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FICHE LECTURE : Si près des étoiles

FICHE LECTURE : Si près des étoiles

• TITRE V.O. : A Touch of Stardust.
• AUTRICE : Kate Alcott.
• ANNÉE : 2015 (ETATS-UNIS) ; 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman semi-fictif.
• THÈMES : Industrie du cinéma, années trente, hiérarchie sociale, se battre pour ses rêves, ambition, courage, scénariste, passion, imagination, féminisme, travail, indépendance, émancipation, ouvrir ses ailes, amour, romance, rencontre, roman d'apprentissage, grandir, ange gardien, amitié, soutien, tournage épique, envers du décor, coulisses, discrimination, sexisme, antisémitisme, nazisme, racisme, politique, tensions, menace de guerre, scandale, mariage, humour, réceptions, paillettes, minorités, opportunités, espoir, magie, acteurs/actrices, production, réalisation, Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent, légende, bouleversement, film culte, personnages réels...
• PAGES : 324.

Julie Crawford n'a qu'un rêve en tête : rejoindre Hollywood pour devenir scénariste-! Ainsi décide-t-elle de quitter sa ville natale de l'Indiana pour gagner les prestigieux studios et leurs stars glamour. Mais, sur place, ses rêves se heurtent à la dure réalité des plateaux. Renvoyée par le très célèbre producteur d'Autant en emporte le vent, Julie croise par chance la route de l'actrice Carole Lombard, dont la liaison avec Clark Gable, toujours marié, fait grand bruit dans la presse à scandale.
Devenue l'assistante de Carole, Julie est aux premières loges de ce scandale qui éclabousse tout Hollywood et pourrait nuire à la publicité du film à succès que promet d'être Autant en emporte le vent...
Les passions tumultueuses du couple Gable-Lombard donneront-elles à Julie le courage d'ouvrir ses ailes et de se libérer de son passé ?

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman qui avait tout pour me plaire, Si près des étoiles. En effet, le titre et la sublime couverture annonçaient déjà la couleur : des strass, des paillettes, de l'élégance, une intrigue se déroulant à Los Angeles, à l'aube de la seconde Guerre mondiale, qui nous plonge en plein c½ur du tournage du plus grand film de tous les temps, Autant en emporte le vent ou l'une de mes ½uvres cinématographiques chouchoutes... Il n'en fallait pas plus pour faire battre mon petit c½ur plus fort et pour me mettre, à juste titre, des étoiles plein les yeux. Je remercie infiniment les éditions L'Archipel pour ce superbe envoi qui me promettait monts et merveilles, à moi la grande fan de l'âge d'or d'Hollywood que je suis. Et je puis vous assurer que je n'ai pas été déçue du voyage !

En effet, j'ai pour commencer appris énormément de choses grâce à ce livre, qui s'est révélé nous offrir un récit semi-fictif, c'est-à-dire dont les personnages qui y figurent et les événements qui y sont narrés ont majoritairement réellement existé et eu lieu. Seuls les deux protagonistes que sont Julie et Andy ainsi que leur histoire et origines respectives sont véritablement issus de l'imagination de l'autrice. Néanmoins, il en faut du talent pour parvenir à brouiller à ce point la frontière entre fiction et réalité ! Pour ma part, j'ai trouvé les personnages inventés que sont Julie et Andy si bien construits et authentiques que j'ai cru à leur existence jusqu'au bout. Même à l'heure où je vous écris ces lignes, ils vivent encore dans ma mémoire. Je pense que c'est sans aucun doute dû à tout l'amour que Kate Alcott a ressenti en les créant, et cette tendresse toute particulière et désarmante qu'elle éprouve toujours pour ses enfants d'encre et de papier transparaît à travers les pages. Elle est palpable et contagieuse, tout simplement. Donc, même si parfois Andy et surtout Julie m'ont fait levé les yeux au ciel parce qu'ils se montraient un peu trop légers ou puérils à mon goût, ils étaient à mon sens tout ce qu'il y a de plus réel et humain. Je me suis profondément attachée à eux et j'ai pris très à c½ur le développement quelques fois un peu trop précipité et cliché de leur relation, ainsi que les rêves et espoirs qui les animent.

Quand je disais que j'avais appris beaucoup, beaucoup de choses grâce à Si près des étoiles, je ne faisais pas uniquement référence à toutes les informations que Kate Alcott nous fournit sur le tournage de l'intemporel Autant en emporte le vent bien qu'en effet, toutes les connaissances que j'ai pu acquérir sur la création colossale et laborieuse de ce film grâce à ce roman me l'ont fait l'adorer encore plus qu'avant, si cela est possible. En effet, pour ouvrir une petite parenthèse là-dessus, il en a fallu du génie et de la persévérance pour réaliser une adaptation aussi fidèle et poignante d'un roman-fleuve qui n'a jamais perdu de sa superbe au fil des décennies, et c'est ce que ce livre, et l'extrême justesse avec laquelle Kate Alcott nous transmet tous les fruits de ses recherches, nous fait intensément, indubitablement ressentir. Autant en emporte le vent premier du nom restera à tout jamais un monument de la littérature et sa version sur pellicules est à la hauteur de son extraordinaire démesure, et ce à tous les niveaux.

Ce qui m'amène au message central que ce livre fait passer selon moi : on n'obtient rien sans rien. Se donner corps et âme dans tout ce que l'on accomplit au cours notre quête du bonheur, telle est la clé de la réussite. Même si cela doit se solder par un échec, l'investissement en fallait la peine. Je ne vous cache pas que j'ai été toute chamboulée à la fin de ma lecture car, jusque-là, je ne faisais que dévorer le livre telle une affamée qui ne prenait pas véritablement le temps de savourer mais qui ne pouvait juste pas s'empêcher de tourner inlassablement les pages, de plus en plus vite. Sans forcément se rendre compte de la réelle teneur de ce que l'autrice avait à dire. Puis est arrivé cet épilogue. C'est là que je me suis prise une telle claque que j'en suis restée sonnée pendant un petit instant qui m'a permis de prendre le temps de réfléchir à ce que je venais de vivre, aux informations que j'avais assimilées. Et, face à la bienveillance de l'autrice tant envers les personnes réelles qui lui ont inspiré ce merveilleux roman qu'envers sa propre progéniture de fiction, j'ai littéralement fondu. J'étais tout simplement hébétée et j'ai alors ressenti comme un sentiment de vide et de plein à la fois. De vide car je quittais définitivement les plateaux et tout l'univers qui avaient permis à l'un des chefs-d'½uvres les plus inestimables ayant jamais existé à mes yeux de prendre vie, et de plein car ce roman m'a d'une certaine façon donné la clé ouvrant sur la porte de bien des réponses à mes tracas quotidiens. Je ne saurais me montrer parfaitement claire sur ce que j'ai vécu grâce à Si près des étoiles. Tout ce que je peux vous garantir, c'est que ce roman saura vous parler, profondément vous toucher, vous faire rêver et soupirer d'aise mais cela ne sera pas que de la simple poudre aux yeux, je vous le promets. Ce roman recèle selon moi avant tout de magie de la réalité, cette poussière d'étoiles impalpable qui provient de nos divers émotions et surtout de notre foi, de notre courage à mener les luttes qui constituent notre routine, de notre acharnement constant à gagner nos combats, qui subsiste même après avoir lamentablement échoué. Ce roman nous rappelle en filigrane la beauté de la nature humaine dans ce qu'elle fait de mieux : vivre et aller de l'avant.

Je dirais que ce livre m'a tout simplement rappelé pourquoi des personnes comme Julie et moi étions béates d'admiration, le c½ur en émoi face à des pépites magnifiques, presque irréelles tant elles sont prodigieuses, inouïes, telle qu'Autant en emporte le vent : de telles ½uvres nous poussent malgré elles à nous surpasser, à nous mettre à la hauteur de nos espérances, à vouloir mieux car on est conscients de notre valeur et car nous savons ainsi que nous pouvons espérer plus et que nous devons nous en donner les moyens.

Vous l'aurez certainement compris, Kate Alcott nous transmet ces sublimes valeurs au cours du livre grâce à ses personnages qui prennent tous sans exception une concrète crédibilité à nos yeux. Comme je l'ai affirmé plus haut, la réalité et la fiction se confondent de façon déconcertante, au point que je ne me suis jamais véritablement posé la question de savoir si ce que l'autrice nous racontait était vrai ou faux, même en ce qui concernait les personnages pour ainsi dire historiques. Je l'avoue, je lui ai fait aveuglément confiance à ce niveau-là. M'est avis néanmoins que, pour ce qui est des acteurs (je n'ai pas fait exprès, je le jure) de ce récit, celle qui fut pour moi la plus convaincante et sincère, c'est Carole Lombard. Je dois le reconnaître, je ne la connaissais auparavant que de nom et de réputation et force est de constater que je meurs d'envie de me faire toute sa filmographie dès à présent. C'est surprenant que je me sois autant attachée à cette femme pourtant exceptionnelle dont je ne savais presque rien avant d'ouvrir ce livre alors que je m'attendais plutôt à succomber en me retrouvant face à la légende Clark Gable en chair et en os. J'escomptais en effet que ce soit lui qui me fasse vibrer, lui qui a su donner un visage et une réelle épaisseur à l'incomparable Rhett Butler, sacré numéro qui s'était emparé de mon c½ur à tout jamais lorsque j'avais vu Autant en emporte le vent pour la première fois (j'ai d'ailleurs follement envie de le revisionner à nouveau - non, pas une envie, un réel besoin même). Mais in fine, Clark se retrouve dans l'ombre de son indescriptible compagne et ce n'est pas plus mal quand j'y repense. Je suis en effet extrêmement heureuse d'avoir pu fait la connaissance d'une femme aussi solaire et féministe jusqu'au bout des ongles, probablement sans même qu'elle s'en aperçoive. Carole Lombard avait un franc-parler incomparable à aucun autre. Dans ce livre en tout cas, elle se montre sans filtre, notamment face aux hommes, et c'est un vrai délice. Elle nous fait rire aux éclats, elle fait scintiller cette étincelle de bonheur qui se trouve dans chacune de nos pupilles, elle rayonne et elle nous fait rayonner avec elle. Elle nous donne envie de pleurer, aussi. C'est certainement le personnage pour lequel j'ai ressenti le plus d'empathie et une palette d'émotions digne d'un arc-en-ciel. Je pense que cette métaphore lui aurait plu. J'ai également trouvé ça drôle que la manière dont Carole est dépeinte dans ce roman corresponde à la perfection aux propos que Clark Gable a un jour tenus sur elle, à savoir les suivants : « Vous pouvez confier à cette petite insouciante votre vie, vos espoirs ou vos faiblesses et il ne lui viendra même pas l'idée de vous laisser tomber. » En effet, cette citation à elle seule résume parfaitement la femme qu'était Carole Lombard : d'une innocence pure et d'une joie de vivre communicative. Et surtout, c'était une femme qui avait le c½ur sur la main, qui aidait tous les êtres, humains comme vivants, et ce sans même y réfléchir à deux fois. La spontanéité et la générosité faites femme en somme. Je ne suis pas prête d'oublier ces moments passés à ses côtés. Quant à Clark, je me suis in fine reconnue dans sa timidité et dans sa surprenante simplicité. Lui qui avait l'aura d'un grand roi du cinéma n'était au fond qu'un homme. J'ai trouvé cela important que l'autrice nous rappelle que toutes ces idoles qui nous vendent du rêve au quotidien, celles d'antan comme celles d'aujourd'hui, n'étaient simplement rien de plus que des êtres humains qui avaient eu l'audace de donner une âme à des histoires qui ont fait battre la chamade à nos c½urs las et esseulés.

Celle d'Andy et de Julie, celle de Clark et de Carole, s'imbriquant délicieusement, y seront parvenues en tout cas. Avant de m'attaquer à la conclusion de cette chronique, je tiens juste à vous expliquer pourquoi Si près des étoiles ne sera in fine pas un coup de c½ur pour moi, même après tout ce que je viens de vous en dire de positif. Cela se jouait pourtant à si peu de choses mais je mûris au fil des années et des ouvrages et j'en deviens forcément un peu plus exigeante au fur et à mesure, repérant ainsi des petits détails qui ne veulent pas dire grand chose pour la plupart des lecteurs mais, pour ma part, je prends le temps de m'y arrêter. Je ne sais si cela est dû à la plume originelle de l'autrice ou à la traduction française mais j'avais parfois du mal avec certaines tournures de phrase, par ailleurs fréquemment répétées au cours du récit. J'avais la sensation que cela ne sonnait pas naturel, que cela avait pour vocation de créer un côté raffiné qui aille de pair avec cette atmosphère résolument hollywoodienne mais que cela tombait un peu à plat pour le coup. Ce petit bémol ne m'a nullement freinée dans ma lecture mais je tenais néanmoins à le souligner, au cas où cela pourrait faire tiquer certaines personnes. Je déplore aussi le fait que certains sujets abordés dans ce récit ne soient pas plus creusés, comme par exemple comment Autant en emporte le vent a pu ouvrir des portes à la communauté afro-américaine, du moins dans le domaine du cinéma, comment ce film s'est battu à sa manière contre le racisme encore ambiant de l'époque. L'autrice nous livre de petits détails croustillants à ce propos mais j'en aurais voulu plus. Néanmoins, je reconnais qu'à ce niveau-là, j'exagère car la romancière a réussi l'exploit de condenser un maximum toutes les informations qu'elle avait à nous délivrer afin que tout soit traité, même de façon superficielle (en particulier pour ce qui est de l'homosexualité, quel dommage), que tout tienne et aille ensemble dans un seul livre d'à peine plus de trois cent pages : la ségrégation, l'antisémitisme, le sexisme au sein de l'industrie cinématographique, le combat discret mais cependant ardent mené par des femmes telles que Carole Lombard ou encore la scénariste oscarisée Frances Marion (une autre belle découverte que je viens de faire là) pour la réussite d'autres femmes dans ce dur mais gratifiant milieu, la façon dont un film se construit, les différentes interactions entre les acteurs, le réalisateur, le producteur, les imprésarios, la description d'un amour authentique qui peut perdurer dans le temps... Bref, je ne peux pas ne pas avoir été impressionnée par la capacité remarquable que l'autrice a eu de faire autant de références, de clins d'½il et de mentions à des thèmes forts ou à des personnalités importantes du paysage culturel de l'époque tout en menant de front sa double-narration principale avec ces deux histoires d'amour qui vous feront tourner la tête et donner follement envie d'y croire, en cet amour idéal qui brise les barrières du temps et des conventions. Pour tous les amateurs de vieux films hollywoodiens, d'Autant en emporte le vent uniquement ou de belles romances, le résultat en est d'autant plus exquis et savoureux. Une jolie réussite en somme.

Sinon, pour en revenir à l'écriture de Kate Alcott, je n'ai rien à redire : elle est fluide, en dehors du point que je viens juste de mettre en avant, et elle nous emporte sans aucun problème dans cet univers impitoyable, fait d'illusions mais aussi de véracité qu'est Hollywood. Cela a été un réel plaisir pour moi que de suivre Andy et Julie dans leurs traces, d'arpenter Los Angeles à leur côté. Ayant déjà eu l'immense chance de me rendre dans cette ville de rêve en vrai, ce roman m'a donné d'autant plus envie d'y retourner pour l'explorer en profondeur et pour écarquiller grand les yeux face à tout ce dont je n'ai pas pu jusqu'à présent faire l'expérience dans la vie réelle. Je remercie pour l'instant du fond du c½ur Kate Alcott de m'avoir proposé de monter dans cette capsule temporelle de son cru : j'ai ainsi pu vivre par procuration l'effervescence d'un Hollywoodland au charme absolument irrésistible dont je suis persuadée qu'il existe encore, même au travers des productions cinématographiques actuelles et de la modernisation qu'il a subi au fil des décennies. En tout cas, grâce à Kate Alcott entre autres, l'âge d'or du cinéma américain vivra encore longtemps dans les mémoires et par le biais de nos fantasmes les plus fous.

Sur ce, ma critique littéraire touche à sa fin. J'espère qu'elle aura su vous donner envie de laisser sa chance à ce roman car c'était là mon seul et unique v½u. Je n'ai plus qu'à souhaiter à toutes les Julie du monde le meilleur, qu'elles continuent à s'acharner et à y mettre du leur pour que les étoiles soient enfin à portée de main. Pour ma part, grâce à ce récit, j'ai véritablement eu l'impression de pouvoir les atteindre, les attraper même. Je garderai cette sensation de liberté et d'euphorie dans mon c½ur afin de ne jamais me laisser abattre à l'avenir, quelque soit le projet que j'entreprends. Par ailleurs, il est possible que cet espoir insensé que j'abrite au plus profond de moi ait un lien avec cette Californie pleine de ressources... Mais en attendant de pouvoir y retourner le c½ur pétillant et le sourire aux lèvres, il y a un autre livre de Kate Alcott qu'il me tarde de découvrir : La petite couturière du Titanic ou les sombres secrets que recèle le paquebot au destin le plus tragiquement connu au monde... ★★★★★ (♥)

Nanette ♥

« Moi, je me suis battue pour Clark, je me suis battue pour ma carrière. Alors, c'est moi qui vous le dis : si vous attendez que votre existence suive le cours que vous désirez la voir suivre, vous ne trouverez jamais le bonheur. Le bonheur, il faut lutter pour l'obtenir. Et dès lors que vous commencez à batailler pour quelque chose, eh bien, vous avez déjà remportez la victoire. Peu importe l'issue. »
Tags : Fiche lecture, service de presse, Editions l'Archipel, Si près des étoiles, Kate Alcott, 2015, 2019, Roman semi-fictif, Industrie du cinéma, années trente, hiérarchie sociale, se battre pour ses rêves, ambition, courage, scénariste, passion, imagination, féminisme, travail, indépendance, émancipation, ouvrir ses ailes, amour, romance, rencontre, roman d'apprentissage, grandir, ange gardien, amitié, soutien, tournage, envers du décor, coulisses, discrimination, sexisme, antisémitisme, nazisme, racisme, politique, tensions, menace de guerre, scandale, mariage, humour, réceptions, paillettes, minorités, opportunités, espoir, magie, acteurs/actrices, production, réalisation, Margaret Mitchell, légende, bouleversement, film culte, personnages réels, Autant en emporte le vent.♥, Très belle lecture, Mini coup de coeur
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#Posté le dimanche 12 mai 2019 15:31

Modifié le jeudi 16 mai 2019 04:15

FICHE LECTURE : Poldark - T2 : Au-delà de la tempête

FICHE LECTURE : Poldark - T2 : Au-delà de la tempête

• TITRE V.O. : Poldark - Demelza.
• AUTEUR : Winston Graham.
• ANNÉE : 1946 (ANGLETERRE) ; 1976, 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman historique.
• THÈMES : Saga familiale, années 1790, Révolution française, tensions, politique, justice, procès, Angleterre, Cornouailles, mines, paysans, milieu aisé, rivalité, jalousie, faux semblants, corruption, honnêteté, droiture, générosité, fougue, passion, amour, ranc½ur, chagrin, faiblesse, secrets, mystères, espoir, conscience, révolte, crise, noirceur, traumatisme, renouveau, amitié, trahison, tromperie, dangers, aventure, misère sociale, hiérarchie des classes sociales, querelles familiales, drame, deuil, réconciliation, passé, amertume, premier amour...
• PAGES : 300.

1790. Sept ans après avoir regagné son Angleterre natale, Ross Poldark est parvenu à sauver le domaine familial en déshérence et à relancer l'activité minière.
Mais des menaces planent en ce mois de septembre. Une famille de banquiers, les Warleggan, tente de prendre le contrôle de ses affaires, pourtant peu florissantes. Et Ross suspecte son cousin Francis d'être de leur côté pour assouvir sa vengeance.
Ross est dans le même temps accusé d'avoir pillé deux navires qui se sont échoués non loin de chez lui. S'il est reconnu coupable, il risque la mort...
Demelza, qu'il avait recueillie puis épousée, se bat pour le défendre. Mais leur amour résistera-t-il à la tempête ?
Monument de la littérature d'évasion, la saga Poldark plonge le lecteur dans les Cornouailles affamées de la fin du XVIIIe siècle. Décors naturels de toute beauté, trahisons et triangles amoureux, ce roman dépeint une Angleterre où les petits entrepreneurs vacillent sous l'influence croissante des puissances de l'argent.
Figure contestataire avant l'heure, Poldark le rebelle personnifie la passion et la sensualité.

Auteur de quelque trente romans, Winston Graham (1908-2003) est resté célèbre pour la saga Poldark, dont les douze volumes sont parus de 1945 à 2002. Cette série à succès de la BBC avec Aidan Turner et Eleanor Tomlinson dans les rôles principaux est aujourd'hui diffusée internationalement sur Netflix. Les Falaises de Cornouailles, le premier volet de cette saga, est paru à l'Archipel en 2017. Winston Graham est aussi l'auteur de Pas de printemps pour Marnie, adapté au cinéma par l'illustre Alfred Hitchcock.

Ma chronique du tome un : ici.

ஜ MON AVIS :

Coucou les amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du tome deux de la saga des Poldark, Au-delà de la tempête. Pour commencer, je tiens à remercier du fond du c½ur les éditions l'Archipel pour ce superbe envoi ainsi que pour leur patience. Je prends un véritable plaisir à redécouvrir l'histoire mouvementée et extraordinaire de cette incroyable dynastie familiale en français et par le biais des livres originels grâce à eux et je leur en suis extrêmement reconnaissante. Cependant, je ne vais pas vous mentir : pour le moment, si je ne devais vous conseiller qu'un seul format pour découvrir cette bouleversante aventure qui nous fait voyager dans le temps et dans l'espace, ce serait le format télévisuel. Explications.

Je ne vous cache pas que je suis ressortie effectivement assez confuse de ma lecture. Le livre se lit extrêmement bien et toutes les scènes et révélations que je connaissais déjà grâce à l'adaptation de la BBC, je les ai retrouvées ici. A peu de choses près, le livre et sa version télévisée sont tels des miroirs l'un de l'autre. Seulement, celui de la saga livresque me renvoie un reflet beaucoup plus flou que celui de son homologue télévisuel, qui est bien plus net de son côté.

Je m'en vais de ce pas vous donner des exemples concrets. En premier lieu, le découpage de la série et des livres ne semblent pas être les mêmes. En effet, la saison un de la série BBC s'achevait sur un événement d'une importance cruciale qui se produit dans la vie de notre fougueux Ross et de sa tendre moitié. Dans les romans, ce tournant décisif dans la vie de notre merveilleux couple a justement lieu au tout début de ce second tome. Je le sentais déjà mal en constatant que le premier livre ne se concluait pas sur cet épisode mais, pour le coup, j'ai été choquée de voir à quel point cela a été traité au-dessus de la jambe par l'auteur. Excusez-moi pour cette expression somme toute assez familière mais, là où la série a su faire survenir cet épisode tragique au bon moment et lui accorder toute l'importance et la gravité qu'il mérite, en le transformant par la même occasion en un cliffhanger insoutenable de grande qualité, non seulement Winston Graham place cette occurrence funèbre au mauvais moment, si jamais on peut parler de "bon" ou de "mauvais" moment pour une telle circonstance, mais en plus, envoyé, c'est plié, il n'en fait pas plus de cas que cela, au point qu'en quelques lignes, le drame est déjà passé et on en vient à se demander si cela a véritablement eu lieu ou non. C'est comme un mirage alors que cela devrait être un point d'encrage émotionnel hautement symbolique. Cette perte va en effet changer bien des choses dans la vie de notre couple phare et je trouve que l'auteur a sous-estimé ce fait pourtant évident de façon presque insultante. Je me rends compte que je peux me montrer assez virulente et sèche dans mon propos, et j'exagère sûrement un peu, mais quand même, cette absence flagrante de sentiments m'a passablement sidérée, même pour une intrigue censée se passer au dix-huitième siècle, et il fallait donc que je le souligne dans ma chronique, c'était obligé.

Un autre exemple somme toute parlant de ce que j'énonce : la naissance et l'évolution de la relation entre Dennis - que j'appelle toujours Dwight dans ma tête, c'est plus fort que moi - et Caroline, nouveau personnage principal auquel je me suis immédiatement attachée ici, alors que dans la série, m^es premières impressions n'étaient pas aussi encourageantes, pour une fois (même si l'actrice Gabriella Wilde est juste magnifique et très talentueuse), et introduit dans Au-delà de la tempête. D'ailleurs, au passage, je tiens à préciser que je trouve cela particulièrement amusant que ce tome se nomme ainsi car la tempête est en réalité loin d'être passée. Le pire reste à venir... Cependant, je ne vous en dis pas plus, il faudra que vous le découvriez par vous-même. Moi, sadique, vraiment ? Je ne vois pas de quoi vous parlez... Mais bref, passons. Si j'ai trouvé que le rythme de leurs rencontres et échanges verbaux absolument délicieux étaient déjà bien mieux gérés, je ne suis cependant toujours pas très convaincue. Là où dans la série, malgré les nombreuses ellipses, cela restait très cohérent et bien plus développé, dans le livre, cela va beaucoup trop vite pour que cela en soit crédible. Je dirais que c'est le principal problème de cette saga littéraire pour l'instant : on ne prend pas assez le temps de s'arrêter sur ce qui compte vraiment, de creuser plus que ça ce qui mériterait de l'être. Même la relation extrêmement puissante et fragilisée en début d'ouvrage de Francis et Ross ne m'a pas parue être si transcendante que ça alors que la série avait réussi à me tirer des larmes à propos de ces deux-là. Quand même, il s'agit des deux cousins Poldark, réputés pour leur impétuosité et leur façon d'aimer extrêmement violente et sans concession, cela est avoué par Ross lui-même au cours d'un dialogue avec sa superbe Demelza - qui elle par contre ne me déçoit jamais, malgré les vents et les tempêtes qui traversent son existence, c'est le cas de le dire - et pourtant, on a l'impression qu'ils ont tous les deux la capacité émotionnelle d'une petite cuillère (qu'est-ce que j'aime cette citation d'Hermione ♥ - rien à voir avec la choucroute, mais bon, je me devais de la placer ici) ! C'est un comble ça, quand même !

Et je vais en rajouter encore une couche : même pour ce qui est de la rivalité entre Ross et George, on passe d'un rapport certes extrêmement froid mais qui reste respectueux à « Vas y que je te balance en bas des escaliers ! » (j'ai franchement bien ri à ce moment-là du récit). J'aurais tout de même aimé que l'auteur explicite un peu plus les raisons pour lesquelles la famille Warleggan tient autant à s'accaparer les comptes bancaires de Ross, ce qui motive cette inimitié vorace qui n'en a (presque) plus de limites.

Un autre détail que j'ai aussi remarqué (là, il s'agit de ma pure analyse personnelle, un petit plaisir que je me suis accordée) : dans la série, Demelza, Elizabeth et Caroline ont trois couleurs de cheveux différentes - roux, châtain foncé et blond. Je trouvais cela très intelligent car chaque couleur correspond à une classe sociale, à une histoire et à un état d'esprit. En effet, le roux symbolise la flamme, la révolte, le changement, la provocation, et, en tant que fille de mineur qui s'élève socialement et fait fi des conventions, la douce mais robuste et déterminée Demelza ne pouvait qu'arborer une telle crinière grâce à la ravissante Eleanor Tomlinson. Elizabeth, quant à elle, sous les traits de la sublime Heida Reed, a les cheveux châtain clair qui tirent résolument sur le châtain foncé. Issue d'une des familles les plus anciennes et respectables des Cornouailles, les Chynoweth, Elizabeth est censée être l'incarnation même de l'élégance et de l'obéissance due aux aînés, à cette société patriarcale très rigide. Cependant, la "noirceur" de ces cheveux, plus foncés par rapport à la carnation très claire de sa peau, révèle à mes yeux les désirs inavouables de son c½ur, sa lutte intérieure face à un monde qui l'oppresse et l'empêche d'être pleinement elle-même et d'assumer ses sentiments. Quant à Caroline, aux cheveux blond très clair, elle représente cette aristocratie presque immaculée, d'un prestige incomparable. Sa beauté d'ange vous en ferait presque baisser les yeux. Mais Caroline, vous le comprendrez très vite, cache bien son jeu et est en effet bien plus qu'une simple poupée de porcelaine gracile et un chouïa mutine. Elle ne subit pas sa destinée comme Elizabeth, elle la vit. Au départ, j'en voulais à l'auteur des livres car il bouleversait tous mes repères et mes précieuses convictions : dans les romans, les couleurs changent de tête - Demelza se fait brune, Elizabeth blonde et Caroline rousse. In fine, j'en ai tiré des conclusions très intéressantes également : Demelza a des cheveux noirs comme le corbeau. Normal vu qu'elle est tel cet animal d'anthologie hautement indésiré. On lui fait sans cesse comprendre qu'elle n'a pas sa place auprès de son si cher époux, qu'elle ferait mieux de retourner à la terre, qui est son élément de prédilection, étant née des abysses de la mine et de la misère. Selon moi, la couleur noire symbolise en réalité le diamant brut qu'est Demelza, qui s'est toujours salie les mains et qui a subi les pires crasses depuis sa naissance, que ce soit de la part de ses proches ou de la haute société qu'elle a intégrée par alliance. Là où ne voit que de la mauvaise engeance, Demelza vaut à mes yeux bien plus que tous les pédants nobles qu'elle côtoie malgré elle, et c'est là sa véritable richesse. La blondeur d'Elizabeth dans les livres symbolise quant à elle justement la fragilité de cette jeune femme, sa beauté d'une perfection telle qu'elle en deviendrait presque inhumaine, cette distance entre cet objet de la société de l'époque et la véritable âme qui l'anime et qui est retenue prisonnière d'un corps traître, d'apparences qui ne lui rendent pas service. Pour ce qui est de Caroline, la rousse aux tâches de rousseur, elle devient dans les livres le feu ardent qui ne se laisse pas éteindre par la première remontrance venant de la part d'un de ses deux oncles et tuteurs, William et Ray. Même si Caroline semblerait avoir une apparence naturelle de paysanne, elle est belle et bien une aristocrate qui tient profondément à son statut, à son droit de naissance, mais aussi à sa liberté de penser et d'être. Bref, je pourrais vous bassiner encore des heures avec mes spéculations mais c'est ce qui fait de Poldark un réel bonheur à lire et à visionner : les livres comme la série sont extrêmement riches en interprétations diverses et variées, de fortes significations sont portées par une simple couleur de peau ou de cheveux, un banal vêtement, un geste minime d'un personnage à un autre. Tout est dans le détail et dans la minutie la plus raffinée. C'est ce qui me fait au fond tant aimer cet univers et les messages qui y sont véhiculés.

Pour conclure, je ne peux que vous recommander de vous plonger dans la lecture de la saga des Poldark. Certes, je ressors mitigée de ce second tome, où j'ai retrouvé tous les personnages que j'adore, la même histoire, les mêmes frissons, mais en beaucoup moins intense, en plus fade, presque délavé, et surtout avec une intrigue beaucoup trop précipitée. Je ne sais si c'est le découpage et la plume d'origine qui posent problème ou la traduction française mais une chose est sûre : il y a un hic quelque part. La faute à la plume très lisse et très classique de l'auteur, peut-être... Après tout, les premiers tomes de la saga datent des années quarante, une époque où la prose des écrivains était encore très bridée et où la traduction en français se faisait somme toute très scolaire. Je ne saurais vous dire si c'est cela qui m'a fait ressentir la lecture différemment par rapport au tome un, certes placé plus haut au niveau de l'ancienneté mais qui prend au moins le temps de mettre en place son univers foisonnant de détails et de protagonistes. En tout cas, l'adaptation de la BBC reste pour moi la véritable réussite, le must-see absolu. Néanmoins, je le répète, je continuerai à prendre un grand plaisir à redécouvrir cette palpitante aventure des Cornouailles si chère à mon c½ur en format papier grâce aux éditions l'Archipel, que je remercie encore chaleureusement. Il me tarde d'avoir le tome trois entre les mains, dont la première édition française s'intitule par ailleurs Jérémy Poldark. Cela me rend extrêmement curieuse car les enfants de Ross et Demelza sont loin d'avoir un rôle prépondérant dans la série télévisée... Vivement que je retourne à mon second chez-moi qu'est la demeure de Nampara ! ★★★★★

Nanette ♥
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Editions l'Archipel, Poldark, Tome 2 ♥, 12 volumes, 1946, 1976, 2017, Littérature anglaise, Winston Graham, Au-delà de la Tempête, Roman historique, Saga familiale, années 1790, Révolution française, tensions, politique, justice, procès, Angleterre, Cornouailles, mines, paysans, milieu aisé, rivalité, jalousie, faux semblants, corruption, honnêteté, droiture, générosité, fougue, passion, amour, ranc½ur, chagrin, faiblesse, secrets, mystères, espoir, conscience, révolte, crise, noirceur, traumatisme, renouveau, amitié, trahison, tromperie, dangers, aventure, misère sociale, hiérarchie des classes sociales, querelles familiales, drame, deuil, réconciliation, passé, amertume, premier amour, Très bonne lecture
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#Posté le vendredi 22 mars 2019 16:02

Modifié le mardi 26 mars 2019 09:23

FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée

FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée

• TITRE V.O. : Far from the Madding Crowd.
• AUTEUR : Thomas Hardy.
• ANNÉE : 1874 (ANGLETERRE) ; 1901 (FRANCE). Présente édition : 2015.
• GENRE (S) : Grand classique.
• THÈMES : Drame psychologique, hiérarchie sociale, ferme, campagne, héritage familial, pauvreté, misère, volonté, détermination, courage, féminisme, portrait de femme forte, manque d'expérience, témérité, ténacité, relation maître/employé, classes sociales, univers bucolique, pastoral, amitié, confiance, amour, désespoir, déception, tromperie, manipulation, impétuosité, fidélité, dix-neuvième siècle, époque victorienne, persévérance, camaraderie, deuil, abandon, mystères, secret, révélation...
• PAGES : 471.
FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée
ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman que j'ai commencé fin 2017 et dont j'ai terminé la lecture en début d'année 2018, Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy. Lecture par ailleurs commune dont je tiens à remercier ma petite Axelle. Merci ma Chocola d'amour de m'avoir permis de sortir de ma PAL ce grand classique qui m'attendait depuis plus de trois ans à l'époque (toujours aussi incorrigible, cette Nanette...). J'ai adoré étirer cette formidable LC sur une poignée de mois, prendre le temps de savourer ce roman et d'en discuter avec toi. Ce fût un véritable plaisir et on remet ça quand tu veux (si tu as envie de re-re-lire Rebecca de Daphné du Maurier par exemple...) !

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il me tardait de lire ce roman signé Thomas Hardy, un auteur qui m'avait particulièrement marquée et impressionnée grâce à son chef d'oeuvre le plus connu : Tess d'Urberville. Cette rencontre livresque avait été un bouleversement, un véritable crève-c½ur. Tant de noirceur et de cruauté réunies dans un seul ouvrage, magistral et écrit d'une main de maître, cela a eu raison de moi. Je ne suis pas prête d'oublier cette bouleversante histoire, très superbement immortalisée au cinéma par le réalisateur Roman Polanski en 1979, en hommage poignant, désarmant, à sa jeune épouse tragiquement décédée, la magnifique actrice et icône des sixties Sharon Tate qui, au cours de sa grossesse, avait élu Tess comme étant son livre de chevet. Par ailleurs, ma découverte mémorable du roman originel avait fait le sujet d'une lecture commune avec ma Axellounette, qui malheureusement avait eu bien du mal à avancer dans le roman, au point de l'abandonner, ce que je pouvais tout à fait concevoir à l'époque. En effet, Tess d'Urberville constitue en soi une épreuve fort douloureuse, même pour le lecteur le plus rodé. Qui plus est, croyez-moi, si vous vous lancez dans Tess, vous ne verrez plus jamais les fraises de la même façon par la suite. C'est tout ce que je peux vous dire afin de titiller votre curiosité et en même temps ne pas trop vous en dévoiler.

Loin de la foule déchaînée a le mérite de ne pas nous faire déprimer grâce à une atmosphère beaucoup plus accueillante et optimiste. Certes, d'après ce que j'ai compris, ce n'est pas dans les habitudes de Thomas Hardy que de faire naître un univers de Bisounours de sa plume grandiose. Mais, pour une fois (dixit la fille qui n'a lu que deux de ses romans, la bonne blague), il nous montre le bon côté des choses et ça, ça fait sacrément du bien. Cela m'y fait penser : surtout, ne lisez pas Tess si vous broyez du noir car cela ne fera que vous saper le moral encore plus. Conseil d'amie à suivre très précieusement. Justement, Loin de la foule déchaînée saura vous changer les idées sans pour autant vous offrir une vision du monde, que ce soit de celui du dix-neuvième siècle ou le nôtre à l'heure actuelle, édulcorée et donc fausse. En effet, vous vivrez également avec ce roman des moments de tension et d'angoisse, ce ne serait pas drôle sinon... Cependant, il en ressortira toujours du positif ; le soleil finira par se lever, quoiqu'il arrive. C'est une belle leçon qu'il faut aussi appliquer à notre quotidien de tout les jours.

Concernant l'intrigue du récit, elle se passe comme je vous l'ai laissé suggérer un peu plus haut, à la fin du dix-neuvième siècle en plein environnement champêtre. Le duo central, formé par Gabriel Oak, un jeune fermier modeste qui redouble d'efforts depuis désormais dix ans afin d'agrandir son domaine et de solidifier son commerce, et par Bathsheba Everdene, une jeune fille innocente, orpheline et sans revenus, va commencer son histoire commune sur les chapeaux de roues et connaître tout au long du roman une série de hauts et de bas assez dingues. In fine, cela ne va faire que renforcer leur relation certes tumultueuse mais profondément belle et puissante et dans le récit, on en revient toujours à eux deux, deux forces de la nature unies et solidaires, quoique la vie puisse leur réserver de beau comme de mauvais. Et du mauvais, il y en aura souvent , c'est la marque de Mr Hardy, après tout. Il a quand même fait d'immenses efforts depuis Tess pour ne pas trop malmener ses protagonistes et leur accorder un peu de bonheur, je l'en félicite.

Pour commencer, Bathsheba est déjà beaucoup mieux lotie que la pauvre Tess, qui méritait sérieusement que l'on s'apitoie sur son sort. La vie de Miss Everdene ne sera pas toute rose ; la jeune femme connaîtra en effet des périodes de tourmente difficiles et son c½ur sera souvent déçu, voire brisé. Cependant, rien ne la fera flancher dans sa quête de reconnaissance au sein d'un monde régi par le patriarcat. En effet, si, au départ, Bathsheba nous est présentée comme une frêle et ravissante héroïne de la campagne, aux origines très modestes, tout droit sortie d'une symphonie pastorale du dix-huitième siècle, la jeune femme ne manque en réalité pas de tempérament. Son ascension sociale subite et agréablement surprenante due à son poste à haute responsabilité à la tête de la ferme de son défunt oncle, fonction guère relayée à une femme, jeune et célibataire de surcroît, à l'époque, ne va le révéler que davantage. J'ai tout simplement adoré ce personnage de femme forte, franche, qui fait des erreurs comme tout le monde mais qui les assume et se relève, de femme moderne, en avance par rapport à son temps, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds par des hommes qui voudraient à tout prix l'intimider et la soumettre à leur volonté. Bathsheba est une femme juste remarquable, solide comme un roc, mais aussi à la sensibilité extrêmement touchante. Malgré toute la force qu'elle déploie pour défendre sa place en ce bas monde, elle n'en reste pas moins un être humain vulnérable, qui peut être assailli par des doutes entêtants et commettre des bêtises plus grosses que lui. Néanmoins, j'éprouve un profond respect envers cette héroïne ; j"ai su faire fi de ses nombreuses imperfections et je la considère comme étant magnifique de partout.

Face à une telle tornade de cheveux noir de jais et à ce tempérament de feu, seul un Gabriel Oak pouvait faire le poids. Mon petit c½ur a fondu tant Gabriel est adorable et attachant, si serviable et loyal (j'ai l'impression de vous décrire Lassie, chien fidèle là), si droit dans ses - j'allais dire "baskets" mais cet énorme anachronisme n'est guère approprié dans le cas présent - sabots ? souliers ? (Anaïs, tu t'enfonces...) Bref, Gabriel, c'est quelqu'un qui ne vous laissera jamais tomber, toujours prêt à redoubler d'efforts à la tâche, pas du genre à baisser les bras. C'est plutôt le type qui sait se montrer patient et sage, tel un maître Yoda du dix-neuvième siècle, époque victorienne. Même si, au début, je ne vous cache pas qu'il se montre assez, voire très, impulsif et irréfléchi vis-à-vis de ses sentiments naissants pour notre belle brune. En amour, Gabriel est si passionné qu'il s'en brûle carrément les ailes au soleil de ses rêves. Et autant vous dire que Bathsheba est un astre particulièrement aveuglant et ardent... Mais, in fine, mon Gabriel est tel un bon vin ; avec le temps (« va, tout s'en va... » Humhum, pardon), il n'en devient que meilleur. Pourtant, lui aussi en a vu des vertes et des pas mûres, comme tout un chacun, mais ce n'est pas ça qui peut l'abattre, ce serait mal le connaître ! Certains devraient en prendre sérieusement de la graine...

.... à commencer par un certain sergent Francis Troy ! J'ai réussi à éprouver une once de pitié pour ce personnage arriviste, qui n'éprouve de la considération et de la compassion que pour sa petite personne et qui n'hésite pas à profiter des autres afin d'assurer son confort personnel. Il s'agit d'un charmeur qui sait bien manier les mots et vous cerner pour mieux vous séduire et vous tromper. Même si Thomas Hardy a su faire ressortir une infime parcelle d'humanité chez ce personnage, difficile de l'en trouver sympathique pour autant. C'est un véritable incompétent, tapageur, qui méprise les sentiments d'autrui afin de les piétiner d'autant mieux avec ses belles bottes de soldat qui n'a que son agréable physique de bien pour lui. Désolée de me montrer aussi méchante, mais je ne peux pas faire preuve de tendresse face à un tel individu, c'est juste impossible. En bref, vous l'aurez certainement compris, ce gredin, cet être exécrable n'arrive pas à la cheville de mon Gabriel d'amour et de ma si forte, si insoumise et remarquable Bathsheba, qui mérite nettement mieux. Not even close.

Arthur Boldwood, le troisième prétendant, m'a fait éprouver pour lui bien de la peine en revanche. Avant que Bathsheba ne vienne habiter à côté de son domaine, il devait vivre une vie bien morne et insipide, celle d'un fermier propriétaire terrien sans histoire qui n'avait jamais encore senti battre son c½ur pour une femme, une potentielle épouse. L'extraordinaire Bathsheba, grâce à sa beauté éclatante et à sa jeunesse revigorante, mais aussi assez insouciante, va bouleverser son existence à tout jamais. A tel point que cet amour tout nouveau et si exaltant qui va alors naître dans son c½ur jusqu'à présent solitaire, va devenir une obsession pour Boldwood. Si je l'ai souvent vu au cours de ce roman comme un obstacle balourd et franchement indésirable entre Gaby et Bathsheba, j'ai fini par reconnaître que Boldwood était en réalité un homme intègre, lucide, plein de bon sens et qui fait lui aussi preuve d'un immense courage à sa façon. Je suis bien heureuse de m'être trompée sur son compte.

Pour conclure, je dirais que j'ai passé un excellent moment de lecture au c½ur de la campagne anglaise, plus précisément à Weatherbury, grâce au grand talent d'écriture de Thomas Hardy, dont la réputation en tant que l'un des plus grands et renommés auteurs anglais du dix-neuvième siècle n'est plus à faire. Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis sentie comme chez moi au sein de la ferme de Bathsheba, aux côtés notamment de la douce servante Lydia, des vaillants et attachants paysans Laban Tall, Jan Coggan, William Smallbury et tous les autres. Leur franc-parler m'a beaucoup fait rire et d'ailleurs, j'ai beaucoup aimé le fait que Thomas Hardy ait retranscrit tous leurs dialogues en patois local. Rien de trop compliqué à comprendre, je vous assure ! Au contraire, on s'y fait, on y prend goût et cela ajoute de l'authenticité au récit à mon sens, cela le rend d'autant plus réel et vivant à nos yeux. Je pense que je relirai Loin de la foule déchaînée avec grand plaisir un jour, ne serait-ce que pour le petit bonheur qu'est de prendre soin des moutons en compagnie de Gabriel et de Bathsheba. C'est si attendrissant comme image, vous ne trouvez pas ? Une fois de plus, l'épatant Thomas Hardy m'a convaincue grâce à sa plume singulière et mordante, qui nous invite à entrer dans son univers et à ne plus jamais en ressortir, même si le début du livre est digne d'un diesel : il faut lui laisser le temps de bien démarrer, de tout mettre en place, mais une fois qu'on est dedans, on trace jusqu'à la dernière ligne du récit ! Croyez-moi, si vous aimez les grands classiques du dix-neuvième siècle, celui-là ne fera pas exception !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Loin de la foule déchaînée
Source des images : booksandquills.

★★★★★
Très bon roman !

✓ - Gabriel et Bathsheba, un de mes duos chouchous, emblématiques !
- L'écriture de Thomas Hardy, dont je suis indéniablement tombée amoureuse. Elle agit telle une main qui prend la vôtre et qui vous embarque totalement dans les moments les plus joyeux comme dans ceux les plus sombres du roman. Elle ne vous épargne rien, ni joies, ni peines. Qui plus est teintée d'ironie, elle est juste fantastique-!


✗- Le personnage de Troy, ggggrrrr !!!!
- Le début du roman, les cent premières pages en particulier, est assez déroutant et ne nous met pas tellement en appétit mais, une fois passé ce cap, on ne regrette pas d'avoir été jusqu'au bout !

« Il est difficile pour une femme d'exprimer ses sentiments dans un langage presque entièrement formé par les hommes pour exprimer les leurs. »
Tags : Fiche Lecture, Editions l'Archipel, Loin de la foule déchaînée, Far from the Madding Crowd, Thomas Hardy, Littérature anglaise, Grand classique, 1874, Drame psychologique, hiérarchie sociale, ferme, campagne, héritage familial, pauvreté, misère, volonté, détermination, courage, féminisme, portrait de femme forte, manque d'expérience, témérité, ténacité, relation maître/employé, classes sociales, univers bucolique, pastoral, amitié, confiance, amour, désespoir, déception, tromperie, manipulation, impétuosité, fidélité, dix-neuvième siècle, époque victorienne, persévérance, camaraderie, deuil, abandon, mystères, secret, révélation
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#Posté le mercredi 20 février 2019 16:11

Modifié le vendredi 01 mars 2019 08:26

FICHE LECTURE : Poldark - Tome 1 : Les falaises de Cornouailles

FICHE LECTURE : Poldark - Tome 1 : Les falaises de Cornouailles

• TITRE V.O. : Poldark, book 1 : Ross Poldark.
• AUTEUR : Winston Graham.
• ANNÉE : 1945 (ROYAUME-UNI) ; 1972, 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Historique.
• THÈMES : Saga familiale, années 1780, guerre d'Indépendance, Angleterre, Cornouailles, mines, paysans, milieu aisé, rivalité, jalousie, faux semblants, corruption, honnêteté, justice, droiture, générosité, fougue, passion, amour, ranc½ur, chagrin, faiblesse, secrets, mystères, tensions, espoir, conscience, révolte, crise, politique, noirceur, traumatisme, renouveau, amitié, trahison, tromperie, dangers, aventure, misère sociale, hiérarchie des classes sociales, querelles familiales, drame, patriotisme, fierté, humanisme...
• PAGES : 320.

1783. Après avoir mené une vie aventureuse en Amérique, le jeune et fougueux Ross Poldark revient en Angleterre. Mais c'est un homme meurtri qui retrouve ses falaises de Cornouailles.

Son père vient de décéder et le domaine familial est en déshérence. Surtout, Ross apprend qu'Elizabeth, sa fiancée, a rompu sa promesse pour en épouser un autre : Francis, son propre cousin...

Ross n'a d'autre choix que de s'inventer une nouvelle vie. Plutôt que de se laisser abattre, il décide de relancer l'activité minière, qui fit autrefois la fortune des siens.

Un jour, sur un marché, il prend la défense de Demelza, une fille sans instruction qu'il engage comme domestique. Une décision qui va changer sa vie...

L'AUTEUR : Auteur de quelque trente romans, Winston Graham (1908-2003) est resté célèbre pour la saga Poldark, dont les douze volumes sont parus de 1945 à 2002. Cette série à succès de la BBC, avec Aidan Turner dans le rôle principal, est aujourd'hui diffusée sur Netflix. On lui doit également Pas de printemps pour Marnie, roman adapté à l'écran par Alfred Hitchcock.
FICHE LECTURE : Poldark - Tome 1 : Les falaises de Cornouailles
ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, je tiens à sincèrement remercier les éditions L'Archipel pour cet envoi, ainsi que d'avoir réédité cette saga d'anthologie en français (du moins, d'avoir commencé à le faire). Avec ces deux magnifiques couvertures qui plus est... Je fonds totalement. Mais bref, passons. Etant actuellement une grande fan de la seconde adaptation de la BBC de l'immense fresque familiale et historique qu'est Poldark (douze tomes, quand même !), il me tardait de découvrir la plume de celui qui a su poser toute son imagination historique et romanesque sur le papier, Winston Graham. Alors, qu'en est-il de cette épopée tumultueuse qui vient tout juste de commencer avec ce premier tome ? Mes attentes étaient très hautes au vu d'une histoire extraordinaire... que je connaissais au fond déjà, la renommée de l'auteur l'ayant précédé et ayant inspiré le monde télévisuel. Les vents soufflant sur les sauvages falaises de Cornouailles auront-ils réussi à me transporter une seconde fois ?

Eh bien, à vrai dire... Oui, mais pas tout à fait. Ce que j'ai adoré, c'est que la plume de Winston Graham est très immersive. Elle dépeint à merveille les paysages à la beauté brute et indomptable des Cornouailles, les physionomies des personnages, leur caractère bien affirmé à chacun, leurs états d'âme, leurs sentiments multiples et tourmentés... Tout cela prend vie dans nos esprits et stimule notre imagination bouillonnante. Bref, loin d'être ennuyée par cette incroyable aventure sociale, familiale et sentimentale que la série, exceptionnellement fidèle en tout point ou à peu de choses près, du moins, je ne peux en juger qu'au niveau d'une bonne partie de la saison un pour l'instant, j'ai eu la sensation de revivre le retour de mon cher Ross au bercail et tout ce qui s'en suit de fort mouvementé et palpitant comme si c'était la première fois. Ce qui aurait dû être le cas si j'avais lu le livre en premier. Mais je ne me tracasse plus pour ce genre de questions, donc... Qu'est-ce qui m'a manqué alors ? Je suis sûre que vous connaissez déjà la réponse à cette interrogation : le fameux "je-ne-sais-quoi", cette petite étincelle qui vous démange, ce souffle de magie pure qui vous permet de voir le roman prendre littéralement vie sous vos yeux ébahis. Malgré l'écriture superbe de Winston Graham, qui promet une grande saga enchanteresse qu'il me tarde de lire à mon rythme, c'est cependant la scénariste Debbie Horsfield et l'ensemble de l'équipe de Poldark - remarquable adaptation en mini série de la BBC, qui a réussi à déclencher le "truc" qui m'hypnotise à chaque fois et me met le c½ur en émoi.

Ce n'est pas pour jeter des fleurs à la série (Oups. Trop tard. Déjà fait.), et je vais d'ailleurs m'en arrêter là pour cette fioriture d'éloges sur l'adaptation alors que c'est du livre dont je dois vous parler mais, si vous n'aviez QU'UN conseil à retenir de cette chronique, ce serait le suivant : vraiment, lisez les livres ET regardez la série. Ne vous privez pas de ce double plaisir car je peux vous assurer que les deux sont complémentaires et forment le mariage parfait. C'est tellement rare qu'une adaptation, ici télévisuelle, soit si fidèle et surtout sur la même longueur d'onde que les ouvrages d'origine que vous ne pourrez qu'être satisfaits de cette expérience "enrichie". Voilà, c'est tout pour moi. Maintenant, pour les néophytes de Poldark (Sérieusement, qu'est-ce que vous attendez pour vous immerger totalement dans ce chef d'oeuvre ?! Ah, je sais ! Que votre humble servante vous ouvre la marche à suivre, bien sûr.), laissez-moi vous présenter un homme vraiment pas comme les autres, qui ne manquera pas de chambouler votre existence, j'ai nommé le seul, l'unique : Ross Poldark. Il fait définitivement partie de mon panthéon des personnages romanesques qui m'ont marquée d'une pierre blanche. En effet, Ross n'est pas fait du même bois que les autres et a une conscience accrue du monde qui l'entoure : bien que faisant partie de la noble et vénérable famille des Poldark, Ross se sent bien plus proche des mineurs qu'il emploie et se considère comme l'ami de ces gens simples qui, eux au moins, ont une parole d'honneur tout comme lui et dont la dignité n'est pas à vendre comme cela peut être le cas au sein de la classe sociale des bourgeois/aristocrates de la trempe des Poldark, Warleggan, Penvenen et d'autres familles qui régissent la vie politique, juridique, économique, sociale ainsi que le monde du travail à cette époque-là. Autrement dit, ils se placent bien au-dessus du milieu ouvrier, qui trime comme il peut face à tant de privilèges qui ne leur sont pas accordés. Ross sait très bien qu'il faut brosser ces individus (ceux des familles implantées et de celles "nouveaux riches") dans le sens du poil afin d'obtenir un semblant de justice et de lucidité de leur part. La seule fois où il va faire preuve d'une honnêteté cassante mais nécessaire envers ses pairs qui ne jurent que par et qui n'entendent que l'hypocrisie, Ross va le regretter amèrement. J'admire profondément et sincèrement ce personnage qui, certes, va faire des erreurs, dont je n'approuve pas forcément tous les choix et les opinions, mais qui les assume jusqu'au bout et sait reconnaître ses faiblesses, ses manquements et qu'il peut avoir tort. Malgré le vilain tour que lui a joué le destin, en lui dérobant son père et sa bien-aimée fiancée, Ross ne va pas se laisser abattre, va garder courageusement sa rancune en lui et ne pas en blâmer sa famille (alors qu'il le pourrait) et va tout mettre en ½uvre pour que l'héritage de son père renaisse de ses cendres et pour assurer à ses braves ouvriers leur pitance et un toit sous lequel faire vivre leur famille. Ross est un homme au fort tempérament, qui apprécie la franchise plus que tout autre chose. C'est quelqu'un de profondément bon et généreux, malgré sa personnalité complexe et son impétuosité, rendues à merveille par la fougue d'un de mes acteurs favoris, le saisissant Aidan Turner. J'aime infiniment ce personnage à la balafre hypnotique qui descend le long de son visage, à la beauté singulière et magnifique, qui ne veut absolument pas, sous aucun prétexte, se laisser corrompre et manipuler, et qui se bat constamment pour rester fidèle à lui-même dans un monde de loups mangeurs d'agneaux, qui n'a pas de principes ni de compassion. Je l'aime du plus profond de mon petit c½ur débordant de tendresse pour lui.

Concernant son pendant féminin, Demelza, si j'ai bien reconnu sa personnalité douce, apaisante, pacifique, qui sait cependant s'enflammer pour les causes qui lui tiennent à c½ur, qui lui semblent justes, et la détermination inébranlable et impressionnante qui l'anime alors, là où je m'attendais à faire face à la beauté flamboyante et superbe d'Eleanor Tomlinson, si la silhouette de Demelza est toujours fluette et gracile, bien que celle-ci doute sérieusement de sa beauté et de son influence alors qu'elle ne le devrait pas, ses cheveux se sont révélés être en réalité une tignasse noire comme le corbeau et ses yeux assortis, tels deux puits sans fond envoûtants, à l'éclat néanmoins d'une pierre précieuse. Cette description physique m'a fortement troublée, pour une raison bête comme chou : elle correspondait en tout point à celle de ma mère. J'y ai vu un peu naïvement un hommage à ma maman adorée de la part de l'auteur. C'est stupide, je sais. A tel point que je commence à douter de si les yeux de Demelza n'avaient pas toujours été bleus finalement, et non noirs comme les beaux yeux de la mama. Mais pour ce qui est de la chevelure, je suis formelle. Et, après tout, ce n'est pas le seul point commun qu'elles partagent : toutes les deux sont promptes à agir, sans arrière-pensée aucune, afin de changer ce qui ne va pas dans ce monde de brutes et d'assurer le bonheur d'autrui. Grâce à son jeune âge et à sa capacité de s'émerveiller de tout, Demelza a le c½ur empreint d'une innocence touchante, qui l'amène à avoir un raisonnement somme toute très simple mais tout aussi fort et authentique sur les choses fondamentales de la vie. Par exemple, si deux êtres s'aiment d'un amour sincère, pourquoi cela gênerait-il les autres ? Par souci d'ego ? De fierté ? D'orgueil incapable de pardonner ou de demander pardon à l'offensé ? Ce sont tous ces sentiments néfastes qui étouffent les Poldark, là où Demelza, la petite nouvelle au sein de cette famille tourmentée et sacrément rancunière, n'est que gentillesse, écoute, compréhension et tolérance. Demelza ne veut aucun mal, simplement l'harmonie et la bonne entente entre tous, et je la respecte profondément pour cela. Ce qui a pu légèrement m'agacer par moments chez elle, c'est sa tendance à trop s'inquiéter du regard que les autres, autrement dit sa nouvelle famille et classe sociale, portent sur elle. Je trouvais qu'elle s'en souciait bien trop et tenait trop à leur plaire, alors qu'ils ne valent certainement pas mieux qu'elle, servante soustraite au petit peuple, bien au contraire. Mais cela peut aisément se comprendre après tout, cette envie d'être acceptée et approuvée par tous : Demelza n'est qu'une toute jeune femme, qui en a vu des vertes et des pas mûres, et a échappé à son enfance violentée grâce à toute la force de sa volonté et aussi grâce à un ange gardien impromptu prénommé Ross. Les gorges étranglées par leur jalousie et leur malveillance en ont vite fait de jaser et de juger la pauvre enfant sans la connaître. Dans un monde aussi hostile et fait de faux semblants, il devient alors aisé pour Demelza de se sentir déboussolée et de se déprécier. Heureusement que Ross est là pour lui rappeler qu'elle est bien au-dessus de tous ces mécréants et que ce petit bout de femme qu'elle est a lui aussi une sacrée force de caractère.

Pour ce qui est de la famille de Ross, les fameux, que dis-je, les légendaires Poldark, nous ne sommes pas non plus en reste ! Mon membre préféré de cette tumultueuse famille, en dehors de mon Ross chéri bien sûr, est incontestablement Verity, la colonne vertébrale de la famille. Cette jeune femme est juste extraordinaire. L'incarnation même de l'abnégation. Verity ne cesse de penser aux autres avant de penser à elle-même, elle fait toujours passer le bien-être de sa famille avant le sien et, sans elle, on sent bien que le somptueux domaine familial de Trenwith part à vau-l'eau, comme si son étincelle de vie et de joie l'avait quitté. En effet, alors que Verity va enfin vouloir poursuivre son rêve d'amour et décider de sa vie de femme indépendante, libre et heureuse auprès de l'homme qu'elle aime, de son côté, sa famille est totalement déboussolée et presque prête à lui mettre des bâtons dans les roues au départ ! Il faut dire qu'elle avait bien l'habitude de se reposer sur la petite Verity pour s'occuper de tout ce qui n'allait pas ! Heureusement que cette dernière peut compter sur son cher cousin et sur sa nouvelle cousine, enfin, plus une s½ur à ses yeux et pour son c½ur, Demelza. J'ai été très touchée par la grande complicité qu'elle partage avec l'un et par la profonde et sincère affection qu'elle éprouve pour l'autre. Verity est vraiment un personnage formidable, qui mérite d'avoir ce qu'il veut dans la vie. Pour ce qui est du reste de la maisonnée, je n'ai jamais trop apprécié le personnage du patriarche, Charles Poldark, qui ne m'est que peu sympathique. Mais je dois reconnaître que sa mort a un impact considérable sur la vie des habitants de Trenwith, comme si cela sonnait le glas d'une existence passée en ses murs et le début d'une nouvelle ère. Et quelle nouvelle ère ce sera... Bref, la mort de Charles ne peut que nous ébranler, qu'on le veuille ou non, qu'on aime ce dernier ou non. Cependant, s'il y a bien un personnage plus borné que son imposant père, c'est sans conteste celui de Francis. Le frère de Verity et cousin de Ross est celui qui incarne le mieux la rancune pugnace des Poldark. Drapé dans sa ridicule fierté de mâle Poldark, Francis est loin d'avoir le pardon facile. Et pour ce qui est d'admettre ses torts, n'en parlons même pas ! Je pense que, ce qui lui permet de canaliser sa colère injustifiée, c'est la sérénité que lui procure sa splendide femme, Elizabeth. Au début, celle-ci était une véritable énigme pour moi : comment peut-on préférer Francis à Ross ? Sérieusement ? Cela me paraissait impensable, un choix pareil. Et puis, je la voyais un peu comme la sorcière qui avait réussi à diviser deux cousins qui se considéraient comme des frères depuis l'enfance...alors qu'elle n'est en réalité coupable de rien ! Si ce n'est d'avoir trouvé en son c½ur de la place pour deux êtres à la fois si proches et si différents. Honnêtement, alors que je ne supporte pas les triangles amoureux d'habitude, je le peux concevoir, et je viens de faire un grand pas en avant ! Elizabeth est à mes yeux juste une jeune femme courageuse qui essaye d'être une bonne épouse et une bonne mère et d'étouffer les sentiments qu'elle a pu éprouver pour son premier amour, qui appartient désormais à une autre, afin d'assurer la bonne entente entre les différents membres de sa famille par alliance. Tout comme Demelza et Verity, Elizabeth est une pacificatrice, et j'adore ce trio de femmes belles à l'intérieur comme à l'extérieur et si fortes. Enfin, j'aurais voulu en voir plus de la géniale tante Agatha. J'adore cette vieille dame très touchante, qui a vu des générations de Poldark grandir et se succéder au sein de la demeure de Trenwith, et son franc-parler juste excellent. Tante Agatha, c'est un peu l'âme de Trenwith en somme ! C'est simple, il me faut plus d'Agatha dans le prochain tome, je l'exige !

Au niveau des petites différences que j'ai pu repérer par rapport à ce qui m'était déjà familier, j'ai été tout d'abord surprise d'entrée de jeu par le prologue, où l'on fait la connaissance de Joshua Poldark, le père de Ross. Si j'étais déjà habituée au fait qu'il soit fréquemment mentionné au cours de l'histoire, je ne m'attendais cependant pas à le rencontrer en chair et en os. Ou plutôt, fait d'encre et de papier... En tout cas, on voit bien de qui le fils tient. je suis très heureuse d'avoir pu passer un moment avec Joshua Poldark, même si ce fût malheureusement bien trop court à mon goût. Ce qui me rend le plus triste, c'est que j'ai bien l'impression que Joshua s'est fait rouler dans la farine par son propre frère, Charles. Voilà un mystère à élucider par la suite, même si on en saisit immédiatement les tenants et aboutissants, à bien y réfléchir. Quoique, il serait fort probable que Charles ait commis quelques magouilles dans le dos de son frère. Affaire à suivre... En tout cas, j'espère que Winston Graham nous proposera quelques flashbacks concernant ce bon Joshua et sa femme Grace, qui m'avait l'air d'être une personne remarquable. Parce que, à part quelques réminiscences de Ross, on a fort peu à se mettre sous la dent. Et puis, je trouve qu'il est important d'en apprendre sur le passé afin de mieux éclaircir le présent. Je regrette également que le personnage du docteur Enys soit si effacé dans les livres, du moins pour le moment. Nouvel arrivant en cette partie des Cornouailles, le charmant petit village de Sawle, Dennis Enys (je ne m'y fais pas à cette rime, je préfère largement le prénom Dwight choisi dans la série) est un très bon médecin, passionné et impliqué dans tout ce qu'il fait, plaçant son métier et la santé de ses patients avant toute chose. Je place ainsi ce personnage haut dans mon estime, même si j'aurais aimé qu'il soit plus présent et "vivant". Comment l'expliquer... ? Surtout, ce qui m'a manquée, c'est que, dans la mini-série, ils ont fait en sorte que Ross et Enys se connaissent déjà lorsqu'ils se retrouvent en Cornouailles. En effet, ces deux personnages ont vécu leur expérience de la guerre d'Indépendance ensemble, en Amérique, et cela rend leur amitié encore plus forte et indestructible. Malgré cette absence de lien déjà noué dans les livres, on sent déjà que cette amitié naissante entre les deux hommes est telle une évidence et ne peut que grandir et se renforcer au fil des tomes. Je ne m'inquiète pas là-dessus.

Enfin, c'est le personnage de George Warleggan qui m'a réservé ma dernière surprise. Antagoniste notoire de cette histoire, ennemi juré de Ross (enfin, c'est lui-même qui s'est implanté ça tout seul dans le ciboulot...), j'ai été agréablement surprise par... son absence. De méchanceté. Dans ce premier tome, on prendrait presque George en sympathie : c'est un gentleman raffiné, courtois, qui ne cherche pas à faire de vagues, simplement à assurer la pérennité des affaires de sa famille nouvellement anoblie, si on compare à l'ancienneté et au prestige de celle des Poldark... Mais ne vous y trompez pas : Winston Graham nous introduit intelligemment George Warleggan comme étant le loup dans la bergerie. Disons plutôt que, pour l'instant, George se tapit encore avec son ressentiment et toute sa haine dans sa tanière. Cependant, on sait tous ce qu'il en est. Quel dommage... J'ai été étonnée aussi que Jud et Prudie, les vieux serviteurs de Joshua puis de Ross, n'aient pas fait plus de grabuge que ça. Je les aime bien ces deux-là, malgré leur fainéantise, leur comportement de drama queen et toutes les inquiétudes qu'ils peuvent causer à Ross et à Demelza. Nampara, ce n'est pas pareil sans eux. Et puis, j'ai eu droit à mon "It ain't fair, it ain't right, it ain't proper !", héhé ! J'ai un amour incommensurable pour cette phrase culte. Ne cherchez pas à comprendre pourquoi !

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous lancer dans cette aventure littéraire qui promet d'être aussi passionnante que périlleuse, non au niveau de l'écriture, qui est très fluide et qui nous embarque immédiatement dans les étendues éternelles des Cornouailles, mais au niveau de tout ce que nos personnages vont devoir affronter. Et je tiens à vous prévenir : vous n'êtes pas prêts pour ce qui va suivre. Cependant, vous devez vous y plonger la tête la première si vous ne voulez pas passer à côté d'une histoire terriblement romanesque et grandiose. Regardez également la mini-série de la BBC, cela vous fera vivre une expérience d'autant plus enrichie et captivante. Je n'ai pas vu le premier feuilleton télévisé produit par la BBC dans les années soixante-dix, du vivant de l'auteur donc, mais, si je tombe dessus un jour, je ne manquerai pas de le visionner et de vous en parler comme il se doit ! Vous pouvez compter sur moi. En attendant, si vous aimez les romances historiques qui vous saisissent le c½ur et vous bouleversent l'âme, si vous aimez les c½urs en émoi, en proie à de vives émotions contradictoires et les âmes tourmentées, si vous tremblez de bonheur à l'idée de suivre sur des générations une histoire familiale mouvementée et assombrie de moments noirs mais aussi bénie d'instants à marquer d'une pierre blanche ; enfin, si rien ne vous fait plus plaisir que d'assister à l'émergence d'une rivalité légendaire, extrêmement sombre et fascinante, alors la saga des Poldark ne pourra que vous exalter et vous combler de palpitant. Pour ma part, je ne suis pas prête d'oublier ce ténébreux cavalier à la balafre au visage qui s'imprime sur votre rétine et dans votre mémoire sur son destrier dévalant la falaise qui surplombe les eaux troubles des Cornwall et de son c½ur. Moi, en tout cas, je le reconnaîtrais entre mille, mon fringant et sublime capitaine, ainsi que cette silhouette maligne qui se cache dans les tréfonds de cette forêt verdoyante et amoureuse également de la nuit et qui n'attend qu'une chose : faire sombrer son ennemi...

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Poldark - Tome 1 : Les falaises de Cornouailles
★★★★★
Excellente lecture ! Un renouvellement de mes v½ux avec mon beau Ross en somme ! (je me rêve Madame Poldark à mes heures perdues mais ne le dites pas à Demelza-!)

✓ - Très bonne construction du cadre historique (véracité, acuité, cadre temporel) : alors que la Guerre d'Indépendance a pris fin, c'est la Révolution française qui gronde et nous fait ressentir cette atmosphère chargée d'électricité. On s'y croirait ! Étant une passionnée en herbe d'histoire, il n'en fallait pas plus pour me plaire !
- L'intrigue mêle donc habilement enrichissement moral, émotionnel et, inconsciemment, de façon totalement naturelle, en connaissances.
- Le cadre géographique est également très bien fourni avec les paysages mémorables de Cornouailles. L'immersion est à ce titre tout à fait réussie !
- L'écriture de Winston Graham, très bien soignée et qui nous happe instantanément et ce jusqu'à la fin.
- L'élaboration et le développement des personnages, la peinture des différentes classes sociales, mentalités, questionnements de l'âme, instincts du c½ur... En clair, les divers personnages sont très profonds, très humains. On s'identifie à eux et ils sont parfaitement crédibles. Ils sont vivants et ils nous font sentir de même.


✗ - Malgré ce déluge d'indéniables qualités, il m'a manqué cette petite parcelle de magie qui aurait provoqué le coup de foudre, comme cela a été le cas pour la série BBC avec mon Aidan (un rêve éveillé cet acteur !).

« Il se dit : "Si seulement nous pouvions arrêter la vie pour un moment, je choisirais celui-ci. Là, au sommet de la colline, avec la poussière qui tourbillonne aux confins du domaine et Demelza qui marche et respire à mes côtés."
Toute l'existence était un cycle de difficultés à résoudre et d'obstacles à surmonter. Mais en ce soir de Noël 1787, seul le présent intéressait Ross. Il pensa : "Je n'ai ni faim, ni soif, ni désir. Je n'éprouve ni inquiétude ni remords. Devant nous, dans le futur immédiat, nous attendent une porte ouverte, une maison chaude et des fauteuils confortables, la sérénité et la tendresse. C'est cela que je souhaite." »
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#Posté le lundi 29 octobre 2018 16:06

Modifié le lundi 12 novembre 2018 08:27

FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie

FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie

En librairie depuis le 11 avril 2018.

• AUTRICE : Denise Le Dantec.
• ANNÉE : 1995 ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Biographie.
• THÈMES : Littérature anglaise du dix-neuvième siècle, récit de vie, recherches, sources, famille d'écrivains/poètes/artistes, intelligence, culture, religion anglicane, drame, traumatismes, noirceur, liberté, appel de la nature, les landes, fraternité, amour, combats sociaux, bonté, simplicité, esprit brillant, apprendre, savoir, rébellion, dévotion, devoir, conscience de la mort, deuil, inspiration, oeuvre littéraire, Les Hauts de Hurlevent, Jane Eyre, Agnès Grey, écriture...
• PAGES : 320.

20¤.

Deux siècles de mythes et de clichés.

Un roman publié en 1847. Les Hauts de Hurlevent valut sa renommée posthume à Emily Brontë. Elle n'avait pas trente ans. Elle ne semblait connaître du monde que les landes entourant le presbytère familial, ayant partagé sa vie entre les tâches domestiques et la rédaction de sagas juvéniles (les Juvenilia) avec son frère Branwell et ses s½urs Anne et Charlotte.

Ce livre unique fut longtemps le seul témoignage de son auteur, dont l'existence, croyait-on, n'avait pas connu d'événement marquant. La réussite de sa s½ur Charlotte, il est vrai, l'avait maintenue dans l'ombre.

C'était oublier qu'Emily, loin d'être qu'une enfant recluse et sauvage, était éprise de liberté. Très cultivée, parlant le français elle fut une lectrice passionnée de Walter Scott, Lord Byron et Shelley. C'est sa compréhension précoce de la cruauté du monde qui lui permit d'écrire « sans doute le plus beau roman d'amour de tous les temps » (Georges Bataille).

En évoquant les drames de sa vie et ses révoltes, son courage moral et intellectuel, mais aussi son exubérance et sa force de caractère. Denise Le Dantec ôte enfin à deux siècles de mythes et de clichés. Elle fait revivre une existence singulière, celle d'une jeune femme qui ne put jamais rompre avec son enfance et conduisit sa vie comme un destin : celui d'écrire, sans se soucier de devenir écrivain. Cette biographie est initialement parue en 1995 aux éditions de l'Archipel.

L'AUTRICE : Née à Morlaix en 1939, Denise Le Dantec est poète, peintre et auteur compositeur. Elle a étudié la philosophie et les sciences humaines à la Sorbonne et a publié une trentaine d'ouvrages. Son oeuvre est traduite dans de nombreuses langues dont l'anglais, l'allemand et le chinois.
FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie
ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, un immense merci aux éditions L'Archipel pour l'envoi de cet ouvrage. J'étais très intriguée à l'idée de lire cette biographie traitant de la vie d'une romancière que j'admire tant depuis l'âge de mes douze ans, période de mes touts premiers grands classiques, notamment ceux de la littérature anglaise du dix-neuvième siècle que je chéris de tout mon c½ur. Les Hauts de Hurlevent est peut-être le seul roman qu'elle, Emily Brontë, ait jamais écrit, mais quel monument, quel chef d'oeuvre stupéfiant et immortel, cela ne fait pas le moindre doute, c'est comme gravé dans le marbre. Quand j'ai lu ce livre, j'ai été imprégnée et transportée par cette description si réaliste et saisissante de cette nature violente et tourmentée, sur tous les plans : la Mère Nature, la nature des sentiments, la nature humaine dans ce qu'elle a de plus faible, mais aussi de plus enragée et torturée aussi. Il y a une réelle beauté qui se dégage de cette peinture qu'Emily Brontë fait de la complexité de l'humanité. Peintre virtuose, mais aussi peintre avec des mots, je pouvais grâce à elle sentir la terre des moors sous mes pieds et le vent de la lande mugissant dans mes cheveux et me transperçant toute entière. J'étais donc très excitée de découvrir le récit de la vie de cette femme à mes yeux extraordinaire et fascinante en tout point.

D'ailleurs, cette biographie m'a semblé au cours de ma lecture plus être un récit qu'un documentaire sur le sujet en question ici présent. Ce que je veux dire, c'est que Denise Le Dantec, autrice prolifique que je ne connaissais pas jusqu'alors, a su allier ses talents d'écrivain aux formes et au style très méticuleux et pointilleux de la biographie, sans pour autant en perdre l'authenticité de sa plume, ni la véracité des informations qu'elle nous fournit. Le livre sur la vie d'Emily qu'elle nous donne à lire est extrêmement détaillé, sans pour autant être rébarbatif, loin de là. Cela se boit comme du petit lait, expression qui, quand je l'emploie, n'est absolument pas péjorative à mes yeux, bien au contraire, et cela se savoure comme quand on lit une des biographies rédigées par Stefan Zweig, par exemple. C'est le meilleur comparatif que je puisse faire selon moi. J'ai beaucoup appris de cet ouvrage, et je ne peux qu'admirer l'ampleur du travail de Denise le Dantec et m'en instruire, c'est tout bonnement remarquable.

Qui plus est, la quatrième de couverture nous introduit Denise Le Dantec comme une cinquième s½ur qu'Emily Brontë se serait trouvée. Je trouve, après lecture, cette affirmation tout à fait pertinente et je ne peux qu'approuver. Au-delà du travail de recherche colossal de Denise Le Dantec, que celle-ci n'a cessé d'approfondir depuis la première édition de cette biographie en 1995, on sent au cours de notre lecture la réelle volonté de cette dernière à comprendre l'âme éprouvée par le deuil de la si jeune Emily, sa conscience accrue de la mort, la bonté et la tendresse qu'elle témoignait à l'égard des humbles ainsi que son désir totalement inexistant d'atteindre les states de la gloire et de l'amour éternels, au contraire de sa grande s½ur Charlotte.

Et, en effet, contrairement à ce que j'avais toujours cru, Emily n'avait pas que deux s½urs, les illustres Anne et Charlotte, reconnues elles aussi comme issues du génie littéraire de la famille Brontë par de nombreux biographes, historiens, critiques littéraires depuis le dix-neuvième siècle jusqu'à nos jours. Il y avait aussi Maria et Elizabeth, les deux aînées qui ont très rapidement joué le rôle de petites mères et qui sont parties bien trop tôt. Cela m'amène au fait que les parallèles que Denise Le Dantec dresse entre les expériences de vie qu'ont affronté et traversé les s½urs Brontë et leur oeuvre littéraire crèvent les yeux. Denise Le Dantec met cela bien en évidence, sans omettre le moindre détail. Les décès presque simultanés de Maria et Elizabeth constitueront le premier matériau nourricier des écrits majeurs de chacune. Par exemple, en lisant cette biographie, j'avais l'impression de me trouver dans l'enceinte sordide établissement de Brocklehurst dépeint avec une grande justesse dans Jane Eyre, ou de voir la figure de paria bouleversante et vengeresse du seul et unique Heathcliff en ce garçon de ferme taciturne, intrus au sein de sa propre famille lui aussi, qui seul aura réussi à faire faire au c½ur d'Emily un sursaut de compréhension face à cette asociabilité qui la caractérisait elle aussi si bien. Si j'avais lu également les ½uvres de la douce et chérie Anne Brontë, ce que je me suis promis de faire un jour, j'aurais pu d'autant plus percevoir la toute beauté des échos qui saisissent le c½ur du lecteur, lui font écarquiller grand les yeux à la fois de façon naturelle et magistrale. C'est là toute la puissance de cette biographie : son essence. Celle de la production littéraire d'Emily est à la fois empreinte de l'âme à la fois insoumise aux bonnes m½urs de son temps mais dévouée à sa famille, qui représente sa souffrance et son refuge ; l'âme de cette enfant sauvage des landes indomptable et qui n'est jamais véritablement devenue femme, malgré le changement du corps, les responsabilités et la vieillesse. Mais ses ½uvres sont aussi indubitablement influencées par ce monde extérieur à Haworth, le presbytère familial, et surtout par sa famille pour laquelle elle éprouvait un amour fusionnel qui en devenait presque ambigu, dans les cas de ses relations avec Anne et Branwell. Quelque soit le sentiment qui l'a ébranlée, jalousie, envie, défi, peur, chagrin, c'est bien l'oralité irlandaise de son père que l'on reconnaît dans les talents de conteuse de Nelly Dean, c'est bien ce garçon de ferme orphelin et illégitime qui a inspiré le bois dont Heathcliff est fait, et bien plus encore... Emily était à ce point liée à sa famille que, là où l'on lit son histoire, on lit aussi elle de sa famille toute entière. Et si son oeuvre est considérablement marquée par les jeux d'écriture de son enfance qu'elle réalisait avec ses frère et s½urs et par les personnalités de chacun(e), eux aussi se sont servis d'elle comme muse dans chaque chose qu'ils créaient. Ce lien familial, malgré les tentatives de rupture, n'a jamais été aussi fort que dans les chefs d'oeuvre littéraires d'Anne et Charlotte où, tout comme Emily, elles tentaient de s'extraire de l'injustice et de la façon de penser étriquée de leur temps, ou dans les portraits familiaux réalisés par le prodige Branwell et qui étayent la lecture de cet ouvrage, entre autres choses.

Pour conclure, que vous soyez fan des Brontë ou non, je ne peux que vous encourager à vous immerger dans cet ouvrage si complet et passionnant sur cette famille talentueuse dans de nombreux domaines et vraiment pas comme les autres. La poésie de l'âme intemporelle d'Emily ne pourra que vous séduire, et sa capacité de voir le véritable sens de chaque chose, de voir au-delà de ce qui est percevable si je puis dire, vous époustouflera.

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie
★★★★★
Un livre que j'ai eu du mal à lâcher, j'ai appris plein de choses !

✓ - L'écriture de l'auteure et sa démarche : en plus de restituer l'existence d'Emily Brontë le plus scrupuleusement possible, comme tout bon biographe le ferait, elle nous fait aussi ressentir les sentiments d'Emily et ses états d'âme au plus profond de notre être.
- L'enrichissement superbe que m'a procuré cette lecture. J'y ai su notamment retrouver la précieuse beauté de deux ½uvres qui me sont chères, Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent, bien sûr. Cela m'a donné encore plus envie de découvrir les autres ½uvres de Charlotte, et celles d'Anne, toutes disponibles au passage dans la collection Archipoche. Je me permets de leur faire de la publicité ;D


✗ Le côté un peu trop rigoureux propres aux biographies et à tous travaux de recherche que ce soit. Mais est-ce vraiment un mal ? D'autant plus que Denise Le Dantec a su y insuffler un vent de liberté dont Emily aurait été fière. Je me suis d'ailleurs énormément identifiée à cette femme, on est sûrement des âmes s½urs. J'aurais voulu dire à cette âme brillante et spectaculaire que je la comprends sincèrement. Mais il semblerait que Denise Le Dantec l'ait fait pour moi... (Sinon, vous avez remarqué à chaque fois, mes points négatifs ont la consistance du carton-pâte ? De vrais points positifs déguisés !)

« Il reste que l'enfance ne cesse de nous éblouir à la façon d'un âge d'or jamais révélé. Nous souhaiterions partager cette vie dont le mystère emprunte son éclat à la recherche d'un absolu qui n'en finit pas de nous entraîner. »
Citation de l'avant-propos.
Tags : Fiche lecture, service de presse, Editions l'Archipel, Emily Brontë : une vie, Denise Le Dantec, Biographie. ♥, 1995, 2018, littérature anglaise du dix-neuvième siècle, récit de vie, recherches, sources, famille d'écrivains/poètes/artistes, intelligence, culture, religion anglicane, drame, traumatismes, noirceur, liberté, appel de la nature, les landes, fraternité, amour, combats sociaux, bonté, simplicité, esprit brillant, apprendre, savoir, rébellion, dévotion, devoir, conscience de la mort, deuil, inspiration, oeuvre littéraire, Agnès Grey, Les Hauts de Hurlevent, Jane Eyre, écriture, Très bonne lecture
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#Posté le vendredi 13 juillet 2018 06:00

Modifié le dimanche 07 octobre 2018 15:13

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