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FICHE FILM : Goodbye Christopher Robin

FICHE FILM : Goodbye Christopher Robin

BIOPIC | 2017 | SIMON CURTIS | HISTOIRE VRAIE, DRAME, ENFANCE, TRAUMATISME, ANGLETERRE, ACTE D'ÉCRITURE, RENOUVEAU, POPULARITÉ, WINNIE L'OURSON, ANIMAUX, ÉMERVEILLEMENT, INNOCENCE, ESPOIR, ESPIÈGLERIE, CHAGRIN, PARDON | 2H01 | AVEC DOMHNALL GLEESON, MARGOT ROBBIE, KELLY MACDONALD, WILL TILSON...

➜ La relation entre A. A. Milne, le créateur de Winnie l'Ourson, et son fils Christopher Robin, dont les jouets ont inspiré le monde magique du personnage.

ஜ MON AVIS :

Quel film, mais quel film... J'étais surexcitée à l'idée de le voir, car Winnie l'Ourson et moi, c'est une grande histoire d'amour depuis... toujours. J'étais donc impatiente de découvrir l'origine de ce petit ourson adorable au t-shirt rouge qui adore manger du miel et se promener dans la forêt des rêves bleus au côté de ses nombreux amis animaux et d'un petit garçon bien particulier. D'ailleurs, c'est plus son histoire à lui qu'on va suivre, celle de ce petit enfant non pas d'encre et de papier comme Jean-Christophe (qui s'appelle Christopher Robin en V.O., d'où l'ambiguïté qui se crée pour ce qui est de distinguer le vrai petit garçon de celui des histoires pour enfants), mais un de chair et de sang, Christopher Robin, de son vrai nom d'enfant Billy Moon, qui va subir bien trop tôt et sans l'avoir demandé la pression de la célébrité, alors qu'il souhaitait juste être un petit garçon comme les autres, sans qu'on lui vole ses jouets bien aimés et qu'on s'approprie sa vie. Je dirais que ce film m'a véritablement bouleversée, et qu'il est certain que je ne verrai plus jamais Winnie l'Ourson, l'Ours Edward pour son véritable propriétaire, de la même façon, même si je ne cesserai jamais de l'aimer aussi fort qu'avant. Quand on voit ce film, tout ce qui se passe dans Winnie l'Ourson a une symbolique encore plus forte. A commencer par ce lieu anthologique où se passe toutes les belles aventures de Winnie, la forêt des rêves bleus. Un lieu qui permet à tous les enfants et adultes du monde de s'évader, d'être enclin à la rêverie, au doux bonheur et à l'innocence. Un lieu en réalité bien réel qui, pendant un long week-end, aura fait le bonheur d'un père d'apparence froid et distant, brisé de l'intérieur par les horreurs de la guerre et incapable de reprendre sa vie de dramaturge comique là où il l'avait laissé, incarné avec brio par un Domhnall Gleeson plus vulnérable, à fleur de peau et authentique que jamais (cet acteur ne cessera jamais de m'étonner) et celui d'un fils, un petit garçon espiègle, plein de joie de vivre, curieux de tout, adorable en tout point (merci à la merveilleuse bouille de Will Tilston, qui ira loin dans sa toute jeune carrière d'acteur, j'en suis convaincue), qui veut simplement que son père si doué avec les mots lui invente une histoire pour lui. Une histoire qui va être donnée comme un cadeau au reste du monde, un cadeau rempli d'amour, d'espoir, d'allégresse, de tolérance, d'amitié éternelle, et de soleil, mais aussi un sacrifice de la part de Christopher Robin qui a tant souffert de sa "notoriété". Malgré toutes les souffrances et le chagrin causés par la publication des albums d'A.A.Milne, je suis heureuse que le film se finisse sur cette image : que Winnie, avant toute chose, est un symbole de l'enfant qui continue à vivre en nous, malgré les traumatismes, les guerres, la peur, la solitude, la cruauté et la Bêtise de l'être humain. Il y aura toujours un petit ourson et son ami humain pour vous rappeler que, oui, vous êtes important, oui, vous êtes plus fort et intelligent que vous ne le pensez, que vos différences font ce que vous êtes, et qu'il y aura toujours une place pour vous dans les rêves et dans le c½ur de quelqu'un. Je remercie sincèrement les producteurs, le réalisateur, les scénaristes, les acteurs, les monteurs, bref toute l'équipe de ce film d'avoir permis que celui-ci existe, vraiment, du fond du c½ur, un immense merci. COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche film, Goodbye Christopher Robin, Biopic, 2017, Simon Curtis, Histoire vraie, drame, enfance, traumatisme, Angleterre, acte d'écriture, renouveau, popularité, Winnie L'Ourson ♥., animaux, émerveillement, innocence, espoir, espiéglerie, chagrin, pardon, Domhnall Gleeson, Margot Robbie, Kelly Macdonald, Will Tilson, Coup de foudre ♥
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#Posté le lundi 22 juillet 2019 15:09

Modifié le mercredi 24 juillet 2019 05:50

FICHE LECTURE : Le Destin d'Orïsha - T1 : De Sang et de Rage

FICHE LECTURE : Le Destin d'Orïsha - T1 : De Sang et de Rage

• TITRE V.O. : Legacy of Orïsha - Book I : Children of Blood and Bone.
• AUTRICE : Tomi Adeyemi.
• ANNÉE : 2018 (ETATS-UNIS) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, Young Adult, Afrique, traditions, racines, origines, discrimination, division, noirceur, cruauté, massacre, sang, meurtres, guerre, conflits, tensions, électricité, renouveau, énergie, karma, espoir, courage, férocité, hardiesse, ingéniosité, stratégie, famille, soutien, solidarité, communauté, joie, fête, rassemblement, vengeance, royaume, aventure, religion, foi, dieux et déesses, paganisme, traumatisme, drame, amour, lumière, attirance, royauté, richesses, étiquette, arrogance, autorité, sévérité, obéissance, esclavage, camps de concentration, différence, se soulever, élever sa voix, combattre, force, volonté, persévérance, détermination, racisme, injustice, rébellion...
• PAGES : 559.

Ils ont tué ma mère.
Ils ont pris notre magie.
Ils ont voulu nous éliminer.
À présent, dressons-nous.

Il fut un temps où la terre d'Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l'a fait disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n'était alors qu'une enfant. Aujourd'hui, elle a le moyen de ramener la magie et de rendre la liberté à son peuple - même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer.

Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s'élance dans une quête périlleuse...

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman-événement, je pense que je peux le formuler ainsi. En effet, depuis sa sortie outre-Atlantique l'an dernier, j'entends énormément parler de ce titre, et j'en entends qui plus est beaucoup, beaucoup de bien. J'étais donc déjà fortement attirée par ce roman en V.O. mais, in fine, c'est grâce aux éditions Nathan que j'ai eu l'occasion de me plonger dans ce livre en français. Je les en remercie du fond du c½ur et désormais, je ne peux que vous recommander de vous jeter sur cet ouvrage dès qu'il sera disponible en librairie le 2 mai !

Mais d'abord, laissez-moi vous expliquer pourquoi vous ne devez pas hésiter à laisser sa chance à ce livre quand il se retrouvera entre vos mains. Déjà, regardez-moi cette couverture : c'est exactement la même que celle en version originale et j'ai envie de dire tant mieux ! Car, honnêtement, il n'y avait rien à changer tant elle correspond bien à son contenu extrêmement intriguant et palpitant et tant elle nous met l'eau à la bouche. Je sais, c'est très superficiel de souhaiter lire un livre à cause de sa sublime couverture mais, quand l'enveloppe est aussi plaisante que ce dont elle recèle, c'est d'autant plus plaisant, non ? En tout cas, ce que je peux vous assurer, c'est que la magnifique apparence de ce livre n'est pas juste là pour vous mettre de la poudre aux yeux, bien au contraire.

En effet, De Sang et de Rage va bien nous parler d'un peuple pas comme les autres, d'êtres à la peau très sombre et aux impressionnants cheveux blancs et bouclés, indomptables, comme leur volonté d'être enfin considérés comme des citoyens égaux en libertés et en droits au sein de leur nation, et non plus comme des sujets esclaves et opprimés.

Dès les premières pages du roman, j'en avais la boule au ventre car on réalise immédiatement que les magis, la communauté représentée avec brio sur la couverture, et leurs enfants appelés des devins, des magis encore non accomplis en quelque sorte, n'ont jamais été traités avec le respect élémentaire dus aux êtres humains et même à tout être vivant. Ils ont été depuis des années rabaissés au rang de cafards, un terme utilisé de façon récurrente au cours du récit et qui m'a laissé un amer goût dans la bouche.

Ce que j'ai d'abord tout simplement adoré avec ce livre, c'est le fait que l'autrice y rende hommage à ses origines africaines, à ce folklore si riche, rempli de couleurs et à l'histoire qui date de la nuit des temps et qui m'a toujours profondément fascinée. Tomi Adeyemi a su m'immerger dans une Afrique imaginaire empreinte d'éléments réels, de coutumes, de senteurs, et cela m'a fortement rappelé Black Panther (voir ma chronique ici) tant ce fut une expérience visuelle extrêmement marquante. En effet, au fil de ma lecture, je voyais le pays fictif d'Orïsha naître sous mes yeux ébahis, avec ses paysages très variés et singuliers et ce fut un véritable bonheur que de vivre ce périple et ces extraordinaires découvertes au côté des protagonistes de ce récit. Tomi Adeyemi a réussi le pari de créer un univers fantastique très complexe, avec l'histoire d'une nation reconnaissable entre mille (malgré le schéma de la tyrannie qui, lui, est somme toute assez basique en fantasy) qui s'est bâtie dans la terreur et le massacre, son passé douloureux, ses traditions, sa hiérarchie sociale bien particulière, tout en y insufflant une magie colossale qui dépasse notre entendement sans que cela en perde en crédibilité.

Un autre point commun avec Black Panther, c'est la place des femmes dans le récit. Alors oui, par rapport au grandiose Wakanda, il y a encore du chemin à faire pour que toutes les femmes du royaume soient traitées avec les égards qu'elles méritent. Beaucoup d'entre elles, notamment les nobles, sont encore considérées comme de simples objets qui feraient mieux de se taire et de laisser les hommes se charger des questions importantes du pays. Cependant, j'ai adoré le fait que ce soit justement celles qui paraissent être les plus faibles qui se révèlent en réalité les plus surprenantes et les plus fortes et armées pour renverser ce patriarcat injuste et ignoble et changer ainsi la donne. Je suis en effet certaine que, par exemple, la reine d'Orïsha sera un personnage-clé du second tome, que je suis d'ores et déjà impatiente de dévorer quand il sera paru. Aux premiers abords, elle peut paraître tout bonnement insupportable mais je suis persuadée que, sous cette façade de femme fragile et raffinée, se cache un tempérament de guerrière et de mère qui serait prête à tout pour défendre les intérêts de ces enfants.

D'ordre général, je vous invite à ne pas juger les personnages de ce récit trop vite. Cela me permet d'aborder le second point de ce roman qui m'a énormément plu : le développement des protagonistes. Je les ai tous trouvés extrêmement bien construits, même si les réactions de chacun peuvent parfois être particulièrement agaçantes. Je peux d'ailleurs comprendre que cela ait empêché certains lecteurs de véritablement s'attacher aux divers personnages principaux du récit car il est vrai que leur comportement s'est révélé être à certains moments tout à fait déroutant.

Pour ma part, loin de considérer cela comme un défaut, j'y ai vu un souci du réalisme particulièrement frappant. J'exagère sûrement mais il faut se rendre à l'évidence : des personnalités parfaites et toutes lisses, cela n'existe pas. Pas plus que d'avoir un comportement tout à fait rationnel en toute circonstance. Je suis la première à me plaindre régulièrement de l'attitude de tel ou tel personnage que je croise au cours de mes lectures, parfois à raison mais généralement à tort, car je me permets de juger leur agissement dans des situations dans lesquelles je ne me suis souvent moi-même jamais retrouvée. J'ai appris au fur et à mesure à voir les lacunes de certains comme des imperfections tout bonnement belles parce qu'elles font d'eux ce qu'ils sont. Nos défauts sont en effet révélateurs de notre identité et c'est ce que l'on en fait qui indique si nous sommes aptes à nous regarder en face et à nous remettre en question. Dans le cas de De Sang et de Rage, la plupart des personnages vont avoir le courage d'affronter leurs démons et d'aller de l'avant, même si cela va prendre le temps qu'il faut. En effet, je suis convaincue qu'on ne change pas du jour au lendemain, qu'il faut traverser des étapes de diverses natures avant d'atteindre son idéal. Nous sommes humains après tout et commettre des impairs constitue notre première caractéristique.

Chaque personnage de ce récit traîne son lot d'erreurs avec lui, a son revers de la médaille peu reluisant : Zélie, l'héroïne au c½ur de cette extraordinaire quête pour reconquérir la magie des dieux, est farouche, tout ce qu'il y a de plus badass, mais elle est aussi pas mal susceptible et têtue. Je ne peux pas l'en blâmer car on se ressemble à ce niveau-là, et même à de nombreux points de vue. Zélie est une vraie combattante, passionnée par la cause qu'elle défend et prête à tout pour protéger sa famille et tous les êtres qui lui sont chers. Je l'ai trouvée très inspirante car elle va notamment apprendre de ses nombreux échecs, et ses compagnons de route ne seront pas non plus en reste.

En effet, Tsain, le frère de notre intrépide héroïne, et Amari, sont tous les deux des personnages qui ont su me toucher en plein c½ur. Tsain vaut bien plus que l'éternel cliché du grand frère trop protecteur et moralisateur. C'est un être profondément généreux, dont l'abnégation donne envie de se surpasser et d'en prendre exemple. Quant à Amari, notre princesse échappée de sa prison dorée, elle a sûrement connu l'évolution la plus remarquable de tout le roman. Martyrisée dès son plus jeune âge, elle ne s'est pour autant jamais mis à genoux, n'a jamais ployé face à l'humiliation et à la souffrance, n'a jamais renié les valeurs qu'elle porte au plus profond d'elle. Une vraie lionne dans toute sa splendeur.

J'aurais encore certainement beaucoup de choses à dire sur ce formidable premier tome, notamment sur Inan, qui a su capturer mon c½ur malgré les doutes incessants qui l'assaillaient et qui ne manquaient pas de me faire lever les yeux au ciel ; sur son père aussi, roi abominable d'une nation qui mérite un milliard de fois mieux. Mais je vais vous laisser la surprise car même l'infâme tyran d'Orïsha saura faire naître en vous une once de pitié, même si l'on s'attend à tous sauf à ça de lui. En même temps, lui même a un background bien chargé et qui explique ses décisions d'une cruauté sans nom. Cela ne se pardonne pas, bien sûr, mais ça suit une certaine logique, une cohérence indéniable.

Je terminerais juste sur l'écriture de l'autrice, que j'ai trouvé extrêmement fluide. Je n'ai franchement rien à redire car j'ai lu ce roman d'une traite, sans voir le temps passer. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvée à ce point absorbée par ma lecture et c'est un sentiment qui est honnêtement extrêmement agréable. Plus rien ne semble exister à part ce que l'on vit grâce au livre et une chose est sûre : Tomi Adeyemi ne nous épargne en rien, tant au niveau des sentiments qui ébranlent les différents personnages que des obstacles qu'ils vont devoir surmonter. Sa plume est acérée, sincèrement engagée, elle défend la cause des plus faibles avec beaucoup de panache et de férocité. Je ne peux que soutenir cette jeune autrice au c½ur aussi vaillant que celui de son inoubliable héroïne, qui se fait la voix de personnes comme elle, issues de minorités injustement discriminées, même encore aujourd'hui en 2019. C'en est d'une tristesse à pleurer. J'ai aimé que, sous la plume rafraîchissante et très intelligente de Tomi Adeyemi, la magie devienne l'allégorie parlante de nos différences. Cela nous rappelle ainsi ce qui est la réelle source de notre pouvoir en ce bas monde : notre amour de soi. Avec ces thèmes forts d'actualité traités avec beaucoup de finesse et doublés d'une intrigue fantastique riche en rebondissements et en scènes bouleversantes et marquantes, je vous le dis tout de suite : votre c½ur n'en sortira pas indemne.

A vos risques et périls donc que de vous lancer dans cette saga minutieusement travaillée et qui regorgent pour le moment de nombreux points forts. Je ne m'inquiète pas que le tome deux sera du même acabit et je redoute tout comme j'espère ce futur grand moment. En attendant, j'espère vous avoir convaincu de prendre un ticket pour Orïsha. Un conseil : fermez les yeux et le monde de vos songes les plus sombres comme les plus époustouflants vous y emmènera. Vous y saluerez un certain petit prince de ma part... COUP DE C¼UR ♥

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, service de presse, éditions Nathan, 2018, 2019, Tomi Adeyemi, Fantasy, Le destin d'Orïsha, Tome 1 ♥, De Sang et de Rage, Magie, Young Adult, Afrique, traditions, racines, origines, discrimination, division, noirceur, cruauté, massacre, sang, meurtres, guerre, conflits, tensions, électricité, renouveau, énergie, karma, espoir, courage, férocité, hardiesse, ingéniosité, stratégie, famille, soutien, solidarité, communauté, joie, fête, rassemblement, vengeance, royaume, aventure, religion, foi, dieux et déesses, paganisme, traumatisme, drame, amour, lumière, attirance, royauté, richesses, étiquette, arrogance, autorité, sévérité, obéissance, esclavage, camps de concentration, différence, se soulever, élever sa voix, combattre, force, volonté, persévérance, détermination, racisme, injustice, rébellion, coup de coeur ♥
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#Posté le mardi 09 avril 2019 16:46

Modifié le dimanche 14 avril 2019 11:16

FICHE LECTURE : Le berceau

FICHE LECTURE : Le berceau

• AUTRICE : Fanny Chesnel.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Drame, deuil, accident, sédentarisme, ferme, campagne, ruralité, coupé du monde, famille, chagrin, solidarité, souffrance, douleur, tristesse, accablement, noirceur, morosité, routine, électrochoc, bouleversement, prise de conscience, rage, aventure, voyage, nouveaux horizons, Canada, Acadie, communauté, fierté, rencontre, quête, âme s½ur, petite-fille, espoir, renouveau, miracle, naissance, vie, lumière, amour, souvenirs, nostalgie, contemplation, avenir, doutes, incertitude, préjugés, enfermement, révolte, fête, célébration, révélation, liens, famille recomposée, jeunesse, vieillesse, énergie, joie, courage, promesse, aller de l'avant...
• PAGES : 263.

Joseph fabrique le berceau de sa première petite-fille, lorsqu'un coup de téléphone l'interrompt. Un crash d'avion : son fils dedans, son gendre aussi. Et la petite alors ? Sauve, bien vivante ! Prête à naître, car grandissant dans le ventre d'une mère porteuse canadienne choisie par le couple homosexuel. Joseph n'a jamais foutu les pieds hors de sa Normandie natale, il a passé sa vie dans une ferme, vendu ses vaches, enterré sa femme : il n'a plus que cette enfant en tête. Alors il part. À la rencontre de la minuscule promesse qui prolonge l'existence de son fils. À la rencontre de la jeune étrangère, farouche et indomptable, qui la couve. Rien n'est simple dans cette histoire, mais il se lance, à plein régime, dans une réinvention audacieuse et poignante de la famille contemporaine.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman contemporain lumineux et porteur d'espoir, d'un roman qui nous parle de la vraie vie et des sentiments humains avec beaucoup de fraîcheur, et une sincérité désarmante aussi. Je vais vous inviter avec ma critique à vous laisser emporter par Le berceau de Fanny Chesnel, une jeune autrice que j'ai découvert avec un immense plaisir grâce à ce livre qui sait nous prendre par la main et nous rassurer, sans pour autant nous bercer d'illusions. Comme je vous l'ai dit un peu plus tôt, ce titre nous parle de la réalité, sans chichis ni artifices. Cette réalité peut nous frapper de plein fouet, nous faire mal, nous forcer à nous réveiller et à faire face à un monde qui nous dégoûte, dans lequel on ne trouve généralement pas notre place. Mais elle peut aussi avoir un petit goût de miracle, qu'il faut prendre le temps de savourer à chaque seconde qui passe. Et je remercie infiniment le site lecteurs.com pour l'envoi de ce livre. Cette piqûre de rappel fut salvatrice.

Pour commencer, ce que j'ai énormément aimé avec ce roman, c'est la manière dont il est écrit. Non seulement on vit l'histoire à travers les yeux de Joseph, un retraité pas comme les autres qui s'est très vite fait une grande place dans mon petit c½ur, mais en plus, j'avais l'impression d'avoir constamment accès à ses pensées en temps direct. C'était comme si je lisais littéralement son flot de pensées, c'est le cas de le dire. Enfin, presque, car Fanny Chesnel y met tout de même les formes. Si cela avait été écrit de façon toute spontanée, sans même corriger le premier jet comme pouvaient le faire d'immenses auteurs comme Virginia Woolf ou James Joyce, qui ont justement instauré le fameux principe du "stream of consciousness", j'aurais trouvé cela brillant mais aussi sûrement passablement indigeste. Ici, on suit ce qui se passe dans la petite caboche tourmentée de mon cher Joseph sans que l'on se sente perdu ou agacé. Juste profondément fasciné par la manière de réfléchir de cet être humain d'apparence insignifiant mais qui va accomplir de grandes et belles choses.

En effet, Joseph pourrait être M. Tout-le-monde, et c'est justement le rôle qu'il a joué une bonne partie de sa vie durant. Ce qui fait toute la différence avec Le berceau, c'est qu'à aucun moment l'autrice ne se permet de juger le personnage principal de son intrigue, de faire preuve de condescendance. Au contraire, elle traite son évolution avec énormément de tendresse et de sensibilité. Joseph m'a fortement rappelé le protagoniste décrit dans la superbe chanson des Innocents, Un homme extraordinaire, exception faite que l'on délaisse ici la Bretagne, son Finistère et ses longues plages de silence pour la beauté brute de pomme et sans fard de la Normandie. Joseph est tel l'homme dépeint dans les paroles extrêmement vraies et pleines de justesse de ce morceau : on se demande sérieusement si l'on se souviendra un jour de lui, de cet homme dont le seul exploit a été de construire sa vie autour de sa famille et des bêtes dont il a toujours pris soin dans sa ferme qui sent bon l'amour du bien fait et du solide. Eh bien moi, je peux vous assurer que je ne suis pas prête d'oublier Joseph. Cela serait fortement difficile et je n'en ai même pas la moindre envie. Je suis tombée amoureuse de la simplicité d'être profondément touchante de ce vieil homme éprouvé par la vie et par la perte, comme tout un chacun, de son petit côté taciturne irrésistible dans lequel je me suis beaucoup reconnue, et surtout de la façon dont il se sert de ses cinq sens. Joseph, dans sa façon d'être, vit profondément les choses, même celles les plus élémentaires, et, à travers lui, j'avais la sensation que ma vue s'était accrue, que mon ouïe s'était affinée, que mon toucher était plus alerte, que mon odorat était plus éveillé, que les choses de l'existence avaient plus de saveur. C'était comme si mon environnement, ou plutôt le sien, me paraissait plus lumineux, plus attirant, plus vibrant, plus savoureux, plus palpable. Il y avait définitivement quelque chose en plus, quelque chose d'indescriptible que Joseph m'a permis de ressentir, comme si cet éclat de magie que l'on recherche tous à un moment donné était à portée de main au cours de ma lecture. Cela n'a duré qu'un bref instant, le temps que je dévore ce livre et que j'atteigne à vitesse grand V son point final, à regret, mais cette étincelle était là. Elle a brillé, j'ai pu l'apercevoir, la ressentir au plus profond de mon être. En réalité, elle a toujours été là, et c'est Joseph qui me l'a rappelé. Je lui en serai toujours infiniment reconnaissante.

Ce récit est aussi teinté de nostalgie, une nostalgie qui broie notre c½ur dans son étau mais qui panse aussi les blessures les plus béantes. Ces moments où Joseph se souvient de son fils qui était à la fois si différent de lui et dont il était tellement fier m'ont touchée en plein c½ur. J'ai trouvé cela très fort car ces flashbacks qui ont un goût amer de bonheur perdu à tout jamais sont notre unique moyen de nous rapprocher d'Emmanuel, le fils bien-aimé qui a rejoint les étoiles, ou plutôt les profondeurs insalubres de l'océan Atlantique. En effet, en tant que lecteur, on ne rencontrera jamais cet homme accompli et qui se préparait à être un père formidable en chair et en os, si je peux m'exprimer ainsi. Il ne vit qu'à travers les instantanées que Joseph garde précieusement de lui dans sa mémoire, ces moments de vie commune, ces instants capturés aussi puissants et captivants que la plus époustouflante des magies. Et cela suffit. Cela suffit à nous faire ressentir tout l'amour que ce père taciturne, un peu rabougri, profondément touchant avait, a toujours pour son fils prodige. Cela suffit pour que nous entrapercevions le véritable Emmanuel, l'enfant rêveur, meilleur ami des livres et de tout leur savoir, baroudeur-en-devenir au c½ur grand comme ça et à la volonté de titan. Surtout, cela nous rappelle l'amour qui nous étreint le c½ur quand l'on songe à sa propre famille et à la préciosité de ce lien qui nous unit à elle, un lien qui demande à être soigneusement entretenu car il peut se briser en un instant, qu'on l'ait décidé ou non.

Concernant les deux autres personnages principaux de ce récit, ils ne sont pas non plus en reste. J'ai tout simplement adoré ce trio de choc qui se consolide progressivement, dont les trois membres apprennent à se connaître petit à petit, à se pardonner aussi les erreurs que chacun a pu faire par le passé pour mieux regarder vers l'avenir ensemble. Si Abigail, la fameuse mère porteuse, m'a pas mal agacée au début, je me suis vite rendue compte que je me permettais de la juger sans aucun scrupule, alors que son estime de soi est déjà faible et qu'elle essaye de s'en sortir comme elle peut. Ce roman m'a aussi appris à regarder au-delà de mon petit nombril, et je pense que c'est un travail auquel on doit tous s'exercer chaque jour de notre vie, qui que nous soyons. Mon plus gros coup de c½ur va à l'enfant d'Abigail, Ava, cette petite fille qui est définitivement la chair de sa chair et qui m'a impressionnée de par sa déconcertante maturité, qui contraste singulièrement avec l'innocence et la joie de vivre qui se dégagent de ce si jeune être.

Pour conclure, je vous invite tous chaleureusement à plonger dans la lecture du Berceau, à faire la démarche de suivre Joseph, mon cher petit Bichon, dans son aventure trépidante en Acadie, région canadienne aux souches françaises que j'avais adoré étudier en cours et que j'ai été ravie de retrouver au c½ur de ce récit. Ce qui fait surtout plaisir à voir, c'est cette communauté unie qui continue de célébrer ses racines, ses traditions immuables qui rendent ses membres à part, qui construisent leur identité, qui leur apportent félicité et fierté au quotidien, même quand ils l'oublient, ce qui arrive bien trop souvent. Cela résume bien le principal message véhiculé par ce roman : ne jamais oublier d'où l'on vient, toujours garder l'esprit ouvert et se soutenir les uns les autres. Il y a toujours une famille qui nous attend quelque part... ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, Lecteurs.com, Flammarion, 2019, Fanny Chesnel, Le berceau, Littérature française, Roman contemporain français, Drame, deuil, accident, sédentarisme, ferme, campagne, ruralité, coupé du monde, famille, chagrin, solidarité, souffrance, douleur, tristesse, accablement, noirceur, morosité, routine, électrochoc, bouleversement, prise de conscience, rage, aventure, voyage, nouveaux horizons, Canada, Acadie, communauté, fierté, rencontre, quête, âme s½ur, petite-fille, espoir, renouveau, miracle, naissance, vie, lumière, amour, souvenirs, nostalgie, contemplation, avenir, doutes, incertitude, préjugés, enfermement, révolte, fête, célébration, révélation, liens, famille recomposée, jeunesse, vieillesse, énergie, joie, courage, promesse, aller de l'avant, Très bonne lecture
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#Posté le dimanche 07 avril 2019 16:54

Modifié le samedi 13 avril 2019 09:54

FICHE LECTURE : Poldark - T2 : Au-delà de la tempête

FICHE LECTURE : Poldark - T2 : Au-delà de la tempête

• TITRE V.O. : Poldark - Demelza.
• AUTEUR : Winston Graham.
• ANNÉE : 1946 (ANGLETERRE) ; 1976, 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman historique.
• THÈMES : Saga familiale, années 1790, Révolution française, tensions, politique, justice, procès, Angleterre, Cornouailles, mines, paysans, milieu aisé, rivalité, jalousie, faux semblants, corruption, honnêteté, droiture, générosité, fougue, passion, amour, ranc½ur, chagrin, faiblesse, secrets, mystères, espoir, conscience, révolte, crise, noirceur, traumatisme, renouveau, amitié, trahison, tromperie, dangers, aventure, misère sociale, hiérarchie des classes sociales, querelles familiales, drame, deuil, réconciliation, passé, amertume, premier amour...
• PAGES : 300.

1790. Sept ans après avoir regagné son Angleterre natale, Ross Poldark est parvenu à sauver le domaine familial en déshérence et à relancer l'activité minière.
Mais des menaces planent en ce mois de septembre. Une famille de banquiers, les Warleggan, tente de prendre le contrôle de ses affaires, pourtant peu florissantes. Et Ross suspecte son cousin Francis d'être de leur côté pour assouvir sa vengeance.
Ross est dans le même temps accusé d'avoir pillé deux navires qui se sont échoués non loin de chez lui. S'il est reconnu coupable, il risque la mort...
Demelza, qu'il avait recueillie puis épousée, se bat pour le défendre. Mais leur amour résistera-t-il à la tempête ?
Monument de la littérature d'évasion, la saga Poldark plonge le lecteur dans les Cornouailles affamées de la fin du XVIIIe siècle. Décors naturels de toute beauté, trahisons et triangles amoureux, ce roman dépeint une Angleterre où les petits entrepreneurs vacillent sous l'influence croissante des puissances de l'argent.
Figure contestataire avant l'heure, Poldark le rebelle personnifie la passion et la sensualité.

Auteur de quelque trente romans, Winston Graham (1908-2003) est resté célèbre pour la saga Poldark, dont les douze volumes sont parus de 1945 à 2002. Cette série à succès de la BBC avec Aidan Turner et Eleanor Tomlinson dans les rôles principaux est aujourd'hui diffusée internationalement sur Netflix. Les Falaises de Cornouailles, le premier volet de cette saga, est paru à l'Archipel en 2017. Winston Graham est aussi l'auteur de Pas de printemps pour Marnie, adapté au cinéma par l'illustre Alfred Hitchcock.

Ma chronique du tome un : ici.

ஜ MON AVIS :

Coucou les amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du tome deux de la saga des Poldark, Au-delà de la tempête. Pour commencer, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions l'Archipel pour ce superbe envoi ainsi que pour leur patience. Je prends un véritable plaisir à redécouvrir l'histoire mouvementée et extraordinaire de cette incroyable dynastie familiale en français et par le biais des livres originels grâce à eux et je leur en suis extrêmement reconnaissante. Cependant, je ne vais pas vous mentir : pour le moment, si je ne devais vous conseiller qu'un seul format pour découvrir cette bouleversante aventure qui nous fait voyager dans le temps et dans l'espace, ce serait le format télévisuel. Explications.

Je ne vous cache pas que je suis ressortie effectivement assez confuse de ma lecture. Le livre se lit extrêmement bien et toutes les scènes et révélations que je connaissais déjà grâce à l'adaptation de la BBC, je les ai retrouvées ici. A peu de choses près, le livre et sa version télévisée sont tels des miroirs l'un de l'autre. Seulement, celui de la saga livresque me renvoie un reflet beaucoup plus flou que celui de son homologue télévisuel, qui est bien plus net de son côté.

Je m'en vais de ce pas vous donner des exemples concrets. En premier lieu, le découpage de la série et des livres ne semblent pas être les mêmes. En effet, la saison un de la série BBC s'achevait sur un événement d'une importance cruciale qui se produit dans la vie de notre fougueux Ross et de sa tendre moitié. Dans les romans, ce tournant décisif dans la vie de notre merveilleux couple a justement lieu au tout début de ce second tome. Je le sentais déjà mal en constatant que le premier livre ne se concluait pas sur cet épisode mais, pour le coup, j'ai été choquée de voir à quel point cela a été traité au-dessus de la jambe par l'auteur. Excusez-moi pour cette expression somme toute assez familière mais, là où la série a su faire survenir cet épisode tragique au bon moment et lui accorder toute l'importance et la gravité qu'il mérite, en le transformant par la même occasion en un cliffhanger insoutenable de grande qualité, non seulement Winston Graham place cette occurrence funèbre au mauvais moment, si jamais on peut parler de "bon" ou de "mauvais" moment pour une telle circonstance, mais en plus, envoyé, c'est plié, il n'en fait pas plus de cas que cela, au point qu'en quelques lignes, le drame est déjà passé et on en vient à se demander si cela a véritablement eu lieu ou non. C'est comme un mirage alors que cela devrait être un point d'encrage émotionnel hautement symbolique. Cette perte va en effet changer bien des choses dans la vie de notre couple phare et je trouve que l'auteur a sous-estimé ce fait pourtant évident de façon presque insultante. Je me rends compte que je peux me montrer assez virulente et sèche dans mon propos, et j'exagère sûrement un peu, mais quand même, cette absence flagrante de sentiments m'a passablement sidérée, même pour une intrigue censée se passer au dix-huitième siècle, et il fallait donc que je le souligne dans ma chronique, c'était obligé.

Un autre exemple somme toute parlant de ce que j'énonce : la naissance et l'évolution de la relation entre Dennis - que j'appelle toujours Dwight dans ma tête, c'est plus fort que moi - et Caroline, nouveau personnage principal auquel je me suis immédiatement attachée ici, alors que dans la série, m^es premières impressions n'étaient pas aussi encourageantes, pour une fois (même si l'actrice Gabriella Wilde est juste magnifique et très talentueuse), et introduit dans Au-delà de la tempête. D'ailleurs, au passage, je tiens à préciser que je trouve cela particulièrement amusant que ce tome se nomme ainsi car la tempête est en réalité loin d'être passée. Le pire reste à venir... Cependant, je ne vous en dis pas plus, il faudra que vous le découvriez par vous-même. Moi, sadique, vraiment ? Je ne vois pas de quoi vous parlez... Mais bref, passons. Si j'ai trouvé que le rythme de leurs rencontres et échanges verbaux absolument délicieux étaient déjà bien mieux gérés, je ne suis cependant toujours pas très convaincue. Là où dans la série, malgré les nombreuses ellipses, cela restait très cohérent et bien plus développé, dans le livre, cela va beaucoup trop vite pour que cela en soit crédible. Je dirais que c'est le principal problème de cette saga littéraire pour l'instant : on ne prend pas assez le temps de s'arrêter sur ce qui compte vraiment, de creuser plus que ça ce qui mériterait de l'être. Même la relation extrêmement puissante et fragilisée en début d'ouvrage de Francis et Ross ne m'a pas parue être si transcendante que ça alors que la série avait réussi à me tirer des larmes à propos de ces deux-là. Quand même, il s'agit des deux cousins Poldark, réputés pour leur impétuosité et leur façon d'aimer extrêmement violente et sans concession, cela est avoué par Ross lui-même au cours d'un dialogue avec sa superbe Demelza - qui elle par contre ne me déçoit jamais, malgré les vents et les tempêtes qui traversent son existence, c'est le cas de le dire - et pourtant, on a l'impression qu'ils ont tous les deux la capacité émotionnelle d'une petite cuillère (qu'est-ce que j'aime cette citation d'Hermione ♥ - rien à voir avec la choucroute, mais bon, je me devais de la placer ici) ! C'est un comble ça, quand même !

Et je vais en rajouter encore une couche : même pour ce qui est de la rivalité entre Ross et George, on passe d'un rapport certes extrêmement froid mais qui reste respectueux à « Vas y que je te balance en bas des escaliers ! » (j'ai franchement bien ri à ce moment-là du récit). J'aurais tout de même aimé que l'auteur explicite un peu plus les raisons pour lesquelles la famille Warleggan tient autant à s'accaparer les comptes bancaires de Ross, ce qui motive cette inimitié vorace qui n'en a (presque) plus de limites.

Un autre détail que j'ai aussi remarqué (là, il s'agit de ma pure analyse personnelle, un petit plaisir que je me suis accordée) : dans la série, Demelza, Elizabeth et Caroline ont trois couleurs de cheveux différentes - roux, châtain foncé et blond. Je trouvais cela très intelligent car chaque couleur correspond à une classe sociale, à une histoire et à un état d'esprit. En effet, le roux symbolise la flamme, la révolte, le changement, la provocation, et, en tant que fille de mineur qui s'élève socialement et fait fi des conventions, la douce mais robuste et déterminée Demelza ne pouvait qu'arborer une telle crinière grâce à la ravissante Eleanor Tomlinson. Elizabeth, quant à elle, sous les traits de la sublime Heida Reed, a les cheveux châtain clair qui tirent résolument sur le châtain foncé. Issue d'une des familles les plus anciennes et respectables des Cornouailles, les Chynoweth, Elizabeth est censée être l'incarnation même de l'élégance et de l'obéissance due aux aînés, à cette société patriarcale très rigide. Cependant, la "noirceur" de ces cheveux, plus foncés par rapport à la carnation très claire de sa peau, révèle à mes yeux les désirs inavouables de son c½ur, sa lutte intérieure face à un monde qui l'oppresse et l'empêche d'être pleinement elle-même et d'assumer ses sentiments. Quant à Caroline, aux cheveux blond très clair, elle représente cette aristocratie presque immaculée, d'un prestige incomparable. Sa beauté d'ange vous en ferait presque baisser les yeux. Mais Caroline, vous le comprendrez très vite, cache bien son jeu et est en effet bien plus qu'une simple poupée de porcelaine gracile et un chouïa mutine. Elle ne subit pas sa destinée comme Elizabeth, elle la vit. Au départ, j'en voulais à l'auteur des livres car il bouleversait tous mes repères et mes précieuses convictions : dans les romans, les couleurs changent de tête - Demelza se fait brune, Elizabeth blonde et Caroline rousse. In fine, j'en ai tiré des conclusions très intéressantes également : Demelza a des cheveux noirs comme le corbeau. Normal vu qu'elle est tel cet animal d'anthologie hautement indésiré. On lui fait sans cesse comprendre qu'elle n'a pas sa place auprès de son si cher époux, qu'elle ferait mieux de retourner à la terre, qui est son élément de prédilection, étant née des abysses de la mine et de la misère. Selon moi, la couleur noire symbolise en réalité le diamant brut qu'est Demelza, qui s'est toujours salie les mains et qui a subi les pires crasses depuis sa naissance, que ce soit de la part de ses proches ou de la haute société qu'elle a intégrée par alliance. Là où ne voit que de la mauvaise engeance, Demelza vaut à mes yeux bien plus que tous les pédants nobles qu'elle côtoie malgré elle, et c'est là sa véritable richesse. La blondeur d'Elizabeth dans les livres symbolise quant à elle justement la fragilité de cette jeune femme, sa beauté d'une perfection telle qu'elle en deviendrait presque inhumaine, cette distance entre cet objet de la société de l'époque et la véritable âme qui l'anime et qui est retenue prisonnière d'un corps traître, d'apparences qui ne lui rendent pas service. Pour ce qui est de Caroline, la rousse aux tâches de rousseur, elle devient dans les livres le feu ardent qui ne se laisse pas éteindre par la première remontrance venant de la part d'un de ses deux oncles et tuteurs, William et Ray. Même si Caroline semblerait avoir une apparence naturelle de paysanne, elle est belle et bien une aristocrate qui tient profondément à son statut, à son droit de naissance, mais aussi à sa liberté de penser et d'être. Bref, je pourrais vous bassiner encore des heures avec mes spéculations mais c'est ce qui fait de Poldark un réel bonheur à lire et à visionner : les livres comme la série sont extrêmement riches en interprétations diverses et variées, de fortes significations sont portées par une simple couleur de peau ou de cheveux, un banal vêtement, un geste minime d'un personnage à un autre. Tout est dans le détail et dans la minutie la plus raffinée. C'est ce qui me fait au fond tant aimer cet univers et les messages qui y sont véhiculés.

Pour conclure, je ne peux que vous recommander de vous plonger dans la lecture de la saga des Poldark. Certes, je ressors mitigée de ce second tome, où j'ai retrouvé tous les personnages que j'adore, la même histoire, les mêmes frissons, mais en beaucoup moins intense, en plus fade, presque délavé, et surtout avec une intrigue beaucoup trop précipitée. Je ne sais si c'est le découpage et la plume d'origine qui posent problème ou la traduction française mais une chose est sûre : il y a un hic quelque part. La faute à la plume très lisse et très classique de l'auteur, peut-être... Après tout, les premiers tomes de la saga datent des années quarante, une époque où la prose des écrivains était encore très bridée et où la traduction en français se faisait somme toute très scolaire. Je ne saurais vous dire si c'est cela qui m'a fait ressentir la lecture différemment par rapport au tome un, certes placé plus haut au niveau de l'ancienneté mais qui prend au moins le temps de mettre en place son univers foisonnant de détails et de protagonistes. En tout cas, l'adaptation de la BBC reste pour moi la véritable réussite, le must-see absolu. Néanmoins, je le répète, je continuerai à prendre un grand plaisir à redécouvrir cette palpitante aventure des Cornouailles si chère à mon c½ur en format papier grâce aux éditions l'Archipel, que je remercie encore chaleureusement. Il me tarde d'avoir le tome trois entre les mains, dont la première édition française s'intitule par ailleurs Jérémy Poldark. Cela me rend extrêmement curieuse car les enfants de Ross et Demelza sont loin d'avoir un rôle prépondérant dans la série télévisée... Vivement que je retourne à mon second chez-moi qu'est la demeure de Nampara ! ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Editions l'Archipel, Poldark, Tome 2 ♥, 12 volumes, 1946, 1976, 2017, Littérature anglaise, Winston Graham, Au-delà de la Tempête, Roman historique, Saga familiale, années 1790, Révolution française, tensions, politique, justice, procès, Angleterre, Cornouailles, mines, paysans, milieu aisé, rivalité, jalousie, faux semblants, corruption, honnêteté, droiture, générosité, fougue, passion, amour, ranc½ur, chagrin, faiblesse, secrets, mystères, espoir, conscience, révolte, crise, noirceur, traumatisme, renouveau, amitié, trahison, tromperie, dangers, aventure, misère sociale, hiérarchie des classes sociales, querelles familiales, drame, deuil, réconciliation, passé, amertume, premier amour, Très bonne lecture
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#Posté le vendredi 22 mars 2019 16:02

Modifié le mardi 26 mars 2019 09:23

FICHE LECTURE : Nos éclats de miroir

FICHE LECTURE : Nos éclats de miroir

« Chère Anne,

Je n'ai pas le droit de me plaindre.
Toi, tu te plaignais si peu, Anne.
Parfois, j'ai même honte de vivre alors que tu es morte. Ai-je le droit d'aimer ?
J'ai honte aussi de faire partie de la même humanité que ceux qui t'ont tuée. »

Parution le 17 janvier 2019.

• AUTRICE : Florence Hinckel.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Journal intime, adolescence, Anne Frank, famille brisée, deuil, amertume, chagrin insurmontable, souffrance, douleur, fêlure, se réparer, recoller les morceaux, fugue, fuir la réalité, désillusion, abattement, lumière éteinte, manque de confiance en soi, doutes, tristesse, dépression, retrouvailles, renouveau, sourire à la vie, espoir, rencontres, bouleversement, chaleur humaine, trahison, foi en l'humanité, beauté de l'existence, amour, poésie, écriture, passion, rêve, croire,...
• PAGES : 176.

Dès 12 ans - 14.95¤.

Le nouveau roman de Florence Hinckel, un récit intime et sensible porté par une écriture magnifique.

Je m'appelle Cléo, et j'aurai bientôt 15 ans, 1 mois et 20 jours. Cette date est importante pour moi, car c'est à cet âge-là que tu es morte, ma chère Anne Frank. Tu es mon écrivaine préférée ! Alors j'ai décidé de m'adresser à toi dans ce nouveau carnet. Je vais te raconter ce qui m'interroge, me fait rire ou me bouleverse. Toutes ces choses que je n'oserais jamais dire à voix haute : le voile devant les yeux de ma mère ; ma meilleure et parfois cruelle amie Bérénice ; ma grande s½ur, si forte et déterminée ; Dimitri, mon amour d'enfance perdu de vue ; la complexité du monde. Mais aussi mon reflet, si mouvant qu'il m'échappe... ou parfois se brise.

Je vais te parler de nos éclats de miroirs.

Les tiens, les miens, les leurs.

L'AUTRICE : Florence Hinckel est née en 1973. Après une licence de programmation analytique, elle devient finalement professeure des écoles, métier qu'elle exerce à Marseille, en Guyane ou en Guadeloupe, avant de se consacrer entièrement à l'écriture, sa passion depuis l'enfance. S'adressant aux enfants comme aux plus grands, elle aime varier les genres, qu'ils soient humoristiques, intimistes, ou en demi-teintes.
Elle compte une quarantaine de romans à son actif, qui totalisent 30 prix littéraires.
On peut en apprendre davantage sur son site : http://florencehinckel.com/.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, on se retrouve pour la chronique d'une roman certes très court mais bouleversant et qui vise juste. J'ai le plaisir de pouvoir vous parler en avant-première du titre Nos éclats de miroir de Florence Hinckel, une grande autrice de la littérature française jeunesse que je découvre enfin avec un grand bonheur. Le roman sort en effet dans une quinzaine de jours (voir date de parution plus haut) et j'ai donc eu l'immense honneur de le recevoir en exclusivité de la part des éditions Nathan que je remercie chaleureusement. J'avais déjà eu la chance l'an dernier de m'être faite agréablement surprendre par la réception d'une très jolie boîte au design hivernal absolument ravissant et contenant deux très bons romans, le premier tome des Chroniques de Zi, Phelan, et Lise et les Hirondelles (voir mes chroniques ici et ici). Cette année, pour leur box de la rentrée d'hiver 2019, Nathan a choisi une splendide parure de rose pastel et de blanc mêlés pour être assortie à leur prochaine parution phare qu'ils défendent avec beaucoup de c½ur et d'attention. Afin d'être raccord avec la passion dévorante que le personnage a pour l'écriture, le colis comportait également un énorme carnet de pages blanches, proposé en collaboration avec la marque Bic, qui n'attend juste que de voir ses pages se noircir d'une encre délicieusement rose et lumineuse. Car un cahier sans stylo pour y écrire n'a pas de raison d'être, tout comme Cléo, la très attachante héroïne de cette incroyable histoire, a ce besoin vital de poser sur le papier tous ses états d'âme. Moi même, j'ai déjà commencé à rédiger dans mon carnet qui va me suivre pendant longtemps je pense (ils n'ont pas lésiné sur le nombre de pages, le cahier est très épais et je les en remercie !) tout ce qui me pèse sur le c½ur, ainsi que mes gratitudes envers le Seigneur pour tout ce que la vie a de beau à m'offrir. Un carnet, c'est un peu comme le miroir de l'âme, un témoin essentiel d'une existence vécue et bien remplie. Je ne remercierai jamais assez les éditions Nathan pour ce beau cadeau de Noël qu'ils m'ont fait avant l'heure du dernier carnet de Cléo, celui avant la date fatidique de ses 15 ans, 1 mois et 20 jours, ainsi que pour celui que je commence. Sans plus attendre, laissez-moi vous raconter l'histoire d'une jeune adolescence d'aujourd'hui admirative devant Anne Frank et qui, comme elle, va faire de nous lecteurs ses destinataires privilégiés et nous offrir un pan de sa vie, ses sentiments à fleur de peau.

Ce que j'ai énormément aimé avec ce roman, c'est l'ode à l'écriture et à la vie qui y est faite au travers des lettres que Cléo va rédiger à "son amie Anne". Cette forme épistolaire m'a conquise car cela rapproche le lecteur de l'héroïne à mon sens. En effet, si le personnage de Cléo fait d'Anne Frank son unique destinataire en apparence, le lecteur a la sensation tout au long de la lecture que ses lettres intimes, bouleversantes, qui dépeignent le quotidien mouvementé d'une adolescente perdue qui se cherche et qui n'arrive résolument pas à faire le deuil de son père décédé, lui sont également adressées. Le lecteur retrouve ce sentiment d'exclusivité et de confession privilégiée ressenti durant la lecture du fameux Journal d'Anne Frank. Tout du moins, cela a été mon cas. Cela peut paraître extrêmement cliché ce que je vais vous dire là, mais on est tous un peu Anne Frank d'une certaine façon. Certes, nous n'avons pas subi tout ce qu'elle a dû endurer au sein de l'Annexe, le fait de devoir se cacher à cause de sa religion, de devoir porter une étoile jaune cousue sur la poitrine tel un fardeau, d'expérimenter au quotidien l'ennui et l'abattement, de devoir regarder au travers d'une mince fenêtre la vie qui continue dehors, sans vous. Cependant, Anne Frank était avant tout une jeune fille comme les autres. Une adolescente avec ses défauts, ses doutes, ses espoirs aussi, ses rêves d'amour pur et simple, de journalisme, d'écriture, de dépeindre sa propre vision du monde avec ses mots, ses couleurs, ses convictions, son ressenti, sa propre lumière. Cette volonté inébranlable de changer les choses à sa propre échelle sans véritablement en être consciente, Cléo l'a aussi. Cette jeune fille du vingt-et-unième siècle est tel un miroir d'Anne Frank telle que nous la connaissons, c'est comme si une autre Anne Frank avait vécu à notre époque : Cléo est solaire, chamboulée aussi. Il y a beaucoup de choses qu'elle ne comprend pas, notamment au sein de sa propre famille et concernant sa relation somme toute malsaine avec sa meilleure amie Bérénice, des énigmes qu'elle cherche à cerner et à résoudre. Son énième carnet constitue sa catharsis, son exutoire et lui permet de se sentir moins seule. Tout comme Anne cherchait à tromper la solitude et l'ennui en rédigeant des lettres à son amie imaginaire Kitty, Cléo écrit également à son alter ego, à savoir Anne, fournissant à cette dernière les réponses qu'elle n'a jamais reçues de la part de "Kitty".

Le destin a malheureusement fait que les chemins d'Anne et de Cléo ne se croiseront jamais dans la réalité, ce qui est fort dommage car ces deux jeunes filles sont indubitablement des âmes s½urs, des kindred spirit comme le dirait si bien une autre Anne (avec un "e", elle y tient tout particulièrement) que j'affectionne énormément. Cependant, c'est par le biais de l'écriture que ces deux adolescentes magnifiques dans leurs imperfections seront réunies comme il se doit. Tout comme je m'étais fait d'Anne Frank une amie inestimable lors de ma lecture de son Journal il y a de cela quelques années maintenant, je me suis immédiatement attachée à Cléo, dès la lecture des premières pages. Comme je vous le disais précédemment, Cléo entretient une amitié empoisonnée avec sa meilleure amie d'enfance, Bérénice. Cette dernière représentait un phare dans la nuit, un soleil qui se lève enfin et qui irradie de lumière tout sur son passage, quitte à nous aveugler de son éclat trop perçant, au moment où notre petite Cléo avait le plus besoin d'elle, d'une présence humaine physique, qui s'impose, et non pas simplement du réconfort procuré par l'acte d'écrire. Poser tout ce qui lui pesait sur le papier ne lui suffisait plus, Cléo avait besoin d'une autre source de chaleur. Sauf que dans le cas de Bérénice, on pourrait plus parler de canicule non désirée. J'en ai souvent voulu à cette dernière de traiter Cléo comme elle le fait, comme si son amitié était quoiqu'il arrive garantie. En effet, Cléo est une bonne crème, une fille en or qui laisse passer beaucoup de choses à Bérénice afin de bénéficier d'une amitié qui n'en vaut in fine pas la peine. L'amitié ne devrait effectivement pas fonctionner ainsi, avec un qui donne et un qui prend tout ce qu'il y a de bon et de beau chez l'autre. Malheureusement, cela se déroule souvent de la sorte dans la réalité. J'ai beaucoup aimé le fait que Florence Hinckel mette cela en avant, le dénonce sans forcément entrer dans les détails, mais juste ce qu'il faut pour que le lecteur, en même temps que Cléo, puisse ouvrir les yeux et se rendre compte que, non, ça ne va pas. Ça ne va pas du tout même. Beaucoup de personnes formidables comme Cléo se font piétiner leur confiance en soi et leur dignité par un être qui leur est cher, important, alors qu'ils demandaient juste de l'amour et de la considération. J'ai trouvé cela vraiment navrant comme constat et je suis bien contente que Cléo ait réagi à temps. Il n'est jamais trop tard pour se dépêtrer d'une relation toxique, bien au contraire. Cela peut ne pas sembler grave, cela passe par de petits actes et paroles répétitifs qui prennent in fine une ampleur de géant, mais en réalité, si, c'est grave et cela ne doit pas être toléré. En aucun cas.

De manière générale, les messages que l'autrice a à nous transmettre nous sont envoyés de manière fluide, toute naturelle, très subtile. Chaque personnage incarne une thématique importante en affichant sans le vouloir ses blessures béantes. Bérénice, l'amie qui se montre sournoise, manipulatrice et blessante dans ses paroles et dans ses actes, parvient à faire vaciller notre si gentille et radieuse Cléo et à la faire douter d'elle-même, sans pour autant nous être totalement antipathique de par ses fêlures et ses propres incertitudes et erreurs. La figure de la mère, effondrée depuis la mort de son époux, a besoin de littéralement fuir cette réalité vide de sens au détriment de ses enfants. Enfin, la grande s½ur, Mélody, s'est enfermée dans sa propre douleur pour ne pas accabler encore plus sa mère et sa s½ur avec son propre chagrin. En effet, si Cléo, qui était toute petiote lorsque la mort de son père survint, souhaite résolument en apprendre plus si celui qui devait forcément être un bon père et un homme extraordinaire au vu de sa grande beauté et du fait qu'il manque à ce point aux femmes de sa vie, Mélody, étant plus âgée, a des souvenirs beaucoup plus précis de celui qui a laissé derrière lui un vide, un manque de la taille d'un gouffre. D'apparence très froide en ne jurant que par la réussite professionnelle et sociale, Mélody est sûrement celle qui m'a le plus surprise car elle constitue en soi un véritable iceberg : elle ne laisse quasiment rien transparaître de sa souffrance, seules des traces de cette dernière sont visibles tout au long du roman. Cependant, rien ne pouvait me laisser présager le twist qui allait se produire au niveau de la destinée de Mélody. Comme quoi, si ce roman m'aura bien rappelé une chose, c'est que même ceux qui semblent avoir la consistance du roc le plus solide peuvent se désagréger en des milliards de morceaux. Chaque individu mérite d'être considéré et qu'on prenne soin de lui un maximum. Dans le cas de Mélody, elle n'a cessé de prendre soin de sa petite s½ur si sensible et avide de réponses et de sa mère, aussi fragile et insaisissable qu'une feuille au vent, sans jamais se laisser aucun répit. Mon amie, tu peux te reposer maintenant. La complexité de l'être humain, sa dualité, sa faiblesse physique et morale, émotionnelle, sa sensibilité, sa douceur et sa sagesse aussi, sa générosité et son amour à revendre, sa capacité à se montrer des plus surprenants, dans le meilleur comme dans le pire de son être, toutes les couleurs de l'humanité avec un grand H sont utilisées par Florence Hinckel dans ce roman, à bon escient et à leur maximum d'éclat.

Avant de clore cette chronique, que je ne voudrais pas trop longue au vu du petit nombre de pages du roman, il me semble indispensable de mentionner que Cléo à son Peter à elle, celui qui, comme pour Anne, représente son premier et unique amour jusqu'à présent. Le personnage de Dimitri nous rappelle que certains chemins peuvent prendre des directions radicalement opposées, que deux personnes qui se trouvaient bien ensemble peuvent s'éloigner l'une de l'autre non par la distance mais par le c½ur, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Ce constat a été fort amer à faire pour moi, mais qu'il est vrai dans bien des cas, malheureusement. Il n'y a rien de pire. C'est peut-être là mon seul petit bémol du roman : j'aurais voulu plus de Dimitri. Contrairement aux autres personnages que l'on va rencontrer, il m'a semblé beaucoup moins présent (en même temps, ça allait avec la logique de son histoire avec Cléo) et il a réussi à me manquer tout autant qu'à Cléo alors que, pour ma part, je le connaissais à peine. J'ai instantanément fondu face à Dimitri car, le bref instant qu'on l'aperçoit dans le passé avec Cléo telle une étoile filante, j'ai eu l'impression de revivre tous ces instants où mon c½ur a succombé face à un garçon, à son sourire, à son rire, à ses petits gestes, à l'éclat dans ses yeux, en une seule fois. J'ai profondément apprécié cet amour sans artifice, innocent, désintéressé, authentique, qui est tout simplement. Toutes ces petites formes d'amour qui sont parsemées dans le roman nous redonnent du baume au c½ur et de l'espoir. Anne Frank, du haut de ses 15 ans, 1 mois et 20 jours, croyait en l'amour. Peut-être de façon bien naïve selon vous mais au moins, elle y croyait de tout son c½ur et peu de gens peuvent en dire autant.

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à lire Nos éclats de miroir. Je suis absolument ravie d'avoir pu enfin découvrir la magnifique plume de Florence Hinckel, si poétique et visant toujours droit au c½ur, sans jamais manquer sa cible. Le nombre de pages peut sembler relativement petit par rapport à l'ampleur de l'aura d'Anne Frank et par rapport à la pléiade de thèmes abordés, mais c'est en réalité juste ce qu'il fallait pour faire la lumière sur ce qui ne va pas en nous-mêmes et nous redonner le courage d'avancer, de regarder ce miroir droit dans ses yeux de verre, de ramasser les morceaux coupants quitte à ce que le c½ur en saigne de nouveau pour mieux se reconstruire et avoir pleinement conscience de notre valeur en ce bas monde. J'espère vous avoir convaincus de vous plonger dans la lecture des pages du dernier journal de Cléo, le commencement d'une nouvelle vie où notre héroïne va grandir, s'épanouir, le regard tourné vers l'avenir. Je peux maintenant affirmer sans problème que Florence Hinckel mérite sa réputation de grande autrice de la littérature jeunesse française. Sa vision du monde me plait énormément et elle a beaucoup de choses à nous apprendre sur nous-même, sur ce qui se passe autour de nous. Elle nous donne envie de prendre le temps de la réflexion et d'avoir les yeux plus brillants, le c½ur plus léger et confiant en l'humanité. De savoir que d'autres romans de cette autrice m'attendent dans ma bibliothèque me comble de joie !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Nos éclats de miroir
COUP DE C¼UR ♥ Florence Hinckel rend ici un sublime hommage à l'inoubliable âme lumineuse et si inspirante qu'était et que restera Anne Frank ainsi qu'à l'enfant qui vivait et respirait l'écriture qu'elle était dans ce court récit poignant et authentique.

« Un jour de ma vie, peut-être que dans mon pays on décidera que ma couleur de peau, ou de cheveux, ou d'yeux, n'est pas acceptable. Ou alors on condamnera ma façon de parler. Ou ma façon de penser. Ou encore d'écrire. Ce que je lis. Ce en quoi je crois. Ou ne crois pas. Ma démarche ? Mon prénom. Mon nom. Le nombre de mes dents. Leur emplacement. La mesure de l'espacement entre mes deux yeux. Entre mon nez et ma bouche. D'une oreille à une autre. Ma taille. Mon poids. Qui j'ai aimé. Qui j'aime. Qui je ne dois plus aimer. Où j'ai vécu. Ce qui se trouve dans ma poubelle. Les sites Internet que j'ai visités. Ce que je possède. Ce que je ne possède pas. Le lieu où je suis née. La date. La saison. L'heure. L'empreinte de mes doigts. Des orteils. Ma séquence ADN...
Cela peut arriver. Même si les fleurs de maman, ici, continuent à fleurir, à chatoyer, cela peut arriver. La seule chose à laquelle je puisse veiller, c'est de ne pas être parmi ceux qui décideront cela, ou qui obéiront à cela. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, Rentrée littéraire hiver 2018, éditions Nathan, Littérature française, 2019, à paraître, Florence Hinckel, Contemporain, Journal intime, adolescence, Anne Frank, famille brisée, deuil, amertume, chagrin insurmontable, souffrance, douleur, fêlure, se réparer, recoller les morceaux, fugue, fuir la réalité, désillusion, abattement, lumière éteinte, manque de confiance en soi, doutes, tristesse, dépression, retrouvailles, renouveau, sourire à la vie, espoir, rencontres, bouleversement, chaleur humaine, trahison, foi en l'humanité, beauté de l'existence, amour, poésie, écriture, passion, rêve, croire, coup de coeur ♥
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#Posté le mercredi 26 décembre 2018 09:27

Modifié le mercredi 09 janvier 2019 10:53

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