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3 articles taggés Sophie Adriansen

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FICHE LECTURE : Ailleurs meilleur

FICHE LECTURE : Ailleurs meilleur
• AUTRICE : Sophie Adriansen.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Immigration - Périples - Dangers - Déracinement - Changement - Rencontres décisives - Courage - Détermination - Injustice - Exploitation - Discrimination - Solidarité - Entraide - Générosité - Espoir...
• PAGES : 167.

Je m'appelle Alassane, j'ai 15 ans et déjà je dois quitter ma famille et mon pays. M'en aller me fend le c½ur, mais depuis la mort de mon père et la perte des terres que nous cultivions, je n'ai plus d'avenir ici. Je m'en vais donc en trouver un ailleurs.
Le chemin jusqu'à la France promet d'être long et semé d'embûches, entre les passeurs qui demandent toujours plus d'argent et les murs de barbelés érigés aux portes de l'Europe. Pourtant ma décision est prise : je pars pour un ailleurs meilleur.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un merveilleux petit roman à la saveur d'authentique et gigantesque miracle, j'ai nommé Ailleurs meilleur écrit par Sophie Adriansen, qui m'avait déjà résolument conquise par le biais de sa plume sincère, d'une grande franchise et sensibilité, avec ses précédentes parutions Lise et les Hirondelles et surtout le tout bonnement magnifique Papa est en bas. Je remercie infiniment les éditions Nathan pour cet envoi qui s'est une fois plus révélé être une belle réussite de mon côté !

Tout comme Sophie Adriansen dans sa façon de manier sa plume d'autrice définitivement en accord avec son temps, j'irai droit au but : j'ai trouvé l'essence, la direction de ce roman tout simplement inspirante et irradiante d'une lumière pure et porteuse d'espoir.

En effet, Alassane, personnage principal de ce récit de vie juste extraordinaire (mais en réalité pas tant que ça, vous allez vite comprendre pourquoi), et en particulier son parcours qui dépasse l'entendement, sa détermination inébranlable malgré toutes les épreuves que ce jeune homme va devoir traverser, m'a bouleversée outre mesure. Il est l'incarnation vibrante de tous ces êtres qui cherchent purement et simplement un coin de paix et de sûreté, d'accueil et de bienveillance, où exister et se sentir à leur place.

Ailleurs meilleur, c'est l'histoire d'un périple que personne ne devrait jamais entreprendre et pourtant, ils sont légion à devoir le faire car ils n'ont pas d'autre choix. Aucune échappatoire à l'horreur de leur quotidien ne s'offre à eux si ce n'est partir, se déraciner. Selon moi, il n'y a guère acte plus courageux que celui-là : celui d'aller de l'avant malgré tous les obstacles qui se dressent devant nous, à commencer par nos propres doutes et angoisses, et ne jamais quitter son objectif des yeux, au sens propre comme métaphorique du terme. C'est là l'exploit que va accomplir Alassane au cours du roman, et ce avec beaucoup de bonne volonté et d'humilité.

Et ce qui m'émeut d'autant plus profondément avec ce livre, c'est qu'il prend ses racines d'une véritable rencontre qui a changé la vie autant de Sophie Adriansen que de ses deux lecteurs pas comme les autres qui lui ont inspiré la douloureuse mais aussi instructive épopée d'Alassane. J'ai trouvé que l'intrigue était ainsi d'autant plus ancrée dans le réel qu'elle est imprégnée de l'expérience bouleversante et singulière de deux admirables êtres humains en chair et en os.

Pour conclure, Ailleurs meilleur, c'est ce genre d'écrit qui vous donne une sacrée claque, certainement pas volée, et qui vous rappelle la chance inouïe que vous avez d'entre qui vous êtes dans le pays où vous vous trouvez, au sein duquel vous êtes généralement nés et grandi, et en lequel vous savez que vous pouvez avoir toute confiance et fierté... Enfin, plus ou moins, mais n'ouvrons pas ici le débat sur la question ou on y sera encore demain. Vous l'aurez compris, si j'ai autant aimé cette histoire, c'est parce qu'elle m'a ébranlé et donné l'envie d'agir, pour moi-même et pour les autres, de garder mon esprit et mon c½ur ouverts au monde et à ceux qui en ont le besoin vorace et effarant comme certains des protagonistes le font avec une immense ardeur, farouche, indomptable et franchement admirable. Pour résumer efficacement, ce livre, c'est un appel vibrant à ce que notre humanité a de meilleur, c'est un cri d'amour et de solidarité envers ceux qui sont différents, qui viennent de loin et qui n'ont pas démérité pour obtenir le droit de vivre une vie normale, saine, pour avoir le quotidien de Monsieur-tout-le-monde. Pour citer la phrase d'accroche d'une publicité qui m'avait marquée, « Rien, c'est parfois la meilleure chose qui puisse vous arriver ». Il serait peut-être grand temps de prendre conscience du réconfort que nous apporte notre routine et de cesser de se plaindre pour tout et n'importe quoi dès que la moindre petite chose nous contrarie. C'est ce que l'humilité et la robustesse mentale d'Alassane face à tant d'injustice et de tourments m'ont appris entre autres et je ne suis certainement pas prête d'oublier ma leçon. ★★★★★ (♥)

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, Ailleurs meilleur, Sophie Adriansen, 2019, Jeunesse, immagration, périples, dangers, déracinement, changement, rencontres décisives, courage, détermination, injustice, exploitation, discrimination, solidarité, entraide, générosité, espoir
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#Posté le jeudi 07 novembre 2019 03:43

Modifié le vendredi 08 novembre 2019 08:50

FICHE LECTURE : Papa est en bas

FICHE LECTURE : Papa est en bas

• AUTRICE : Sophie Adriansen.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Contemporain, famille, maladie, souffrance, courage, épreuve, humour, nourriture, vie quotidienne, vivre, combat, espoir, souvenirs, nostalgie, amitié, chagrin, bonheur, douleur, injustice, incompréhension, rage, grandir, maturité, soutien, solidarité, générosité, joie, unité, amour, héritage, mémoire, douleur, patience, ennui, oubli, miracle, authenticité, bravoure, vaillance, amoindrissement des forces, mal inconnu, lutte, émotions, drame...
• PAGES : 128.

Dès 10 ans - 5,95¤.

Ça s'est fait petit à petit et à présent voilà, papa est en bas. Sans trop d'espoir que ça s'arrange. S'il ne peut plus monter les escaliers de la maison, c'est à cause de "la tartiflette", sa maladie. On a décidé de l'appeler comme ça car, dans la famille, on adore manger ! Tout notre quotidien se réorganise autour de lui et, malgré les larmes au milieu des rires, je veux profiter du fait qu'on soit encore tous ensemble : notre chat, maman, moi et surtout papa.

L'AUTEURE : Sophie Adriansen a écrit une trentaine d'ouvrages en littérature générale et jeunesse ainsi qu'en non-fiction. Elle est l'auteure chez Nathan de Max et les poissons (20 sélections pour des prix littéraires jeunesse) et Lise et les hirondelles. Elle anime des ateliers d'écriture en milieu scolaire et des discussions autour des livres et collabore à plusieurs sites littéraires.

L'ILLUSTRATEUR : Tom Haugomat réalise des films d'animation et travaille, en tant qu'illustrateur, autant pour la presse que pour l'édition jeunesse.

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un tout petit livre au titre tout ce qu'il y a de plus intriguant, Papa est en bas. Intriguant en effet car cela rappelle la célèbre comptine qui a bercé nos dodos d'enfant sauf que dans le cas présent, papa n'a pas choisi la raison pour laquelle il doit rester en bas. Et si celui de cette histoire aime le chocolat et même tout ce qui se mange de façon générale, il n'est ici nullement question d'en préparer mais plutôt de survivre à l'indicible, l'inimaginable, tout en continuant de savourer les plaisirs simples du quotidien, vous vous en rendrez compte au fil de cette critique. Ce livre m'offrait aussi la fabuleuse occasion de retrouver la très belle plume de Sophie Adriansen, qui avait signé en tout début d'année 2018 l'inspirant et extrêmement touchant Lise et les Hirondelles (voir ma chronique ici). Je remercie donc infiniment les éditions Nathan pour cet adorable et bouleversant envoi et, sans plus tarder, place à mon avis sur cette nouvelle histoire de l'autrice !

Au fond, je n'aurais qu'une chose à dire sur ce livre, c'est qu'il est certes très court mais tout simplement bouleversant de justesse et de force brute. En outre, les trois personnages principaux de cette poignante histoire sont extrêmement attachants et profondément humains. On s'identifie aisément à eux malgré leur situation peu commune qui est celle de la formation d'un front commun contre une maladie grave et qui plus est orpheline, bien que des cas comme ceux-là soient bien plus fréquents qu'on ne pourrait le croire.

Pour parler plus en détails des protagonistes de cette tranche-de-vie parsemée d'une pléthore d'épreuves douloureuses et déchirantes qui peuvent sembler insurmontables à n'importe lequel d'entre nous mais que cette formidable famille surmonte avec aplomb ensemble, j'ai été notamment véritablement admirative face à la maturité exceptionnelle de la toute jeune héroïne qu'est Olivia, une collégienne remarquable d'intelligence et de lucidité concernant l'ironique cruauté de l'existence. Malgré le colossal poids de l'impuissance qu'elle doit déjà porter sur ses frêles épaules, elle fait preuve au fil des pages d'un optimisme incurable et d'un courage inébranlable qui m'a tout bonnement émue, au point que je suis ressortie de ma lecture comme en apnée. J'avais besoin de prendre une nouvelle inspiration pour encaisser le vibrant message que Papa est en bas véhicule, à savoir que rien n'est jamais acquis, même les choses les plus élémentaires, et qu'il est absolument essentiel de prendre conscience sans plus attendre de leur préciosité. Ce roman m'a également rappelé l'importance de la communication avec les autres, et ici plus particulièrement avec les êtres qui nous sont le plus chers. Dans le cas présent, les parents d'Olivia sont de véritables perles car non seulement ils font preuve d'une adorable sollicitude envers leur fille unique afin de la protéger de l'impitoyable mort qui peut survenir à chaque instant au sein de leur chaleureux foyer menacé, mais ils se montrent aussi tout ce qu'il y a de plus honnêtes avec elle afin qu'elle ne se voile pas la face et qu'elle tienne le coup lorsque l'instant fatidique aura in fine lieu. Ce que je retiens de plus marquant avec ce livre, ce sont les nombreux dialogues entre la fille et le père, qui subit directement la maladie, cette pourriture qui le ronge et le fait s'éteindre à petit feu malgré le nom si alléchant et merveilleux qu'ils lui ont donné. L'intrigue est rythmée par ces authentiques moments de complicité qui ne peuvent que nous toucher en plein c½ur, impossible en effet de rester insensible. S'ajoute à cela un humour naturel et délicieux et un amour incommensurable pour la nourriture qui se ressent à chaque page qui se tourne, et vous comprendrez alors pourquoi Papa est en bas m'a autant parlé. Ce livre rassemble toutes les valeurs que je défends ardemment, tout ce(ux) que j'aime passionnément en un concentré de 128 pages à peine. Ce fut une expérience de lecture juste magique, éprouvante et instructrice aussi.

J'allais oublier de le mentionner mais cet ouvrage est également agrémenté d'illustrations qui à mon sens apportent un joli plus au récit, une simplicité, une douceur enfantine et attendrissante, désarmante qui permet d'alléger l'épouvantable tension engendrée par la fameux "tartiflette". De quoi avoir la réconfortante sensation d'être enveloppé dans un cocon en contemplant ces mignons petits dessins.

Je n'irai pas plus avant dans cette chronique afin de ne pas vous dévoiler l'intégralité du contenu de ce titre qui se dévore comme une bouchée de pain et dont le seul bémol par ailleurs est celui d'être bien trop rapide à parcourir à mon goût. On a à peine le temps de dire OUF ! que c'est déjà fini. Mais n'est pas là le propre de la vraie vie ? Vous avez quatre heures. Plus sérieusement, je conclurai en déclarant que la plume de l'autrice est toujours aussi sensible, au contact du réel, et qu'elle nous livre ici un roman sincère, émouvant, intense sur l'importance de profiter de chaque petit instant que nous offre l'existence, de se battre et de rester soudés en famille, entre amis, connectés avec l'humanité et ce jusqu'au bout pour ne pas oublier la beauté de ce monde et de nos souvenirs. Papa est en bas ou comment accueillir une invitée franchement indésirable avec panache et sans en perdre sa dignité. Une leçon de vie et de bravoure à garder religieusement dans nos c½urs et en mémoire. COUP DE C¼UR ♥

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, service de presse, éditions Nathan, Littérature française, Sophie Adriansen, 2018, Jeunesse, Contemporain, famille, maladie, souffrance, courage, épreuve, humour, nourriture, vie quotidienne, vivre, combat, espoir, souvenirs, nostalgie, amitié, chagrin, bonheur, douleur, injustice, incompréhension, rage, grandir, maturité, soutien, solidarité, générosité, joie, unité, amour, héritage, mémoire, patience, ennui, oubli, miracle, authenticité, bravoure, vaillance, amoindrissement des forces, mal inconnu, lutte, émotions, drame, coup de coeur ♥
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#Posté le dimanche 07 avril 2019 08:50

Modifié le lundi 15 juillet 2019 08:34

FICHE LECTURE : Lise et les Hirondelles

FICHE LECTURE : Lise et les Hirondelles
• AUTRICE : Sophie Adriansen.
• ANNÉE : 2018.
• GENRE (S) : Historique, jeunesse.
• THÈMES : Seconde Guerre mondiale, drame, régime de Pétain, enfance, adolescence, Juifs, persécution, génocide, arrestations, déportations, souffrance, conflit, occupation, étouffement, soldats allemands, ennemis, fraternité, maturité, courage, féminité, grandir, période sombre, Justes parmi les Nations, cachette, amitié, amour, espoir, sagesse, combat, lutte, s'envoler, liberté, pureté, innocence, paix...
• PAGES : 234.

À treize ans, Lise a une passion pour les hirondelles. Mais lorsqu'elle les voit revenir à Paris en cet été 1942, les oiseaux ne parviennent pas à lui faire oublier les effets de l'Occupation : le rationnement, les sirènes, la fermeture de l'atelier de confection familial, l'attitude de ses amis depuis qu'elle porte une étoile jaune sur ses vêtements.
Le 16 juillet, Lise assiste à l'arrestation de toute sa famille. Elle se précipite au commissariat où on les a emmenés et parvient à sauver ses deux petits frères de la rafle du Vel' d'Hiv'. Mais elle n'a plus aucune nouvelle de leurs parents. Commence alors pour eux le long parcours des enfants cachés, parsemé d'angoisse et de dangers, de moments de doute et d'espoir.

ஜ MON AVIS : Tandis que les belles hirondelles rentrent de leur migration...

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Nathan pour leur cadeau de Noël personnel avec les éditions non corrigées de ce titre. Ça a été pour moi une sacrée surprise et un immense honneur que de recevoir cet adorable petit coffret aux couleurs de la Douce nuit, sainte nuit et ornementé des sapins de mes forêts vosgiennes. Indubitablement, je ne pouvais penser qu'à elles en voyant ces motifs. Cette jolie boîte comprenait Les Chroniques de Zi, dont vous pouvez d'ailleurs lire la chronique faite par mes soins ici, et ce roman-ci, Lise et les Hirondelles.

Un titre fort charmant et poétique en contraste avec la période historique bien noircie par le génocide, les déportations massives et son inhumanité qu'il couvre. J'étais très curieuse de découvrir cette nouvelle énième parution ayant pris pour sujet cette guerre qui me fascine tout autant qu'elle me répugne (l'évidence même, merci Captain Obvious !).

Il me tardait de voir comment l'autrice allait traiter son sujet en adéquation avec le public visé, à savoir principalement les enfants ou plutôt les pré-ados. Ce sujet particulièrement sensible de ce passé qu'on doit porter sur nos épaules sans avoir été responsables ou victimes directes d'une telle tragédie dans l'Histoire de notre Humanité doit être traité avec des pincettes, surtout auprès d'un jeune public qui en sait et en comprend encore peu, sans pour autant être édulcoré (on n'est pas chez les Bisounours hein, et pourtant j'aurais aimé que ce fut le cas...) et dénaturé.

Malgré le nombre toujours foisonnants de parutions ayant décidé d'aborder le thème ardu et complexe de la Seconde Guerre mondiale et des traumatismes qu'elle a causés, force est de constater qu'il est toujours un défi à relever quand il s'agit d'en parler, de rebattre le sujet et de transmettre des mémoires aux cicatrices encore béantes. Pour moi, le pari est réussi, et ce de manière agréablement surprenante.

En effet, Sophie Adriansen, autrice dont j'avais entendu parler grâce à ses derniers ouvrages destinés aux adultes, La Syndrome de la Vitre étoilée et Linea Nigra, qui me font fortement envie malgré mon absence flagrante pour le moment de fibre maternelle (Non ho l'età - J'ai encore le temps...), est aussi connue pour ses travaux jeunesse (on en apprend chaque jour dites moi) et cela s'explique notamment quand on fait soi-même l'expérience de sa plume qui s'adapte à tous les âges et à tous les profils.

Dans ce texte en particulier, cette dernière a presque une qualité pédagogique sous-jacente. Je ne dis pas que ce court roman remplacera votre cours d'histoire, cela n'a rien à voir. Mais il s'agit d'éveiller l'intérêt du lecteur, celui de l'enfant étant tout spécialement difficile à acquérir. Si cela est accompli, considérez que c'est comme votre plus grande victoire en tant qu'écrivain, comme l'aurait certainement pensé mon cher Roald Dahl.

Je pense que ce récit, Lise et les Hirondelles, serait une excellente entrée en matière pour "familiariser" (même si, bien sûr, on ne s'y fait jamais) un enfant à l'idée, à cette réalité qu'était la Seconde Guerre mondiale, celle aussi de la Shoah, à ce que tout cela a été. Ce roman vous prend par la main sans pour autant vous prendre pour un imbécile, et sa plus grande force est son silence, le silence désarmant et bien suffisamment parlant de l'absence.

Absence des parents, Julia et Aleksander, de notre héroïne et de ses petits frères. Couple aimant et formidable formés de deux êtres auxquels on s'attache instantanément et qui apparaissent pourtant telles des comètes filantes au tout début du roman, pour in fine aller s'éteindre dans la nuit des camps. C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de se faire d'illusions ou d'euphémiser les choses. Sophie Adriansen fait plutôt le choix de la douceur, de la poésie et de la lucidité qu'incarnent les hirondelles, ces oiseaux intelligents, gracieux et qui nous donnent des ailes.

Ces ailes vont aider notre héroïne à s'affirmer, à devenir le petit bout de femme merveilleux que ses parents commençaient à entrevoir en elle, du haut de ses treize, presque quatorze, ans. Déployer ses ailes va donner à Lise la force d'aller de l'avant, de continuer de garder espoir et d'aimer, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, la vie, malgré ce qu'elle lui a pris de plus cher, de pardonner à ce pays si précieux qui est à la fois le sien, celui du lieu de sa naissance, et celui aussi qui l'a trahie durant la Collaboration. J'ai trouvé cette analogie fabuleuse et elle m'a réchauffé le c½ur et donné envie de regarder toujours plus haut, vers le firmament des nuages et de ce ciel bleu qui nous ouvre les bras, ainsi qu'aux hirondelles.

Ce livre étant très court et très aéré, je n'aimerais pas vous gâcher le plaisir de le découvrir par vous même. Je conclurai juste en disant que, malgré le sujet très dur qu'il aborde, je le mettrais sans hésiter entre les mains d'enfants de l'âge d'Ariel et Zacharie, les adorables et espiègles petits frères jumeaux de Lise, qui, malgré cette taciturnité qui leur ronge le c½ur à cause de cet arrachement brutal à leurs parents, leurs soleils, ne cesseront jamais d'être des enfants avec tout ce que cette période bénie de l'existence représente : celle de l'éveil au monde, aussi moche soit-il à ce moment-là (pour le coup, je viens de faire un sacré euphémisme), des yeux qui pétillent, des costumes comme les grands et des chants traditionnels ânonnés à pleins poumons, des jeux qui rendent votre existence aussi légère qu'une plume et qui créent des instants mémorables et nostalgiques, comme la marelle, à laquelle Lise joue encore avec ses petites cousines, même à treize ans.

Ce sont ces petits instants de vie, ces petits miracles et bare necessities que Sophie Adriansen décide de nous montrer et non l'horreur "usuelle" (je me déteste d'avoir employé ce mot) des camps de concentration, dans laquelle nous sommes suffisamment plongés dans pleins d'autres ouvrages d'historiens, de rescapés, d'auteurs qui offrent eux aussi leur imagination au service de la justice et de la véracité historique.

En lisant d'autres chroniques, j'ai vu que ce qu'on reprochait principalement à ce roman très bien écrit, c'était son manque criant de détails, son manque d'originalité aussi, sa simplicité dans l'acte de raconter l'histoire d'une adolescente qui doit grandir trop vite en maternant ses petits frères dans l'attente du retour, qui n'arrivera jamais, de leurs parents.

C'est justement, à mes yeux, cette simplicité dans la manière de raconter une "tranche-de-vie" durant la période de la France occupée qui m'a plu et qui fait la plus grande force de ce roman. Ce point de vue très insolite pour moi qui me suis "gavée" de romans historiques et de témoignages couvrant cette période, simplifié à l'extrême, m'a énormément plu car il s'agit d'une réalité sans fard et sans prétentions, au même titre que les autres fictions relatant les événements bouleversants et cruels de cette période.

Ce que nous raconte Sophie Adriansen avec ses propres mots sous sa plume aurait tout à fait pu arriver, et est sûrement à l'image d'une réalité quotidienne pour beaucoup de Français, juifs ou non, de l'époque : la peur de dénonciation de la part des voisins, ceux qui, au contraire, nous hébergent comme si ils étaient notre propre famille, le repli à la campagne chez nos proches pour éviter le danger représenté par la ville, les foyers d'accueil pour les enfants après la guerre, ces petits instants volés de bonheur pour aller voir un film hollywoodien ou bien de chez nous au cinéma ou à la mer, croiser des officiers allemands dans la rue...

Tout cela était autant une réalité que celle atroce des camps et je trouve que ce livre nous permet parfaitement de nous identifier à l'ensemble des personnages, que ce soit aux enfants qui essayent de garder leur caractéristique joie de vivre et de comprendre tout à la fois ce qu'il se passe autour d'eux, que ce soit aux adolescents comme Lise, déjà forts d'une grande maturité et perspicacité mais qui ont encore cette fragilité à fleur de peau et ce sentiment d'injustice grandissant, ou aux adultes, figures de bienveillance réconfortante ou bien d'hostilité et d'égoïsme avide pour leur survie presque révoltante. Chacun s'y retrouve dans cet ouvrage, que je recommande chaudement à quiconque croise sa route via les airs. Prenez vous aussi votre envol, ce livre d'une grande justesse et beauté dans ses tournures les plus simples et vraies est là pour vous l'accorder.

... Paris attend toujours sa libération.


« L'hirondelle est un oiseau que l'espoir fait voler. »
Tags : Fiche Lecture, Service de presse, Editions Nathan, 2018, Epreuves non corrigées, Nouveauté, Sophie Adriansen, Littérature jeunesse, Roman historique, littérature française, Seconde Guerre mondiale, régime de Pétain, enfance, Juifs, persécution, génocide, arrestations, déportations, souffrance, conflit, occupation, étouffement, soldats allemands, ennemis, fraternité, maturité, courage, féminité, grandir, période sombre, Justes parmi les Nations, cachette, amitié, amour, espoir, sagesse, combat, lutte, s'envoler, liberté, pureté, innocence, paix., drame, adolescence, Très belle lecture
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#Posté le vendredi 16 février 2018 02:23

Modifié le mardi 21 août 2018 13:58

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