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FICHE LECTURE : 20, allée de la danse - T13 : Le rêve américain

FICHE LECTURE : 20, allée de la danse - T13 : Le rêve américain
• AUTRICE : Elizabeth Barféty.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Danse - Roman d'apprentissage - Maturité - Amitié - Famille - Retrouvailles - Grandir - Découvertes - Amérique - États-Unis - Diversité - Rencontres - Doutes - Choix - Expériences nouvelles - Voyage - Épanouissement - Question de la représentation des minorités - Affirmer son opinion...
• PAGES : 160.

Les élèves de l'École de Danse sont surexcités : les voici à New York, où ils doivent donner deux représentations exceptionnelles ! Les petits rats en prennent plein les yeux : visites emblématiques, burgers et sodas géants, mais aussi découverte du New York City Ballet !

Ils y découvrent un style de danse athlétique qui les intrigue, au point que Maïna hésite à passer les auditions de la School of American Ballet...

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du treizième tome d'une série littéraire jeunesse pour laquelle je me suis sérieusement prise d'affection et dont j'avais juste hâte de retrouver ces si attachants personnages avec un plaisir non dissimulé. Aujourd'hui, je vais vous parler de la très belle et palpitante lecture que fut pour moi Le rêve américain (rien que le titre en jette et annonce déjà la couleur, vous ne trouvez pas ?) issu de la splendide et addictive saga livresque 20, allée de la danse et je remercie pour cela infiniment les éditions Nathan. Merci du fond du c½ur pour ce ravissant envoi qui m'a fait vivre une sacrée aventure humaine, un voyage aussi dépaysant qu'initiatique !

Ce tome 13 porte bien son titre car il nous fait nous évader aux Etats-Unis grâce au fabuleux voyage scolaire de nos petits rats et on suit avec exaltation et les yeux brillants, ronds comme des soucoupes, juste ébahis (c'est bon, je crois que vous avez saisi l'idée) leurs trépidantes aventures au sein de la Grosse Pomme. Personnellement, je ne suis jamais allée à New York et ce livre m'a résolument donné envie d'embarquer dans le premier avion ou paquebot se rendant à cette destination d'exception. Une chose est sûre : la curiosité insatiable et l'enthousiasme pétillant de notre bande de choc sont tout bonnement contagieux et je remercie (ça fait beaucoup de gratitudes si rapidement et en une seule chronique mais c'est tout ce qu'il y a de plus sincère) chaleureusement Elizabeth Barféty de m'avoir fait vivre leur palpitante épopée dans les rues et monuments grandioses et vibrants de vie et d'Histoire de la Big Apple grâce à ce merveilleux petit livre. Très sincèrement, c'est comme si j'y étais et je peux vous dire que j'en ai pris plein les mirettes (non, sérieusement ?) ! Mon c½ur aussi a loupé un battement plus d'une fois tant je m'y croyais, à arpenter les avenues, aveuglée et subjuguée, hypnotisée par la pléthore de néons publicitaires de Time Square, et à me créer des souvenirs impérissables au côté de mes danseurs favoris (avec ceux de Léna, rêve d'étoile bien sûr ! Je n'oublie pas ma crew du Blok ! ♥)

En dehors du fait que ce roman m'a mis des étoiles plein les yeux (je vais vous sortir toutes les expressions en rapport à la vue si ça continue...) et m'a tout simplement donné des envies de voyages et de découvertes de lieux extraordinaires à profusion, - par ailleurs, la simple mention de la Californie au cours d'une des nombreuses conversations de nos adorables et entreprenants, indéniablement inspirants protagonistes a fait battre mon c½ur plus fort, JE VEUX Y RETOURNER ♥♥ Voilà, il fallait que je pousse mon cri du c½ur, fin de la parenthèse - j'ai particulièrement apprécié cet opus de la saga car ce dernier est consacré au personnage de Maïna, ou l'un des membres les plus discrets mais aussi les plus gentils et attendrissants de notre bande incomparable à aucune autre de petits rats solidaires et meilleurs amis du monde. En effet, je suis extrêmement contente d'avoir pu en apprendre plus sur cette protagoniste aussi belle et rayonnante à l'intérieur qu'à l'extérieur car il s'agit d'une jeune fille tout bonnement formidable, assurément généreuse et compréhensive, qui met constamment les envies et besoins des autres avant les siens et qui souhaite par-dessus tout ne pas décevoir son entourage et se montrer à la hauteur de ses ambitions de future ballerine. Impossible de ne pas fondre face à ce personnage dont les deuxième et troisième prénoms pourraient être « abnégation » et « douceur » à mon sens. Pour autant, si Maïna sait être toujours à l'écoute d'autrui et prendre en compte ses considérations et diverses opinions, cela ne veut pas dire qu'elle ne sait pas faire preuve de répondant et d'assurance quand cela est nécessaire. Au cours de sa brève mais intense et décisive escapade new-yorkaise, Maïna va connaître une impressionnante évolution qui va lui permettre de grandir et de ne plus avoir peur de se forger son propre avis sur tel ou tel sujet. J'ai adoré la façon dont ce personnage a été traité, nous faisant ainsi passer un superbe message d'affirmation de soi. Elizabeth Barféty nous fait comprendre que, quelque soit notre âge, notre sexe ou nos origines, il ne faut jamais se laisser marcher sur les pieds et dicter ce qui serait bon pour nous ou non, ne jamais se laisser réduire à un abominablement frustrant silence, et ce même involontairement par les êtres qui comptent le plus à nos yeux, car on a tous une voix qui mérite de se faire entendre. La prise de conscience fulgurante mais indubitablement salvatrice de Maïna dans ce tome-ci nous apprend qu'il ne faut jamais cesser de croire en ses rêves, ce sont les souhaits de notre c½ur qui nous appartiennent ; ça ne regarde personne d'autre. D'où l'importance cruciale de pouvoir être capable de faire ses propres choix et de les assumer pleinement, qu'ils s'avèrent être in fine des échecs ou des réussites. C'est notre parcours à nous, nos épreuves à franchir, avec nos victoires comme nos erreurs en cours de route. Nous sommes les véritables maîtres de notre destin et on a le droit de faire comme on le sent, d'avoir peur et de prendre son temps avant de véritablement se lancer en outre. Non, je ne vous parle pas d'un ouvrage de philosophie mais bien d'un "simple" roman jeunesse. Vous voyez toute la force, la puissance à l'état brute que ce type de littérature peut avoir ? Moi, je la sens et je peux vous garantir que cela me donne des ailes la plupart du temps. Des ailes pour affronter les mauvaises surprises que notre existence peut parfois nous réserver, des ailes pour me rappeler ce que je vaux et ça, ça compte plus que tout. Pour en revenir à ce tome de 20, allée de la danse en particulier, j'ai aussi énormément aimé le fait qu'Elizabeth Barféty mette ici l'accent sur la nécessité vitale de savoir s'écouter et de ne pas avoir honte de comment on ressent les choses. Cette piqure de rappel fait juste un bien fou, vous pouvez me croire !

Pour conclure, je dirais que, même si vous ne vous sentez pas spécialement attirés par l'univers de la danse comme cela peut être mon cas, ce livre et la saga dans son ensemble peuvent parler à tout un chacun. En effet, impossible de ne pas pouvoir s'identifier à au moins un des personnages principaux, ou même secondaires, à leurs problèmes, à leurs doutes et à leurs moments de bonheur aussi. Ils traversent à peu de choses près les mêmes tracas et soucis que nous, ils sont profondément humains et vulnérables et ils avancent comme ils peuvent sur leur chemin de briques jaunes (vous comprendrez la référence si vous lisez ce roman) pavé de leurs bonnes intentions et de leurs jeunes espoirs encore pour la plupart irréalisés, avec énormément d'entrain, de courage et d'aplomb. Concernant Le rêve américain, malgré tout mon enthousiasme à son propos, il m'a cependant un poil moins séduite que son prédécesseur, Un pas de côté. Néanmoins, il m'a permis de mieux connaître l'une des fabuleuses, remarquables et prodigieuses héroïnes de cette saga juste géniale et revigorante qui sait comment vous rebooster à bloc. J'ai effectivement vécu un véritable petit moment de douceur et de réconfort avec cette lecture. Je me sentais comme dans un véritable cocon entre les pages de ce si joli petit livre. Je terminerai cette critique avec une mention spéciale à Magalie Foutrier, qui est celle à qui l'on doit les sublimes illustrations de chaque volet, et je dois dire qu'elle fait de véritables merveilles ! Son style tout en élégance et en féérie est selon moi juste parfait pour cette série ! Vous l'aurez compris, je vous recommande ce roman et par extension l'intégralité de la saga 20, allée de la danse de tout c½ur ! ★★★★(★)

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, 20 allée de la Danse, Tome 13, Le rêve américain, Littérature française, Elizabeth Barféty, 2019, Jeunesse, danse, roman d'apprentissage, maturité, amitié, Famille ♥, grandir, découvertes, Retrouvailles, Amérique, Etats-Unis, Diversité, Rencontres, doutes, choix, expériences nouvelles, voyage, épanouissement, question de la représentation des minorités, affirmer son opinion, Excellente lecture !
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#Posté le lundi 26 août 2019 05:07

Modifié le mercredi 19 février 2020 16:27

FICHE LECTURE : Une histoire des abeilles

FICHE LECTURE : Une histoire des abeilles

• TITRE VO : Bienes Historie.
• AUTRICE : Maja Lunde.
• ANNÉE : 2015 (NORVEGE) ; 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Abeilles, écologie, fresque familiale, famille, drame, XIXème siècle, Angleterre, XXIème siècle, Etats-Unis, récit d'anticipation, futur post apocalyptique, dystopie, société, politique, mystère, enquête, littérature scandinave...
• PAGES : 396.

Un triptyque écologiste qui raconte l'amour filial à travers le destin des abeilles.

Angleterre, 1851. Père dépassé et époux frustré, William a remisé ses rêves de carrière scientifique. Cependant, la découverte de l'apiculture réveille son orgueil déchu : pour impressionner son fils, il se jure de concevoir une ruche révolutionnaire.

Ohio, 2007. George, apiculteur bourru, ne se remet pas de la nouvelle : son unique fils, converti au végétarisme, rêve de devenir écrivain. Qui va donc reprendre les rênes d'une exploitation menacée par l'inquiétante disparition des abeilles ?

Chine, 2098. L'Effondrement de 2045 a laissé la planète exsangue. Les insectes ont disparu. Comme tous ses compatriotes, Tao passe ses journées à polliniser la nature à la main. Pour son petit garçon, elle rêve d'un avenir meilleur, réservé à l'infime élite. Mais, lorsque ce dernier est victime d'un accident, Tao doit se plonger dans les origines du plus grand désastre de l'humanité.

ஜ MON AVIS :

♫ Allongeons-nous dans l'herbe
Et regardons vivre ces drôles de petites abeilles ♫

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Presses de la Cité pour ce premier partenariat avec eux. Cela faisait quelque temps déjà que je brûlais de vous parler de ce roman et le moment propice est enfin arrivé ! Je dois vous avouer que je me surprends moi-même à m'intéresser aux publications de la rentrée littéraire de cette année alors que cela n'a jamais trop été ma tasse de thé.

J'ai toujours préféré suivre le gré de mes envies au fil des saisons mais, pour une fois, je me suis dis qu'incorporer un peu de miel à cette mixture ne serait pas trop mal. Qui plus est du nectar en provenance de la Scandinavie, une région de l'Europe qui m'est injustement inconnue. Laissons nous donc conter l'incroyable et intéressante histoire des abeilles, par Maja Lunde, apprenons à connaître ces drôles de petites abeilles, ces petits êtres qui m'ont fait peur d'une manière complètement absurde, voir insultante, un peu mieux que ça...

J'ai en effet découvert que les abeilles étaient des créatures magnifiques, qui avaient de la valeur, que l'utilité de leur sauvegarde était cruciale et qu'elles ne méritaient pas d'être traitées avec peu d'importance ou d'être écrasées de façon insignifiante et cruelle. Allons donc à leur rencontre dans ce livre à la couverture et au titre équivoque.

Nous allons vite nous rendre compte que cette histoire est intrinsèquement liée à celle des hommes, à travers les relations filiales qui s'entremêlent dans cette odyssée jaune pollen. L'autrice fait ici le pari de nous sensibiliser à l'écologie, avec un message passionnant et précieux, et au destin que ces petites créatures si cruciales au bon fonctionnement de la biodiversité en nous peignant la fresque de trois générations d'êtres humains, étalée sur trois siècles différents et pourtant pas si séparés que cela. Le but : nous montrer que le travail si zélé des abeilles conditionne jusqu'à notre mode d'existence même. Plus d'abeilles équivaut à plus d'agriculture, plus de céréales, plus de fruits,...

Il s'agit d'un véritable néant alimentaire en somme et nous sommes bien peu reconnaissants envers ces jolis insectes jaunes striés de noir. Maja Lunde va nous offrir de côtoyer les abeilles le temps d'une lecture, de découvrir comment fut crée leur habitat, comment elles s'organisent, quelle importance elles revêtent pour la Terre et les sept milliards d'âmes qui la peuplent, sans pour autant tomber dans un aspect trop scientifique et moralisateur.

Tout se fait naturellement, de manière subtile qui nous donne à réfléchir sur notre comportement au quotidien, nos actions et notre rapport aux abeilles après coup. Le roman apporte une vraie réflexion et on en sort grandi et enrichi, ici sur le sujet des abeilles. Ce roman nous informe, nous éduque et nous alarme sur l'avenir qu'on pourrait se façonner si on ne fait pas plus attention.

La première famille dont nous faisons la connaissance au sein de ce triptyque captivant, qui aborde une diversité de sujets, écologiste dans l'âme et visionnaire, est celle des Savage, au alentour des années 1850, soit l'aube de l'apiculture. William, le patriarche, n'est plus que l'ombre de lui-même. Jeune scientifique brillant et dont l'avenir se présentait radieux, illuminé par sa passion dévorante de cet infini de l'univers qui regorge de secrets envers nous, pauvres mortels, William a fini par décevoir amèrement son mentor en se mariant à une gente demoiselle, en faisant une ribambelle d'enfants et en finissant par ouvrir une misérable graineterie, qui a certes connu le succès.

Bref, tous les rêves de grandeur de l'Humanité de William se sont retrouvés sacrifiés sur l'autel de la famille nombreuse, des bouches à nourrir et des petites têtes à élever, et ce constat est si désolant que le jeune père en devient vieux avant l'heure, et apathique au point qu'on aurait sérieusement envie de le secouer comme un prunier et de le faire tomber à bas de son lit, sa nouvelle demeure mortuaire, séance tenante. Difficilement appréciable au début, voir antipathique, William va cependant se révéler être un personnage intéressant et qui vaut mieux que qu'on pourrait croire de prime abord.

N'empêche, heureusement que sa fille Charlotte était là ! Alors que William ne pense qu'à se rapprocher de et à rendre fier son aîné, Edmund (je pensais à chaque fois à Narnia quand je lisais ce prénom, c'était horrible lol), le soi-disant fils prodige et chouchou de la maisonnée, avec ses projets visionnaires et enthousiasmants de ruches, Charlotte, elle, reste dans l'ombre, discrète et toujours prête à rendre service à son père, à l'épauler, à le délester de n'importe quel poids qui pourrait entraver la bonne marche de ses travaux et le ramener à sa torpeur.

Charlotte, c'est la fille que je rêverais d'avoir, je vous le dis. Patiente, dévouée à son paternel, le c½ur débordant d'amour et de respect pour ce dernier, auquel elle croit de toutes ses forces, douce, gentille, et à l'intelligence foudroyante dans une société où la femme n'est bonne qu'à être jolie, se taire, se marier le plus vite possible et faire une famille nombreuse.

Tandis qu'Edmund va se révéler être une cuisante déception dû à son comportement de débauché, de dépravé, qui n'assume aucune de ses responsabilités alors qu'il est le plus âgé et le seul garçon, héritier donc de la boutique de son père et de tout ce que celui-ci peut lui léguer, que ce soit matériel ou immatériel, alors qu'il devrait donner l'exemple et se forger un meilleur avenir que celui qui l'attend s'il continue dans cette voie, c'est en réalité Charlotte, ce petit bout de femme admirable, qui va être celle pleine de promesses, qui va se montrer forte et époustouflante en toutes circonstances, qui va insuffler à son père la force de croire en ses rêves concernant les abeilles, la sérénité pour mener à bien ses projets, malgré les désillusions qu'il va devoir affronter à mi-parcours.

Il faudra du temps à William de se rendre compte de la véritable valeur de sa fille, ce qui a eu tendance à m'agacer une bonne partie du récit, mais cela est représentatif de la mentalité patriarcale de l'époque et n'en souligne donc que d'autant plus le réalisme désolant de cette intrigue sortie de la plume de Maja Lunde.

On va dès à présent faire un bond de cent cinquante ans dans le temps grâce à la De Lorean et arriver en 2007, soit il y a dix ans de cela pour nous. Cette période d'industrialisation et de production de ruches à la chaîne en usine, beaucoup plus familière à nos yeux, va être celle dans la fresque de George, apiculteur passionné de père en fils depuis des générations, Dieu seul sait depuis quand. Bref, l'apiculture, ça leur coule dans les veines dans cette famille-là.

Sauf que Tom, ça ne le bute-tine (OK, je sors...) pas trop. Tom, c'est le fils unique de George. On repart dans cette idée de fils prodige, d'héritier de la famille sur les épaules duquel reposent de grandes expectations et attentes. Or, Tom est loin d'être un fainéant. Il a toujours travaillé dur afin de faire plaisir à son père, qu'il aime et admire beaucoup, mais il ne s'est jamais senti à sa place au sein de la ferme.

Si pour George, cela était l'évidence même de reprendre le flambeau de son père et de ses aïeux et de travailler avec ardeur et fierté, le c½ur vibrant de construire des ruches artisanales et de bichonner ses abeilles, pour Tom, son horizon se trouve ailleurs : dans l'écriture. On va ainsi assister à un conflit permanent entre le père et le fils concernant l'avenir de ce dernier, avec l'adorable Emma, la maman poule, la femme vaillante mais aussi fatiguée, qui essaie de faire tampon et d'être le messager de paix.

D'une certaine manière, George aussi va être agaçant et avoir un comportement pénible mais il reste attachant, tout comme les autres personnages de cette épopée de l'abeille. Certes, George va pendant une bonne partie du récit refuser de comprendre son fils et ses motivations, de les accepter. Son manque de tolérance et de dialogue est absolument flagrant et révoltant.

Tout ce que George voit, c'est son petit garçon adoré si proche de lui autrefois qui s'éloigne, prend de la distance, et baisse les bras, abandonne les abeilles à leur triste sort des Colony Collapse Disorder, le syndrome d'effondrement des abeilles, qui commence alors à apparaître aux États-Unis et à se propager telle la peste.

Cependant, George ne pense pas qu'à sa petite personne, au contraire, il veut simplement que l'on se soucie des abeilles, qu'on les aime, qu'on les protège, car il sent la catastrophe qui approche dû au fait de tant de disparitions colossales de niches entières. Ce miel produit, ces ruches fascinantes organisées autour de la reine, travailleuses, enjouées, magnifiques dans leur labeur jusqu'à ce que la dernière petite force dans leur minuscule corps ne s'évapore, voilà le repère dans la vie de George. Que va-t-on devenir sans elles, si l'on se détourne d'elle, si on ne voit pas la beauté suprême de leur courage et de tout ce qu'elles font pour nous ?

Vu sous cet angle là, on comprend mieux que George se sente abattu et que ce début d'hécatombe lui donne le sentiment d'être le seul à réaliser la catastrophe, l'impact désastreux que provoquerait cette évanouissement des abeilles dans la nature, alors qu'il est la définition même de l'impuissance, comme tant d'autres apiculteurs à la tête baissée, des larmes perlant au coin des yeux. Cela m'en a serré le c½ur. Impossible de ne pas se sentir concerné : nous le sommes tous. Sans les abeilles, nous ne sommes plus rien.

Enfin, la De Lorean accepte de faire un dernier bond, encore de cent cinquante ans et plus. Nous rencontrons Tao, une femme chinoise qui sera sûrement le personnage auquel vous vous attacherez le plus, et qui saura vous toucher au plus profond de votre c½ur, vous séduire et vous accrocher. Elle vit dans un régime sombre, éreintant, inégalitaire, où la majeure partie des citoyens sont contraints à grimper aux arbres, perchés sur les branches tels des oiseaux hors normes et debout, pour les polliniser à la main toute la sainte journée. Fatigue, courbatures, santé éreintée et espérance de vie raccourcie, voici ce qui résulte de ce mode de vie inhumain et qui nous semble, à nous lecteurs, tout droit sorti d'un cauchemar.

Dans un futur qui nous semble presque dystopique, seule une poignée d'élus, une élite, peut accéder à des études, à une vie meilleure loin des champs et du travail physique minutieux et terriblement monotone auxquels les habitants sont condamnés dès leur plus jeune âge. Tao, malgré son amour d'apprendre et de s'enrichir de connaissances, malgré ses capacités intellectuelles qui ont fait d'elle une enfant fière de son savoir et de sa passion, n'a pas réussi à atteindre cet échappatoire doré, qu'elle désire tant pour son fils, un petit bout d'chou vigoureux et plein de vie qui n'aspire qu'à s'amuser et à être heureux.

Le roman ne nous donne aucun temps mort avec une alternance constante des trois points de vue qui nous empêche de poser le livre et de souffler. Effectivement, impossible de le lâcher tant on a envie de savoir ce qui va arriver aux trois familles. Au fur et à mesure des pages reliées de miel va se dévoiler un lien entre elles plus fort et marquant qu'on aurait pu le croire.

Et oui, les abeilles, qu'elles pullulent, qu'elles soient en danger, ou en totale extinction, ne sont pas les seules à permettre aux trois grands bouts de cette fresque de tenir ensemble et d'être cohérents tous les trois réunis. Ces trois destins bouleversants, profondément touchants, cohérents et réalistes sont en effet intimement liés.

La partie de Tao reste la plus mystérieuse, la plus angoissante et la plus effarante et j'avais la sensation que je ne pourrais jamais échapper à cette réalité qui me semblait bien trop crédible et effroyable pour pouvoir la supporter. Mon c½ur se gonflait d'amour et de respect pour Tao, cette femme battante, au contraire de son époux aimant mais par trop passif, qui affronte ses peurs et qui est prête à tout pour partir à la recherche de son fils dans ce dédale de modernité abîmée, de pauvreté désarmante de la population, dans ce vide intersidéral d'un monde, anciennement le nôtre, qui est parti en vrille et qui s'est retrouvé en ruines, glacial et qui nous fait véritablement froid dans le dos.

Un livre bien particulier écrit par une certaine personne sera la lumière couleur de miel dans sa nuit au noir semblant sans fin. L'amour du savoir, la transmission est éternelle. Je ne veux rien vous dire concernant la quête des retrouvailles avec Wei Wen, juste que ce sera une piqûre d'espoir qui causera beaucoup de souffrance et aussi une piqûre de rappel qu'il faut être solidaires entre êtres humains mais aussi avec la Nature, qui nous entoure et qui nous aime. Ne jamais l'oublier.

Pour conclure, je dirais que ce roman, qui nous apporte une nouvelle vision du monde, est une magnifique ode aux abeilles et à la Nature, un plaidoyer écologiste qui nous apprend à écouter cette dernière qui souffre de nos erreurs et maladresses à la chaîne, de notre indifférence qui la tue à petit feu, tout en nous dépeignant un amour filial imparfait mais puissant et essentiel, tout comme les abeilles rassemblées dans la ruche.

Cependant, le message de mise en garde de Maja Lunde ne se fait pas fataliste, car la Nature finit toujours par reprendre ses droits, renaître de ses cendres. Il suffit de l'écouter, de lui montrer notre amour et notre reconnaissance et de cohabiter en paix et en harmonie, dans le respect de l'environnement. Je sonne comme un Bisounours en disant cela mais si ça pouvait rentrer dans toutes les caboches, même les plus bornées et stupides, ce serait franchement bien...

Mais rappelez-vous juste une chose : quand la Nature subit nos bêtises, nous sommes ceux qui prennent les conséquences en pleine poire, et les générations futures aussi. Nous récoltons ce que nous semons et notre héritage écologique, notre Humanité ne seront pas bien jolis si cela continue ainsi. Je ne peux que vous chanter les louanges de et vous conseiller cette petite merveille de la rentrée littéraire, que je mettrais entre tous les mains, c'est franchement mérité. On en a beaucoup parlé sur la blogo' et j'espère bien que cela continuera, qu'on fasse un tapage silencieux digne du bourdonnement des abeilles, et que cet ouvrage se propage partout.

Faisons donc notre propre pollinisation ! Je vous préviens juste que, dans ce superbe livre, ce n'est pas l'enchaînement d'action qui prime, mais le message fondamental, qui dépasse la fiction. Pour ma part, il s'agit d'une lecture qui me restera en tête pendant encore longtemps. COUP DE COEUR ♥

J'ai su être sensible à la plume agréable, lumineuse, belle, douce, simple et piquante comme un dard de Maja Lunde. Le serez-vous aussi ? Saurez-vous prendre le temps d'écouter ce bourdonnement singulier, intelligent, d'écriture et de vérité ? J'espère en tout cas vous avoir donné envie de le lire, c'est là tout ce que je souhaite !

« L'abeille meurt quand ses ailes sont usées, déchiquetées par trop de battements, comme les voiles du hollandais volant. Alors qu'elle prend son envol, gorgée de nectar et de pollen, ses ailes, sans prévenir, refusent de la porter. Elle ne retourne jamais à la ruche, mais s'écrase au sol avec son butin. Si les abeilles étaient douées de sentiments humains, sans doute éprouveraient-elles à ce moment-là un bonheur sans mélange : la satisfaction d'entrer au royaume des cieux en ayant accompli leur devoir d'abeille, en ayant fourni pour ce faire des efforts gigantesques compte tenu de la petitesse de leur corps. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Presses de la Cité, Maja Lunde, Rentrée Littéraire 2017, Contemporain, roman, Abeilles, écologie, fresque familiale, famille, drame, XIXème siècle, Angleterre, XXIème siècle, Etats-Unis, récit d'anticipation, futur post apocalyptique, dystopie, société, politique, mystère, enquête, littérature scandinave, coup de coeur ♥
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#Posté le mardi 28 novembre 2017 08:52

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