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FICHE LECTURE : Le Jour d'Avant

FICHE LECTURE : Le Jour d'Avant

• AUTEUR : Sorj Chalandon.
• ANNÉE : 2017.
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Drame, fait divers, mines, Nord, porion, deuil, meurtres, assassinat, responsabilités, silence, justice, traumatisme, procès, enfance, retour au pays, hantise, corons, famille brisée, fraternité, noirceur, gueules noires, années soixante-dix, silicose, catastrophe, ventilation, vengeance, crime, culpabilité, ouvriers...
• PAGES : 336.

Suite au décès de son frère Joseph, mineur, à cause d'un coup de grisou survenu à la fosse Saint-Amé à Liévin le 27 décembre 1974, Michel Flavent quitte le nord de la France pour Paris dans l'attente du moment propice pour venger cette mort. Quarante ans après la catastrophe, veuf et sans attaches, il rentre au pays pour punir le dernier survivant, un vieux contremaître, et enfin tourner la page.

ஜ MON AVIS : Venge-nous de la mine...

Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement les éditions Grasset pour ce très bel envoi, comme toujours j'ai envie de dire. Bah, voilà, ça y est, c'est dit. Merci aussi à la fabuleuse Piko Books, qui m'a fortement donné l'envie de découvrir cet autre titre de la foisonnante et éclectique rentrée littéraire du cru 2017. Aujourd'hui, on va s'intéresser à un roman qui m'a saisi le c½ur pour me le broyer. Littéralement. Bien sûr que non, me dirait Lemony Snicket, sinon tu ne serais pas encore là.

Mais peu importe, mon c½ur en a pris pour son grade et je ne m'attendais pas à ce que ce roman me coupe le sifflet à ce point-là. Enfin si, c'est une recommandation de Piko après tout, et vu la façon dont elle en a parlé, de ce roman, je ne pouvais que me trouver face à un livre intense et poignant entre les mains. Néanmoins, rien ne peut véritablement nous préparer à cette tornade qui débarque dans notre vie sans prévenir, plus précisément dans mon existence paisible, qui avait bien besoin d'être bousculée, et, pour le coup, j'en suis ressortie carrément bluffée.

J'aurais dû plutôt dire que c'est une explosion qui s'est produite alors que je tournais les pages avec frénésie, les pages addictives de ce récit qui m'a entraînée bien loin de mon environnement extérieur, de sa lumière blafarde de froid d'hiver, pour m'amener jusqu'aux tréfonds de la mine de Liévin, où s'est déroulée une catastrophe dont je n'étais jusqu'alors guère consciente.

J'avais eu connaissance de ce fait divers du Nord de notre pays à cause du funèbre quarantième anniversaire de cette tragédie, justement point d'orgue de l'intrigue, mais j'en étais jusqu'alors restée là. En ouvrant ce livre aux pages métaphoriquement souillées par la houille jusque dans leurs moindres recoins, je souhaitais devenir familière de cette réalité qui a poussé de vaillants jeunes hommes à descendre jusqu'au plus profond des mines de charbon pour être payé une misère, subvenir aux besoins des bouches à nourrir, et en ressortir conscient de la chance d'être vivant chaque jour en pouvant remonter, mais aussi avec les poumons empoisonnés par cet air vicié.

J'avais la volonté de découvrir, à travers le quotidien des ouvriers de Liévin, ce pan de l'histoire industrielle du Nord, celle notamment de ma région, moi fille de Lorraine, où se trouvait également un bassin minier. Mais au-delà de l'aspect et de la reconstitution historiques, passé des houillères encore pas si lointain, ce qui m'a frappée indubitablement, c'est la résonance humaine de ce roman.

Bien sûr, on en apprend plus sur notre pays que ce que l'on pensait en connaître. L'exploitation minière en France n'a cessée qu'en 2004. J'avais six ans. Et pourtant, j'en avais des images d'antan, brunies par l'âge, et issus des livres régionaux regorgeant d'images de la Lorraine début vingtième, que ma maman est si fière d'avoir en sa possession. Mon arrière grand-père doit sûrement apparaître sur ces précieuses photographies des mineurs de nos régions du Nord/Nord-Est.

Ce qui n'était que la suggestion idéalisée d'une époque aux gens travailleurs et se salissant définitivement les mains, vieux avant l'âge, est devenue à mes yeux d'adulte une réalité tangible et sombre. La plume affirmée de Sorj Chalandon n'est pas avare en détails, loin de là. La peinture qu'il fait du monde minier serait presque digne d'être appelée héritière du naturalisme presque documentaire de Zola, évoqué dans le roman par l'un des personnages vivant cette réalité pour son fameux Germinal.

Néanmoins, Sorj Chalandon a sa patte à lui, ses phrases courtes et incisives font mouche et nous entraînent dans tous les méandres de la mine : les ouvriers craignant quotidiennement le coup de grisou fatal, dont l'espace de travail est souvent mal ventilé, étouffant de chaleur et de cette poussière gris-noir qui vous enfume les poumons jusqu'à en perdre définitivement la notion de bonne santé, ces soirs à la douche où vos frères de houille vont savonnent le dos pour vous enlever cette crasse qui pénètre in fine votre peau jusqu'à l'os, vos vêtements pendus à un crochet qui vous rappellent constamment que votre vie ne tient qu'à un fil. Cette excursion dans le monde minier m'a véritablement terrifiée et donné l'envie de remonter au plus vite à la surface, même si mes poumons étaient déjà écrasés sous le poids de l'inspiration de la satanée houille.

Et pourtant, qu'est-ce que la surface ? On finit toujours par redescendre. Michel, le personnage principal de cette histoire désarmante de tristesse et de tourments, n'est jamais remonté. On ne peut que le plaindre et s'identifier à lui car on a tous notre croix à porter, nos rêves irréalisés et nos drames à surmonter. Et pourtant, on y replonge toujours tête baissée car le passé se ressasse, nous consume, nous écrase les épaules d'un poids insurmontable.

Pour Michel, la mine représente son tombeau. Le tombeau de cette vie gâchée, brisée par le deuil et la perte de l'être qu'on aime le plus au monde. Source des angoisses les plus dévorantes de sa famille et de toutes les autres touchées de près ou de loin par l'exploitation minière, la mine n'aura de cesse de hanter Michel toute sa vie durant. Lui qui rêvait d'y rejoindre son frère en tant que galibot, jeune garçon minier, pour éprouver cette solidarité dans ce travail à la dur et face à ce charbon qui ne part pas simplement sous la douche, qui vous imprègne jusqu'au plus profond de votre âme, la mine va devenir un cauchemar de tous les instants pour ce personnage instantanément attachant et qui m'a profondément bouleversée.

Michel va aussi réussir à me berner comme un bleu, mais ça, je lui pardonne, car c'est la faute à l'écriture manipulatrice et trompeuse de Sorj Chalandon au fond. Oui, parfaitement, c'est lui que je blâme. C'est moche hein ? Et pourtant, n'est-ce pas lui qui, maîtrisant son récit à la façon d'un parfait marionnettiste, a réussi à me mener en bateau concernant le procès de Liévin, qui n'a jamais eu lieu et que je me fantasmais déjà, concernant la responsabilité de l'émouvant "Pépé Bowette", Lucien Dravelle, et des autres chefs-porions, concernant cette justice indignée, bafouée et vengeresse, qui n'attend que de frapper ? Si, c'est lui, et il a franchement bien réussi son coup.

On va dire que Michel était un complice. Mais cependant un complice sans repères, complètement désorienté, qui a perdu pied le jour où son bien-aimé et beau grand frère, au sourire ravageur et à la bienveillance amusée, a perdu la vie. Au-delà du simple fait divers, qui se résume en une simple statistique du nombre de personnes mortes, 42 dénombrées, un chiffre insolant et qui ne nous laisse pas en paix, au-delà des solennelles commémorations histoire d'avoir bonne conscience aux yeux de l'ensemble de la population, c'est l'être humain qui est au c½ur de ce récit.

L'être humain qui a aimé de toutes ses forces ses proches, celui ravagé par le deuil, par la cruauté qui laisse estomaqué des employeurs qui retirent de la paie le prix des vêtements de travail abîmés par la mort, celui qui fuit la terre maudite par la houille, le malheur qui frappe à votre porte sans vous le demander, qui n'épargne rien sur son passage, ni les corps carbonisés, fondus par la chaleur, ni les enfants orphelins, ni les veuves, ni les parents qui voient leur enfant partir avant eux, ni le frère dépourvu du sien, ni les blessures que le temps ne pourra jamais réparer, ni la ferme des Flavent et ce monde rural qui n'existe déjà plus à cause de cette terre envahie par le gris de la ville, ni la culpabilité des supérieurs impuissants.

L'écriture se fait silencieuse et sans filtre, et pourtant, ses enfants de papier et d'encre hurlent leur désarroi, leur soif de justice, de bon sens, leur colère qui ne parvient pas à se tarir, qui ne leur laissera au fond jamais de répit. « Pourquoi ? » semble résonner en des milliers d'échos dans ce roman. Pourquoi tant de souffrances, pourquoi tant de haine de la part de la mine, pourquoi cette avidité de profit de la part de l'Homme, qui a collaboré à ce désastre. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

Tout comme Michel, qui n'était qu'un adolescent de seize ans admiratif de son grand frère adoré et désirant lui aussi répondre à l'appel meurtrier de la sirène minière, qui a entraîné tant d'hommes de diverses générations à sa suite, mais tous reconnaissables entre mille à cause de leur silicose sifflante et empêchant la bon fonctionnement des branches respiratoires et leurs mains noircies jusqu'au bout des ongles, à la façon de la culpabilité d'Anne avec le rouge sang sur la clé confiée par l'odieux Barbe Bleue, j'en suis allée jusqu'à perdre toutes mes certitudes concernant la vie, qui ne semblait déjà plus valoir la peine d'être vécue.

Dans la réalité de Michel, tout est figé : la photo de Joseph, bravache en bleu de travail ; l'affiche du film Le Mans, avec Steve McQueen en Michael Delaney/Michel Delanet épinglée sur le mur, alter-ego fantasmé et enfin celle du bourreau, Lulu Dravelle, vigoureux chef-porion pourtant tant respecté par Joseph, qui le considérait comme son mentor. Le tour de force du roman va m'apporter une lumière aveuglante et pourtant bienfaitrice sur ce que je croyais déjà acquis. Une belle erreur de ma part.

Mais le lecteur est amené à la commettre, dans ce processus d'hommage aux miniers tombés sous la fatalité du patronat, car il voit l'histoire à travers les yeux de Michel, personnage intensément complexe et désireux de vengeance, pour sa jeunesse bénie des années soixante-dix fauchée, pour ce frère qui était son monde, pour sa famille anéantie par ce soi-disant coup du sort. Mais vengeance prise sur qui ? Posez-vous bien la question.

Pour conclure, je dirais que Sorj Chalandon signe ici un récit humble, certes mélancolique, mais d'une grande justesse, sans jamais larmoyer ou s'apitoyer. C'est le récit des mineurs tombés mais aussi de ceux qui étaient déjà morts dès la première descente, car leur vie fut souillée par la houille jusqu'à la fin. Pas de répit pour les mineurs. Pas de répit pour leurs proches non plus.

Et pourtant, ces gens ont mené une vie digne, jusqu'au bout. Ils ressentaient une grande fierté pour ce métier si difficile et éreintant, ils ont porté cette peau salie mais qui a finie aussi brunie par le soleil et les tâches de vieillesse. L'auteur nous parle avec une puissance qui nous déstabilise totalement de nos rapports à notre père, à notre famille, à cette vie que nous menons, à cette injustice qui nous éc½ure chaque jour, à cette culpabilité qui nous ronge quand nous sommes encore là et que d'autres ne sont plus. Son récit vous secoue comme un prunier, vous chamboule et vous laisse lessivé et presque abandonné.

Et pourtant, je ne regrette rien, car cette aventure livresque fut authentique, brutale et en même temps subtile, sensible, réconfortante et d'une grande ingéniosité. Cela ne peut que m'engager à lire d'autres romans de cet auteur, à commencer par le déjà phare Quatrième mur. Si vous souhaitez une lecture qui vous fasse sentir humain dans chacun de vos pores, dans toute la simplicité et complexité des sentiments qui vous agitent et qui vous constituent, avec une écriture toujours dotée d'une grande poésie et sagesse pour décrire vos blessures les plus inavouables, alors cette lecture est faite pour vous. Ce récit peut trouver son écho en chacun de nous, au-delà de cette réalité bien précise de la mine.

... mais est-ce vraiment elle la coupable ? A vous de le découvrir,
je ne peux que vous y encourager. Coup de grisou dans 3, 2, 1...

« Tout le monde savait, aux pas heurtés d'un homme, qu'il avait passé sa vie à la taille. On l'identifiait à sa respiration de poisson échoué sur la grève, à ses tremblements, ses gestes lents, son dos saccagé, ses yeux désolés, à ses oreilles mortes.

- Et aussi à sa fierté, a ajouté mon frère d'une voix douce.»
Tags : Fiche lecture, service de presse, Sorj Chalandon, Éditions Grasset, Rentrée Littéraire 2017, Contemporain, Roman, Drame, fait divers, mines, Nord, porion, deuil, meurtres, assassinat, responsabilités, silence, justice, traumatisme, procès, enfance, retour au pays, hantise, corons, famille brisée, fraternité, noirceur, gueules noires, années soixante-dix, silicose, catastrophe, ventilation, vengeance, crime, culpabilité, ouvriers
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#Posté le lundi 05 février 2018 14:02

Modifié le samedi 10 février 2018 04:53

FICHE LECTURE : Un fils parfait

FICHE LECTURE : Un fils parfait

CONTEMPORAIN | 2017 | MATHIEU MENEGAUX | VIOL, INCESTE, JUSTICE,_CRIME, DRAME FAMILIAL, COMBAT, PÈRE ABUSIF, APPARENCES, VÉRITÉ, TRAUMATISME, RÉMINISCENCES, FAMILLE DECHIREE, SECRET...

➜ Maxime a tout réussi : de brillantes études, une carrière fulgurante, il est un mari aimant et un père attentionné. Un fils parfait. Un homme au-dessus de tout soupçon. Si bien que, lorsque sa fille, Claire, dénonce ses agissements à sa mère en la suppliant de la protéger, Daphné tarde à la croire. L'amour qu'elle porte à Maxime la conduit à refuser l'évidence pour préserver sa vie et son confort.
Pourtant les soupçons se confirment, le doute se dissipe et les faits vont pousser Daphné à réagir. Mais il est trop tard. Maxime, fort de cette façade d'homme irréprochable, a manipulé la police et la justice afin de les retourner contre la mère de ses enfants.
Daphné livre sa version de l'histoire à sa belle-mère. Elle reprend les éléments un par un, depuis les débuts amoureux avec Maxime, jusqu'à la confrontation sans merci.
Jusqu'où une mère doit-elle aller pour protéger ses filles et faire valoir ses droits, lorsque personne n'accepte de la croire ? Quelles épreuves Daphné va-t-elle devoir traverser pour récupérer Claire et Lucie ?
Inspiré d'une situation réelle, ce roman intense et poignant de la première page au rebondissement final est servi par un style tendu et précis.

FICHE LECTURE : Un fils parfait
Sans la merveilleuse Pauline de la chaîne Booktube Pinupapple & Books, je n'aurais jamais découvert ce roman ni cet auteur incroyable qu'est Mathieu Ménégaux donc déjà, je dis merci Pauline, t'assures ! ♥ Et deuxièmement, je me dois de remercier les éditions Grasset qui, après m'avoir donné ma chance avec la sublime et enrichissante lecture de La tresse, m'ont accordé un second service de presse avec le titre intriguant qu'est Un fils parfait. Ce roman, malgré son sujet très tabou et dur à digérer, à savoir le viol + l'inceste + la pédophilie (sympa, le combo), je m'y suis plongée la tête la première, à corps perdu. Cela m'a permis de me rendre compte de mon ignorance concernant le quotidien des personnes victimes et surtout, comment leur entourage et particulièrement la justice fait fi de leur situation : en pratiquant la négligence totale. A mes yeux d'individu sensible à la souffrance d'autrui, il me semblait évident que les membres les plus faibles de notre société, qui subissent des abus de toutes sortes, sont défendus face à leurs agresseurs, qui ont un comportement inhumain et digne du Malin. Eh bien, pauvre jeune fille naïve que j'étais, je me trompais lourdement et Mathieu Ménégaux m'a ouvert les yeux.

FICHE LECTURE : Un fils parfait
Certes, ce roman est fictif ; il n'empêche qu'il est basé sur des faits réels qui sont survenus dans l'entourage proche de Mathieu Ménégaux. Dans ma propre famille, de tels événements se sont produits et, rien que d'y penser, j'ai envie de vomir, j'ai honte et je me demande comment on peut survivre à ça, et pourtant... Et pourtant, il est si facile de détourner les yeux de l'horreur, passée ou présente... Daphné,_la femme qui nous livre son expérience révoltante de la lutte pour éloigner ses filles loin de leur dangereux père, confesse elle même avoir eu l'horrible tentation de ne pas croire aux dires de sa fille aînée afin de pas brusquer son quotidien parfait de maman working girl qui conjugue vie professionnelle active et mouvementée et vie de famille paisible grâce au soutien et à l'appui indispensable de son mari, qui va en abuser sans vergogne, tout comme il a abusé de sa propre progéniture, sous prétexte que c'était ainsi qu'il fallait montrer son amour à son papa (quel cauchemar...). J'ai oscillé entre indignation pour la malheureuse Claire, la pauvre choupinette de neuf ans qui a eu la force de dénoncer son paternel afin de sortir de cet enfer, et compréhension pour Daphné car honnêtement, qui a envie d'avouer que, oui, l'amour de votre vie est un beau salaud (et encore, le mot est faible) qui a commis des actes d'une atrocité sans nom sans que vous vous soyez aperçus de rien ?

FICHE LECTURE : Un fils parfait
N'importe qui avec un semblant d'honneur et de dignité, et de confiance en ceux qu'il aime, nierait les faits en bloc. Or, c'est bien la dignité et la confiance bafouée de Claire, en tant de femme dupée, épouse trompée et méprisée, et en tant que maman violée (la chair de sa chair a été privée du droit d'avoir son corps et sa pureté respectés, cela revient donc au même pour moi de manière symbolique) et rendue cruellement et abjectement impuissante face à cette menace, coupable aussi, la culpabilité étouffe Daphné, et on suit donc la lutte acharnée de cette dernière afin de regagner son statut d'être humain qui peut encore se regarder en face et pour protéger les siens et l'humanité au sens stricte du terme. Au fil de ses lettres rédigées à l'attention de sa belle-mère, Elise, qui vénère son fils unique qui ne l'a jamais déçue,_se dévoile une chute aux enfers dont Daphné n'aurait pu ne jamais se relever si elle n'était pas repartie à l'attaque avec la conviction qu'on aurait dû lui apporter soutien et justice pour préserver le peu d'innocence brute qu'il restait à ses filles entachées. Au fur et à mesure, la stratégie macabre de Maxime se révèle. Ce dernier a fait sombrer sa femme dans la culpabilité de n'avoir pas agi plus tôt. Mais pas seulement !

FICHE LECTURE : Un fils parfait
Aussi dans les décombres de son passé d'adolescente aux troubles psychologiques. J'étais de plus en plus abasourdie et effarée par la tournure réelle que prenaient les événements, par la cruauté sans fin qu'emploie ce grand méchant loup afin de sauver les meubles et que son crime ne soit jamais puni. Comme je vous l'ai dit plus haut, moi qui pensais que la voix de Daphné, mère sans défense et désespérée appelée à l'aide, serait entendue à corps et à cris par notre Justice française, je m'étais fourrée le doigt dans l'½il et j'ai senti comme le ciel qui me tombait sur la tête. Mathieu Ménégaux m'a rappelé que la corruption,_les relations haut placées, la respectabilité de certaines personnes dans les hautes sphères de la société, empêchent aux innocents d'être entendus et de se sentir en sécurité dans le pays des Droits de l'Homme,_qui ne reconnaît même pas l'inceste en tant qu'adjectif, relation incestueuse.

FICHE LECTURE : Un fils parfait
Oui, car ce roman, s'il se définit bien en tant que telle, histoire fictive engageant des personnages de fiction dans une trame inventée par l'auteur, il fait aussi office de roman d'information. Au fil des pages, j'ai pu apprendre beaucoup de choses, notamment concernant les lacunes dans la justice française, et cela m'a donné envie de creuser le sujet. Par exemple, comme je l'ai énoncé plus tôt, jusqu'à très récemment,_la justice française, contrairement à de nombreux pays dans le monde, ne reconnaissait pas l'inceste,_et l'une des raisons est, je cite approximativement, "que l'on ne sait pas précisément combien
_________--______et quels sont les membres concernés au sein de la famille".

FICHE LECTURE : Un fils parfait
J'en reste les bras ballants, révoltant ! Quant on pense que quatre millions de personnes de tous les âges sont victimes de ce qui a été pendant longtemps complètement ignoré et aujourd'hui à peine mentionné en tant qu'adjectif et pas en tant que nom. Alors moi, je vais l'écrire en gros : INCESTE. Voilà. 4 millions de personnes sont victimes de viols au sein de leur propre famille et pour moi, c'est comme si on leur crachait à la figure de le renier noir sur blanc. Je vous laisse découvrir dans ce roman qui m'a définitivement marquée de façon indélébile si Daphné et ses princesses Claire et Lucie s'en sortiront face au grand méchant loup que Maxime n'aurait jamais dû devenir envers les femmes de sa vie. Sachez juste que,_malgré le monde sombre prêt à nous piétiner sans vergogne dans lequel on vit, il y aura heureusement toujours des gens remplis de lumière et d'espoir qui ne laisseront pas ces crimes impunis.

♦ Et qui auront la main tendue pour ceux dans le besoin. Ce qui découle des lettres de Daphné à sa belle-mère m'a beaucoup surprise,_alors que cela semble tout à fait logique mais j'étais tellement concentrée sur la survie de Daphné et son cheminement semé d'embûches que cela m'a prise de court. J'ai l'impression que ma chronique a été faite de mots confus se succédant, et je m'en excuse si vous le ressentez comme ça, mais c'est le genre de lectures dont on ne ressort pas indemne et où on reste en apnée après avoir refermé le livre. Je suis impatiente de me procurer Je me suis tue, premier titre de l'auteur, sa plume m'a captivée et m'a rendue plus forte et je ne peux qu'avoir envie de le retrouver dans d'autres belles et suffocantes pages.

« Il y a souvent deux versions à une histoire. Je vous livre la mienne, Elise. Lisez-la et je vous laisse juge de qui est victime, qui est agresseur, qui est une bête et qui mérite une exécution sommaire. [...] Mais une chose est certaine : vous ne pourrez plus jamais affirmer "Je ne savais pas". »

Sources : Grasset, we♥it, L'Est républicain.

FICHE LECTURE : Un fils parfait
Tags : Fiche Lecture, Un fils parfait, Service Presse, Grasset, Pinupappleandbooks, Booktube, Contemporain, 2017, Viol, Inceste, Justice, crime, Drame familial, combat, Mathieu Ménégaux, A LIRE ABSOLUMENT!!
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Modifié le samedi 22 juillet 2017 16:09

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