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FICHE LECTURE : The Last One to Die

FICHE LECTURE : The Last One to Die
• TITRE V.O. : Last one to die.
• AUTRICE : Cynthia Murphy.
• ANNÉE : 2021 (ROYAUME-UNI, FRANCE).
• GENRE(S) : Thriller, horreur, young adult.
• THÈMES : Etudes - Indépendance - Eté - Amitié - Théâtre - Musée - Epoque victorienne - Histoire - Légendes - Mystère - Mort - Drame - Suspens - Enquête - Danger - Angoisse - Esotérisme - Paranormal - Romance - Apparences - Entraide - Courage...
• PAGES : 272.

Niamh, 17 ans, a travaillé comme une dingue pour pouvoir se payer des cours d'été dans la plus grande école d'art dramatique de Londres. Elle s'imagine découvrir une ville accueillante mais se heurte à une ambiance glaçante : de nombreuses jeunes filles, dont ses nouvelles amies, se font violemment agresser. Toutes ont le même profil, celui de Niamh... qui va se retrouver au c½ur du plus effrayant des films d'horreur !

Un thriller haletant sur fond de légendes urbaines.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du roman The Last One to Die par Cynthia Murphy. Je remercie infiniment les éditions Slalom pour ce très bel envoi !

Dès le début, j'ai été embarquée par l'ambiance extrêmement glauque et effrayante de ce thriller YA. Je préfère vous prévenir, les toutes premières pages sont particulièrement glaçantes et donnent le ton d'une intrigue qui s'annonce pour le moins macabre et haletante.

Je vous l'avoue sans rougir, The Last One to Die m'aura même empêchée de dormir du sommeil du juste, c'est dire si cette histoire aura réussi à me perturber. Après, je reste une petite nature donc je ne suis pas la meilleure pour juger du bon niveau d'épouvante d'un récit mélangeant horreur et thriller. Pour ma part, c'est pile ce qu'il me fallait d'émotions fortes et de sueurs froides, je puis vous l'assurer. Tout du long, je me suis fait un véritable sang d'encre pour Niamh, notre attachante héroïne qui en voit assurément des vertes et des pas mûres et qui parvient malgré tout à faire preuve d'un courage et d'un sang froid impressionnants. Mention spéciale également à Jess, la meilleure amie fan d'époque victorienne et de légendes urbaines peu ragoûtantes qui soit.

Justement, cette transition impromptue me permet d'aborder l'autre grand point fort de ce titre, en dehors des cauchemars qu'il m'a fait faire, bien entendu, j'ai nommé : son atmosphère et l'inspiration délicieusement victorienne. Déjà que l'histoire se passe dans le Londres de notre époque, ce qui ne pouvait que m'enchanter, mais si en plus, on me parle de société victorienne, de penny dreadfuls et autres joyeusetés du XIXème, alors là, je suis aux anges.

Vous l'aurez compris je pense, j'ai été séduite par ce premier roman de Cynthia Murphy qui nous propose une enquête londonienne savoureuse à souhait ne nous laissant absolument aucun répit. De mon côté, je ne suis pas prête d'oublier l'été mouvementé de ma petite Niamh et j'attends les prochains romans de l'autrice de pied ferme ! ★★★★(★)

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Slalom, The last one to die, Cynthia Murphy, Littérature britannique, 2021, thriller, horreur, Young Adult, études, indépendance, été, Amitié ♥, théâtre, musée, époque victorienne, histoire, légendes, mystère, mort, drame, suspens, enquête, danger, angoisse, esotérisme, paranormal, romance, apparences, entraide, courage, Très bonne lecture
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#Posté le mardi 27 juillet 2021 08:19

Modifié le lundi 20 septembre 2021 10:34

FICHE LECTURE : Looking Glass Girl

FICHE LECTURE : Looking Glass Girl
• AUTRICE : Cathy Cassidy.
• ANNÉE : 2015 (GRANDE-BRETAGNE).
• GENRE (S) : Jeunesse, contemporain.
• THÈMES : Réécriture de conte - Alice au pays des merveilles - Collège - Grandir - Harcèlement - Amitiés toxiques - Drame - Hôpital - Coma - Moqueries - Cruauté - Isolement - Angoisse - Chagrin - Monde imaginaire - Trahison - Jalousie - Théâtre - Popularité - Superficialité - Sentiment d'appartenance - Espoir - Confiance en soi - Premier amour...
• PAGES : 272.

Alice nearly didn't go to the sleepover. Why would Savvy, queen of the school, invite someone like her ? Now Alice is lying unconscious in a hospital bed. Lost in a wonderland of dreams and half-formed memories, she's surrounded by voices - the doctor, her worried friends and Luke, whose kisses the night of the fall took her by surprise . . . When the accident happened her world vanished - can Alice ever find her way back ?

ஜ MON AVIS :

J'étais tout bonnement impatiente de lire ce roman de Cathy Cassidy jamais traduit en français et qui nous propose une réécriture d'Alice au pays des merveilles pour le moins percutante mais aussi perturbante. Le fameux thé du Chapelier devient ainsi une soirée pyjama pour le moins originale et farfelue qui vire très rapidement au cauchemar, une pièce de théâtre sordide dont la fin ne promet pas d'être des plus heureuses.

Il s'agit sans aucun doute du roman de l'autrice le plus sombre à ce jour. Cette dernière avait déjà abordé la question du harcèlement scolaire ainsi que celle des amitiés toxiques entre jeunes adolescents mais ce n'était jamais poussé à ce point. Ici, l'autrice creuse ces sujets ardus aussi profondément qu'un terrier de lapin blanc puisse se rendre, au point qu'on en a bien souvent des sueurs froides et même carrément la nausée.

Pour ma part, ce qui se passe dans le livre m'a purement et simplement indignée. J'avais envie de hurler toute ma rage et ma ranc½ur à un personnage bien particulier qui m'a rappelé de nombreuses personnes néfastes de mon passé. Fort heureusement, l'adorable complicité entre Luke et Alice est là pour sauver cette intrigue de sa noirceur abyssale dont le dénouement m'a par ailleurs laissé un goût fort amer en bouche. Je comprends le message que Cathy C. a voulu faire passer à son jeune lectorat mais à mon sens, certaines personnes mal intentionnées et au c½ur rempli à ras bord de jalousie et de haine devraient rester pour toujours en dehors de nos vies, sans pour autant leur souhaiter le moindre mal.

Vous l'aurez compris, j'aurais espéré une fin moins mièvre et pleine de bons sentiments à ce récit mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ce roman qui a plein d'importants avertissements à délivrer à sa juste valeur, loin de là. En plus, cela m'a donné envie de visionner une énième fois le Alice de Burton et ça, c'est toujours une excellente chose ! ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, lecture V.O., Looking Glass Girl, Cathy Cassidy, Littérature britannique, 2015, Jeunesse, Contemporain, réécriture de conte, Alice au pays des merveilles ♥, collège, grandir, harcèlement, trahison, amitiés toxiques, drame, hôpital, coma, moqueries, cruauté, isolement, angoisse, chagrin, monde imaginaire, jalousie, théâtre, popularité, superficialité, sentiment d'appartenance, espoir, confiance en soi, premier amour, Bonne/très bonne lecture
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#Posté le lundi 07 juin 2021 08:30

Modifié le mardi 06 juillet 2021 05:01

FICHE LECTURE : Les Colombes du Roi-Soleil - T1 : Les comédiennes de Monsieur Racine

FICHE LECTURE : Les Colombes du Roi-Soleil - T1 : Les comédiennes de Monsieur Racine
Premier tome sur 14.
Existe également en bande-dessinée.


• ÉCRIVAIN : Anne-Marie Desplat-Duc
• ANNÉE : 2005 ; 2011 (FORMAT POCHE).
• GENRE(S) : Jeunesse.
• THÈMES : Amour, amitié, rêves, filles, Louis XIV, histoire, éducation, bienséance, secrets, mystères, quête, peur, angoisse, famille, Versailles, théâtre, dix-septième siècle, royauté, aristocratie, étiquette, bonnes manières, Racine, vocations, différence, solidarité, entraide, courage, malice, suspens, humour, espièglerie...
• PAGES : 179.

Le célèbre Monsieur Racine écrit une pièce de théâtre pour les élèves de Madame de Maintenon, les Colombes du Roi-Soleil. L'occasion idéale pour s'illustrer et, qui sait, être remarquée par le roi. L'excitation est à son comble parmi les jeunes filles. Y aura-t-il un rôle pour chacune d'entre elles ?

ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, je tiens à remercier du fond de mon petit c½ur tout tendre ma Junie (royaumedeshistoires) de m'avoir fait ce sublime cadeau d'anniversaire. Si, si, j'insiste. Je rêvais de commencer cette saga, qui est l'une de ses favorites, donc elle ne pouvait pas me faire meilleur cadeau. Je me suis donc jetée sur ce premier tome des Colombes sans hésitation aucune, et je l'ai dévoré en une journée (et encore, si je l'avais voulu, je l'aurais mangé tout cru en une matinée, mais je tenais à savourer un tant soit peu, quand même).

Cette lecture est parfaite pour l'été selon moi. Enfin, ça peut se consommer sans modération toute l'année, mais c'est vraiment le type de roman qui permettent de souffler un peu entre deux gros bouquins (avec ses 197 pages, il n'est pas bien épais en effet), qu'on peut lire tranquillement même si on souffre de la chaleur estivale. Cela nous apporte une petite bouffée de fraîcheur même. En clair, je l'ai lu au moment parfait pour moi, bien vissée dans ma chaise longue, et j'espère que vous aussi, vous saurez trouver cet instant de rencontre idéale car ce roman et la série livresque dans son ensemble en valent franchement la peine.

Pour ce qui est de l'histoire et de l'univers, si je puis m'exprimer ainsi, mis en place, ce premier tome remplit parfaitement son rôle d'introducteur à la saga en nous présentant notamment de manière très détaillée la maison de Saint-Cyr fondée par Mme de Maintenon, maîtresse, pour ainsi dire femme, secrète de Louis XIV et grand amour de sa vie, et qui a véritablement existé. Je trouve cela passionnant de reprendre des faits historiques vérifiés comme celui-ci pour en faire naître des aventures fictives d'exception et des récits de vies imaginés diantrement palpitants qui donneront sans aucun doute envie aux enfants de lire et aux plus grands, comme nous, de continuer à nourrir notre passion pour la lecture. C'est pour moi l'effet que m'a fait cette lecture : je la conseille d'ores et déjà à tout le monde, à vos cousins/cousines/petits-cousins/petites-cousines et j'en passe pour qu'ils découvrent la lecture et à vous aussi, même si une lecture jeunesse ne vous intéresse pas forcément parce que ce roman m'a rappelé pourquoi j'aime tant la lecture et les émotions que cette activité procure, l'effet indéniable qu'elle a sur nous avant, pendant et après. Pour en revenir à l'intrigue en elle-même, il n'y a certes pas forcément énormément d'action car il s'agit du premier tome qui nous situe surtout le déroulé de l'histoire, son contexte, qui nous introduit aux lieux (essentiellement la maison de Saint-Cyr ici), aux personnages, et on suit avant toute chose les "filles" de Mme de Maintenon dans leur première grande expérience théâtrale. Cependant, on sent que ce n'est que le début et que de belles aventures passionnées, exaltantes, trépidantes, nous attendent avec les treize autres tomes qui suivent. Cela donne fortement envie de continuer la saga et c'est pourquoi ce tome un est pour moi une belle réussite !

Au niveau des personnages, le roman évoque toutes les Colombes qui seront les futures héroïnes des tomes à suivre. Quatre Colombes sont particulièrement mises en avant dans ce tome un, tandis que les autres sont des personnages plus secondaires, ou sont juste évoquées (comme Adélaïde, qui s'en va rapidement, ou encore Victoire, la petite s½ur d'une des héroïnes principales et pas encore Colombe). Ce quatuor doré, c'est Louise, Charlotte, Isabeau et Hortense. Il me semble qu'elles sont ainsi mises sur le devant de la scène (c'est assurément le cas de le dire !) car les quatre tomes qui suivent directement celui-ci leur sont spécialement consacrés (pour les avoir lus tous les quatre, je confirme mes dires sans aucune hésitation !). En tout cas, je les apprécie immensément toutes les quatre et j'aime beaucoup l'amitié qui les lie : on sent effectivement qu'elle est forte, solide et qu'elle tiendra le coup même si les quatre jeunes filles vont être amenées à se séparer dans un futur plus ou moins proche. Pour ce qui est de mes préférences, mes chouchoutes resteront Charlotte et Isabeau, qui entretiennent une complicité encore plus forte entre elles deux je trouve. De mon côté, je me suis beaucoup retrouvée en Isabeau qui nourrit le même rêve de devenir enseignante que moi (enfin, ça, c'était avant... Mes projets de carrière ont bien changés depuis ! - cela ne m'empêche pas de fortement respecter le métier de prof), de transmettre son savoir aux autres. Elle ne s'intéresse pas à d'éventuels prétendants (comme moi aussi - ça, ça n'a absolument pas changé par contre) et elle respecte scrupuleusement les règles, même si elle admire secrètement Charlotte qui sait exprimer son mécontentement haut et fort et qui est somme toute son opposée. Charlotte, puisque nous parlons justement du loup, est une jeune femme vive, qui a un côté résolument rebelle (merci Captain Obvious !), et qui refuse d'abandonner sa religion huguenote sous prétexte que seule la religion catholique est tolérée au sein du royaume français. A vrai dire, elle déteste Saint-Cyr et s'y sent enfermée, ce que je peux parfaitement comprendre. Elle a aussi un grand talent pour le théâtre, elle est passionnée (et passionnante, fascinante, c'est le mot) et j'espère de tout c½ur qu'elle retrouvera son François. Charlotte est la Colombe qui me fait le plus vibrer je dirais. Quant à Louise et Hortense, elles m'ont un peu, voire pas mal, agacée par moments, mais au fond elles me plaisent bien. Louise est une jeune fille très douce et gentille qui n'aspire qu'à découvrir la véritable identité de ses parents, ce qu'elle parvient à faire assez vite - et quelle surprise, même si l'on s'en doute un peu au cours du récit ! Je pense que la suite de sa quête pour les retrouver, elle qui était jusque là orpheline, sera très captivante. Concernant Hortense, c'est une jeune fille qui oscille entre la foi fervente et son envie intense, presque irrépressible de devenir nonne, et l'amour (j'ai l'impression de parler de La Mélodie du Bonheur là - l'un des meilleurs films ever soit dit en passant...). In fine, elle décide de s'ouvrir à l'amour, à tout du moins d'essayer, ce que j'ai trouvé très beau. Ce fut là encore une agréable surprise et ce roman m'en a réservé une belle flopée. Il me tarde désormais de découvrir les aventures des autres demoiselles relayées dans ce tome-ci au second plan : Henriette, Gertrude, Éléonore et toutes les autres...

Pour ce qui est de l'écriture de l'écrivain, je l'ai trouvée absolument divine ! Elle est fluide, se lit très bien, et est purement et simplement exquise à lire. Qui plus est, on sent qu'Anne-Marie Desplat-Duc sait de quoi elle parle : elle connaît bien les m½urs de l'époque, nous procure moult détails sur les us et coutumes de ce temps-là et emploie des termes précis du dix-septième siècle. Pour ma part, cela m'a rendu sa fiction plus réaliste, crédible et intéressante. On s'immerge d'autant plus à l'époque du Roi-Soleil de cette façon à mon sens. En clair, on voit que l'écrivain a fait des recherches minutieuses et cela fait véritablement plaisir à constater. Cela en fait selon moi une lecture jeunesse extrêmement riche.

Pour conclure, je vous conseille vraiment de tenter votre chance avec cette saga qui s'annonce tout bonnement palpitante et dont je meurs d'envie de dévorer tous les tomes. Vous n'avez tout simplement pas d'excuses, ils sont tous disponibles en format poche ou en prêt dans la bibliothèque de votre ville, c'est certain !! Je remercie une fois de plus ma Junette pour ce merveilleux cadeau ! ♥ COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, Les Colombes du Roi-Soleil, Tome 1 ♥, Anne-Marie Desplat-Duc, Littérature française, Jeunesse, 2005, 2011, amour, amitié, rêves, filles, Louis XIV, histoire, éducation, bienséance, secrets, mystères, quête, peur, angoisse, famille, Versailles, théâtre, dix-septième siècle, royauté, aristocratie, étiquette, bonnes manières, Racine, vocations, différence, solidarité, entraide, courage, malice, suspens, humour, espièglerie, Coup de foudre ♥
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#Posté le jeudi 22 août 2019 05:29

Modifié le vendredi 20 septembre 2019 03:41

FICHE LECTURE : Galant de nuit

FICHE LECTURE : Galant de nuit

« Il me faut connaître les ténèbres pour trouver la lumière. »

• TITRE V.O. : Jasmin Nights.
• PRÉCÉDENT TITRE FRANÇAIS : L'Année du Caméléon.
• AUTEUR : S.P. Somtow.
• ANNÉE : 1995 (THAÏLANDE) ; 2007, 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Récit semi-autobiographique.
• THÈMES : Années 60, occidentalisation, mysticisme, richesse, hiérarchie, culture, spiritisme, religion, famille, amitié, expériences, faire ses propres choix, tolérance, racisme, différence, acceptation de soi, grandir, individualité, avoir sa propre façon de penser, réflexion, maturité, liberté, exotisme, érotisme, sentiments amoureux, désirs, théâtre, sensualité, enfance, entrée en adolescence, entraide, ingéniosité, intelligence, traditions, us et coutumes, solitude, absurde, humour, onirisme, exaltation des sens, roman d'apprentissage...
• PAGES : 410.

Bangkok, 1963.

Dans le milieu de l'aristocratie thaïlandaise, Justin, douze ans, surnommé par les siens « Vénérable Petite Grenouille » ou « Khoun Nou », vit coupé du monde. Élevé par Nit-nit, Noï-noï et Ning-nong, ses trois jeunes tantes, cet enfant précoce, pétri de culture classique et doté d'une imagination fertile, se construit à travers son propre univers.

La mort de son caméléon, dont l'esprit jouera le rôle de génie tutélaire, et la rencontre avec son arrière-grand-mère, avec qui il entretiendra une relation privilégiée, agiront sur lui comme un déclic : pris entre deux cultures, plus tout à fait enfant, mais pas encore adulte, Justin devra se réconcilier avec son identité siamoise et se confronter au monde réel.

Si ce roman met en exergue l'amitié entre jeunes gens qui transcende préjugés, racisme et différences sociales, il évoque aussi, souvent avec humour, tout ce que l'on perd en atteignant l'âge adulte. En outre, on y découvre le Bangkok séculaire, presque rural avec ses innombrables khlongs encombrés de barques et ses moiteurs nocturnes saturées du parfum des jasmins de nuit, qui adopte une modernité d'inspiration occidentale avec enthousiasme.

L'AUTEUR : Compositeur et chef d'orchestre thaïlandais de renommée internationale, S. P. Somtow est né à Bangkok en 1952. C'est également un écrivain très prolifique (science-fiction, horreur) récompensé par plusieurs prix littéraires.

Galant de nuit, roman d'apprentissage semi-autobiographique teinté de réalisme magique et d'érotisme, est l'½uvre-phare de sa production siamoise.
FICHE LECTURE : Galant de nuit
ஜ MON AVIS :

Pour commencer, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions Gope pour cet envoi, et merci aussi pour leur patience. Je fais toujours au mieux pour publier mes chroniques dans les temps, mais des fois... c'est un peu compliqué. En tout cas, merci à eux de s'être montrés aussi compréhensifs. Je vous encourage vivement à découvrir leurs parutions, qui sortent des sentiers battus et vous invitent à voyager dans l'Asie du sud-ouest de façon passionnante et... très particulière. En effet, les deux premiers services presse que j'avais reçus d'eux, Fille de sang et Bâton de réglisse, étaient profondément sombres et perturbants. Ils avaient marqué de façon indélébile la lectrice très innocente et sensible que je suis (ils continuent de hanter mes pensées d'ailleurs), et il faut avoir le c½ur bien accroché en les lisant, je vous le garantis. Avec Galant de nuit, mon expérience de lecture a été relativement différente. En effet, si ce titre-ci a lui aussi sa part d'ombre, il est cependant beaucoup plus lumineux que les livres évoqués précédemment. Il m'a apporté une belle bouffée d'air frais en comparaison des précédents romans que j'avais pu lire chez Gope éditions, qui étaient extrêmement intéressants et percutants mais également étouffants. Cependant, je retiens également de Galant de nuit un sentiment de moiteur, d'humidité asphyxiante, et pas seulement parce que j'ai lu ce livre culte au beau milieu de la période de forte canicule que nous avons traversée cet été. L'atmosphère dans laquelle le héros de l'histoire évolue est effectivement propice à la sueur, une sueur qui va se révéler pour notre héros/narrateur... somme toute libératrice. Je vais vous expliquer cela plus en détails dans quelques instants.

L'histoire de ce récit semi-autobiographique se passe à l'orée des années soixante en Thaïlande et l'on va suivre Justin, un jeune garçon anglo-thaïlandais âgé de douze ans qui depuis trois ans maintenant vit dans une superbe résidence avec sa famille très aisée, ses parents étant partis pour affaires à l'étranger. Ayant passé les premières années de sa vie en Angleterre, loin de cette nombreuse tribu siamoise qui est pourtant la sienne, on se rend compte qu'au bout de trois années à vivre parmi eux, Justin se sent encore exclu d'une certaine manière et a du mal à apprendre à véritablement les connaître. C'est in fine grâce à sa formidable arrière-grand-mère, dont le jeune garçon a été éloigné sans comprendre pourquoi pendant si longtemps, que Justin entamera la vie d'un enfant "normal", épanoui et embrassera enfin cette culture thaïlandaise qui sommeillait jusque là en lui, sans pour autant en renier sa passion invétérée pour la lecture et nous partageant au fil de l'intrigue ses immenses connaissances liées à ses innombrables lectures gréco-romaines et à son propre temps.

C'est justement ça que j'ai le plus aimé dans ce récit semi-autobiographique que nous livre S.P. Somtow : l'enrichissement qu'il nous procure. En effet, le lecteur reçoit beaucoup d'informations sur énormément de choses par des moyens divers et variés. Par exemple, j'ai beaucoup aimé les nombreuses et judicieuses notes de bas de page du traducteur. Je sais que cela agace beaucoup de lecteurs lorsque ces derniers doivent s'en référer à la fin de la page pour mieux comprendre le récit. Pour ma part, j'ai du mal à m'y faire lorsque je dois sans cesse me rendre à la fin des livres parce que les notes du traducteur et de l'auteur foisonnent de partout et sont donc impossibles à toutes reléguer en fin de chaque page. Dans les deux cas, cela coupe d'une certaine manière la fluidité de votre lecture, la dynamique de celle-ci. Loin de trouver cela embêtant avec Galant de nuit, j'ai au contraire trouvé que c'était fort ingénieux et que cela apportait un véritable plus au récit, les notes de bas de page se référant essentiellement aux noms thaïlandais des titres honorifiques au sein d'une famille et de la société, à la nourriture traditionnelle et aux rites religieux. Les traductions et les définitions claires et concises nous permettent ainsi d'ouvrir une fenêtre sur une culture totalement différente de la nôtre, sans pour autant qu'on en soit entièrement séparée. Le Bangkok que nous dépeint S.P. Somtow est en effet empreint d'occidentalisme : Justin est friand de péplums tout droit sortis d'Hollywood et a bien sûr baigné comme chaque enfant qui se respecte dans la culture Disney (la référence à Fantasia est tellement bien faite, pensée par un écrivain également chef d'orchestre en plus, j'ai juste adoré !) et à l'école, où il commencera à se rendre durant la seconde partie du roman, il côtoie beaucoup de caucasiens européens. Galant de nuit est une lecture qui nous apprend à la fois énormément sur les us et coutumes de la Thaïlande, qui nous fait sentir les odeurs de sa nature et de ses délices culinaires et qui nous donne à voir sa nature verdoyante et abondante, mais on reçoit également beaucoup d'informations sur les années soixante, époque où se passe le récit et où l'Amérique devient LA superpuissance incontestable qui impose son rêve et son soft power de Coca Cola, de baseball, de rock, de soul, de danses lascives, de beaux quartiers résidentiels et de belles piscines... La capitale de Bangkok, c'est à la fois ça : une modernisation et une urbanisation occidentales qui avancent à grandes enjambées, tout en cohabitant avec une campagne, une nature splendide et envoûtante qui n'existe nulle part ailleurs. J'ai adoré ce pluralisme identitaire de la Thaïlande, ce mélange de différentes cultures et de différentes couleurs, tout en conservant une certaine singularité et authenticité. Ce pays est à l'image de notre héros, qui a grandi en se nourrissant de culture antique européenne tout en restant fondamentalement lui-même : originaire de l'ancien Royaume du Siam. La Thaïlande est à Justin ce que les racines sont aux fleurs et inversement. Les deux sont inextricablement liés, on ne peut en effet pas renier d'où l'on vient, mais on peut se construire de toutes sortes de façons, en se nourrissant de tout ce que la vie nous donne et de ce que l'on en retient. C'est l'une des bien belles leçons que ce roman m'a apprises.

Comme je vous le disais précédemment, notre adorable héros est un grand amateur de péplums et il faut dire qu'à l'époque, ces derniers étaient légion : Ben-Hur, Quo Vadis, Les Dix Commandements, Cléopâtre ne sont que les ½uvres cinématographiques les plus légendaires d'un genre qui vivait alors un véritable âge d'or. Je vous invite à aller consulter la liste Wikipédia des péplums, c'est tout bonnement ahurissant. Mais le film doudou de Justin, celui qui l'inspire dans son quotidien, celui qu'il mange et qu'il respire tant il le connaît par c½ur, c'est Spartacus. De lire toutes les citations et références que Justin fait de/à ce chef d'oeuvre au cours du récit, de contempler ainsi, écrit noir sur blanc, son amour inconditionnel pour ce film mythique et tout ce qu'il lui inspire, cela m'a juste donné une envie folle de le voir de mes propres yeux et non plus de le vivre par procuration grâce à notre formidable héros, qui a tout de même réussi à me faire vivre une expérience de cinéma unique et à me donner les frissons sans pour autant que je vois véritablement le film en question ! J'ai d'ailleurs honte de ne jamais avoir vu ce film en vrai (du moins dans son intégralité), si vous saviez... Ce qui est certain, c'est que Justin voue une admiration sans bornes à Spartacus, au film comme à son héros éponyme. Cet esclave honorable qui décide de prendre son destin en main et de se battre pour ce qui lui semble juste va énormément apporter à Justin qui, dès lors qu'il va décider de mettre un pied hors de sa chambre et de ne plus rester constamment le nez dans ses lectures pourtant si passionnantes, va devenir le héros de son existence et avoir une bonne influence sur l'ensemble des personnages qu'il va croiser. Le fait d'observer ce qu'il se passe autour de lui et de devoir agir, quitte à faire des erreurs, va permettre à Justin de grandir et de décider quels combats il a envie de mener. L'un d'entre eux, celui qui constitue le c½ur de la seconde partie du roman, va se dérouler en milieu scolaire sous la forme d'une pièce de théâtre écrite par notre remarquable et si brillant héros lui-même. Je ne vous en dis pas plus sur cette pièce car il faut que vous en alliez voir la première par vous-même. Qui plus est, l'auteur nous fait la gentillesse de nous inviter à assister aux répétitions rocambolesques au cours du récit et ça a été un pur régal que d'en être le témoin privilégié ! Je vous promets beaucoup de fous rires et un sourire attendri qui se dessinera sur vos lèvres aussi face à tant d'ardeur et de solidarité entre eux de la part des jeunes élèves et de leur formidable maîtresse. Et surtout, la pièce de Justin passe un message très important de tolérance et d'humanité alors soyez à l'écoute et accordez-lui l'attention qu'il mérite.

Honnêtement, je dois bien vous avouer que, pour moi, le roman démarrait mal. Enfin, il m'a captivée d'emblée mais la mort du caméléon bien aimé de Justin (ceci n'est pas un spoil) m'a franchement dégoûtée. Surtout que cela aurait largement pu être évité. Je n'y croyais presque pas et surtout, j'ai trouvé cela extrêmement brutal. La mort symbolique de l'enfance de Justin n'aurait pas pu être plus claire, alors que le départ de la nourrice de ce dernier, Samlee, juste avant ce tragique événement nous faisait déjà comprendre que Justin devrait aller voir et explorer au-delà des murs de la confortable et luxueuse demeure familiale afin de chercher des réponses à ses questions et de surmonter son double chagrin. In fine, je me rends compte que ces deux ruptures dans la vie jusqu'alors paisible et douillette, presque léthargique, de notre jeune héros étaient nécessaires. Cela va le pousser à faire des rencontres décisives dans son existence, à commencer par celle avec son arrière-grand-mère, que j'ai mentionnée plus tôt. Je pourrais vous parler pendant des heures de cette femme extraordinaire, de sa sagesse, de son humour aussi et de tout ce qui la rend spéciale et inoubliable. Telle une étoile filante dans le firmament de la vie de sa Vénérable petite grenouille, je regretterai toujours que ces deux destins ne se soient pas croisés plus tôt alors qu'ils vivaient sous le même toit. Pourtant, l'amour si puissant et évident entre eux a toujours été là, leur merveilleuse et instantanée complicité lors des quelques moments fondamentaux et fabuleux qu'ils vivront ensemble en atteste. Je ne remercierai jamais l'arrière-grand-mère pour tout ce qu'elle a fait pour Justin, pour lui avoir révélé tout ce qu'il a de précieux en lui. A certains moments, Justin va se sentir impuissant face aux sentiments de jalousie et de chagrin qu'il éprouve face aux nouveaux amis qu'il va se faire et qui sont plus beaux extérieurement et plus hardis que lui, moins renfermés et "innocents", si vous voyez ce que je veux dire. Étant donné que ces derniers sont d'une classe sociale nettement inférieure à la sienne, il va se servir de la dévotion due à sa famille et de la place très importante qu'il occupe dans cette dernière (les enfants étant vénérés en Thaïlande) pour se défendre, se construire une carapace solide. Ce n'est guère très intelligent, je le sais, et Justin en est immédiatement conscient également. Il va très vite réaliser que sa richesse ne se trouve pas là, dans l'opulence qu'affichent les siens, mais bien ailleurs, dans ces liens qu'il va tisser avec ses nouveaux amis et camarades de classe, dans ce qu'il va créer avec eux, cette pièce de théâtre tout bonnement incroyable, dans le regard qu'il porte sur le monde. Au fil de son avancée dans la propre aventure de son existence, Justin va faire fi des conventions sociales, de la couleur de la peau et même des comportements racistes. Il va prendre conscience qu'il ne faut certes pas les tolérer afin de se faire bien voir et accepter de la masse, mais que ces façons d'agir ignobles, notamment venant des enfants, ne sont pas instinctives mais s'apprennent, aussi horrible cela soit-il. Cela vient de l'éducation que les parents transmettent à leur progéniture, d'une histoire qui s'est construite au fil des siècles et qui est inscrite dans nos gênes, dans notre mémoire collective, peu importe quelles sont nos origines. Cette histoire, c'est celle des esclaves, des colons, des minorités, des dominants et des dominés, des guerres de territoire, entre peuples, au sein d'un même peuple, qui laissent des traumatismes ravageurs à ceux qui les ont directement vécues et un sentiment de confusion et de vide pour ceux qui héritent du récit de ce passé qui ne passe résolument pas. Justin va quant à lui tenter de changer les choses, de ne pas les laisser en état car il sait que ce n'est pas bon, pas juste, que cela fait du mal à tout le monde et qu'il est temps que cela cesse. Je vous le dis, ce héros est d'une intelligence hors du commun, d'une grande lucidité aussi. Il apprend véritablement de ses erreurs et réunit ceux qui ne pensaient jamais bien s'entendre, qui pensaient ne pas faire partie du même monde, alors que si, nous sommes tous un. On ne peut pas mettre de barrières ou d'½illères à l'humanité, celle-ci est indomptable et elle voit avec le c½ur.

En plus de traiter de racisme et de discrimination éthique et sociale avec beaucoup de justesse au travers des personnages très touchants que sont Virgile, Piet, Wilbur et [P], l'auteur aborde aussi la question de la condition de la femme. Ce qu'il est très intéressant de constater, c'est que l'arrière-grand-mère de Justin, doyenne de la famille, reçoit tout le respect et les honneurs qui lui sont dus en fonction de son âge qui lui confère la position de grande cheffe de la lignée mais sinon, les autres femmes présentes dans le roman doivent subir le système patriarcal et se jugent constamment entre elles par rapport au regard que les hommes, qu'ils soient de leur famille ou non, portent sur eux. Il y a à la fois cette dénonciation de la femme perçue comme un objet sexuel, de désir de l'homme ou de future mère et épouse tout en nous dépeignant des personnages féminins qui sont justement forts, qui ont une importance cruciale dans l'histoire, une véritable personnalité qui leur est propre, et qui doivent subir cette façon de penser rétrograde et ces m½urs injustes. Quand je parle de personnages féminins marquants, je pense bien sûr à Samlee, la servante de la famille qui était en charge du bien-être de la Vénérable petite grenouille et qui a dû quitter son poste de force car elle a tapé dans l'½il d'un des oncles de Justin, qui occupe une place de première ordre au sein de leur hiérarchie familiale. Cela m'a tuée de voir ainsi Samlee perdre de son naturel en commençant à se barbouiller le visage et en se pomponnant à la mode occidentale dans le but de plaire à cet homme, de continuer à être sa favorite, notamment au lit, et prier ardemment pour qu'elle puisse être capable de toujours le satisfaire en quoi que ce soit. Justin, lui, aimait sa nounou telle qu'elle était, avec sa beauté sans fards ni artifices, et on lui a enlevé cette dernière sans ménagement. Mais que pouvait faire Samlee ? Elle n'a pas d'autre moyen de gagner de l'argent, il lui est désormais interdit de prendre soin de sa Vénérable petite grenouille qui, qui plus est, est en train de grandir et n'aura donc plus besoin d'elle. Sa vie dépend de ce que la famille de Justin veut bien lui donner. J'ai trouvé cela juste affreux que Samlee doive ainsi se complaire aux ordres et désirs de l'oncle de Justin et en même temps, j'ai senti qu'elle n'avait jamais cessé d'être fidèle à qui elle était vraiment ; malgré la soumission et l'angoisse de ne plus gagner son pain dignement, elle est d'une grande force mentale et spirituelle. Je l'admire beaucoup pour cela.

Et bien sûr, je ne pouvais pas conclure cette chronique sans consacrer un paragraphe aux trois tantes de Justin ! Je garde le meilleur pour la fin mes amis, impossible de ne pas vous parler des Trois Parques ! Je pense qu'aucun surnom n'aurait pu être mieux approprié que celui-là. En effet, si on nous dit dans le résumé que les trois tutrices de notre héros sont jeunes, on a vite tendance à l'oublier tant leur apparence froide et guindée nous donne l'impression que leur âme est millénaire ! Mais ne les jugez pas trop vite car ce sont bien ces trois-là qui vont vous faire vivre les plus palpitantes et abracadabrantes des péripéties ! J'en pleure encore de rire rien que d'y penser ! Nit-Nit est sûrement la tante parmi les trois qui m'a le plus plu. J'ai eu envie un nombre incalculable de fois d'entrer dans le roman pour lui faire un énorme câlin tant elle manque de confiance en elle à cause de son apparence replète alors que, pour ma part, je la trouve rayonnante et magnifique telle qu'elle est. Des trois s½urs, la cadette est certainement celle qui a le meilleur fond et dont le c½ur déborde le plus de tendresse pour notre héros. Par ailleurs, j'ai adoré la complicité si évidente qui transparaît entre Nit-Nit et son petit neveu chéri. Ils forment vraiment un super duo ! Noï-Noï, la benjamine, est sûrement à mes yeux celle qui a le moins de caractère et de personnalité des trois : étant celle qui incarne le plus l'idéal de beauté féminin, elle est l'exemple parfait de la belle ingénue qui se tait, rôle qu'incarne d'ailleurs Samlee auprès de l'oncle de Justin et que Noï-Noï lui envie férocement. J'ai trouvé cela triste d'avoir des aspirations si baisses mais Noï-Noï est victime de son temps, une époque où les femmes sont encore loin d'être aussi émancipées qu'aujourd'hui, et si on rajoute la conception qu'ont les Asiatiques de la femme, gracile et vertueuse (pensez à la chanson Honneur à tous de Mulan, ça vous fera un joli petit topo), on est encore moins sortis de l'auberge. La séduction est l'unique arme de Noï-Noï et cette dernière l'a aiguisée au point d'en être aussi sournoise qu'une vipère. Je lui ai pardonné son attitude blessante et pathétique au fil du temps. Elle n'est qu'une victime d'une société profondément dysfonctionnelle. Enfin, Ning-Nong était au départ celle qui me paraissait la plus antipathique, revêche et insensible. Ce n'est qu'à la fin que je me suis rendue compte qu'elle tient en réalité énormément à ses deux s½urs un peu sans cervelle parfois à cause de leur rivalité en amour (d'ailleurs, on en parle de cet incompétent et insupportable Dr Richardson ? Je ne préfère pas m'épancher sur un tel énergumène...) et elle ne va pas hésiter à se sacrifier pour elles deux. Étant l'aînée, la tradition veut que ce soit elle qui doit se marier la première afin de ne pas jeter l'opprobre sur ses plus deux jeunes s½urs. In fine, Ning-Nong est celle qui a le plus de bon sens et de jugeote, ainsi qu'un respect du devoir familial qui l'honore. Encore une fois, on a affaire à un personnage de femme qui doit ployer sous le poids de la soumission au soi-disant "sexe fort" et de la réputation immaculée qu'une femme se doit d'avoir en son temps et dans un tel pays. Mais, malgré le fait que Ning-Nong doive courber l'échine, elle parvient à le faire la tête haute et avec une dignité intacte. Chapeau bas Madame.

Je me rends compte qu'in fine, je ne vous ai pas parlé des pulsions sexuelles de nos jeunes adolescents. En effet, qui dit Bildungsroman dit personnage principal qui se forme, qui grandit, et qui apprend donc notamment à embrasser ses désirs et à découvrir sa sexualité, à écouter des hormones qui grondent en lui et qui le rendent tout chose. Ce côté érotique du roman, tant chez les adultes que les enfants, aurait pu totalement me refroidir étant donné mon aversion pour la chose, or il n'en fut rien. Certes, cela peut vous donner un sentiment désagréable de voyeurisme en assistant à de tels instants d'intimité mais cette gêne s'envole vite pour laisser place à un sentiment grisant d'harmonie, de communion pure avec les personnages (qui le sont déjà entre eux, si vous voyez ce que je veux dire). Je conclurai donc en disant que ma dernière découverte fut celle de la signification du titre du roman. Autant la précédente appellation française me semblait tout à fait appropriée, autant la nouvelle... Je ne comprenais franchement pas. Puis j'ai découvert que Galant de nuit faisait référence à un brin de jasmin qui ne fleurit qu'à la nuit tombée et dont l'odeur est extrêmement entêtante (d'où le titre anglais Jasmin Nights aussi). Tout s'est alors fait jour dans ma tête. Ce brin de jasmin est caractéristique de cette Thaïlande envoûtante où ce roman m'a fait voyager, de ces instants d'anthologie que j'ai vécus avec ses personnages et où je me suis franchement demandée si je n'étais pas en train de planer tant j'avais la sensation d'en avoir pris de la bonne. Eh bien, je peux vous dire que Galant de nuit est une drogue tout ce qu'il y a de plus recommandable : elle vous fera vivre des moments d'onirisme initiatiques fous, elle vous fera rire et réfléchir, elle vous emmènera vers de nouveaux horizons, dans une nature luxuriante qu'il devient vite difficile de quitter. Alors, parés pour la grande aventure de la vie de Justin ?

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Galant de nuit
★★★★(★)
Un très bon roman d'apprentissage qui nous invite à regarder au-delà de nos frontières et à nous immerger dans une culture différente de la nôtre, dans un autre temps.

« Je ressens une terrible injustice dans ce monde, mais je n'ai pas le pouvoir de faire changer les choses. Le dharma du cosmos est perturbé. Je ne peux pas être le seul à l'avoir remarqué, sûrement pas... Pourtant, j'ai l'impression d'être seul. Même Virgil, contre qui ces injustices ont été perpétrées, les accepte comme une fatalité. C'est pourquoi il s'est enfui à la piscine, pour échapper aux Blancs ; c'est pourquoi il ne s'est pas défendu lorsqu'on a voulu le lyncher ; c'est pourquoi il ne fera rien pour défendre le droit d'être traité comme un être humain. Les coups de fouet de l'Irlandais l'ont marqué lui aussi, même si son arrière-grand-mère est enterrée depuis plus de cent ans dans cette terre étrangère de Géorgie, à des années-lumière du roi Shango.
Mais que puis-je faire, moi, le dramaturge vêtu d'un plumage d'emprunt ? Ma propre ineptie me tourmente. »
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#Posté le mardi 02 octobre 2018 04:39

Modifié le samedi 22 décembre 2018 15:58

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