouit. À aucun moment la couleur de peau de Nara ne constitue une gêne ou un problème. Cette dernière est parfaite, comme tout le reste, et cela ne dérange personne, que ce soit notre apprenti chevalier transi d'amour ou le reste des habitants de ce royaume étranger à la jeune femme. Jamais celle-ci ne souffre d'une quelconque stigmatisation ou d'un quelconque rejet au cours du récit, elle est née naturellement ainsi et personne ne remet cela en question. Et cela fait du bien, un monde où l'on dépasse les idées préconçues, où l'on est accepté tel que l'on est. Alors certes, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais c'est quand même agréable de constater que, dans l'univers inventé par Jean-François Chabas, chacun est libre d'être qui il veut et n'est pas systématiquement enfermé dans une case. D'ailleurs, j'ai remarqué que d'autres personnages, déjà bien présents dans le tome un, se démarquent eux aussi de par leur singularité : par exemple, Turi a les cheveux bleus et est typé asiatique, et le prince disparu (j'ai vraiment envie de savoir ce qu'il est devenu tiens, quand on parle du loup !) de l'épilogue était albinos. Je pense que cette saga nous inculque à notre insu de très belles valeurs et nous apprend, aux petits comme aux grands, que nous sommes tous différents et que ce qui nous rend unique n'est pas ce qui nous freine mais au contraire ce qui nous pousse à avancer et à nous battre de toutes nos forces.

Un autre aspect du récit que j'ai également juste adoré, c'est le fait que l'on prend la peine de nous faire découvrir le passif de Nara. Nous lecteurs apprenons ainsi à mieux la connaître car on se penche sur la question de ses origines, de ses motivations, de sa construction en tant qu'individu, de ce qui l'a menée là, dans ses Monts Jaunes qui auraient dû être totalement awesome (ils sont JAUNES, comment pouvait-il en être autrement ?) et qui se sont révélés être in fine si inhospitaliers. Au cours de quelques chapitres rétrospectifs, on découvre ainsi le royaume ensoleillé et tropical de Nara, celui des Trois Vagues, qui n'est pas sans rappeler le cadre exotique de l'île de Vaiana, Motonui, par exemple, sauf que je situerai plus les influences du royaume de notre héroïne comme étant antillaises que polynésiennes. Il y a un savant mélange de traditions ancestrales africaines et de coutumes de DOM-TOM désormais français dans tout ça. Mais c'est justement cette mixité qui m'a charmée, ce retour à de très belles et solides racines. Cela nous procure un enchantement sans pareil. Mer d'eau turquoise, sable fin, monstre légendaire, connexion avec la nature et avec notre instinct primitif, animal, proximité avec les autres êtres humains qui nous entourent aussi, avec chaque élément vivant, tant de choses qui m'ont émerveillée et parlé concernant l'îlot et le peuple de notre chère Nara. Cela m'a d'autant plus rappelé les doux souvenirs de mon enfance, ce décor tout en couleurs, en douceur, en senteurs, en motifs et en sensations digne d'un Michel Ocelot. C'est comme si l'on avait croisé l'atmosphère de Kirikou avec celle du dessin animé de Tiji Pépin trois pommes (toute ma jeunesse), je trouve cela formidable ! Pour en revenir au royaume de Nara, j'avais envie d'y rester pour toujours. Cette poignée de chapitres consacrés aux Trois Vagues étaient beaucoup trop courts à mon goût. Et surtout, ce qui m'a enthousiasmée plus que tout le reste, c'est le fait que les femmes aient une importance capitale au sein de la hiérarchie de ce peuple tribal. On les vénère, on les écoute, on prend en compte leurs conseils, leurs grandes sagesse, on leur fait véritablement prendre part à la vie du pays, que ce soit au niveau de l'artisanat ou de la politique. Elles ont pas juste bonnes à mettre au monde et à s'occuper des enfants et de la cuisine ! Au contraire, une femme accomplie est celle qui sait pratiquer l'art de la lutte et du combat corps-à-corps, qui sait se faire respecter et entendre, qui laisse toute sa puissance irradier d'elle. Alors, n'allez surtout pas parler à Nara d'enfanter et de devenir un jour la souveraine d'un royal époux, certainement pas, malheureux ! Eh oui, dites vous bien qu'au Moyen-Âge et même dans certaines régions du monde de nos jours, des filles de l'âge de Nara sont déjà mariées et occupées à pouponner et à diriger la maisonnée en l'absence de l'homme, souvent contre leur gré. Or, ce qui importe pour notre belle et courageuse princesse, c'est de protéger sa famille coûte que coûte et de préserver son honneur et sa dignité. J'ai trouvé qu'à travers ce personnage, Jean-François Chabas nous faisait une jolie piqûre de rappel sur le fait tragique mais malheureusement incontestable que beaucoup de jeunes filles et de femmes dans le monde sont loin d'être libres comme l'air, et aussi que certains pays et territoires de notre planète ont été privés de leurs richesses, de leur valeur, de leur beauté, à cause de pillages, de violences, de guerres, de ravages et de l'appât du gain, de l'ignorance aveuglante d'autres hommes qui ne supportent pas ce qui est différent d'eux, ce qu'ils ne connaissent et ne contrôlent pas. À bon entendeur...

Vous me direz alors : « Quel est le problème avec ce récit ? » Car oui, vous avez une très bonne mémoire (pas comme la fameuse Dory), donc vous vous souvenez que ce roman aurait pu me satisfaire autant que son prédécesseur sauf que... Pour commencer, maintenant que j'y repense, j'ai trouvé que la structure de l'intrigue de ce second Livre trop similaire à celle du premier. Les actions s'enchaînent de la même manière, au même rythme à peu près, et les éléments qui constituent l'histoire sont considérablement les mêmes. J'ai trouvé que ces nombreuses ressemblances desservaient le récit, qu'elles le rendaient moins marquant et efficace. Pour vous donner un exemple, j'ai trouvé la rencontre entre Nara et les nains beaucoup moins intense et pertinente que celle entre Phelan et la fratrie des voleurs dans le premier livre. Certes, il y a toujours autant de magie et l'humour truculent et peu scrupuleux est toujours au rendez-vous mais disons que leur effet s'en retrouve atténué vu que cela n'a plus rien de véritablement étonnant. Pour autant, ce n'est pas ce qui m'a particulièrement chafouinée dans ce roman car je prends toujours un grand plaisir à savourer la plume piquante de Jean-François Chabas et à tomber nez à nez avec les êtres les plus surprenants et culottés qui soit. Non, ce que je n'ai pas apprécié et qui a déçu mes attentes, c'est la fameuse rencontre entre Nara et Phelan qui a enfin lieu. J'étais excitée comme une puce à l'idée que les chemins de ces deux-là finissent par se rejoindre et... comment vous dire que mon exaltation est in fine retombée tel un soufflé. Bien sûr, je ne m'attendais pas à un cliché tout rose et tout lisse de contes de fées. Cela aurait été pire que tout et n'aurait absolument pas correspondu à la volonté de Jean-François Chabas de dévoiler la part de ténèbres des récits légendaires et traditionnels qui ont construit notre imaginaire à son lectorat, notamment aux enfants. Donc non, je n'escomptais pas quelque chose de mielleux et digne des Bisounours, loin de là... Il n'empêche que mon petit c½ur espérait quelque chose de plus épique, de plus grandiose et à couper le souffle au vu de l'importance que revêtait pour moi cette rencontre. Il s'agissait dans mes pensées d'un moment à marquer d'une pierre blanche et, in fine,... cela n'aura pas été le cas. Je suis probablement trop exigeante et j'exagère un peu mais une chose est sûre : Phelan ne méritait pas cela. My boy deserved better. Je suis là pour toi Phelan, je peux être ta princesse quand tu veux, où tu veux. J'ai vu la beauté de ton âme et de tes sentiments, moi. Surtout, ce qui m'a dérangée, c'est le changement qui s'opère chez le personnage de Turi. D'un côté, je suis heureuse que l'auteur ait réussi à me surprendre à ce point, et de l'autre, je me dis que ça sent franchement mauvais dans l'air. L'amour ne brille pas sous les étoiles cette fois, mes enfants, mais plutôt la haine et le ressentiment... Cela me donne à la fois vraiment envie de lire la suite et en même temps, cela me fait très, très peur. Du désir de savoir mêlé à beaucoup d'appréhension donc... Mais ne restons pas sur ce retournement de situation qui m'a laissé un goût mi-figue mi-raisin dans la bouche. Je préfère terminer sur une bonne note, à savoir les apparitions éclairs de la légendaire et captivante fée Zi, qui donne tout de même son nom à l'ensemble de la saga (quelle rôle va-t-elle in fine y jouer ? Je trépigne d'impatience qu'on nous dévoile la réponse de cette énigme insolvable pour le moment), et de la sorcière mangeuse d'enfants glaçante et tout aussi fascinante. J'ai trouvé leur arrivée et leur départ inopportuns extrêmement frustrants mais aussi tout à fait électrisants : cela nous promet des révélations ahurissantes en perspective. J'ai le flair pour ça.

Pour conclure, je ne peux que vous inviter chaleureusement à vous plonger dans la lecture des merveilleuses et trépidantes péripéties de nos jeunes héros, qui n'ont rien à envier aux adultes en matière d'hardiesse et de maturité. Bon, je ne vous cache pas que, des fois, on a sérieusement envie de les baffer sur les deux joues de par les inepties qu'ils profèrent et au vu de leur comportement de véritables bambins de cinq ans d'âge mental (et encore, c'est méchant pour les enfants de cinq ans) qui contraste singulièrement avec les lourdes responsabilités qui pèsent sur leurs épaules et ce dont ils sont réellement capables, mais enfin, n'oublions pas qu'ils ne sont que de jeunes âmes d'ores et déjà engagées sur une route bien périlleuse et inquiétante donc on ne peut que les accompagner et les encourager à faire de leur mieux ! Je sais que ce fantasque trio ne nous décevra pas, je le sens, j'en suis persuadée ! Même si j'avoue avoir été surprise de ne pas adorer ce tome deux autant que le premier, qui n'était pourtant qu'un tome d'introduction à l'univers ingénieusement bien construit par la plume épatante de Jean-François Chabas qu'est celui de Zi, force est de constater que je n'ai pas non plus boudé mon plaisir ! J'ai été ravie de pouvoir épauler Nara dans sa lutte acharnée face à un ogre ET un dragon ! Oui, vous avez bien lu, un DRAGON ! Si ça n'envoie pas du pâté, ça... Les dragons sont des créatures légendaires absolument somptueuses et mon petit c½ur a bondi de joie en tombant nez à museau avec l'un d'entre eux. Après tout, que serait un bon univers de fantasy sans ces mythiques cracheurs de feu ? Rien que cela, c'est un gage de qualité. Plus sérieusement, je n'invente que de bonnes excuses pour vous inciter à débuter et à continuer cette saga qui me fera définitivement rajeunir jusqu'au doux âge de mes premiers dessins animés jusqu'au bout... Pour ma part, il me tarde désormais le contenu du Livre III, dont l'histoire nous sera narrée du point de vue de Turi. Je me demande ce qui se passe actuellement dans cette caboche recouverte d'une éclatante et majestueuse crinière céruléenne. M'est avis que nous ne sommes pas au bout de nos peines...

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les Chroniques de Zi - Livre II : Nara
★★★★★
Une très belle lecture à bien des égards ! Certes moins immersive que le premier tome mais tout aussi instructive et prometteuse nontheless !

« Tu sais que tu n'as peut-être pas tort, cousin ? Il me semble me souvenir, maintenant, qu'elle s'appelait effectivement Arlana.
- N'hésite pas à me demander, si tu as besoin d'un cerveau en état de marche.
- Il ne va pas l'être longtemps, en état de marche, après que je l'aurai écrasé à coups de pioche dans ta...
- Messieurs ! Messieurs ! Que sont devenus les trois autres ?
- Les trois... ? Tu veux parler de Fnall, Fnell et Fnoll ?
- Si c'est ainsi qu'ils se nommaient.
- L'Ogre les a mangés. Fnell, presque tout de suite après notre arrivée dans les Monts Jaunes. Un mois, tout au plus. C'est que notre cousin était d'un naturel très joueur, un peu immature, il faut le dire.
- Il a voulu lui montrer ses fesses.
- Oui, il a cru qu'il était assez rapide pour montrer ses fesses à l'Ogre.
- Mais il a mal calculé la distance, et... »
Tags : Fiche Lecture, editions nathan, Service Presse, Les Chroniques de Zi, Livre II, Tome 2 ♥, Nara, 2018, Jeunesse, Fantasy, aventure, contes de fées, magie, sortilèges, monstres, ogre, malédiction, sarcasme, cruauté, combat, noirceur, mystères, secrets, danger, menace, courage, fierté, traditions, valeurs, apprentissage, grandir, amitié, famille, royauté, contrées lointaines, amour, galanterie, royaume, fantasy médiévale, sorcellerie, princesse, chevalier, légende, sombre forêt, étendue, humour, entraide, nains, créatures fantastiques, petit peuple, maturité, rivalité, force, honneur, féminisme, Très bonne lecture
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#Posté le lundi 28 janvier 2019 09:46

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