
En librairie depuis le 17 mai 2018.
• TITRE V.O. : Spellslinger
• AUTEUR : Sébastien de Castell.
• ANNÉE : 2017 (CANADA, USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, aventure, action, mystère, humour, esclavage, discrimination, xénophobie, arnaque, ruse, cruauté, ignorance, légendes, mensonges, hypocrisie, jalousie, pouvoir, politique, puissance, sorts, secrets du passé, massacre, méchanceté, féminisme, courage, intelligence, amitié, alliance, famille, fraternité, rivalité, adolescence, maturité, grandir, noirceur, magie noire, révolte, insurrection, amour, créatures fantastiques, dignité, conscience, humanité, habileté, devenir soi-même...
• PAGES : 464.
• TITRE V.O. : Spellslinger
• AUTEUR : Sébastien de Castell.
• ANNÉE : 2017 (CANADA, USA) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, aventure, action, mystère, humour, esclavage, discrimination, xénophobie, arnaque, ruse, cruauté, ignorance, légendes, mensonges, hypocrisie, jalousie, pouvoir, politique, puissance, sorts, secrets du passé, massacre, méchanceté, féminisme, courage, intelligence, amitié, alliance, famille, fraternité, rivalité, adolescence, maturité, grandir, noirceur, magie noire, révolte, insurrection, amour, créatures fantastiques, dignité, conscience, humanité, habileté, devenir soi-même...
• PAGES : 464.
Ma chronique du tome 2 : ici.
Ma chronique du tome 3 : ici.
Ma chronique du tome 4 : ici.
Ma chronique du tome 5 : ici.
Ma chronique du tome 3 : ici.
Ma chronique du tome 4 : ici.
Ma chronique du tome 5 : ici.
Kelen, 16 ans, est l'héritier d'une des grandes familles qui se disputent le trône de la cité. Il prépare son premier duel pour devenir mage. Mais ses pouvoirs ont disparu. Il doit ruser... ou tricher, quitte à risquer l'exil, voire pire.
Ses seuls soutiens : deux acolytes explosifs - Furia, la vagabonde imprévisible, et Rakis, un chacureuil féroce et acerbe.
La saga d'un jeune héros tiraillé entre rébellion et loyauté envers les siens. Action et secrets dans une société au bord du chaos : une grande fresque originale et puissante, où la fantasy rencontre l'humour.
Ses seuls soutiens : deux acolytes explosifs - Furia, la vagabonde imprévisible, et Rakis, un chacureuil féroce et acerbe.
La saga d'un jeune héros tiraillé entre rébellion et loyauté envers les siens. Action et secrets dans une société au bord du chaos : une grande fresque originale et puissante, où la fantasy rencontre l'humour.
Tome 2 :
L'Ombre au Noir,
en librairie en septembre 2018.
L'Ombre au Noir,
en librairie en septembre 2018.
L'AUTEUR : Après avoir décroché un diplôme en archéologie, Sébastien de Castell s'est rendu compte lors de sa première fouille qu'il détestait creuser le sable. Depuis, il se consacre à sa nouvelle carrière de musicien, de médiateur, de chorégraphe de combat, de professeur, de chef de projet et d'écrivain. Il est également l'auteur d'une série de livres de fantasy, Les Manteaux de la gloire (éditions Bragelonne), qui a été saluée par la critique avec des nominations pour les prix Goodreads Choice 2014 et Gemmell Morningstar, pour le meilleur premier roman, ainsi que pour le prix du meilleur roman étranger aux Imaginales en France. L'Anti-Magicien est le premier d'une série de six romans pour adolescents. A l'image de son héros, Kelen, Sébastien de Castell est persuadé que chaque être humain est la combinaison de tous les choix qu'il fait, bien loin du mythe de l'Élu habituellement présenté dans les romans de fantasy. Il vit à Vancouver, au Canada.

ஜ MON AVIS : Alohomora ! Laissez-vous emporter par les aventures et les nombreux mystères que ce livre vous réserve ! Mais prenez garde ! Sous sa grandiloquence, la magie referme beaucoup plus de portes qu'elle n'en ouvre...
Tout d'abord, une fois n'est pas coutume, je tiens à sincèrement remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi de toute beauté. En effet, je trouve l'objet-livre tout simplement divin, il est du plus bel effet (non, je ne suis pas en train de vous inciter à l'achat, voyons !). Son éclat argenté, ses couleurs, ses finitions, cette main tendue (réalisée fabuleusement par le talent incroyable d'Ivan Lopez) qu'on a juste envie de tenir afin de déceler le mystère des sigils (qui proviennent quant à eux de l'imagination et de la main toute aussi talentueuse de Noëmie Chevalier) qui l'entourent... Ce titre nous crie de le lire, l'appel est irrésistible et je suis très, très fière de posséder cet ouvrage dans ma bibliothèque. Et, comme si ça ne suffisait pas comme ça, la lettre de l'auteur adressé aux lecteurs français est encore plus alléchante. Sébastien de Castell, que je ne connaissais jusque là que de nom pour sa précédente saga des Manteaux de la Gloire (que je dois absolument lire par ailleurs), nous fait comprendre que, cette fois, il n'y aura pas d'"Élu" (Harry Potter, je te vois. Et je t'aime, ne t'en fais pas, tu n'as rien demandé.), pas de destinée extraordinaire à l'horizon de laquelle le personnage central de l'histoire aurait été protégé jusque là par ses parents, qui craignaient les nombreux dangers et tourments que pourrait éventuellement affronter leur progéniture. Au contraire, c'est tout l'inverse qui est sorti tout droit de la baguette magique, et pas en toc celle-là (non, une de chez Ollivander, s'il vous plaît ! Avec tous les éloges qu'elle mérite !), de Sébastien de Castell.
Tout d'abord, une fois n'est pas coutume, je tiens à sincèrement remercier les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi de toute beauté. En effet, je trouve l'objet-livre tout simplement divin, il est du plus bel effet (non, je ne suis pas en train de vous inciter à l'achat, voyons !). Son éclat argenté, ses couleurs, ses finitions, cette main tendue (réalisée fabuleusement par le talent incroyable d'Ivan Lopez) qu'on a juste envie de tenir afin de déceler le mystère des sigils (qui proviennent quant à eux de l'imagination et de la main toute aussi talentueuse de Noëmie Chevalier) qui l'entourent... Ce titre nous crie de le lire, l'appel est irrésistible et je suis très, très fière de posséder cet ouvrage dans ma bibliothèque. Et, comme si ça ne suffisait pas comme ça, la lettre de l'auteur adressé aux lecteurs français est encore plus alléchante. Sébastien de Castell, que je ne connaissais jusque là que de nom pour sa précédente saga des Manteaux de la Gloire (que je dois absolument lire par ailleurs), nous fait comprendre que, cette fois, il n'y aura pas d'"Élu" (Harry Potter, je te vois. Et je t'aime, ne t'en fais pas, tu n'as rien demandé.), pas de destinée extraordinaire à l'horizon de laquelle le personnage central de l'histoire aurait été protégé jusque là par ses parents, qui craignaient les nombreux dangers et tourments que pourrait éventuellement affronter leur progéniture. Au contraire, c'est tout l'inverse qui est sorti tout droit de la baguette magique, et pas en toc celle-là (non, une de chez Ollivander, s'il vous plaît ! Avec tous les éloges qu'elle mérite !), de Sébastien de Castell.
Riddikulus ! Le peuple de Kelen parviendra-t-il enfin à vaincre ses épouvantards, qui ne sont in fine que des peurs irrationnelles et absurdes ?
Mais ce que j'ai le plus aimé, c'est l'idée que l'auteur défend comme quoi on peut tous devenir des héros du quotidien, que notre magie à nous, bien plus éclatante et fantasmagorique que toutes les étincelles qui jaillissent des doigts ou d'une baguette de sorcier, la seule magie qui compte vraiment, est celle qui réside dans nos actes, dans notre c½ur et dans le respect de notre conscience. Aucune grande magie spectaculaire qui met de la poudre aux yeux (de la poudre de perlimpinpin, comme dirait notre cher Président), ne peut faire illusion bien longtemps. Avec tant de subterfuges, on finit par ne plus pouvoir se regarder dans un miroir. En tout cas, le peuple au centre du récit, les Jan' Tep, détournent bien trop souvent les yeux de ce qu'ils font et de ce qu'ils retirent à ceux qui ne détiennent pas ce qui est sacro-saint et vital selon eux. En effet, les Sha' Tep, qui littéralement, si l'on s'en réfère à l'appellation qu'on leur octroie, ne possèdent pas le "don" de la magie, se voient dénués de toute dignité et de tout droit de mener une vie normale. L'esclavage et a servitude sont les seules choses qu'on ils connaissent pour le reste de leurs jours. Ainsi, par exemple, le personnage noble et exemplaire d'Abydos est contraint d'être considéré au sein de sa propre famille comme un être servile, qui plus est comme si cela était tout à fait normal, alors qu'il est un homme, un fils, un frère, un beau-frère, un oncle. Un être humain en somme, et non pas une "chose" dont on dispose à sa guise et que l'on ignore le reste du temps. Or, c'est bien le traitement réservé à ces "Crackmols" de la si belle oasis onirique qu'est la cité des Jan'Tep. Comme le pointe si bien Ewylyn dans sa superbe chronique sur le livre (que vous pouvez trouver par ici), ce côté oriental dans cette Fantasy fait grandement plaisir à lire car j'en lis assez peu rarement quand j'y pense. Mais surtout, à mes yeux, cette oasis enchanteresse, sous son apparence envoûtante, recèle en son sein bien de la pourriture humaine qui n'a pas sa place dans cet endroit de rêve et qui va finalement être révélée sous nos yeux effarés...
« Je suis une femme, gamin. Tu n'en as sans doute encore jamais croisé, vu le trou paumé où tu vis. Une femme, c'est un homme en plus malin et avec plus de couilles. »
L'auteur nous met devant le fait accompli que, dans ce monde qui fait miroiter des monts et des merveilles, toute source de pouvoir, au lieu d'être utilisée pour faire le bien, va souvent servir d'excuse éhontée pour mieux opprimer les plus faibles, qui sont vus comme des sous-hommes qui n'ont à ce titre aucun sens de l'honneur et guère plus de considération qu'un objet. Kelen, le formidable héros de cette grande aventure qui s'annonce d'ores et déjà longue (j'aimerais que cela ne cesse jamais, c'est à ça que l'on reconnaît les bonnes histoires) et trépidante, va le comprendre à ses dépens. Né au sein d'une famille prodigieusement magique et vénérable (dans la hiérarchie seulement. La réalité est tout autre), Kelen, en tant que vilain petit canard qui n'arrive pas à produire une once de magie depuis sa naissance (du moins, c'est ce qu'on pensait...), a toujours rêvé d'être le fils extraordinaire et précoce dont son père, le grand Ke'heops, serait fier. Malheureusement, après bien des épreuves desquelles Kelen va se sortir de façon impressionnante et honorable, pour ne pas dire miraculeuse, ce dernier va réaliser que son peuple, loin d'être grandiose et digne qu'on chante ses louanges, a commis bien des crimes impardonnables que la magie ne pourra jamais effacer.
L'incarnation de cette cruauté étouffée dans des siècles de mensonges entretenus, bien au-delà de ce déni ambiant et désastreusement tenace, ce qui la rend d'autant plus redoutable et effroyable, se nomme Ra'Meth (dont le prénom me fait sérieusement penser à "ramette de papier"). Ce rival du père de notre admirable héros, père lui-même du rival de mon chéri d'amour Kelen, le bête et méchant (au sens littéral et exagéré du terme) Tennat (tenace dans sa - mot avec un "c" -. Pardon, j'arrête.), est loin d'être l'homme simplement méprisable, cupide, répugnant et qu'on aurait envie de tout aussi simplement considérer comme insignifiant que l'on rencontre dès les premiers chapitres. Il ne faut pas sous-estimer les menaces proférées par cet homme capable du pire, des actes les plus abjectes et à la logique foutrement tordue mais qui se tient, ce qui m'a fait encore plus écarquiller les yeux grands d'horreur.
L'incarnation de cette cruauté étouffée dans des siècles de mensonges entretenus, bien au-delà de ce déni ambiant et désastreusement tenace, ce qui la rend d'autant plus redoutable et effroyable, se nomme Ra'Meth (dont le prénom me fait sérieusement penser à "ramette de papier"). Ce rival du père de notre admirable héros, père lui-même du rival de mon chéri d'amour Kelen, le bête et méchant (au sens littéral et exagéré du terme) Tennat (tenace dans sa - mot avec un "c" -. Pardon, j'arrête.), est loin d'être l'homme simplement méprisable, cupide, répugnant et qu'on aurait envie de tout aussi simplement considérer comme insignifiant que l'on rencontre dès les premiers chapitres. Il ne faut pas sous-estimer les menaces proférées par cet homme capable du pire, des actes les plus abjectes et à la logique foutrement tordue mais qui se tient, ce qui m'a fait encore plus écarquiller les yeux grands d'horreur.
« On a toujours l'espoir, même profondément enfoui, que le jour où on en aura vraiment besoin, quand ça comptera vraiment parce que c'est une question de vie ou de mort, on surmontera tous les obstacles de la vie et la puissance se manifestera. C'est comme ça que ça se passe dans les histoires : face aux démons qui attaquent son village, le jeune mage Jan'Tep réussit subitement à jeter le sort d'oubli qui lui échappait depuis si longtemps.
- Tu as l'intention de faire quelque chose ? demanda Rakis. Parce que là, on a juste l'impression que t'es constipé. »
- Tu as l'intention de faire quelque chose ? demanda Rakis. Parce que là, on a juste l'impression que t'es constipé. »
La braise... Celle qui brûle d'une haine ardente et aveuglante dans les yeux des Jan'Tep va-t-elle un jour enfin se consumer ?
Pour faire face à ce monde injuste et à ce peuple qui se leurre lui-même depuis bien trop longtemps, même l'intelligence stupéfiante et la ruse habile de Kelen ne lui suffiront pas. Se rebeller face à une société que vous croyiez être la vôtre et dont vous vous rendez compte qu'elle est complètement dysfonctionnelle, hypocrite et malsaine n'est pas chose aisée. Et pourtant, Kelen va prendre cette résolution avec énormément de courage et de force qu'il va puiser chez un être extraordinaire, j'ai nommé : Furia Perfax. Cette mystérieuse vagabonde m'a juste bluffée : elle ne manque certainement pas de cran et son franc-parler est d'ores et déjà légendaire. Après tout, son prénom ne rappelle pas l'adjectif "furieuse" pour rien. Furia est peut-être une personne sage et pacifiste dans sa façon de penser, mais quand il faut agir et se défendre, elle sait déclencher la tornade qui couve en elle et à ce moment-là, difficile de l'arrêter ! Je trouve en tout cas que Sébastien de Castell a superbement géré le développement de ce personnage si riche car Furia est introduite dans le roman de manière fracassante pour bien commencer. Pour sa gouverne, il faut préciser que l'entrée en matière qu'on nous propose dès les toutes premières pages est particulièrement intense et surprenante (c'est le cas de le dire). De plus, on ne sait ni qui elle est réellement, ni d'où elle vient et encore moins où elle va, mais tous les dangers qu'elle va devoir affronter aux côtés de Kelen m'ont détournée de cette énigme dont je ne me doutais absolument pas de l'issue. Ce qui est certain en revanche, c'est que je n'ai jamais douté de Furia en tant que partenaire fidèle, tant elle est extraordinaire. Je me répète, je le sais, mais c'est vrai. Il fallait que je le souligne une fois de plus. J'ai toujours placé ma confiance en cette femme d'exception qui, au cours de cette première aventure, deviendra un mentor pas comme les autres pour mon petit Kelen, ainsi qu'un soutien sans failles, et je ne le regrette pas, bien au contraire. Une fois que l'on apprend sa douloureuse histoire, on en est que d'autant plus admiratifs car on réalise que, derrière l'humour culotté, irrésistible et qui fait toujours mouche peu importe sa cible, de cette femme fêlée qui a su recoller les morceaux comme elle a pu, sa cache comme je l'ai déjà mentionné plus haut un pacifisme, un respect de l'Humanité et une force de caractère, une capacité à pardonner qui m'ont scié les bras. Je tire très sincèrement mon chapeau à cette femme épatante de bout en bout qui a su avec une poigne de fer prendre en mains les reines de son destin. On ne peut qu'aimer de toutes ses forces une femme comme Furia. Impossible de faire autrement. Elle ne s'en laisse pas conter et assume ses actes, agit toujours en âme et conscience. La mère de Kelen devrait en prendre sérieusement de la graine. Je n'ai que peu apprécié ses manières doucereuses qui cachent sa vraie nature d'hypocrite, comme tout(e) bon(ne) Jan'Tep qui se respecte, décidément. Je suis si triste que Kelen n'ait reçu qu'un simulacre d'amour de la part de cette odieuse femme, qui cache bien son jeu, tout comme son mari. En y réfléchissant à deux fois, je ne pense pas que les parents de Kelen soient de mauvaises personnes au fond, mais ils se sont laissés indubitablement pourrir par cette société corrompue par la magie, par ce système qui n'a pas lieu d'être, qui les rend faibles et physiquement (en matière d'attaque et de défense) et moralement et qui se voile la face de façon presque inéluctable à ce stade. C'en est à pleurer... Heureusement, Kelen a trouvé en Furia une figure maternelle de substitution (quoique, Furia m'insulterait comme du poisson pourri si je la désignais ainsi et moi, je prendrais cela comme parole d'évangile...), qui l'accepte tel qu'il est et qui le laisse faire ses propres choix. Je vais pleurer pour d'autres raisons maintenant...
« - Toi ? Et qu'est-ce que tu as à m'offrir ? lança-t-il en faisant les cent pas comme un commerçant qui inspecte des marchandises défectueuses. Tu ne possèdes rien, tu n'es pas capable de te battre, et de ce que j'ai vu pour l'instant, tu n'as même pas de magie. Alors pourquoi je voudrais... ?
L'autre animal intervint. Rakis tenta de résister mais, en quelques secondes, la femelle l'avait plaqué au sol, les dents sur sa nuque, et le secouait dans tous les sens.
- D'accord, d'accord !
Elle le secoua une dernière fois, puis le libéra. Avec toute la dignité dont on est capable dans ce genre de situation, Rakis se redressa et grogna :
- T'es vraiment une mère horrible, tu sais ça ?
- C'est ta mère ? »
L'autre animal intervint. Rakis tenta de résister mais, en quelques secondes, la femelle l'avait plaqué au sol, les dents sur sa nuque, et le secouait dans tous les sens.
- D'accord, d'accord !
Elle le secoua une dernière fois, puis le libéra. Avec toute la dignité dont on est capable dans ce genre de situation, Rakis se redressa et grogna :
- T'es vraiment une mère horrible, tu sais ça ?
- C'est ta mère ? »
Le sang, la magie du corps... Mais quelle est la véritable force physique et mentale des Jan'Tep derrière tant de subterfuges ? Et que représentent les liens du sang pour eux ? Bien peu de choses, malheureusement...
Sébastien de Castell donne la part belle aux femmes dans ce récit et ça, ça fait plaisir. Certes, difficile d'arriver à la cheville de ma Furia adorée (je lui voue un culte désormais) mais je pense que deux petits bouts de femme, futures figures féminines imposantes de l'oasis, sont en bonne voie. Enfin, surtout la splendide Nephenia, d'apparence assez niaise et agaçante au début qui se révèle être une jeune fille forte et déterminée qui ne veut pas dépendre des hommes de sa maisonnée et laisser son ambition d'accéder un jour au conseil être freinée par ses origines familiales et sociales basses. Elle ne se laisse pas mettre dans des cases, définir par une société misogyne sur les bords (qui, encore une fois, le cache bien à la face du monde. Hypocrisie, quand tu nous tiens...) et discriminante. Elle va faire de sacrées belles erreurs au cours de ce tome d'introduction mais ces mauvaises impressions vont vite s'évanouir et surtout, l'amour de la belle Nephenia pour Kelen va lui ouvrir les yeux sur son aveuglement. Je pense qu'à l'avenir, elle va devenir de plus en plus forte et insoumise. Pour ma part, je suis déjà très fière d'elle et je suis sûre qu'elle accomplira de grandes choses en ce bas monde corrompu et qui a bien besoin de changement et d'une telle puissance féminine à sa tête. En revanche, je m'inquiète pour Shalla, la jeune s½ur de Kelen qui a déjà tout d'une grande mage. Elle aime profondément son grand frère malgré la barrière de la condition sociale et (non-)magique de ce dernier, mais sa dévotion dévorante et presque obsédante pour la magie sera-t-elle plus forte sur le long terme ? En effet, plutôt mourir que d'être une Sha'Tep selon Shalla. Telle est sa devise. Cette jeune adolescent extrêmement ambitieuse (on est au summum de l'ambition avec Shalla pour ainsi dire) ne reculera devant rien pour faire étinceler ses six bandes de magie élémentaire. Elle peut aussi bien devenir une alliée précieuse qu'une ennemie qu'on n'aimerait pas se mettre à dos pour son propre frère. Cette incertitude angoissante rend l'envie de lire la suite encore plus forte et excitante. J'ai hâte, tout comme je redoute ce grand moment.
Le fer... Kelen se laissera-t-il briser de l'intérieur telle une poupée de porcelaine face à tous les obstacles que l'on dresse à sa conscience sur son chemin ? Ce serait mal le connaître.
Je ne peux pas terminer cette chronique avant d'avoir parlé de Rakis. Aux yeux des Jan'Tep, son espèce s'apparente à des créatures diaboliques dont ils font encore des cauchemars la nuit (et même le jour, quand on y pense). Le genre d'êtres démoniaques qui peuplent les histoires moralisatrices que l'on sert aux enfants pour les empêcher de faire des bêtises. Il faut dire que, dans le cas de Rakis, ce dernier ne dit jamais non à une bonne baston et à du sang qui coule des plaies de ses ennemis. Pas franchement rassurant de se retrouver face à lui dans ce cas-là. A ce niveau-là, je dirais même que Furia et lui se sont bien trouvés ! Sauf que Rakis, comme j'ai mis un point d'orgue à le préciser il y a un instant, aime particulièrement les effusions de sang de ses adversaires. Furia, quant à elle, est beaucoup plus classe et soignée, c'est évident... L'apparence de gros écureuil de la taille d'un chat de Rakis cache en réalité un guerrier aguerri qui n'a peur de rien et qu'il ne faut pas essayer d'apprivoiser ni d'offenser sous peine de se faire arracher les yeux durant son sommeil (la menace suprême de notre cher chacureuil). L'humour de ce dernier, aussi hilarant soit-il (j'en pleure encore de rire - décidément, ce tome un aura fait couler bien des larmes de la part de mes petits yeux...), peut être aussi inquiétant parfois... La loyauté de ce combattant hors-pair peut également être remise en question par moments mais in fine, Rakis apporte toujours son aide et ses compétences au c½ur le plus pur et le plus vertueux, à la moralité indiscutable, comme son peuple l'a fait par le passé et le garde précieusement en mémoire. Pas celle spécifique du souvenir telle qu'on la connaît, mais plutôt la mémoire de tout un peuple, qui court dans vos veines, qui fait battre votre c½ur et qui régit votre instinct et vos décisions. J'ai trouvé cette image profondément belle et marquante. A bien des égards, les chacureuils sont bien supérieurs au peuple ignare des Jan'Tep, qui n'ont toujours pas compris la leçon de leurs erreurs monumentales, à l'instar des bâtiments somptueux qu'ils ont construit, comme pour faire de l'ombre sur ce que l'on ne devrait pas voir. Pour ce qui est de l'irremplaçable Rakis, ne vous focalisez pas uniquement sur son humour trash (dans la bouche d'un animal "mignon" comme un écureuil - bon, de la taille d'un chat, ça, c'est une autre histoire... -, ça fait encore plus son effet) et sur son caractère sanguinolent car vous vivrez également et sûrement les scènes les plus émouvantes du roman à ses côtés.
« - Maître, la corrigea-t-il.
- Pardon ?
- On s'adresse à un mage Jan'Tep de mon rang en l'appelant maître.
Furia haussa les épaules.
- J'ai pour règle de n'appeler aucun homme "maître", alors considérez-moi comme une amie, et comme ça, je vous appellerai tout simplement Ke'heops. »
- Pardon ?
- On s'adresse à un mage Jan'Tep de mon rang en l'appelant maître.
Furia haussa les épaules.
- J'ai pour règle de n'appeler aucun homme "maître", alors considérez-moi comme une amie, et comme ça, je vous appellerai tout simplement Ke'heops. »
Le souffle, la magie considérée comme étant la plus faible... Transparente comme le vent, sous-estimée comme les Sha'Tep et notre inoubliable héros, elle peut créer, si s'on n'y prend pas garde, bien des tempêtes...
Pour conclure, si vous aimez la magie, mais aussi les contrecarreurs de sorts, les romans d'apprentissage, les univers immenses qui vous réservent encore bien des surprises, la bagarre, les ennuis qui, décidément, vous cherchent, les émotions fortes qui, elles aussi, sont de la partie et vous tombent dessus sans crier gare, une plume acerbe, qui ne manque pas de verve, de franchise et d'humour, de celle qui vous transperce le c½ur comme une flèche et le laisse pantois mais aussi en mille morceaux sur le bas côté, une plume vivante et de laquelle tout, absolument tout, prend vie sous vos yeux et dans votre c½ur (qui est en sacré mauvais état à la fin de la lecture, mais qui bat encore, à tout allure), alors jetez-vous sans hésiter une seule seconde sur L'Anti-Magicien... Heureusement qu'on n'aura pas à trop attendre le tome deux, qui sort en septembre chez nous. Quel bonheur ! Pour ceux qui auraient loupé le coche du tome un, il est encore temps de découvrir pour la toute première fois la magie de la soie, qui enveloppe les blessures telle une caresse empoissonnée, celle du sable, qui vous empêche de voir votre chemin à travers tant de bourrasques qui vous étouffent la gorge et qui bloquent votre vue, et les quatre autres... Ou plutôt devrais-je dire les cinq... En effet, vu le titre du deuxième tome, L'Ombre au noir, on n'est pas au bout de nos peines... Il me tarde d'en savoir plus sur la magie interdite, tant honnie. Même pas peur ! Et vous ? Et n'oubliez pas les enfants : la magie, c'est de l'escroquerie !
Nanette ♥

COUP DE FOUDRE ϟ aussi beau et flamboyant que le pelage de Rakis et aussi étincelant sous la lumière de la lune que les bandes de magies fondamentales !
✓ TOUT ! Les personnages connaissent un super développement sur le plan humain et sur leur caractère respectif, l'introspection de chacun est très réussie, même au niveau des personnages les plus détestables. Ils ont tous un petit quelque chose ! L'univers crée est extrêmement riche, complet et fascinant. On a envie de connaître chaque recoin de ce monde si vaste. Le message véhiculé sur la conscience humaine et sa valeur est magistral et appelle à une réflexion en tout point captivante et enrichissante. Cette réflexion, qui devient multiple, époustouflante est d'ailleurs amenée par le personnage secondaire mais capital de Mer'esan, une autre grande femme de ce roman dont j'aurais dû vous parler plus en détails, je le reconnais, et que je ne peux que vous inviter à rencontrer par vous même. L'humour de ce récit, enfin, est imparable et sans autre pareil. Bref, c'est de la fantasy de grand cru, comme je les aime, et ce du début à la fin ! Je suis comblée !
✗ J'espère quand même que les Jan'Tep ouvriront enfin les yeux un jour... L'espoir fait vivre, comme on dit... Mais ce n'est que le commencement, le tout début de cet éveil de conscience, il faut savoir être patient... (Et en six tomes, on peut l'être aisément :D)
✗ J'espère quand même que les Jan'Tep ouvriront enfin les yeux un jour... L'espoir fait vivre, comme on dit... Mais ce n'est que le commencement, le tout début de cet éveil de conscience, il faut savoir être patient... (Et en six tomes, on peut l'être aisément :D)
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