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FICHE LECTURE : Le Bûcher

FICHE LECTURE : Le Bûcher
• TITRE V.O. : Pyre.
• AUTEUR : Perumal Murugan.
• ANNÉE : 2016 (INDE) ; 2020 (FRANCE).
• GENRE(S) : Contemporain.
• THÈMES : Inde - Castes - Traditions - Carnation - Communauté - Croyances - Respectabilité - Honneur - Dignité - Importance sacrée de la famille - Indécence - M½urs - Amour interdit - Honte - Souffrance - Désarroi - Marginalité - Abandon - Menace...
• PAGES : 215.

« Je ne sais pas de quelle caste tu es, mais fais bien attention avec ces gens. Tu ne peux pas compter sur ton mari pour te protéger. Ils attendront qu'il s'absente et, à la première occasion, ils en profiteront pour te chasser. Ils sont capables du pire. Prends garde. »

Après la mort de son père, Kumaresan quitte son village natal et se rend à la ville pour y trouver du travail. À l'usine, il met le soda en bouteille avant d'aller le livrer à vélo aux échoppes qui en font commerce. C'est là qu'il fait la rencontre de Saroja, et tout à coup, c'est l'amour fou. Mais c'est aussi un amour interdit : la jeune fille n'est pas issue de la même caste que lui. Avec la fougue de la jeunesse, ils se marient clandestinement dans un temple peu regardant sur l'origine sociale des mariés, avant de regagner ensemble le village de Kumaresan. Le jeune homme est persuadé qu'il finira par avoir raison des réticences des siens et par faire accepter sa femme. Mais dans ce petit village isolé du Tamil Nadu où les traditions pèsent comme une chape de plomb, le piège se referme sur eux, jour après jour.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du roman Le Bûcher paru aux éditions Stéphane Marsan. Je les remercie du c½ur pour l'envoi de ce livre qui m'a permis de découvrir un auteur d'une culture et d'une langue totalement différentes des miennes, cela me fait toujours extrêmement plaisir dès que l'opportunité de me diversifier dans mes lectures se présente à moi-!

Je préfère néanmoins vous prévenir d'emblée de jeu : ne vous attendez pas à un portrait policé de l'Inde avec ce récit. On est en effet bien loin des clichés véhiculés par Bollywood et à l'atmosphère mièvre, tout ce qu'il y a de plus bisounours de ce type de long-métrages dans Le Bûcher, le titre annonçant déjà la couleur à mon sens.

Pourtant, le vendeur de rêves qu'est le cinéma populaire indien et cette intrigue ont bien un point commun : celui de placer une histoire d'amour au centre. Ici, nous allons suivre la toute nouvelle situation conjugale pour le moins maussade de Kumaresan et Sajora, un couple qui a à première vue tout pour être heureux : jeune, beau, follement amoureux, avec un avenir radieux et porteur de vie qui s'annonce. La relation si spéciale qui lie ces deux êtres aurait sincèrement de quoi nous mettre des étoiles plein les yeux tant les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre sont dignes du plus bouleversant des films romantiques. Mais extrêmement rapidement, à peine installés dans leur cocon marital à dire vrai, leur rêve de vie commune va tourner au cauchemar.

J'ai l'impression de vous vendre ce roman comme un authentique récit d'horreur, mais la réalité va en réalité bien au delà de la fiction tant les violences verbales et émotionnels que Kumaresan et Sajora vont devoir subir de la part de leur famille et de leur communauté sont puissantes et tout bonnement aberrantes aux yeux des occidentaux que nous sommes entre autres. Le Bûcher m'a purement et simplement fait ouvrir les yeux sur un état de fait en Inde dont je n'avais absolument pas conscience jusqu'à alors, à savoir que le respect d'appartenance à une caste ethnique et sociale (la couleur de peau et surtout la nuance de carnation étant intrinsèquement liée à la richesse d'un individu ou au contraire à sa précarité) est à ce point tel qu'aucune relation interraciale ou entre personnes de catégories sociales différentes n'est tolérée. Ajoutez à cela une tolérance également zéro envers les croyants d'une religion autre que la vôtre (en Inde, le conflit hindouisme/islamisme est particulièrement prégnant) et l'on comprend vite que la liberté du choix de son partenaire dans la vie est nulle et non avenue.

Cela peut paraître tout à fait condescendant ce que je vais dire là, mais ce roman m'a pour ma part fait réaliser la chance que j'avais d'être née dans un pays où l'on ne va pas me juger (ou si peu) sur mon apparence, sur la clarté ou la noirceur de ma peau, sur mes origines sociales et même géographiques ; où l'on ne va guère se soucier de si j'ai grandi à la ville ou à la campagne, au sein d'un foyer pauvre ou aisé, ou de quelconque foi que j'alimente envers quelque dogme religieux que ce soit. Au lieu de se plaindre de nos petits tracas du quotidien, nous devrions nous monter infiniment de ne pas avoir à nous battre contre le monde entier pour ne serait-ce que faire accepter qui nous sommes et qui nous aimons à notre entourage.

Pour conclure, je ne peux que fortement vous encourager à vous plonger au c½ur de ce Bûcher vivement embrasé : la magnifique plume et convictions de l'auteur sauront vont entraîner hors des sentiers battus et vous mettre une soufflante dont vous vous souviendrez encore longtemps ! Les toutes dernières pages du livre risquent également de vous hanter pendant un certain moment, prenez garde... ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, Service de presse, Le Bûcher, éditions Stéphane Marsan, Bragelonne, 2020, 2016, Littérature indienne, Perumal Murugan, contemporain, Inde, castes, traditions, carnation, communauté, croyances, respectabilité, honneur, dignité, importance sacrée de la famille, indécence, moeurs, amour interdit, honte, souffrance, désarroi, marginalité, abandon, menace, Très belle lecture
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#Posté le jeudi 30 janvier 2020 03:51

Modifié le mercredi 05 février 2020 10:58

FICHE LECTURE : Moon Brothers

FICHE LECTURE : Moon Brothers
• TITRE V.O. : Moonrise.
• AUTRICE : Sarah Crossan.
• ANNÉE : 2017 (IRLANDE) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Contemporain.
• THÈMES : Famille - Adolescence - Précarité - Drame - Fuite - Quête d'un ailleurs - Couloirs de la mort - Fraternité - Amour - Rage - Honte - Injustice - Culpabilité - Cruauté - Sadisme - Suspens - Espoir - Complicité - Pardon...
• PAGES : 372.

Joe Moon a dix-sept ans. Il vient de quitter New York pour aller vivre un temps au Texas. Son frère aîné, Ed, est en prison là-bas. Jugé coupable du meurtre d'un policier, il attend son exécution dans le couloir de la mort. Or, la date approche. Alors Joe veut être là, aider son frère à affronter ces dernières semaines. Car sinon, Ed sera tout seul. Mais voilà qu'un nouvel avocat reprend la défense du condamné... et il a l'air d'y croire. Joe osera-t-il espérer encore ?

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du dernier titre paru en France de Sarah Crossan, une autrice irlandaise de grand talent toujours traduite avec autant de brio que d'authenticité par la toute aussi merveilleuse Clémentine Beauvais. Aujourd'hui, je vais vous parler de Moon Brothers.

Je n'irai pas par quatre chemins : ce roman m'a purement et simplement bouleversée. J'ai envie de dire qu'il ne pouvait en être autrement parce que Sarah Crossan a à chaque fois le chic pour aborder des thématiques fortes, sensibles telles que le lien complexe et puissant qui existe entre des siamoises, l'acceptation de la différence, l'immigration ou ici la question particulièrement épineuse des condamnés à mort aux États-Unis avec beaucoup de sensibilité et de poésie au vu de la rédaction de ses intrigues qui se fait en vers libres sans pour autant décolorer la réalité. Au contraire, le contraste saisissant qui est dressé entre le fond et la forme fait ressortir de façon éclatante la noirceur qui émane de ses récits. Autrement dit, les histoires que nous conte Sarah Crossan au fil des rimes ne sont pas là pour amuser la galerie, même si une pointe d'humour est susceptible d'émerger à un moment donné afin de nous procurer un bref instant de répit et de joie spontanée, mais pour traiter de problèmes inhérents à notre société, de sujets d'actualité concrets, de dossiers brûlants qui avaient résolument besoin d'être remis sur le tapis. Et la manière dont Sarah Crossan a choisi de le faire est tout bonnement brillante et unique, je lui tire sincèrement mon chapeau.

Une fois de plus, je me suis retrouvée à dévorer ce roman à la vitesse de l'éclair tant sa mise en page aérée et sa rédaction en vers en facilite la lecture. Honnêtement, si vous souhaitez un bouquin à lire d'une fluidité incomparable à aucune autre et sans que cet aspect pratique de l'histoire n'empiète sur son intensité dramatique ou sur sa véracité, alors foncez sur Moon Brothers ! Pour ma part, je ne vous cache pas que cette façon expéditive d'absorber le contenu du livre et d'en éprouver les émotions véhiculées me laisse toujours un peu perplexe après coup, avec ce sentiment désagréable de ne pas avoir accordé aux personnages et à leur vécu autant de temps et d'attention qu'ils l'auraient mérité. Cependant, je trouve également que cela traduit parfaitement la rapidité à laquelle notre vie à tous avance, à laquelle aussi nos sentiments évoluent, et que cela en souligne du coup leur préciosité. Voilà, fin de ma petite envolée philosophique (quand je suis inspirée, ça peut partir très loin !).

Pour ce qui est de Moon Brothers, plus que jamais cette importance de chérir chaque jour qui passe de toutes nos forces est mise en exergue avec cette dénonciation nécessaire et criante de vérité du système carcéral américain et de son dysfonctionnement à tous les points de vue, tant sur le plan purement judiciaire qu'humain. Sans pour autant entrer dans les détails les plus sordides et traumatisants que l'on peut cependant aisément s'imaginer en arrière-plan, Sarah Crossan nous dépeint avec une maestria rare toute l'horreur et l'aberration d'une mécanique bien huilée qui fait souvent fi de l'innocence présumée de ses victimes comme si leur passage tout ce qu'il y a de plus éphémère sur cette Terre ne pesait pas dans la balance alors que l'existence d'êtres humains tels qu'Ed, Angela, Joe, tante Helen et Nell, tout aussi insignifiants et pathétiques paraissent-ils aux yeux des hautes sphères intrinsèquement viciée et malhonnête, vaut justement tout l'or du monde. À mes yeux, on ne peut pas discuter du sort de quelqu'un, quelqu'il soit, comme on le ferait d'une minuscule broutille, ce n'est tout simplement pas possible - le superbe film 12 Hommes en colère et surtout la remarquable performance d'acteur d'Henry Fonda me l'ont très bien enseigné. Bien sûr, notre monde n'est pas ni tout noir ni tout blanc et cela s'applique également à ses individus, mais la vie, ses beautés et surtout la force de notre humanité prévaudra toujours sur la part de noirceur de tout un chacun à mon sens. C'est à tout le moins ce que ce roman de Sarah Crossan, aussi lumineux que triste, aussi réconfortant que crève c½ur, m'aura appris : la vérité et l'amour inconditionnel qui lie les gens les uns aux autres valent toujours la peine que l'on se batte pour eux, quitte à y laisser notre coeur en mille morceaux et la pureté de nos âmes. Attention, je ne dis pas qu'il faut être prêt à employer des moyens tous sauf légaux pour ceux qu'on aime (on n'est pas dans You, ici), mais que le monde dans lequel nous vivons ne cessera malheureusement jamais de nous décevoir et de ternir, entacher notre innocence. Il faut faire preuve de lucidité et ainsi accepter cette part d'ombre qui sommeille en nous malgré toute la bonne volonté de la plupart des gens comme vous et moi. Cependant, nous nous devons de notre côté de lutter sans relâche contre cette cruauté foudroyante qui caractérise notre société actuelle afin de ne pas laisser les mauvais jours gagner. En bref, il faut savoir embrasser la douleur et nos faiblesses pour mieux les surmonter. Plus facile à dire qu'à faire, mais le cheminement comme la finalité en valent largement le détour au bout du compte, la famille Moon me l'a sacrément bien prouvé.

Pour conclure, je ne peux que vivement vous encourager à découvrir Moon Brothers. Vous n'en ressortirez certainement pas indemnes ; plutôt à ramasser à la petite cuillère à dire vrai, mais le message véhiculé et ses protagonistes désarmants de vulnérabilité et de réalisme méritent amplement que l'on porte le poids de leur souffrance et leurs espérances avec eux jusqu'au bout. COUP DE COEUR ♥

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, éditions Rageot, Moon Brothers, Sarah Crossan, Littérature irlandaise, 2017, 2019, contemporain, Famille ♥, Adolescence ♥, drame, fuite, quête d'un ailleurs, couloirs de la mort, précarité, fraternité, Amour ♥., rage, honte, injustice, culpabilité, cruauté, sadisme, suspens, espoir, complicité, pardon, coup de coeur ♥
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#Posté le jeudi 30 janvier 2020 16:11

Modifié le vendredi 31 janvier 2020 16:07

FICHE LECTURE : Les larmes du bouddha de pierre

FICHE LECTURE : Les larmes du bouddha de pierre
• AUTEUR : S.P. Somtow.
• ANNÉE : 2012 (THAÏLANDE) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Roman d'apprentissage, contemporain, réalisme magique.
• THÈMES : Société - Monastère - Bouddhisme - Religion - Enfance - Innocence - Pauvreté - Rencontres décisives - Amitié - Révolte - Classes sociales - Inégalités - Illégalité - Corruption - Politique - Hypocrisie - Violence - Espoir - Lumière...
• PAGES : 136.

Les vies de deux garçons originaires des classes sociales les plus opposées se croisent à cause d'un mur. Le protagoniste, un mendiant, connu sous le seul nom de Boy, rencontre un moine novice que son père, politicien corrompu, a envoyé dans un monastère pour obtenir une belle série de photos en vue de sa campagne électorale.
À eux deux, les garçons réunissent gosses des rues, chauffeurs de taxi et cornacs pour réaliser un projet fou : mettre fin à l'alliance sombre nouée par le monde des adultes entre crime organisé et politique.
Traitant de l'innocence et de l'espoir, Les larmes du bouddha de pierre raconte une histoire irrésistible sur l'amitié, les classes sociales, la société et le pouvoir qu'ont les enfants de dire la vérité dans un monde où les adultes ont oublié comment le faire.

L'AUTEUR : Compositeur et chef d'orchestre thaïlandais de renommée internationale, S.P. Somtow est né à Bangkok en 1952. C'est également un écrivain très prolifique (science-fiction, horreur), pour adultes et jeunes adultes, récompensé par plusieurs prix littéraires.
Les larmes du bouddha de pierre a été écrit dans le cadre d'un projet international visant à donner aux enfants du monde entier un aperçu de la vie quotidienne dans différents pays sans toutefois occulter les questions sérieuses de société.
Avec Galant de nuit, roman d'apprentissage semi-autobiographique teinté de réalisme magique et d'érotisme, cet ouvrage fait partie de la production siamoise de l'auteur.

ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique sur le roman Les larmes du bouddha de pierre écrit par S.P. Somtow. Je remercie du fond du c½ur les éditions Gope pour ce très bel envoi qui s'est révélé aussi instructif qu'émouvant, même si... Oui, oui, je garde une petite part de suspens, soyez patients mes agneaux !

Pour avoir déjà lu l'une des titres issus de la bibliographie de S.P. Somtow, à savoir Galant de nuit (voir ma chronique ici), je dirais que Les larmes du bouddha de pierre complète à merveille ce dernier, dans le sens où, si l'auteur a préféré s'attarder sur l'occidentalisation croissante de la Thaïlande, et plus particulièrement de sa capitale Bangkok, dans les années 60 en opposition au mysticisme ancestral de cette dernière et à la beauté brute et majestueuse de son exceptionnelle faune et flore, dans Les larmes du bouddha de pierre, c'est un autre visage de Bangkok que l'on nous présente, justement celui d'un bouddha de pierre ruisselant de larmes, sanglots silencieux et irrépressibles de toute une partie de la population thaïlandaise et immigrée meurtrie par l'existence souvent clandestine qu'elle mène dans des bidonvilles insalubres et tout bonnement immondes (je n'aime pas utiliser cet adjectif-là car il s'agit de l'unique lieu de vie, foyer de nombreuses personnes) pour quiconque se soucie un tant soit peu du respect des droits de l'Homme et de l'humanité qui est censée caractériser chacun d'entre nous.

S.P Somtow explore donc ici un peu plus la dimension sociale de son ½uvre phare Galant de nuit, aussi appelée L'année du caméléon dans les premières traductions françaises, en la liant intrinsèquement aux croyances spirituelles bouddhistes profondément ancrées en Thaïlande mais qui, et je l'ai constaté avec un grand désarroi dans les deux publications alors que plus de trente ans séparent leur parution respective et à peu près une cinquantaine d'années le cadre temporel de leurs intrigues, tendent à être purement et simplement relayées aux oubliettes au profit d'une bienséance d'une hypocrisie sans nom visant à asseoir d'autant plus l'individualisme et le capitalisme de notre société mondiale. La leçon que nous donne S.P. Somtow avec Les larmes du bouddha de pierre en particulier m'a frappée de plein fouet tant elle est à la fois claire comme de l'eau de roche, criante de vérité et de simplicité, et malgré cela ignorée de tous (ou presque) : quelque soit l'endroit d'où nous tenons nos racines ou notre religion, nous avons tous sans exception aucune une voix intérieure que l'on appelle conscience qui nous encourage à agir, à ne plus se laisser faire, à ne plus contempler passivement le cours des choses se dérouler sans rien en changer, sinon il ne nous restera que nos yeux scandalisés, et ce à raison, pour pleurer.

Je peux vous assurer que Les larmes du bouddha de pierre m'a véritablement ébranlée. Ce roman m'a permis grâce aux informations qu'il a su m'apporter sur l'état de la Thaïlande actuelle combinées aux enseignements que j'avais retenus de Galant de nuit de me dresser mentalement un portrait global d'une nation qui, comme beaucoup d'autres dans le monde, n'est considérée que dans son intérêt purement touristique, économique, superbe et grandiose sans que l'on ait au fond cure de la perversion de son âme dans ce procédé qui dure dans le cas présent depuis près de soixante ans (point de départ de Galant de nuit justement, voyez comme les deux titres, sans le vouloir j'imagine, s'imbriquent parfaitement l'un avec l'autre, je ne le répéterai jamais assez) ni de la survie (pas du bien-être, attention), ne serait-ce que de la simple survie, de son peuple muré dans les sentiments de honte et d'impuissance suscités par la pauvreté. Pour une contrée plus connue sous les appellations « Pays du sourire » et « Pays des hommes libres », n'est-ce pas là le comble des combles ?

Très sincèrement, mon c½ur a hurlé de souffrance face au niveau de vie et aux choix pitoyables qui s'offrent à Boy, un jeune garçon qui n'a même pas eu la chance de se voir donner en cadeau un malheureux prénom, éternel serviteur d'un monde pétri d'injustice et de crasse qui ne cesse de vouloir l'écraser de tout le poids de son ignominie et de sa cruauté et j'ai également partagé l'intense culpabilité et l'immense dégoût ressenti par le personnage bien né de Lek, qui ne supporte plus ce système résolument dysfonctionnel et abjecte. Leur relation à eux deux m'a émue au-delà des mots et par ailleurs, si j'ai au départ été extrêmement étonnée par la petite taille de ce récit (Galant de nuit fait office d'authentique roman-fleuve à côté), je me suis ensuite rendue compte au fur et mesure que les pages se tournaient qu'il n'en fallait in fine pas plus pour comprendre les motivations et les sentiments qui animent les différents personnages ainsi que pour assimiler tout ce qu'ils ont vécu.

Mais alors, qu'est-ce qui cloche avec ce bouquin au fond (bravo si vous vous êtes souvenus du « même si... » du paragraphe d'introduction de cet article et que vous avez ainsi patiemment attendu jusque là, vous obtenez un bon point) ? Je ne saurais mettre le doigt dessus mais je dirais qu'avant toute chose, c'est avec la fin que ça coince... parce qu'elle m'a justement laissée sur ma faim ! Je ne déblatérerais pas plus à ce propos si ce n'est qu'en déclarant la chose suivante : en refermant ce livre, je me suis exclamée (véridique) « MAIS C'EST QUOI CETTE FIN ?? » Fin de citation, no comment, sur ce, je vais aller me noyer dans ma gigantesque frustration qui ne semble pas être prête à s'assagir.

Pour conclure, je dirais que Les larmes du bouddha de pierre est un roman limpide, d'une grande sagesse et d'un réalisme aussi saisissant qu'effarant. Je vous recommande chaudement de lire ce roman après avoir découvert Galant de nuit du même auteur, vous ne le regretterez pas et en sortirez d'autant plus grandi et instruit sur les atrocités économiques et sociales (les unes ne vont pas sans les autres) de notre monde mais aussi sur la beauté de notre foi à tout un chacun qui, loin d'être une source de division majeure tel qu'on a tendance à la décrire, cherche au contraire à nous rassembler dans ce que nous avons de meilleur et à réveiller l'être humain véritable qui sommeille en nous. J'escomptais certes un autre dénouement à cette histoire-ci (le concept de fin ouverte ne m'a absolument pas satisfaite pour le coup) ; ma lecture s'en est retrouvée un tant soit peu gâchée et ternie mais je ne regrette rien car ce roman m'a appris des choses, m'a donné envie de me regarder dans le miroir et à voir au-delà des apparences, à transcender ces dernières pour mieux renouer avec l'essentiel, j'ai nommé notre être intérieur, et c'est là tout ce qui compte. ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Les larmes du bouddha de pierre, Gope éditions, 2012, 2019, Littérature thaïlandaise, roman d'apprentissage, contemporain, réalisme magique, société, monastère, bouddhisme, religion, enfance, innocence, pauvreté, rencontres décisives, Amitié ♥, révolte, classes sociales, inégalités, illégalité, corruption, politique, hypocrisie, violence, espoir, lumière, Bonne lecture
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#Posté le mardi 19 novembre 2019 16:50

Modifié le mercredi 20 novembre 2019 15:38

FICHE LECTURE : Les Victorieuses

FICHE LECTURE : Les Victorieuses
• AUTRICE : Lætitia Colombani.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Liberté, espoir, humanité, solidarité, portraits de femmes, force, courage, révolte, détermination, persévérance, abnégation, foi, générosité, lutte contre la précarité, croyance, espérance, combat d'une vie, amour de son prochain, colère, indignation, désarroi, impuissance, être utile, bonté, tendresse, chagrin, chaleur humaine, dépression, se réinventer, trouver un sens à sa vie, histoire vraie, destins extraordinaires, bienfaiteurs de l'ombre, reconnaissance, faire le bien autour de soi, se battre pour un monde meilleur...
• PAGES : 222.

A 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d'avocate : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s'effondre. C'est la dépression, le burn-out.

Tandis qu'elle cherche à remonter la pente, son psychiatre l'oriente vers le bénévolat : sortez de vous-même, tournez-vous vers les autres, lui dit-il. Peu convaincue, Solène répond pourtant à une petite annonce : « association cherche volontaire pour mission d'écrivain public ». Elle déchante lorsqu'elle est envoyée dans un foyer pour femmes en difficultés... Dans le hall de l'immense Palais de la Femme où elle pose son ordinateur, elle se sent perdue. Loin de l'accueillir à bras ouverts, les résidentes se montrent distantes, insaisissables. A la faveur d'un cours de Zumba, d'une lettre à la Reine d'Angleterre ou d'une tasse de thé à la menthe, Solène va découvrir des femmes aux parcours singuliers, issues de toutes les traditions, venant du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va se révéler étonnamment vivante, et comprendre le sens de sa vocation-: l'écriture.

Près d'un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Capitaine de l'Armée de Salut, elle rêve d'offrir un toit à toutes les femmes exclues de la société. Sa bataille porte un nom : le Palais de la Femme.

Le Palais de la Femme existe. Lætitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité.

ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique des Victorieuses, ou un livre que j'avais une envie folle de dévorer à l'instant même où j'ai découvert son existence. La raison à cela est simple : il y a un peu plus de deux ans, j'avais eu un énorme COUP DE C¼UR ♥ pour le premier roman de Laetitia Colombani, à savoir La Tresse (que tout le monde devrait avoir déjà lu, soit dit en passant), dont vous pouvez consulter ma chronique ici. J'étais donc juste impatiente à l'idée de retrouver la plume lumineuse, pleine de sagesse et de justesse, de cette autrice selon moi incontournable de la littérature française contemporaine actuelle. Je remercie infiniment les éditions Grasset de m'avoir fait une nouvelle fois confiance en me faisant parvenir ce merveilleux roman qu'est Les Victorieuses et sur ce, place à ma critique littéraire qui, je l'espère fortement, sera à la hauteur de ce magnifique récit de vie(s) que nous offre à lire Lætitia Colombani et vous donnera le désir irrépressible de découvrir cette petite pépite par vous-même !

Ce que j'ai particulièrement apprécié avec ce livre, c'est le fait que Lætitia Colombani nous propose de suivre de façon parallèle deux récits rondement bien menés qui, pardonnez-moi l'expression, nous prennent aux tripes dès le départ. On reconnait bien là toute l'intelligence et la sensibilité de l'autrice qui a décidé une fois encore, et à raison, de nous parler de destins fictifs ou non (par ailleurs, ici, l'un d'entre eux, et certainement le plus époustouflant de tous de surcroît, ne relève guère de la fiction) de femmes extraordinaires qui nous touchent en plein c½ur et qui nous bouleversent l'âme. J'ajouterai que ce qui rend ce roman si beau et poignant, c'est que Lætitia Colombani nous narre l'histoire de ces figures féminines d'exception avec un naturel déconcertant. Ce que je souhaite dire par là, c'est que la romancière dépeint ses protagonistes de telle façon que c'est comme si elles étaient là, sous nos yeux, sans fard et sans artifice, avec leurs sentiments complètement mis à nus, plus magnifiques et victorieuses que quiconque, c'est le cas de le dire. Comme pour La Tresse, j'ai trouvé son écriture limpide, claire comme de l'eau de roche ; dans ce qu'elle a à dire, à poser sur le papier tel un véritable épanchement du c½ur, Lætitia Colombani va droit au but, au fond des choses, elle nous présente et décrit le réel tel qu'il est vraiment, avec toutes ses horreurs qu'on considère depuis belle lurette comme "acceptables", ce qui est à mon sens une véritable infamie, mais aussi avec ses instants de grâce au goût de petit miracle. Une chose est sûre : en lisant ce roman, je me suis sentie directement concernée, interpellée. J'avais la sensation que Lætitia Colombani avait su briser son quatrième mur d'encre et de papier pour mieux nous prendre à parti et nous faire comprendre que, cette histoire qu'elle nous livre avec beaucoup de clairvoyance et de grandeur d'âme et d'esprit, c'est la nôtre aussi. On peut en être les acteurs au lieu de jouer constamment aux spectateurs passifs. Ce monde qui déraille complètement, il nous appartient comme nous lui appartenons et c'est donc à nous qu'il incombe de faire changer les choses si c'est cela que nous souhaitons de tout notre être.

Pour ce qui est des personnages, je me suis instantanément attachée à eux tous. Il ne pouvait tout simplement pas en être autrement. Ils n'existent peut-être pas exactement tels que Lætitia Colombani les a inventés mais, si on y réfléchit rapidement et simplement, ils pourraient être n'importe qui de notre connaissance directe ou indirecte. Au fond, pour la plupart d'entre eux, j'ai même envie de vous dire pour l'ensemble des personnages de ce récit, on les rencontre tous les jours ou presque mais on ne les REGARDE jamais. A bien y repenser, Les Victorieuses est à mes yeux une sorte d'équivalent en version roman de la superbe chanson Another Day in Paradise ♫ de Phil Collins qui nous prêche (je ne pouvais pas utiliser meilleur verbe pour cette chronique je pense) d'ouvrir les yeux sur la cruauté sans nom et l'injustice effarante du monde dans lequel nous vivons et d'apprécier à leur juste valeur les plus petites choses de la vie, celles qui nous semblent garanties comme avoir un toit au-dessus de la tête et de quoi s'acheter ce que l'on veut en courses sans trop se restreindre alors qu'en réalité, nous avons une chance inouïe de pouvoir bénéficier d'un tel confort et d'éprouver une telle sensation de sécurité. Mais avant toute chose, cette musique et ce livre nous apprennent à voir l'autre, le miséreux, non pas comme un repoussoir auquel se comparer afin de se sentir mieux dans sa peau car on sait que l'on a beaucoup plus que lui ou comme un déchet, dommage collatéral d'une société de surconsommation et du chacun pour soi qui sature à tous les niveaux, mais comme un individu qui possède son identité qu'on ne peut pas lui arracher contrairement à tout le reste (et encore, même ça, cela se vole ou se nie, c'est tout bonnement monstrueux), ses rêves, ses espoirs, son passé qui l'a mené dans cette fort mauvaise passe et qui, comme tout un chacun, a le droit de tourner son regard vers l'avenir et d'y croire encore. Certes, c'est aller un peu vite en besogne que de tout de suite faire l'amalgame avec ce morceau légendaire, l'un de mes grands favoris, pour ne pas dire mon préféré de tous les temps, de Phil Collins. Bien sûr que les deux ½uvres ont leurs caractéristiques et leur personnalité qui leur sont propres ; en revanche, ce qui est certain, c'est qu'elles nous font toutes deux ressentir un similaire sentiment d'authentiques indignation et désarroi, de culpabilité, de honte et de dégoût de soi-même aussi. Que ce soit la vieille femme aux pieds calleux qui ne semblent même pas digne de porter des chaussures aux yeux des ignobles âmes qui se croient soit-disant bien-pensantes d'Another Day in Paradise ou les laissées-pour-comptes, écorchées vives des Victorieuses, chaque expérience de vie narrée par le biais d'une douce et tragique mélodie ou grâce à la plume brutale mais éclairante de Laetitia Colombani m'a purement et simplement brisé le c½ur en mille morceaux et m'a rappelé également l'importance, la nécessité de voir au-delà des apparences et des préjugés qui nous polluent l'esprit afin de mieux nous rendre aveugles à la souffrance et aux besoin d'autrui, afin de nous épargner à nous-même de porter ce fléau qu'on laisse volontiers sur les épaules de personnes bien plus courageuses et honorables que nous. Ce roman m'a rappelé que, plus que jamais, nous ne prenons la peine de regarder plus loin que le bout de notre nez. Qui plus est, nous faisons généralement montre d'une condescendance, voire pire, d'une indifférence, indubitablement insupportable alors que ces personnes dites "marginales" (parce qu'on le veut bien, soyons-en au moins conscients) telles que l'immigrée Binta, l'orpheline Cynthia, la transsexuelle Iris, l'ancienne SDF La Renée ou encore l'enfant déracinée pour son propre bien Sumeya pour ne citer qu'elles ont énormément à nous inculquer, notamment en ce qui concerne le respect de notre dignité et de celle d'autrui, ainsi que l'écoute de notre conscience. En clair, en lisant Les Victorieuses, on se prend UNE CLAQUE EN PLEINE FIGURE. Et ce n'est pas plus mal car il serait grand temps qu'on se réveille et qu'on agisse sérieusement, et ce à tous les points de vues.

Concernant les deux héroïnes centrales de l'histoire, je me suis énormément identifiée à Solène qui, au début du roman, était encore une femme résolument moderne, brillante, pressée, qui prenait tout sur elle afin de ne pas décevoir ses proches et sa clientèle, toujours à faire des concessions et à mettre ses véritables désirs et aspirations entre parenthèses et qui, par la suite, va se révéler être une personne fatiguée, esseulée, perdue, anéantie, brisée, lessivée par une existence qui ne lui convient plus, par les colossales et abrutissantes attentes de ses proches qui l'enfermaient jusque là dans un carcan étouffant, insoutenable, à l'empathie néanmoins extrême et tout ce qu'il y a de plus affectée par ce qui se passe autour d'elle, par ce qu'elle entend et assimile (ou plutôt justement, n'accepte pas et se bat de toutes ses forces pour que de telles effroyables réalités ne subsistent plus), et qui souhaite avant tout se rendre UTILE. Avec nos nombreux points communs, je ne pouvais que profondément et sincèrement affectionner Solène et l'encourager du fond du c½ur dans sa nouvelle voie vers une meilleure, une version beaucoup plus fidèle et saine d'elle-même à la volonté inébranlable d'aider les autres et de faire de son maximum pour leur rendre ce qu'ils sont parvenus à lui apporter de précieux et d'inestimable. Néanmoins, ma véritable révélation avec ce roman a été le personnage de Blanche Peyron qui a bel et bien existé. Et j'ai envie de dire heureusement car cela réchauffe le c½ur. Comment vous résumer le parcours résolument atypique et hors du commun de cette femme qui se passe de mots, de superlatifs pour la décrire ? Eh bien, je ne le ferai point car il suffit de lire ce roman pour faire la connaissance de ce bon ange, de cette soldate dont les armes étaient la générosité et la persévérance. Persévérance dans son chemin de foi menant à un monde égalitaire où la pauvreté serait enfin nulle et non avenue, comme elle aurait dû toujours l'être depuis la nuit des temps. Rien que pour m'avoir fait découvrir le tempérament assurément inspirant et exemplaire de Blanche ainsi que son incroyable (mais vrai) destin, ce roman est devenu de façon foudroyante et immédiate une valeur sûre de ma bibliothèque vers laquelle je retournerai sans cesse afin d'obtenir des réponses à la multitude de questions qui m'assaillent infatigablement. Très sérieusement, je me demande comment j'ai fait pour vivre vingt-et-un ans de ma vie sans avoir connaissance du vécu de cette femme et de son remarquable époux qui forcent l'admiration. A vrai dire, je considère cette bévue de ma part, et de celle de la plupart d'entre nous, je n'en doute pas, comme le plus abominable des scandales. J'adresse toute ma gratitude à Laetitia Colombani d'avoir été celle qui a rectifiée le tir en rendant, près d'un siècle plus tard, enfin justice avec Les Victorieuses à cet admirable couple et à tout ce qu'ils ont accompli de gigantesque au nom de leur honneur et de leur devoir. Une grande femme qui rend hommage à une autre, je dirais qu'on ne pouvait faire mieux.

Pour conclure, je dirais que Les Victorieuses est un roman à lire ABSOLUMENT, séance tenante, au moins une fois dans sa vie. Ou même plusieurs fois, après tout, pourquoi s'en priver ? Ne vous gênez surtout pas. Je le dis très sincèrement, vous ne pourrez que tomber amoureux de ce livre pétri d'humanité et dont chaque phrase, chaque mot choisi, est criante de vérité. Vous l'aurez compris, Les Victorieuses est un diamant brut, un véritable petit bijou qui ne vous laissera certainement pas de marbre. En effet, il aurait de quoi faire fondre le c½ur de glace le plus résistant tant il parvient à nous frapper en plein c½ur et tant sa beauté compatissante est violente, indéniable, prodigieuse, croyez-m'en sur parole. Pour ma part, j'ai été véritablement saisie et séduite face une telle sensibilité et lucidité. J'espère sincèrement qu'une adaptation cinématographique des Victorieuses sera envisagée comme c'est le cas présentement pour La Tresse car il y a de quoi en faire un film coup de poing et définitivement mémorable. Mais en attendant qu'un éventuel scénariste (Lætitia Colombani herself, qui sait, personne ne saurait faire cela mieux qu'elle) se penche sur la question et polisse ce petit joyau pour le rendre conforme au domaine du septième art, il y a un long-métrage qui, lui, ne se laisse pas prier et c'est bien celui de notre vie quotidienne qui n'espère qu'une chose : qu'on la prenne en main et qu'on en fasse quelque chose qui en vaille considérablement la peine ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Éditions Grasset, Les victorieuses, Laetitia Colombani, 2019, contemporain, Liberté, espoir, humanité, solidarité, portraits de femmes, force, courage, révolte, détermination, persévérance, abnégation, foi, générosité, lutte contre la précarité, croyance, espérance, combat d'une vie, amour de son prochain, colère, indignation, désarroi, impuissance, être utile, bonté, tendresse, chagrin, chaleur humaine, dépression, se réinventer, trouver un sens à sa vie, histoire vraie, destins extraordinaires, bienfaiteurs de l'ombre, reconnaissance, faire le bien autour de soi, se battre pour un monde meilleur, Littérature française, Coup de foudre ♥
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#Posté le mercredi 11 septembre 2019 04:26

Modifié le mercredi 11 septembre 2019 09:58

FICHE LECTURE : No et moi

FICHE LECTURE : No et moi

• AUTRICE : Delphine de Vigan
• ANNÉE : 2007 (FRANCE)
• GENRE(S) : Roman, contemporain.
• THÈMES : Adolescence - Lycée - Amitié - Amour - Secret - Famille - Sans-Abris - Pauvreté - Entraide - Jeunesse difficile, dés½uvrée - Roman d'apprentissage - Grandir - Se découvrir - S'accepter - Liberté - Disputes - Désaccords - Décisions difficiles - Attachement - Rupture - Évolution - Chemins croisés...
• PAGES : 256.

« Elle avait l'air si jeune. En même temps il m'avait semblé qu'elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu'elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur. »
- D. V.

Adolescente surdouée, Lou Bertignac rêve d'amour, observe les gens, collectionne les mots, multiplie les expériences domestiques et les théories fantaisistes. Jusqu'au jour où elle rencontre No, une jeune fille à peine plus âgée qu'elle. No, ses vêtements sales, son visage fatigué, No dont la solitude et l'errance questionnent le monde. Pour la sauver, Lou se lance alors dans une expérience de grande envergure menée contre le destin.
Mais nul n'est à l'abri...

ஜ MON AVIS : Chronique rédigée en 2014 /!\ Attention, mon avis est assez détaillé et malheureusement, il y a des spoilers ! Je déconseille donc aux personnes n'ayant pas lu ce roman de le lire ! Si vous êtes intéressés par ce titre et que vous avez besoin d'une opinion pour vous décider à le lire, fiez-vous uniquement à la conclusion de cette chronique. Je suis sincèrement désolée ! /!\

Bonjour ! Aujourd'hui, ma chronique portera sur un livre qui est sujet du thème de mars 2014, un auteur best-seller 2013 sur le blog le-temps-dun-livre. N'hésitez pas à devenir membre, nous lisons un livre par mois sur un sujet donné et ensuite, nous recueillons nos avis, c'est vraiment super ! Sur ce, c'est parti pour ma chronique de No et Moi, écrit par l'autrice best-seller Delphine de Vigan !

Le livre nous raconte l'histoire de Lou Bertignac, une jeune adolescente de treize ans surdouée qui mène une vie pas très banale entres ses expériences fantaisistes et le gouffre qui s'est creusé entre sa mère, son père et elle depuis la mort de sa petite s½ur Thaïs dans les bras de notre héroïne alors que la petite n'était encore seulement qu'un bébé. J'ai de suite adoré Lou, avec qui je me suis trouvé beaucoup de ressemblances, notamment sa peur bleue de parler à l'oral en classe. J'ai vraiment beaucoup de mal avec ça, ça m'horrifie et à chaque fois qu'il y a un exposé à faire, je fais énormément d'efforts pour ne pas trembler en parlant devant tout le monde. Je suis très heureuse de désormais m'améliorer là-dessus. Pour ma part, j'ai véritablement ressenti son malaise face à ses camarades de classe, cela ne doit pas être facile tous les jours d'être dans une classe où tout le monde a deux ans de plus que vous, d'être comme une intruse parmi les autres à cause de votre intelligence, au point de ne pas oser aller aux soirées organisées par les filles et garçons populaires de la classe. Je n'ai pas sauté de classes comme Lou (j'ai failli en sauter une mais du point de vue sociologique, je n'étais absolument pas prête) mais je la comprends tout à fait car je me sens moi aussi différente de mes camarades ; bien que l'ambiance soit super, car je suis l'une des premières de ma classe et je n'ose donc pas m'intégrer aux autres. Je me suis vraiment identifiée au personnage principal de ce point de vue-là et j'admets que c'est très agréable de rencontrer dans un livre un personnage qui vous ressemble au point qu'il vous fait fortement penser à vous-même. On se sent moins seul dans ces moments-là. Ce que j'ai beaucoup apprécié chez Lou également, c'est ses expériences tout à fait hors de l'ordinaire, sa curiosité et sa passion dévorante du français. Je me reconnais totalement dans ces deux derniers points : moi aussi, je cherche les mots de suite dans le dictionnaire quand je ne les connais pas et suis une véritable fan du français, ou la meilleure des matières (avec l'anglais). J'ai aussi trouvé que Lou avait de très belles valeurs morales, à penser aux sans-abris dans la rue, à ressentir beaucoup de compassion pour eux alors que d'autres s'en fichent pas mal, à essayer de comprendre pourquoi il en est ainsi, de laisser des milliers de personnes se débrouiller dans la rue, à ce que, elle, petite adolescente d'apparence ordinaire, peut faire pour aider quelqu'un dans des cas comme celui-là. J'ai trouvé cela vraiment très beau et admirable.

Du côté personnages, il n'y en a aucun que j'ai détesté, ils m'ont tout été agréables. Ah, sauf le patron de No, le directeur d'hôtel radin et qui la maltraite au point qu'elle n'est même pas payée pour ses heures supplémentaires, où elle remplace le barman avant qu'il n'arrive à dix-neuf heures, et à cause de qui elle travaille de plus en plus tard sans être payée. Je l'ai détesté ce type, il est tout bonnement affreux ! Pauvre Nolwenn (aka No) ! En parlant de cette dernière, elle m'a énormément beaucoup touchée et m'a fait aussi beaucoup de peine. C'est totalement injuste ce qui lui arrive dans ce livre : si jeune, à la rue, sans ressources, sans travail, sans rien, ne sachant pas où aller, se logeant là où elle le peut, alors que sa mère est en vie, pourrait s'occuper d'elle et n'en a rien à faire de la situation de sa fille qui n'a rien demandé (sa mère, Suzanne, l'a eu à l'âge de quinze ans et la méprise totalement)... No est en somme une jeune fille comme les autres, avec des sentiments et des rêves, notamment celui de devenir coiffeuse, qu'elle ne peut pas réaliser... En clair, son histoire m'a fendue le c½ur, j'en avais les larmes aux yeux tellement c'était affreux et injuste ! Personne ne mérite ça ! Le pire moment, selon moi, qui m'a fait pleurer comme une madeleine et m'a purement choquée (je suis une personne très sensible !) est celui où No essaye d'aller rendre visite à sa mère. Celle-ci est chez elle, a même eu d'autres enfants et sait que c'est sa fille aînée qui est derrière la porte mais elle ne lui ouvre pas, elle la laisse plantée là et je me suis demandée comment une mère pouvait abandonner son enfant comme ça, comment une mère pouvait ne rien ressentir pour son enfant, voire pire, ne ressentir que du mépris et de la haine envers la chair de sa chair. Je ne comprenais pas, cela m'était tout bonnement inadmissible. Beaucoup de mes lectures me confirment que j'ai les meilleurs parents du monde, je leur suis infiniment reconnaissante de l'amour inconditionnel qu'ils me portent ainsi que tout ce qu'ils font pour moi. J'ai été fin heureuse que les parents de Lou acceptent que No habite chez eux afin de se reconstruire, de se reposer et de trouver par la suite du travail. Très peu de personnes auraient accordé cette chance à une sans-abri et une marginale comme No et j'ai ressenti beaucoup d'admiration à l'égard de M. et Mme. Bertignac, qui accueillent une étrangère alors que leur situation familiale est tout ce qu'il y a de plus instable entre autre à cause de l'état de la mère de Lou. Par ailleurs, cela m'a fait chaud au c½ur de la voir reprendre goût à la vie avec l'arrivée de No dans la maison. J'en étais très, très heureuse, et j'espérais que tout s'améliore pour les deux. J'étais donc toute contente et excitée pour No qu'elle soit parvenue à trouver du travail, même si c'était loin d'être le meilleur qui soit. Je me disais qu'elle allait enfin vivre comme une fille dite "normale", avec un toit sur la tête, un travail et des personnes qui comptent pour elle et qui lui rappellent chaque jour à quel point elle est belle et importante. Ses conditions de travail et sa rechute, notamment avec l'alcool, m'a fait beaucoup de mal. Je voulais qu'elle arrête de boire autant, qu'elle se ressaisisse, cela m'était insupportable de la voir dans un tel état. Je pleurais intérieurement de nouveau face à cette insupportable situation, qui gâchait tout ce que Lou avait réussi à changer dans la vie désastreuse de No, à saper l'espoir que cette dernière était parvenue à lui redonner, à ternir cette vie nouvelle et bien meilleure que celle menée dans la rue que notre héroïne avait offerte en cadeau à son amie la plus chère, No. Je ne pouvais croire que No soit retombée aussi bas et en même temps, c'était tout à fait plausible. C'est là que l'on se dit que notre confort de vie et toutes ces petites choses élémentaires que l'on a la chance de posséder et de porter en nous sont loin d'être acquises et que la déchéance n'est jamais bien loin, prête à nous faire sombrer dans un océan de noirceur et de malheur, de pessimisme et de souffrance...

En conclusion, je dirais que No et moi est un très beau livre que j'ai beaucoup apprécié. Il s'agit en effet d'un roman tout ce qu'il y a de plus émouvant avec des personnages attachants, profondément humains et qui nous apprend beaucoup, beaucoup de choses. Une très belle histoire et leçon de vie en somme. Il m'a sincèrement donné envie de lire d'autres romans issus de la renommée bibliographie de l'auteure. Malheureusement, la fin est, selon moi, incomplète, extrêmement frustrante et j'ai trouvé cela est très dommage. Néanmoins, cela ne m'empêche pas de vous recommander chaudement ce livre, à lire à mon sens au moins une fois dans sa vie ! ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, Livre de poche, No et moi, Delphine de Vigan, Littérature française, Roman, contemporain, 2007, adolescence, lycée, amitié, amour, secret, famille, sans-abris, pauvreté, entraide, jeunesse difficile, jeunesse désoeuvrée, roman d'apprentissage, grandir, se découvrir, s'accepter, liberté, disputes, désaccords, décisions difficiles, attachement, rupture, évolution, chemins croisés, Très bonne lecture
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