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FICHE LECTURE : Les Chroniques de Zi - Livre II : Nara

FICHE LECTURE : Les Chroniques de Zi - Livre II : Nara
• AUTEUR : Jean-François Chabas.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Fantasy, aventure, contes de fées, magie, sortilèges, monstres, ogre, malédiction, sarcasme, cruauté, combat, noirceur, mystères, secrets, danger, menace, courage, fierté, traditions, valeurs, apprentissage, grandir, amitié, famille, royauté, contrées lointaines, amour, galanterie, royaume, fantasy médiévale, sorcellerie, princesse, chevalier, légende, sombre forêt, étendue, humour, entraide, nains, créatures fantastiques, petit peuple, maturité, rivalité, force, honneur, féminisme...
• PAGES : 240.

Ma chronique du tome 1 : ici.
Ma chronique du tome 3 : ici.
Ma chronique du tome 4 : ici.

15,95¤.

Au c½ur des Monts Jaunes, la princesse Nara tente d'échapper à l'Ogre, créature immortelle qui cherche à la dévorer. Victime d'une terrible malédiction depuis sa naissance, elle ne peut compter que sur elle-même pour s'en sortir. En effet, quiconque lui apportera de l'aide la condamnera à une mort certaine ! Mais Nara ignore que deux jeunes guerriers sont en route pour la rejoindre, prêts à tout pour la secourir...

L'AUTEUR : Jean-François Chabas a écrit de nombreux romans, dont les principaux ont été publiés chez Casterman, L'Ecole des Loisirs, Thierry Magnier, Gallimard ou encore Didier Jeunesse : Les Secrets de Faith Green (entre autres Prix des Incos, Grand Prix de la PEEP, Prix Chronos et Prix Tam-Tam du salon de Montreuil), Aurélien Malte, Le Père Tire-Bras (Prix Sorcières), Prières (Prix de la Nouvelle Revue Pédagogique), Le Lutin du cabinet noir (Prix Imaginales des Écoliers), Les rêves rouges, La loi du Phajaan... Il est traduit en douze langues. Plusieurs de ses romans font partie de la liste de l'Education Nationale, et son travail est également salué par la presse.
FICHE LECTURE : Les Chroniques de Zi - Livre II : Nara
ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique du second tome d'une saga de fantasy qui, jusqu'à présent, ne m'a fait vivre que de folles aventures : Nara, issu des Chroniques de Zi. Tout d'abord, je tiens à sincèrement remercier les éditions Nathan pour ce superbe envoi. Tout comme le premier tome, Nara possède une couverture sublime, qui représente par ailleurs très bien le personnage éponyme, avec cette jeune fille au centre, combattante, en tenue de cavalière et qui court droit vers son destin, à ses risques et périls. Avec sa peau sombre et sa coupe afro, ce personnage principal est bien loin de l'idée que l'on peut se faire d'une princesse traditionnelle. Bon, il y a bien Tiana de la Princesse et la Grenouille qui est passée par là mais, de rencontrer une telle héroïne dans un univers qui se veut inspiré du Moyen-Âge, ce n'est guère commun, vous me le concèderez. Tout de jaune et de brun vêtu, pour mon plus grand bonheur (ma déclaration d'amour à la couleur jaune n'est plus à faire), je savais que Nara allait m'entraîner à la rencontre d'une jeune fille extraordinaire et être à la hauteur de son illustre prédécesseur. Et je ne m'y suis pas trompée... sauf sur un point, peut-être. Mais nous en reparlerons plus tard.

Déjà, accordons notre attention à Nara. Après tout, c'est à elle qu'est consacré ce second tome. On avait déjà beaucoup entendu parler de cette jeune héritière dans le premier livre et cela avait fortement titillé ma curiosité. Il me tardait désormais de la rencontrer en chaire et en os ! À ce niveau là, je n'ai pas été déçue : même si Nara peut nous sembler un tantinet agaçante par moments, elle n'en reste pas moins une adolescente vaillante et qui ne manque pas de cran. Agaçante, pourquoi donc ? Tout simplement parce que c'est elle qui est allée s'embarquer dans une telle galère ! Elle savait très bien qui les Monts Jaunes abritaient et ce que cela signifiait pour elle et pourtant, elle a foncé droit dans la gueule du loup... ou devrais-je dire de l'ogre ! Mais en même temps, peut-on en vouloir à cette jeune fille victime d'une malédiction totalement injuste de vouloir braver les interdits et réaliser sa propre destinée ? Je ne crois pas, non. Au contraire, cela démontre selon moi la volonté de Nara de ne pas se laisser abattre, de ne pas accepter la fatalité du sort et de prouver qu'elle vaut mieux que ça, qu'elle possède ce qu'il faut pour survivre, qu'elle ne se laissera pas faire ! À mes yeux, Nara est un parfait modèle pour les petites filles, pour de toutes jeunes lectrices qui commencent à se questionner sur la place qu'elle ont en ce bas monde. Bon, modèle parfait, peut-être pas, mais justement, Nara fait avec ses qualités comme avec ses lacunes et c'est ce qui constitue sa force de caractère ! Elle sait se poser les bonnes questions quand il le faut et utiliser sa peur comme une arme. Elle nous démontre que nos craintes ne sont pas une faiblesse, mais le reflet de notre humanité et de notre lucidité. En revanche, il ne faut pas se laisser consumer par elles. Et croyez-moi, Nara n'a pas du tout envie de se laisser engloutir par le redoutable ogre dans son cas ! Vous l'aurez compris, cette jeune fille est dépeinte comme étant une jeune princesse qui sait se battre, défendre ses intérêts, qui a un libre arbitre, en qui l'on a confiance, comme un petit bout de femme aventureux, qui aime voyager, explorer, sortir de ses sentiers battus et relever des défis. Nara a en effet une vraie âme de compétitrice. Si vous vous retrouvez un jour face à elle, elle ne se laissera pas marcher sur les pieds et ne vous fera pas de cadeaux, soyez-en certains ! Cette jeune fille cherche à se surpasser constamment, à être la meilleure version d'elle possible. Alors oui, elle va très souvent dans ce tome-ci se retrouver dans des situations fort délicates, de son plein gré, et son inconscience pourrait nous faire lever les yeux au ciel mais, in fine, c'est l'admiration qui prime sur l'exaspération. Je suis très contente que Jean-François Chabas ait créé un tel personnage principal féminin, aussi déterminé et au c½ur ardent, telles les couleurs chaudes de la couverture du livre. Nara a toujours soif d'apprendre, de comprendre, de s'améliorer, de ne pas se reposer que sur ses acquis. En cela, je pense que toutes les petites filles pourront se reconnaître en elle, tout comme les petits garçons ont pu s'identifier à Phelan ou à Turi à partir du premier tome. En effet, Nara les rassure, est telle une grande s½ur réconfortante et exceptionnelle qui leur ouvre le chemin : celui d'un avenir où toutes les filles sont des princesses, même sans fanfreluches, où elles deviennent de véritables reines maîtresses de leur destin et sont enfin considérées comme les égales des hommes. Et je peux vous assurer que, face à des gaillards comme nos deux meilleurs amis bagarreurs et souvent immatures (pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques), Nara a de la jugeote et un tempérament de feu ! Je dirais que, si notre jeune héritière était une citation, elle correspondrait parfaitement à la suivante : « Je suis une demoiselle, je suis en détresse, mais je vais me débrouiller seule, alors bon vent ! ». Les vrais savent de quoi je parle.

Ce qui m'a aussi énormément plu chez ce personnage, c'est le fait que notre héroïne soit une femme de couleur (ne me remerciez pas de vous avoir mis cette chanson dans la tête). Ce qui signifie que, non seulement Nara permet d'introduire lentement mais sûrement un jeune lectorat, filles comme garçons d'ailleurs, au concept du féminisme, mais elle incarne également le rêve de toutes les petites filles noires de peau : celui de contempler une enfant d'à peu près leur âge ou de quelques années plus âgée être actrice de sa propre vie, ne pas être jugée ou discriminée, mise à l'écart à cause de la minorité à laquelle elle appartient. Nara devient en quelque sorte leur super héroïne des temps anciens à partir du moment même où l'on apprend son existence dans le Livre I. Mieux encore : Phelan considère la jeune fille comme étant la plus ravissante qu'il ait jamais vue alors que sa peau est noire. Ici, la carnation n'est plus une disgrâce ou une honte, encore moins un complexe, mais un critère de beauté aux yeux d'un garçon sincèrement amoureux. Pour le formuler plus convenablement, Phelan estime que l'ensemble de ce qui constitue Nara, la préciosité de son âme, son intelligence brillante ainsi que son "enveloppe" pour l'appeler grossièrement, tout cela lui convient et force son respect, l'éblouit. À aucun moment la couleur de peau de Nara ne constitue une gêne ou un problème. Cette dernière est parfaite, comme tout le reste, et cela ne dérange personne, que ce soit notre apprenti chevalier transi d'amour ou le reste des habitants de ce royaume étranger à la jeune femme. Jamais celle-ci ne souffre d'une quelconque stigmatisation ou d'un quelconque rejet au cours du récit, elle est née naturellement ainsi et personne ne remet cela en question. Et cela fait du bien, un monde où l'on dépasse les idées préconçues, où l'on est accepté tel que l'on est. Alors certes, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais c'est quand même agréable de constater que, dans l'univers inventé par Jean-François Chabas, chacun est libre d'être qui il veut et n'est pas systématiquement enfermé dans une case. D'ailleurs, j'ai remarqué que d'autres personnages, déjà bien présents dans le tome un, se démarquent eux aussi de par leur singularité : par exemple, Turi a les cheveux bleus et est typé asiatique, et le prince disparu (j'ai vraiment envie de savoir ce qu'il est devenu tiens, quand on parle du loup !) de l'épilogue était albinos. Je pense que cette saga nous inculque à notre insu de très belles valeurs et nous apprend, aux petits comme aux grands, que nous sommes tous différents et que ce qui nous rend unique n'est pas ce qui nous freine mais au contraire ce qui nous pousse à avancer et à nous battre de toutes nos forces.

Un autre aspect du récit que j'ai également juste adoré, c'est le fait que l'on prend la peine de nous faire découvrir le passif de Nara. Nous lecteurs apprenons ainsi à mieux la connaître car on se penche sur la question de ses origines, de ses motivations, de sa construction en tant qu'individu, de ce qui l'a menée là, dans ses Monts Jaunes qui auraient dû être totalement awesome (ils sont JAUNES, comment pouvait-il en être autrement ?) et qui se sont révélés être in fine si inhospitaliers. Au cours de quelques chapitres rétrospectifs, on découvre ainsi le royaume ensoleillé et tropical de Nara, celui des Trois Vagues, qui n'est pas sans rappeler le cadre exotique de l'île de Vaiana, Motonui, par exemple, sauf que je situerai plus les influences du royaume de notre héroïne comme étant antillaises que polynésiennes. Il y a un savant mélange de traditions ancestrales africaines et de coutumes de DOM-TOM désormais français dans tout ça. Mais c'est justement cette mixité qui m'a charmée, ce retour à de très belles et solides racines. Cela nous procure un enchantement sans pareil. Mer d'eau turquoise, sable fin, monstre légendaire, connexion avec la nature et avec notre instinct primitif, animal, proximité avec les autres êtres humains qui nous entourent aussi, avec chaque élément vivant, tant de choses qui m'ont émerveillée et parlé concernant l'îlot et le peuple de notre chère Nara. Cela m'a d'autant plus rappelé les doux souvenirs de mon enfance, ce décor tout en couleurs, en douceur, en senteurs, en motifs et en sensations digne d'un Michel Ocelot. C'est comme si l'on avait croisé l'atmosphère de Kirikou avec celle du dessin animé de Tiji Pépin trois pommes (toute ma jeunesse), je trouve cela formidable ! Pour en revenir au royaume de Nara, j'avais envie d'y rester pour toujours. Cette poignée de chapitres consacrés aux Trois Vagues étaient beaucoup trop courts à mon goût. Et surtout, ce qui m'a enthousiasmée plus que tout le reste, c'est le fait que les femmes aient une importance capitale au sein de la hiérarchie de ce peuple tribal. On les vénère, on les écoute, on prend en compte leurs conseils, leurs grandes sagesse, on leur fait véritablement prendre part à la vie du pays, que ce soit au niveau de l'artisanat ou de la politique. Elles ont pas juste bonnes à mettre au monde et à s'occuper des enfants et de la cuisine ! Au contraire, une femme accomplie est celle qui sait pratiquer l'art de la lutte et du combat corps-à-corps, qui sait se faire respecter et entendre, qui laisse toute sa puissance irradier d'elle. Alors, n'allez surtout pas parler à Nara d'enfanter et de devenir un jour la souveraine d'un royal époux, certainement pas, malheureux ! Eh oui, dites vous bien qu'au Moyen-Âge et même dans certaines régions du monde de nos jours, des filles de l'âge de Nara sont déjà mariées et occupées à pouponner et à diriger la maisonnée en l'absence de l'homme, souvent contre leur gré. Or, ce qui importe pour notre belle et courageuse princesse, c'est de protéger sa famille coûte que coûte et de préserver son honneur et sa dignité. J'ai trouvé qu'à travers ce personnage, Jean-François Chabas nous faisait une jolie piqûre de rappel sur le fait tragique mais malheureusement incontestable que beaucoup de jeunes filles et de femmes dans le monde sont loin d'être libres comme l'air, et aussi que certains pays et territoires de notre planète ont été privés de leurs richesses, de leur valeur, de leur beauté, à cause de pillages, de violences, de guerres, de ravages et de l'appât du gain, de l'ignorance aveuglante d'autres hommes qui ne supportent pas ce qui est différent d'eux, ce qu'ils ne connaissent et ne contrôlent pas. À bon entendeur...

Vous me direz alors : « Quel est le problème avec ce récit ? » Car oui, vous avez une très bonne mémoire (pas comme la fameuse Dory), donc vous vous souvenez que ce roman aurait pu me satisfaire autant que son prédécesseur sauf que... Pour commencer, maintenant que j'y repense, j'ai trouvé que la structure de l'intrigue de ce second Livre trop similaire à celle du premier. Les actions s'enchaînent de la même manière, au même rythme à peu près, et les éléments qui constituent l'histoire sont considérablement les mêmes. J'ai trouvé que ces nombreuses ressemblances desservaient le récit, qu'elles le rendaient moins marquant et efficace. Pour vous donner un exemple, j'ai trouvé la rencontre entre Nara et les nains beaucoup moins intense et pertinente que celle entre Phelan et la fratrie des voleurs dans le premier livre. Certes, il y a toujours autant de magie et l'humour truculent et peu scrupuleux est toujours au rendez-vous mais disons que leur effet s'en retrouve atténué vu que cela n'a plus rien de véritablement étonnant. Pour autant, ce n'est pas ce qui m'a particulièrement chafouinée dans ce roman car je prends toujours un grand plaisir à savourer la plume piquante de Jean-François Chabas et à tomber nez à nez avec les êtres les plus surprenants et culottés qui soit. Non, ce que je n'ai pas apprécié et qui a déçu mes attentes, c'est la fameuse rencontre entre Nara et Phelan qui a enfin lieu. J'étais excitée comme une puce à l'idée que les chemins de ces deux-là finissent par se rejoindre et... comment vous dire que mon exaltation est in fine retombée tel un soufflé. Bien sûr, je ne m'attendais pas à un cliché tout rose et tout lisse de contes de fées. Cela aurait été pire que tout et n'aurait absolument pas correspondu à la volonté de Jean-François Chabas de dévoiler la part de ténèbres des récits légendaires et traditionnels qui ont construit notre imaginaire à son lectorat, notamment aux enfants. Donc non, je n'escomptais pas quelque chose de mielleux et digne des Bisounours, loin de là... Il n'empêche que mon petit c½ur espérait quelque chose de plus épique, de plus grandiose et à couper le souffle au vu de l'importance que revêtait pour moi cette rencontre. Il s'agissait dans mes pensées d'un moment à marquer d'une pierre blanche et, in fine,... cela n'aura pas été le cas. Je suis probablement trop exigeante et j'exagère un peu mais une chose est sûre : Phelan ne méritait pas cela. My boy deserved better. Je suis là pour toi Phelan, je peux être ta princesse quand tu veux, où tu veux. J'ai vu la beauté de ton âme et de tes sentiments, moi. Surtout, ce qui m'a dérangée, c'est le changement qui s'opère chez le personnage de Turi. D'un côté, je suis heureuse que l'auteur ait réussi à me surprendre à ce point, et de l'autre, je me dis que ça sent franchement mauvais dans l'air. L'amour ne brille pas sous les étoiles cette fois, mes enfants, mais plutôt la haine et le ressentiment... Cela me donne à la fois vraiment envie de lire la suite et en même temps, cela me fait très, très peur. Du désir de savoir mêlé à beaucoup d'appréhension donc... Mais ne restons pas sur ce retournement de situation qui m'a laissé un goût mi-figue mi-raisin dans la bouche. Je préfère terminer sur une bonne note, à savoir les apparitions éclairs de la légendaire et captivante fée Zi, qui donne tout de même son nom à l'ensemble de la saga (quelle rôle va-t-elle in fine y jouer ? Je trépigne d'impatience qu'on nous dévoile la réponse de cette énigme insolvable pour le moment), et de la sorcière mangeuse d'enfants glaçante et tout aussi fascinante. J'ai trouvé leur arrivée et leur départ inopportuns extrêmement frustrants mais aussi tout à fait électrisants : cela nous promet des révélations ahurissantes en perspective. J'ai le flair pour ça.

Pour conclure, je ne peux que vous inviter chaleureusement à vous plonger dans la lecture des merveilleuses et trépidantes péripéties de nos jeunes héros, qui n'ont rien à envier aux adultes en matière d'hardiesse et de maturité. Bon, je ne vous cache pas que, des fois, on a sérieusement envie de les baffer sur les deux joues de par les inepties qu'ils profèrent et au vu de leur comportement de véritables bambins de cinq ans d'âge mental (et encore, c'est méchant pour les enfants de cinq ans) qui contraste singulièrement avec les lourdes responsabilités qui pèsent sur leurs épaules et ce dont ils sont réellement capables, mais enfin, n'oublions pas qu'ils ne sont que de jeunes âmes d'ores et déjà engagées sur une route bien périlleuse et inquiétante donc on ne peut que les accompagner et les encourager à faire de leur mieux ! Je sais que ce fantasque trio ne nous décevra pas, je le sens, j'en suis persuadée ! Même si j'avoue avoir été surprise de ne pas adorer ce tome deux autant que le premier, qui n'était pourtant qu'un tome d'introduction à l'univers ingénieusement bien construit par la plume épatante de Jean-François Chabas qu'est celui de Zi, force est de constater que je n'ai pas non plus boudé mon plaisir ! J'ai été ravie de pouvoir épauler Nara dans sa lutte acharnée face à un ogre ET un dragon ! Oui, vous avez bien lu, un DRAGON ! Si ça n'envoie pas du pâté, ça... Les dragons sont des créatures légendaires absolument somptueuses et mon petit c½ur a bondi de joie en tombant nez à museau avec l'un d'entre eux. Après tout, que serait un bon univers de fantasy sans ces mythiques cracheurs de feu ? Rien que cela, c'est un gage de qualité. Plus sérieusement, je n'invente que de bonnes excuses pour vous inciter à débuter et à continuer cette saga qui me fera définitivement rajeunir jusqu'au doux âge de mes premiers dessins animés jusqu'au bout... Pour ma part, il me tarde désormais le contenu du Livre III, dont l'histoire nous sera narrée du point de vue de Turi. Je me demande ce qui se passe actuellement dans cette caboche recouverte d'une éclatante et majestueuse crinière céruléenne. M'est avis que nous ne sommes pas au bout de nos peines...

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les Chroniques de Zi - Livre II : Nara
★★★★★
Une très belle lecture à bien des égards ! Certes moins immersive que le premier tome mais tout aussi instructive et prometteuse nontheless !

« Tu sais que tu n'as peut-être pas tort, cousin ? Il me semble me souvenir, maintenant, qu'elle s'appelait effectivement Arlana.
- N'hésite pas à me demander, si tu as besoin d'un cerveau en état de marche.
- Il ne va pas l'être longtemps, en état de marche, après que je l'aurai écrasé à coups de pioche dans ta...
- Messieurs ! Messieurs ! Que sont devenus les trois autres ?
- Les trois... ? Tu veux parler de Fnall, Fnell et Fnoll ?
- Si c'est ainsi qu'ils se nommaient.
- L'Ogre les a mangés. Fnell, presque tout de suite après notre arrivée dans les Monts Jaunes. Un mois, tout au plus. C'est que notre cousin était d'un naturel très joueur, un peu immature, il faut le dire.
- Il a voulu lui montrer ses fesses.
- Oui, il a cru qu'il était assez rapide pour montrer ses fesses à l'Ogre.
- Mais il a mal calculé la distance, et... »
Tags : Fiche Lecture, editions nathan, Service Presse, Les Chroniques de Zi, Livre II, Tome 2 ♥, Nara, 2018, Jeunesse, Fantasy, aventure, contes de fées, magie, sortilèges, monstres, ogre, malédiction, sarcasme, cruauté, combat, noirceur, mystères, secrets, danger, menace, courage, fierté, traditions, valeurs, apprentissage, grandir, amitié, famille, royauté, contrées lointaines, amour, galanterie, royaume, fantasy médiévale, sorcellerie, princesse, chevalier, légende, sombre forêt, étendue, humour, entraide, nains, créatures fantastiques, petit peuple, maturité, rivalité, force, honneur, féminisme, Très bonne lecture
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#Posté le lundi 28 janvier 2019 09:46

Modifié le samedi 25 avril 2020 15:15

FICHE LECTURE : The Mortal Instruments - Renaissance ~ T1 : La Princesse de la Nuit

FICHE LECTURE : The Mortal Instruments - Renaissance ~ T1 : La Princesse de la Nuit
• TITRE V.O. : The Dark Artifices, book 1: Lady Midnight.
• AUTRICE : Cassandra Clare.
• ANNÉE : 2016 (USA), 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantastique.
• THÈMES : Young Adult, aventure, enquête, créatures surnaturelles, néphilims, paranormal, vengeance, justice, meurtres, deuil, passé douloureux, retrouvailles, traumatisme, noirceur, souffrance, famille, amitié, fidélité, confiance, mystères, suspens, folie, autorité, politique, petit peuple, dilemme, amour, action, urban fantasy, magie, secrets, combativité, courage, effronterie, briser les règles, passion, espoir, entraide, blessures, humour...
• PAGES : 814.

Ma chronique de The Bane Chronicles : ici.

Los Angeles, 2012. Cela fait cinq ans que les événements qui ont failli plonger le monde des chasseurs d'ombres dans l'oubli se sont produits, cinq ans qu'Emma Carstairs, jeune chasseuse d'ombres, a perdu ses parents. Après tout le sang versé et la violence dont elle a été témoin durant son enfance, Emma a consacré sa vie à l'éradication des démons et à être la meilleure, la plus rapide et la plus redoutable chasseuse d'ombres depuis Jace Lightwood.
Élevée à l'institut de Los Angeles, Emma est liée comme parabataï à son meilleur ami Julian.
Alors qu'elle pourchasse les meurtriers de ses parents, la piste qu'elle poursuit la conduit tout droit vers des personnes envers qui elle avait toute confiance, comme on le lui avait toujours appris.
Au même moment, Emma tombe amoureuse de Julian, son plus proche ami, et parce qu'il est son parabatai, il est la seule personne au monde qui lui soit absolument interdit d'aimer à cause de la loi des chasseurs d'ombres.
Au c½ur du rutilant Los Angeles actuel, Emma doit apprendre à faire confiance à son c½ur et à son esprit pendant qu'elle doit déjouer un complot démoniaque mené par de sombres sorciers gérants de night-club, de Sunset Strip à la mer enchantée, qui s'étend sur toutes les plages de Santa Monica.
FICHE LECTURE : The Mortal Instruments - Renaissance ~ T1 : La Princesse de la Nuit
ஜ MON AVIS :

Bonjour les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un livre que j'ai lu il y a déjà presque deux ans, un roman que j'attendais à l'époque avec une immense impatience, une impatience telle que je me l'étais procuré dès sa sortie en France et que je l'avais dévoré en même pas deux jours dans la foulée ! Cela a beau être un beau bébé de plus de huit cent pages dans sa version française, cela se boit comme du petit lait ! C'est tout simplement irrésistible : une fois qu'on l'a commencé, impossible de s'arrêter tant on est véritablement happé par cette histoire complètement imprégnée de magie à l'état pure et de noirceur. Ce livre, c'est bien évidemment le premier tome de la dernière trilogie de Cassandra Clare dans son univers des Mortal Instruments, La Princesse de la Nuit, issu du cycle Renaissance. En effet, l'intrigue de cette nouvelle trilogie se déroule quelques années après la fin du tome 6 des TMI originels, soit après la fin de la guerre qui a laissé les Chasseurs d'Ombres et les créatures du Downworld totalement meurtris et qui a vu le bannissement du petit peuple, qui s'était rallié à la cause de Valentine, puis du redoutable Jonathan Morgenstern. Autant dire que le Shadow world a sérieusement besoin de renaître de ses cendres ! Personnellement, cette fin de saga m'avait totalement secouée et se suffisant complètement à elle même, elle aurait pu me contenter, mais... L'univers de Cassandra Clare étant juste tellement bien construit et si riche, si l'on m'offre une telle occasion en or d'y replonger la tête la première, et celle de Renaissance en était une sacrément belle, je le fais sans hésiter ! Cependant, je dois reconnaître que, dans un premier temps, je n'étais pas si enthousiaste que ça. Dans les derniers tomes de la saga The Mortal Instruments première du nom, et notamment dans le dernier, on nous fait clairement comprendre que le Scooby gang façon Institut de New York ne sera plus au centre des prochaines aventures qui auront lieu dans le Shadow world. Rien que d'y penser, j'en avais un pincement au c½ur extrêmement douloureux. Il était hors de question que je dise adieu à mes chouchous chéris que sont Clary, Jace, Alec, Magnus, Isabelle et Simon et tous les autres, c'était mission impossible pour moi ! In fine, l'adieu s'est transformé en au revoir, du moins pour certains personnages principaux des deux premières sagas (TMI et TMI - Origines), ce qui a rendu la pilule plus facile à avaler. Néanmoins, je n'étais toujours pas convaincue : Emma et Julian, qui nous étaient introduits dans le tome 6, La cité du feu sacré, comme le prochain duo phare de l'univers des néphilims et comme les symboles de la future génération de chasseurs d'ombres qui doit apprendre des erreurs passées de ses prédécesseurs et marcher dans les pas de shadowhunters d'ores et déjà illustres comme Jace et Clary qui ont su montrer la voie, ne m'étaient pas spécialement sympathiques. J'ai eu en effet beaucoup de mal à m'attacher à eux, je trouvais également leur amitié assez faiblarde comparée à celles magnifiques de Jace et Alec ou encore de Will et Jem. Etant donné qu'ils étaient à l'époque encore des enfants/pré-adolescents, cela peut probablement expliquer mon manque d'identification et d'intérêt à leur égard. La fin du tome six avait cependant changé la donne car tous les deux subissent des pertes atroces au niveau de leurs familles respectives et se retrouvent avec d'immenses responsabilités à porter sur leurs épaules, qu'aucun enfant de leur âge ne devrait avoir à assumer. Et déjà que l'enfance d'un chasseur d'ombres est généralement dépourvue d'innocence au vu de leur dur entraînement, autant vous dire que les jeunes jours d'Emma et Julian ont été marqués de façon indélébile par la noirceur et le deuil. Il faudrait être un c½ur de pierre pour ne pas ressentir une profonde et sincère compassion à leur égard. Qui plus est, j'ai été impressionnée par l'immense courage qu'ils ont réussi à puiser tout au fond d'eux pour faire face à de tels bouleversements. Il fallait que je vienne aux nouvelles pour voir s'ils allaient bien-!

Comment dire... On ne peut pas dire que le moral soit au beau fixe. En tout cas, dans les beaux yeux bleus d'Emma, l'orage gronde toujours. Je me suis considérablement plus identifiée à la jeune femme dans ce tome que dans la précédente saga. Lorsqu'elle était enfant, Emma me faisait presque peur car elle avait déjà à cet âge-là une âme ancestrale, celle d'une guerrière déjà bien rodée face à ce que l'existence peut lui réserver de pire et qui croit avoir déjà tout vu. En tout cas, c'est l'impression qu'elle me donnait de par son immense maturité qui effraye et qui renvoyait d'elle l'image d'une enfant insensible dont l'éclat de vie et d'espoir s'était éteint dans ses yeux avant même de briller un peu plus fort et de transpercer les ténèbres de son existence. En réalité, j'étais loin du compte car même Emma ne pouvait être préparée à ce qui l'attendait en ce temps-là... Dans ce tome, on la voit extrêmement badass, dangereuse pour quiconque se mettrait en travers de son chemin ; c'est une combattante aguerrie qui ne manque pas d'humour, sarcastique à souhait et absolument divin, et de charme, mais qui cache aussi une réelle vulnérabilité en elle. Elle sait duper son petit monde mais pour le lecteur, cela crève les yeux qu'Emma se noie dans son chagrin depuis des années et qu'elle le porte presque comme on brandirait un étendard. Elle a fait parfaitement corps avec et s'y raccroche de toutes ses forces, à tel point que cela en devient carrément malsain. J'ai beaucoup aimé le fait que sa personnalité soit beaucoup plus complexe que ce qu'il n'y paraît, c'est-à-dire que, d'un côté, on comprend tout à fait qu'Emma ait soif de justice et ait besoin de savoir ce qui est véritablement arrivé à ses parents et qui semble se perpétrer aujourd'hui. C'est tout à fait compréhensible qu'Emma recherche inlassablement des réponses à ses questions et tend à éradiquer la cruauté, à faire le bien autour d'elle, surtout quand on sait qu'au sein de l'Enclave, ce sont de vrais mous du genou qui ne sont bons qu'à voter des lois rétrogrades et absolument aberrantes. La loi est dure, mais c'est la loi. Mon ½il, oui ! En clair, on a envie d'accompagner Emma dans son enquête périlleuse et de l'épauler, mais d'un autre côté, j'ai été loin de cautionner tout ce qu'elle dit et fait, et beaucoup de ses décisions, en particulier en fin de tome, m'ont juste fait enrager et m'ont semblé être complètement insensées. De mon point de vue du moins car, concernant Emma, il est clair que sa façon d'agir est en parfaite adéquation avec son raisonnement, ce qui se passe dans sa petite caboche très intelligente mais aussi pas très futée à certains moments. Les chasseurs d'ombres sont les adeptes de leur propre torture psychologique et de leur souffrance, que voulez-vous ! En bref, j'ai trouvé que le personnage d'Emma était beaucoup mieux construit et développé dans ce premier tome de Renaissance, on a juste envie de la protéger et de lui dire qu'il serait temps qu'elle cesse de se sentir coupables de la mort de ses parents, qu'elle n'aurait rien pu y faire, et de ne pas se focaliser uniquement sur ce qu'elle a perdu et ne retrouvera pas (du moins, pas avant de perdre la vie à son tour), mais plus sur les personnes qui l'entourent et qui sont là pour elle. C'est un personnage pour lequel j'ai beaucoup d'affection et que j'aimerais voir enfin heureux. Dernier petit point que j'ai trouvé juste adorable et qui m'a juste fait chaud au c½ur : dans La cité du feu sacré, Emma adulait les Shadowhunters de la précédente génération (ceux de TMI), en particulier Jace. Dans ce tome-ci, alors que l'on retrouve notamment ce dernier avec un plaisir non-dissimulé (et encore, le mot est faible), on se rend compte que, même si Emma a grandi et le considère plus désormais comme un ami au vu de tout ce qu'ils ont vécu ensemble avec le reste de la clique pendant et même après la guerre de Jonathan, elle continue de poser sur lui un regard admiratif, celui d'un enfant qui a des étoiles plein les yeux face à son mentor, cette personne exceptionnelle qui la pousse à se dépasser et à devenir la meilleure version d'elle-même. Il est vrai que j'ai reconnu en Emma des traits de caractère propres à Jace, notamment son humour piquant et qui fait mouche à chaque fois, sans jamais louper sa cible, et cette satanée manie de briser les règles avec une nonchalance et un panache carrément culottés, mais qui forcent le respect. On ajoute à ce savant mélange le sacré caractère borné de ma petite Clary, et ça nous donne Emma ! Cette capacité d'émerveillement que celle-ci a m'a juste soulagée et fait naître un immense sourire sur mon visage. In fine, je me dis que la flamme irradiante et primordiale de l'enfance et de l'optimisme n'est pas morte en elle et qu'il restait en fin de compte suffisamment d'espoir pour la raviver.

Parlons maintenant d'un personnage qui m'a complètement subjuguée dans ce tome-ci alors que, pourtant, c'était loin d'être gagné : Julian. Julian, Julian, Julian... Tout comme Emma, je trouvais que c'était un enfant très sombre, renfermé, cela en allait presque jusqu'à me repousser. Rien à voir avec mon sorcier chéri Magnus qui est un vrai petit rayon de soleil dont les paillettes brillent de mille feux et dont les paroles sont aussi pétillantes que des bulles de champagne ! Oui, j'avais envie de caser Magnus ici afin de créer un contraste et puis, de l'avoir retrouvé dans ce tome-ci, de savoir que son couple et sa vie de famille avec Alec vont bien, que tout marche comme sur des roulettes, cela m'a fait juste fondre le c½ur de ravissement. Bref, pour en revenir à Jules, c'est sûrement le personnage pour lequel j'ai ressenti le plus d'empathie dans ce tome. Depuis l'âge de ses douze ans, c'est lui qui porte sa famille à bout de bras et qui essaye du mieux possible de maintenir ce qu'il en reste uni. Les Blackthorn ont connus un véritable déchirement à la fin de la guerre, lorsque certaines espèces ont été jugées plus coupables que d'autres et ont été bannies sans aucun autre fondement que le sang qui coule dans leurs veines. Les participants à la guerre n'ont pas été jugés par rapport à leurs actes, à leur héroïsme, mais par rapport à leur appartenance à un groupe ethnique, ce qui est absolument abjecte, vous en conviendrez. Julian et ses petits frères et s½urs ont directement subi les conséquences de ce traitement injuste des vaincus. Pas étonnant donc que Julian, à l'image de son nom de famille, soit une vraie épine noire qui ne cherche qu'à protéger à ses risques et périls les êtres qui lui sont chers et les sentiments les plus profonds de son c½ur, afin de ne pas blesser quiconque, quitte à ériger un véritable mur qui l'empêche de s'exprimer pleinement et de s'épancher sur sa peine, sur ce qui importe pour lui. Julian peut vous apparaître plein de mystères et franchement tordu ; pour ma part, j'avais juste envie de panser sa blessure béante et de le réconforter, de lui faire sentir qu'il n'était pas seul et que je le soutenais à 200%. Son amour pour Emma est tellement beau et sincère que mon c½ur n'en a cessé d'avoir des palpitations frénétiques. La façon de penser de l'Enclave est totalement incompréhensible pour moi : comment l'amour entre deux Parabatai pourrait-il leur être nuisible ? Étant donné que ces deux chasseurs d'ombres sont tout l'un pour l'autre, cela renforce leur lien et leur donne la volonté d'aller de l'avant. Cette théorie selon laquelle l'amour n'est que faiblesse et aveuglement commence sérieusement à me taper sur les nerfs. Julian, sache que je crois en toi, en la force de tes sentiments, et que tu as bien raison de te battre pour eux et de t'insurger, de faire valoir ton droit à aimer librement et intensément ! À bien des égards, j'ai reconnu beaucoup de mon Jem adoré chez Julian, même si ce dernier a encore beaucoup à apprendre de la sagesse de mon frère silencieux favori, qui d'ailleurs nous a lui aussi fait un petit coucou qui m'a mise en émoi ! Surtout que ce retour furtif des anciens personnages a un véritable intérêt dans l'avancement de l'intrigue et dans la prise de conscience nécessaire de certains personnages sur de nombreux points. Bref, Julian, je t'aime de tout mon c½ur et ne baisse jamais les bras face à ce système pourri jusqu'à la moelle !

J'espère que, dans les prochains tomes, les autres membres de la fratrie Blackthorn seront plus développés, qu'on en apprendra plus sur eux. Ils occupent déjà une place importante dans Renaissance étant donné qu'ils sont la prunelle des yeux autant d'Emma que de Julian mais j'en veux plus encore. Ces enfants incroyablement ingénieux et admirables m'intéressent énormément. Qui plus est, ils apportent une véritable bouffée d'air frais à une intrigue saturée par la tension et la noirceur. Non pas que cela me déplaise car je me demande vraiment jusqu'où cela va nous mener et cela nous fait tourner les pages sans pouvoir s'arrêter, mais je suis bien contente que les petits Blackthorn nous procurent un comic relief franchement bienvenu. J'ai vraiment été émue par le fait qu'ils soient tous soudés, qu'ils forment une vraie famille, malgré le fait que cette dernière ait été brisée à de nombreuses reprises. Ils arrivent toujours d'une certaine manière à recoller les morceaux et à faire fi de leurs cicatrices à peine refermées. Avec tout ce que ces chérubins (enfin, ils sont tout plein de défauts mais on les aime infiniment quand même) ont vécu depuis leur naissance ou du moins leurs premiers balbutiements, je les applaudis à deux mains de se montrer aussi forts et solidaires au quotidien ! J'ai trouvé cette famille vraiment inspirante et bouleversante, c'est comme si je m'y étais fait ma petite place. Un véritable sentiment d'appartenance est né et j'ai juste hâte de les retrouver pour la suite de leurs mésaventures. Je suis aussi très heureuse que le nouveau personnage de Cristina ait intégré cette joyeuse troupe ! Participante à un programme d'échange de chasseurs d'ombres du monde entier, Cristina va devenir une vraie confidente pour Emma, celle dont cette dernière avait grandement besoin pour lui faire part de ses nombreuses craintes, que ce soit au niveau de sa vengeance ou d'autres choses lui pesant sur le C¼UR (clin d'½il absolument pas subtil). J'ai énormément aimé découvrir l'amitié qui lie ces deux jeunes femmes, qui sont de vraies battantes et qui sont parfaitement complémentaires : en effet, Cristina incarne dans le duo la figure de la pacificatrice, celle qui va réussir à tempérer le caractère tout feu-tout flammes de son amie grâce à ses très bons conseils. J'ai également été très émue par le passif très lourd de notre belle Mexicaine. Elle aussi en a bavé et est ressortie grandie et endurcie de ces événements traumatisants qui ont marqués sa jeune vie. Elle m'a rappelée notre louve-garou écorchée vive Maia à certains égards. Toutes les deux ont cette fragilité désarmante en elles qu'elles ont réussi à transformer en atout, en ce qui les motive à garder la tête haute et le c½ur vaillant malgré les épreuves. C½ur sur toi Cristina, j'espère également en apprendre plus à ton propos dans le tome deux ! Parce que se focaliser sur le revenant Mark, cela va cinq minutes... J'aime ce personnage, j'ai compatis à sa souffrance et ce qu'il a enduré l'a changé à tout jamais, au détriment de son attachement à sa famille malheureusement, et je suis curieuse de savoir comment il va évoluer mais il m'a aussi profondément agacée dans ce tome, sans que je puisse m'expliquer pourquoi. J'espère sincèrement que mon opinion sur lui sera beaucoup moins mitigée dans le tome deux !

Nous en voilà arrivés à la conclusion, alléluia ! J'ai l'impression d'avoir couru un véritable marathon en vous rédigeant cette chronique ; il faut admettre que, tenir un blog, c'est un travail de titan tout de même. Ou plutôt de chasseur d'ombres, devrais-je dire ! On ne leur laisse aucun répit et à nous lecteurs non plus d'ailleurs-! Cassandra Clare sait comment bien malmener ses personnages et on s'en délecte autant que l'on en souffre ! L'un ne va pas sans l'autre et cela en devient carrément addictif au bout d'un certain temps. Ce qui est sûr, c'est que l'autrice ne cessera jamais de m'impressionner grâce à son univers qu'elle maîtrise d'une main de maître : que ce soit au niveau de l'évolution des personnages et de leurs relations entre eux, du rythme du récit, de la succession des événements et des révélations grandioses, de la dose d'humour juste ce qu'il faut pour nous laisser un tant soit peu souffler, de la présence d'un nombre exponentiel de créatures fantastiques plus fascinantes les unes que les autres, ou encore de son imagination délirante et tout bonnement sensationnelle qui nous entraîne où elle veut bien nous amener, Cassandra Clare est une vraie reine de la littérature Fantasy/YA qui n'a plus rien à prouver depuis belle lurette ! Son univers de chasseurs d'ombres reste l'un de mes préférés tous confondus tant il nous coupe le souffle et nous fait écarquiller grands les yeux de stupeur et d'enchantement à tous les coups. Je ne me lasse au grand jamais d'y retourner, ma soif de connaissances concernant le Shadow world est insatiable. Vous l'aurez compris, Renaissance, au même titre que les autres sagas TMI et TMI - Origines, est un must-have pour votre bibliothèque ! Vous ne pouvez pas passer à côté, je ne le permettrai pas ! Emma et les Blackthorn ont grandement besoin de vous et je ne vous laisserai pas leur faire faux-bond ! En tout cas, si vous êtes toujours là, cela prouve que vous êtes dignes d'un vrai parabatai au niveau de la fidélité et de l'engagement, je suis fière de vous ! Alors, je compte sur vous pour activer votre double vue et partir à la chasse aux démons avec nous. Et n'oubliez jamais ceci : La loi est dure, mais c'est la loi. Mais une loi injuste n'est pas une loi. Lex mala, lex nulla. C'est devenu ma devise préférée !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : The Mortal Instruments - Renaissance ~ T1 : La Princesse de la Nuit
Un beau COUP DE FOUDRE ϟ qui a laissé mon c½ur totalement dévasté...

« - Tu as une lourde responsabilité maintenant, dit Jace à Julian. Tu dois t'assurer qu'Emma finira avec un mec qui la mérite.
Julian était étonnamment pâle. Peut-être ressentait-il encore les effets de la cérémonie, pensa Emma. C'était de la magie puissante ; elle sentait encore un pétillement dans son sang comme des bulles de champagne. Mais Jules avait plutôt l'air de quelqu'un qui venait d'être giflé.
- Et moi alors? reprit Emma. Ne dois-je pas aussi m'assurer que Jules termine avec quelqu'un qui le mérite?
- Absolument. Je l'ai fait avec Alec et Alec l'a fait pour moi également... Bien que, en fait, il détestait Clary au début, mais il s'y est fait.
- Je parie que tu n'aimais pas Magnus non plus, reprit Julian, toujours avec cet étrange air sévère sur le visage.
- Peut-être pas, dit Jace. Mais je ne lui aurais jamais dit.
- Parce que cela aurait blessé Alec? demanda Emma.
- Non, répondit Jace, parce que Magnus m'aurait transformé en porte-manteau. »
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#Posté le lundi 14 janvier 2019 15:54

Modifié le mercredi 03 juin 2020 05:48

FICHE LECTURE : Le trésor de l'île sans nom

FICHE LECTURE : Le trésor de l'île sans nom

• AUTEUR : Gilles Abier.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Jeunesse.
• THÈMES : Pirates, aventure, héritage, humour, tendresse, amitié, complicité, entraide travail d'équipe, secret, mystères, suspens, trésor, invasion, Espagnols, ennemis, révélation, courage, danger, origines, foyer, famille, solidarité, espièglerie, perroquet, communauté, préjugés, hardiesse, combativité, ingéniosité, enfance, maturité, gentillesse, retrouvailles, liberté...
• PAGES : 200.

9,95¤.

Un secret et une liberté à défendre !

Il existe une île sans nom, qui n'est répertoriée sur aucune carte et qui cache au fond de son volcan éteint le trésor d'une bande de pirates. Si un bateau s'approche, le réveil du volcan est simulé, à grand renfort de feu et d'explosion, si bien que l'île n'est jamais visitée. Nul ne sait donc qu'elle abrite aussi les « coquins » : Morbleue, Flibuste, Babord, Tribord, Cayenne et Fantine sont tous enfants de pirates. Ils reçoivent sur l'île une éducation de qualité. Pas question qu'ils ne parcourent les mers, comme leurs parents. Mais le jour où, ceux-ci partis, une caravelle espagnole file droit sur l'île, sans dévier sa course, les coquins n'ont pas d'autres choix que de se dévoiler et protéger leur secret.

#aventure #systèmeD #uneîleàdéfendre
Des romans illustrés idéaux pour les lecteurs et lectrices de 9/13 ans !

L'AUTEUR : Comédien et auteur pour la jeunesse, Gilles Abier aime par-dessus tout faire vivre des histoires. Pour Poulpe Fictions, il a imaginé un roman de piraterie palpitant aux personnages attachants et atypiques.

L'ILLUSTRATRICE : Fantasque, Mini Ludvin donne vie à des univers pleins de fantaisie et d'humour et rêve de conquérir l'univers à dos de rat-licorne. En attendant de pouvoir réaliser cette ambition, elle a choisi de partie à l'aventure avec les personnages de Gilles Abier.
FICHE LECTURE : Le trésor de l'île sans nom
ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve à bord de mon somptueux navire et je me fais ainsi Capitaine Nanette d'un jour. Je ne vous promets pas de délicieux bâtonnets de poisson comme Findus ou du rhum à foison comme notre vénérable Jack Sparrow (comment ça, y'a plus de rhum ?!), encore moins de vous emmener au pays imaginaire à bord d'un Jolly Roger majestueux flottant dans le ciel étoilé de Londres ; néanmoins, avec moi, vous allez découvrir un petit roman jeunesse absolument délicieux, remplis de couleurs exotiques et de nobles aventures, qui titillera à coup sûr l'âme d'enfant qui sommeille en vous et qui n'attend qu'une chose : braver les interdits avec panache et beaucoup d'ingéniosité et d'imagination. Alors, prenez place à bord de mon superbe Lunartic et direction l'île sans nom ! Vous êtes prêts, les enfants ? (Oui, Capitaine !) J'ai pas entendu ! (Oui, Capitaine) Oooooooh, c'est parti ! À l'abordage !

Ce que j'ai tout d'abord énormément aimé dans Le trésor de l'île sans nom, c'est le fait qu'on sente à quel point l'auteur, Gilles Abier, tient à son histoire, à ses personnages. Il existe un véritable lien entre l'écrivain et ce que son imagination a produit, ce qui fait que l'île sans nom qui, comme son absence de nom justement l'indique, pourrait être n'importe quelle île, est en réalité un endroit comme aucun autre sur Terre à nos yeux. On sent que l'auteur y a mis du sien et beaucoup de c½ur pour créer cette bulle hors du temps que fut pour moi cette très agréable lecture. On prend instantanément ses marques sur l'île sans nom, comme si l'on y avait toujours vécu en compagnie des adorables coquins et du personnel dévoué de leurs parents. C'est un lieu tout ce qu'il y a de plus convivial, vivant, absolument charmant. Mais ne vous fiez pas à son apparence trop paisible et à son volcan éteint qui en serait presque décevant (il tranche avec le paysage paradisiaque de façon si majestueuse, il manquait juste la lave pour que ça fasse son petit effet !) car l'île recèle bien des curiosités. À commencer par des chats sentinelles qui n'hésitent pas à pousser sur le miaulement dès qu'un bateau ennemi est en vue ! Rien que ce petit détail veut tout dire : l'île sans nom est un endroit qui nous séduit dès que notre pied en foule le sable chaud. Alors oui, les chats sont absolument irrésistibles mais ce serait vexer un certain volatile que de ne pas le mentionner parmi les animaux extraordinaires et fascinants de l'île ! Un perroquet qui parle, cela ne vous excite guère, j'imagine. Et pourtant, je peux vous assurer que Cacatois (le pauvre, son nom est loin de lui rendre justice !) a la langue bien pendue et qu'il est ainsi très divertissant d'écouter ce qu'il a à dire. En effet, Cacatois ne manque pas de culot et les fous rires sont légion avec lui ! C'est un oiseau avec un sacré caractère mais il n'est pas là que pour amuser la galerie et enquiquiner son petit monde : c'est aussi un animal de compagnie extrêmement utile et attachant. Cacatois a réussi tout au long du roman à me redonner le sourire jusqu'aux oreilles et à faire fondre mon petit c½ur. Sachez aussi que je suis sa fan numéro 1 ! Autant vous dire que je le défends sans arrêt, quoiqu'il puisse dire ou faire. À ce niveau-là, l'objectivité en devient totalement obsolète. Vous l'aurez compris, l'île m'a définitivement adoptée : elle ne manque pas d'atouts pour séduire et j'ai beaucoup goûté cette familiarité qui naît très rapidement entre le lecteur et les différents personnages, on se sent directement comme chez soi et presque coupé du monde. Cela fait un bien fou de se ressourcer dans un univers pétillant et crée par l'auteur avec beaucoup d'amour et de soin. Il n'y a pas de mystères, quand on aime, cela se partage et l'enthousiasme de Gilles Abier pour son monde de pirates admirables est ainsi contagieux ! On passe un moment des plus exquis avec Le trésor de l'île sans nom et, dès qu'on a fini de lire le livre, on a envie de réitérer l'expérience car ce genre de lectures se consomme sans modération aucune !

Un autre point qui m'a énormément plu, c'est l'image du pirate que nous donne à voir Gilles Abier. En effet, ces derniers n'ont jamais eu bonne réputation : ce sont des pilleurs, voleurs, irrévérencieux, sans scrupule, de véritables crapules d'une fourberie éhontée qui ne manquent pas de toupet et dont l'insolence est indigne d'une société civilisée ! Bref, les pirates ont le c½ur d'une noirceur sans pareille et on doit les fuir à tout prix, impossible de leur faire confiance ! Ici, Gilles Abier détruit habilement ce cliché ambulant au travers de ses propres pirates et surtout de leur progéniture. Oui, les seigneurs des mers rapportent des items d'une valeur inestimable du monde entier, leur conscience n'est pas irréprochable et leurs actions sont sûrement condamnables... Vous croyez, vraiment ? Personnellement, je réviserais votre jugement si j'étais vous. Gilles Abier, pour sa part, nous dresse un portrait très positif des pirates, ce qui m'a fait grandement plaisir. Certes, il est loin de les porter aux nues mais il rappelle à juste titre que les pirates sont des êtres humains comme les autres, que, s'ils ont dans cette situation de marginaux devant abriter leur famille et amis les plus proches sur une île perdue on ne sait où, ce n'est peut-être pas foncièrement de leur faute... Dès les premières pages du roman, Gilles Abier nous explique que l'image somme toutes répugnante (pour certaines personnes en tout cas) que les pirates renvoient est en réalité une carapace leur permettant de se protéger du ressentiment d'autrui, du regard des autres, qui n'aiment généralement pas ce qui est différent. Par exemple, la mère d'un de nos petits héros se fait surnommer "La Torgnole". De quoi vous en faire trembler d'épouvante, hein ? Sauf qu'en vrai, cette femme est la gentillesse incarnée et cette appellation est juste une façade. On renvoie aux gens l'image qu'ils se sont pré-fabriqués de nous afin de les conforter dans leur idée et qu'ils nous laissent tranquille. Mais beaucoup d'apparences sont trompeuses et se laisser aveugler par des stéréotypes et des peurs infondées, c'est extrêmement triste, vous ne trouvez pas ? En tout cas, je suis bien contente que Gilles Abier inculque aux enfants cette leçon qu'il faut regarder au-delà du paraître et des premières impressions afin de mieux connaître les gens et d'être ainsi moins bête, plus chaleureux et ouvert d'esprit. Cela ne ferait pas de mal à certains adultes de s'en rappeler aussi, je pense...

Autre point fondamental qui fait que ce roman est un vrai régal : les personnages, bien sûr ! J'ai vraiment adoré la bande des coquins et je pense que le jeune lectorat comme les adultes peuvent vraiment s'y retrouver dans la personnalité et les souhaits du c½ur de chacun et s'identifier à au moins l'un d'eux. Pour ma part, je me suis sentie proche de chacun des enfants pirates car ils avaient tous un petit quelque chose qui faisait que je me reconnaissais en eux, au moins un trait de caractère commun qui a fait naître une certaine connivence entre eux et moi. Cependant, j'ai bien un personnage parmi ces charmants bambins qui a réussi à devenir mon petit chouchou, ou devrais-je dire ma petite chouchoute, j'ai nommé Cayenne. Cette petite fille toute mignonne à la crinière de feu absolument sublime a su conquérir mon c½ur de par son immense gentillesse et sa forte détermination. En effet, contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, la timidité touchante de Cayenne ne signifie pas pour autant que cette dernière a tendance à se laisser marcher sur les pieds. Bien au contraire, cette petite bout'choute (bon, elle est un peu trop âgée pour être appelée ainsi - les coquins ayant entre dix et douze ans, voire plus pour Fantine, âgée de quatorze-quinze ans, mais elle a juste une bouille à croquer, je ne pouvais pas résister !) est tout simplement surprenante : elle est une vraie crème mais elle sait également ce qu'elle veut et elle serait prête à remuer ciel et terre pour ceux qu'elle aime. Elle est aussi remarquablement intelligente et futée, elle a toujours des idées lumineuses et un sacré cran, elle affronte ses craintes avec beaucoup d'aplomb et moi je dis, respect ! On ne peut que l'aimer ma petite Cayenne, et lui souhaiter d'avoir la fin heureuse qu'elle mérite, et je suis bien contente que, dans le livre, le reste des personnages, enfants comme adultes ou encore ennemis, l'estiment à sa juste valeur et que Gilles Abier donne à sa propre histoire le dénouement qu'elle mérite. Sincèrement. Mais, même si Cayenne se distingue en étant ma petite chérie adorée, au fond, chaque enfant de l'île a su se faire une petite place dans mon c½ur d'artichaut. Morbleue, la digne fille de son père à la moustache dessinée tout à fait crédible (si, si !) fait une remarquable cheffe d'équipe pour cette joyeuse troupe. Elle est à l'écoute des autres, aventureuse et elle démontre à toutes les petites filles qu'on peut être féminine tout en ayant une certaine masculinité en nous, et notamment l'ambition et l'importance d'un homme, que nous sommes autant capables qu'eux de coordonner les opérations et de mener nos propres combats. Flibuste, dont le second prénom est probablement "discrétion", est le bras droit indispensable de Morbleue, avec laquelle il entretient une très belle complicité, sans qu'aucun mot ne soit prononcé. Cela crève les yeux, c'est tout. Flibuste, c'est cette présence amie, silencieuse, cette personne qui sera toujours là à vos côtés pour vous comprendre et vous épauler, sans qu'il n'y ait aucunement besoin de dire quoique ce soit. J'ai trouvé ce garçon très attendrissant et réconfortant. Et puis, c'est le maître du génial Cacatois, et rien que pour ça, je l'aime à la folie, haha ! Bâbord et Tribord, les deux frères jumeaux trop choupinours (oui, tous les enfants sont juste hyper beaux dans cette histoire, et alors ? J'y peux rien, moi !), m'ont beaucoup fait rire. Tous les deux ont plus d'un tour dans leur sac, pour notre plus grand bonheur, et leur connexion entre jumeaux m'a vraiment touchée, c'est quelque chose d'insaisissable et d'inexplicable qui ne peut que nous émouvoir et nous faire chavirer le c½ur. Enfin, Fantine, la plus âgée des descendants des pirates, est la seule qui m'a au départ fait une mauvaise impression. Je trouvais sa beauté froide, drapée dans sa fierté et son orgueil, assez peu attirante. Je ne comprenais pas comment on pouvait se sentir mécontent et aigri de vivre dans un tel havre de paix que l'île sans nom avec autant de gens merveilleux qui plus est. Mais je me suis bien fourvoyée sur Fantine, qui avait d'excellentes raisons d'être insatisfaite de son existence de fille de pirate, et in fine, sa force de caractère et sa gaillardise m'ont séduite. J'ai été obligée de m'incliner face à une Fantine qui, bien loin d'être malheureuse comme les pierres comme son nom pourrait le laisser supposer, irradiait de puissance. En voilà une damoiselle ensorcelante qui n'est absolument pas en détresse ! Cet imbécile et imbu de lui même Gonzalo de la Rabida n'a qu'à bien se tenir !

Pour ce qui est des adultes, ils ne sont pas en reste eux aussi ! Tandis que les illustres parents de nos chers coquins voguent à travers les sept mers pour dénicher de beaux butins, ce sont des employés de choc qui s'échinent à prendre soin d'eux et à parfaire leur éducation. On ne voulait que le meilleur pour de la telle graine de pirate, bien entendu ! J'ai tout simplement adoré les personnages adultes, autant que ceux des enfants, et également le fait que la barrière maîtres/domestiques soit in fine totalement inexistante : les enfants et ceux qui s'occupent d'eux lorsque leurs parents sont occupés lors de périlleuses activités forment une véritable famille de c½ur, soudée comme les dix doigts de la main et indivisible. J'ai trouvé que l'ensemble de ces personnages formaient un formidable tableau : Damoiselle Frégate, la préceptrice maniérée, apprêtée, très à cheval sur les bonnes manières mais qui, au fond, laisse tout passer à ses chers petits anges dont elle est immensément fière et qui a une part de sauvagerie en elle, elle aussi (chassez le naturel, il revient au galop !) ; Vieux-Boucan, le gardien du trésor sous le volcan qui, sous ses airs revêches, possède un c½ur tendre et vaillant qui déborde d'amour incommensurable pour ces enfants et cette belle île ; c'est un homme de confiance dont la loyauté sans failles envers les parents des coquins n'est plus à prouver ; et le meilleur pour la fin, le couple Mal-Lunée et Mal-Embouché, dont les noms leur vont à la perfection et qui régalent autant les papilles gustatives des coquins qu'on se délecte de leurs répliques imparables et absolument brillantes ! Ils m'ont beaucoup touchée ceux-là aussi, comme quoi les opposés s'attirent vraiment : d'un côté Mal-Embouché, un adorable petit vieillard rêveur tout ce qu'il a de plus serviable et généreux qui m'a juste donné envie de l'avoir comme grand-père, de l'autre, Mal-Lunée qui, comme son nom l'indique, a tendance à ronchonner et à réagir au quart de tour en ne mâchant certainement pas ses mots. J'ai tout bonnement adoré sa relation très particulière avec les enfants, et surtout ses échanges musclés avec Cacatois, j'en ai encore le visage fendu d'un immense sourire rien que d'y repenser !

Avant de conclure cette chronique, je n'oublierai pas de vous parler des magnifiques illustrations de Mini Ludvin, qui complètent à merveille le récit et achèvent de le rendre véritablement vivant sous nos yeux ébahis. J'ai notamment adoré le fait que, comme dans le cas d'Orage, petit Seigneur des ténèbres (ma chronique ici) paru dans la même maison d'édition, les illustrations soient ici aussi en noir et blanc. Là où, chez Orage, cela produisait un petit effet gothique tout ce qu'il y a de plus approprié, ici, cela nous donne la sensation de regarder un vieux film des années cinquante, du style L'île au trésor ou Les enfants du Capitaine Grant de Robert Stevenson (à qui l'on doit également le seul et unique Mary Poppins, vous savez à quel point ce film est exceptionnel à mes yeux), tous deux produits par Disney. Je sais, ces films ont été tournés en couleur, mais il n'empêche que les illustrations de Mini Ludvin ont un côté vintage tout à fait irrésistible et puis, je m'imagine carrément Le trésor de l'île sans nom en film car on le vit intensément, on voit les actions défiler sous nos yeux et m'est avis que ça enverrait du pâté en version cinématographique ! En même temps, qui a besoin de ça avec une plume aussi énergique et entraînante que celle de Gilles Abier, allié à l'immense talent de Mini Ludvin, dont le coup de crayon est absolument divin (allez, c'était la rime pauvre du jour !). Ce serait impossible de trouver des acteurs à la hauteur de la manière dont elle a imaginé les enfants et même chaque personnage : ils sont juste par-faits ainsi, on ne peut faire mieux. Chapeau bas, l'artiste !

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous rendre sur l'île sans nom par vous même et à constater de vos propres yeux à quel point cet endroit est fantastique. Pour ma part, j'adorerais y retourner pour y vivre d'autres grands moments, que ce soit avec les coquins ou avec leurs formidables parents. Par ailleurs, j'aimerais bien savoir comment ces derniers se sont rencontrés, l'histoire de l'île, comment l'ont-ils trouvée et comment ils en ont fait leur refuge, leur chez-soi qu'il est si bon de retrouver après bien des mois à avoir navigué sur les flots et à avoir eu le c½ur lourd en pensant à ses enfants, si loin de par la distance mais toujours dans nos pensées ? Je pense que la jeunesse de la première génération de pirates serait un très bon matériau pour un second livre issu de l'univers de L'île sans nom, si préquel il y a. En tout cas, il y a matière à faire car il reste beaucoup de choses sur lesquelles je me questionne, que je voudrais savoir et voir plus développées. Même une suite ne me dérangerait pas car mes coquins me manquent déjà ! Mais pour le moment, je vais leur laisser profiter de leurs émouvants instants tous ensemble, dans la joie d'être tous réunis et d'avoir combattu pour leur petit îlot, leur maison à eux, là où le c½ur se trouve... J'espère avoir l'occasion de pouvoir découvrir et me plonger dans d'autres romans de Gilles Abier, car c'est un auteur dont la plume me plait vraiment beaucoup et je suis vraiment heureuse d'avoir pu faire la connaissance de son imaginaire et de tout ce qu'il a à proposer à la littérature jeunesse. Je remercie infiniment l'auteur pour ce beau message qu'il fait passer à travers ce titre sur l'importance fondamentale de l'amitié, de la famille, et pour nous rappeler aussi que tout ce qui brille n'est pas d'or et que le véritable trésor ne se trouve peut-être pas forcément là où l'on s'y attendrait le plus, qu'il peut prendre d'autres formes et une signification bien plus belle et éloquente. Allier le plaisir à la réflexion est toujours une excellente idée. Bon, eh bien, vous voilà désormais bien arrivés à bon port grâce au Lunartic. J'espère que votre traversée avec moi vous a plu et, vous concernant, vous avez bien de la chance, petits veinards, car votre aventure ne fait que commencer sur l'île sans nom ! Amusez-vous bien avec les coquins et saluez-les bien de ma part !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Le trésor de l'île sans nom
Source de l'image : http://gilles-abier.fr/.

★★★★(★)
Un très beau roman jeunesse qui fera briller les yeux de vos intrépides enfants (si vous en avez) et palpiter votre c½ur de moussaillon !

« Il existe une île, perdue au milieu de l'océan, qui ne porte pas de nom.
Une île qui n'apparaît sur aucune carte.
De loin, on peut apercevoir, au centre de cette île sans nom, un volcan. Tutoyant les nuages, il est éteint depuis de nombreuses années.
Si on s'approche à quelques encablures de ce cratère imposant, on peut repérer en contrebas une demi-douzaine d'épaves de bateaux échoués. Certaines sont complètement retournées, la quille vers le ciel. Forcément le résultat de tempêtes tumultueuses, pense-t-on aussitôt à la vue de ce cimetière de bateaux. Pourtant, ces épaves ne sont pas là par hasard... »
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#Posté le vendredi 11 janvier 2019 12:46

Modifié le lundi 14 janvier 2019 17:44

FICHE LECTURE : Les Nobles

FICHE LECTURE : Les Nobles

• TITRE V.O. : Phou Di.
• AUTRICE : Dokmaï Sot.
• ANNÉE : 1937 (THAÏLANDE) ; 2008, 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman d'apprentissage.
• THÈMES : Années 30, société patriarcale, hiérarchie familiale, respect des traditions, bouleversement, urbanisation, avenir, liberté, éducation, études, drame, deuil, émancipation, courage, souffrance, chagrin, intégrité morale, amour, respect des ancêtres, aristocratie, relation mère/fille, sagesse, émoi, amitié, soutien, appui, héritage, générations futures, portrait de femme, place de la femme, jeunesse, grandir, maturité, privation, générosité, récompense, spiritualité...
• PAGES : 367.

Bangkok, milieu des années trente.
Wimon, belle jeune femme de 21 ans née dans une famille noble, est très courtisée et appréciée de tous. Sa vie aisée et insouciante bascule soudainement... La voilà chargée de sauver sa famille de la déchéance, de la maintenir unie et de pourvoir aux besoins de ses nombreux frères et s½urs. S'affranchissant parfois de conventions archaïques, elle fait preuve de pragmatisme et n'hésite pas à faire de grands sacrifices.
Ce faisant, elle attire l'attention de son nouveau voisin, Phraya Phonlawat, haut fonctionnaire dans un ministère, qui la couve du regard avec sollicitude et admiration...
La valeur d'une personne, sa noblesse, dépend-elle de sa naissance, de son statut social, de sa richesse ou plutôt de son comportement, de sa moralité ? Se révèle-t-elle dans les épreuves ?

L'AUTRICE : Dokmaï Sot (1905-1963), romancière thaïlandaise de premier plan, est l'auteur d'une douzaine de romans et de nombreuses nouvelles dont les protagonistes sont souvent des femmes.
Née et élevée dans une famille aristocratique de haut rang, elle a commencé à écrire dès l'âge de 20 ans et a poursuivi une carrière littéraire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Parmi ses thèmes de prédilection, il y a celui des dilemmes moraux auxquels font face les Siamois qui voient leurs valeurs traditionnelles remises en question par la modernisation du pays.
Les Nobles, publié en 1937, est son ½uvre phare. Ce grand classique de la littérature thaïlandaise moderne, imprégné de valeurs bouddhistes, a été maintes fois réédité.
FICHE LECTURE : Les Nobles
ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre réédité il n'y a pas si longtemps, en décembre 2018 : Les Nobles de Dokmaï Sot. Je tiens tout d'abord à sincèrement remercier la maison d'édition Gope éditions pour ce très bel envoi. Dès que j'avais reçu le mail d'information concernant la parution de ce livre, j'avais été très curieuse de le découvrir. Déjà parce qu'il s'agit d'un roman phare, d'une ½uvre emblématique dans son pays, la Thaïlande, qui est considérée comme un témoin de son temps, les années trente, une période où le pays est en plein bouleversement technologique et urbain et où les Siamois se remettent beaucoup en question concernant leur philosophie de vie. Ensuite, ce qui m'a fortement intriguée, hors le fait que la couverture est absolument sublime et que la jeune femme à l'air grave qui y est représentée incarne bien l'élégance et la beauté ravissante qui caractérisent notre héroïne Wimon, c'est le titre même du livre. Dès la première page, avant même de commencer le roman, on nous explique que Phou Di, le titre originel, signifie avant toute chose "noble d'âme et d'esprit" dans l'idéologie bouddhiste sacrée aux yeux de la majorité de la population siamoise. J'ai trouvé que le titre français rendait très bien cette idée et que son ambivalence était tout à fait adéquate, qu'elle correspondait bien aux personnages qui nous sont présentés au cours de l'intrigue. En effet, "Les Nobles" peut renvoyer à la noblesse provenant de la naissance, de l'appartenance à une famille aisée, d'une situation financière et matérielle bien particulière. Mais être quelqu'un de noble, c'est aussi être une personne honorable et vertueuse dans ses paroles, ses actes, sa façon de penser l'existence. Bref, j'ai trouvé pour ma part que le titre français était des plus appropriés pour un tel livre. Et avant d'entrer véritablement dans le vif du sujet, je souhaitais juste féliciter les éditions Gope pour ce sublime objet livre, très agréable à tenir en main. C'était la première fois en tout cas que je recevais un livre paperback (en tout cas aussi souple) venant de chez eux et cela m'a fait grandement plaisir d'avoir cette jolie surprise, étant donné qu'il s'agit de mon format préféré. Assez tergiversé, maintenant, place au livre !

Ce que j'ai énormément aimé avec ce roman, c'est la vision complémentaire qu'il m'a apportée de la Thaïlande si on l'associe à la lecture de Galant de Nuit (voir ma chronique ici). Là où ce dernier, roman d'apprentissage se déroulant dans les années soixante, se concentrait essentiellement sur les chamboulements culturels et éthniques que la Thaïlande connaît à ce moment-là, avec notamment les questions épineuses du racisme au sein d'une société nouvellement cosmopolite et du sexisme dans un cercle familial profondément marqué par le patriarcat, Les Nobles aborde en particulier cette dernière interrogation de la place dans la famille d'une femme mais aussi des enfants en général qui en incarnent l'avenir, mais creuse surtout le sujet de la conscience morale envers des traditions religieuses soit-disant immuables. Chaque chapitre est introduit par une citation du Bouddha lui-même qui nous inculque d'être généreux envers autrui, notamment envers les plus pauvres en matière de biens et d'intelligence, de ne pas faire preuve de vanité ou de cruauté, même si l'on jouit de la plus grande prospérité dans le monde terrestre.

Ce sont ces principes d'une immense sagesse que notre héroïne, Wimon, s'évertue à suivre depuis sa plus tendre enfance. Je me suis très vite attachée à ce personnage principal que j'ai trouvé extrêmement inspirant et qui, dès le début du roman, va connaître une horrible tragédie alors qu'elle vient juste de passer le cap de l'enfance à l'âge adulte : la perte d'un être qu'elle aimait plus qu'elle-même, son père. Impossible à ce moment-là de ne pas ressentir une profonde empathie pour la jeune femme, qui doit alors porter toutes les responsabilités liées au bien-être de la famille sur ses frêles épaules. En effet, dans un pays où un homme peut prendre plusieurs épouses, laquelle est la plus légitime pour devenir cheffe de famille ? Dans le cas présent, c'est Wimon qui va hériter de ce rôle et qui va devoir assurer la subsistance de ses petits frères et s½urs. Jusqu'à présent, Wimon était une jeune fille qui grandissait et qui continuait de s'épanouir telle la plus resplendissante des fleurs, profitant de la richesse accumulée par son père au fil de sa carrière, sans pour autant jamais en abuser ou ressentir du mépris et du ressentiment envers des membres de sa famille moins bien nés ou envers ses domestiques. Wimon s'est toujours montrée d'un infini respect, que ce soit envers son père, envers le personnel dévoué de la maison familiale, que Wimon considère avec une tendresse toute particulière, envers sa belle-mère, qu'elle estime plus que tout, envers sa mère biologique, même envers la dernière concubine de son père, qui est particulièrement insupportable et qui va lui mener la vie dure. D'ailleurs, beaucoup de personnes de l'entourage de Wimon vont essayer de la faire se sentir coupable de sa naissance, des facilités que la vie lui a accordées, alors que cette dernière ne s'est pourtant jamais montrée ingrate ou irrévérencieuse. Même après que le deuil et la pauvreté l'aient frappée de concert, ces mêmes personnages vont essayer de l'abattre encore plus moralement et de la salir. Pour ma part, je pense que ceux-ci n'ont rien compris. Depuis toujours, la plus grande richesse de Wimon a toujours résidé dans son c½ur, dans l'amour qu'elle éprouve pour les gens qu'elle aime. Elle a toujours réussi à se montrer à la hauteur des personnes qu'elle respecte le plus, consciencieuse, attentive et compréhensive ; quoiqu'il puisse lui arriver, elle reste digne et garde la tête haute, malgré la souffrance qui la brise de l'intérieur.

Vous l'aurez compris, j'admire énormément cette jeune femme qui fait preuve au cours du récit d'un grand courage et d'une détermination sans failles afin de pas laisser sa famille dans le besoin. Pourtant, à de nombreux moments, elle ne va pas recevoir la gratitude qu'elle mériterait, sans même que son entourage direct ne s'en rende compte au fond, car elle prend tout sur elle afin de que les dernières volontés de son père soient respectées à la lettre et qu'il puisse reposer en paix comme il se doit. Wimon ne va pas hésiter à choisir de mener un mode de vie des plus modestes afin de privilégier le bonheur de ses petits frères et s½urs plutôt que le sien. Elle va accepter de son propre chef de faire beaucoup de sacrifices afin son frère jumeau puisse continuer ses lourdes études d'expert comptable, elle va patiemment endurer les privations et s'occuper de toutes les corvées de la maisonnée sans jamais se plaindre, contrairement à sa mesquine de cousine Sutchaï, une vraie langue de vipère qui ne manque pas d'air et qui aurait dû en prendre sérieusement de la graine. J'ai énormément apprécié aussi le fait que l'éducation des hommes comme des femmes soit également mise en avant, en poursuivant par exemple de longues études pour assurer un avenir serein à sa famille et contribuer au rayonnement de son pays, avec cet appel à embrasser le savoir et à ne pas baisser les bras face aux obstacles qui peuvent se dresser sur notre route. J'ai également été très touchée par la relation que Wimon entretient avec Khun Sae, celle qui est appelée de façon très belle et tout ce qu'il y a de plus vraie "l'épouse de c½ur" de feu son père. Le destin a fait de manière presque miraculeuse que Khun Sae et Wimon s'apportent à chacune ce qu'elles n'avaient pas ou croyaient avoir perdu à tout jamais. J'ai beaucoup aimé le fait qu'elles prennent le temps de discuter entre elles, de s'épancher sur les sentiments qui les animent, de se montrer franches l'une envers l'autre, et ce en toute circonstance. Wimon étant avant tout un être humain, qui en a vu des vertes et des pas mûres qui plus est, va parfois ressentir des sentiments très sombres et avoir envie d'exploser au cours du récit, et on peut tout à fait le comprendre. Sae va être l'âme sage, à l'écoute et de bon conseil, qui va rappeler à Wimon que tout ce qu'elle a fait jusqu'à présent, toutes ses restrictions et ce dur labeur, tout cela n'a pas été en vain. Elle va lui rappeler sa véritable valeur et est là pour elle, pour la soutenir et lui apporter ce dont elle a besoin : de la considération et l'amour d'une mère qui prend soin de vous. Je pense que j'aurais adoré rencontrer Sae ; c'est une femme d'une immense gentillesse et qui a beaucoup à nous apprendre. Elle est celle qui a élevé la femme d'exception qu'est Wimon, après tout. Surtout, je pense que, malgré le fait qu'elle respecte les us et coutumes de son temps et de son pays concernant la façon dont étaient traitées les femmes, l'autrice a voulu faire passer le message très discret mais éloquent qu'une femme a le droit de mener sa vie autrement, d'être autre chose qu'une épouse docile, de prendre en main son destin. Une personne visionnaire en somme, cette grande dame Dokmaï Sot.

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans la lecture de ce très beau roman si vous en avez l'occasion ! Ne prenez pas peur face à la pléiade de personnages qu'il renferme et aux titres honorifiques très semblables que ces derniers portent en fonction de leur relation au roi, de leur position au sein de l'aristocratie du pays. On s'y fait très vite et un glossaire des personnages est là au tout début du livre pour vous rappeler qui est qui. Personnellement, j'ai beaucoup aimé m'y référer. Je suis extrêmement contente d'avoir pu découvrir l'autrice qu'était Dokmaï Sot, dont la plume fort agréable à lire nous dresse ici un sublime portrait de femme et une vision acérée et très juste de son époque, prise entre deux étaux : d'un côté, le respect inébranlable aux traditions maritales et religieuses, de l'autre, l'appel irrésistible d'un avenir qui annonce de grands changements. Ce que je retiens surtout de ce roman, c'est que la véritable beauté vient du c½ur, de nos sentiments envers l'humanité, et de ce que notre conscience nous dicte. C'est là que réside notre joyau le plus étincelant. Si notre apparence est en adéquation avec nos actes emplis de bonnes intentions et tendant à faire le bien autour de nous alors les personnes qui nous entourent ne pourront que constater notre sincérité et le fait que nous irradions notre petit monde de lumière, tel un phare dans la nuit, même en temps de misère et de désespoir. Si l'on reste toujours fidèle à soi-même et que l'on fait preuve de bienveillance, l'esprit tourné vers la paix et l'harmonie, alors il y aura toujours une personne inattendue pour incarner cette sérénité et cette main tendue auprès de nous, comme nous le sommes pour autrui. Il ne faut jamais perdre sa foi en ses valeurs et continuer à aller de l'avant, malgré les épines de l'existence et la médisance crasse de certaines personnes. Merci à Wimon et à Dokmaï Sot pour cette belle leçon de vie, je la garderai précieusement dans mon c½ur, à tout jamais.

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les Nobles
★★★★★
Un portrait de femme extrêmement beau et inspirant, une lecture marquante et pertinente que je n'oublierai pas de sitôt ! Un voyage dans le temps qui a des résonances actuelles...

« L'enfant est l'être qu'on aime le plus au monde, personne ne le conteste. Cet amour conduit au sacrifice, du plus petit au plus grand, cet amour est un maître, une terre fertile qui fait pousser les plantes. Il inspire toutes les pensées d'une mère, guide son instinct. Une mère sème pour le bien de son enfant, le sang de son sang. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Gope éditions, Les Nobles, Phou Di, Dokmaï Sot, 1937, Littérature asiatique, Thaïlande, 2018, roman d'apprentissage, Années 30, société patriarcale, hiérarchie familiale, respect des traditions, bouleversement, urbanisation, avenir, liberté, éducation, études, drame, deuil, émancipation, courage, souffrance, chagrin, intégrité morale, amour, respect des ancêtres, aristocratie, relation mère/fille, sagesse, émoi, amitié, soutien, appui, héritage, générations futures, portrait de femme, place de la femme, jeunesse, grandir, maturité, privation, générosité, récompense, spiritualité, 2008, Très belle lecture
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#Posté le mardi 08 janvier 2019 07:52

Modifié le mardi 15 janvier 2019 07:05

FICHE LECTURE : Nevermoor - T1 : Les Défis de Morrigane Crow

FICHE LECTURE : Nevermoor - T1 : Les Défis de Morrigane Crow

• TITRE V.O. : Nevermoor : The Trials of Morrigane Crow.
• AUTRICE : Jessica Townsend.
• ANNÉE : 2017 (USA), 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Fantastique.
• THÈMES : Jeunesse, merveilleux, univers fantastique, malédiction, injustice, chagrin, bouleversement, changement, discrimination, rejet, épreuves, concours, rivalité, compétition, prestige, attachement, amitié, famille, sentiment d'appartenance, enfance, magie, extraordinaire, couleurs, éclat, intelligence, malice, innocence, questionnement, crise d'identité, révélations, assassin, cruauté, légendes, extravagance, exubérance, confiance, foi, noirceur, angoisses, secrets, mystères, suspens, méchanceté, humour, courage, clairvoyance, grandir, hôtel...
• PAGES : 476.

Morrigane Crow est née le jour du Merveillon, ce qui signifie deux choses :

1. Elle est maudite.
2. Elle est condamnée à mourir à minuit le jour de ses onze ans.
Son cercueil l'attend.

Elle est sauvée in extremis par un homme étrange qui l'emmène dans le royaume magique de Nevermoor...
FICHE LECTURE : Nevermoor - T1 : Les Défis de Morrigane Crow
ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un livre que vous avez certainement dû voir passer partout sur la blogosphère depuis sa parution en octobre, et ce à juste titre, celle du premier tome de la saga jeunesse fantastique Nevermoor, écrite par la jeune autrice américaine Jessica Townsend. Je remercie infiniment Artemissia Gold, créatrice du webzine Songe d'une Nuit d'été, et les éditions Pocket Jeunesse d'avoir organisé ce concours qui m'a permis de remporter ce magnifique lot. Regardez-moi cette couverture sublime qui regorge de couleurs, qui fleure bon tous nos rêves d'enfant, avec ces parapluies et ces personnages qui volent (l'influence de P.L. Travers est passée par là et, rien que pour ça, j'aime l'univers de Nevermoor de tout mon c½ur ♥), cet énorme chat (en l'occurrence chatte) grognon dont la trogne boudeuse ferait pâlir d'envie un certain Pattenrond, une immense bâtisse d'architecture victorienne en arrière-plan, la calligraphie splendide du titre et du sous-titre... Bref, il n'en fallait pas plus pour m'enchanter et, après n'avoir fait qu'une bouchée de ce premier tome, je peux vous affirmer que le contenu est à la hauteur du contenant ! Pari réussi pour PKJ qui a réalisé un excellent choix éditorial avec la traduction du tome premier d'une saga qui s'annonce si prometteuse ! Je ne les en remercierai jamais assez ! Merci aussi d'avoir conservé la somptueuse couverture d'origine, c'est un véritable régal pour les yeux ! Bref, cessons de contempler béatement cette remarquable beauté (j'en fais trop, vous croyez) et sautons à pieds joints dans le vif du sujet !

Ce tome introductif nous raconte l'histoire mouvementée de Morrigane (que j'aime ce prénom, autant que le surnom Mog/Moggers qui sera donné à l'héroïne par la suite), une enfant pas comme les autres étant donné qu'elle est considérée comme maudite. En effet, depuis sa naissance, tous les habitants de sa ville, Jackalfax, lui imputent tous les maux ! Par exemple, si Morrigane a eu le malheur de déclarer à sa grand-mère qu'il faisait chaud, vous pouvez être sûrs que le lendemain, il va grêler ! Ou bien, si la fillette a fait au jardinier du manoir familial un compliment sur ses fleurs, quelques jours plus tard, celles-ci auront fanées, ou bien le jardinier sera mort ! Bref, vous l'aurez compris, dès qu'un malheur s'abat sur la cité, c'est Morrigane qui en paye les frais... ainsi que le compte en banque de son père. La pauvre enfant a tellement été habituée à se voir être traitée comme la plus grande porteuse de poisse de tous les temps qu'elle a fini par en être convaincue ! Et pour couronner le tout, même sa famille n'ose pas la défendre : entre la belle-mère frivole qui ne pense qu'aux apparences, à ce qui est convenable et qui est remarquablement niaise, le père qui ne voit son unique fille que comme un oiseau de malheur mettant un frein à sa carrière politique et ruinant sa réputation et la grand-mère raffinée mais aussi agressive qu'un bouledogue (cependant, celle-ci a le mérite de sortir du lot dans cette famille de bras cassés et de démontrer un semblant d'intérêt et de compassion pour sa petite-fille), autant vous dire que le portrait que l'on peut se dresser de la famille Crow est tout simplement grotesque et tend à ce que l'on en ait des rires nerveux toutes les cinq minutes tant leurs conversations entre eux notamment sont absurdes, dénuées de sentiments et de sens commun. Cela me rend vraiment triste de me dire que Morrigane a passé la quasi intégralité de sa vie auprès de proches qui n'osaient pas lui déclarer leur amour, qui n'osaient pas la soutenir et la rassurer, l'encourager à être simplement elle-même et à ne pas se soucier du qu'en-dira-t-on. Au lieu de ça, notre héroïne a passé tout ce temps à se dire qu'elle ne valait rien, que l'épée de Damoclès qui menaçait son existence dès sa naissance lors du Merveillon, passage symbolique d'une ère à une autre, était in fine une bénédiction, au vu du fait que son existence même nuit à tout le monde. A bien y réfléchir, ce roman qui se déroule pourtant dans un univers extravagant aux bizarreries plus gigantesques et fascinantes les unes que les autres est en réalité une vaste allégorie de la vie, de notre façon de nous comporter en société et confronté au regard des autres. Qu'on soit enfant ou adulte (soit un enfant qui a simplement grandi, dixit mon cher Walt Disney), on peut tous s'y retrouver, que ce soit dans la destinée de Morrigane ou dans le caractère et le vécu d'autres personnages. Jessica Townsend a beaucoup de messages bêtes comme choux mais tout bonnement essentiels à nous faire passer et elle le fait d'une façon remarquable, toute naturelle. Tout réside dans les détails, et c'est ce qui fait la force du récit.

J'ai également trouvé que l'autrice décrivait le monde de l'enfance et cet état de la vie d'un être humain, où l'on est extrêmement curieux, où l'on se pose tout plein de questions, où nos opinions commencent à se former et à se solidifier, alors qu'on est encore un filtre absorbant de tout ce que l'on voit avec des yeux grands ouverts, tout ce que l'on touche, ce que l'on entend, ce que l'on sent et éprouve, avec brio. Les enfants auront beaucoup à apprendre de ce livre car l'autrice fait passer des messages percutants de façon simple et concise, distillée dans l'ensemble de son oeuvre, qui fait qu'un jeune lectorat réagit au quart de tour et retient instantanément la leçon. Cela s'imprime dans leur mémoire à tout jamais, j'en suis persuadée, car ces petites morales déguisées s'appuient sur notre instinct primaire, notre réaction première. Pour donner un exemple qui illustrerait bien mon propos et qui m'a considérablement marquée, à plusieurs reprises, Morrigane va se voir être discriminée au sein de la cité de Nevermoor, c½ur de l'Etat Libre, non pas parce qu'elle est une enfant maudite comme auparavant, mais parce qu'elle est une sans-papiers au sein de ce soit-disant état merveilleux, égalitaire et libre. Pourtant, Morrigane n'est pas libre d'y être qui elle est car tout le monde ou presque la considère comme une immigrée originaire de la République (contrée de naissance de l'héroïne qui se divise en cinq régions) et qui est abhorrée par les citoyens de l'Etat Libre, qui la voit comme un pays rétrograde, peu civilisé, sous développé et aux m½urs répréhensibles. Alors qu'ils ne valent au fond pas mieux ! En effet, ils sont prêts à renvoyer Morrigane au sein de cette immonde République plutôt que de l'accueillir à bras ouverts car elle n'est pas l'une des leurs ! Si ce n'est pas un comble ça ! Et là où je parlais d'instinct primaire, c'est qu'en lisant cela, qui plus est de façon répétée (on peut dire que Morrigane est carrément harcelée et stigmatisée à ce sujet, cela en devient sa pire hantise), notre première réaction, peu importe notre âge et notre situation éthique et sociale, est de trouver cette xénophobie absolument révoltante, abjecte et injuste ! Alors que Morrigane risque la mort et le rejet dans son pays d'origine, on lui refuse l'asile et le droit de faire montre de sa bonne volonté ? C'est insensé ! Jessica Townsend nous invite dès lors à une réflexion profonde et nécessaire car, là où on serait enclin à la compassion et à l'ouverture d'esprit, on se rend vite compte qu'en réalité, nous sommes loin d'agir en fonction de ce que notre conscience nous dicte... Cela a de quoi laisser songeur...

C'est sûrement là toute la grandeur du récit : nous dépeindre un univers qui concentre tout ce qui a rendu notre enfance belle et formidable à vivre sans en oublier la noirceur véritable de notre monde et le fait qu'il faille constamment se battre et faire ses preuves pour avoir le droit à une mince étincelle de bonheur. C'est ainsi que Morrigane se retrouve au pays magique de Nevermoor, où les transports en commun sont les plus extraordinaires et ahurissants que vous ayez jamais vus (un indice : parapluie), où les différentes fêtes de l'année sont célébrées avec un entrain qui fait chaud au c½ur (le passage se déroulant à la période de Noël m'en a mis des étoiles plein les yeux, c'était d'une féerie sans pareil) et surtout, c'est l'endroit où se trouve le Deucalion, hôtel qui va devenir le lieu de résidence de notre courageuse héroïne jusqu'à la fin de ses fameux "défis" ou plutôt véritables épreuves afin de faire partie de la société Wundrous. Je me suis instantanément sentie comme chez moi au sein de cette bâtisse majestueuse qui a réussi à me surprendre à chacun de ses recoins. J'étais si heureuse à l'idée que Morrigane se soit trouvé un foyer aussi spécial et qui puisse prendre une place toute particulière dans son c½ur. Et les résidents du Deucalion ne sont pas en reste ! Mon coup de foudre va bien évidemment à l'inénarrable Capitaine Jupiter Nord, propriétaire et directeur de l'hôtel, qui occupe une place de choix au sein de la bonne société de Nevermoor et que j'ai trouvé juste remarquable ! Jupiter a beau être un adulte mais il a l'espièglerie d'un enfant, il ne supporte pas d'avoir trop de responsabilités à assumer, il est d'un optimisme fou et sa nonchalance peut autant exaspérer que nous enthousiasmer ! Personnellement, Jupiter est un être en qui je placerais toute ma confiance, les yeux fermés. Ne vous laissez pas avoir par ses manières volages et son côté incroyablement culotté qui donnent l'impression qu'il ne prend rien au sérieux car en réalité, s'il y a bien une chose que le Capitaine Nord ne peut tolérer, c'est l'injustice et croyez-moi, il sait vous faire passer l'envie de vous montrer injuste envers quiconque ! Je trouve que Jupiter, Jove pour les intimes, est un personnage juste formidable, qui respire l'optimisme et la joie de vivre et de s'émerveiller de tout. J'ai en particulier adoré la relation très touchante qui se tisse entre lui et Morrigane. Cette dernière a enfin droit à une figure paternelle qui la fait s'accepter telle qu'elle est, qui lui fait reconnaître ses nombreuses qualités, qui lui apporte un toit agréable sous lequel vivre, une grande et belle famille de c½ur et un but à son existence jusqu'alors maussade. Jupiter saura aussi se montrer ferme avec Morrigane car celle-ci va commettre des erreurs, de jugement notamment. C'est un autre aspect du livre que j'ai aimé : notre héroïne a beau être une sorte d'élue (ceci n'est pas un spoil) comme on peut le voir dans de nombreux schémas narratifs de livres pour enfants mais elle est avant tout un être humain, qui peut éprouver des sentiments nobles mais aussi d'autres beaucoup plus laids, comme la jalousie, le mépris, le ressentiment, voire même la haine. Et il n'y a pas de mal à ça car nous-même sommes en proie à ce genre de sentiments beaucoup plus souvent que l'on ne le souhaiterait. Morrigane est une enfant comme les autres, à laquelle on s'attache car elle nous apparaît d'autant plus crédible à nos yeux avec ses qualités et ses défauts. Jupiter non plus n'est pas un saint, il peut se montrer par moments décevant et sacrément gonflé, et l'on comprend alors totalement la colère de notre héroïne à son encontre ; néanmoins, je ne cesserai jamais de déclarer mon amour à ce charmant monsieur qui n'a quasiment rien à se reprocher ainsi qu'à son splendide hôtel dans lequel je meurs déjà d'envie de retourner y séjourner. Et puis, juste pour vous convaincre encore plus que Jupiter est l'homme parfait : il a de soyeux cheveux roux et une barbichette bien fournie assortie ! Ça fait rêver, n'est-ce pas ?

Afin de vous parler des autres personnages, laissez-moi vous dire qu'il y en aura forcément un qui saura vous séduire car ils sont tout tellement plus fascinants et hauts en couleur les uns que les autres. Il est très facile de s'y identifier et de trouver celui dont la situation et les sentiments feront écho en vous. Mes personnages favoris sont indéniablement, en dehors de mon Jupiter d'amour, dieu roux de mon c½ur, Fenestra, dite Fen, la Magnifichatte, grande amie de Jupiter et responsable du service ménagerie du Deucalion, et Hawthorne, qui va très rapidement devenir le meilleur ami de notre Morrigane. Fenestra la Magnifichatte, rien que cette appellation envoie grave du pâte, n'est-ce pas ? J'ai tout simplement adoré cette animale gigantesque, majestueux, splendide, ravissante, qui est tout bonnement imposante et géniale. Elle m'a fait mourir de rire grâce à ses répliques cinglantes et à sa franchise désarmante et franchement chafouine pour le coup. Et puis Fen est une ancienne championne de lutte ! Autant vous dire que, si vous osez lui jeter ne serait-ce qu'un regard de travers, elle n'hésitera pas à vous rentrer dans le lard bien comme il faut ! A ce moment-là, fuyez pauvres fous, c'est le seul bon conseil que je puisse vous donner ! En dehors de cela, ce qui m'a le plus émue chez Fen, ce que j'ai le plus apprécié dans sa personnalité, c'est qu'au-delà de son côté détaché, très distant, elle va en réalité profondément s'attacher à Morrigane et à Hawthorne et se montrer extrêmement protectrice, telle une maman chatte qui prend soin de ses petits et qui n'hésiterait pas à sortir les griffes pour eux. Bref, c½ur sur ma Fen ♥ Quant à Hawthorne, ce qui m'a fait kiffé chez lui, c'est qu'il est une version enfant nec plus ultra de Jupiter ! Ce gamin est impertinent (mais c'est pour la bonne cause), culotté, intrépide, aventureux, très drôle et toujours joyeux, extrêmement talentueux aussi, de quoi vous en laisser bouche bée. Et surtout, c'est un ami loyal, fidèle, qui ne vous laissera jamais tomber, qui saura toujours vous remonter le moral et vous redonner le sourire jusqu'aux oreilles et ce, malgré le fait qu'il soit censé être votre "rival". Je l'aime très fort mon petit Hawtournounet ! Et encore, vous allez encore faire plein de belles rencontres au cours de ce roman : celle de Martha et Charlie, d'autres employés de l'hôtel qui sont amoureux l'un de l'autre et qui forment un couple parfait, l'une étant une jeune femme absolument charmante, la gentillesse incarnée, si douce et généreuse, source de sérénité et l'autre un chauffeur dévoué à son travail et à sa si jolie et honorable fiancée ; de Frank, un nain vampire (pardon, vampire nain !) hilarant et vraiment pas comme les autres (un vampire nain, non mais vous avez vu comment ça en jette ?!) ; de Kedgeree et de Dame Chanda, le maître-majordome de l'hôtel toujours on point et une cantatrice impressionnante de bon goût qui sait attirer aux animaux grâce à son chant divin ; de Clarence, je ne vous dis pas qui est Clarence car elle fut pour moi ma plus belle surprise du roman, j'en attends beaucoup d'elle par la suite ; de Jack, neveu de Jupiter qui m'a un peu agacée au début mais j'ai de suite senti qu'il était spécial et qu'il était un bon garçon et je n'avais qu'une envie, comme mon Jove d'amour, c'était que Morrigane et lui deviennent amis, j'ai hâte de découvrir le background de ce petit gars, ça va promettre, je pense... Vous l'aurez compris, ce roman fourmille de personnages plus intéressants et captivants les uns que les autres et, un point commun que j'ai constaté entre eux tous, qu'ils nous soient chers à notre c½ur ou plutôt antipathiques, c'est qu'à l'instar de notre héroïne, dont le nom de famille est Crow (choix tout à fait adéquat de la part de l'autrice, qui n'a fait preuve que d'une grande ingéniosité dans son premier roman, chapeau !), ils sont tous des corbeaux, c'est-à-dire de mon point de vue des personnages que l'on pourrait mal juger à première vue, que ce soit de façon méliorative ou péjorative, et qui vont tous se révéler au fil de l'intrigue plein de surprises. C'est un beau compliment que je leur fais là car les corbeaux sont selon moi des animaux qu'on a trop vite tendance à dénigrer alors qu'ils méritent d'abord d'être aimés et compris. Voilà pour mon petit plaidoyer pour les corbeaux, haha !

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous jeter à corps perdu dans la lecture du premier tome de Nevermoor ! Certes, cela n'a pas été un coup de c½ur, il s'en est d'ailleurs fallu de très peu, mais cela ne m'empêche pas d'être totalement emballée par cette nouvelle saga jeunesse rafraîchissante et tout simplement magique ainsi que par tout son potentiel ! Je suis tout simplement hystérique à l'idée de me procurer le second tome, Wundersmith : The Calling of Morrigane Crow, en version française à la fin de l'année, j'espère... En tout cas, merci aux éditions Pocket Jeunesse d'avoir cru en cette incroyable histoire et de permettre au lectorat français de la découvrir, merci à Jessica Townsend qui est une jeune autrice tout simplement bluffante, à l'imagination sans limites et dont la plume nous promet encore de beaux instants d'aventure extraordinaire auprès de notre courageuse et pleine de ressources Morrigane, qui est loin d'être au bout de ses peines... Son épopée ne fait que commencer et il est désormais temps pour elle de prendre son effrayant et grandiose destin en main. Le chemin des ténèbres et de la mort lui est encore accessible, à elle de ne pas dévier de sa trajectoire en cours de route... En tout cas, je serai là pour l'accompagner, à mes risques et périls ! J'en trépigne d'impatience !

Nanette ♥
FICHE LECTURE : Nevermoor - T1 : Les Défis de Morrigane Crow
★★★★★
Excellente lecture ! Un premier tome qui se dévore et qui nous donne qu'une seule envie : se laisser encore tenter et se ruer sur la suite ! Il n'y a plus qu'à attendre désormais...

« - Les donjons Dredmalis, chuchota-t-elle en fermant les yeux : quartier Est, rue Rifkin. Le Parlement : quartier Nord, passage Flagstaff. La bibliothèque Gobleian : quartier Est, non Sud, non, enfin...
- Quartier Ouest, idiote, dit une voix traînante.
Fenestra, allongée au soleil, léchait sa fourrure à coups de langue languides.
- Rue Mayhew. Maintenant, tais-toi.
- Merci, dit Morrigane.
Elle remarqua que Jupiter observait la Magnifichatte du coin de l'½il et se demanda pourquoi. Sous le soleil, la salive de Fen faisait scintiller sa fourrure grise comme si elle était coulée dans un métal argenté. Elle étira ses belles pattes et bâilla bruyamment. Elle était vraiment superbe ; superbe et terrifiante.
- Vous avez fini, tous les deux ? dit Fen d'une voix faussement agacée. J'essaie de faire ma toilette. Bande de pervers. »
Tags : Fiche Lecture, Nevermoor, pocket jeunesse, Tome 1 ♥, Les défis de Morrigane Crow, PKJ, Jessica Townsend, Fantastique, 2017, 2018, Jeunesse, merveilleux, univers fantastique, malédiction, injustice, chagrin, bouleversement, changement, discrimination, rejet, épreuves, concours, rivalité, compétition, prestige, attachement, amitié, famille, sentiment d'appartenance, enfance, magie, extraordinaire, couleurs, éclat, intelligence, malice, innocence, questionnement, crise d'identité, révélations, assassin, cruauté, légendes, extravagance, exubérance, confiance, foi, noirceur, angoisses, secrets, mystères, suspens, méchanceté, humour, courage, clairvoyance, grandir, hôtel, Excellente lecture !
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