Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Connecte-toi
  • Crée ton blog

Lunartic

Photo de Lunartic
  • Suivre
  • Plus d'actions ▼
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog

Statistiques

  • 74 344 Visites
  • 5 355 Kiffs
  • 25 331 Coms

500 tags

  • 2018
  • 2019
  • amitié
  • amour
  • aventure
  • coup de coeur ♥
  • Coup de foudre ♥
  • courage
  • entraide
  • espoir
  • famille
  • Fiche Lecture
  • Fiche lecture
  • grandir
  • humour
  • Jeunesse
  • Littérature française
  • mystère
  • secrets
  • service de presse

488 archives

  • FICHE LECTURE : Je ne voulais pas vous faire pleurer
  • FICHE LECTURE : A un cheveu
  • FICHE LECTURE : Réputation
  • FICHE LECTURE : Découvrir Tokyo en manga
  • FICHE LECTURE : 100 % Bio - T9 : Les femmes artistes, vues par une ado (et par sa s½ur)

654 fans

  • livre-passion
  • myumyu
  • CarolinaBouquine
  • flowerroad
  • Critiquetoutgenre

396 sources

  • The-Nexus
  • Histoire-du-soir
  • litterature-et-cinema
  • SonicAlliance
  • flowerroad

Son morceau préféré

Parallel Heart

Jouer    Parallel Heart

Skyrock music Ajouter

25 honneurs

  • Saint-Valentin
  • Spotlight
  • Anniv' 2 ans
  • Post 100
  • Écolo

Partage

  • Tweet
  • Amis 0

Retour au blog de Lunartic

142 articles taggés courage

Rechercher tous les articles taggés courage

FICHE LECTURE : Si c'est pour l'éternité

FICHE LECTURE : Si c'est pour l'éternité

• TITRE VO : Thanks for the Trouble.
• AUTEUR : Tommy Wallach.
• ANNÉE : 2016 (GRANDE-BRETAGNE) ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Objet-livre non identifié.
• THÈMES : Immortalité, étrangeté, amour, péripéties, deuil, mal-être, traumatisme, drame, éternité, jeunesse, adolescence, amitié, perte, avenir, espoir, vie, mutisme, repli sur soi, confiance, émerveillement, aventure, courage, singularité, rencontre, adrénaline, changement, dépression, anxiété, suicide, folie, mensonge, amitié, pardon...
• PAGES : 320.

DES 14 ANS - 16, 95¤.

Et si vous tombiez amoureux d'une immortelle ?

ENCHANTE. MOI, C'EST PARKER.

J'ai 17 ans, je suis moyennement mignon et j'aime sécher les cours pour traîner dans les halls des hôtels chics de San Francisco. J'en profite pour perfectionner mes techniques de pickpocket.

Ah, et je n'ai pas prononcé un mot depuis la mort de mon père, il y a 5 ans.

Voilà, vous savez (presque) tout.

Mais laissez-moi vous raconter l'événement le plus marquant de mon existence : ma rencontre avec Zelda Toth et ce jour où j'ai décidé de tout faire pour lui redonner goût à la vie.

Un narrateur masculin attachant, porté par un ton et un humour corrosif. Un récit qui tient en haleine et qui fait douter du dénouement jusqu'à la dernière page.

L'AUTEUR : Tommy Wallach est un écrivain et auteur-compositeur. Il est originaire de Portland et vit aujourd'hui à Brooklyn. Son premier roman, Si c'est la fin du monde (Nathan, janvier 2016) a été traduit dans une dizaine de langues. Si c'est pour l'éternité est son deuxième roman.


ஜ MON AVIS : Ou quand une fille vraiment pas comme les autres débarque dans votre vie pour tout y chambouler...

Tout d'abord, une fois n'est pas coutume, je remercie du fond du c½ur les éditions Nathan pour cet envoi, ainsi que pour tous les autres reçus ces derniers temps. C'est tellement merveilleux que je me crois être une gamine ouvrant ses cadeaux de Noël à chaque fois. Cette confiance que placent en moi diverses maisons d'édition m'émeut au plus profond et m'honore grandement, je tenais à le rappeler une fois de plus.

Mais cessons cette sentimentalité dégoulinante de bons sentiments (qui n'en restent pas moins sincères) pour nous concentrer sur le vif du sujet. Cependant (comment je détourne votre attention en cinq secondes chrono), dans un premier temps, regardez moi cette couverture : n'est-elle pas d'une beauté sans pareille ? Pour une fille comme moi qui a le regard accroché dès qu'elle voit quelque chose de délicieusement rétro, c'était une sacrée aubaine.

Si cette tapisserie en arrière-plan vous rappelle celle détestable et old-fashioned de l'intérieur de vos grands-parents, moi, elle m'a directement happée dans cet univers d'hôtels californiens (Non, ne vous mettez pas cette chanson dans la tête à cause de moi !) datant du début vingtième qui ont l'air de receler de mystères ; façon American Horror Story - Hotel mais sans les meurtres et les fantômes ; et qui ont su conserver leur charme d'antan imparable.

Et cette grande élégance presque majestueuse se dégage également fortement du personnage principal de cette histoire improbable, mais à laquelle j'ai cru jusqu'au bout des ongles et du parcours, à savoir : Zelda Toth, qui se prétend immortelle depuis presque deux cent cinquante ans. Non, non, je n'invente rien. Cette fille, cette nana super géniale que j'adore du plus profond de mon petit c½ur pour son côté bizarroïde et toutes les anecdotes passionnantes qui sortent de sa bouche dès qu'elle parle, est vraisemblablement celle qui crève l'écran d'encre et de papier au cours de cette virée, au savant goût d'adolescence et donc d'âge ingrat, rocambolesque, qui n'aura duré qu'une poignée de jours.

On a beau nous le remettre en mémoire au cours du découpage des chapitres en grosses lettres bien grasses et bien évidentes à remarquer, moi, en lisant ce roman, j'avais plus l'impression de connaître Zelda, l'immortelle sans qu'on sache véritablement comment (pour ceux qui crissent les dents à l'idée de "vampire", pas d'inquiétude donc), depuis des années et de l'avoir suivie jusqu'au bout du monde dans sa cavalcade depuis bien plus longtemps que la durée d'un "simple" long week-end.

Car ici, ce sont bien quatre jours de pure folie que nous fait vivre l'auteur. Et quel tourbillon de décadence et de bonheur éphémère et délicieux au sein de la si belle ville de San Francisco, elle aussi personnage-clé de l'histoire, vibrante de vie et qui va prendre les personnages par la main et les accompagner jusqu'à la fin inéluctable de cette incroyable virée shopping, cinéma avec bagarre en prime à la machine à pop-corn pour pimenter votre séance, Golden Gate Bridge (lieu incontournable bien entendu) ou encore préparation de dossiers de fac à la bibliothèque du lycée même un dimanche !

Oui, on se demande ce que cette activité saugrenue vient faire dans le programme de rêve de nos deux ados paumés et en quête de LA chose qui donnerait envie de vivre pour toujours, sans jamais lasser. C'est ça qu'est capable de pondre Zelda de son esprit si cultivé et altruiste, profondément humain après tout ce qu'elle a traversé, vécu intensément, l'amour comme les guerres et le chagrin.

C'est un personnage au lourd passif et à l'expérience de vie qui impressionne et qui enrichit votre réflexion sur le sens de votre existence et ce que vous souhaitez en faire. Zelda vous fait reprendre votre vie en main et y apporte couleurs, exubérance et gaité sans en attendre la pareille car elle en a assez vu et c'est la touche finale, la cerise sur le gâteau au spectacle théâtral de son existence, digne du personnage qu'elle s'est forgé, avec sa longue chevelure argentée, sa façon de s'exprimer et d'être à la Zelda Fitzgerald, née Sayre, son accent sudiste qui sonne de façon exquise à mes oreilles dès que je l'entends et la façon dont ses yeux et tout ce qui la constitue brillent et vibrent à l'idée de vivre une adolescence 2.0., bien loin de l'année 1770 où elle est née.

Et Parker Santé (belle trouvaille pour le nom de famille !) n'est pas en reste non plus. Nous aussi, simples mortels, nous pouvons nous révéler intéressants. Ce garçon nonchalant, je-m'en-foutiste à l'extrême et voleur à ses heures perdues peut vous sembler très antipathique et fade face à la magnifique Zelda qui rayonne sur chaque personnage qu'elle rencontre (le lecteur y compris) de prime abord mais, pour ma part, je me suis instantanément attachée à lui, dès les premières pages, lors de cet instant mémorable et gravé dans les annales où, assis seul comme un imbécile à une table d'hôtel en buvant un café noir sans sucre, car la vie est déjà bien assez mièvre et édulcorée comme ça sans en devoir en rajouter, il vit une fille de son âge incarnant la tristesse parfaite, l'exprimant de tout son être, tous ses pores la laissant transparaître, sortir une liasse de billets verts avec Benjamin Franklin dessiné dessus et vous narguant de loin.

Et elle arrive à oublier la fameuse liasse sur sa table. Si ce n'est pas une invitation à profiter de cet argent avec elle, alors je ne sais pas ce que c'est. Cette scène d'intro et tout ce qui va en découler peut sembler digne d'un film, complètement fictif de bout en bout, mais le fait d'avoir vécu tout cela avec ces deux personnages si bien assortis, si étonnamment complémentaires, deux personnalités bien trempées et si uniques, dans le contraste saisissant entre eux, qui s'apportent énormément de soutien l'un à l'autre, ça m'a fait d'autant plus adhérer à cette histoire qui, sous son apparence fantastique qui peut sembler assez incongrue, mais en réalité parfaitement justifiée, traite de sujets très sérieux et qu'il est toujours difficile d'aborder, et ce à n'importe quel âge : la dépression, celle de la mère alcoolique de Parker, qui vit continuellement dans les souvenirs heureux du passé, et de ce dernier, enfermé dans l'action d'écrire, qui le relie à feu son père écrivain de profession ; le suicide, cette envie qui pousse Zelda à quitter ce monde une fois que sera mort son second mari, Nathaniel, qui, lui, est mortel, je le précise ; et enfin bien sûr le deuil de ceux qui nous sont chers.

J'ai trouvé que Tommy Wallach a réussi à faire cela de façon remarquable, incroyablement ingénieuse et originale. D'une part, il fait parler directement son jeune héros à travers la narration, qui nous immerge dans le dernier carnet en date de Parker, aligneur de mots professionnel depuis qu'il a pris la décision de ne plus parler, qui décide de nous faire part de l'événement le plus marquant de sa vie (et quel événement !). S'ajoute à cela des récits, des petites nouvelles nées de l'imagination épatante de Parker, qui sous-estime beaucoup trop son talent.

Avec Zelda pour muse et mécène, il invente des courtes histoires des temps anciens des chevaliers, des royaumes lointains et des créatures magiques peuplant les bois dignes des contes de fées de notre enfance. D'ailleurs, à bien y réfléchir, ce roman a clairement l'apparence d'un conte, à la saveur douce-amère splendide et qui nous balance notre c½ur en boule dans un coin, empli de sentiments différents à la fin de ce voyage presque hors du temps. Néanmoins, tout cela est fait avec une grande douceur à la texture de cocon douillet. Je peux donc sans conteste qualifier cette parution de lecture doudou, de livre de chevet dont je ne veux pas me séparer.

Qui plus est, la plume de ce jeune écrivain en herbe est mordante, cynique à souhait, très humoristique et pleine d'auto-dérision, agréable à lire et amusante, vu que Parker ne cesse d'insérer son ressenti direct sur ce qu'il nous raconte entre parenthèses, presque comme des didascalies de pièce de théâtre, ce qui nous donne un récit extrêmement dynamique, vivant et captivant, où le personnage laisse bel et bien sa propre empreinte. « All the world's a stage / And all the men and women merely players, [...] » comme le disait si bien l'ami Shakespeare, et je suis sûre que Zelda et Parker auraient approuvé cette citation. Oui, oui.

Quant aux paroles de sagesse et de réflexion sur la vie et la mort et les "désagréments" encourus entre les deux, là, c'est Zelda qui s'en charge. Dès que ses somptueuses lèvres (c'est pas moi qui le dis !) s'entrouvrent, que ce soit face à Parker et à ses camarades de classe, que j'ai adorés eux aussi et qui vont apprendre à mieux connaître ce dernier et à devenir ses amis grâce à cette drôle de fille au charisme dingue et qui est la classe incarnée, ou bien encore face à la mère de notre chouchou, complètement à la dérive au vu de sa façon de percevoir le monde (on est tous un peu largués à ce niveau-là je pense), ce sont des propos lucides et percutants qui en sortent, qu'on se prend en pleine figure tel un enfant qui se ferait sermonner par sa maman et dont on tire de sacrées leçons.

« Imaginer ses parents jeunes, c'est un peu comme penser que Winnie l'Ourson fait caca : c'est gênant. »


En bref, je ne peux que vous encourager à ouvrir ce roman et à le laisser vous emporter. La plume accrocheuse et inventive de Tommy Wallach fera opérer sa magie. Moi qui n'ai pas lu son premier roman, dont les avis dithyrambiques à son propos sont très alléchants, Si c'est la fin du monde, maintenant que j'ai découvert la plume et l'imagination foisonnante et excitante de cet auteur, j'en veux encore !

En attendant impatiemment le troisième roman qui naîtra de sa tête regorgeant de jolies surprises, je vais me rassasier avec ce premier best-seller, qui me fait encore plus de l'½il qu'avant. En tout cas, pour parler de ce avec quoi je suis déjà familière, je vous recommande mille fois Si c'est pour l'éternité ou Thanks for the trouble en anglais.

Effectivement, ça valait bien la peine de se déranger pour lire cet ouvrage, d'accorder du temps à cette pépite d'or qui m'a rendu le c½ur plus léger avec cette plume explosive et cet humour qui m'a définitivement conquise, et plus lourd tout à la fois, avec cette histoire d'amour, cette rencontre incroyable de deux destins de personnages extraordinaires, qui va bien au-delà du romantisme bafouillant et mignon dans ses imperfections flagrantes des adolescents, qui nous dépasse et qui nous fend le c½ur en deux tout comme elle nous éblouit grâce à sa sincérité touchante et ses confidences désarmantes. Et je peux vous l'assurer, mon histoire d'amour avec ce livre durera pour l'éternité, c'est certain ! COUP DE COEUR ♥


« Je vais te confier un secret, Parker : on ne cesse jamais de se sentir jeune. On a beau avoir un travail, une vie de famille, une maison, l'âge adulte nous apparaît toujours comme un grand mystère. Nous faisons tous semblant de grandir. Sais-tu quel est l'objet le plus cruel jamais inventé ? (J'ai fait non de la tête.) Le miroir. Parce qu'il brise l'illusion. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, éditions Nathan, Tommy Wallach, Si c'est pour l'éternité, Thanks for the Trouble, 2018, Immortalité, étrangeté, amour, péripéties, deuil, mal-être, traumatisme, drame, éternité, jeunesse, adolescence, amitié, perte, avenir, espoir, vie, mutisme, repli sur soi, confiance, émerveillement, aventure, courage, singularité, rencontre, adrénaline, changement, dépression, anxiété, suicide, folie, mensonge, pardon, coup de coeur ♥
​ 9 | 37 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.239.147.7) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le dimanche 18 février 2018 16:29

Modifié le mercredi 10 juillet 2019 05:54

FICHE LECTURE : Lise et les Hirondelles

FICHE LECTURE : Lise et les Hirondelles
• AUTRICE : Sophie Adriansen.
• ANNÉE : 2018.
• GENRE (S) : Historique, jeunesse.
• THÈMES : Seconde Guerre mondiale, drame, régime de Pétain, enfance, adolescence, Juifs, persécution, génocide, arrestations, déportations, souffrance, conflit, occupation, étouffement, soldats allemands, ennemis, fraternité, maturité, courage, féminité, grandir, période sombre, Justes parmi les Nations, cachette, amitié, amour, espoir, sagesse, combat, lutte, s'envoler, liberté, pureté, innocence, paix...
• PAGES : 234.

À treize ans, Lise a une passion pour les hirondelles. Mais lorsqu'elle les voit revenir à Paris en cet été 1942, les oiseaux ne parviennent pas à lui faire oublier les effets de l'Occupation : le rationnement, les sirènes, la fermeture de l'atelier de confection familial, l'attitude de ses amis depuis qu'elle porte une étoile jaune sur ses vêtements.
Le 16 juillet, Lise assiste à l'arrestation de toute sa famille. Elle se précipite au commissariat où on les a emmenés et parvient à sauver ses deux petits frères de la rafle du Vel' d'Hiv'. Mais elle n'a plus aucune nouvelle de leurs parents. Commence alors pour eux le long parcours des enfants cachés, parsemé d'angoisse et de dangers, de moments de doute et d'espoir.

ஜ MON AVIS : Tandis que les belles hirondelles rentrent de leur migration...

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Nathan pour leur cadeau de Noël personnel avec les éditions non corrigées de ce titre. Ça a été pour moi une sacrée surprise et un immense honneur que de recevoir cet adorable petit coffret aux couleurs de la Douce nuit, sainte nuit et ornementé des sapins de mes forêts vosgiennes. Indubitablement, je ne pouvais penser qu'à elles en voyant ces motifs. Cette jolie boîte comprenait Les Chroniques de Zi, dont vous pouvez d'ailleurs lire la chronique faite par mes soins ici, et ce roman-ci, Lise et les Hirondelles.

Un titre fort charmant et poétique en contraste avec la période historique bien noircie par le génocide, les déportations massives et son inhumanité qu'il couvre. J'étais très curieuse de découvrir cette nouvelle énième parution ayant pris pour sujet cette guerre qui me fascine tout autant qu'elle me répugne (l'évidence même, merci Captain Obvious !).

Il me tardait de voir comment l'autrice allait traiter son sujet en adéquation avec le public visé, à savoir principalement les enfants ou plutôt les pré-ados. Ce sujet particulièrement sensible de ce passé qu'on doit porter sur nos épaules sans avoir été responsables ou victimes directes d'une telle tragédie dans l'Histoire de notre Humanité doit être traité avec des pincettes, surtout auprès d'un jeune public qui en sait et en comprend encore peu, sans pour autant être édulcoré (on n'est pas chez les Bisounours hein, et pourtant j'aurais aimé que ce fut le cas...) et dénaturé.

Malgré le nombre toujours foisonnants de parutions ayant décidé d'aborder le thème ardu et complexe de la Seconde Guerre mondiale et des traumatismes qu'elle a causés, force est de constater qu'il est toujours un défi à relever quand il s'agit d'en parler, de rebattre le sujet et de transmettre des mémoires aux cicatrices encore béantes. Pour moi, le pari est réussi, et ce de manière agréablement surprenante.

En effet, Sophie Adriansen, autrice dont j'avais entendu parler grâce à ses derniers ouvrages destinés aux adultes, La Syndrome de la Vitre étoilée et Linea Nigra, qui me font fortement envie malgré mon absence flagrante pour le moment de fibre maternelle (Non ho l'età - J'ai encore le temps...), est aussi connue pour ses travaux jeunesse (on en apprend chaque jour dites moi) et cela s'explique notamment quand on fait soi-même l'expérience de sa plume qui s'adapte à tous les âges et à tous les profils.

Dans ce texte en particulier, cette dernière a presque une qualité pédagogique sous-jacente. Je ne dis pas que ce court roman remplacera votre cours d'histoire, cela n'a rien à voir. Mais il s'agit d'éveiller l'intérêt du lecteur, celui de l'enfant étant tout spécialement difficile à acquérir. Si cela est accompli, considérez que c'est comme votre plus grande victoire en tant qu'écrivain, comme l'aurait certainement pensé mon cher Roald Dahl.

Je pense que ce récit, Lise et les Hirondelles, serait une excellente entrée en matière pour "familiariser" (même si, bien sûr, on ne s'y fait jamais) un enfant à l'idée, à cette réalité qu'était la Seconde Guerre mondiale, celle aussi de la Shoah, à ce que tout cela a été. Ce roman vous prend par la main sans pour autant vous prendre pour un imbécile, et sa plus grande force est son silence, le silence désarmant et bien suffisamment parlant de l'absence.

Absence des parents, Julia et Aleksander, de notre héroïne et de ses petits frères. Couple aimant et formidable formés de deux êtres auxquels on s'attache instantanément et qui apparaissent pourtant telles des comètes filantes au tout début du roman, pour in fine aller s'éteindre dans la nuit des camps. C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de se faire d'illusions ou d'euphémiser les choses. Sophie Adriansen fait plutôt le choix de la douceur, de la poésie et de la lucidité qu'incarnent les hirondelles, ces oiseaux intelligents, gracieux et qui nous donnent des ailes.

Ces ailes vont aider notre héroïne à s'affirmer, à devenir le petit bout de femme merveilleux que ses parents commençaient à entrevoir en elle, du haut de ses treize, presque quatorze, ans. Déployer ses ailes va donner à Lise la force d'aller de l'avant, de continuer de garder espoir et d'aimer, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, la vie, malgré ce qu'elle lui a pris de plus cher, de pardonner à ce pays si précieux qui est à la fois le sien, celui du lieu de sa naissance, et celui aussi qui l'a trahie durant la Collaboration. J'ai trouvé cette analogie fabuleuse et elle m'a réchauffé le c½ur et donné envie de regarder toujours plus haut, vers le firmament des nuages et de ce ciel bleu qui nous ouvre les bras, ainsi qu'aux hirondelles.

Ce livre étant très court et très aéré, je n'aimerais pas vous gâcher le plaisir de le découvrir par vous même. Je conclurai juste en disant que, malgré le sujet très dur qu'il aborde, je le mettrais sans hésiter entre les mains d'enfants de l'âge d'Ariel et Zacharie, les adorables et espiègles petits frères jumeaux de Lise, qui, malgré cette taciturnité qui leur ronge le c½ur à cause de cet arrachement brutal à leurs parents, leurs soleils, ne cesseront jamais d'être des enfants avec tout ce que cette période bénie de l'existence représente : celle de l'éveil au monde, aussi moche soit-il à ce moment-là (pour le coup, je viens de faire un sacré euphémisme), des yeux qui pétillent, des costumes comme les grands et des chants traditionnels ânonnés à pleins poumons, des jeux qui rendent votre existence aussi légère qu'une plume et qui créent des instants mémorables et nostalgiques, comme la marelle, à laquelle Lise joue encore avec ses petites cousines, même à treize ans.

Ce sont ces petits instants de vie, ces petits miracles et bare necessities que Sophie Adriansen décide de nous montrer et non l'horreur "usuelle" (je me déteste d'avoir employé ce mot) des camps de concentration, dans laquelle nous sommes suffisamment plongés dans pleins d'autres ouvrages d'historiens, de rescapés, d'auteurs qui offrent eux aussi leur imagination au service de la justice et de la véracité historique.

En lisant d'autres chroniques, j'ai vu que ce qu'on reprochait principalement à ce roman très bien écrit, c'était son manque criant de détails, son manque d'originalité aussi, sa simplicité dans l'acte de raconter l'histoire d'une adolescente qui doit grandir trop vite en maternant ses petits frères dans l'attente du retour, qui n'arrivera jamais, de leurs parents.

C'est justement, à mes yeux, cette simplicité dans la manière de raconter une "tranche-de-vie" durant la période de la France occupée qui m'a plu et qui fait la plus grande force de ce roman. Ce point de vue très insolite pour moi qui me suis "gavée" de romans historiques et de témoignages couvrant cette période, simplifié à l'extrême, m'a énormément plu car il s'agit d'une réalité sans fard et sans prétentions, au même titre que les autres fictions relatant les événements bouleversants et cruels de cette période.

Ce que nous raconte Sophie Adriansen avec ses propres mots sous sa plume aurait tout à fait pu arriver, et est sûrement à l'image d'une réalité quotidienne pour beaucoup de Français, juifs ou non, de l'époque : la peur de dénonciation de la part des voisins, ceux qui, au contraire, nous hébergent comme si ils étaient notre propre famille, le repli à la campagne chez nos proches pour éviter le danger représenté par la ville, les foyers d'accueil pour les enfants après la guerre, ces petits instants volés de bonheur pour aller voir un film hollywoodien ou bien de chez nous au cinéma ou à la mer, croiser des officiers allemands dans la rue...

Tout cela était autant une réalité que celle atroce des camps et je trouve que ce livre nous permet parfaitement de nous identifier à l'ensemble des personnages, que ce soit aux enfants qui essayent de garder leur caractéristique joie de vivre et de comprendre tout à la fois ce qu'il se passe autour d'eux, que ce soit aux adolescents comme Lise, déjà forts d'une grande maturité et perspicacité mais qui ont encore cette fragilité à fleur de peau et ce sentiment d'injustice grandissant, ou aux adultes, figures de bienveillance réconfortante ou bien d'hostilité et d'égoïsme avide pour leur survie presque révoltante. Chacun s'y retrouve dans cet ouvrage, que je recommande chaudement à quiconque croise sa route via les airs. Prenez vous aussi votre envol, ce livre d'une grande justesse et beauté dans ses tournures les plus simples et vraies est là pour vous l'accorder.

... Paris attend toujours sa libération.


« L'hirondelle est un oiseau que l'espoir fait voler. »
Tags : Fiche Lecture, Service de presse, Editions Nathan, 2018, Epreuves non corrigées, Nouveauté, Sophie Adriansen, Littérature jeunesse, Roman historique, littérature française, Seconde Guerre mondiale, régime de Pétain, enfance, Juifs, persécution, génocide, arrestations, déportations, souffrance, conflit, occupation, étouffement, soldats allemands, ennemis, fraternité, maturité, courage, féminité, grandir, période sombre, Justes parmi les Nations, cachette, amitié, amour, espoir, sagesse, combat, lutte, s'envoler, liberté, pureté, innocence, paix., drame, adolescence, Très belle lecture
​ 9 | 39 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.239.147.7) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le vendredi 16 février 2018 02:23

Modifié le mardi 21 août 2018 13:58

FICHE LECTURE : Le Mouron Rouge

FICHE LECTURE : Le Mouron Rouge

• AUTRICE : Baronne Orczy.
• ANNÉE : 1905 (parution d'origine) ; 2018.
• GENRE (S) : Historique.
• THÈMES : Mystère, héros, justicier, ingéniosité, déguisement, Révolution française, Terreur, tribunal révolutionnaire, guillotine, aristocratie, citoyens, danger, courage, bravoure, héroïsme, Angleterre, intrigues de cour, aventure, affrontement, amitié, dévotion, respect, serment, galanterie, amour, roman de cape et d'épée, grand classique, suspens...
• PAGES : 320.

7,80¤.

1792. Paris est aux mains des révolutionnaires, qui vouent les aristocrates à la geôle ou à la guillotine. Un chevalier anglais se donne pour mission de leur épargner la mort en facilitant leur évasion outre-Manche. C'est le baron Percy Blakeney, champion du travestissement et as de la rapière, qui agit sous le nom de « Mouron rouge ». Même son épouse, une actrice française expatriée, ne sait rien des manigances de son mari et de ses téméraires lieutenants. Jusqu'au jour où son frère est enlevé, menacé d'être tué si elle ne révèle pas au Comité de salut public l'identité du comploteur... L'agent Chauvelin, patriote fanatique, est quant à lui prêt à tout pour démasquer le Mouron rouge... Coups de théâtre, passion et trahison : aucun des ingrédients du genre ne fait défaut à ce fleuron du roman de cape et d'épée, à mi-chemin entre Dumas et Paul Féval.

L'AUTRICE : Singulière destinée que celle de la baronne Emmuska Orczy, née en 1865 au c½ur de l'Empire austro-hongrois, au sein d'une riche famille férue de musique. Exilée à Londres, elle entame une intense vie mondaine et publie des nouvelles policières à la Conan Doyle. Mais c'est à Paris qu'elle a l'intuition de la saga du Mouron rouge (1905), épopée contre-révolutionnaire en dix tomes, adaptée à la scène comme à l'écran, dont le succès ne se démentira pas jusqu'à sa mort en 1947.

ஜ MON AVIS : Face à la lame sans merci de l'affamée Dame Guillotine, le seul rouge versé...

Tout d'abord, un grand merci aux éditions L'Archipel pour ce bel envoi qui m'intriguait beaucoup. En effet, la saga à succès du début des années 1900 Le Mouron rouge m'était tout à fait inconnue avant cette sublime réédition en poche, à la couverture dont le ciel est saturé de rouge, ce qui me fait grandement penser au danger que court notre intrépide héros so british tout au long de cette première aventure sur papier, alors que le Scarlet Pimpernel (surnom original du héros) né sous la plume de la fascinante Baronne Orczy n'a pas été que le fleuron de la mode de la cour anglaise de la fin dix-huitième siècle.

Ce héros sans peur et sans reproche s'est vu, suite à ses florissantes et palpitantes intrigues en romans, star de cinéma, de comédie musicale et même de feuilletons télévisés ! Ce n'est pas rien tout de même ! Sir Percy Blakeney a eu sacrément la côte au vingtième siècle et je remercie grandement les éditions L'Archipel de redonner un second souffle à sa réputation à notre époque en publiant dans leur catalogue ce grand classique du roman de cape et d'épée, cette fois au temps de la sanglante Révolution française.

C'est amusant tiens, ce combat rouge contre rouge. Le rouge de la fleur dite du mouron, une fleur écarlate à la jolie et plaisante forme d'étoile, contre le rouge de la fleur de la cocarde tricolore, le rouge de la hampe à laquelle pend le drapeau de la République française, flottant au vent comme pour mettre un pied de nez à ces Anglais et ces Autrichiens royalistes, impérialistes, ennemis numéro 1 avec les Aristocrates à la lanterne qui abreuvent nos sillons, le rouge enfin de la Terreur et de la mère guillotine.

Guillotine que, par ailleurs, la Baronne Emmuska, appelée Emma sur le sol français, personnifie très bien. Aux yeux de personnages odieux comme Chauvelin (qui a été incarné par Ian McKellen, j'adorerais voir ça tiens !), représentant hautain et sans pitié (la Baronne le souligne à de nombreuses reprises, c'est son trait de caractère principal), la bien-aimée guillotine mérite bien de se nourrir du sang des traîtres.

Le sang de la violence, de la brutalité qui fait froid dans le dos, des Révolutionnaires embrigadés d'un côté, et le rouge de la lutte sans répit pour l'Humanité et la liberté, pour la décence de l'Homme et sa solidarité de l'autre, donne au roman son atmosphère et sa couleur si singulière.

Bien que née un siècle presque après ces événements drastiques du passage d'un monde ancien de royauté et de privilèges à celui d'un monde soit-disant nouveau des Droits de l'Homme, qui s'érige dans l'injustice et le bain de sang, la Baronne Orczy a elle aussi connu, dès son plus jeune âge, la haine que le petit peuple porte à ces "damnés aristos" et ce que cette haine viscérale peut les pousser à faire. Traumatisée par ce passé qui ne passe pas dans sa mémoire, si l'on met en lumière le récit des aventures de Percy Blakeney en sachant ce que l'autrice a vécu, cette façon de peindre d'un côté les braves Anglais et de l'autre les vils Français ne nous surprend guère. Emmuska, appelons-là par son si joli et exotique prénom, s'est effectivement aussi nourrie du matériau de son histoire pour teinter son récit de rouge éclatant, ce qui ne le rend que plus intense et crédible à nos yeux.

Cependant, si l'on pourrait penser le récit empreint d'un certain manichéisme, cela n'est assurément pas le cas pour moi. La réalité s'offre à nous : le Comité de Salut Public, des personnalités telles que Robespierre, Marat ou Danton, ne se souciaient guère des hommes, femmes et enfants ; de l'être humain dans son essence même. A partir du moment où la personne était accusée d'être née avec une cuillère en argent dans la bouche, les têtes roulaient et on s'en donnait à c½ur joie.

Il n'y a pas de billevesées dans ce que la Baronne Orczy nous raconte. Certes, elle a romancé avec sa plume féministe, séduisante, mordante et appelant d'un cri qui s'échappe des pages au respect de ces "Droits de l'Homme" ce pan sombre de l'Histoire en inventant les ruses et astuces extraordinaires de Percy Blakeney pour échapper à la Dame guillotine et à ses adorateurs.

De quoi faire briller nos yeux, de la façon semblable dont ces derniers sont captivés et scintillants lorsqu'on lit Les trois Mousquetaires de Dumas et les péripéties de ces derniers au temps de Richelieu et de Louis XIII. Ce que je puis vous assurer, c'est que l'autrice ne triche pas, qu'elle nous livre une histoire pleine de rebondissements, de frayeurs, de vertus héroïques et sacrées, enracinées dans l'Homme profondément bon ou qui devrait aspirer à l'être, mais cependant elle n'enjolive pas l'atroce réalité de ce temps-là, elle ne la dénature pas.

Au contraire, dès les premières pages, cette dernière nous est balancée brute de pomme avec un bourreau qui tranche une tête sur une place publique qui semble impossible à franchir pour les aristocrates, dont c'est pourtant l'échappatoire afin de pouvoir sortir des portes de Paris, Paris l'ensanglantée, Paris la terrorisée. Mais tromper habilement l'ennemi, c'est le grand art de Percy Blakeney, mesdames et messieurs.

Ce grand homme dégingandé m'a impressionnée car non seulement, il est un maître du déguisement et a réussi à me berner comme un bleu à chaque nouveau personnage pour lequel il se faisait passer, mais surtout il a à c½ur de protéger ceux qui ne peuvent pas se défendre et qui ont besoin de lui, de sa malice et de son cran, ici les aristocrates français piégés dans les méandres de la Terreur, qui n'épargne personne et établit des procès sommaires et qui n'en sont guère.

Sous ses apparences de benêt nonchalant se cache un c½ur de lion en or massif, une âme de meneur de gentlemen aux nobles intentions et à la jeunesse insouciante, doublé d'une grande sensibilité. Bref, Percy Blakeney a de quoi charmer tous les médias et plaire au plus grand nombre, difficile de lui résister.

Et à son bras, la "femme la plus fine d'Europe", j'ai nommé Marguerite Saint-Just. Expatriée anglaise, Marguerite est dans ce récit l'avatar de la citoyenne fidèle à sa patrie et à ses élans de liberté et d'égalité entre les peuples et qui cependant réprouve en son âme et conscience la barbarie de ses compatriotes. La splendide et éblouissante Margot incarne la révolutionnaire modérée, celle qui veut faire avancer les différents membres de la société main dans la main sans que celles-ci soient couvertes du sang d'innocents.

Marguerite est un personnage exquis et de femme extrêmement intéressant. De prime abord, elle m'a fait très mauvaise impression car, à l'image des nobles français assez effacés de ce récit, son orgueil borné la rend désagréable et presque agaçante. Or, Marguerite va connaître une belle évolution au fur et à mesure qu'elle va réaliser que son esprit raffiné n'est pas si perspicace qu'elle ne le croyait.

De la femme qui cherchait à combler son c½ur de l'amour sans bornes d'un homme lui étant dévoué des pieds à la tête, la jeune femme-enfant, en réalité encore bien fragile et incertaine dans ses sentiments et dans ses idées, va s'épanouir avec cet amour grandissant en elle, cet amour pour son respectueux mari et pour son combat, de la femme qui attend d'être servie, Marguerite deviendra celle qui se salira les mains et la tenue et qui prendra tous les risques, sans délai, pour protéger ceux qu'elle aime.

Qui plus est, son attachement vital et débordant d'amour à son frère, Armand Saint-Just (à ne pas confondre avec Louis Antoine de Saint-Just, dit « L'Archange de la Terreur », qui a véritablement existé, lui), ainsi qu'à la mignonne petite Française Suzanne, sa s½ur de c½ur de couvent, ne la rend que plus touchante et plus belle. Cette façon dont la Baronne a de peindre l'âme et les tourments du c½ur d'une femme, sa fragilité et sa grande force à la fois, donne à ce premier tome une valeur d'autant plus précieuse.

Pour conclure, le premier tome phare de la rivalité du héros vénéré par les Anglais du Mouron rouge se sera révélé plein de surprise et de richesse pour moi. J'ai grandement apprécié cette lecture, qui m'a fait faire des aller-retours constants entre une France qui se construit sur la ranc½ur et l'effroi et une Angleterre élégante et vertueuse, digne de tous les éloges.

On sent que la Baronne Orczy a grandement apprécié son exil à Londres, où est d'ailleurs né son charmant héros, si je ne m'y trompe pas. Tout comme la Baronne à la genèse de sa grande ½uvre d'aventure, de sentiments profonds et complexes et de lutte entre le gentil et le vilain, j'ai vu de mes propres yeux le grand gaillard Percy, vêtu de la plus fine dentelle et du complet le plus chic d'Angleterre, au coin du trottoir, face à l'aigri et rêche Chauvelin et à ses yeux perçants, inquisiteurs et intimidants de renard (c'est méchant pour les renards, sniff), ils étaient palpables, ils étaient réels.

J'espère de tout c½ur que les éditions L'Archipel publieront la suite des histoires de Sir Blakeney chez eux, car il me tarde de retrouver cette ligue de personnages et de savoir ce qu'ils sont devenus ! Je croise les doigts pour que cela se fasse et je remercie encore mille fois L'Archipel pour ce savoureux envoi, j'ai été conquise, c'est le mot !

... sera celui provocant d'une fleur taquine de justice.

« Le c½ur d'une femme est un problème si compliqué à résoudre ; il n'est pas jusqu'à son possesseur qui ne soit souvent incapable de trouver la solution de cette énigme. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, Editions l'Archipel, 2018, 1905, Baronne Orczy, Roman historique, Mystère, héros, justicier, ingéniosité, déguisement, Révolution française, Terreur, tribunal révolutionnaire, guillotine, aristocratie, citoyens, danger, courage, bravoure, héroïsme, Angleterre, intrigues de cour, aventure, affrontement, amitié, dévotion, respect, serment, galanterie, amour, roman de cape et d'épée, grand classique, suspens
​ 12 | 108 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.239.147.7) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le dimanche 28 janvier 2018 16:07

Modifié le vendredi 09 février 2018 15:29

FICHE LECTURE : Wonder

FICHE LECTURE : Wonder

• AUTRICE : R.J. Palacio.
• ANNÉE : 2012 (USA) ; 2013 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Contemporain, scolarité, collège/lycée, différence, tolérance, discrimination, moquerie, souffrance, difformité, craintes, courage, inspiration, famille, amitié, espoir, entraide, solidarité, émotions, enfance, difformité, accepter l'autre...
• PAGES : 405.

Ne jugez pas un livre garçon sur sa couverture son apparence.

« Je m'appelle August. Je ne me décrirai pas. Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire. »

Né avec une malformation faciale, August, dix ans, n'est jamais allé à l'école. Aujourd'hui, pour la première fois, ses parents l'envoient au collège... Pourra-t-il convaincre les élèves qu'il est comme eux ?

ஜ MON AVIS : Nous méritons tous d'être ovationnés au moins une fois dans notre vie...

Wonder fut l'une de mes premières lectures du mois, ce genre de lectures qui m'attendait depuis des années (depuis 2013 pour la version française précisément) sans jamais que je ne m'y mette. Tout cela à cause d'autres lectures qui s'enfilaient à la chaîne, de ce tourbillon d'emprunts, d'achats, de services de presse, de cadeaux, de prêts, qui m'ont tenue éloigné de cette petite merveille qui porte si bien son nom et qui me hurlait, de son ½il unique me fixant sur cette couverture so blue (da ba dee da ba daa... mon enfance, bonjour ♪), de la prendre entre mes mains et de ne pas la juger sur sa couverture. Je trouve cette dernière très charmante dans sa simplicité au passage. In fine, même si le film sorti dans nos salles en décembre n'est pas parvenu jusqu'à ma petite ville, cela m'a quand même poussé à lire une bonne fois pour toutes ce best-seller jeunesse qui me faisait envie depuis belle lurette et dont je n'ai entendu jusqu'à présent que des louanges.

Eh bien, si tel est aussi le cas pour vous, je vais me permettre d'en rajouter une couche et de ne rien faire de vraiment original, si ce n'est l'éloge de ce livre. Je remercie du fond du c½ur R.J. Palacio d'avoir mis cette histoire sur papier, de l'avoir partagée à nous tous, de nous avoir livré son immense humanité et luminosité avec tant de justesse et de bonté, de nous avoir donné le privilège de vivre à ses côtés la première année de collège, voire même d'école de toute sa vie, du jeune August.

Ce garçon nous donne une sacrée leçon de vie et de tolérance. Je me suis prise une belle baffe dans la figure, qui me laissera une marque indélébile. Désormais, avant de me plaindre, avant de larmoyer, avant de baisser les bras, je penserai à August et à son parcours du combattant dans la jungle qu'est le collège pour un grand nombre de personnes. Cela me redonnera du courage et de la force, cela me fera une piqûre de rappel que des gens beaux (et j'insiste sur cet adjectif), il en existe en ce bas monde. Bien sûr, c'est si l'on prend la peine de regarder autour de soi et surtout, surtout, d'apprendre à connaître son prochain.

Je ne regrette pour rien au monde d'avoir fait la connaissance d'August. Ce petit garçon d'à peine onze ans a déjà un regard très lucide et compréhensif sur le monde cruel qui l'entoure, et notamment sur le manque de gentillesse des enfants, leur absence de tact et leur franchise implacable. Cette dernière est parfois tellement désarmante qu'elle vous coupe la chique et vous donne juste envie de vous rouler en boule et de fondre en larmes.

Ce roman a fait naître en moi ce besoin presque obsessionnel de me réfugier dans ma carapace de tortue à bien des instants, juste pour ne plus voir et entendre les horreurs qu'on peut proférer les uns sur les autres quand on est jeune, insouciant et surtout stupide. Et malheureusement, R.J. Palacio nous rappelle aussi que certains adultes ne guérissent pas de cette stupidité et la transmettent même dans l'éducation et l'exemple qu'ils procurent à leurs enfants. Déplorable.

Malgré le fait qu'August est conscient de la façon dont on le regarde, avec sa difformité faciale, tout particulièrement la première fois qu'une personne pose ses yeux sur lui, ou même après, lorsqu'il y a un temps d'adaptation à traverser afin de prendre l'habitude du "spectacle" qu'offre le visage d'August, oui, malgré cela, et c'est déjà fort admirable de sa part, August voudrait juste être accepté comme il est et qu'on ne le regarde ni le traite plus comme une bête de foire.

Ce qui est la moindre des choses à espérer pour un être humain normal. Sauf qu'August est tout sauf normal : il est extraordinaire à sa manière, et je ne parle pas de son apparence physique. Non, non, non, je parle de ce qu'il va apporter au charmant petit collège de Beecher, de la façon dont il va faire évoluer, grandir et rayonner chacune des personnes qu'il va rencontrer au quotidien, que ce soit ses camarades de classe ou bien ses professeurs et même le principal, le formidable à tous les niveaux Mr Bocu (et je ne veux pas entendre de rires étouffés, ça ne doit pas être facile à porter comme nom de famille !).

Cependant, ce cheminement vers le c½ur et l'âme des personnes qui cohabitent avec notre adorable Auggie dans son petit environnement sera semé d'embûches, de rage, de chagrin, de désarroi. A bien des moments, j'avais envie de pénétrer dans le roman afin de serrer ce petit garçon dans mes bras et de l'assurer de mon amitié et de mon affection inconditionnelles. Heureusement, R.J. Palacio lui a donné des êtres, merveilleux eux aussi, d'encre et de papier, pour le faire à ma place.

Par ailleurs, en parlant de ces divers personnages qui gravitent autour de l'astre qu'est Auggie Doggie d'amour (bon, ce dernier ne veut plus qu'on le surnomme comme ça mais chut), j'ai été dans un premier temps surprise que la narration ne soit pas toujours assurée par notre héros chéri. Enfin, la superbe Audrey de la chaîne Booktube Le Souffle des Mots (qui, elle aussi, a droit à mes remerciements les plus chaleureux pour avoir achevé de me convaincre de lire ce roman) nous avait prévenus mais, tant qu'on ne l'a pas vécu en live, stéréo, surround, impossible de vraiment s'y préparer.

Et comme elle l'avait expliqué dans l'un de ces derniers J'AI LU, moi aussi dans un premier temps je n'avais pas envie de quitter le point de vue d'August afin de me plonger dans la petite tête de ses proches, famille ou amis. Mais force est de constater que, loin de me freiner dans ma lecture, je n'en ai enchaîné les pages que plus vite tant je me suis fortement attachée aussi à ceux qu'Auggie aime, et qui sont là pour lui qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige.

Ce changement fréquent et rapide de points de vue de toutes les couleurs peut à première vue sembler déroutant, mais il n'en est rien : cela n'en apporte que d'autant plus de pertinence, de densité, de réalisme, de crédibilité, de puissance, de solidité et d'efficacité à ce récit à la diversité émotionnelle assez exceptionnelle et dingue pour qu'on puisse se sentir proche de l'ensemble des personnages et se sentir proche d'eux. Même de ceux dont on réprouve souvent le comportement.

R.J. Palacio arrive à nous faire comprendre comment leur vécu, leurs racines, ont influencé leur mentalité de palourde et leur façon, désormais étriquée, de voir le monde. Je n'ai pas réussi à leur jeter la première pierre malgré mon aberration, qui répond à l'ordre de l'habitude et de la normalité, ce qui est d'une tristesse... Faites-le si cela vous chante. Pour ma part, je prends exemple sur August : je tolère, je pardonne et, malgré mon c½ur lourd comme une pierre, je ne me laisse pas atteindre par des personnes qui n'en valent pas la peine. Qu'elles restent dans leur noirceur et leur méchanceté si elles s'y complaisent, ce n'est pas à moi de juger de toute façon.

Je ne vais pas aller plus loin dans mon avis dithyrambique de Wonder afin de ne pas vous gâcher la surprise de l'ampleur émotionnelle que ce roman aura sur vous dès l'instant où vous déciderez de vous y immerger. La violence avec laquelle votre petit c½ur sera frappé sera rude mais c'est pour la bonne cause. J'étais tellement prise dans ma lecture qui s'annonçait d'ores et déjà mémorable que je me suis amusée à prendre mon carnet bien-aimé et à le gribouiller des dessins représentants les différents personnages et illustrant chaque début de nouvelle narration. J'ai également pris en notes beaucoup de citations.

Vous ne voudrez plus, après cette expérience livresque exceptionnelle, quitter la magnifique famille des Pullman, avec ces deux parents qui sont les parangons de l'Amour universel, de la bienveillance, de la sagesse et de la tendresse à profusion, une grande s½ur de choc à la maturité impressionnante et qui a ses moments de fragilité comme vous et moi, c'est bien normal, la meilleure des chiennes du monde à câliner et à couvrir d'amour dès que votre c½ur est à la traîne, tel un gros coussin vivant et qui a tant à vous apporter, bien plus que les hommes ne le peuvent souvent, une grande s½ur de c½ur qui garde une photo de vous avec un casque d'astronaute dans son porte-monnaie depuis toujours, et avec en prime deux meilleurs amis qui vous feront rire aux éclats, qui vous donneront du baume au c½ur et qui vous feront mal parfois, mais la bêtise est elle aussi humaine (presque trop) et tout finira par s'arranger, même si la vie vous réserve encore bien des épreuves comme celles d'August.Bref, ce petit cocon gravitationnel familial est très rare parmi tous les livres que j'ai pu lire jusqu'à ce jour et cela fait un bien immense de le découvrir ici et de s'y intégrer comme on s'enfoncerait dans le fauteuil le plus moelleux et agréable qu'il soit (oui, je compare des personnages d'exception à un fauteuil, tout va bien).

Et même le petit ami de votre grande s½ur en vaudra le coup ! Ne le jugez pas trop vite car il fera irruption dans votre famille sans crier gare et il en sera un élément indispensable avant même que vous ne disiez « Ouf ! ». Mais ce qui m'a saisie au plus profond de moi, c'est qu'on a tous notre croix à porter, comme August son visage, et ce roman nous le démontre bien au vu de sa palette impressionnante de personnage plus vrais que nature. Je n'ai pas vécu les mêmes expériences de vie qu'August mais, moi aussi, à un moment donné de mon existence, je me suis dis à voix claire et haute que j'étais un monstre physiquement parlant et que c'était bien normal si les autres ne voulaient accepter ni de me voir, ni ma compagnie ou simplement le fait que j'existe.

Je suis sûre que nous sommes des milliards à nous être insulté de cette façon et, si je dois bien retenir une chose de cette histoire inspirante et vibrante de vérité, c'est qu'on a tous le pouvoir de faire du bien autour de nous et que, sans nous sur cette planète Terre, celle-ci serait bien triste et il lui manquerait définitivement quelque chose. Alors ne sous-estimez jamais ce que vous êtes, l'influence et l'importance que vous pouvez avoir, la force de vos actions.

C'est plus simple à dire qu'à faire, mais aimez-vous, de la façon dont une mère aime à vous couvrir le visage de baisers ou un père à le contempler à chaque instant, chaque seconde, même quand vous le trouvez moche. Votre Beauté sera toujours là, irradiante, ne l'oubliez jamais. Merci à ce roman de me l'avoir appris une fois de plus, j'ai retenu ma leçon. A vous de prendre la vôtre-! COUP DE FOUDRE ϟ

... car nous triomphons du monde chaque jour.

« - "C'est dans des instants comme celui-ci que Joseph reconnaissait le visage de Dieu dans son humanité. Il transparaissait dans cette bonté à son égard, dans cette gentillesse, dans cet intérêt pour sa personne, comme une caresse dans le regard."
Il s'arrêta. Retira à nouveau ses lunettes.
- "Il transparaissait dans cette bonté à son égard.", répéta-t-il en souriant. C'est une chose si simple, la bonté. Si simple. Un petit mot d'encouragement quand on en a besoin. Un acte d'amitié. Un sourire. »
Tags : Fiche Lecture, Wonder, R.J. Palacio, adapté au cinéma, 2012, Jeunesse, Contemporain, scolarité, collège/lycée, différence, tolérance, discrimination, moquerie, souffrance, difformité, craintes, courage, inspiration, famille, amitié, espoir, entraide, solidarité, émotions, enfance, accepter l'autre, Coup de foudre ♥
​ 14 | 45 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.239.147.7) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le lundi 15 janvier 2018 09:23

Modifié le mardi 16 octobre 2018 09:34

FICHE LECTURE : La cité de l'oubli

FICHE LECTURE : La cité de l'oubli

• TITRE VO : The Forgetting.
• AUTRICE : Sharon Cameron.
• ANNÉE : 2016 (GRANDE-BRETAGNE) ; 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Dystopie.
• THÈMES : Galaxie, comète, maintien de l'ordre, paix, communauté, répression, violence, folie, mutilation, espoir, monde meilleur, élite, contrôle, lavage de cerveau, manipulation, mensonges, mystère, amour, famille, suspens, courage, vérité, mémoire, perte, oubli, regrets...
• PAGES : 462.

DES 14 ANS - 17,95¤.

TOUS LES DOUZE ANS, ILS OUBLIENT... PAS MOI.

Tous les douze ans, les habitants de Canaan subissent l'Oubli, un mystérieux phénomène qui efface leur mémoire. Pas celle de Nadia. Elle seule n'a pas oublié. Elle seule se souvient que son père a profité de ce bouleversement pour l'abandonner... Le nouvel Oubli approche. Nadia doit percer le secret de cette fatalité avant que sa famille ne vole à nouveau en éclats. Avant que la ville ne sombre encore une fois dans le chaos.

UNE DYSTOPIE ORIGINALE ET ENVOÛTANTE,
AUX REBONDISSEMENTS INATTENDUS.

L'AUTRICE : Dans une vie antérieure, Sharon Cameron a été professeure de piano, maman à plein temps, généalogiste, présidente d'une troupe de théâtre et coordinatrice de la Society of Children's Book Writers and Illustrators (Société des auteurs et illustrateurs pour la jeunesse). Aujourd'hui,-elle vit à Nashville (Tennessee) avec sa famille et se consacre pleinement à l'écriture. La cité de l'Oubli est son quatrième roman.

ஜ MON AVIS : Quand les pétales de l'oubli fleurissent, liberté et vérité s'évanouissent...

« Pour ceux qui oublient, perdre la mémoire doit être une sorte de mort. »

Tout d'abord, un grand merci du fond du c½ur aux éditions Nathan pour cet envoi à la superbe couverture, au résumé plus qu'attirant (Dystopie, mon amour, c'est tout ce que j'aime), qui nous motive à plonger dans cette histoire au titre plus qu'intriguant, qui recèle de mystères qui ne demandent qu'à être découverts.

On pourrait croire que cette vague de littérature dystopique qui nous submerge depuis quelques années déjà, à partir du moment où la saga Hunger Games, pour ne citer qu'elle, a enflammé l'intérêt des lecteurs adolescents à vrai dire, nous fait désormais difficilement avaler la tasse de ce scénario de base, commun à toutes ces productions livresques, du lieu bon (topos) qui devient malade (la particule dys en grec) d'un gouvernement abusif et oppressant. Mais pour moi, il n'en est rien.

C'est même un genre qui me manque de temps à autre. Et puis, après tout, nous vivons nous même dans une dystopie qui ressemble à un mauvais cauchemar (pour ne pas parler de l'élection d'un certain président par exemple...) et il est bien important de nous avertir de ses dangers et de ses dérives. Bon, ce n'est pas l'invitation la plus alléchante du monde mondial pour vous faire découvrir ce roman, mais sérieusement, La cité de l'oubli a ce petit plus, ce je-ne-sais-quoi, qui le rend singulier, passionnant, innovant, prenant et accrocheur. Il a su me captiver dès les premières pages, même si le récit devient d'autant plus dynamique et immersif par la suite. De quoi me faire tomber sous le charme.

Etant une grande fan et pour m'être enfilée des dystopies à la pelle, de tous temps et de tous lieux, j'en ai vu des manières d'opprimer une communauté et de la garder derrière les barrières menant à un monde inconnu qui leur ouvre les bras, à eux qui se retrouvent renfermés sur eux même et incapables de comprendre qui ils sont et quelle est leur histoire.

Mères porteuses, univers ultra-sophistiqué avec de la technologie de pointe, couples formés en fonction des aptitudes, des physiques et des personnalités, familles formatées, émotions maîtrisées à l'aide de pilules, capteurs de senteurs, carrément lavage de cerveau ou puces électroniques. Tous ces joujoux de science-fiction, vous les jetez ou presque à la poubelle (m'enfin, je dis ça, mais le relief de Canaan est une vraie caverne d'Ali Baba en matière de high-tech interspatial...). Bienvenue à Canaan, véritable prison dorée qui cache bien son jeu. Le suspens restera à son comble jusqu'au dernier moment, beware.

Tout au long de ma lecture frénétique, ce nom a résonné à mes oreilles, sans que j'arrive à me remettre son origine en tête. Et pourtant... Il s'agit de la terre promise, mes amis, celle où les hébreux sont menés par Moïse après la fuite d'Egypte. Rien que ça. Eh bien, quel cadeau empoisonné. Au premier abord, Canaan semble être un petit paradis, un lieu où vivre en paix et en harmonie avec la Nature, sereinement, ne jouissant que des choses élémentaires et en toute sécurité, où chacun a un talent d'artisan à exploiter pour servir au bien de la communauté. Or, ce n'est pas ainsi que Sharon Cameron a décidé de nous introduire à ce monde qui aurait dû être si idyllique. Croyez-moi, ce fût brutal et inattendu. Gardez vos yeux écarquillés, cette scène produit cet effet-là. En fait, ce roman aura de quoi vous faire ouvrir grands les yeux jusqu'au point final.

Au sein de ce monde particulier, balayé par une vague dévastatrice et malheureusement inévitable d'Oubli tous les douze ans, tels les douze coups de l'horloge, Nadia, notre héroïne, se trouve être celle qui fait grincer les rouages de cette machine qui aurait dû être bien huilée. En effet, Nadia, notre héroïne qui n'a pas froid aux yeux, n'a pas vu effacée de sa mémoire la journée terrifiante de son premier et seul oubli jusqu'à présent, celui de ses six ans. Au contraire, elle s'en souvient jusqu'au moindre détail, comme gravée dans sa rétine.

Un simple « N'oublie pas » murmuré telle une prière, une imploration, aura tôt fait de marquer la jeune Nadia à tout jamais. Et moi aussi, d'ailleurs. Ce roman a eu le don de faire battre mon c½ur de façon irrégulière et angoissante et de mener mes émotions à la baguette. Une vraie montagne russe d'émotions, on passe du rire aux larmes à la peur et, malgré notre envie irrépressible de savoir la fin, on n'a pas envie au fond de quitter cette histoire, tant elle est bien écrite, d'une écriture si belle qu'elle nous envoûte.

Certes, nous n'aurons jamais le fin mot de l'histoire concernant le pourquoi du comment Nadia est un être se démarquant de manière inouïe de tous les autres habitants du village. Ce manque d'informations aurait pu être perturbant mais je l'ai vite oublié tant j'ai été réellement happée par une histoire d'amour prenante, des rebondissements imprévisibles, des retournements de situation et le thème original, bien développé et maîtrisé de cette histoire. Comme toujours, il faut un(e) élu(e) ramenant à la lumière un monde plongé dans la nuit. Cependant, cela m'a peu importée au cours de ma lecture.

Ce qui m'a subjuguée, c'est le courage et la maturité qu'il a fallu à Nadia pour supporter cette mémoire sur ses épaules, de devoir faire face chaque jour à une population aseptisée, à une mère devenue folle par ses fragments de souvenirs qui sont passés au travers du phénomène tant redouté de l'Oubli, à un père qui a abandonné sa famille d'origine la boule au ventre et un ruisseau de larmes coulant sur le visage, face à tant de questions et autres interrogations qui restent encore sans réponses. J'ai admiré sa détermination face à la menace que représentait le violent et tyrannique Jonathan, l'énigmatique et inquiétante Janis, à la tête du Conseil, face même à la froideur désarmante de sa s½ur Lilya, qui la considère comme une intruse au sein de leur famille.

Mais méfiez-vous des apparences : les premières impressions sont souvent trompeuses et vous ne manquerez pas d'être surpris par ces personnages bien plus complexes et en profondeur qu'on ne pourrait le penser, dont les souffrances les ayant meurtris vous déchireront le c½ur. D'autant plus qu'on suit l'histoire à travers les yeux de Nadia, à la première personne. C'est d'autant plus intense et déchirant car malgré sa peur omniprésente qui lui donne le tournis, elle reste ambitieuse, elle va jusqu'au bout des choses et elle ne se laisse pas intimider. Elle est bouleversante et extrêmement touchante.

Effectivement, comment savoir quelle est votre place ? Quels sont vos proches ? Quel est votre passé ? Qui vous êtes réellement ? La vérité ne se sait pas, elle s'écrit. Le récit du pays de Canaan, de la planète devrais-je dire, sera ponctué d'extraits sporadiques des deux livres de Nadia, celui de la femme à en devenir de dix-huit ans et des poussières, et celui tenu par ses parents avant la violence, avant le sang, avant la rage, avant le désespoir, l'Oubli avec un grand O.

Au départ, j'ai été perplexe et confuse face à ces fragments parlant pour une âme mouvementée, torturée, qui cherche à tâtons où est la frontière entre la vérité et le mensonge. Les livres sont l'unique moyen de se raccrocher à un passé évanoui, révolu, à une identité incertaine. Chaque personne en a un, plusieurs, en fonction de l'âge, rattaché à eux par un cordon de cuir à leur corps, comme une partie intime qu'il ne faut pas violer.

Quelle ironie ! Des écrits, cela se rature, se corrige, se modifie, se brûle. Tel le Ministère de la Vérité dans le chef d'oeuvre 1984 de George Orwell, dans les Archives impressionnantes de la Cité, à partir du moment où quelque chose est écrit noir sur blanc, il devient véridique, indiscutable.

« 1. Les livres devront être écrits chaque jour. Seule la vérité sera consignée.
2. La vérité n'est ni bonne ni mauvaise. Quand nous écrivons la vérité, nous écrivons ceux que nous sommes.
3. Les livres seront obligatoirement attachés à nos corps. Quand nous gardons nos livres sur nous, nous nous souvenons de qui nous sommes.
4. Les livres remplis seront emportés aux archives. Quand nous y déposons nos livres, nous apprenons notre vérité.
5. Quand nous oublions, lisons nos livres. Quand nous lisons nos livres, nous nous remémorons notre vérité.
6. Lorsqu'un livre est modifié, la vérité est modifiée. Quand un livre est détruit, nous sommes détruits. »

En conclusion, je ne peux que fortement vous recommander ce roman qui, pour le coup, est quant à lui inoubliable. Une petite pépite de dystopie qui nous transporte dans son univers et qui est un savant mélange d'action, de romance, de suspens et de magie (Oui, oui, vous avez bien entendus ! Ça vous titille plus d'un coup, non ?)

J'ai vibré et succombé d'amour face aux personnalités tout feu tout flammes de Gray (un de mes nouveaux Book boyfriends, attachant et charismatique comme c'est pas permis) et Nadia, un joli duo aussi complice qu'imparable, adorable et brûlant de passion comme la braise. J'ai fondu d'amour en contemplant l'affection indéniable qui relie Nadia et sa pétillante, douce et maligne Genivie, j'ai trépigné d'excitation en découvrant la vérité, pour le coup, concernant le projet Canaan de coloniser une planète pure, intacte comparée à notre Terre ravagée. J'ai eu les larmes aux yeux et j'ai tremblé d'effroi, le poil hérissé, quand notre admirable héroïne a eu des choix à assumer et des sacrifices à faire pour ce qui lui semblait être juste au plus profond de son c½ur. Et ce dénouement, mon Dieu...

Mais ce qui est absolument époustouflant et saisissant, c'est à quel point l'âme humaine peut se sentir impuissante face à ses actes, à leurs conséquences, à l'autorité sans vergogne aucune et à la cruauté sans bornes qui la pousse dans ses retranchements, jusqu'à commettre l'irréparable. Mais aussi à quel point elle peut aussi se montrer magnanime, compatissante, solidaire, aimante et brave.

Ce roman nous offre une réflexion sur l'Humanité, sur ses faiblesses et sur ses imperfections, mais aussi sur sa Beauté, qui mérite une sérieuse méditation et qui nous coupe le souffle au vu de sa justesse, qui va droit au c½ur et à l'âme. Elle ne manque pas sa cible, à aucun coup. La goulée d'air est difficile à prendre en refermant le livre, tant l'apnée en eaux troubles fut profonde, tant le feu a manqué de nous brûler les mains et de nous embrumer les sens, le fouet de nous cingler le dos, le couteau de rouvrir les cicatrices du manque et de l'absence, mais aussi l'amour de nous donner la force de nous battre, quitte à en paraître fou ou minuscule.

Je suis ravie d'avoir pu découvrir la plume addictive, brillante, merveilleuse et intelligente de Sharon Cameron grâce à ce récit et l'aventure ne fait que commencer. Sinon, les cascades au bleu limpide de Canaan vous attendent derrière le mur de béton, pour un premier baiser et un panorama qui font que la vie en valent la peine... COUP DE C¼UR ♥

Alors, voudrez-vous inspirer à plein nez le parfum de cette fleur de roman, au risque d'en perdre la mémoire et la raison ?

« Nous sommes faits de nos souvenirs. J'ai lu ces mots chaque jour de mon existence. Aujourd'hui, j'ai décidé qu'ils étaient vrais. Nous sommes ceux que nous avons été. Mes choix d'aujourd'hui seront ma mémoire de demain. Ce sont mes choix qui détermineront celle que je deviendrai. Pas mes souvenirs. »
Tags : Fiche Lecture, service de presse, éditions Nathan, La cité de l'oubli, Sharon Cameron, 2017, Dystopie, Galaxie, comète, maintien de l'ordre, paix, communauté, répression, violence, folie, mutilation, espoir, monde meilleur, élite, contrôle, lavage de cerveau, manipulation, mensonges, mystère, amour, famille, suspens, courage, vérité, mémoire, perte, oubli, regrets, coup de coeur ♥
​ 9 | 30 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (34.239.147.7) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 20 décembre 2017 06:38

Modifié le mercredi 10 juillet 2019 09:25

  • Précédent
  • 1 ...
  • 21
  • 22
  • 23
  • 24
  • 25
  • 26
  • 27
  • 28
  • 29
  • Suivant

Design by Lunartic

Signaler un abus

Abonne-toi à mon blog ! (4 abonnés)

RSS

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
    • Signaler un abus
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Politique de confidentialité
    • Gestion de la publicité
    • Aide
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tasanté
    • Zipalo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile