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FICHE LECTURE : La Blessure

FICHE LECTURE : La Blessure
« Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. »

- Arthur Rimbaud, Le Dormeur du Val (1870).

• AUTEUR : Jean-Baptiste Naudet.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Guerre, jeunesse fauchée, amour, espoir, promesse d'avenir, deuil, incompréhension, folie, descente aux enfers, tourments, guerre d'Algérie, années 60, Kabylie, montagnes, c½ur pur et bon, action de tuer, sortir de soi-même, secret familial, désespoir, abandon, rage, injustice, innocence ensanglantée, reporter de guerre, témoignage de son temps, régime communiste, années 90, Crimée, Croatie, Tchétchénie, mettre sa vie en péril, danger, génocide du Rwanda, bain de sang, vengeance, héritage du passé, guerre d'Indochine, traumatisme, souffrance, démence, haine, inhumanité, questions sans réponses...
• PAGES : 295.

1960. Il a tout juste vingt ans. Alors qu'il patrouille dans le djebel algérien, le sergent Robert Sipière est tué d'une seule balle. A Paris, Danielle, sa fiancée, est dévastée. Toute sa vie, elle gardera sur son c½ur les lettres d'Algérie. Et sombrera dans la folie.

Des années plus tard, son fils, Jean-Baptiste, devient reporter de guerre. Pourquoi affronte-t-il lui aussi l'horreur des conflits ? A tant fixer la mort, la folie le guette à son tour. Jusqu'au jour où il découvre la correspondance entre sa mère et un jeune sergent mobilisé en Algérie, son premier fiancé. Il commence à comprendre qu'il est prisonnier d'un destin qui n'est pas le sien.

De ces trois vies sacrifiées, Jean-Baptiste Naudet tresse une même blessure. Et livre un grand récit sur la guerre, la filiation, l'amour.

L'AUTEUR : Jean-Baptiste Naudet est né en 1963. Grand reporter au Monde puis à L'Obs, correspondant dans les Balkans et l'Europe de l'Est, il signe avec La Blessure un roman vrai.

Parution le 29 août 2018.

« Pour les Kabyles et pour tous les Algériens, ce livre est comme une offrande, comme une supplique. Pour qu'ils nous pardonnent. »

ஜ MON AVIS :

L'amour, la folie, une guerre. Un tel sous-titre ne pouvait que laisser présager un livre écrit dans le sang et dans les larmes, d'une authenticité bouleversante, une aventure humaine extraordinaire, à laquelle je n'étais absolument pas préparée. Ce sont justement ces dernières qui sont les plus belles, les plus vraies. Ce sont celles aussi qui vous transpercent le plus le c½ur de par leur vérité et la force de leur voix.

Au c½ur meurtri, déboussolé mais aussi battant extrêmement fort et juste de ce livre, deux récits de guerres plurielles, deux destins séparés dans le temps et dans l'espace, et pourtant profondément liés par les sentiments et relations humaines, notamment par une étoile qui se prénomme Amour. La confrontation avec la Guerre est aussi le fil rouge de ce récit, qui va tisser ce dit lien d'apparence totalement inexistant mais qui est en réalité tout ce qu'il y a de plus évident et authentique, qui ne peut être nié ou brisé.

Ces deux destins, ce sont ceux, d'un côté, de Robert Sipière, tout juste vingt ans en 1960 alors que la guerre d'Algérie bat son plein ; de l'autre, celui de Jean-Baptiste, que l'on va suivre de l'adolescence à l'âge adulte. L'un va être envoyé au djebel pour combattre les "bougnoules" (rien que d'employer ce surnom qui est devenu beaucoup trop usité à mon goût, j'ai envie de pleurer et d'enfouir ma tête dans le sable comme une autruche à tout jamais) sans avoir vraiment rien demandé, l'autre va vivre, au contraire de l'existence fulgurante du premier, une vie de tourments à regarder constamment la guerre en face, tout en étant dégoûté de lui-même d'être ainsi obnubilé par l'Horreur. Une sensation de dégoût mêlé de fascination, celle de comprendre et de saisir un sens qui n'a pas lieu d'être, à laquelle je m'identifie fortement et dans laquelle je me retrouve, indubitablement.

« Il ne voudrait pas être le dernier mort d'une cause perdue. D'autant que pour la France, cette guerre est, comme disait Fouché, le ministre de Napoléon, "pire qu'un crime, [...] une faute". Il ne veut pas mourir pour une erreur, stupide et sanglante. »

Alors que ces deux hommes que rien ne prédestinait à avoir ne serait-ce qu'un point commun se retrouvent embrigadés et empêtrés dans le bourbier innommable qu'est la Guerre, alors que cette immondice les répugne au plus au point, en tout, impossible pourtant de s'en défaire. On dirait comme une seconde peau qui leur colle au corps. Ou plutôt comme une prison inviolable qui les enferment dans leurs pensées contradictoires, entre devoir de servir son pays et devoir de savoir, devoir de combattre pour que cessent tous les conflits. La guerre pour mettre fin à toutes les guerres est une idée stupide, n'est-ce pas ? Et pourtant, cette dernière se répète inlassablement, tel un disque rayé... « Comment échapper à un tel cercle vicieux ? », semble nous demander ce livre qui met toujours le doigt sur ce qui fait mal, et qui appuie bien fort sur la plaie.

Comme le chante si bien Nino Ferrer, ils ne savent pas quoi faire. Le message véhiculé par Jean-Baptiste Naudet semble en effet en parfaite adéquation et harmonie avec la chanson bouleversante du célèbre chanteur au destin si tragique, lui aussi tué par ses démons d'une autre manière et dans d'autres circonstances (Vraiment ? La guerre gronde partout, même dans notre tête. Surtout dans notre tête à vrai dire), de Robert Sipière : "Un jour ou l'autre il faudra qu'il y ait la guerre/On le sait bien/On n'aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire/On dit c'est le destin". Dans le roman La Blessure, le Sud de Nino Ferrer devient la Kabylie des Algériens, ces montagnes à la géographie si particulière, si atypique de ce pays, si caractéristique de toute une nation, que les Français vont transformer en bains de sang de ceux qu'ils osent affliger du surnom insultant de "crouilles" et de bien d'autres noms d'oiseau qui ne méritent guère d'être prononcés.

Ce récit, qui nous laisse à bout de souffle à la dernière page tournée et à l'ouvrage refermé, se construit de la façon suivante : linéarité avec l'histoire de la vie de Jean-Baptiste, en prenant pour point de départ l'année de la Révélation du secret, qui jusqu'alors représente l'Épée de Damoclès qui plane au-dessus la vie familiale, du c½ur de Danielle, 1980, jusqu'au point d'arrivée qu'est 2004, l'année de l'Aveu, à soi-même et aux autres. L'année de la Tentative ultime de compréhension, d'appréhension de la Folie, avant l'Abandon et la Délivrance : l'Acceptation du Pardon.

Le tout est éclairé par la propre expérience de guerre de Robert, reconstituée par Jean-Baptiste grâce au matériau précieux que lui a confié son père si généreux et si plein d'abnégation, Gilles, cet ami dévoué, résolument fidèle, et qui pense toujours aux autres, à leur protection, avant de penser à celle de son c½ur, de ses sentiments, et de ses propres envies, que représente la correspondance que sa mère entretenait avec son ravissant fiancé à cette époque de leur prime jeunesse. Jean-Baptiste nous offre même le privilège de nous divulguer le contenu de cette correspondance qui vaut tous les trésors du monde, petit bout par petit bout.

« Les pensées et le bateau tanguent, le moral plonge. Robert récite du Baudelaire, "L'homme et la mer". "Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme." En Algérie, il a si peur de perdre son âme, si peur que des fleurs du mal poussent en lui. Pour Robert, cette guerre est un stupide pugilat d'une partie de la France contre elle-même. "La mauvaise guerre au mauvais endroit, au mauvais moment, contre le mauvais ennemi", selon la célèbre formule du général américain Bradley. Robert songe également : "et pour de mauvaises raisons". Mais il commence à douter que, quelles que soient les raisons, il y ait de bonnes guerres et, surtout, de bons ennemis. »

L'assemblage de ces trois récits en un (enfin, ceux de Robert et Danielle ne font qu'un tous les deux), loin de dérouter le lecteur de son intérêt croissant pour cette histoire familiale et qui traite avant tout d'Humanité au fil des pages, fait toute la force et la richesse de cette gigantesque Blessure béante, à c½ur ouvert, qui s'épanche de larmes de sang intarissables. Elle est tel un trou abyssal, un gouffre de souffrance et de peine inconsolée sans fond qui nous emporte instantanément, qui nous fait sombrer et remonter à la surface, à court d'air et revigorés. En plus de cela, Jean-Baptiste Naudet accomplit l'exploit de canaliser ce chagrin face à la perte de la lucidité puis de la vie qui nous dévore tous, tel un David incapable de vaincre Goliath. Il réussit à condenser ces démons de mort, de cruauté et de culpabilité qui nous rongent et qui nous gangrènent l'âme, jusqu'à en laisser à peine des trous dans un gruyère périmé. De maigres trous de bon sens et d'espoir qui tentent avec leur peu de forces de s'élargir, de résister. Et ils y parviennent, tel le rayon de soleil qui perce l'épaisse obscurité. On est bien peu de choses, in fine. Cependant, Jean-Baptiste Naudet arrive à résumer la nature humaine, ses interrogations entêtantes, mais aussi sa capacité délirante à croire au Bien ou à perpétrer le Mal, avec le nombre de mots et de pages suffisant. C'est déjà bien assez de torture comme ça.

Sous sa plume naissent ainsi des personnalités complexes, néanmoins tout ce qu'il y a de plus réel, et scindées en deux : l'Ombre et la Lumière.

« La guerre, c'est la vérité de l'homme mis à nu, dans toute son horreur, toute sa bassesse, toute sa grandeur, toute sa beauté. »

C'est ce qui émane de la plume à fois si puissante et qui va droit au vrai de Jean-Baptiste Naudet. Là où tout ne paraît être que confusion, c'est en réalité limpide comme de l'eau de roche. C'est ce qu'il m'a semblé en tout cas, c'est comme ça que je le ressens après lecture. Chaque être est tiraillé, déchiré même, entre son Docteur Jekyll, sa façade lisse, douce, simple, et son Mr Hyde, l'être en proie à ses pires démons et à sa rage la plus destructrice. La figure de la Mère, qui est censée jouer le rôle de Doctoresse, va devenir le véritable antidote du poison de la Guerre dont est contaminé son fils avant même sa naissance. Ça tombe bien, elle est pharmacienne, tout un symbole. Cette mère est sûrement la figure la plus magistrale de tout le roman. On fait la connaissance d'abord d'une Danielle léthargique, aux prises d'une lassitude extrême face à ce monde qui ne tourne plus rond depuis belle lurette, et qui ne trouve même plus les mots pour exprimer la colère qui la consume au plus profond de son être meurtri. Elle qui s'est tant battue pour élever ses enfants dans un amour qu'elle croyait avoir résolument perdu, elle baisse les bras.

« Mais, dans le ciel, une lueur crépusculaire. Il aperçoit une étoile. C'est une étoile qui n'a pas de nom mais qui est la leur, qui ne parle que d'amour et qui ne devrait jamais mourir. Dans son c½ur, il sent l'étoile. Et quelque chose en lui resplendit. »

Cette femme autrefois si forte, si admirable, lorsqu'elle en était à l'aube radieuse, grandiose, de ses vingt printemps, ne trouve plus que le mot "Bêtise" (pour ne pas utiliser le vilain mot) à susurrer d'une voix éteinte, d'outre-tombe, qui revient d'aussi loin que là où se trouvent les Kabyles tués par Robert et ses hommes, là où repose Robert lui-même, ainsi que le fidèle, vaillant gaillard, bon vivant, toujours présent pour ses camarades, Roux. C'est avec beaucoup d'émotion et avec une grande fébrilité que l'on lit les lettres débordantes de vie et de tendresse qui redonnent à Danielle son unique voix, la seule qu'elle ait jamais eue.

La voix affirmée d'une jeune femme magnifique et chérie par son bien-aimé ; elle lui rend cet amour transcendant au centuple. Elle le réconforte, elle lui fait part de tous les efforts qu'elle fournit, de son travail acharné pour leur assurer un nid douillet, elle lui rappelle qu'il est vivement attendu à la maison, là où se trouvent leurs deux c½urs esseulés. Tous les deux savent que rien n'est certain, que l'issue est fatidique. Ils n'ont véritablement été qu'un une seule fois, à leur grand désarroi, et cela nous brise le c½ur de comprendre que ce qui aurait dû être la promesse d'une vie à deux, féconde, longue et sereine, a vu son éclat se tenir et être finalement anéanti dans le firmament de la nuit d'apparence sans étoiles, sans lueur, de la Guerre d'Algérie.

Et malgré tout, malgré la fin qui menaçait à chaque instant de s'ouvrir sous leurs pieds pour engloutir tout ce qui était important et vital à leurs yeux, Danielle et Robert, ces deux amants, amoureux superbes, sont devenus les étoiles l'un de l'autre. Ils se sont transformés en une seule et même étoile, comme s'ils n'avaient jamais été séparés, comme s'ils n'avaient toujours été que de l'Amour à l'état pur, pour toujours et à jamais, de façon irrémédiable. Cette étoile n'a au fond jamais cessé de briller, toujours plus fort, tel un héritage impérissable d'un amour qui a réussi à vaincre la mort. Cette étincelle, c'était celle de leurs retrouvailles dans un pays étranger, qui n'était pas le leur et où les troupes de l'armée française ont commis les pires atrocités : violer un pays, sa culture, ses paysages dignes du jardin d'Eden, noyés dans le carnage du sang de l'Enfer, la dignité et l'honneur de ses hommes fiers et courageux, le corps de ses femmes, la jeunesse et la vie, la liberté de ce peuple... C'est la France qui, à ce moment-là, a tout sali, a sali aussi notre nom, qui est devenue HLL (Hors-la-loi), et qui est à l'origine de l'abomination perpétrée. Nous sommes inéluctablement coupables.

Cependant, au-delà de cette honte cuisante qui nous brûle tel un fer rouge sur la peau, au-delà de l'indignation et de la colère grondante face à tant de sang innocent versé, ce que je retiendrai avant tout, c'est la touchante et sincère humanité de Danielle et Robert, leur immense sensibilité, leur humilité désarmante, et leur demande de pardon. Pardonnez-nous, tel un cri du c½ur, du plus profond de l'âme.

Et c'est Jean-Baptiste qui va répondre à ce cri déchirant enfermé dans des lettres qui irradient l'amour sans limites, sans frontières, dissimulé dans des phrases qui expriment l'irrépressible besoin de l'être aimé, de se raccrocher à ce qui donne du sens à notre vie et à toute cette galère, où la haine, la vengeance et ce désir sorti d'on-ne-sait-où de tuer du "fellouze" (une autre appellation tout à fait abjecte) finit par tirer inlassablement sur le fil de notre existence et par tout réduire à néant. Jean-Baptiste nous prouve in fine le contraire, que ce néant est en réalité rempli d'un cri immense, qui nous dépasse totalement. Son cri à lui, c'est d'abord celui de l'adolescent en colère, qui en veut terriblement à sa mère de n'avoir pas su maintenir la quiétude du foyer, et qui a pour souhait de mener la guerre à l'idée même de la faire. Chose selon lui de prime abord tout à fait impossible, impensable, et peu enviable. La Guerre gronde en chaque homme et le fascine. On veut même lui faire la guerre (lui faire elle-même en somme), tiens ! Après avoir lu (dévoré plutôt) tant de livres sur le sujet, des grands classiques de tout temps, la soif de Jean-Bapt est intarissable. Il franchit ainsi la limite entre l'encre et le papier et la chaire à canon et le sang, et ainsi commence sa carrière de reporter de guerre.

A travers les yeux écarquillés tout grands par l'horreur (pires que ceux d'Alex dans Orange Mécanique) de Jean-Baptiste, le souffle toujours aussi court (je me demande comment j'ai fait pour respirer en lisant ce roman), nous allons ainsi voir défiler les paysages dévastés par les bombardements d'obus, les terrains minés, par le son des kalachnikovs, les tanks militaires des ex-pays communistes ; le sang d'hommes, de femmes et d'enfants par milliers déversé par les haches et les machettes sur et dans le sol du Rwanda ; dans les entrailles de ces terres souillées par la peur et la menace à tous les coins de rue, à peine sorti de chez-soi, comment reconstruire un monde viable ? Le cri qui voyageait au-delà de la mer devient un maigre filet de voix atterré, susurrant, incrédule, un "pardon" quasi inaudible.

Et pourtant, je l'ai entendu, au plus profond de mon être, comme s'il avait été prononcé par une voix de titan et adressé au soleil. Ce soleil de Kabylie dont Robert avait fini par apprécier la clarté et la chaleur, ce soleil dans le c½ur des gens, dans le c½ur et la façon d'être de ces montagnards comme lui, qui lui ressemblaient beaucoup en fin de compte. Et cette bonté, et cette clarté qui se dégageaient de Robert, elles brillaient également dans les étoiles du ciel de Tchétchénie, de Crimée, de Croatie, du Rwanda, de Paris, de Fontainebleau, j'en suis persuadée. Simplement, à force de se crever les yeux mutuellement, on ne pouvait plus y voir clair, forcément. Ce livre nous force à regarder et à écouter les c½urs et les âmes qui saignent. Et c'est une bonne chose. Alors, faisons-le.

Nanette ♥

Au nom de la patrie française, je vous demande pardon,
Au nom de tous les amoureux qui voulaient juste s'aimer et être ensemble en paix, je vous demande pardon,
Au nom de la stupidité humaine, je vous demande pardon,
Au nom de la cruauté inexplicable de certains êtres, je vous demande pardon,
Au nom de cette banalité qui ne devrait être tolérée, je vous demande pardon,
A ce peuple farouche et fier de ce qu'il est, qui voulait juste être libre et respecté, je vous demande pardon,
A tous les Algériens, et à tous ceux qui souffrent aujourd'hui encore des affres de la guerre, je vous demande pardon,
Sincèrement pardon.

Signé une jeune fille qui a foi en l'humanité, en la bienveillance envers autrui, et qui ne cessera jamais de chercher des réponses.

« Car, à se fermer les yeux, il arrive que soi-même ou, pis, ceux que l'on aime doivent le payer de larmes de sang. »
Tags : Fiche lecture, éditions l'Iconoclaste, La blessure, Jean-Baptiste Naudet, Rentrée Littéraire 2018, Concours Lecteur V.I.P., Contemporain, guerre, jeunesse fauchée, amour, espoir, promesse d'avenir, deuil, incompréhension, folie, descente aux enfers, tourments, guerre d'Algérie, années 60, Kabylie, montagnes, c½ur pur et bon, action de tuer, sortir de soi-même, secret familial, désespoir, abandon, rage, injustice, innocence ensanglantée, reporter de guerre, témoignage de son temps, régime communiste, années 90, Crimée, Croatie, Tchétchénie, mettre sa vie en péril, danger, génocide du Rwanda, bain de sang, vengeance, héritage du passé, guerre d'Indochine, traumatisme, souffrance, démence, haine, inhumanité, questions sans réponses
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#Posté le vendredi 27 juillet 2018 10:30

Modifié le samedi 02 février 2019 06:36

FICHE LECTURE : Les robes magiques de Pôdane

FICHE LECTURE : Les robes magiques de Pôdane

• AUTRICE : Françoize Boucher.
• ANNÉE : 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Album jeunesse.
• THÈMES : Enfance, rêves, drôlerie, imagination, magie, mode, amitié, rigolade, sourire, féerie, poésie, couleurs, innocence, joie de vivre, gaieté, humour, folie, image de soi, s'accepter tel que l'on est, s'évader, se découvrir...
• PAGES : 40.

Dès 5 ans - 7,95¤ - cartonné.

« Dans sa chambre, Pôdane a une armoire magique. Chaque jour, elle essaie une nouvelle robe extraordinaire. Mais les robes n'en font qu'à leur tête ! Alors... »

Françoize Boucher invente une histoire rigolote et féerique, très très librement inspirée d'un conte qui fascine les petites filles... et leurs mamans.

L'AUTRICE : Françoize Boucher, autrice-illustratrice de la série de best-sellers « Le livre qui t'explique tout... sur les parents » inaugure une nouvelle veine de fiction, pour que la découverte de la lecture rime avec rire et plaisir.
FICHE LECTURE : Les robes magiques de Pôdane
ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, on ne change jamais les bonnes habitudes, vous le savez : un grand merci aux éditions Nathan pour cet envoi succulent et absolument adorable qui nous veut du bien !

Pôdane est une petite fille tellement rigolote et charmante. J'avais bien besoin de cette lecture remplie de couleurs et d'étoiles qui me ramènerait tendrement en enfance.

On se laisse rapidement attendrir par les petites fautes d'orthographe enfantines (Françoize Boucher - Pôdane) et par l'univers pétillant de cette petite fille pas comme les autres. En effet, à l'instar de la princesse à la beauté incontestablement magnifique dont elle tient son prénom, Pôdane a une garde-robe des plus stupéfiantes !

Je me suis effectivement vite laissée prendre au jeu de ce défilé de tenues façon Pretty Woman pour enfants, en mille fois plus amusant et aux couleurs de l'arc-en-ciel. J'ai passé un merveilleux moment en compagnie de Peau d'âne.

Oups, que dis-je, en compagnie de Pôdane, la seule et l'unique ! Il faut dire que cette petite fille est une vraie princesse à part entière, avec son petit tempérament tout simplement craquant et son imagination débordante qui prend vie sous nos yeux ébahis.

Oubliez les robes couleur de temps, de soleil, de lune, d'automne, et autres splendides parures du conte traditionnel ! Place à la fantaisie, à des robes qui peuvent se carapater sur leurs roues ou leurs pattes, à des robes qui se mangent, qui peuvent faire littéralement la pluie et le beau temps, et même à des paroles qui deviennent vêtement dès qu'elles traversent la barrière des lèvres de notre petite coquine. Quel monde de fou nous avons là !

Et toutes ces petites (grosses) catastrophes de cette armoire magique tout bonnement stupéfiante émanent d'un seul et même esprit : celui de Françoize Boucher. J'adorerais rencontrer cette femme qui me semble avoir un esprit vif, lumineux et pétillant de malice.

Elle a su garder son âme d'enfant et cela se sent, cela transparaît à chaque page. Je ne peux que vous conseiller de lire ce petit album rempli d'innocence et de la magie de l'enfance si vous souhaitez en faire de même. Que ce soit avec vos cousins/cousines, petits-cousins/petites-cousines, neveux/nièces, avec les enfants que vous gardez, avec ceux de vos amis, avec les vôtres, ou tout simplement par et pour vous-même pour le délice de rester en enfance un peu plus longtemps, faites-vous plaisir avec Les robes magiques de Pôdane !

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les robes magiques de Pôdane

★★★★★
Très bel instant de lecture et d'évasion avec cet album extrêmement sympathique et entraînant aux mille couleurs !

✓ - Cette petite bulle de joie et d'émerveillement qui nous tient chaud tel un cocon moelleux tout au long de la lecture.
- Cette aventure rocambolesque de tenues vestimentaires en compagnie d'une héroïne hyper attachante.


✗ Ce fut bien trop court, je veux y retourner !!

« A toutes les filles qui aiment les robes, mais aussi les pantalons et la magie de la vie ! »

Françoize
Tags : Fiche lecture, service de presse, editions nathan, Françoize Boucher, 2018, Album Jeunesse, Les robes magiques de Pôdane, enfance, rêves, drôlerie, imagination, magie, mode, amitié, rigolade, sourire, féerie, poésie, couleurs, innocence, joie de vivre, gaieté, humour, folie, image de soi, s'accepter tel que l'on est, s'évader, se découvrir, Très bel instant de lecture !
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#Posté le vendredi 13 juillet 2018 06:00

FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie

FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie

En librairie depuis le 11 avril 2018.

• AUTRICE : Denise Le Dantec.
• ANNÉE : 1995 ; 2018 (FRANCE).
• GENRE (S) : Biographie.
• THÈMES : Littérature anglaise du dix-neuvième siècle, récit de vie, recherches, sources, famille d'écrivains/poètes/artistes, intelligence, culture, religion anglicane, drame, traumatismes, noirceur, liberté, appel de la nature, les landes, fraternité, amour, combats sociaux, bonté, simplicité, esprit brillant, apprendre, savoir, rébellion, dévotion, devoir, conscience de la mort, deuil, inspiration, oeuvre littéraire, Les Hauts de Hurlevent, Jane Eyre, Agnès Grey, écriture...
• PAGES : 320.

20¤.

Deux siècles de mythes et de clichés.

Un roman publié en 1847. Les Hauts de Hurlevent valut sa renommée posthume à Emily Brontë. Elle n'avait pas trente ans. Elle ne semblait connaître du monde que les landes entourant le presbytère familial, ayant partagé sa vie entre les tâches domestiques et la rédaction de sagas juvéniles (les Juvenilia) avec son frère Branwell et ses s½urs Anne et Charlotte.

Ce livre unique fut longtemps le seul témoignage de son auteur, dont l'existence, croyait-on, n'avait pas connu d'événement marquant. La réussite de sa s½ur Charlotte, il est vrai, l'avait maintenue dans l'ombre.

C'était oublier qu'Emily, loin d'être qu'une enfant recluse et sauvage, était éprise de liberté. Très cultivée, parlant le français elle fut une lectrice passionnée de Walter Scott, Lord Byron et Shelley. C'est sa compréhension précoce de la cruauté du monde qui lui permit d'écrire « sans doute le plus beau roman d'amour de tous les temps » (Georges Bataille).

En évoquant les drames de sa vie et ses révoltes, son courage moral et intellectuel, mais aussi son exubérance et sa force de caractère. Denise Le Dantec ôte enfin à deux siècles de mythes et de clichés. Elle fait revivre une existence singulière, celle d'une jeune femme qui ne put jamais rompre avec son enfance et conduisit sa vie comme un destin : celui d'écrire, sans se soucier de devenir écrivain. Cette biographie est initialement parue en 1995 aux éditions de l'Archipel.

L'AUTRICE : Née à Morlaix en 1939, Denise Le Dantec est poète, peintre et auteur compositeur. Elle a étudié la philosophie et les sciences humaines à la Sorbonne et a publié une trentaine d'ouvrages. Son oeuvre est traduite dans de nombreuses langues dont l'anglais, l'allemand et le chinois.
FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie
ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, un immense merci aux éditions L'Archipel pour l'envoi de cet ouvrage. J'étais très intriguée à l'idée de lire cette biographie traitant de la vie d'une romancière que j'admire tant depuis l'âge de mes douze ans, période de mes touts premiers grands classiques, notamment ceux de la littérature anglaise du dix-neuvième siècle que je chéris de tout mon c½ur. Les Hauts de Hurlevent est peut-être le seul roman qu'elle, Emily Brontë, ait jamais écrit, mais quel monument, quel chef d'oeuvre stupéfiant et immortel, cela ne fait pas le moindre doute, c'est comme gravé dans le marbre. Quand j'ai lu ce livre, j'ai été imprégnée et transportée par cette description si réaliste et saisissante de cette nature violente et tourmentée, sur tous les plans : la Mère Nature, la nature des sentiments, la nature humaine dans ce qu'elle a de plus faible, mais aussi de plus enragée et torturée aussi. Il y a une réelle beauté qui se dégage de cette peinture qu'Emily Brontë fait de la complexité de l'humanité. Peintre virtuose, mais aussi peintre avec des mots, je pouvais grâce à elle sentir la terre des moors sous mes pieds et le vent de la lande mugissant dans mes cheveux et me transperçant toute entière. J'étais donc très excitée de découvrir le récit de la vie de cette femme à mes yeux extraordinaire et fascinante en tout point.

D'ailleurs, cette biographie m'a semblé au cours de ma lecture plus être un récit qu'un documentaire sur le sujet en question ici présent. Ce que je veux dire, c'est que Denise Le Dantec, autrice prolifique que je ne connaissais pas jusqu'alors, a su allier ses talents d'écrivain aux formes et au style très méticuleux et pointilleux de la biographie, sans pour autant en perdre l'authenticité de sa plume, ni la véracité des informations qu'elle nous fournit. Le livre sur la vie d'Emily qu'elle nous donne à lire est extrêmement détaillé, sans pour autant être rébarbatif, loin de là. Cela se boit comme du petit lait, expression qui, quand je l'emploie, n'est absolument pas péjorative à mes yeux, bien au contraire, et cela se savoure comme quand on lit une des biographies rédigées par Stefan Zweig, par exemple. C'est le meilleur comparatif que je puisse faire selon moi. J'ai beaucoup appris de cet ouvrage, et je ne peux qu'admirer l'ampleur du travail de Denise le Dantec et m'en instruire, c'est tout bonnement remarquable.

Qui plus est, la quatrième de couverture nous introduit Denise Le Dantec comme une cinquième s½ur qu'Emily Brontë se serait trouvée. Je trouve, après lecture, cette affirmation tout à fait pertinente et je ne peux qu'approuver. Au-delà du travail de recherche colossal de Denise Le Dantec, que celle-ci n'a cessé d'approfondir depuis la première édition de cette biographie en 1995, on sent au cours de notre lecture la réelle volonté de cette dernière à comprendre l'âme éprouvée par le deuil de la si jeune Emily, sa conscience accrue de la mort, la bonté et la tendresse qu'elle témoignait à l'égard des humbles ainsi que son désir totalement inexistant d'atteindre les states de la gloire et de l'amour éternels, au contraire de sa grande s½ur Charlotte.

Et, en effet, contrairement à ce que j'avais toujours cru, Emily n'avait pas que deux s½urs, les illustres Anne et Charlotte, reconnues elles aussi comme issues du génie littéraire de la famille Brontë par de nombreux biographes, historiens, critiques littéraires depuis le dix-neuvième siècle jusqu'à nos jours. Il y avait aussi Maria et Elizabeth, les deux aînées qui ont très rapidement joué le rôle de petites mères et qui sont parties bien trop tôt. Cela m'amène au fait que les parallèles que Denise Le Dantec dresse entre les expériences de vie qu'ont affronté et traversé les s½urs Brontë et leur oeuvre littéraire crèvent les yeux. Denise Le Dantec met cela bien en évidence, sans omettre le moindre détail. Les décès presque simultanés de Maria et Elizabeth constitueront le premier matériau nourricier des écrits majeurs de chacune. Par exemple, en lisant cette biographie, j'avais l'impression de me trouver dans l'enceinte sordide établissement de Brocklehurst dépeint avec une grande justesse dans Jane Eyre, ou de voir la figure de paria bouleversante et vengeresse du seul et unique Heathcliff en ce garçon de ferme taciturne, intrus au sein de sa propre famille lui aussi, qui seul aura réussi à faire faire au c½ur d'Emily un sursaut de compréhension face à cette asociabilité qui la caractérisait elle aussi si bien. Si j'avais lu également les ½uvres de la douce et chérie Anne Brontë, ce que je me suis promis de faire un jour, j'aurais pu d'autant plus percevoir la toute beauté des échos qui saisissent le c½ur du lecteur, lui font écarquiller grand les yeux à la fois de façon naturelle et magistrale. C'est là toute la puissance de cette biographie : son essence. Celle de la production littéraire d'Emily est à la fois empreinte de l'âme à la fois insoumise aux bonnes m½urs de son temps mais dévouée à sa famille, qui représente sa souffrance et son refuge ; l'âme de cette enfant sauvage des landes indomptable et qui n'est jamais véritablement devenue femme, malgré le changement du corps, les responsabilités et la vieillesse. Mais ses ½uvres sont aussi indubitablement influencées par ce monde extérieur à Haworth, le presbytère familial, et surtout par sa famille pour laquelle elle éprouvait un amour fusionnel qui en devenait presque ambigu, dans les cas de ses relations avec Anne et Branwell. Quelque soit le sentiment qui l'a ébranlée, jalousie, envie, défi, peur, chagrin, c'est bien l'oralité irlandaise de son père que l'on reconnaît dans les talents de conteuse de Nelly Dean, c'est bien ce garçon de ferme orphelin et illégitime qui a inspiré le bois dont Heathcliff est fait, et bien plus encore... Emily était à ce point liée à sa famille que, là où l'on lit son histoire, on lit aussi elle de sa famille toute entière. Et si son oeuvre est considérablement marquée par les jeux d'écriture de son enfance qu'elle réalisait avec ses frère et s½urs et par les personnalités de chacun(e), eux aussi se sont servis d'elle comme muse dans chaque chose qu'ils créaient. Ce lien familial, malgré les tentatives de rupture, n'a jamais été aussi fort que dans les chefs d'oeuvre littéraires d'Anne et Charlotte où, tout comme Emily, elles tentaient de s'extraire de l'injustice et de la façon de penser étriquée de leur temps, ou dans les portraits familiaux réalisés par le prodige Branwell et qui étayent la lecture de cet ouvrage, entre autres choses.

Pour conclure, que vous soyez fan des Brontë ou non, je ne peux que vous encourager à vous immerger dans cet ouvrage si complet et passionnant sur cette famille talentueuse dans de nombreux domaines et vraiment pas comme les autres. La poésie de l'âme intemporelle d'Emily ne pourra que vous séduire, et sa capacité de voir le véritable sens de chaque chose, de voir au-delà de ce qui est percevable si je puis dire, vous époustouflera.

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Emily Brontë - Une vie
★★★★★
Un livre que j'ai eu du mal à lâcher, j'ai appris plein de choses !

✓ - L'écriture de l'auteure et sa démarche : en plus de restituer l'existence d'Emily Brontë le plus scrupuleusement possible, comme tout bon biographe le ferait, elle nous fait aussi ressentir les sentiments d'Emily et ses états d'âme au plus profond de notre être.
- L'enrichissement superbe que m'a procuré cette lecture. J'y ai su notamment retrouver la précieuse beauté de deux ½uvres qui me sont chères, Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent, bien sûr. Cela m'a donné encore plus envie de découvrir les autres ½uvres de Charlotte, et celles d'Anne, toutes disponibles au passage dans la collection Archipoche. Je me permets de leur faire de la publicité ;D


✗ Le côté un peu trop rigoureux propres aux biographies et à tous travaux de recherche que ce soit. Mais est-ce vraiment un mal ? D'autant plus que Denise Le Dantec a su y insuffler un vent de liberté dont Emily aurait été fière. Je me suis d'ailleurs énormément identifiée à cette femme, on est sûrement des âmes s½urs. J'aurais voulu dire à cette âme brillante et spectaculaire que je la comprends sincèrement. Mais il semblerait que Denise Le Dantec l'ait fait pour moi... (Sinon, vous avez remarqué à chaque fois, mes points négatifs ont la consistance du carton-pâte ? De vrais points positifs déguisés !)

« Il reste que l'enfance ne cesse de nous éblouir à la façon d'un âge d'or jamais révélé. Nous souhaiterions partager cette vie dont le mystère emprunte son éclat à la recherche d'un absolu qui n'en finit pas de nous entraîner. »
Citation de l'avant-propos.
Tags : Fiche lecture, service de presse, Editions l'Archipel, Emily Brontë : une vie, Denise Le Dantec, Biographie. ♥, 1995, 2018, littérature anglaise du dix-neuvième siècle, récit de vie, recherches, sources, famille d'écrivains/poètes/artistes, intelligence, culture, religion anglicane, drame, traumatismes, noirceur, liberté, appel de la nature, les landes, fraternité, amour, combats sociaux, bonté, simplicité, esprit brillant, apprendre, savoir, rébellion, dévotion, devoir, conscience de la mort, deuil, inspiration, oeuvre littéraire, Agnès Grey, Les Hauts de Hurlevent, Jane Eyre, écriture, Très bonne lecture
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#Posté le vendredi 13 juillet 2018 06:00

Modifié le dimanche 07 octobre 2018 15:13

FICHE LECTURE : On m'a volé ma vie

FICHE LECTURE : On m'a volé ma vie

• TITRE V.O. : A Stolen Life.
• AUTRICE : Jaycee Dugard.
• ANNÉE : 2011 (USA) ; 2012 (grand format - Michel Lafon), 2018 (format poche - L'Archipel) (FRANCE).
• GENRE (S) : Témoignage.
• THÈMES : Kidnapping, séquestration, pommes de pin, solitude, désespoir, isolement, bourreaux, conditionnement, captivité, manipulation, traumatisme, abomination, amie des animaux, viol, grossesse, maternité, peur, souffrance, innocence volée, adolescence et vie de jeune adulte manquées, dégoût, culpabilité, miracle, famille, liberté, choix, horreur, bonheur, chance, se relever, abnégation, aider son prochain, amour, amitié, positivisme, récit de vie, modèle...
• PAGES : 288.

7,80¤.

Kidnappée à 11 ans, séquestrée pendant 18 ans

« Jusqu'en 1991, j'étais une enfant comme les autres. Je faisais des choses normales. J'avais des amis et une mère aimante mais, un jour, on m'a volé ma vie...

Je suis restée prisonnière pendant dix-huit ans. J'ai été un objet dont quelqu'un a usé et abusé. Pendant dix-huit ans, on m'a interdit de prononcer mon nom.

Je suis devenue mère, et on m'a forcée à devenir la s½ur de mes enfants. Pendant dix-huit ans, j'ai supporté l'insoutenable.

Le 26 août 2009, j'ai retrouvé mon nom. Je m'appelle Jaycee Dugard. J'ai survécu. Ceci est mon histoire, écrite avec mes mots, à ma manière, de la façon dont je me la rappelle. »


J.D.

L'AUTRICE : Jaycee Dugard, née en Californie en 1980, a été séquestrée de 11 ans à 29 ans. A sa libération, elle n'accordera qu'une seule interview au magazine People, pour respecter l'anonymat de ses deux filles, oublier son enfer et reprendre le fil d'une vie normale...

FICHE LECTURE : On m'a volé ma vie
Pour écouter les chansons favorites de Jaycee au fil de votre lecture : ♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫ ♫.

ஜ MON AVIS :

« Je l'ai compris : ce n'est pas la génétique qui fait la famille. Une famille, ce sont des individus soudés pour le meilleur et pour le pire. La tristesse fait partie de l'existence. Le bonheur est une lutte de tous les instants et il ne tient qu'à nous de regarder le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. J'apprécie ma liberté et le fait de pouvoir découvrir par moi-même tout ce que je ne connais pas encore. Déciderai-je un jour de rencontrer mon père biologique ? Je l'ignore. Je n'y suis pas encore prête, et s'il a du mal à le comprendre tant pis pour lui. Je crois que je vaux la peine que l'on m'attende. »

Tout d'abord, je tiens à sincèrement remercier les éditions L'Archipel pour l'envoi de ce témoignage qui m'a tout simplement bouleversée à chaque page que je tournais. Comme vous pouvez le constater, tout ce qu'écrit Jaycee Dugard est si vrai et si puissant que j'aurais tout bonnement envie de vous citer des pages entières de ce livre, tant ce sont des bijoux parmi l'horreur indicible (et pourtant, elle y est parvenue...) qu'a dû traverser l'autrice. Mais après, vous n'auriez plus rien à vous mettre sous la dent, et puis Jaycee mérite sincèrement que vous fassiez cette rencontre avec elle directement, que vous découvriez ses états d'âme et sa façon de penser la vie extraordinaire pour ce qu'elle a vécu par vous-même. La frustration est immense, je dois me retenir de trop vous en livrer... Ou pas.

Déjà, il faut savoir qu'avant de leur demander ce service de presse, je ne savais tout simplement pas qui était Jaycee Lee Dugard et donc, par conséquent, je ne savais pas non plus quelle était son histoire. C'est ce "simple" titre à la tournure personnelle "On m'a volé ma vie", telle une affirmation qui ne peut souffrir contestation, qui m'a interpellée. Ce dont j'étais certaine, c'est que la mienne de vie allait radicalement changé en prenant connaissance de cet ouvrage, de ce que cette femme a enduré. Et vous avez beau ne pas la connaître personnellement, il est impossible d'avoir un c½ur de pierre face à ce qu'elle a enduré. L'empathie est si puissante qu'elle vous submerge tel un raz-de-marée.

« Nous avons aujourd'hui toutes les trois tant d'opportunités à saisir. Je suis impatiente de découvrir ce que les filles vont faire de leur vie maintenant qu'il n'y a plus personne pour nous dire qu'il est impossible d'escalader une montagne à Istanbul ou de piloter un avion au-dessus des Alpes suisses ou même de se promener seule dans une rue tranquille. L'univers qui nous était fermé est désormais grand ouvert. »

Aujourd'hui, en 2018, Jaycee Lee aura passé 18 ans de sa vie séquestrée, violentée, traumatisée, et 20 ans, onze et neuf, à l'air libre. Vingt ans de moments de liberté fragmentés, comme si c'était trop beau pour être vrai. Et pourtant, ce miracle de la liberté chérie retrouvée, Jaycee le prend pour ce qu'il est : réel, un cadeau inestimable. Elle le chérit et et jouit d'une telle force que j'en ai eu le c½ur transpercé de part en part.

C'est cela qui m'a le plus marquée en lisant ce livre. Au-delà des moments extrêmement éprouvants que sont la captivité dans l'arrière-cour sombre, les jours de cavale où Jaycee petite fille se faisait constamment abuser sexuellement par un bourreau drogué qui entendait des voix, les jours de répit aussi, où la femme de son agresseur n'a rien fait pour l'aider à sortir de cet enfer innommable, incarnation même de la passivité et de la crédulité en un homme coupable et démoniaque, les deux grossesses qui ont résulté des viols... Au-delà de toute cette abomination insoutenable, c'est l'espoir qui n'a jamais cessé de vivre dans le c½ur meurtri de Jaycee qui m'a transportée et qui m'a permis d'aller jusqu'au bout de ce que cette femme extraordinaire avait à me dire, malgré les cauchemars que j'en faisais.

« J'espère qu'elles grandiront avec davantage d'estime de soi que je n'en avais à l'époque. On m'a inculqué une politesse sans faille envers mes aînés. En règle générale, il s'agit d'une vertu. Mais dans certaines situations, il faut avoir le cran de dire non aux adultes et se donner le droit de s'opposer à eux lorsqu'on estime qu'ils se conduisent mal. On doit trouver dans son for intérieur la force et le courage de parler. »

Oui, moi, j'osais faire des cauchemars alors que la vraie noirceur, le vol de son innocence d'enfant, l'interdiction même d'assumer son rôle de mère auprès de ses filles, c'est Jaycee qui a connu cela, pas moi. Et pourtant, j'ai ressenti son récit jusqu'au plus profond de mes os tant ce qu'elle a vécu m'a glacé le sang.

Mais surtout, surtout, ce que je veux vous faire comprendre, c'est à quel point cette femme est courageuse et admirable. J'en suis restée sans voix dès le chapitre d'introduction, lorsque Jaycee nous explique, avec beaucoup de sincérité et de dignité, pourquoi elle a entrepris la démarche de raconter son histoire. Déjà rien que ça, poser les mots sur ce qu'on a vécu d'atroce, c'est énorme. Mais en plus, Jaycee a été capable de revivre son calvaire une deuxième fois juste après en être sorti, étant donné que le livre est paru originellement en 2011. Je n'ose même pas imaginer la bravoure qu'il lui a fallu de livrer au monde entier son histoire alors qu'à ce moment-là, tout le monde se permettait de la juger car elle avait tout de même eu des contacts avec l'extérieur au cours de ces dix huit-ans d'emprisonnement chez les Garrido et n'avait pas osé s'enfuir. Qui plus est, on la traquait comme une bête de foire en s'immisçant dans sa vie privée et celle de ses deux filles, nées et cloîtrées dans la maison de deux monstres, à coups de clichés indiscrets. J'ai eu honte de ce comportement scandaleux et indigne d'êtres humains envers une femme à l'enfance bafouée, entachée, à l'adolescence et à la vie de jeune adulte passées à la trappe, qui ne souhaitait qu'à inspirer au plaisir simple du bonheur et de vivre, tout simplement. Je m'en suis aussi voulue de ne pas avoir assez savouré ces étapes de la vie que Jaycee a manquées, de me plaindre parfois pour des broutilles, de souvent me disputer avec mes parents pour un rien alors qu'elle a passé dix-huit ans à regarder la lune en espérant revoir sa mère un jour, sans même encore oser prononcer le mot "maman", oralement ou dans sa tête, tant cela faisait mal. Je me dis que je pourrais être l'une de ses filles, j'ai un peu près le même âge que la seconde. J'avais aussi l'âge auquel elle a été kidnappé lorsqu'elle a pu enfin retrouver sa famille, en 2009. En parallèle de mon enfance choyée et de ma vie paisible, une jeune femme privée d'éducation, du plaisir de conduire et de partir à l'aventure rugissante de la jeunesse, de faire du sport, de vivre avec ses filles sans avoir peur du lendemain, attendait sa délivrance, sans jamais cesser d'avoir des pensées positives, comme si la petite fille lumineuse, pétillante et joyeuse, amie des animaux et toujours rigolote, qu'elle avait été n'avait jamais cessé de vivre en elle. Je ne suis qu'admirative face à la personne exceptionnelle qu'est Jaycee Lee Dugard.

Pour conclure, je sais que beaucoup de lecteurs évitent ce type de récits car cela est "trop dur à supporter" et qu'on "voit et entend bien assez d'horreurs au quotidien". Sachez que je vous comprends parfaitement. Moi même, j'occulte beaucoup de choses qui risqueraient de me blesser et de me choquer jusqu'au plus profond de mon être, et de me faire douter de l'honneur et de la décence de l'humanité. C'est votre choix que de commencer ce livre, cette décision vous appartient, tout comme elle a appartenu à Jaycee lorsque celle-ci a entamé la démarche de poser son histoire sur le papier. Elle ne vous impose pas de lire ce qu'elle a dû endurer. Simplement, par respect pour elle, pour la femme magnifique, si généreuse et si pleine d'abnégation qu'elle est, pour cette femme au c½ur d'or, sur la main, à l'âme si pure et à l'amour si immense, pour cette femme qui m'inspire et qui m'a fait monter les larmes aux yeux, je me devais d'aller jusqu'au bout, de lui prêter mes épaules pour la délester de ce fardeau qu'est cet énorme fragment de vie volée, même si cela fut douloureux. Pour Jaycee, cela en valait le coup. Elle le mérite. Elle mérite d'être entendue et soutenue dans son combat pour les personnes disparues et celles qui se trouvent dans des situations familiales difficiles. Enfin, si vous lisez ce livre (et je vous le souhaite), vous ne verrez plus jamais les pommes de pin de la même manière...

« J'ai tellement de gens à remercier. D'abord et surtout, ma mère. Maman, tu es la personne la plus courageuse que je connaisse et l'exemple même de la survivante. Si je devais abriter des sentiments de haine en mon c½ur, ce serait pour tout ce que tu as souffert à cause de Philip et Nancy Garrido. Maman, tu n'as jamais perdu l'espoir qu'un jour je rentrerai à la maison et me voilà, heureuse d'être de retour. Tu représentes tous mes souvenirs et plus encore. Tu as pris tes petites-filles dans tes bras d'une façon que je n'aurais jamais cru possible. Elles ont aujourd'hui une grand-mère qui les aime inconditionnellement. Je ne pourrai jamais assez te remercier pour l'amour infini que tu nous as donné et l'incroyable accueil que tu nous as réservé. Merci de m'avoir soutenue dans toutes mes décisions. Comme mère célibataire, tu as toujours été mon héroïne. Quand je regardais la lune, je savais au fond de moi que tu te nourrissais d'espérance. C'est cette espérance qui m'a aidée à m'en sortir. »

Nanette ♥

FICHE LECTURE : On m'a volé ma vie

COUP DE FOUDRE ϟ
Il ne pouvait en être autrement...

ATTENTION ! Si j'ai eu un coup de foudre pour ce livre, ce n'est absolument pas parce-que ce que j'ai lu m'a plu. Bien au contraire, j'aurais aimé de tout mon c½ur que Jaycee n'ait jamais à vivre ce qu'elle a traversé, aucun être humain au monde ne mérite d'être traité ainsi... C'est pour la femme qu'elle est que j'ai eu le coup de foudre, car, comme elle le dit si bien avec ses propres mots, elle a réussi à gravir la montagne de l'insurmontable et elle n'a jamais cessé de voir le beau et le bien en chaque chose, en chaque être, même si les Garrido ont tout fait pour la persuader du contraire et ont failli y parvenir. Voilà pourquoi ce livre est si haut dans mon estime, pour la leçon de vie que l'on en tire et qui m'a totalement prise de court.

✓- L'écriture sincère, qui nous touche en plein c½ur, de Jaycee.
- Le récit poignant d'un femme au grand c½ur et à l'immense courage.


✗ Les Garrido, évidemment. Des créatures aussi abjectes ne devraient même pas exister...

« Avec ce récit, j'espère vous convaincre qu'il est possible d'endurer n'importe quelle épreuve et d'y survivre. Et surtout d'en sortir indemne intérieurement. Je ne saurais dire comment je suis parvenue à supporter l'insupportable. Cette question me hante de moins en moins souvent. Je pensais au départ que ceux qui liraient ce récit trouveraient la réponse pour moi, mais je commence à croire que je la connais secrètement depuis toujours.
Interrogez-vous : que feriez-vous pour survivre ?
Ma situation était très particulière, et je peine à imaginer ce que les autres traversent dans leur quotidien. On peut survivre à l'horreur, voilà tout ce que je peux affirmer. L'Histoire nous a appris que même lorsque l'espérance semble avoir disparu, elle demeure dans le c½ur des gens.
T.S. Eliot a écrit : "J'ai dit à mon âme tiens-toi tranquille et attends sans espoir, car l'espoir serait l'espérance fourvoyée."
J'ai effectivement placé ma confiance en des êtres humains qui ne la méritaient pas, mais elle est demeurée intacte.
J'ai beaucoup de chance et j'ai aussi le bonheur de posséder des trésors inestimables. La vie est trop courte pour penser à ce que l'on n'a pas. J'avais mes filles pour me donner la force d'avancer, mes chats pour me tenir chaud la nuit, et peut-être, enfoui au fond de moi, l'espoir diffus de revoir ma mère. Même si vous n'avez comme motif de réjouissance qu'un seul être ou qu'une seule chose, c'est suffisant. Oui, je crois vraiment que j'ai de la chance. Je n'aurais jamais pu endurer ce calvaire si j'avais cessé de croire qu'un jour mon existence prendrait un sens. Accepter l'aventure que constitue la vie est important. Il est essentiel de profiter pleinement de chaque journée, quoiqu'elle vous apporte. »
Tags : Fiche lecture, service de presse, Editions l'Archipel, On m'a volé ma vie, Jaycee Dugard, 2011, 2012, 2018, Témoignage, Kidnapping, séquestration, pommes de pin, solitude, désespoir, isolement, bourreaux, conditionnement, manipulation, traumatisme, abomination, viol, grossesse, maternité, peur, souffrance, innocence volée, dégoût, culpabilité, miracle, famille, liberté, choix, horreur, bonheur, chance, se relever, abnégation, aider son prochain, amour, amitié, positivisme, récit de vie, modèle, captivité, amie des animaux, adolescence et vie de jeune adulte manquées, Coup de foudre ♥
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#Posté le lundi 02 juillet 2018 07:13

Modifié le lundi 08 juillet 2019 04:50

FICHE LECTURE : Les Puissants ~ T1 : Esclaves

FICHE LECTURE : Les Puissants ~ T1 : Esclaves

• TITRE VO : Dark Gifts : Gilded Cage.
• AUTRICE : Vic James.
• ANNÉE : 2017 (USA ; FRANCE).
• GENRE (S) : Fantasy, YA.
• THÈMES : Magie, pouvoirs surnaturels, esclavage, dystopie, révolution, révélation, oppression, maltraitance, injustice, cruauté, lutte d'idéologies, soulèvement, combat, violence, espoir, passé, mystère, secrets, don, ségrégation, dominance, loyauté, amitié, ingéniosité, ruse, trahison, deuil, souffrance, perte, oubli, manipulation, torture, amour, drame, politique, complot, aristocratie, meurtre...
• PAGES : 428.

Ma chronique du tome 2 : ici.
Ma chronique du tome 3 : ici.

Dans une Angleterre gouvernée par une poignée d'aristocrates aux pouvoirs surnaturels, chacun doit donner 10 ans de sa vie en esclavage.

Abi, 18 ans, et son frère Luke, 16 ans, voient ainsi leur destin bouleversé quand leurs parents les emmènent accomplir en famille leurs jours d'esclavage.
Abi devient domestique au service de la puissante famille Jardine. Le décor est somptueux, pourtant il dissimule des luttes de pouvoir sans pitié.
Luke est exilé dans la ville industrielle de Millmoor. Loin de sa famille, dans un environnement brutal et pollué, il s'épuise à la tâche. Mais d'autres, comme lui, partagent ses idéaux de liberté.
Il découvre alors qu'il existe un pouvoir bien plus grand que la magie : la rébellion.
FICHE LECTURE : Les Puissants ~ T1 : Esclaves
ஜ MON AVIS :

Tout d'abord, un immense merci aux éditions Nathan pour l'envoi de ces deux tomes ! N'entendant que du bien de cette saga véritable page turner, je mourais d'envie de me plonger entre ses pages. Et je n'en ai pas été déçue ! Je suis si heureuse de constater que de plus en plus d'histoires dont le succès est né sur Internet (plus précisément sur Wattpad, entre autres) parviennent à nous être aussi délivrée en format papier et dans d'aussi beaux livres, à la hauteur de leur contenu. Surtout quand ces intrigues et univers sont aussi fascinants, magnétiques, élaborés, sans empêcher une certaine spontanéité dans le style d'écriture qui apporte un vrai souffle de fraîcheur, et à couper le souffle que ce que Vic James nous propose.

Ce récit mêlant savamment pouvoirs surnaturels et dystopies nous entraîne dans une réalité parallèle à la nôtre diamétralement opposée à ce que nous connaissons. Ou pas tant que ça, au bout du compte... Disons que l'année 1642 a une valeur toute particulière pour les personnages de cette histoire, et qu'elle s'est déroulée d'une façon bien différente que pour nous. Cependant, pour les lecteurs anglais qui ont tous dû étudier l'histoire de leur pays à un moment donné, au moins ses rudiments, la réalité historique de cet univers comporte bien des échos avec la leur. Au lieu des révolutions et de la guerre civile de l'impitoyable Cromwell, place à la Révolution (avec un grand R, s'il vous plaît) des Égaux : nette et sans bavure. Un régicide (du véritable roi de l'époque), une révolution sans appel, une Grande Révélation : celle de la magnificence des Égaux et de leurs pouvoirs extraordinaires, qui font d'eux des surhommes. Mais ces derniers ne pouvaient pas porter plus mal leur appellation : ils ne sont égaux qu'entre eux et encore, certains le sont plus que d'autres. Pour ce qui est du commun des mortels, ceux-ci leur doivent dévotion et... dix ans de leur vie en esclavage pour faire montre de leur gratitude pour le régicide, la Grande Révélation et tout le tsouin tsouin, pour avoir mis fin à ce monde corrompu et injuste de l'Ancien temps (lol, la bonne blague), pour l'instauration du Consulat et du Conseil aussi, où certains représentants de la caste inférieure ont "l'honneur" d'y assister en tant que simples spectateurs, avec aucun droit d'action. Soit-disant gratitude (pour quoi ?) qui date de 1642 tout de même. C'en est à vomir, vous ne trouvez pas ?

« - Ils se sont servis du Don ?
- C'est ce que je viens de dire.
Son futur mari croisa les bras et s'empourpra, exaspéré par le scepticisme de Bouda.
Elle soupira. Était-ce à ça que ressemblerait leur mariage ? Gavar devenant agressif à la moindre provocation ? "C'était bien la marmelade que tu voulais, chéri ?" Regard mauvais. "C'est ce que je viens de dire." "Est-ce que ta grand-tante vient prendre le thé aujourd'hui, mon amour ?" Sourcils froncés. "C'est ce que je viens de dire." »

En Angleterre, les dix ans d'esclavage équivalent à trimer à l'usine dans des conditions désastreuses et à être considéré, non plus comme un citoyen lambda, mais comme un OBJET appartenant à l'état. Il y a de quoi s'insurger, pas vrai ? Heureusement, l'ingénieuse et brillante Abi va réussir à épargner à sa famille l'air pollué et la dangerosité de Millmoor (quartier d'esclaves de la région de Manchester) en les inscrivant comme domestiques à la résidence des Jardine, une des familles égales les plus influentes. J'ai beaucoup aimé ce personnage au sang froid impressionnant, prêt à tout pour protéger sa famille et la maintenir unie, et qui porte un lourd fardeau sur ses épaules de toute jeune femme de dix-huit ans. Abi m'a émue comme décontenancée. Elle fait preuve d'une intelligence et d'une détermination redoutables, tout en étant aussi fragile qu'un petit oiseau par moments, et en se laissant aller à des rêveries naïves au sujet du cadet des garçons Jardine, Jenner. Je me rends compte désormais que le problème ne vient pas d'Abi, mais du monde inégalitaire et cruel dans lequel elle vit : un monde qui la force à grandir trop vite, ainsi que sa s½ur de dix ans Daisy, qui devient une vraie petite femme nourrice, un monde qui les force toutes deux à sacrifier leur jeunesse au profit de dix ans d'esclavage totalement injustifiés (comme si l'esclavage pouvait se justifier). Abi se sent constamment rabaissée, opprimée, craintive de ce que ses maîtres d'égaux pourraient lui faire, et empêchée d'aimer qui elle veut. Je ressens à présent une tristesse sincère à son égard, et je la respecte véritablement pour tout ce qu'elle a réussi à sacrifier : ses études de médecin qui lui tenaient tant à c½ur, sa vie de jeune femme, sa dignité en tant qu'être humain. Ils ne sont que des objets, remember ? Eh bien, Abi est peut-être un objet dans ce système-là, mais elle ne laissera jamais s'éteindre ses sentiments. THAT'S MY GIRL.

Il n'empêche que c'est le Jardine sujet de son affection qui va la faire se sentir libérée et femme. Oh, la douce ironie... Et par pitié, ne commencez pas à me chanter Femme libérée, je n'ai pas fait exprès, D'ACCORD ?!! Il faut dire que Jenner, en plus d'avoir le nom de famille des demi-s½urs des Kardashian comme prénom, le pauvre, est un peu (carrément, même) le vilain petit canard de cette prestigieuse famille : il n'a pas de Don (pas de pouvoirs, quoi). Le fait que des Cracmols puissent exister au sein de cet univers me perturbe beaucoup et je pense que, quand on aura le fin mot de tout ça, j'en aurai la mâchoire décrochée. Du lourd is coming. En tout cas, Jenner m'a été beaucoup plus sympathique que ses deux frérots, Silyen (prononcez "Silyung") et Gavar. Où vont-ils chercher leurs prénoms ?! Plus sérieusement, je pense que, même s'il avait été un Égal dit "normal" (la belle et douce ironie, encore), il serait resté le plus doux, gentil, généreux et enclin à la compassion des Jardine. Jenner possède une profonde empathie qu'il va tenter d'entériner une bonne partie du roman sous une passivité franchement agaçante. Mais ce petit coquinou de Jenner a aussi une certaine fougue qui lui court dans les veines. Même si, à ce niveau-là, le benjamin chéri de la fratrie, Silyen, le bat à plat de couture. Cet adolescent à la beauté glaciale et saisissante a un feu ardent qui brûle en lui, et le fait que je ne sache absolument pas quelles sont ses véritables intentions me fait très, très peur. Personne ne veut d'un ennemi comme Silyen. PERSONNE.

« Mère appela un esclave pour s'occuper de la valise de Crovan et Gavar vit qu'il s'agissait du garçon qu'il avait extrait de Millmoor. Daisy le lui avait montré du doigt un jour où ils se promenaient avec Libby. Un gamin à l'air en colère portant un sac d'outils en bandoulière. Il ne lui avait pas semblé particulièrement heureux d'être là. Encore un ingrat.
Ou du moins, c'est ce qu'il avait pensé à ce moment-là. Mais lorsqu'il était tombé sur lui par hasard, quelques semaines plus tard, on aurait dit que le garçon avait subi une sorte de transplantation de comportement. Il avait regardé Gavar non seulement comme son libérateur, mais comme s'il avait conduit lui-même la camionnette jusqu'à Kyneston puis organisé pour lui une fête de bienvenue avec des strip-teaseuses. Il lui avait présenté ses sincères remerciements et ajouté que s'il pouvait un jour faire quelque chose pour lui, il le ferait. »

Quant à Gavar... Cette grande armoire à glace bafouée dans son amour propre par son insupportable père et sa tête-à-claques, qui mériterait qu'on la lui fracasse contre un mur, de future épouse Bouda (où vont-ils chercher leurs prénoms, AGAIN ?!), a accompli le miracle de m'émouvoir. Son amour inconditionnel et si pur, si transcendant pour son adorable, petite mais puissante Libby, bout d'chou ♥ qui nous réserve beaucoup de surprises, est en tel contraste avec sa façon de penser rétrograde et tout ce qu'il a fait de mal que c'en est réellement troublant.

Malgré les précautions d'Abi, son petit frère Luke ne va pas pouvoir échapper à l'enfer industriel de Millmoor au profit de la frustration et de la torture psychologique que propose sur un plateau d'argent la résidence de Ky(Kaille)neston. Vous la sentez, ma colère qui bout ? Bref. Même si les hormones d'adolescent en émoi de Luke m'ont aussi fait lever les yeux au ciel, je l'ai néanmoins en ce tome préféré à sa s½ur, car Luke prend pleinement conscience de cette réalité insoutenable (et encore, le mot est faible) et il AGIT, il se bat pour une cause juste et pour une vie meilleure pour tous les citoyens. Il ne baisse pas les bras et, même si son humanité est souvent mise à rude épreuve, il la conserve précieusement. THAT'S MY BOY EVEN MORE.

« Il prit sa fille dans ses bras et la serra contre lui, lui couvrant le visage de baisers. Le bébé se tortilla en gloussant.
- Elle sait que son papa est fier d'elle, en tout cas. N'est-ce pas, Libby ? Papa t'aime très fort.
- Baba, acquiesça Libby en lui tapotant la joue de sa main potelée. Baba.
Et là, pensa Gavar - juste là, chez cette enfant - résidait plus de magie que Silyen ne serait jamais capable d'en manifester. »

Ce qui m'a fait encore plus accrocher à ce récit, où il m'était quasi impossible de m'arrêter tant je dévorais l'histoire par portions de cent pages et plus, c'est bien sûr l'écriture de Vic James, d'où découle cette noirceur, ces scènes coup de théâtre crèves-c½ur qui m'ont glacée le sang, ces révélations qui ont eu l'effet d'une foudre qui s'abat sur les personnages et sur nous lecteurs. Cette plume est cruelle, envoûtante, elle nous torture et nous séduit à la fois. Elle s'accorde parfaitement bien à l'atmosphère froide, sans c½ur mais aussi terriblement captivante du roman. I'M CONQUERED GUYS.

Pour conclure, je ne peux que vous recommander cette saga qui porte bien son nom, Les Puissants, et qui nous fait mettre un genou à terre face à sa grandeur, à la richesse de son univers, du background historique impressionnant de ce dernier, de ses personnages, tour à tour agaçants, effrayants, effarants, stupéfiants, admirables ou à condamner. Bref, ce sont des personnages qui nous font vibrer et qui vivent à travers l'encre et le papier, et qui nous transportent totalement, pour le meilleur comme pour le pire du pire. Préparez-vous aussi à des montagnes russes de sensations et d'émotions, impossible de rester de marbre car autant vous dire que Vic James aime malmener ses personnages. Tante Euterpe de la maison Parva-Jardine en prend particulièrement cher, pourquoi tant d'acharnement sur celle qui fut autrefois une jeune femme splendide et pleine de vie ?! J'en ai encore le c½ur déchiré rien que d'y penser... Même si les Égaux n'ont pas de sens de l'honneur à l'égard des règles qu'ils ont eux-même établies, ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier, contrairement à ce que Lukounet aurait tendance à penser... MARK MY WORDS. Vous allez avoir des surprises. In the end, qui sont les vrais Puissants : les humains "normaux" ? les "monstres" Égaux ? Je vais aller vite me jeter sur le tome 2 pour tirer ça au clair...

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Les Puissants ~ T1 : Esclaves
COUP DE C¼UR A L'ETAT PUR DIGNE D'UNE GRANDE RÉVÉLATION ♥

✓ - L'univers extrêmement bien construit, qui nous embarque dès les premières pages.
- Les échos historiques : le roi Charles Ier, l'industrie textile du coton de Manchester, la colère qui gronde chez les ouvriers comme au temps de l'ère Margaret Thatcher, l'évocation d'autres pays comme la France, pays des Droits de l'Homme avec la Révolution de 1789 et un régime anti-Égaux (la fin de l'Ancien Régime et de la suprématie des aristocrates), etc.
- Les personnages qui ont chacun une personnalité propre, une existence dans l'intrigue, des motivations, parfois même une face cachée...
- L'écriture de l'autrice, qui nous captive d'emblée. Et on aime qu'elle nous fasse du mal et joue avec notre patience.


✗ La façon de penser et d'agir totalement abjecte de la plupart des Égaux.

« Que pouvait-on répondre à ça ? Abi se creusa la cervelle, en vain. Elle n'y connaissait rien en relations humaines, bon sang ! Elle s'y connaissait en livres. Entre les deux, il y avait un monde.-»
Tags : Fiche lecture, service de presse, éditions Nathan, Les Puissants, Tome 1 ♥, Esclaves, Vic James, Fantasy, YA, magie, pouvoirs surnaturels, esclavage, dystopie, révolution, révélation, oppression, maltraitance, injustice, cruauté, lutte d'idéologies, soulèvement, combat, violence, espoir, passé, mystère, secrets, don, ségrégation, dominance, loyauté, amitié, ingéniosité, ruse, trahison, deuil, souffrance, perte, oubli, manipulation, torture, amour, drame, politique, complot, aristocratie, meurtre, coup de coeur ♥
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#Posté le vendredi 06 juillet 2018 03:15

Modifié le lundi 15 juillet 2019 10:44

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