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FICHE LECTURE : Heartless

FICHE LECTURE : Heartless
• AUTRICE : Marissa Meyer.
• ANNÉE : 2016 (ETATS-UNIS), 2017 (FRANCE).
• GENRE(S) : Young Adult, fantasy.
• THÈMES : Amour impossible - Romance - Conte revisité - Royaume - Magie - Destin - Faux semblants - Illusion - Mystères - Secrets - Aristocratie - Carcans - Hiérarchie sociale - Amitié - Force de caractère - Détermination - Pâtisserie - Rêves - Espoir - Absurde - Fatalité - Folie...
• PAGES : 599.

Vous êtes vous déjà demandé qui était la Reine de C½ur avant Alice aux pays des merveilles ?

La Reine de C½ur n'a pas toujours été la terrible souveraine d'Alice au pays des merveilles. Avant d'être couronnée, elle s'appelait Catherine et rêvait de devenir la plus grande pâtissière du royaume. Mais le sort a décidé de lui jouer un vilain tour : le Roi de C½ur veut absolument l'épouser et les parents de Catherine, très ambitieux, placent de gros espoirs en cette union.

Catherine, elle, veut vivre librement et aimer celui qui fait battre son c½ur : Badin, le bouffon du Roi.

Malheureusement au pays des merveilles, où s'entrechoquent magie, folie et monstres, les contes n'ont pas tous une fin heureuse...

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique consacrée à ce qui a été probablement mon plus gros coup de foudre livresque en terme de one-shot pour ce qui est de l'année 2019, j'ai nommé l'envoûtant... le désarmant... l'irrésistible... Heartless !

Je préfère vous prévenir à l'avance : je risque fort de ne pas m'éterniser au sujet de cet incroyable, que dis-je cet exceptionnel, unique en son genre roman que l'on doit à la toute aussi extraordinaire autrice Marissa Meyer, tout simplement parce que je ne lui ai trouvé AUCUN défaut - à tout le moins aucun défaut susceptible d'entraver ma bonne lecture de ce récit s'entend.

Cela peut sembler très exagéré ce que je vous raconte là mais il s'agit purement et simplement de la vérité vraie - un titre aussi cher à mon c½ur méritait bien son petit pléonasme histoire de mettre proprement les points sur les i. Marissa Meyer, cette conteuse de génie, nous avait habitué a de la réécriture de contes de haute qualité avec Les chroniques lunaires ou ma saga littéraire favorite de tous les temps, mais là, on peut sans conteste affirmer qu'elle est assurément passée au niveau supérieur avec Heartless, ou cette genèse juste exquise et tout ce qu'il y a de plus entraînante, fascinante, à l'histoire d'Alice au pays des merveilles telle qu'on la connaît.

Très sincèrement, cette intrigue a absolument tout pour plaire : l'immersion au pays des merveilles à la sauce Marissa Meyer est totale et j'ai énormément apprécié le fait que la romancière ait su parfaitement respecter l'essence même du roman originel de Lewis Carroll que j'aime tant tout en y apportant sa propre touche indéniablement magique. Qui plus est, elle a selon moi réussi haut la main le pari résolument risqué de proposer une sorte de préquelle à une histoire déjà connue de tous et réinventée de mille et une façons, que ce soit en littérature, au cinéma ou encore à la télévision, en faisant preuve d'une savante originalité et sans dénaturer les écrits d'origine et encore moins les contredire ! En effet, chaque élément de Heartless, que ce soit le développement d'un personnage ou d'une scène, même mineure en apparence, a un lien direct avec la suite des événements telle que nous la connaissons. C'est comme si Marissa Meyer nous expliquait point par point l'état dans lequel se trouve le farfelu, attrayant mais tout de même définitivement dangereux pays des merveilles quand Alice y arrive avec pertes et fracas et surtout POURQUOI il en est ainsi. Tout sans exception se tient, est d'une cohérence et d'une pertinence à proprement parler ahurissante. Pour ma part, je suis restée littéralement bouche bée par la connaissance accrue que Marissa Meyer a de l'½uvre incontournable de l'illustre Lewis Carroll qu'est Alice. Il a certainement fallu abattre bien du travail de recherche et de synthèse d'informations pour parvenir à une telle exactitude dans le propos, dans le moindre détail qui donne corps et vie à ce fabuleux roman, afin de ne pas contrarier entre autres les fans de la première heure (dont je fais indubitablement partie) mais je considère que le défi est amplement relevé !

Cependant, la justesse diantrement impressionnante de Heartless ne réside pas uniquement en sa véracité proprement factuelle. Ce roman nous fait en effet naître en nous au fil du récit des émotions d'une authenticité et d'une intensité somme toute folles. Pour résumer de façon la plus efficace possible, lire Heartless, c'est comme monter dans la plus ébouriffante des montagnes russes. Je ne suis certes guère calée à ce sujet mais je peux aisément imaginer comment l'on doit se sentir à bord de ce type d'engins : le c½ur au bord des lèvres, la tête sens dessus dessous, des n½uds inextricables et des papillons virevoltants dans le ventre, l'euphorie la plus saisissante cédant la place aussi vite qu'elle est venue à une peur panique qui a sérieusement de quoi nous faire nous demander si l'on va sortir indemnes de cette galère. Avec Heartless, la réponse a au moins le mérite d'être claire d'emblée de jeu : c'est un NON catégorique. Mieux faut prévenir que guérir, telle est ma sempiternelle devise. Vous verrez, l'autrice a ce talent aussi épatant que cruel pour nous faire espérer au tout dernier moment l'impossible. Mon c½ur en saigne encore d'avoir ainsi été trompé... Jamais un ouvrage n'avait aussi bien porté son nom, c'est certain...

Pour conclure, Marissa Meyer a réalisé à mes yeux un sans faute dans la rédaction de Heartless. Ce roman est éblouissant d'intelligence, de finesse, de beauté à l'état pur tant en ce qui concerne l'aspect purement imaginaire du récit que la psychologie très complexe, travaillée, marquée des divers protagonistes inoubliables de cette intrigue. C'est simple : aujourd'hui encore, Heartless continue de me hanter et c'est bien parti pour durer ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥

« La morale de cette histoire, bien sûr, est que la beauté est dans l'½il de celui qui regarde. »
Tags : Fiche lecture, Heartless ♡, Marissa Meyer ♥, 2016, 2017, Littérature américaine, one-shot, Young Adult, fantasy, amour impossible, romance, conte revisité, royaume, magie, destin, faux semblants, illusion, mystères, secrets, aristocratie, carcans, hiérarchie sociale, amitié, force de caractère, détermination, pâtisserie, rêves, espoir, absurde, fatalité, folie, Coup de foudre ♥
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#Posté le mardi 18 février 2020 17:01

Modifié le samedi 22 février 2020 10:06

FICHE LECTURE : Le Renard de Morlange

FICHE LECTURE : Le Renard de Morlange
• AUTEUR : Alain Surget.
• ANNÉE : 1995, 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Renard, malédiction, magie, sorcellerie, Lorraine, aristocratie, noblesse, hiérarchie sociale, cruauté, violence, rédemption, forêt, dangers, métamorphoses, pleine lune, réincarnation, Moyen Age, conte, fable, légende, seigneurie, comté, serviteurs, rivalité, jalousie, haine, méchanceté, oppression, extorsion, interdiction, liberté, vengeance, ruse, malice, revanche, désarroi, désespoir, pardon, apprentissage, maturité, enseignement, religion, chrétienté, orgueil, péché...
• PAGES : 224.

Violences, humiliations : rien n'arrête le cruel comte de Morlange. Rien ? Jusqu'au jour où un vieil ermite lui prédit que, s'il ne change pas sa conduite, il sera transformé en jeune renard les nuits de pleine lune... tout en conservant son esprit humain, et ainsi jusqu'à ce qu'il ait fait pénitence ! Si Renaud de Morlange est un fin chasseur, Renard a, lui, bien des choses à apprendre pour affronter les dangers de la forêt...

ஜ MON AVIS :

Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du Renard de Morlange d'Alain Surget, ou un récit que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam avant que les éditions Nathan ne me l'envoie inopinément. Je les en remercie par ailleurs chaleureusement car j'ai passé un joli petit moment de lecture avec ce très court roman qui s'apparente plus à un long conte à dire vrai.

La réédition de ce livre jeunesse m'a permis de découvrir une collection de chez Nathan, j'ai nommé Dyscool, dont je salue grandement l'initiative, à savoir faciliter la lecture aux jeunes et moins jeunes dyslexiques ainsi qu'aux malvoyants à l'aide d'une grande taille de police agréable à lire, avec une forme des caractère ronde et claire qui ne fatigue résolument pas les yeux, et d'une pagination extrêmement aérée qui simplifie la tâche à notre vue parfois vacillante. Personnellement, pour moi qui doit porter des lunettes depuis que je suis enfant et qui adore lire, ça m'a fait énormément plaisir de pouvoir reposer mes mirettes constamment ou à tout le moins la plupart du temps plissées afin de se concentrer et avancer dans des lectures généralement conséquentes avec un ravissant petit ouvrage qui a tout pour donner envie, et ce même aux récalcitrants qui ont l'impression que la lecture n'est pas une activité faite pour eux, que ce soient pour des raisons de santé ou d'origine sociale. Vous l'aurez compris, cela fait déjà un bon point pour cette nouvelle (ou plutôt devrais-je dire "dernière" au vu de la date de parution) édition du Renard de Morlange.

L'autre caractéristique de cette histoire d'antan qui m'intéressait immensément, c'est son cadre : la folle quête initiatique vers un retour, pour ne pas dire une découverte et appréhension totale, à l'humanité de Renaud de Morlange se déroule en Lorraine, ma région adorée. Ça peut sembler n'être pas grand chose dit comme ça mais pour moi, le simple fait que le récit se passe dans mon petit coin de Grand Est (enfin, je ne suis pas mosellane, encore moins messine, mais vosgienne - quelle importance, on fait tous partie de la même famille après tout !), cela compte énormément et change pour ainsi dire carrément tout ! J'exagère sans doute un tantinet mais, histoire de parler un peu plus sérieusement, j'adore en apprendre plus sur les anciens ducs et seigneurs de Lorraine, sur le mode de vie et la hiérarchie sociale d'autrefois, sur le passé entre autres glorieux de ma contrée au fil de mes lectures, surtout lorsque cela se produit de manière aussi impromptue ! La surprise n'en est que plus agréable et délectable à mon sens. Et puis, quand on connaît déjà le territoire qu'une intrigue nous fait explorer, on se repère immédiatement, on parvient de suite à se représenter mentalement le paysage visuel - quoique, le jour où j'ai dévoré telle une louve affamée ce récit, j'ai fait une splendide balade en forêt déodatienne donc autant vous dire que j'avais un sacré bon équivalent de la forêt de Renaud-renard juste sous mes yeux ébahis et qui ne lassent jamais de cette superbe vue... Bref, c'est comme si l'on était à la maison ! Ce qui était doublement mon cas à ce moment-là, comme j'aime encore une fois à m'en vanter (promis, j'arrête dès à présent de radoter comme une vieille grand-mère). En ce qui concerne la légende du Renard de Morlange, même si celle-ci a été inventée de A à Z par l'auteur et ne se base donc probablement pas sur des faits réels, ou fort s'en peut, je remercie infiniment cette dernière d'avoir rendu un si belle hommage à notre terre sacrée des mirabelles (cette appellation provient à 100% de mon imagination farfelue, merci de ne pas en tenir compte) avec ce que je considère être digne d'une authentique fable venue tout droit des temps anciens pour nous enchanter et nous emporter dans une bulle temporelle absolument magique.

Néanmoins, ce à quoi je ne m'attendais véritablement pas et qui m'a tout bonnement conquise, envoutée, exaltée, fait vibrer (bref, vous visualisez le tableau) et que je ne peux que vigoureusement approuver, c'est la dimension profondément humaine de cette histoire de châtiment divin et de cheminement vers une bien meilleure version de soi-même, respectueuse d'autrui et de ses droits. S'ajoute à cela un rapprochement très intelligent qu'Alain Surget réalise entre nous, pauvres fous et mortels, êtres à quatre pattes, et les merveilleuses créatures que sont les animaux et qui permet à icelui de véhiculer par le biais de son ½uvre un fabuleux et nécessaire message, une ingénieuse et somptueuse morale axée sur la déférence, l'ouverture d'esprit et la bonté dont nous devons faire preuve les uns envers les autres, que ce soient envers nos semblables hommes et ou femmes ou vis-à-vis des êtres vivants, tous autant qu'ils sont. Avec Le Renard de Morlange, le romancier nous inculque en effet une leçon mémorable de savoir-vivre et de décence. Il nous rappelle qu'il faut être apte un jour à se mettre à la place du plus petit et du plus humble et que nous sommes tous, SANS EXCEPTION, dignes de l'estime d'autrui, que tout un chacun a sa place sur cette Terre et qu'il faut savoir l'apprécier à sa juste valeur, qui qu'il soit. Cela peut paraître évident mais, pour une multitude de personnes, essentiellement des hommes soit dit en passant (je n'ai pas peur de clasher, moi, madame !), ce n'est pas encore le cas - et pour ce qui est de certains spécimens particulièrement affolants (je ne cite personne tant cela me semble gros comme une maison - et encore, ces figures de proue de la stupidité crasse et de l'ignominie sont loin d'être les seules, il y en a une pléthore de phénomènes comme ceux-là éparpillés sur la nature), cela ne leur rentrera sans aucun doute jamais dans le crâne. C'est fort malheureux, n'est-ce pas ? Et encore, le mot est faible... Pour en revenir à mon propos, je confirme qu'une petite piqûre de rappel de ce genre en ce qui concerne notre nature intrinsèquement humaine, cela fait toujours le plus grand bien !

Au fond, les seuls petits "bémols" que j'ai relevés avec ce livre, les "regrets" que j'éprouve personnellement de mon côté, concernent dans un premier temps la cruelle atténuation (je préfère utiliser ce mot-ci plutôt que celui de "manque" qui serait totalement injuste dans le cas présent) de l'identité et de la personnalité des protagonistes de cette histoire. Ou plutôt, ce qui m'a en réalité extrêmement frustrée car je ne tiens certainement pas à être mauvaise langue, c'est le fait que l'auteur n'ait fait le travail qu'à moitié au niveau de l'élaboration de leur caractère à chacun. Je m'explique : si, d'un côté, leur comportement est digne des parfaites figures stéréotypes des histoires moyenâgeuses (le seigneur sans pitié, la damoiselle en détresse, le fringuant amant et rival, le monarque magnanime mais souvent bourru), de l'autre, leur façon de penser et de se percevoir soi-même et les uns les autres est à proprement parler visionnaire, bien en avance sur leur époque. J'ai immensément goûté cette facette-là de nos personnages-types mais je regrette amèrement qu'Alain Surget ne soit pas allé plus loin, notamment en étoffant le passif de chacun et en leur donnant ainsi une réelle consistance et singularité. Très honnêtement, je trouve cela tout ce qu'il y a de plus dommage parce que Le Renard de Morlange avait in fine le potentiel pour devenir un roman-fleuve historique unique en son genre avec une histoire bien plus approfondie, épique et bouleversante. Le fait que ce véritable petit trésor en soit réduit in the end à une simple comptine pour enfants me navre sincèrement. Peut-être que je vois trop grand pour un mignon petit récit qui recèle déjà bien des qualités et qui fait parfaitement le job auprès de sa cible éditoriale principale mais au vu des connaissances de l'auteur en ce qui concerne la géographie, l'Histoire de sa région mais aussi le langage que l'on tenait en ce temps-là, il y avait moyen de faire beaucoup fort et marquant. Ce n'est là que mon humble opinion, je ne cesserai jamais de vous le rappeler. D'autre part, je déplore la quasi (je me montre extrêmement gentille en employant ce mot-là car en réalité, pour parler franchement, il n'y a qu'une maigre illustration en fin d'ouvrage pour contenter nos pupilles) absence d'illustrations pour agrémenter le récit qui auraient justement permis d'égayer ce dernier et de le rendre d'autant plus vivace, dynamique, prenant et attrayant que le trait de crayon de Philippe Mignon est absolument charmant. Il suffit de voir l'adorable, exquise couverture de cet ouvrage pour le comprendre. En clair, cette inexistence flagrante d'ambition dans le cas du Renard de Morlange m'a sans conteste déçue, je ne vous le cache pas. L'ancien Renaud de Morlange n'aurait sûrement pas approuvé cela et, pour une fois, j'aurais été bien d'accord avec lui...

Pour conclure, je dirais que Renard de Morlange est une très jolie petite histoire que je suis bien heureuse d'avoir découverte, même si, en tant que lectrice adulte, mes exigences sont clairement insatisfaites. Mais afin de tempérer mon propos car je n'apprécie pas du tout le ton précieux que je suis en train de prendre à l'heure où j'écris ces lignes, je suis persuadée que la petite fille que j'étais aurait adoré vivre une aventure aussi palpitante et périlleuse qu'est celle d'un goupil au fin fond des bois. Et ce qui est encore plus certain, c'est que j'aurais largement préféré étudier Le Renard de Morlange en cinquième plutôt que l'abrutissant et tout ce qu'il y a de plus ennuyeux Yvain ou le chevalier au lion de Chrétien de Troyes, ou l'un des titres que je peux me targuer d'avoir tout bonnement détesté en matière de lecture scolaire ! J'achèverais donc cette chronique en assertant sans trop pouvoir me tromper que la plume d'Alain Surget constitue une excellente porte d'entrée vers l'univers indéniablement extraordinaire de la lecture et ce peu importe notre âge et les horizons desquels nous provenons ! ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, Le Renard de Morlange, Alain Surget, 2018, Littérature française, Jeunesse, 1995, Renard, malédiction, magie, sorcellerie, Lorraine, aristocratie, noblesse, hiérarchie sociale, cruauté, violence, rédemption, forêt, dangers, métamorphoses, pleine lune, réincarnation, Moyen Age, conte, fable, légende, seigneurie, comté, serviteurs, rivalité, jalousie, haine, méchanceté, oppression, extorsion, interdiction, liberté, vengeance, ruse, malice, revanche, désarroi, désespoir, pardon, apprentissage, maturité, enseignement, religion, chrétienté, orgueil, péché, Bonne lecture
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#Posté le jeudi 12 septembre 2019 07:29

Modifié le jeudi 12 septembre 2019 10:28

FICHE LECTURE : La Planète des 7 Dormants

FICHE LECTURE : La Planète des 7 Dormants

• AUTEUR : Gaël Aymon.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Young Adult.
• THÈMES : Science-fiction, voyage spatial, expédition inter-stellaire, astronautes, aventuriers, techniciens, science, espace, choc des civilisations, découverte, naufrage/crash, accident, croyances, religion, traditions, us et coutumes, manipulation, autorité, commandement, brimades, soulèvement, espoir, combativité, affrontement, tensions, rage, révolte, royauté, hiérarchie sociale, connaissances, intelligence, passé, histoire, révélation, contrôle, oppression, romance, amour, alchimie, âme s½ur, trahison, colonies, idoles, divinités, marginaux, survie, mutinerie, alliance, entraide, drame, deuil, fatalité, environnement...
• PAGES : 270.

Pour réparer leur vaisseau endommagé, des explorateurs spatiaux atterrissent en catastrophe sur une planète inconnue. La découverte de ruines d'une civilisation disparue ravive l'espoir de la capitaine : cette
nouvelle planète pourrait-elle être habitable ? Mais une partie de l'équipage est prête à tout pour repartir au plus vite, malgré l'état du vaisseau...
La rencontre soudaine avec un peuple primitif qui les prend pour des dieux, les Sept Dormants, les place devant un choix crucial : jouer les usurpateurs ou détromper ceux qui les accueillent ?

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman de science-fiction jeunesse du moins supposé l'être, même si je le classerais personnellement dans la catégorie des YA, La Planète des 7 Dormants. Je dois bien reconnaître que j'ai repoussé la rédaction de cette critique littéraire pendant des mois. La raison ? Vous n'allez pas me croire, mais je n'ai pas aimé ce livre. Si, c'est possible. C'est très rare que je n'aime pas l'une de mes lectures et, généralement, quand c'est le cas, j'arrive quand même à trouver des qualités au livre en question. Rassurez-vous, La Planète des 7 Dormants n'a pas su trouver grâce à mes yeux mais il avait tout de même du potentiel. Ce qui me désespère d'autant plus à son propos... Je remercie néanmoins les éditions Nathan pour ce magnifique envoi. En effet, si l'objet-livre a été superbement travaillée avec notamment cette couverture qui vendait clairement du rêve à la grande amatrice de space opera que je suis, le contenu, en revanche, ne m'a franchement pas convaincue...

Par où commencer ? Difficile de me décider... L'intrigue me semblait prometteuse, assez classique mais cependant efficace en temps normal : un groupe d'astronautes venant d'une planète dont je suis incapable de me rappeler le nom débarque sur ce qui était feu notre Terre et découvrent avec stupeur qu'elle est habitable et habitée. Alors que l'équipe se retrouve séparée, sept d'entre eux vont se faire passer pour les sept dieux représentés par les sept dormants ayant subsisté de l'ancien temps, d'où le titre (quelle logique !). D'habitude, j'aime ces histoires qui nous entraînent aux confins d'une galaxie qui plus est pétrie de tensions et menacée de guerre ou d'extinction. D'autant plus qu'ici, notre planète bleue a été ravagée et qu'il n'en subsiste presque rien. Il y avait là véritablement matière à faire, notamment en terme de message écologique parlant. Mais in fine, chaque idée que propose l'auteur retombe à plat tel un soufflé et mon enthousiasme initial a fini par faire de même.

Pourtant, et c'est là probablement le seul point positif que je retiens du livre, l'auteur avait de l'imagination à revendre et une belle idéologie à défendre, cela se sentait. C'était d'ailleurs la première fois que je rencontrais sa plume et cette dernière a su me séduire, contrairement à ce qui en a jailli. En effet, l'écriture de Gaël Aymon est fluide, elle est parvenue à me transporter malgré le vide intersidéral de l'intrigue et ça, c'est déjà un bel exploit pour un livre qui ne m'a pas du tout marquée. Je suis désolée de me montrer aussi dure mais c'est ainsi. Pour tout vous avouer, j'appréhendais ma lecture avant même de la commencer. Je me demandais comment l'auteur allait parvenir à développer son univers en un si petit nombre de pages, surtout que, pour ce qui est des littératures de l'imaginaire, cela prend beaucoup de temps d'immerger le lecteur dans un univers pratiquement crée de A à Z et de lui en faire comprendre tous les tenants et aboutissants, de l'étoffer et de le rendre suffisamment crédible et vraisemblable. In fine, mes craintes se sont confirmées car, selon moi, il aurait bien fallu le double de pages ou alors un tome deux pour que l'univers, les personnages et les rebondissements qui surviennent puissent être véritablement bien construits et percutants. Pour un livre qui se veut jeunesse/YA (la cible éditoriale n'est pas véritablement précisée et ce n'est pas plus mal, tout un chacun pouvant ainsi s'essayer à la lecture de ce livre) et donc suffisamment accessible, force est de constater que l'intrigue qu'il nous propose est tout simplement déroutante. Même pour l'habituée de la sci-fi que je suis, j'ai trouvé que la trame de La Planète des 7 Dormants était très confuse. Je ne parvenais plus à m'y retrouver entre la multitude de personnages, les diverses planètes et les sauts entre événements passés et présents. Pourtant, généralement, j'aime quand je me fais balader par le livre, autant dans le temps que dans l'espace, ainsi qu'avec les changements de points de vue. Justement, j'apprécie particulièrement quand un ouvrage sort des sentiers rebattus, quand il brise les codes et ne se contente pas de nous délivrer une simple narration linéaire. Mais ici, c'est résolument ce que Gaël Aymon aurait dû faire car, à vouloir trop en mettre, trop de personnages, trop de révélations, trop d'informations, trop de comportements différents, dans le but de tout caser et ce en un peu moins de trois cent pages, on finit par décrocher. Pour ma part, j'ai tenu jusqu'au bout car je souhaitais voir où cela allait me mener mais, honnêtement, j'ai réussi à trouver le temps long avec un petit livre (oui, pour moi, moins de trois cent pages, surtout pour de la SF, c'est un petit livre) aussi peu épais que celui-là. Une rareté qu'il fallait souligner.

Cependant, malgré le fait que ce roman et surtout ses protagonistes m'ont profondément agacée, je suis parvenue à discerner les petites perles de grande intelligence cachées dans tout ce gloubi-boulga. Elles étaient disséminées dans un tel chaos que leur éclat de lumière s'en est retrouvé sérieusement affaibli mais elles sont néanmoins bien là. J'ai par exemple été très touchée par la réflexion émise par l'auteur sur le pouvoir prodigieux de la connaissance face à l'ignorance monstrueuse des hommes qui a mené ceux de ce livre à la catastrophe, mais elle est si fugace, passant telle une étoile filante, que je me suis alors demandée si je ne l'avais pas rêvée. La Planète des 7 Dormants m'a sérieusement donné l'impression d'être un concentré d'occasions manquées.

Et parmi ces nombreuses opportunités à côté desquelles l'auteur est passé, j'y inclus également les personnages sortis de son imagination. Vous avez sûrement dû remarquer que je n'avais pas parlé plus en détails en ces derniers pour l'instant. La raison à cela est que je n'en ai retenu aucun qui soit marquant. Pour être tout à fait franche avec vous, même quand j'étais en pleine lecture de La Planète des 7 Dormants l'été dernier, j'étais obligée de me répéter constamment les prénoms de chacun afin de les garder en mémoire. Il m'arrivait en effet fréquemment de confondre un protagoniste avec un autre ou de devoir retourner en arrière pour me souvenir du nom d'un tel ou d'un tel. Moi qui me vante souvent d'avoir une excellente mémoire, ma vanité en a pris un coup. Et puis, désormais, vous allez certainement me dire que, presque un an après cette pénible lecture, il est normal de ne pas se rappeler des appellations de chacun de ses protagonistes mais, généralement, j'arrive à extraire de telles informations de ma mémoire même des mois après car je tisse des liens avec chaque personnage que je croise au cours de mes péripéties livresques, même avec ceux qui sont les plus détestables. Le problème avec les personnages de ce livre, ce n'est pas qu'ils sont haïssables ou de vraies têtes à claque, c'est juste que... ils sont totalement inintéressants. On apprend bien des bribes d'histoire du passif mouvementé de chacun, mais cela n'a guère été suffisant pour attiser ma curiosité, et j'ai trouvé que leur personnalité respective n'était absolument pas marquée. On aurait dit des personnages-types qu'on pourrait retrouver dans n'importe quel autre roman du même genre, sans aucune consistance ou valeur ajoutée. Je sais, cela sonne très marketing mais après tout, un livre doit se vendre, être attractif, vanter ses arguments. Ici, j'avais l'impression d'avoir affaire à des personnages en carton pâte, qui expriment de temps à autre un semblant de sentiment histoire de nous montrer qu'ils existent, qu'ils ressentent des choses mais sans véritablement parvenir à nous convaincre de la force de leurs convictions, sans réussir à affirmer qui ils sont vraiment et surtout pas assez attachants pour que l'on puisse s'émouvoir de leur destin et notamment de la mort de certains d'entre eux. Ainsi, l'on se retrouve face à un simulacre de héros qui essaye de briser ses chaînes et de se détacher de son passé d'esclave issu d'une population opprimée, une commandante téméraire avec une équipe de bras cassés, une autre figure féminine qui m'a rappelé Kida de l'Atlantide (d'ailleurs, cette intrigue de colonisateurs qui découvre une sorte de terre promise reléguée aux oubliettes en tant que légende m'a fait penser à cela) mais en beaucooooooup moins bien, des astronautes qui piquent leur colère sans que l'on sache vraiment pourquoi et un roi manipulateur et un peuple sous le joug de traditions rétrogrades et trop sévères qui se fait complètement laver le cerveau entre autres. S'ajoute à cela les relations entre des membres de l'équipe d'exploration et les natifs de la planète des sept dormants qui se nouent beaucoup trop vite pour que cela puisse véritablement nous toucher et éveiller notre intérêt. Je pense qu'encore une fois, cela est dû au nombre très restreint de pages, à ce cruel manque de développement de l'intrigue et de tout ce qui la constitue. En toute honnêteté, j'admets qu'il n'y avait pas que du mauvais dans tout ce à quoi Gaël Aymon a donné naissance. Il y avait la possibilité d'extrapoler sur les thèmes de la manipulation des masses, de la colonisation, de la suprématie reliée à la question de l'ethnicité, ce qui nous amène ensuite à nous interroger sur la xénophobie, sur le poids des croyances religieuses et leurs dérives... L'auteur avait un véritable trésor entre les mains et, à la façon dont il a d'écrire, on remarque qu'il en a conscience. Et pourtant, il a réussi à manquer sa cible à chaque fois.

C'est du moins ma façon de voir les choses et c'est ainsi que je conclurai cette chronique, qui s'est révélée être de mon côté tout aussi laborieuse à écrire que l'a été ma lecture de ce livre. Très sincèrement, je ne vous recommande pas ce roman. Que vous soyez amateurs ou non de space opera, ou que vous souhaitiez simplement vous initier à ce genre très complexe et particulier, avec ce livre, vous seriez certainement déçus. Après, vous connaissez l'adage : on n'est jamais mieux servis que par soi-même et il est important de se forger sa propre opinion des choses. Tentez cette aventure spatiale si elle vous fait réellement envie. Pour ma part, je suis résolument restée sur ma faim et la seule chose qui me rende heureuse de posséder tout de même ce roman, c'est sa sublime couverture aux effets et à la calligraphie argentés qui me met aujourd'hui encore des étoiles plein les yeux. Ou quand le proverbe "Don't judge a book by its cover" se révèle être vrai mais dans le mauvais sens du terme... ★★★★★

Nanette ♥

« La foi, ce n'est pas croire aveuglément en des symboles et des légendes, mais savoir qu'en dépit et au-delà de tout cela, demeure une vérité que rien ne pourra abîmer. Ni la vanité des hommes, ni les faux prophètes, ni les prêtres impies. »
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, La planète des 7 dormants, 2018, Littérature française, Gaël Aymon, Young Adult, Science-fiction, voyage spatial, expédition inter-stellaire, astronautes, aventuriers, techniciens, science, espace, choc des civilisations, découverte, naufrage/crash, accident, croyances, religion, traditions, us et coutumes, manipulation, autorité, commandement, brimades, soulèvement, espoir, combativité, affrontement, tensions, rage, révolte, royauté, hiérarchie sociale, connaissances, intelligence, passé, histoire, révélation, contrôle, oppression, romance, amour, alchimie, âme s½ur, trahison, colonies, idoles, divinités, marginaux, survie, mutinerie, alliance, entraide, drame, deuil, fatalité, environnement, Lecture passable/mauvaise lecture
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#Posté le jeudi 16 mai 2019 09:23

Modifié le vendredi 17 mai 2019 10:20

FICHE LECTURE : Si près des étoiles

FICHE LECTURE : Si près des étoiles

• TITRE V.O. : A Touch of Stardust.
• AUTRICE : Kate Alcott.
• ANNÉE : 2015 (ETATS-UNIS) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman semi-fictif.
• THÈMES : Industrie du cinéma, années trente, hiérarchie sociale, se battre pour ses rêves, ambition, courage, scénariste, passion, imagination, féminisme, travail, indépendance, émancipation, ouvrir ses ailes, amour, romance, rencontre, roman d'apprentissage, grandir, ange gardien, amitié, soutien, tournage épique, envers du décor, coulisses, discrimination, sexisme, antisémitisme, nazisme, racisme, politique, tensions, menace de guerre, scandale, mariage, humour, réceptions, paillettes, minorités, opportunités, espoir, magie, acteurs/actrices, production, réalisation, Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent, légende, bouleversement, film culte, personnages réels...
• PAGES : 324.

Julie Crawford n'a qu'un rêve en tête : rejoindre Hollywood pour devenir scénariste-! Ainsi décide-t-elle de quitter sa ville natale de l'Indiana pour gagner les prestigieux studios et leurs stars glamour. Mais, sur place, ses rêves se heurtent à la dure réalité des plateaux. Renvoyée par le très célèbre producteur d'Autant en emporte le vent, Julie croise par chance la route de l'actrice Carole Lombard, dont la liaison avec Clark Gable, toujours marié, fait grand bruit dans la presse à scandale.
Devenue l'assistante de Carole, Julie est aux premières loges de ce scandale qui éclabousse tout Hollywood et pourrait nuire à la publicité du film à succès que promet d'être Autant en emporte le vent...
Les passions tumultueuses du couple Gable-Lombard donneront-elles à Julie le courage d'ouvrir ses ailes et de se libérer de son passé ?

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman qui avait tout pour me plaire, Si près des étoiles. En effet, le titre et la sublime couverture annonçaient déjà la couleur : des strass, des paillettes, de l'élégance, une intrigue se déroulant à Los Angeles, à l'aube de la seconde Guerre mondiale, qui nous plonge en plein c½ur du tournage du plus grand film de tous les temps, Autant en emporte le vent ou l'une de mes ½uvres cinématographiques chouchoutes... Il n'en fallait pas plus pour faire battre mon petit c½ur plus fort et pour me mettre, à juste titre, des étoiles plein les yeux. Je remercie infiniment les éditions L'Archipel pour ce superbe envoi qui me promettait monts et merveilles, à moi la grande fan de l'âge d'or d'Hollywood que je suis. Et je puis vous assurer que je n'ai pas été déçue du voyage !

En effet, j'ai pour commencer appris énormément de choses grâce à ce livre, qui s'est révélé nous offrir un récit semi-fictif, c'est-à-dire dont les personnages qui y figurent et les événements qui y sont narrés ont majoritairement réellement existé et eu lieu. Seuls les deux protagonistes que sont Julie et Andy ainsi que leur histoire et origines respectives sont véritablement issus de l'imagination de l'autrice. Néanmoins, il en faut du talent pour parvenir à brouiller à ce point la frontière entre fiction et réalité ! Pour ma part, j'ai trouvé les personnages inventés que sont Julie et Andy si bien construits et authentiques que j'ai cru à leur existence jusqu'au bout. Même à l'heure où je vous écris ces lignes, ils vivent encore dans ma mémoire. Je pense que c'est sans aucun doute dû à tout l'amour que Kate Alcott a ressenti en les créant, et cette tendresse toute particulière et désarmante qu'elle éprouve toujours pour ses enfants d'encre et de papier transparaît à travers les pages. Elle est palpable et contagieuse, tout simplement. Donc, même si parfois Andy et surtout Julie m'ont fait levé les yeux au ciel parce qu'ils se montraient un peu trop légers ou puérils à mon goût, ils étaient à mon sens tout ce qu'il y a de plus réel et humain. Je me suis profondément attachée à eux et j'ai pris très à c½ur le développement quelques fois un peu trop précipité et cliché de leur relation, ainsi que les rêves et espoirs qui les animent.

Quand je disais que j'avais appris beaucoup, beaucoup de choses grâce à Si près des étoiles, je ne faisais pas uniquement référence à toutes les informations que Kate Alcott nous fournit sur le tournage de l'intemporel Autant en emporte le vent bien qu'en effet, toutes les connaissances que j'ai pu acquérir sur la création colossale et laborieuse de ce film grâce à ce roman me l'ont fait l'adorer encore plus qu'avant, si cela est possible. En effet, pour ouvrir une petite parenthèse là-dessus, il en a fallu du génie et de la persévérance pour réaliser une adaptation aussi fidèle et poignante d'un roman-fleuve qui n'a jamais perdu de sa superbe au fil des décennies, et c'est ce que ce livre, et l'extrême justesse avec laquelle Kate Alcott nous transmet tous les fruits de ses recherches, nous fait intensément, indubitablement ressentir. Autant en emporte le vent premier du nom restera à tout jamais un monument de la littérature et sa version sur pellicules est à la hauteur de son extraordinaire démesure, et ce à tous les niveaux.

Ce qui m'amène au message central que ce livre fait passer selon moi : on n'obtient rien sans rien. Se donner corps et âme dans tout ce que l'on accomplit au cours notre quête du bonheur, telle est la clé de la réussite. Même si cela doit se solder par un échec, l'investissement en fallait la peine. Je ne vous cache pas que j'ai été toute chamboulée à la fin de ma lecture car, jusque-là, je ne faisais que dévorer le livre telle une affamée qui ne prenait pas véritablement le temps de savourer mais qui ne pouvait juste pas s'empêcher de tourner inlassablement les pages, de plus en plus vite. Sans forcément se rendre compte de la réelle teneur de ce que l'autrice avait à dire. Puis est arrivé cet épilogue. C'est là que je me suis prise une telle claque que j'en suis restée sonnée pendant un petit instant qui m'a permis de prendre le temps de réfléchir à ce que je venais de vivre, aux informations que j'avais assimilées. Et, face à la bienveillance de l'autrice tant envers les personnes réelles qui lui ont inspiré ce merveilleux roman qu'envers sa propre progéniture de fiction, j'ai littéralement fondu. J'étais tout simplement hébétée et j'ai alors ressenti comme un sentiment de vide et de plein à la fois. De vide car je quittais définitivement les plateaux et tout l'univers qui avaient permis à l'un des chefs-d'½uvres les plus inestimables ayant jamais existé à mes yeux de prendre vie, et de plein car ce roman m'a d'une certaine façon donné la clé ouvrant sur la porte de bien des réponses à mes tracas quotidiens. Je ne saurais me montrer parfaitement claire sur ce que j'ai vécu grâce à Si près des étoiles. Tout ce que je peux vous garantir, c'est que ce roman saura vous parler, profondément vous toucher, vous faire rêver et soupirer d'aise mais cela ne sera pas que de la simple poudre aux yeux, je vous le promets. Ce roman recèle selon moi avant tout de magie de la réalité, cette poussière d'étoiles impalpable qui provient de nos divers émotions et surtout de notre foi, de notre courage à mener les luttes qui constituent notre routine, de notre acharnement constant à gagner nos combats, qui subsiste même après avoir lamentablement échoué. Ce roman nous rappelle en filigrane la beauté de la nature humaine dans ce qu'elle fait de mieux : vivre et aller de l'avant.

Je dirais que ce livre m'a tout simplement rappelé pourquoi des personnes comme Julie et moi étions béates d'admiration, le c½ur en émoi face à des pépites magnifiques, presque irréelles tant elles sont prodigieuses, inouïes, telle qu'Autant en emporte le vent : de telles ½uvres nous poussent malgré elles à nous surpasser, à nous mettre à la hauteur de nos espérances, à vouloir mieux car on est conscients de notre valeur et car nous savons ainsi que nous pouvons espérer plus et que nous devons nous en donner les moyens.

Vous l'aurez certainement compris, Kate Alcott nous transmet ces sublimes valeurs au cours du livre grâce à ses personnages qui prennent tous sans exception une concrète crédibilité à nos yeux. Comme je l'ai affirmé plus haut, la réalité et la fiction se confondent de façon déconcertante, au point que je ne me suis jamais véritablement posé la question de savoir si ce que l'autrice nous racontait était vrai ou faux, même en ce qui concernait les personnages pour ainsi dire historiques. Je l'avoue, je lui ai fait aveuglément confiance à ce niveau-là. M'est avis néanmoins que, pour ce qui est des acteurs (je n'ai pas fait exprès, je le jure) de ce récit, celle qui fut pour moi la plus convaincante et sincère, c'est Carole Lombard. Je dois le reconnaître, je ne la connaissais auparavant que de nom et de réputation et force est de constater que je meurs d'envie de me faire toute sa filmographie dès à présent. C'est surprenant que je me sois autant attachée à cette femme pourtant exceptionnelle dont je ne savais presque rien avant d'ouvrir ce livre alors que je m'attendais plutôt à succomber en me retrouvant face à la légende Clark Gable en chair et en os. J'escomptais en effet que ce soit lui qui me fasse vibrer, lui qui a su donner un visage et une réelle épaisseur à l'incomparable Rhett Butler, sacré numéro qui s'était emparé de mon c½ur à tout jamais lorsque j'avais vu Autant en emporte le vent pour la première fois (j'ai d'ailleurs follement envie de le revisionner à nouveau - non, pas une envie, un réel besoin même). Mais in fine, Clark se retrouve dans l'ombre de son indescriptible compagne et ce n'est pas plus mal quand j'y repense. Je suis en effet extrêmement heureuse d'avoir pu fait la connaissance d'une femme aussi solaire et féministe jusqu'au bout des ongles, probablement sans même qu'elle s'en aperçoive. Carole Lombard avait un franc-parler incomparable à aucun autre. Dans ce livre en tout cas, elle se montre sans filtre, notamment face aux hommes, et c'est un vrai délice. Elle nous fait rire aux éclats, elle fait scintiller cette étincelle de bonheur qui se trouve dans chacune de nos pupilles, elle rayonne et elle nous fait rayonner avec elle. Elle nous donne envie de pleurer, aussi. C'est certainement le personnage pour lequel j'ai ressenti le plus d'empathie et une palette d'émotions digne d'un arc-en-ciel. Je pense que cette métaphore lui aurait plu. J'ai également trouvé ça drôle que la manière dont Carole est dépeinte dans ce roman corresponde à la perfection aux propos que Clark Gable a un jour tenus sur elle, à savoir les suivants : « Vous pouvez confier à cette petite insouciante votre vie, vos espoirs ou vos faiblesses et il ne lui viendra même pas l'idée de vous laisser tomber. » En effet, cette citation à elle seule résume parfaitement la femme qu'était Carole Lombard : d'une innocence pure et d'une joie de vivre communicative. Et surtout, c'était une femme qui avait le c½ur sur la main, qui aidait tous les êtres, humains comme vivants, et ce sans même y réfléchir à deux fois. La spontanéité et la générosité faites femme en somme. Je ne suis pas prête d'oublier ces moments passés à ses côtés. Quant à Clark, je me suis in fine reconnue dans sa timidité et dans sa surprenante simplicité. Lui qui avait l'aura d'un grand roi du cinéma n'était au fond qu'un homme. J'ai trouvé cela important que l'autrice nous rappelle que toutes ces idoles qui nous vendent du rêve au quotidien, celles d'antan comme celles d'aujourd'hui, n'étaient simplement rien de plus que des êtres humains qui avaient eu l'audace de donner une âme à des histoires qui ont fait battre la chamade à nos c½urs las et esseulés.

Celle d'Andy et de Julie, celle de Clark et de Carole, s'imbriquant délicieusement, y seront parvenues en tout cas. Avant de m'attaquer à la conclusion de cette chronique, je tiens juste à vous expliquer pourquoi Si près des étoiles ne sera in fine pas un coup de c½ur pour moi, même après tout ce que je viens de vous en dire de positif. Cela se jouait pourtant à si peu de choses mais je mûris au fil des années et des ouvrages et j'en deviens forcément un peu plus exigeante au fur et à mesure, repérant ainsi des petits détails qui ne veulent pas dire grand chose pour la plupart des lecteurs mais, pour ma part, je prends le temps de m'y arrêter. Je ne sais si cela est dû à la plume originelle de l'autrice ou à la traduction française mais j'avais parfois du mal avec certaines tournures de phrase, par ailleurs fréquemment répétées au cours du récit. J'avais la sensation que cela ne sonnait pas naturel, que cela avait pour vocation de créer un côté raffiné qui aille de pair avec cette atmosphère résolument hollywoodienne mais que cela tombait un peu à plat pour le coup. Ce petit bémol ne m'a nullement freinée dans ma lecture mais je tenais néanmoins à le souligner, au cas où cela pourrait faire tiquer certaines personnes. Je déplore aussi le fait que certains sujets abordés dans ce récit ne soient pas plus creusés, comme par exemple comment Autant en emporte le vent a pu ouvrir des portes à la communauté afro-américaine, du moins dans le domaine du cinéma, comment ce film s'est battu à sa manière contre le racisme encore ambiant de l'époque. L'autrice nous livre de petits détails croustillants à ce propos mais j'en aurais voulu plus. Néanmoins, je reconnais qu'à ce niveau-là, j'exagère car la romancière a réussi l'exploit de condenser un maximum toutes les informations qu'elle avait à nous délivrer afin que tout soit traité, même de façon superficielle (en particulier pour ce qui est de l'homosexualité, quel dommage), que tout tienne et aille ensemble dans un seul livre d'à peine plus de trois cent pages : la ségrégation, l'antisémitisme, le sexisme au sein de l'industrie cinématographique, le combat discret mais cependant ardent mené par des femmes telles que Carole Lombard ou encore la scénariste oscarisée Frances Marion (une autre belle découverte que je viens de faire là) pour la réussite d'autres femmes dans ce dur mais gratifiant milieu, la façon dont un film se construit, les différentes interactions entre les acteurs, le réalisateur, le producteur, les imprésarios, la description d'un amour authentique qui peut perdurer dans le temps... Bref, je ne peux pas ne pas avoir été impressionnée par la capacité remarquable que l'autrice a eu de faire autant de références, de clins d'½il et de mentions à des thèmes forts ou à des personnalités importantes du paysage culturel de l'époque tout en menant de front sa double-narration principale avec ces deux histoires d'amour qui vous feront tourner la tête et donner follement envie d'y croire, en cet amour idéal qui brise les barrières du temps et des conventions. Pour tous les amateurs de vieux films hollywoodiens, d'Autant en emporte le vent uniquement ou de belles romances, le résultat en est d'autant plus exquis et savoureux. Une jolie réussite en somme.

Sinon, pour en revenir à l'écriture de Kate Alcott, je n'ai rien à redire : elle est fluide, en dehors du point que je viens juste de mettre en avant, et elle nous emporte sans aucun problème dans cet univers impitoyable, fait d'illusions mais aussi de véracité qu'est Hollywood. Cela a été un réel plaisir pour moi que de suivre Andy et Julie dans leurs traces, d'arpenter Los Angeles à leur côté. Ayant déjà eu l'immense chance de me rendre dans cette ville de rêve en vrai, ce roman m'a donné d'autant plus envie d'y retourner pour l'explorer en profondeur et pour écarquiller grand les yeux face à tout ce dont je n'ai pas pu jusqu'à présent faire l'expérience dans la vie réelle. Je remercie pour l'instant du fond du c½ur Kate Alcott de m'avoir proposé de monter dans cette capsule temporelle de son cru : j'ai ainsi pu vivre par procuration l'effervescence d'un Hollywoodland au charme absolument irrésistible dont je suis persuadée qu'il existe encore, même au travers des productions cinématographiques actuelles et de la modernisation qu'il a subi au fil des décennies. En tout cas, grâce à Kate Alcott entre autres, l'âge d'or du cinéma américain vivra encore longtemps dans les mémoires et par le biais de nos fantasmes les plus fous.

Sur ce, ma critique littéraire touche à sa fin. J'espère qu'elle aura su vous donner envie de laisser sa chance à ce roman car c'était là mon seul et unique v½u. Je n'ai plus qu'à souhaiter à toutes les Julie du monde le meilleur, qu'elles continuent à s'acharner et à y mettre du leur pour que les étoiles soient enfin à portée de main. Pour ma part, grâce à ce récit, j'ai véritablement eu l'impression de pouvoir les atteindre, les attraper même. Je garderai cette sensation de liberté et d'euphorie dans mon c½ur afin de ne jamais me laisser abattre à l'avenir, quelque soit le projet que j'entreprends. Par ailleurs, il est possible que cet espoir insensé que j'abrite au plus profond de moi ait un lien avec cette Californie pleine de ressources... Mais en attendant de pouvoir y retourner le c½ur pétillant et le sourire aux lèvres, il y a un autre livre de Kate Alcott qu'il me tarde de découvrir : La petite couturière du Titanic ou les sombres secrets que recèle le paquebot au destin le plus tragiquement connu au monde... ★★★★★ (♥)

Nanette ♥

« Moi, je me suis battue pour Clark, je me suis battue pour ma carrière. Alors, c'est moi qui vous le dis : si vous attendez que votre existence suive le cours que vous désirez la voir suivre, vous ne trouverez jamais le bonheur. Le bonheur, il faut lutter pour l'obtenir. Et dès lors que vous commencez à batailler pour quelque chose, eh bien, vous avez déjà remportez la victoire. Peu importe l'issue. »
Tags : Fiche lecture, service de presse, Editions l'Archipel, Si près des étoiles, Kate Alcott, 2015, 2019, Roman semi-fictif, Industrie du cinéma, années trente, hiérarchie sociale, se battre pour ses rêves, ambition, courage, scénariste, passion, imagination, féminisme, travail, indépendance, émancipation, ouvrir ses ailes, amour, romance, rencontre, roman d'apprentissage, grandir, ange gardien, amitié, soutien, tournage, envers du décor, coulisses, discrimination, sexisme, antisémitisme, nazisme, racisme, politique, tensions, menace de guerre, scandale, mariage, humour, réceptions, paillettes, minorités, opportunités, espoir, magie, acteurs/actrices, production, réalisation, Margaret Mitchell, légende, bouleversement, film culte, personnages réels, Autant en emporte le vent.♥, Très belle lecture, Mini coup de coeur
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#Posté le dimanche 12 mai 2019 15:31

Modifié le jeudi 16 mai 2019 04:15

FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée

FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée

• TITRE V.O. : Far from the Madding Crowd.
• AUTEUR : Thomas Hardy.
• ANNÉE : 1874 (ANGLETERRE) ; 1901 (FRANCE). Présente édition : 2015.
• GENRE (S) : Grand classique.
• THÈMES : Drame psychologique, hiérarchie sociale, ferme, campagne, héritage familial, pauvreté, misère, volonté, détermination, courage, féminisme, portrait de femme forte, manque d'expérience, témérité, ténacité, relation maître/employé, classes sociales, univers bucolique, pastoral, amitié, confiance, amour, désespoir, déception, tromperie, manipulation, impétuosité, fidélité, dix-neuvième siècle, époque victorienne, persévérance, camaraderie, deuil, abandon, mystères, secret, révélation...
• PAGES : 471.
FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée
ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman que j'ai commencé fin 2017 et dont j'ai terminé la lecture en début d'année 2018, Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy. Lecture par ailleurs commune dont je tiens à remercier ma petite Axelle. Merci ma Chocola d'amour de m'avoir permis de sortir de ma PAL ce grand classique qui m'attendait depuis plus de trois ans à l'époque (toujours aussi incorrigible, cette Nanette...). J'ai adoré étirer cette formidable LC sur une poignée de mois, prendre le temps de savourer ce roman et d'en discuter avec toi. Ce fût un véritable plaisir et on remet ça quand tu veux (si tu as envie de re-re-lire Rebecca de Daphné du Maurier par exemple...) !

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il me tardait de lire ce roman signé Thomas Hardy, un auteur qui m'avait particulièrement marquée et impressionnée grâce à son chef d'oeuvre le plus connu : Tess d'Urberville. Cette rencontre livresque avait été un bouleversement, un véritable crève-c½ur. Tant de noirceur et de cruauté réunies dans un seul ouvrage, magistral et écrit d'une main de maître, cela a eu raison de moi. Je ne suis pas prête d'oublier cette bouleversante histoire, très superbement immortalisée au cinéma par le réalisateur Roman Polanski en 1979, en hommage poignant, désarmant, à sa jeune épouse tragiquement décédée, la magnifique actrice et icône des sixties Sharon Tate qui, au cours de sa grossesse, avait élu Tess comme étant son livre de chevet. Par ailleurs, ma découverte mémorable du roman originel avait fait le sujet d'une lecture commune avec ma Axellounette, qui malheureusement avait eu bien du mal à avancer dans le roman, au point de l'abandonner, ce que je pouvais tout à fait concevoir à l'époque. En effet, Tess d'Urberville constitue en soi une épreuve fort douloureuse, même pour le lecteur le plus rodé. Qui plus est, croyez-moi, si vous vous lancez dans Tess, vous ne verrez plus jamais les fraises de la même façon par la suite. C'est tout ce que je peux vous dire afin de titiller votre curiosité et en même temps ne pas trop vous en dévoiler.

Loin de la foule déchaînée a le mérite de ne pas nous faire déprimer grâce à une atmosphère beaucoup plus accueillante et optimiste. Certes, d'après ce que j'ai compris, ce n'est pas dans les habitudes de Thomas Hardy que de faire naître un univers de Bisounours de sa plume grandiose. Mais, pour une fois (dixit la fille qui n'a lu que deux de ses romans, la bonne blague), il nous montre le bon côté des choses et ça, ça fait sacrément du bien. Cela m'y fait penser : surtout, ne lisez pas Tess si vous broyez du noir car cela ne fera que vous saper le moral encore plus. Conseil d'amie à suivre très précieusement. Justement, Loin de la foule déchaînée saura vous changer les idées sans pour autant vous offrir une vision du monde, que ce soit de celui du dix-neuvième siècle ou le nôtre à l'heure actuelle, édulcorée et donc fausse. En effet, vous vivrez également avec ce roman des moments de tension et d'angoisse, ce ne serait pas drôle sinon... Cependant, il en ressortira toujours du positif ; le soleil finira par se lever, quoiqu'il arrive. C'est une belle leçon qu'il faut aussi appliquer à notre quotidien de tout les jours.

Concernant l'intrigue du récit, elle se passe comme je vous l'ai laissé suggérer un peu plus haut, à la fin du dix-neuvième siècle en plein environnement champêtre. Le duo central, formé par Gabriel Oak, un jeune fermier modeste qui redouble d'efforts depuis désormais dix ans afin d'agrandir son domaine et de solidifier son commerce, et par Bathsheba Everdene, une jeune fille innocente, orpheline et sans revenus, va commencer son histoire commune sur les chapeaux de roues et connaître tout au long du roman une série de hauts et de bas assez dingues. In fine, cela ne va faire que renforcer leur relation certes tumultueuse mais profondément belle et puissante et dans le récit, on en revient toujours à eux deux, deux forces de la nature unies et solidaires, quoique la vie puisse leur réserver de beau comme de mauvais. Et du mauvais, il y en aura souvent , c'est la marque de Mr Hardy, après tout. Il a quand même fait d'immenses efforts depuis Tess pour ne pas trop malmener ses protagonistes et leur accorder un peu de bonheur, je l'en félicite.

Pour commencer, Bathsheba est déjà beaucoup mieux lotie que la pauvre Tess, qui méritait sérieusement que l'on s'apitoie sur son sort. La vie de Miss Everdene ne sera pas toute rose ; la jeune femme connaîtra en effet des périodes de tourmente difficiles et son c½ur sera souvent déçu, voire brisé. Cependant, rien ne la fera flancher dans sa quête de reconnaissance au sein d'un monde régi par le patriarcat. En effet, si, au départ, Bathsheba nous est présentée comme une frêle et ravissante héroïne de la campagne, aux origines très modestes, tout droit sortie d'une symphonie pastorale du dix-huitième siècle, la jeune femme ne manque en réalité pas de tempérament. Son ascension sociale subite et agréablement surprenante due à son poste à haute responsabilité à la tête de la ferme de son défunt oncle, fonction guère relayée à une femme, jeune et célibataire de surcroît, à l'époque, ne va le révéler que davantage. J'ai tout simplement adoré ce personnage de femme forte, franche, qui fait des erreurs comme tout le monde mais qui les assume et se relève, de femme moderne, en avance par rapport à son temps, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds par des hommes qui voudraient à tout prix l'intimider et la soumettre à leur volonté. Bathsheba est une femme juste remarquable, solide comme un roc, mais aussi à la sensibilité extrêmement touchante. Malgré toute la force qu'elle déploie pour défendre sa place en ce bas monde, elle n'en reste pas moins un être humain vulnérable, qui peut être assailli par des doutes entêtants et commettre des bêtises plus grosses que lui. Néanmoins, j'éprouve un profond respect envers cette héroïne ; j"ai su faire fi de ses nombreuses imperfections et je la considère comme étant magnifique de partout.

Face à une telle tornade de cheveux noir de jais et à ce tempérament de feu, seul un Gabriel Oak pouvait faire le poids. Mon petit c½ur a fondu tant Gabriel est adorable et attachant, si serviable et loyal (j'ai l'impression de vous décrire Lassie, chien fidèle là), si droit dans ses - j'allais dire "baskets" mais cet énorme anachronisme n'est guère approprié dans le cas présent - sabots ? souliers ? (Anaïs, tu t'enfonces...) Bref, Gabriel, c'est quelqu'un qui ne vous laissera jamais tomber, toujours prêt à redoubler d'efforts à la tâche, pas du genre à baisser les bras. C'est plutôt le type qui sait se montrer patient et sage, tel un maître Yoda du dix-neuvième siècle, époque victorienne. Même si, au début, je ne vous cache pas qu'il se montre assez, voire très, impulsif et irréfléchi vis-à-vis de ses sentiments naissants pour notre belle brune. En amour, Gabriel est si passionné qu'il s'en brûle carrément les ailes au soleil de ses rêves. Et autant vous dire que Bathsheba est un astre particulièrement aveuglant et ardent... Mais, in fine, mon Gabriel est tel un bon vin ; avec le temps (« va, tout s'en va... » Humhum, pardon), il n'en devient que meilleur. Pourtant, lui aussi en a vu des vertes et des pas mûres, comme tout un chacun, mais ce n'est pas ça qui peut l'abattre, ce serait mal le connaître ! Certains devraient en prendre sérieusement de la graine...

.... à commencer par un certain sergent Francis Troy ! J'ai réussi à éprouver une once de pitié pour ce personnage arriviste, qui n'éprouve de la considération et de la compassion que pour sa petite personne et qui n'hésite pas à profiter des autres afin d'assurer son confort personnel. Il s'agit d'un charmeur qui sait bien manier les mots et vous cerner pour mieux vous séduire et vous tromper. Même si Thomas Hardy a su faire ressortir une infime parcelle d'humanité chez ce personnage, difficile de l'en trouver sympathique pour autant. C'est un véritable incompétent, tapageur, qui méprise les sentiments d'autrui afin de les piétiner d'autant mieux avec ses belles bottes de soldat qui n'a que son agréable physique de bien pour lui. Désolée de me montrer aussi méchante, mais je ne peux pas faire preuve de tendresse face à un tel individu, c'est juste impossible. En bref, vous l'aurez certainement compris, ce gredin, cet être exécrable n'arrive pas à la cheville de mon Gabriel d'amour et de ma si forte, si insoumise et remarquable Bathsheba, qui mérite nettement mieux. Not even close.

Arthur Boldwood, le troisième prétendant, m'a fait éprouver pour lui bien de la peine en revanche. Avant que Bathsheba ne vienne habiter à côté de son domaine, il devait vivre une vie bien morne et insipide, celle d'un fermier propriétaire terrien sans histoire qui n'avait jamais encore senti battre son c½ur pour une femme, une potentielle épouse. L'extraordinaire Bathsheba, grâce à sa beauté éclatante et à sa jeunesse revigorante, mais aussi assez insouciante, va bouleverser son existence à tout jamais. A tel point que cet amour tout nouveau et si exaltant qui va alors naître dans son c½ur jusqu'à présent solitaire, va devenir une obsession pour Boldwood. Si je l'ai souvent vu au cours de ce roman comme un obstacle balourd et franchement indésirable entre Gaby et Bathsheba, j'ai fini par reconnaître que Boldwood était en réalité un homme intègre, lucide, plein de bon sens et qui fait lui aussi preuve d'un immense courage à sa façon. Je suis bien heureuse de m'être trompée sur son compte.

Pour conclure, je dirais que j'ai passé un excellent moment de lecture au c½ur de la campagne anglaise, plus précisément à Weatherbury, grâce au grand talent d'écriture de Thomas Hardy, dont la réputation en tant que l'un des plus grands et renommés auteurs anglais du dix-neuvième siècle n'est plus à faire. Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis sentie comme chez moi au sein de la ferme de Bathsheba, aux côtés notamment de la douce servante Lydia, des vaillants et attachants paysans Laban Tall, Jan Coggan, William Smallbury et tous les autres. Leur franc-parler m'a beaucoup fait rire et d'ailleurs, j'ai beaucoup aimé le fait que Thomas Hardy ait retranscrit tous leurs dialogues en patois local. Rien de trop compliqué à comprendre, je vous assure ! Au contraire, on s'y fait, on y prend goût et cela ajoute de l'authenticité au récit à mon sens, cela le rend d'autant plus réel et vivant à nos yeux. Je pense que je relirai Loin de la foule déchaînée avec grand plaisir un jour, ne serait-ce que pour le petit bonheur qu'est de prendre soin des moutons en compagnie de Gabriel et de Bathsheba. C'est si attendrissant comme image, vous ne trouvez pas ? Une fois de plus, l'épatant Thomas Hardy m'a convaincue grâce à sa plume singulière et mordante, qui nous invite à entrer dans son univers et à ne plus jamais en ressortir, même si le début du livre est digne d'un diesel : il faut lui laisser le temps de bien démarrer, de tout mettre en place, mais une fois qu'on est dedans, on trace jusqu'à la dernière ligne du récit ! Croyez-moi, si vous aimez les grands classiques du dix-neuvième siècle, celui-là ne fera pas exception !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée
Source des images : booksandquills.

★★★★★
Très bon roman !

✓ - Gabriel et Bathsheba, un de mes duos chouchous, emblématiques !
- L'écriture de Thomas Hardy, dont je suis indéniablement tombée amoureuse. Elle agit telle une main qui prend la vôtre et qui vous embarque totalement dans les moments les plus joyeux comme dans ceux les plus sombres du roman. Elle ne vous épargne rien, ni joies, ni peines. Qui plus est teintée d'ironie, elle est juste fantastique-!


✗- Le personnage de Troy, ggggrrrr !!!!
- Le début du roman, les cent premières pages en particulier, est assez déroutant et ne nous met pas tellement en appétit mais, une fois passé ce cap, on ne regrette pas d'avoir été jusqu'au bout !

« Il est difficile pour une femme d'exprimer ses sentiments dans un langage presque entièrement formé par les hommes pour exprimer les leurs. »
Tags : Fiche Lecture, Editions l'Archipel, Loin de la foule déchaînée, Far from the Madding Crowd, Thomas Hardy, Littérature anglaise, Grand classique, 1874, Drame psychologique, hiérarchie sociale, ferme, campagne, héritage familial, pauvreté, misère, volonté, détermination, courage, féminisme, portrait de femme forte, manque d'expérience, témérité, ténacité, relation maître/employé, classes sociales, univers bucolique, pastoral, amitié, confiance, amour, désespoir, déception, tromperie, manipulation, impétuosité, fidélité, dix-neuvième siècle, époque victorienne, persévérance, camaraderie, deuil, abandon, mystères, secret, révélation
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#Posté le mercredi 20 février 2019 16:11

Modifié le vendredi 01 mars 2019 08:26

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