Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Connecte-toi
  • Crée ton blog

Lunartic

Photo de Lunartic
  • Suivre
  • Plus d'actions ▼
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog

Statistiques

  • 81 287 Visites
  • 5 413 Kiffs
  • 25 644 Coms

500 tags

  • 2018
  • 2019
  • amitié
  • amour
  • aventure
  • coup de coeur ♥
  • Coup de foudre ♥
  • courage
  • entraide
  • espoir
  • famille
  • Fiche lecture
  • Fiche Lecture
  • grandir
  • humour
  • Jeunesse
  • Littérature française
  • mystère
  • secrets
  • service de presse

499 archives

  • FICHE LECTURE : Tokyo Scenario
  • FICHE LECTURE : Idol et papa à la fois - Une famille à tout prix ~ T1
  • FICHE LECTURE : Girl, in real life
  • FICHE LECTURE : Le carnet de Juliette
  • FICHE LECTURE : Comeback - Retrouvailles dans les coulisses de la K-Pop

656 fans

  • PinkBerries
  • Emilie75
  • Arayr
  • livre-passion
  • Lady-Haddington

400 sources

  • PinkBerries
  • LeslecturesdeMeg
  • MyFamily-Life
  • yingchun
  • Jeon-Jungkook

Son morceau préféré

Parallel Heart

Jouer    Parallel Heart

Skyrock music Ajouter

25 honneurs

  • Saint-Valentin
  • Spotlight
  • Anniv' 2 ans
  • Post 100
  • Écolo

Partage

  • Tweet
  • Amis 0

Retour au blog de Lunartic

9 articles taggés esclavage

Rechercher tous les articles taggés esclavage

FICHE LECTURE : Alma - Livre I : Le vent se lève

FICHE LECTURE : Alma - Livre I : Le vent se lève
• AUTEUR : Timothée de Fombelle.
• ANNÉE : 2020 (FRANCE).
• GENRE(S) : Jeunesse, roman historique, fantastique.
• THÈMES : Esclavage - XVIIIe siècle - Famille - Traite négrière - Commerce triangulaire - Aventure - Piraterie - Ingéniosité - Malice - Amitié - Amour inconditionnel - Voyage naval - Liberté - Espoir - Quête - Combativité - Suspens - Mystère - Trésor...
• PAGES : 400.

Ma chronique de Neverland : ici.

1786. Le jour où son petit frère disparaît, Alma part sur ses traces, loin de sa famille et de la vallée d'Afrique qui les protégeait du reste du monde. Au même moment, dans le port de Lisbonne, Joseph Mars se glisse clandestinement à bord d'un navire de traite, La Douce Amélie. Il est à la recherche d'un immense trésor. Dans le tourbillon de l'Atlantique, entre l'Afrique, l'Europe et les Caraïbes, leurs quêtes et leurs destins les mènent irrésistiblement l'un vers l'autre.

Le premier volet éblouissant d'une trilogie d'aventure sur l'esclavage et le combat de l'abolition.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique d'un livre qui a sacrément fait parler de lui depuis sa sortie il y a de cela un peu plus d'un mois, j'ai nommé Le vent se lève ou le premier tome d'Alma, la nouvelle trilogie jeunesse signée Timothée de Fombelle chez Gallimard Jeunesse.

Je préfère d'ores et déjà vous prévenir, ce premier livre (oui, comme les ouvrages à l'ancienne, c'est un détail qui m'a beaucoup plu) des aventures d'Alma vous embarque dès les premières lignes pour un voyage des plus périlleux et éprouvants pour les nerfs. En effet, Le vent se lève consiste en une succession de chassés-croisés où des destins inextricablement liés se rassemblent sans jamais véritablement se rencontrer et cet état de faits m'a semblé aussi terriblement frustrant qu'indubitablement enivrant. J'entends par là que l'auteur a construit son récit avec un brio tel que toutes les pièces du puzzle en apparence éparpillées aux quatre vents finissent par s'imbriquer l'une dans l'autre à la perfection et j'ai trouvé cela tout bonnement grandiose. Certes, il s'agit là d'une lecture qui nous demande énormément de patience et d'endurance mais la traversée épique que nous propose de vivre Timothée de Fombelle en vaut largement le coup. Personnellement, j'ai cru vouloir m'arracher les cheveux plus d'une fois au cours de l'intrigue en prenant conscience que certains protagonistes s'étaient retrouvés au même endroit sans le savoir et qu'il faudrait attendre probablement le troisième et dernier tome pour que leurs chemins se rejoignent enfin, si l'auteur le veut... et j'espère bien qu'il le voudra, sinon j'en aurai le coeur purement et simplement brisé. Voilà, ça, c'est dit.

Veuillez m'excuser si mon propos vous paraît sens dessus dessous, c'est tout simplement parce que c'est l'état dans lequel ce roman m'a mis tout au long de ma lecture. Mon coeur a tout simplement battu au rythme des folles péripéties dont les personnages font l'expérience. En parlant des protagonistes comme des antagonistes de ce titre, ils en représentent à mon sens l'un des grands points forts : quelque soit leur âge, leurs origines ou bien encore leurs motivations, il émane de chacun d'entre eux une aura indescriptible, un charisme certain qui me les aura rendus tout ce qu'il y a de plus captivants à suivre. Leur personnalité enflammée et leur psychologie complexe aura eu raison de ma petite personne et donné fortement envie d'en apprendre plus sur leur vécu respectif. Mais avant toute chose, il me tarde sincèrement de savoir ce qu'il va advenir d'eux tous. Vont-ils trouver ce qu'ils recherchent ardemment ? Qu'est-ce que Timothée de Fombelle a prévu à leur encontre ? Tant de questions qui restent à l'heure actuelle sans réponse...

Enfin, je ne pouvais pas conclure cette critique littéraire sans aborder (aborder, abordage, vous avez saisis ? OK, je sors...) un aspect essentiel de cet ouvrage, à savoir la plume de l'auteur et la façon dont cette dernière traite de la question éminemment épineuse de l'esclavagisme. De mon point de vue, Timothée de Fombelle est parvenu à mettre le doigt là où ça fait mal avec une poésie et un onirisme qui m'a prise à la gorge et laissée, je le reconnais volontiers, sans voix. Sans prendre ses jeunes lecteurs pour des idiots, il les amène à se pencher sur le sujet aujourd'hui encore brûlant de l'esclavage avec une douceur et une justesse qui n'appartienne qu'à lui. Concernant la polémique qui serait née autour de la publication d'Alma sur Twitter, réseau social que je fréquente fort peu au demeurant, je n'en aurais pas grand chose à dire si ce n'est que, même si j'aurais comme la plupart des gens je pense préféré que cette série livresque soit un own voice comme on le dit dans le jargon, cela ne me gêne malgré tout absolument pas qu'un auteur blanc prenne la parole par le biais ici de son imaginaire sur une Histoire qui ne le concerne certes pas directement, mais dont il se fait le transmetteur, le bâton de relais, afin que jamais on ne n'oublie ce qui s'est passé. Plus que cela, je suis intimement convaincue que la rédaction d'Alma est la façon pour Timothée de Fombelle d'apporter sa contribution à une cause qui lui semble juste, de démontrer son amour et son soutien à un groupe d'individus qui mérite infiniment plus que le mépris et la haine dont on l'a abreuvé au fil des siècles. Cette saga, ce cadeau si précieux, c'est sa manière à lui de dire qu'à défaut de pouvoir véritablement se mettre dans leurs chaussures, il peut grâce à son don d'écrivain à la plume enchanteresse chanter la beauté de leur couleur et de leur héritage et ainsi dénoncer les atrocités d'hier et d'aujourd'hui, en se battant à leurs côtés avec son arme si singulière.

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à monter à bord de La Douce Amélie pour une odyssée aux douces saveurs de rhum (Jack Sparrow approves, always) dont vous n'allez certainement pas revenir. Voilà une intrigue rondement bien menée et brille par son intelligence, son halo de mystère et ses acteurs indéniablement saisissants qui n'a pas manqué de me séduire ! ★★★★★

Nanette ♥

« Chez les Okos, le mot "alma" signifie "libre". Mais ce genre de liberté n'existe dans aucune autre langue. C'est un mot rare, une liberté imprenable, une liberté qui remplit l'être pour toujours. »
Tags : Fiche lecture, Gallimard Jeunesse, Alma, Livre I, Trilogie, Le vent se lève, Timothée de Fombelle, Littérature française, 2020, Jeunesse, Roman historique, fantastique, esclavage, XVIIIe siècle, Famille ♥, traite négrière, aventure, piraterie, ingéniosité, malice, commerce triangulaire, Amitié ♥, Amour inconditionnel ♥, voyage naval, liberté, espoir, quête, combativité, suspens, mystère, trésor, Excellente lecture !
​ 5 | 15 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 15 juillet 2020 15:28

Modifié le jeudi 16 juillet 2020 09:43

FICHE LECTURE : La Servante écarlate

FICHE LECTURE : La Servante écarlate

• TITRE V.O. : The Handmaid's Tale.
• AUTRICE : Margaret Atwood.
• ANNÉE : 1985 (USA, CANADA) ; 1987, 1990, 1995, 2006, 2017 (FRANCE).
• GENRE(S) : Dystopie.
• THÈMES : Anticipation - Féminisme - Science-fiction - Totalitarisme - Politique - Castes sociales - Asservissement - Servilité - Propagande - Censure - Prostitution - Tabous - Interdits - Religion - Esclavage - Manipulation des masses - Autorité - Violence - Hypocrisie - Perte d'identité - Stérilité/fertilité - Démographie - Espoir...
• PAGES : 521.

Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Paru pour la première fois en 1985, La Servante écarlate s'est vendu à des millions d'exemplaires à travers le monde. Devenu un classique de la littérature anglophone, ce roman, qui n'est pas sans évoquer le 1984 de George Orwell, décrit un quotidien glaçant qui n'a jamais semblé aussi proche, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés. La série adaptée de ce chef-d'½uvre de Margaret Atwood, avec Elisabeth Moss dans le rôle principal, a été unanimement saluée par la critique.

« Les meilleurs récits dystopiques sont universels et intemporels. Écrit il y a plus de trente ans, La Servante écarlate éclaire d'une lumière terrifiante l'Amérique contemporaine. » Télérama

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman qui a le vent en poupe à l'heure actuelle et dont effectivement TOUT LE MONDE parle, notamment grâce à sa fameuse adaptation télévisée qui a permis de le remettre définitivement sur le devant de la scène, j'ai nommé La Servante écarlate. Je remercie infiniment le site lecteurs.com pour l'envoi de ce livre qu'il était ENFIN grand temps que je découvre afin de véritablement prendre la mesure de l'un des phénomènes littéraires et culturels les plus considérables du moment et je dirais même de ces dernières années qui prend pourtant racine en... 1985. Très honnêtement, je n'ai appris que tout récemment seulement que ce titre renommé avait été publié il y a déjà trois décennies. La résonance qu'il trouve encore de nos jours est tout bonnement fascinante et terrifiante également. Une chose est sûre, c'est que cette ½uvre phare signée Margaret Atwood me promettait une lecture dystopique effarante et mémorable comme je les aime. Alors, est-ce que l'engouement général autour de ce best seller intemporel est in fine mérité ? Eh bien, oui MAIS... Je vous explique mon ressenti mi-figue mi-raisin de ce pas.

Une chose est sûre, c'est que l'histoire que nous narre Margaret Atwood est tout simplement glaçante et que je ne suis certainement pas prête d'oublier ce que j'ai lu. Difficile de trouver les mots pour expliquer à quel point l'intrigue de La Servante écarlate m'a fait avoir des sueurs froides. Et ce qui rend cette dernière d'autant plus abominable et insoutenable à assimiler, si cela est jamais possible, c'est l'alternance constante entre instants du présent et réminiscences d'un passé qui en comparaison semble presque irréel et cruellement, ironiquement utopique que réalise la narration assurée par l'héroïne. A mon sens, le fait de savoir qu'elle a connu une vie dite "normale", une existence en tout point similaire à celle que nous avons la chance de vivre chaque jour présentement, avant l'avènement de la République de Gilead (d'ailleurs, pourquoi ce nom, je me pose sérieusement la question), l'évidence soulignée maintes fois qu'elle ne soit pas née au sein d'un système dès le départ complètement dégénéré mais qu'elle ait au contraire été élevée dans un monde relativement équilibré, appartenu à une société assez saine et libre (quoique justement non, vu comment tout est parti en cacahuètes si rapidement) pour lui allouer le droit à grandir et à s'épanouir comme elle l'entendait, rend le récit de sa seconde existence en tant que Servante d'autant plus insupportable et indignant, scandaleux même, si je puis me permettre d'employer cet adjectif, à lire. Qui plus est, l'autrice a selon moi l'art et la manière pour habilement manipuler nos émotions les plus intenses. En me retrouvant plongée entre les pages de ce livre, j'avais la très vivace impression d'être une lamentable poupée de chiffon dont Margaret Atwood se jouait à sa guise. Cependant, la souffrance et la colère noire qu'elle nous inflige au travers du quotidien pitoyable et atroce de Defred dont elle nous donne un aperçu suffisant pour prendre pleinement la mesure de la catastrophe sans précédent que ce serait si on en arrivait à quelque chose qu'équivalent en matière de hiérarchie sociétale est un mal pour un bien à mes yeux. De m'immerger totalement, ou du moins de m'imaginer, dans l'univers abominable de La Servante écarlate m'a permis de prendre conscience de la multitude de choses que l'on tolère en ce bas monde, que ce soit les conditions de vie déplorables dans les pays du tiers monde, les guerres, les gens à la rue, notre hostilité farouche envers les migrants, les violences faites aux femmes et aux enfants entre autres, alors qu'elles ne devraient même pas nous sembler ne serait-ce que pensables ou banales. Au niveau de l'appel criant à la réflexion et au bon sens, La Servante écarlate frappe extrêmement fort, je le lui concède. Le coup de poing que je me suis prise au terme de cette lecture est par ailleurs encore affreusement douloureux.

Concernant la structure même du roman, j'ai pu constater au fur et à mesure de ma lecture qu'il n'y avait aucune transition véritablement marquée entre les passages se concentrant sur l'Après, soit la vie chez le Commandant, et ceux consacrés à l'Avant. L'enchaînement entre les différents flashbacks (la vie conjugale avec Luke, l'apprentissage assuré par les Tantes) et le présent de la narration se fait de façon fluide et tout ce qu'il y a de plus réfléchie, ce n'est pas inconsidéré et cela a même une certaine pertinence comme je l'évoquais dans le paragraphe ci-dessus mais il en a également découlé pour ma part une confusion actuellement encore insoluble. Ce que nous raconte Defred à propos de la maisonnée de Serena Joy, s'agit-il de l'instant T de son témoignage ou d'un passé déjà révolu sur lequel elle revient après coup ? L'autrice nous offre des éléments de réponse à la toute fin du livre mais j'avoue que je me sens encore perdue à ce sujet. En bref, j'ai trouvé le découpage de chaque chapitre et le déroulement de l'intrigue à la fois très intelligemment amené et en même temps, il me reste encore des espaces d'ombre. J'ajouterais que, si j'ai la très nette sensation que toute cette complexité était clairement voulue du côté de l'autrice, je reconnais que j'ai franchement du mal à le digérer quand tous les éléments ne s'imbriquent pas naturellement dans mon esprit et pour le coup, Margaret Atwood a été loin de me faciliter la tâche. Je lui en ai autant voulu que je l'ai admiré pour cela.

Pour ce qui est de l'écriture de l'autrice en soi, je l'ai trouvée tout à fait singulière. Margaret Atwood a su résolument apposer sa propre marque, ce qui rend sa plume incomparable à aucune autre. Je déplore cependant des traits d'humour qui auraient pu être usités de façon beaucoup plus astucieuse et un cynisme décapant pas suffisamment mis en valeur et parsemés au sein du récit, et qui ont donc rarement fait mouche sur ma petite personne, malheureusement. J'ai aussi dû batailler (pardonnez mon côté drama queen avec cette jolie exagération) afin de m'habituer à cette façon d'écrire qui met indubitablement (ce n'est là que mon humble opinion) de la distance entre le lecteur et les personnages et qui ne respecte pas forcément les codes usuels, notamment pour ce qui est de l'articulation des phrases, qui me semblaient s'arrêter à des moments incongrus. Cependant, l'on finit par s'y faire et cela rejoint le point que j'évoquais plus tôt : La Servante écarlate s'apparente à un message crypté, parfois presque hermétique, à un puzzle d'expressions, de mots séparés les uns des autres, de souvenirs éparpillés, dont il est nécessaire de rassembler toutes les pièces et remettre celles-ci à leur place afin que tout s'éclaire. A vous de voir si vous aimez qu'on vous triture le cerveau bien comme il faut durant votre acte de lecture ou non.

Enfin, concernant les protagonistes de cette histoire, je pense que vous pourrez aisément deviner qu'ils sont particulièrement peu sympathiques au vu du genre dans lequel se range La Servante écarlate. Je n'ai pas grand-chose à vous dire à leur sujet, si ce n'est que la plupart d'entre eux sont incessamment tournés en ridicule et qu'on reste en surface de leurs sentiments tout du long. Difficile de cerner leurs véritables intentions et de percevoir les sentiments qui les animent, pour ne pas dire impossible. Je ne vous cache pas que j'ai eu du mal à réellement me soucier de leur sort. C'est triste et épouvantable à dire mais je pense que cette absence d'attachement, d'authentique empathie était elle aussi désirée afin que l'impact foudroyant du roman ne s'en retrouve pas diminuée. En effet, quelle est la logique dans le fait de ressentir un puissant lien de connivence avec des individus à la personnalité effacée et aux pratiques et rituels à proprement parler inhumains ? Le détachement que l'on éprouve à leur égard permet de renforcer la critique virulente de l'autrice envers la pléthore de dérives incompréhensibles et monstrueuses de notre société donc je comprends parfaitement ce choix d'insensibilité accrue (doux euphémisme) chez chacun des personnages pour mettre en lumière cette importante dénonciation. Je vais m'en arrêter là car j'ai l'impression désagréable de me répéter comme un disque rayé en déclarant que chaque petit rouage de ce livre y a sa place et fait sens et pourtant, la machine ne semble pas avoir été bien huilée de mon côté. Il s'est produit un clair dysfonctionnement qui m'a empêché d'être pleinement à fond dans cette lecture, d'épauler Defred comme elle l'aurait mérité, malgré le fait que je sentais par moment quelque chose me titiller au plus profond de moi, une étincelle s'allumer faiblement pour mieux s'éteindre. C'est comme si Margaret Atwood s'était acharnée à viser mon c½ur, à ne pas manquer cette cible qui s'est révélée cette fois-ci infaillible et qu'elle n'avait in fine réussi qu'à mieux la rendre inaccessible, l'endurcir. Était-ce là l'effet escompté ? Je ne saurais le dire...

Pour conclure, je dirais que La Servante écarlate provoque chez quiconque le lit une certaine remise en question et un réel éveil de conscience, il n'y a pas de doutes à avoir là-dessus. Je comprends tout à fait le succès colossal qu'il connaît aujourd'hui plus que jamais auparavant mais il m'a cependant manqué un petit quelque chose, un éclair de génie qui pour moi n'est pas survenu (ou alors m'aurait-il aveuglé au point que je ne m'en sois pas rendue compte ?). Je gardais encore l'espoir que ce livre devienne l'un de ceux qui ont changé ma vie comme les incontournables 1984, Fahrenheit 451 et Le meilleur des mondes, desquels La Servante écarlate est justement considéré comme le digne successeur et même égal, avec ce final renversant, tout simplement remarquable, qui explique beaucoup de détails obscurs, et notamment le titre V.O. de l'ouvrage, certes plus adéquat mais qui gâche la surprise magistrale que nous réserve la fin à mon sens. Malgré ce retournement de situation épique, je ne me sens pas totalement convaincue par ma lecture. Peut-être a-t-elle lieu au mauvais moment, moi qui ne dévore en ce moment que des livres qui véhiculent des valeurs fondamentales mais qui redonnent aussi la banane en même temps ? Peut-être n'ai-je pas été assez réceptive à ce que ce livre avait à m'apporter, à me transmettre, tout simplement parce que je n'étais pas dans de bonnes dispositions et parce que j'ai besoin d'autre chose en ce moment, de titres qui dégagent une aura plus positive et chaleureuse ? J'ai l'impression que, malgré le fait que j'ai trouvé ce roman d'anthologie très bon, je ne l'ai pas apprécié à sa juste valeur et que cette chronique n'est donc pas le meilleur reflet que je puisse vous en offrir. Par ailleurs, je m'excuse sincèrement pour l'épais et déroutant, frustrant sentiment de perplexité dans lequel je vous laisse en mettant le point (le pavé, plutôt) final à cette critique livresque. Dans tous les cas, je ne peux que vous encourager à le lire au moins une fois dans votre vie, vous en sortirez grandis et alertes aux dangers du monde qui nous entoure. Pour ma part, je reste tout de même curieuse de découvrir la série télévisée pour voir ce que cette histoire qui fait froid dans le dos mais qui est aussi malheureusement très réaliste et probable donne sur petit écran. La suite de ma relation compliquée avec La Servante écarlate au prochain épisode (ce mot ne pouvait pas être plus approprié dans le cas présent) donc ! ★★★(★)★

Nanette ♥

« Ne laissez pas les salopards vous tyranniser. »
Tags : Fiche lecture, Lecteurs.com, La Servante écarlate, Margaret Atwood, Littérature canadienne, 1985, 1987, 1990, 1995, 2006, 2017, Pavillons poche, Robert Laffont, Dystopie, Anticipation, féminisme, science-fiction, totalitarisme, politique, castes sociales, asservissement, servilité, propagande, censure, prostitution, tabous, interdits, religion, esclavage, manipulation des masses, autorité, violence, hypocrisie, perte d'identité, stérilité/fertilité, démographie, espoir, Très bonne lecture
​ 10 | 43 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le samedi 20 juillet 2019 10:57

Modifié le dimanche 21 juillet 2019 15:43

FICHE LECTURE : Les Puissants - T3 : Libres

FICHE LECTURE : Les Puissants - T3 : Libres

• TITRE VO : Bright Ruin.
• AUTRICE : Vic James.
• ANNÉE : 2018 (USA) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy, YA.
• THÈMES : Magie, pouvoirs surnaturels, esclavage, dystopie, révolution, révélation, oppression, maltraitance, injustice, cruauté, lutte d'idéologies, soulèvement, combat, violence, espoir, passé, mystère, secrets, don, ségrégation, prison, sadisme, faux semblants, mystères, dominance, loyauté, amitié, ingéniosité, ruse, trahison, deuil, souffrance, perte, oubli, manipulation, torture, amour, drame, politique, complot, aristocratie, meurtre, suspens, drame...
• PAGES : 512.

Ma chronique du tome 1 : ici.
Ma chronique du tome 2 : ici.

Dernier tome de la série, un final spectaculaire : des combats magiques, de multiples rebondissements et un dénouement inattendu.

Meurtrie, trahie, choquée, Abi a rejoint les rangs de la rébellion. Mais peut-elle encore croire à la paix ? Et si la violence était la seule arme à opposer à la tyrannie ?
Évadé de prison, Luke n'a pas d'autre choix que de s'allier à son ennemi, le mystérieux Silyen Jardine. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Les manipulations politiques et les combats magiques déchirent un pays à feu et en sang. Alors que le chaos menace, Abi, Luke et Silyen ont le pouvoir de transformer leur pays – ou de le détruire.

ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du troisième tome d'une de mes sagas préférées de tous les temps, je peux l'affirmer désormais, j'ai nommé Les Puissants. Avant de me plonger dans la lecture de cet ultime opus à la série, l'excitation était palpable, l'appréhension aussi. Je n'avais même pas encore lu le livre que je sentais déjà mon c½ur se briser dans ma poitrine et mon estomac se tordre. J'étais toute chamboulée à l'idée de me dire que ça y est, c'était vraiment la fin de cette extraordinaire épopée. Je remercie infiniment les éditions Nathan de m'avoir donné l'occasion de vivre cette grande et sombre aventure et sans plus tarder, place à mon avis sur Libres !

Première chose que je tenais d'abord à souligner, et j'insiste fortement là-dessus : on ne sait JAMAIS, et je dis bien JAMAIS, à quoi s'attendre avec Vic James. En effet, cette autrice a le don pour nous mener par le bout du nez et nous faire retenir notre souffle jusqu'au bout. A chaque fois avec elle, l'intensité du récit ne faiblit pas un seul instant, il n'y a aucune longueur, aucun passage qui ne paraisse superflu à l'avancement de l'intrigue. Avec Libres peut-être plus qu'avec les deux premiers titres de la trilogie, j'avais l'impression d'avoir les yeux constamment grands écarquillés, à l'affut du moindre indice qui pourrait me permettre de deviner le dénouement de l'histoire. Autant vous dire que j'étais aux aguets et que je tournais les pages de ce bouquin avec une grande fébrilité et angoisse. Et cela n'a fait qu'empirer au fur et à mesure que je progressais dans ma lecture, pour la simple et bonne raison que jusqu'au tout dernier chapitre, RIEN n'est certain. Je ne saurais trouver les mots justes pour expliquer cela, il faut lire l'ensemble de la saga pour le comprendre, il s'agit là d'une lecture QUI SE VIT, INTENSÉMENT. Une chose est sûre cependant, c'est que j'ai vécu une expérience inoubliable en tant que lectrice grâce à ces trois livres qui forment une trinitas (clin d'½il à l'une de mes autres séries livresques chouchoutes, Lady Helen, qui a elle aussi le chic pour éparpiller les mille morceaux de votre petit c½ur tourmenté sur le bas-côté de la route avant d'in fine les ramasser à la petite cuillère - mes métaphores sont toujours aussi éloquentes, je sais) d'exception. La tension est telle en les lisant que vous auriez presque la sensation d'être enveloppé par l'atmosphère électrique du récit en vous immergeant totalement dans l'univers de ce livre, de pouvoir même la toucher, l'attraper, ou la couper avec un couteau comme diraient nos amis anglo-saxons. Et ce ne sont pas Luke et Silyen, ou le duo le plus improbable et évident à la fois que j'ai jamais rencontré au cours d'une de mes lectures, qui vous diront le contraire. Je dis ça, je dis rien, humhum... En résumé : le suspens est à son comble à chaque page qui se tourne (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?).

Pour ce qui est des personnages, eux non plus n'auront pas cessé de me surprendre et de me malmener tout au long de cette folle rébellion que j'ai eu le privilège (je suis complètement frappadingue, on me le dit souvent...) de vivre à leur côté. Il faut dire en même temps que l'autrice les mène également à la baguette et ne leur laisse absolument aucun répit. C'est bien simple, aucun d'entre eux n'est épargné, même si certains s'en sortent mieux que d'autres, pour mon plus grand soulagement. De façon générale, j'ai trouvé que la psychologie de chacun des protagonistes des Puissants avait été extrêmement bien travaillée par Vic James, de manière à rendre toutes les figures emblématiques de cette intrigue résolument épique et versée dans la noirceur tout bonnement inoubliables. Les moments d'anthologie que j'ai passés avec eux, instants de grâce comme échappées au parfum de cauchemars, resteront gravés dans ma mémoire à tout jamais, n'en doutez pas. Au niveau de ce tome-ci, j'ai été littéralement impressionnée par la combativité et l'abnégation de Midsummer, un personnage qui jusque-là n'était pas apprécié à sa juste valeur de mon côté. Et pourtant, WHAT AN HEROINE. Par ailleurs, tous les personnages féminins des Puissants ne manquent pas de courage et de caractère, et ce quelque soit leur âge et leur origine ethnique ou sociale. Et ça, J'ACHÈTE ! Quel plaisir d'être représentée par des protagonistes aussi fortes et mémorables qui, sous la plume de Vic James, ont le droit de se montrer ambitieuses, farouches, malicieuses, insoumises, imposantes et conquérantes. Une autre jeune femme qui n'aura eu de cesse de m'épater au cours de cette saga, c'est Abi. Je reste encore bouche bée face à l'évolution remarquable et éblouissante que lui a fait connaître sa très intelligente créatrice. Abi a en effet fait preuve d'un courage et d'une détermination à toute épreuve au fil de son histoire, elle a dû aussi apprendre à faire d'immenses sacrifices et au cours de cette lutte acharnée contre l'oppression de son peuple, j'ai porté avec elle le fardeau de sa souffrance insoutenable et j'en ai écopé des blessures encore béantes. Retenez ceci si jamais vous vous lancez dans la lecture des Puissants, je pense vous l'avoir suffisamment répété dans mes chroniques de chacun des trois tomes de cette série littéraire : VOUS N'EN SORTIREZ PAS INDEMNES. Mon c½ur saigne rien que d'y repenser et je n'ai même pas envie de panser la plaie au fond. Voilà, vous aurez été prévenus à moult reprises, c'est à vos risques et périls désormais.

Pour conclure, car oui, je n'irai pas plus avant dans cette critique afin de ne pas gâcher votre potentielle lecture de cette saga du feu de Dieu, je ne peux que vous recommander de découvrir par vous-même cet univers d'une richesse infinie et d'un réalisme tout ce qu'il y a de plus malheureux et tragique, dans lequel chaque petit acte a des conséquences et qui ne laisse la place ni à des adieux dignes de ce nom, ni au pardon. L'horreur survient, et on ne peut alors que survivre et espérer voir le jour suivant en compagnie de nos personnages adorés ou détestés avec délectation, fêlés sur les bords mais qui ne manquent pas de persévérance et d'autres qualités indispensables pour vaincre. En d'autres termes, l'autrice n'a clairement pas peur de prendre le risque qu'on se la mette à dos et je trouve cela d'une effronterie admirable. J'apprécie en effet grandement quand les écrivains se mouillent et nous prennent de court. En tout cas, avec Les Puissants, je n'ai pu rester indifférente. Il me tarde de retrouver la merveilleuse mais aussi sadique plume, prenez garde, de Vic James avec son nouveau bébé Sanctuary qui, je l'espère de tout c½ur, sera traduit pour le bien du plus grand nombre ! En attendant de découvrir ce nouveau bijou, je dois encore encaisser les coups et blessures qui m'ont été infligés durant ma lecture des Puissants et tourner lentement mais sûrement la page... COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Les Puissants, Libres, Tome 3 ♥, Trilogie, éditions Nathan, Vic James, Littérature américaine, 2018, 2019, Fantasy, YA, Magie, pouvoirs surnaturels, esclavage, dystopie, révolution, révélation, oppression, maltraitance, injustice, cruauté, lutte d'idéologies, soulèvement, combat, violence, espoir, passé, mystère, secrets, don, ségrégation, prison, sadisme, faux semblants, mystères, dominance, loyauté, amitié, ingéniosité, ruse, trahison, deuil, souffrance, perte, oubli, manipulation, torture, amour, drame, politique, complot, aristocratie, meurtre, suspens, Coup de foudre ♥
​ 6 | 47 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 10 juillet 2019 11:26

Modifié le jeudi 11 juillet 2019 10:17

FICHE LECTURE : Iskari - T1 : Asha, tueuse de dragons

FICHE LECTURE : Iskari - T1 : Asha, tueuse de dragons
• AUTRICE : Kristen Ciccarelli.
• ANNÉE : 2017 (ETATS-UNIS), 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Ado/YA.
• THÈMES : Héroïc fantasy, créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, honte, passé qui ne passe pas, tragédie, deuil, discrimination, asservissement, esclavage, humanité, remise en question, réflexion, révolte, soulèvement, alliance, guerre, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légende, courage, loyauté, dilemme, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, fierté, arrogance, amour de soi, tolérance, combats, fardeau, oppression, course contre la montre, défi, destin, féminisme...
• PAGES : 432.

Ma chronique du tome 2 : ici.

Au royaume de Firgaard, les légendes sont interdites : elles sont dangereuses. Pourtant, le sort d'Asha, princesse solitaire, leur semble étroitement lié. Asha est une tueuse de dragons crainte par tout son peuple : elle est l'Iskari.

Farouche, vulnérable, Asha trace sa route au c½ur d'un univers dur et merveilleux. Intrigues politiques, suspense, passion, puissante mythologie et un soupçon d'humour : entre Game of Thrones et les contes des Mille et Une Nuits, une saga de fantasy aussi originale que captivante.

ஜ MON AVIS :

Petit disclaimer avant même de débuter cette chronique : par souci de ne pas vous gâter la lecture de ce roman, si vous avez l'intention de le lire bien sûr, j'ai volontairement omis de mentionner le titre original de ce tome dans la fiche technique, tout simplement car il s'agit selon moi d'un énorme spoil ! Donc évitez d'aller rechercher le titre VO de ce roman sur Internet ou ailleurs, c'est un conseil d'ami ! Par ailleurs, je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse d'avoir proposé un titre totalement différent en français, qui s'éloigne en effet radicalement de l'appellation originelle tout en collant parfaitement au contenu du roman. Je dis chapeau, bravo à eux pour cette ingénieuse proposition ! Sur ce, mon petit warning s'arrête ici. Je vous souhaite une excellente lecture de cette critique livresque !

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du premier tome d'une saga d'héroïc fantasy absolument incroyable, j'ai nommé Iskari. Je remercie infiniment les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi tout simplement sublime et si agréable au toucher. Qui plus est, ce livre sent délicieusement bon le neuf. D'habitude, je n'ai pas l'odorat particulièrement sensible mais je dois avouer que je suis très réceptive à l'odeur d'un livre, de vieux comme de neuf ! Quand j'ai appris qu'il était question d'inscrire la senteur des livres anciens au patrimoine mondial de l'humanité, j'en ai sauté de joie intérieurement ! Oui, renifler un ouvrage, littéralement sentir son histoire a un puissant impact sur notre psychique notamment, j'en suis persuadée. Ne partez pas trop vite, je ne suis pas folle ! Vous allez voir, malgré le fait que, chez les éditions Gallimard, ce sont les meilleurs selon moi en matière de qualité olfactive de leurs nouveautés (l'odeur de leurs pages neuves est un régal), ce livre-là dégage une aura digne des plus grandes légendes, une atmosphère de majestueuse bibliothèque remplie de parchemins anciens. Voyez comment j'arrive à faire le lien avec l'actuel projet de l'UNESCO ! Sans plus attendre, place à ma chronique qui va nous emmener dans des contrées lointaines, plus particulièrement au sein d'un royaume semblant être tout droit sorti du Moyen Age, à la rencontre de créatures tout bonnement somptueuses : les dragons.

Je suis sûre que la mention des dragons a fait battre votre c½ur plus fort mais, avant de véritablement commencer, d'entre dans le vif du sujet, je tenais juste à faire une sorte d'autre petit disclaimer concernant la couverture française de ce livre. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je ne remets absolument pas en question le magnifique travail réalisé par l'illustrateur pour cette édition française. Simplement, et ce n'est pas la première fois que je remarque ce problème avec les parutions On lit plus fort de chez Gallimard Jeunesse, je trouve qu'elle n'est pas tout à fait représentative de la tranche d'âge visée avec ce titre. Certes, il y a des couvertures, notamment chez Gallimard Jeunesse, qui font justement bien plus jeunesse que ça mais, si l'on compare avec la couverture anglophone (que je vous conseille chaudement d'aller découvrir APRES avoir lu ce livre - voire le premier disclaimer en tout début de chronique), on se dit alors que les deux illustrations n'ont franchement rien à voir, voire que ce n'est pas du tout le même livre. Cela s'explique par le fait qu'en voyant l'une ou l'autre des versions, on ne pense pas à la même cible éditoriale. Pour ma part, je préfère largement la couverture française car l'américaine n'est pas du tout représentative du personnage principal qu'est Asha, du moins au niveau de certains détails - elle ne porterait jamais de rouge à lèvres pailleté or par exemple, même pas en rêve. Cependant, cette dernière correspond déjà mieux au lectorat plus mature visé avec ce livre. Je ne remets absolument pas en question le fait avéré que les enfants savent comprendre des situations assez complexes et obscures et assimiler des informations généralement dures à avaler mais, dans le cas présent, je pense vraiment que la saga Iskari ne devrait pas être mise dans les mains d'enfants trop jeunes. Il ne faut pas que les parents ou les proches s'attendent à une jolie petite histoire d'amitié humains/dragons (même si le titre, c'est « Tueuse de dragons », je ne prend personne pour un imbécile, bien sûr) en achetant ou en offrant ce premier tome à leur ou à un bambin. C'est beaucoup plus compliqué et sombre que cela. Comme je vous le disais, il m'est déjà arrivé de lire des parutions de chez Gallimard Jeunesse dont la couverture n'était pas adéquate par rapport au contenu. Je pense notamment à L'île aux mensonges de Frances Hardinge (voir ma chronique ici) et à la duologie Les sorcières du clan du Nord (voir les chroniques ici et ici). À la rigueur, cela peut passer pour la couverture de L'île aux mensonges car elle rend bien l'atmosphère très pesante et sombre du roman avec cet entrelacs de branches noueuses et cette forêt mystérieuse. En revanche, pour Les sorcières du clan du Nord, l'histoire s'est révélée être bien plus dramatique, je dirais même tragique, que prévu alors que les couvertures me faisaient plutôt penser à quelque chose d'enfantin et d'innocent. Mea culpa. La collection On lit plus fort de chez Gallimard Jeunesse est adressée à des lecteurs généralement âgés de plus de 13 ans, ce qui est une bonne chose selon moi, mais ce n'est pas tout le monde qui le sait. Pour ma part, je suis bien renseignée car je suis habituée à lire les parutions de cette collection/initiative mais, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec les titres de chez Gallimard Jeunesse, cela n'est pas évident car les couvertures font penser à des récits écrits pour de plus jeunes lecteurs encore. J'ai souvent lu des commentaires sur le blog me disant avoir peur de lire tel ou tel livre de chez eux que je présentais de peur que cela soit trop jeunesse à leur goût. Eh bien, je le répète ici : détrompez-vous car vous pourriez être très surpris. In fine, mon petit avertissement s'est transformé en grand paragraphe mais je tenais à ce que cela soit clair : beaucoup de parutions Gallimard Jeunesse ont beaucoup plus de maturité et surtout recèlent de beaucoup plus de noirceur qu'il n'y paraît au premier abord. Fin de cette parenthèse.

Néanmoins, s'il y a bien une chose qui me fait autant aimer cette couverture française malgré le bémol que je viens juste de soulever, c'est le fait qu'elle s'accorde à merveille avec la teneur du récit. Dès que je l'ai vue, je savais d'ores et déjà que j'allais être immergée dans un univers de fantasy hors du temps et de l'espace, dans un monde qui allait exalter tous mes sens et capter toute mon attention, comme seules les légendes issues de la nuit des temps sont capables de le faire. Dans mon introduction, je sembler désigner la saga Iskari comme étant de la fantasy moyenâgeuse mais cela n'est pas tout à fait vrai. Il y a certes des codes repris du Moyen Âge dans ce récit mais il s'agit en réalité plutôt d'un mélange de plusieurs cultures et croyances à la fois occidentales et orientales. Il en résulte un univers extrêmement bien pensé, bien construit et c'est juste fascinant à lire et à découvrir au fur et à mesure des pages. L'autrice s'est servie des diverses influences qui lui viennent de son propre vécu et des autres écrivains de tous horizons qui gravitent autour d'elle à bon escient et cela donne une réelle consistance et crédibilité à cet incroyable univers né sous sa plume à mon sens. En lisant ce premier tome, j'avais comme l'impression de tourner les pages d'un livre sacré et de retenir mon souffle à chaque page ou presque. Kristen Ciccarelli possède un indéniable talent de conteuse. Les chapitres défilent, courts et à la mise en page aérée, le tome se dévore comme un rien et je me suis sentie le temps de cette lecture comme coupée du monde, embarquée dans une palpitante et angoissante course contre la montre (l'action s'étire sur moins d'une semaine) mais prenant tout de même le temps d'être subjuguée par chaque recoin de ce somptueux royaume qu'est Firgaard. L'autrice a en effet réussi à rendre chaque petit détail de son récit captivant et important pour la suite, c'était un véritable régal. D'ailleurs, si je ne devais choisir qu'un seul mot pour décrire ce roman, ce serait sans aucun doute "épique". Je m'explique : Kristen Ciccarelli a su mettre l'exacte dose d'intensité émotionnelle dans chacun des chapitres qui constituent ce livre, de façon à parvenir à nous faire vibrer tout du long. Pas un seul instant je n'ai rencontré de longueurs ou éprouvé de l'ennui. J'avais au contraire la sensation permanente de faire partie de cette aventure qui me dépassait, de me retrouver au c½ur de l'action, d'être concernée par ces enjeux cruciaux défendus par les divers personnages de cet univers pour assurer la paix de tout un monde, d'avoir mon rôle à jouer à ma façon. Certains moments-clés de l'intrigue m'ont même carrément donné des frissons. Je visualisais certaines scènes comme j'aurais regardé un film saisissant. Le temps me semblait alors comme suspendu et mon c½ur a loupé un battement plus d'une fois. J'ai en effet vécu de purs instants de grâce comme de véritables frayeurs.

Et si j'ai pu ressentir des émotions aussi fortes, c'est notamment dû aux personnages acteurs de ce récit. Ils en constituent d'ailleurs la véritable force selon moi. Ils ont tous une personnalité bien affirmée et ils sont tous profondément humains, notre héroïne en tête. En effet, Asha m'a immédiatement plu : c'est une jeune femme extrêmement badass mais aussi meurtrie et injustement marginalisée. La façon dont son histoire est liée à celle de son peuple et à leur ancienne foi, c'est juste époustouflant. J'en profite pour souligner que cette alternance entre narration linéaire et histoires de l'ancien temps qui nous sont contées en guise d'intercalaires/transition entre les différents chapitres ont rendu le récit véritablement vivant à mes yeux. Au fur et à mesure qu'on avance dans l'intrigue, tout se fait jour dans nos têtes grâce à ce fin stratagème qui relie le passé et le présent et qui permet de faire la lumière sur les événements se déroulant dans ce récit. Et puis, ces moments de "pause" créaient aussi une atmosphère indescriptible, absolument magique : celle d'être assis autour d'un bon feu de camp qui nous réchauffe le c½ur grâce à sa chaleur mais en mille fois mieux. Ça ne s'explique pas, ça se vit. Cela sonne très cliché dit comme ça mais je vous assure que c'est véridique. Pour en revenir à Asha, cette princesse pas comme les autres m'a tout simplement bluffée. Son évolution est juste superbe tout en restant cohérente avec ses convictions premières. Je tiens également à préciser que les autres personnages féminins ne sont pas en reste : entre Safire qui botte les derrières des méchants machos et au passif tragique et la majestueuse Roa à la volonté inébranlable, à la parole de velours et à la poigne de fer, j'ai été servie. Ces deux figures féminines m'ont elles aussi séduites, même si elles sont totalement dans l'ombre d'Asha la grandiose dans ce tome. J'aimerais tellement en savoir plus sur elles ! Je croise les doigts pour que le tome deux leur donne la place qu'elles méritent ! Je souhaiterais également revoir Dax, le frère si généreux et honorable d'Asha. Son maître mot, c'est la justice et je n'ai pu que m'identifier à lui d'une certaine manière. Nous regardons dans la même direction : notre vision d'un avenir meilleur est la même et nos personnalités sont tout à fait compatibles, pour ne pas dire identiques. Et cela fait tellement plaisir de constater ici qu'être la gentillesse incarnée n'est pas forcément synonyme de "mou du genou" ! Merci Kristen Ciccarelli, vraiment, merci infiniment ! Certes, les jeunes femmes au c½ur plus endurci de ce récit savent se montrer fortes et être de véritables piliers pour Dax l'héritier, il n'empêche qu'il se débrouille bien par lui-même aussi, notre petit prince ! Il fait ce qui lui semble juste et sait habilement combiner la douceur et la fermeté et je l'adore pour cela. Pour ce qui est du personnage principal masculin, à savoir Torwin, je ne le considère pas comme un book boyfriend potentiel. J'aurais pu car il a toutes les qualités requises mais, pour une fois, j'ai décidé de ne pas montrer égoïste et de le laisser à la Asha de ses rêves. Quelle personne magnanime je fais ! Et ne me regardez pas avec de gros yeux derrière votre écran, ceci n'est pas un spoil, on le devine dès que ces deux-là se retrouvent dans la même pièce pour la première fois ! Je n'ai rien de plus à ajouter car l'alchimie entre eux est tout simplement parfaite et bouleversante et j'aime Torwin du plus profond de mon petit c½ur. Fin de la discussion. Je vous avouerais que même les personnages les plus détestables m'ont donné envie de sincèrement les aimer et de les comprendre. Quand j'affirme cela, je pense avant tout à Jarek, un être ignoble dont j'ai pourtant tout de suite retenu le nom contrairement à celui de Torwin que j'ai dû aller rechercher plusieurs fois dans le livre pour bien m'en souvenir ! Le monde est cruel, que voulez-vous. Le personnage de Jarek m'a autant fascinée qu'horrifiée. J'étais à la fois impatiente de recroiser sa route à chaque page que je tournais et terrifiée à la simple idée de tomber nez à nez avec lui. Il faut dire que Jarek est particulièrement imposant et intimidant, on ne peut détacher ses yeux de lui - enfin, façon de parler. Mis à part le fait que ce violent protagoniste apporte au récit toute son électricité et ses grands instants de tension, sa présence a également permis l'existence d'un triangle amoureux tout ce qu'il a de plus singulier. Je sais que, normalement, un triangle amoureux, c'est quand une fille aime deux garçons différents par exemple dans le cas présent. Ici, seule la réciproque, deux garçons qui aiment la même fille, se vérifie. J'ai cependant trouvé la relation existant entre Jarek et Asha très intéressante à analyser. Elle révèle bien des travers de notre société actuelle, notamment en matière de sexisme. Je m'en arrêterai là pour ce qui est des personnages afin de ne pas trop vous en révéler. Vous remarquerez que j'ai été totalement emballée par ce critère crucial de ce livre ! En effet, de bons personnages sont nécessaires à une bonne histoire et, à ce niveau-là, Asha, tueuse de dragons mérite amplement de voir sa case cochée ! Je terminerai juste sur ce point en vous avertissant de garder l'½il ouvert. Les apparences peuvent être trompeuses et certains personnages vous surprendront dans le mauvais sens du terme au cours du récit... En clair, restez sur vos gardes.

Je vous vois venir, vous allez me dire : « Tu nous as promis des dragons, où sont les dragons ?! » Patience, patience, je gardais le meilleur pour la fin. On ne pose pas tout de suite la cerise sur le gâteau comme ça ! Et puis honnêtement, qu'est-ce que je peux vous dire sur eux ? J'imagine que vous êtes tous conscients d'à quel point les dragons sont des créatures absolument merveilleuses et époustouflantes, je n'ai pas besoin de vous l'apprendre, je pense. Pour ma part, depuis que j'ai vu Peter et Elliott le dragon enfant, ces êtres légendaires parviennent à me mettre des étoiles plein les yeux à chaque fois. Ici, on ne déroge pas à la règle. J'ai ressenti un grand lien de connivence avec les deux dragons de ce récit, j'ai volé avec eux dans les airs, j'ai tissé des liens de plus en plus forts avec eux. J'ai eu le c½ur en mille morceaux pour eux aussi. Je les ai trouvés tous les deux tout simplement bouleversants. D'un côté, nous avons le jeune Shadow, maladroit, absolument adorable, très drôle aussi et de l'autre, nous avons le majestueux, le splendide Kozu au c½ur esseulé dont le destin m'a vraiment chamboulée. Pour ceux qui aiment la saga d'animation Dragons, vous retrouverez certainement des similitudes et vous sentirez votre c½ur fondre face à ces deux beaux dragons qui n'ont rien à envier à notre Krokmou d'amour.

Je pense néanmoins que ma plus agréable surprise ne fut pas les dragons, même si les dragons, c'est BAE bien évidemment, mais le véritable thème de ce tome, à savoir l'acceptation de soi. Je ne m'attendais pas à ce qu'un message aussi fort de tolérance et d'amour de soi soit véhiculé dans ce récit et je me suis ainsi prise une vraie claque dans la figure. L'autrice cochait déjà toutes les bonnes cases avec un univers éblouissant, des personnages à la psychologie extrêmement bien travaillée, une écriture vivace et très agréable à lire, une intrigue qui tient définitivement la route et un suspense insoutenable entre autres choses. Mais alors là, le fait qu'elle défende de telles valeurs, le courage, la persévérance, la solidarité envers sa famille et les opprimés, la liberté ainsi que la beauté de l'humanité et notre lien incassable, malgré ce que l'on peut penser, avec la nature et nos traditions avec beaucoup de subtilité et de justesse, ça a été l'apothéose pour moi. À mes yeux, Kristen Ciccarelli a eu tout bon. Je n'ai franchement rien à redire. Enfin, si, j'ajouterais juste ceci : merci à elle d'être aussi bienveillante, ouverte d'esprit, passionnée et de nous redonner ainsi espoir à travers ce récit décidément pas comme les autres, même s'il semble seulement respecter scrupuleusement tous les codes de la fantasy dite "classique" de prime abord. Je ne souhaite pas vous faire avoir des attentes trop hautes par rapport à ce livre car je sais que certains lecteurs le trouveront trop basique ou imparfait, et je peux tout à fait le concevoir. Pour ma part, j'ai trouvé que l'autrice avait intelligemment utilisé le modèle-type de la fantasy traditionnelle tout en lui insufflant un souffle de vie qui lui est propre, son grain de sel personnel qui fait que cette recette bien connue a désormais une saveur nouvelle grâce à elle. Mais ce n'est là que mon humble opinion.

Pour conclure, je n'ai qu'une chose à vous dire : courrez acheter ce livre si vous en avez l'opportunité ! J'ai en effet été totalement charmée par ce roman de fantasy. Selon moi, Kristen Ciccarelli a vu tout juste, malgré certains petits défauts que je n'ai pas relevé dans cette chronique, tout simplement parce que je suis parvenue à passer outre et à me délecter de toutes les sombres et poignantes histoires et péripéties que l'autrice avait à nous proposer ! Je suis désormais impatiente de me jeter sur le tome deux même si je ne sais absolument pas à quoi m'attendre, étant donné que ce premier tome a une fin suffisamment fermée pour se suffire à lui-même et donc pour que l'on s'en arrête là. Vous l'aurez compris, Kristen Ciccarelli aura réussi à me surprendre jusqu'au bout et cela prouve suffisamment son grand talent d'écrivain à mon sens. Sa plume très sincère et minutieuse n'aura eu de cesse de me subjuguer et de me prendre par la main pour me faire vivre des moments d'une intensité rare digne d'un film épique. D'ailleurs, je veux à tout prix, j'exige même, que Netflix ou un quelconque autre producteur de télévision/cinéma achète les droits de cette série livresque afin de réaliser une adaptation à la hauteur de ce petit bijou ! Ce serait un rêve qui deviendrait réalité si cela se faisait véritablement ! Mais, tout en étant dans l'expectative de cette annonce qui serait tout bonnement miraculeuse, il me tarde surtout de découvrir ce fameux tome deux vis-à-vis duquel je suis toujours dans le flou total. Qu'est-ce qui va bien pouvoir nous tomber dessus après tout ce que Kristen Ciccarelli vient de nous faire vivre ? Réponse au prochain épisode. En tout cas, j'ai pleinement confiance en cette toute jeune (en terme de nombre de parutions) autrice qui est d'ores et déjà une valeur sûre à mes yeux. Ça, c'est dit ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Gallimard Jeunesse, Kristen Ciccarelli, Iskari, Asha tueuse de dragons, 2017, 2019, Roman ado, Young Adult, Littérature américaine, Créatures fantastiques, surnaturelles, univers merveilleux, histoires des Mille et Une Nuits, us et coutumes, folklore, traditions, temps anciens, dynastie, royauté, secrets, honte, passé qui ne passe pas, tragédie, deuil, discrimination, asservissement, esclavage, humanité, remise en question, réflexion, révolte, soulèvement, alliance, guerre, menace, danger, violence, cruauté, trahison, mystère, brutalité, bonté, générosité, espoir, amitié, famille, amour, dragons, légende, courage, loyauté, dilemme, croyances, divinités, foi, espérance, tiraillement, liberté, révélation, fierté, arrogance, amour de soi, tolérance, combats, fardeau, oppression, course contre la montre, défi, destin, féminisme, Héroïc-Fantasy, Coup de foudre ♥
​ 11 | 27 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mardi 21 mai 2019 12:25

Modifié le jeudi 12 mars 2020 16:58

FICHE LECTURE : Le Destin d'Orïsha - T1 : De Sang et de Rage

FICHE LECTURE : Le Destin d'Orïsha - T1 : De Sang et de Rage

• TITRE V.O. : Legacy of Orïsha - Book I : Children of Blood and Bone.
• AUTRICE : Tomi Adeyemi.
• ANNÉE : 2018 (ETATS-UNIS) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy.
• THÈMES : Magie, Young Adult, Afrique, traditions, racines, origines, discrimination, division, noirceur, cruauté, massacre, sang, meurtres, guerre, conflits, tensions, électricité, renouveau, énergie, karma, espoir, courage, férocité, hardiesse, ingéniosité, stratégie, famille, soutien, solidarité, communauté, joie, fête, rassemblement, vengeance, royaume, aventure, religion, foi, dieux et déesses, paganisme, traumatisme, drame, amour, lumière, attirance, royauté, richesses, étiquette, arrogance, autorité, sévérité, obéissance, esclavage, camps de concentration, différence, se soulever, élever sa voix, combattre, force, volonté, persévérance, détermination, racisme, injustice, rébellion...
• PAGES : 559.

Ils ont tué ma mère.
Ils ont pris notre magie.
Ils ont voulu nous éliminer.
À présent, dressons-nous.

Il fut un temps où la terre d'Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l'a fait disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n'était alors qu'une enfant. Aujourd'hui, elle a le moyen de ramener la magie et de rendre la liberté à son peuple - même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer.

Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s'élance dans une quête périlleuse...

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman-événement, je pense que je peux le formuler ainsi. En effet, depuis sa sortie outre-Atlantique l'an dernier, j'entends énormément parler de ce titre, et j'en entends qui plus est beaucoup, beaucoup de bien. J'étais donc déjà fortement attirée par ce roman en V.O. mais, in fine, c'est grâce aux éditions Nathan que j'ai eu l'occasion de me plonger dans ce livre en français. Je les en remercie du fond du c½ur et désormais, je ne peux que vous recommander de vous jeter sur cet ouvrage dès qu'il sera disponible en librairie le 2 mai !

Mais d'abord, laissez-moi vous expliquer pourquoi vous ne devez pas hésiter à laisser sa chance à ce livre quand il se retrouvera entre vos mains. Déjà, regardez-moi cette couverture : c'est exactement la même que celle en version originale et j'ai envie de dire tant mieux ! Car, honnêtement, il n'y avait rien à changer tant elle correspond bien à son contenu extrêmement intriguant et palpitant et tant elle nous met l'eau à la bouche. Je sais, c'est très superficiel de souhaiter lire un livre à cause de sa sublime couverture mais, quand l'enveloppe est aussi plaisante que ce dont elle recèle, c'est d'autant plus plaisant, non ? En tout cas, ce que je peux vous assurer, c'est que la magnifique apparence de ce livre n'est pas juste là pour vous mettre de la poudre aux yeux, bien au contraire.

En effet, De Sang et de Rage va bien nous parler d'un peuple pas comme les autres, d'êtres à la peau très sombre et aux impressionnants cheveux blancs et bouclés, indomptables, comme leur volonté d'être enfin considérés comme des citoyens égaux en libertés et en droits au sein de leur nation, et non plus comme des sujets esclaves et opprimés.

Dès les premières pages du roman, j'en avais la boule au ventre car on réalise immédiatement que les magis, la communauté représentée avec brio sur la couverture, et leurs enfants appelés des devins, des magis encore non accomplis en quelque sorte, n'ont jamais été traités avec le respect élémentaire dus aux êtres humains et même à tout être vivant. Ils ont été depuis des années rabaissés au rang de cafards, un terme utilisé de façon récurrente au cours du récit et qui m'a laissé un amer goût dans la bouche.

Ce que j'ai d'abord tout simplement adoré avec ce livre, c'est le fait que l'autrice y rende hommage à ses origines africaines, à ce folklore si riche, rempli de couleurs et à l'histoire qui date de la nuit des temps et qui m'a toujours profondément fascinée. Tomi Adeyemi a su m'immerger dans une Afrique imaginaire empreinte d'éléments réels, de coutumes, de senteurs, et cela m'a fortement rappelé Black Panther (voir ma chronique ici) tant ce fut une expérience visuelle extrêmement marquante. En effet, au fil de ma lecture, je voyais le pays fictif d'Orïsha naître sous mes yeux ébahis, avec ses paysages très variés et singuliers et ce fut un véritable bonheur que de vivre ce périple et ces extraordinaires découvertes au côté des protagonistes de ce récit. Tomi Adeyemi a réussi le pari de créer un univers fantastique très complexe, avec l'histoire d'une nation reconnaissable entre mille (malgré le schéma de la tyrannie qui, lui, est somme toute assez basique en fantasy) qui s'est bâtie dans la terreur et le massacre, son passé douloureux, ses traditions, sa hiérarchie sociale bien particulière, tout en y insufflant une magie colossale qui dépasse notre entendement sans que cela en perde en crédibilité.

Un autre point commun avec Black Panther, c'est la place des femmes dans le récit. Alors oui, par rapport au grandiose Wakanda, il y a encore du chemin à faire pour que toutes les femmes du royaume soient traitées avec les égards qu'elles méritent. Beaucoup d'entre elles, notamment les nobles, sont encore considérées comme de simples objets qui feraient mieux de se taire et de laisser les hommes se charger des questions importantes du pays. Cependant, j'ai adoré le fait que ce soit justement celles qui paraissent être les plus faibles qui se révèlent en réalité les plus surprenantes et les plus fortes et armées pour renverser ce patriarcat injuste et ignoble et changer ainsi la donne. Je suis en effet certaine que, par exemple, la reine d'Orïsha sera un personnage-clé du second tome, que je suis d'ores et déjà impatiente de dévorer quand il sera paru. Aux premiers abords, elle peut paraître tout bonnement insupportable mais je suis persuadée que, sous cette façade de femme fragile et raffinée, se cache un tempérament de guerrière et de mère qui serait prête à tout pour défendre les intérêts de ces enfants.

D'ordre général, je vous invite à ne pas juger les personnages de ce récit trop vite. Cela me permet d'aborder le second point de ce roman qui m'a énormément plu : le développement des protagonistes. Je les ai tous trouvés extrêmement bien construits, même si les réactions de chacun peuvent parfois être particulièrement agaçantes. Je peux d'ailleurs comprendre que cela ait empêché certains lecteurs de véritablement s'attacher aux divers personnages principaux du récit car il est vrai que leur comportement s'est révélé être à certains moments tout à fait déroutant.

Pour ma part, loin de considérer cela comme un défaut, j'y ai vu un souci du réalisme particulièrement frappant. J'exagère sûrement mais il faut se rendre à l'évidence : des personnalités parfaites et toutes lisses, cela n'existe pas. Pas plus que d'avoir un comportement tout à fait rationnel en toute circonstance. Je suis la première à me plaindre régulièrement de l'attitude de tel ou tel personnage que je croise au cours de mes lectures, parfois à raison mais généralement à tort, car je me permets de juger leur agissement dans des situations dans lesquelles je ne me suis souvent moi-même jamais retrouvée. J'ai appris au fur et à mesure à voir les lacunes de certains comme des imperfections tout bonnement belles parce qu'elles font d'eux ce qu'ils sont. Nos défauts sont en effet révélateurs de notre identité et c'est ce que l'on en fait qui indique si nous sommes aptes à nous regarder en face et à nous remettre en question. Dans le cas de De Sang et de Rage, la plupart des personnages vont avoir le courage d'affronter leurs démons et d'aller de l'avant, même si cela va prendre le temps qu'il faut. En effet, je suis convaincue qu'on ne change pas du jour au lendemain, qu'il faut traverser des étapes de diverses natures avant d'atteindre son idéal. Nous sommes humains après tout et commettre des impairs constitue notre première caractéristique.

Chaque personnage de ce récit traîne son lot d'erreurs avec lui, a son revers de la médaille peu reluisant : Zélie, l'héroïne au c½ur de cette extraordinaire quête pour reconquérir la magie des dieux, est farouche, tout ce qu'il y a de plus badass, mais elle est aussi pas mal susceptible et têtue. Je ne peux pas l'en blâmer car on se ressemble à ce niveau-là, et même à de nombreux points de vue. Zélie est une vraie combattante, passionnée par la cause qu'elle défend et prête à tout pour protéger sa famille et tous les êtres qui lui sont chers. Je l'ai trouvée très inspirante car elle va notamment apprendre de ses nombreux échecs, et ses compagnons de route ne seront pas non plus en reste.

En effet, Tsain, le frère de notre intrépide héroïne, et Amari, sont tous les deux des personnages qui ont su me toucher en plein c½ur. Tsain vaut bien plus que l'éternel cliché du grand frère trop protecteur et moralisateur. C'est un être profondément généreux, dont l'abnégation donne envie de se surpasser et d'en prendre exemple. Quant à Amari, notre princesse échappée de sa prison dorée, elle a sûrement connu l'évolution la plus remarquable de tout le roman. Martyrisée dès son plus jeune âge, elle ne s'est pour autant jamais mis à genoux, n'a jamais ployé face à l'humiliation et à la souffrance, n'a jamais renié les valeurs qu'elle porte au plus profond d'elle. Une vraie lionne dans toute sa splendeur.

J'aurais encore certainement beaucoup de choses à dire sur ce formidable premier tome, notamment sur Inan, qui a su capturer mon c½ur malgré les doutes incessants qui l'assaillaient et qui ne manquaient pas de me faire lever les yeux au ciel ; sur son père aussi, roi abominable d'une nation qui mérite un milliard de fois mieux. Mais je vais vous laisser la surprise car même l'infâme tyran d'Orïsha saura faire naître en vous une once de pitié, même si l'on s'attend à tous sauf à ça de lui. En même temps, lui même a un background bien chargé et qui explique ses décisions d'une cruauté sans nom. Cela ne se pardonne pas, bien sûr, mais ça suit une certaine logique, une cohérence indéniable.

Je terminerais juste sur l'écriture de l'autrice, que j'ai trouvé extrêmement fluide. Je n'ai franchement rien à redire car j'ai lu ce roman d'une traite, sans voir le temps passer. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvée à ce point absorbée par ma lecture et c'est un sentiment qui est honnêtement extrêmement agréable. Plus rien ne semble exister à part ce que l'on vit grâce au livre et une chose est sûre : Tomi Adeyemi ne nous épargne en rien, tant au niveau des sentiments qui ébranlent les différents personnages que des obstacles qu'ils vont devoir surmonter. Sa plume est acérée, sincèrement engagée, elle défend la cause des plus faibles avec beaucoup de panache et de férocité. Je ne peux que soutenir cette jeune autrice au c½ur aussi vaillant que celui de son inoubliable héroïne, qui se fait la voix de personnes comme elle, issues de minorités injustement discriminées, même encore aujourd'hui en 2019. C'en est d'une tristesse à pleurer. J'ai aimé que, sous la plume rafraîchissante et très intelligente de Tomi Adeyemi, la magie devienne l'allégorie parlante de nos différences. Cela nous rappelle ainsi ce qui est la réelle source de notre pouvoir en ce bas monde : notre amour de soi. Avec ces thèmes forts d'actualité traités avec beaucoup de finesse et doublés d'une intrigue fantastique riche en rebondissements et en scènes bouleversantes et marquantes, je vous le dis tout de suite : votre c½ur n'en sortira pas indemne.

A vos risques et périls donc que de vous lancer dans cette saga minutieusement travaillée et qui regorgent pour le moment de nombreux points forts. Je ne m'inquiète pas que le tome deux sera du même acabit et je redoute tout comme j'espère ce futur grand moment. En attendant, j'espère vous avoir convaincu de prendre un ticket pour Orïsha. Un conseil : fermez les yeux et le monde de vos songes les plus sombres comme les plus époustouflants vous y emmènera. Vous y saluerez un certain petit prince de ma part... COUP DE C¼UR ♥

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, service de presse, éditions Nathan, 2018, 2019, Tomi Adeyemi, Fantasy, Le destin d'Orïsha, Tome 1 ♥, De Sang et de Rage, Magie, Young Adult, Afrique, traditions, racines, origines, discrimination, division, noirceur, cruauté, massacre, sang, meurtres, guerre, conflits, tensions, électricité, renouveau, énergie, karma, espoir, courage, férocité, hardiesse, ingéniosité, stratégie, famille, soutien, solidarité, communauté, joie, fête, rassemblement, vengeance, royaume, aventure, religion, foi, dieux et déesses, paganisme, traumatisme, drame, amour, lumière, attirance, royauté, richesses, étiquette, arrogance, autorité, sévérité, obéissance, esclavage, camps de concentration, différence, se soulever, élever sa voix, combattre, force, volonté, persévérance, détermination, racisme, injustice, rébellion, coup de coeur ♥
​ 9 | 16 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.236.138.35) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mardi 09 avril 2019 16:46

Modifié le dimanche 14 avril 2019 11:16

  • 1
  • 2
  • Suivant

Design by Lunartic

Signaler un abus

Abonne-toi à mon blog ! (4 abonnés)

RSS

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
    • Signaler un abus
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Politique de confidentialité
    • Gestion de la publicité
    • Aide
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tasanté
    • Zipalo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile