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FICHE LECTURE : Les Victorieuses

FICHE LECTURE : Les Victorieuses
• AUTRICE : Lætitia Colombani.
• ANNÉE : 2019 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Liberté, espoir, humanité, solidarité, portraits de femmes, force, courage, révolte, détermination, persévérance, abnégation, foi, générosité, lutte contre la précarité, croyance, espérance, combat d'une vie, amour de son prochain, colère, indignation, désarroi, impuissance, être utile, bonté, tendresse, chagrin, chaleur humaine, dépression, se réinventer, trouver un sens à sa vie, histoire vraie, destins extraordinaires, bienfaiteurs de l'ombre, reconnaissance, faire le bien autour de soi, se battre pour un monde meilleur...
• PAGES : 222.

A 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d'avocate : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s'effondre. C'est la dépression, le burn-out.

Tandis qu'elle cherche à remonter la pente, son psychiatre l'oriente vers le bénévolat : sortez de vous-même, tournez-vous vers les autres, lui dit-il. Peu convaincue, Solène répond pourtant à une petite annonce : « association cherche volontaire pour mission d'écrivain public ». Elle déchante lorsqu'elle est envoyée dans un foyer pour femmes en difficultés... Dans le hall de l'immense Palais de la Femme où elle pose son ordinateur, elle se sent perdue. Loin de l'accueillir à bras ouverts, les résidentes se montrent distantes, insaisissables. A la faveur d'un cours de Zumba, d'une lettre à la Reine d'Angleterre ou d'une tasse de thé à la menthe, Solène va découvrir des femmes aux parcours singuliers, issues de toutes les traditions, venant du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va se révéler étonnamment vivante, et comprendre le sens de sa vocation-: l'écriture.

Près d'un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Capitaine de l'Armée de Salut, elle rêve d'offrir un toit à toutes les femmes exclues de la société. Sa bataille porte un nom : le Palais de la Femme.

Le Palais de la Femme existe. Lætitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité.

ஜ MON AVIS :

Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique des Victorieuses, ou un livre que j'avais une envie folle de dévorer à l'instant même où j'ai découvert son existence. La raison à cela est simple : il y a un peu plus de deux ans, j'avais eu un énorme COUP DE C¼UR ♥ pour le premier roman de Laetitia Colombani, à savoir La Tresse (que tout le monde devrait avoir déjà lu, soit dit en passant), dont vous pouvez consulter ma chronique ici. J'étais donc juste impatiente à l'idée de retrouver la plume lumineuse, pleine de sagesse et de justesse, de cette autrice selon moi incontournable de la littérature française contemporaine actuelle. Je remercie infiniment les éditions Grasset de m'avoir fait une nouvelle fois confiance en me faisant parvenir ce merveilleux roman qu'est Les Victorieuses et sur ce, place à ma critique littéraire qui, je l'espère fortement, sera à la hauteur de ce magnifique récit de vie(s) que nous offre à lire Lætitia Colombani et vous donnera le désir irrépressible de découvrir cette petite pépite par vous-même !

Ce que j'ai particulièrement apprécié avec ce livre, c'est le fait que Lætitia Colombani nous propose de suivre de façon parallèle deux récits rondement bien menés qui, pardonnez-moi l'expression, nous prennent aux tripes dès le départ. On reconnait bien là toute l'intelligence et la sensibilité de l'autrice qui a décidé une fois encore, et à raison, de nous parler de destins fictifs ou non (par ailleurs, ici, l'un d'entre eux, et certainement le plus époustouflant de tous de surcroît, ne relève guère de la fiction) de femmes extraordinaires qui nous touchent en plein c½ur et qui nous bouleversent l'âme. J'ajouterai que ce qui rend ce roman si beau et poignant, c'est que Lætitia Colombani nous narre l'histoire de ces figures féminines d'exception avec un naturel déconcertant. Ce que je souhaite dire par là, c'est que la romancière dépeint ses protagonistes de telle façon que c'est comme si elles étaient là, sous nos yeux, sans fard et sans artifice, avec leurs sentiments complètement mis à nus, plus magnifiques et victorieuses que quiconque, c'est le cas de le dire. Comme pour La Tresse, j'ai trouvé son écriture limpide, claire comme de l'eau de roche ; dans ce qu'elle a à dire, à poser sur le papier tel un véritable épanchement du c½ur, Lætitia Colombani va droit au but, au fond des choses, elle nous présente et décrit le réel tel qu'il est vraiment, avec toutes ses horreurs qu'on considère depuis belle lurette comme "acceptables", ce qui est à mon sens une véritable infamie, mais aussi avec ses instants de grâce au goût de petit miracle. Une chose est sûre : en lisant ce roman, je me suis sentie directement concernée, interpellée. J'avais la sensation que Lætitia Colombani avait su briser son quatrième mur d'encre et de papier pour mieux nous prendre à parti et nous faire comprendre que, cette histoire qu'elle nous livre avec beaucoup de clairvoyance et de grandeur d'âme et d'esprit, c'est la nôtre aussi. On peut en être les acteurs au lieu de jouer constamment aux spectateurs passifs. Ce monde qui déraille complètement, il nous appartient comme nous lui appartenons et c'est donc à nous qu'il incombe de faire changer les choses si c'est cela que nous souhaitons de tout notre être.

Pour ce qui est des personnages, je me suis instantanément attachée à eux tous. Il ne pouvait tout simplement pas en être autrement. Ils n'existent peut-être pas exactement tels que Lætitia Colombani les a inventés mais, si on y réfléchit rapidement et simplement, ils pourraient être n'importe qui de notre connaissance directe ou indirecte. Au fond, pour la plupart d'entre eux, j'ai même envie de vous dire pour l'ensemble des personnages de ce récit, on les rencontre tous les jours ou presque mais on ne les REGARDE jamais. A bien y repenser, Les Victorieuses est à mes yeux une sorte d'équivalent en version roman de la superbe chanson Another Day in Paradise ♫ de Phil Collins qui nous prêche (je ne pouvais pas utiliser meilleur verbe pour cette chronique je pense) d'ouvrir les yeux sur la cruauté sans nom et l'injustice effarante du monde dans lequel nous vivons et d'apprécier à leur juste valeur les plus petites choses de la vie, celles qui nous semblent garanties comme avoir un toit au-dessus de la tête et de quoi s'acheter ce que l'on veut en courses sans trop se restreindre alors qu'en réalité, nous avons une chance inouïe de pouvoir bénéficier d'un tel confort et d'éprouver une telle sensation de sécurité. Mais avant toute chose, cette musique et ce livre nous apprennent à voir l'autre, le miséreux, non pas comme un repoussoir auquel se comparer afin de se sentir mieux dans sa peau car on sait que l'on a beaucoup plus que lui ou comme un déchet, dommage collatéral d'une société de surconsommation et du chacun pour soi qui sature à tous les niveaux, mais comme un individu qui possède son identité qu'on ne peut pas lui arracher contrairement à tout le reste (et encore, même ça, cela se vole ou se nie, c'est tout bonnement monstrueux), ses rêves, ses espoirs, son passé qui l'a mené dans cette fort mauvaise passe et qui, comme tout un chacun, a le droit de tourner son regard vers l'avenir et d'y croire encore. Certes, c'est aller un peu vite en besogne que de tout de suite faire l'amalgame avec ce morceau légendaire, l'un de mes grands favoris, pour ne pas dire mon préféré de tous les temps, de Phil Collins. Bien sûr que les deux ½uvres ont leurs caractéristiques et leur personnalité qui leur sont propres ; en revanche, ce qui est certain, c'est qu'elles nous font toutes deux ressentir un similaire sentiment d'authentiques indignation et désarroi, de culpabilité, de honte et de dégoût de soi-même aussi. Que ce soit la vieille femme aux pieds calleux qui ne semblent même pas digne de porter des chaussures aux yeux des ignobles âmes qui se croient soit-disant bien-pensantes d'Another Day in Paradise ou les laissées-pour-comptes, écorchées vives des Victorieuses, chaque expérience de vie narrée par le biais d'une douce et tragique mélodie ou grâce à la plume brutale mais éclairante de Laetitia Colombani m'a purement et simplement brisé le c½ur en mille morceaux et m'a rappelé également l'importance, la nécessité de voir au-delà des apparences et des préjugés qui nous polluent l'esprit afin de mieux nous rendre aveugles à la souffrance et aux besoin d'autrui, afin de nous épargner à nous-même de porter ce fléau qu'on laisse volontiers sur les épaules de personnes bien plus courageuses et honorables que nous. Ce roman m'a rappelé que, plus que jamais, nous ne prenons la peine de regarder plus loin que le bout de notre nez. Qui plus est, nous faisons généralement montre d'une condescendance, voire pire, d'une indifférence, indubitablement insupportable alors que ces personnes dites "marginales" (parce qu'on le veut bien, soyons-en au moins conscients) telles que l'immigrée Binta, l'orpheline Cynthia, la transsexuelle Iris, l'ancienne SDF La Renée ou encore l'enfant déracinée pour son propre bien Sumeya pour ne citer qu'elles ont énormément à nous inculquer, notamment en ce qui concerne le respect de notre dignité et de celle d'autrui, ainsi que l'écoute de notre conscience. En clair, en lisant Les Victorieuses, on se prend UNE CLAQUE EN PLEINE FIGURE. Et ce n'est pas plus mal car il serait grand temps qu'on se réveille et qu'on agisse sérieusement, et ce à tous les points de vues.

Concernant les deux héroïnes centrales de l'histoire, je me suis énormément identifiée à Solène qui, au début du roman, était encore une femme résolument moderne, brillante, pressée, qui prenait tout sur elle afin de ne pas décevoir ses proches et sa clientèle, toujours à faire des concessions et à mettre ses véritables désirs et aspirations entre parenthèses et qui, par la suite, va se révéler être une personne fatiguée, esseulée, perdue, anéantie, brisée, lessivée par une existence qui ne lui convient plus, par les colossales et abrutissantes attentes de ses proches qui l'enfermaient jusque là dans un carcan étouffant, insoutenable, à l'empathie néanmoins extrême et tout ce qu'il y a de plus affectée par ce qui se passe autour d'elle, par ce qu'elle entend et assimile (ou plutôt justement, n'accepte pas et se bat de toutes ses forces pour que de telles effroyables réalités ne subsistent plus), et qui souhaite avant tout se rendre UTILE. Avec nos nombreux points communs, je ne pouvais que profondément et sincèrement affectionner Solène et l'encourager du fond du c½ur dans sa nouvelle voie vers une meilleure, une version beaucoup plus fidèle et saine d'elle-même à la volonté inébranlable d'aider les autres et de faire de son maximum pour leur rendre ce qu'ils sont parvenus à lui apporter de précieux et d'inestimable. Néanmoins, ma véritable révélation avec ce roman a été le personnage de Blanche Peyron qui a bel et bien existé. Et j'ai envie de dire heureusement car cela réchauffe le c½ur. Comment vous résumer le parcours résolument atypique et hors du commun de cette femme qui se passe de mots, de superlatifs pour la décrire ? Eh bien, je ne le ferai point car il suffit de lire ce roman pour faire la connaissance de ce bon ange, de cette soldate dont les armes étaient la générosité et la persévérance. Persévérance dans son chemin de foi menant à un monde égalitaire où la pauvreté serait enfin nulle et non avenue, comme elle aurait dû toujours l'être depuis la nuit des temps. Rien que pour m'avoir fait découvrir le tempérament assurément inspirant et exemplaire de Blanche ainsi que son incroyable (mais vrai) destin, ce roman est devenu de façon foudroyante et immédiate une valeur sûre de ma bibliothèque vers laquelle je retournerai sans cesse afin d'obtenir des réponses à la multitude de questions qui m'assaillent infatigablement. Très sérieusement, je me demande comment j'ai fait pour vivre vingt-et-un ans de ma vie sans avoir connaissance du vécu de cette femme et de son remarquable époux qui forcent l'admiration. A vrai dire, je considère cette bévue de ma part, et de celle de la plupart d'entre nous, je n'en doute pas, comme le plus abominable des scandales. J'adresse toute ma gratitude à Laetitia Colombani d'avoir été celle qui a rectifiée le tir en rendant, près d'un siècle plus tard, enfin justice avec Les Victorieuses à cet admirable couple et à tout ce qu'ils ont accompli de gigantesque au nom de leur honneur et de leur devoir. Une grande femme qui rend hommage à une autre, je dirais qu'on ne pouvait faire mieux.

Pour conclure, je dirais que Les Victorieuses est un roman à lire ABSOLUMENT, séance tenante, au moins une fois dans sa vie. Ou même plusieurs fois, après tout, pourquoi s'en priver ? Ne vous gênez surtout pas. Je le dis très sincèrement, vous ne pourrez que tomber amoureux de ce livre pétri d'humanité et dont chaque phrase, chaque mot choisi, est criante de vérité. Vous l'aurez compris, Les Victorieuses est un diamant brut, un véritable petit bijou qui ne vous laissera certainement pas de marbre. En effet, il aurait de quoi faire fondre le c½ur de glace le plus résistant tant il parvient à nous frapper en plein c½ur et tant sa beauté compatissante est violente, indéniable, prodigieuse, croyez-m'en sur parole. Pour ma part, j'ai été véritablement saisie et séduite face une telle sensibilité et lucidité. J'espère sincèrement qu'une adaptation cinématographique des Victorieuses sera envisagée comme c'est le cas présentement pour La Tresse car il y a de quoi en faire un film coup de poing et définitivement mémorable. Mais en attendant qu'un éventuel scénariste (Lætitia Colombani herself, qui sait, personne ne saurait faire cela mieux qu'elle) se penche sur la question et polisse ce petit joyau pour le rendre conforme au domaine du septième art, il y a un long-métrage qui, lui, ne se laisse pas prier et c'est bien celui de notre vie quotidienne qui n'espère qu'une chose : qu'on la prenne en main et qu'on en fasse quelque chose qui en vaille considérablement la peine ! COUP DE FOUDRE ϟ

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, service de presse, Éditions Grasset, Les victorieuses, Laetitia Colombani, 2019, contemporain, Liberté, espoir, humanité, solidarité, portraits de femmes, force, courage, révolte, détermination, persévérance, abnégation, foi, générosité, lutte contre la précarité, croyance, espérance, combat d'une vie, amour de son prochain, colère, indignation, désarroi, impuissance, être utile, bonté, tendresse, chagrin, chaleur humaine, dépression, se réinventer, trouver un sens à sa vie, histoire vraie, destins extraordinaires, bienfaiteurs de l'ombre, reconnaissance, faire le bien autour de soi, se battre pour un monde meilleur, Littérature française, Coup de foudre ♥
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#Posté le mercredi 11 septembre 2019 04:26

Modifié le mercredi 11 septembre 2019 09:58

FICHE LECTURE : Tugdual - T1 : Les C½urs noirs

FICHE LECTURE : Tugdual - T1 : Les C½urs noirs
• AUTRICES : Cendrine Wolf, Anne Plichota.
• ANNÉE : 2014, 2016 (FRANCE).
• GENRE (S) : Urban fantasy.
• THÈMES : Adolescence, lycée, fratrie, famille recomposée, romance, amour, amitié, malédiction, souffrance, chagrin, déchirement, séparation, traque, mystère, danger, nouveau départ, déménagement, adaptation à une vie normale, quotidien, découvertes, enquête, équipe, solidarité, entraide, complicité, humour, musique, acceptation de soi, pouvoirs, magie, puissance, lutte, courage, indignation, effronterie, espièglerie, affection, lien spécial, espoir, monde parallèle, trio d'or, noirceur, secrets, surnaturel, suspens...
• PAGES : 403.

Serendipity, petite ville du sud des États-Unis. Tugdual, dix-huit ans, fait partie d'une famille pas tout à fait comme les autres : comme lui, Mortimer, son frère de dix-sept ans, et Zoé, sa s½ur de seize ans, sont dotés de pouvoirs surnaturels qu'ils doivent dissimuler. Mais un autre secret pèse encore plus lourdement sur leur c½ur : ils exercent malgré eux une attraction irrésistible sur les autres. Et, bien pire, cette attraction est mortelle pour ceux qui la subissent. En dépit de leur prudence, ils vont bientôt découvrir que d'autres connaissent leur secret. Derrière une apparente bienveillance, qui sont-ils ? Alors qu'une véritable organisation se met en place autour d'eux et que leur mal continue de les ronger, ils font néanmoins leur possible pour vivre comme n'importe quels ados. Mais quand l'amour s'en mêle, les choses se compliquent dangereusement...

ஜ MON AVIS : Chronique rédigée en 2015.

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'une saga dont j'étais très contente de pouvoir ENFIN emprunter le premier tome à la bibliothèque municipale. En effet, la série Tugdual a l'air de franchement bien marcher auprès des lecteurs de ma ville, notamment le premier tome, Les C½urs noirs, qui disparaît plus vite que son ombre (plus fort que Lucky Luke) à chaque fois. De quoi attiser ma curiosité encore plus. Mais cette fois-ci, je le tenais mon coco, il est à moi, NIARK NIARK NIARK ! Humhum, pardon... Cependant, je dois vous avouer que je n'ai pas lu le dernier tome d'Oksa Pollock, la saga précédente. Je n'ai lu le tome cinq qu'à moitié, à vrai dire. Pourquoi ? J'adore l'univers crée par les deux écrivains, le superbe duo de choc qu'elles forment à elles deux, mais du côté des personnages, je n'en pouvais vraiment plus de Gus. Il me sortait par les trous de nez, et même Oksa, que je trouvais super cool au début, commençait à m'agacer... Du coup, j'ai décidé de calmer mon énervement assez bizarre et incompréhensible en lisant la saga "spin-off", qui a comme personnages principaux mes trois personnages favoris issus d'Oksa Pollock, j'ai nommé : Mortimer, Zoé et la cerise sur le gâteau... Tugdual ! Mon chéri d'amour, héhé, je suis sa plus grande fan ! ♥ C'est simple, j'aime tout chez lui : son look, sa personnalité, ses goûts musicaux, la manie qu'il a d'appeler Oksa "P'tite gracieuse"... Aaaah, c'est simple, j'avais fondu dès le premier tome ! Résultat, quand j'ai appris qu'il y aurait une saga consacrée à lui, j'en étais toute excitée !! J'appréhendais tout de même un peu vu que je n'avais pas fini la série littéraire d'origine, mais, in fine, j'ai été soulagée, car on peut aisément comprendre et assimiler la nouvelle intrigue et les renseignements qu'elle nous apporte sur l'univers commun aux deux séries littéraires sans forcément avoir terminée la précédente. Malgré tout, je ne vous conseille pas de faire comme moi, c'est pas bien, vilaine Nanette ! Faites ce que je dis mais pas ce que je fais, non mais genre... J'abuse, je sais...

Comme je vous le disais un peu plus tôt, j'ai été ravie de retrouver Tugdual, Mortimer et Zoé pour de nouvelles aventures. Ils forment un trio d'enfer et j'ai été profondément émue par leur relation tout ce qu'il y a de plus fraternelle et fusionnelle. On sent tout l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre et, malgré les difficultés qu'ils traversent dans ce tome et même bien avant, et le mal qu'ils ont à montrer leur profonde affection l'un pour l'autre, cela est intensément palpable. Soit dit passant, la couverture du roman est juste géniale, elle colle parfaitement à l'image que je me fais du trio d'or trop stylé que sont les Kaisuuuus! (vous comprendrez le nom de groupe si vous lisez ce roman, héhé !). J'étais en particulier enchantée de retrouver mon Tugdual d'amour, plus ténébreux et torturé que jamais, AAAAHHHH (oui, encore). Pour ce qui est de Zoé, je l'adore, on dirait que c'est elle la plus forte des trois ; elle n'a pas froid aux yeux, mais elle est aussi fragile et bouleversante. J'adorerais l'avoir comme amie : elle est merveilleuse, si gentille et en même temps si BADASS, j'achète ! Tellement de classe en elle !! ♥ Quant à Mortimer, je l'ai adoré aussi dans ce tome, il m'a beaucoup touchée. Il faut dire que nos trois héros en bavent, les pauvres ! D'ailleurs, au départ, ça me rendait sacrément perplexe car leur pouvoir sur les gens est space, quand même ! Sérieusement, sucer la vie des êtres humains proches de nous à cause de l'amour qu'on leur porte ?! Cela me semblait un peu énorme, si vous m'excusez de m'exprimer ainsi ! Mais in fine, ce pouvoir sombre et dévastateur est réellement effrayant et fait énormément souffrir autant le bourreau que la victime, ça m'a juste glacé le sang. Je ne pensais plus que c'était quelque chose de gros comme une maison, cela était devenu crédible à mes yeux et je ressentais pleinement tout le poids de cette malédiction. C'est tellement oppressant que cela nous accapare durant tout le roman. J'avais réussi à en oublier l'étrange organisation qui nous est présentée dans le prologue. Les deux autrices ont eu l'audace et le brio de nous mener par le bout du nez, en nous faisant ressentir diverses émotions très extrêmes et en nous faisant nous attacher à cette famille recomposée de c½ur particulièrement soudée et attendrissante. Résultat, on avait la solution du mystère avant même le commencement et moi, je n'ai rien vu venir ! C'est fort, très fort.

Au niveau des nouveaux personnages, ceux secondaires, je me suis prise tout particulièrement d'affection pour Conor et Joshua. Je suis fan et j'admire tout spécialement la relation d'amitié sincère et puissante entre Zoé et Conor, cela fait tellement du bien de voir une fille et un garçon BFF sans que cela passe automatiquement à "l'étape suivante", sérieux ! En voilà une relation solide entre deux êtres uniques en leur genre, qui sont captivants, intéressants et intéressés, je me comprends. Et non, cela n'est pas une contradiction par rapport avec ce que je viens d'énoncer précédemment ! Conor et Zoé sont deux personnages qui me passionnent de par leur bon sens, leur intelligence, leur culture, leur motivation et leur bonté. Ils sont aliénés par la société mais je les préfère largement eux que tous les autres (les autres lycéens de Serendipity), qui sont tout bonnement pitoyables en comparaison (oui, je n'y vais pas de main morte !). Voilà, je trouve que la relation construite entre eux est parfaite, et je n'aimerais pas que cela change pour privilégier le romantisme par la suite. Ou alors, cela doit se faire de manière toute aussi naturelle et belle que la naissance de leur amitié, sans précipitation. Quant à Joshua, il est adorable ! C'est un jeune homme bourré de qualités, mais toujours seul, et qui n'a envie que d'une chose : avoir un ami et démontrer sa loyauté et sa gentillesse. J'ai littéralement craqué face à ce personnage si attachant et formidable ! Je FANGIRLE complètement sur Mortimer et lui ensemble, ça, c'est dit ! Croisons les doigts désormais... Par contre, le personnage de Victoria m'a moyennement convaincue. Vous l'aurez compris, elle, elle se rapproche de Tugdual (GRRRR...). Mais ce n'est pas la principale raison de mon énervement (promis juré !). Je trouve que Victoria fait cliché dans l'envie d'éviter le cliché justement (si, si, c'est possible !). Pas besoin de vous faire un dessin, vous allez vite comprendre ce qui cloche selon moi : elle est marginale, très belle, avec des lunettes fumées et un look à la Tugdual, comme si elle était sa version féminine. Il y a plein de petits détails qui concordent dans ce sens, que ce soit la musique qu'ils écoutent ou même le micro-détail des yeux : Victoria a un problème aux yeux et c'est la partie de son anatomie que cache Tugdual derrière ses lentilles (quel gâchis !). Oui, je fais un peu trop dans l'analyse, mais voilà, on dirait que Victoria a été calquée sur Tug'. Je n'ai pas trouvé ça très judicieux et, dans la volonté de créer un personnage à l'opposé des clichés, soit la jeune lycéenne avec un pot de peinture sur le visage, pom-pom girl, etc..., on se retrouve avec une anti-thèse qui fait aussi exagérée pour le coup. Bon ben voilà, Vic' s'en prend plein la tronche et je n'en ai pas encore fini ! Le moment où Tug' lui dit « Dès que je t'ai vu, tu m'as fait craqué. » et qu'elle lui répond « Toi aussi. », non mais bon sang ! C'est pas possible, j'ai cru que j'allais mourir ! C'est résolument nian nian, mein Gott !!!! Moi qui croyais qu'Anne et Cendrine allaient relever le niveau des personnages avec cette saga, bah c'est loupé ! Victoria gâche tout et fait de mon Tug' un mou du genou ! Bon, l'imbattable dans ce domaine reste Gus d'Oksa Pollock. Lui, c'est un cas désespéré... Concernant les autres personnages, comme le lieutenant ou Erica Patton, j'ai l'impression qu'ils vont jouer un rôle crucial dans la suite des événements... J'appréhende surtout au sujet d'Erica, cette femme me fait peur... Enfin, je me suis hyper attachée à Abakoum et Barbara. De toute manière, j'ai toujours adoré Abakoum, ce grand-père si aimant, sage, et malin, et qui a un c½ur en or. Quant à Barbara, je l'ai redécouverte dans cette nouvelle série, et je confirme qu'elle fait une maman du tonnerre : le c½ur empli d'amour incommensurable pour ses enfants, et la possessivité dont fait preuve Mortimer à son égard est trop choupinours ! ♥ Ça me rappelle un peu moi avec ma propre mamounette ! Et puis, ce qui importe le plus : je veux goûter les crêpes de Barbara bon sang ! Morfalou passe par là discretos...

Que pourrais-je dire d'autre, je me le demande. Vraiment, Anne Plichota et Cendrine Wolf ont réalisé là un superbe travail d'équipe. Ce roman à quatre mains qui débute une toute nouvelle saga, une trilogie dans le cas présent, est juste fascinant, haletant de bout en bout, carrément à la hauteur de mes espérances ! Certes, on déplore Victoria... OK, OK, j'arrête l'acharnement ! (...) Plus sérieusement, Les C½urs noirs est un joli concentré d'action, de mystère, de magie, de romance (oui, qu'est-ce qu'on serait sans l'amoooouuuuur ! OK, j'arrête vraiment, là...), de rebondissements, avec une fin complètement abracadabrante qui m'a effectivement laissée sur mon derrière ! Quelque chose me dit que les ennuis viennent seulement de commencer et que les deux prochains tomes seront plus explosifs et épatants encore ! J'aurais le grand plaisir d'y retrouver notre trio de justiciers dont je suis la fan numéro 1 (Kaisuuuus ! Bon, je ne parle pas le finnois mais c'est un cri du c½ur quand même ! C'est l'intention qui compte, après tout ! ♥) et des morceaux de musique qui rythment l'histoire et dont je suis fan. Notre tandem d'écrivaines a d'excellents goûts à chaque fois, avec des playlists savamment composées, que ce soit dans Oksa, ou ici dans Tugdual. S'ajoute à cela le fait que Tug' & Zoé forment un groupe à eux deux, et j'ai trouvé ça juste énorme ! L'histoire de leur célébrité à suivre... ★★★★(★)

Nanette ♥
Tags : Fiche lecture, XO éditions, Tugdual ❤, Trilogie, Tome 1 ♥, Les Coeurs noirs, 2014, 2016, Cendrine Wolf, Anne Plichota, Littérature française, Urban fantasy, adolescence, lycée, fratrie, famille recomposée, romance, amour, amitié, malédiction, souffrance, chagrin, déchirement, séparation, traque, mystère, danger, nouveau départ, déménagement, adaptation à une vie normale, quotidien, découvertes, enquête, équipe, solidarité, entraide, complicité, humour, musique, acceptation de soi, pouvoirs, magie, puissance, lutte, courage, indignation, effronterie, espièglerie, affection, lien spécial, espoir, monde parallèle, trio d'or, noirceur, secrets, surnaturel, suspens, Excellente lecture !
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#Posté le vendredi 12 juillet 2019 16:20

Modifié le dimanche 14 juillet 2019 17:20

FICHE LECTURE : Dysfonctionnelle

FICHE LECTURE : Dysfonctionnelle

• AUTRICE : Axl Cendres.
• ANNÉE : 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Contemporain.
• THÈMES : Famille, problèmes, traumatisme, guerre, démon, solidarité, entraide, combat, discrimination, préjugés, jugement, amour, drame, religion, judaïsme, christianisme, musique, art, émerveillement, survie, peur, angoisse, famille interraciale, nombreuse, unie, humour, fierté, Kabylie, Pologne, héritage, reconstruction, espoir, lycée, grandir, temps qui passe, générations, complicité, indignation, manifestations, lutte pour la justice, différences sociales, tolérance,...
• PAGES : 305.

Fidèle, alias Fifi, alias Bouboule, grandit dans une famille dysfonctionnelle ; Papa enchaîne les allers-retours en prison, Maman à l'asile.

Mais malgré le quotidien difficile, Fidèle vit des moments de joie, entourée de ses six frères et s½urs aux personnalités fortes et aux prénoms panachés : Alyson, JR, Dalida, Jésus... Cette tribu un peu foldingue demeure « Au Bout Du Monde », le bar à tocards que tient le père dans Belleville, théâtre de leurs pleurs et de leurs rires.

À l'adolescence, la découverte de son « intelligence précoce » va mener Fidèle à « l'autre » bout du monde : un lycée des beaux quartiers où les élèves se nomment Apolline, Eléonore ou Augustin, et regardent de haut son perfecto, ses manières de chat de gouttière et ses tee-shirts Nirvana.

Mais c'est aussi là que l'attend l'amour, le vrai, celui qui forme, transforme... celui qui sauve.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un roman déjanté mais aussi profondément juste et touchant, j'ai nommé Dysfonctionnelle de l'autrice Axl Cendres. Tout d'abord, je tiens à remercier infiniment la superbe Audrey de la chaîne booktube Le Souffle des Mots de m'avoir fait découvrir ce titre fabuleux. J'ai passé un moment de lecture absolument inoubliable et palpitant et c'est entre autres grâce à elle, donc merci. Déjà, en dehors du fait que l'avis d'Audrey sur ce roman était dithyrambique et donc extrêmement alléchant, j'ai été d'emblée attirée par cette couverture au style très rétro. Pour vous, elle ne paye peut-être pas de mine mais pour ma part, je lui trouve un petit charme irrésistible. Déjà parce que le jaune, c'est la vie, et celui-là est particulièrement tape-à-l'½il, tout ce que j'aime. D'autre part, cette vieille télévision provenant tout droit des années soixante-dix, en plus d'être un objet de collection que je trouve tout à fait stupéfiant et fascinant (Anaïs, amatrice de vieilles brocantes, bonjour), a un écran particulièrement hypnotisant - la faute à cette spirale digne des yeux terriblement captivants d'un Kaa qui vous susurre tendrement à l'oreille : « Aie confiance... ». Pour ma part, j'ai accordé ma confiance les yeux fermés à ce livre, et je ne le regrette pas !

Il faut dire que l'emblème de la télévision à la spirale infernale était bien choisi pour orner la couverture, et cela pour plusieurs raisons. En premier lieu, la construction du roman est assez particulière. Au vu du résumé, je m'attendais à ce que l'on suive la vie de notre héroïne, Fidèle aka Fifi, de façon toute linéaire, avec une chronologie ininterrompue de sa naissance jusqu'à l'âge adulte, sans avoir d'idée précise d'où son récit de vie s'arrêterait. Or, le roman débute avec Fidèle, vingt ans et quelques et toutes ses dents (ok, cette blague est nulle...), à laquelle le père fait une révélation des plus inattendues et tonitruantes, alors que la famille vient juste de réchapper à un événement qui avait bouleversé leur quotidien tous ensemble, lequel nous sera expliqué par le biais d'un flashback. Par la suite, nous aurons le droit à la fameuse tranche de vie dont je parlais plus haut et qui va s'étirer jusqu'à ce dit moment. Puis nous aurons le droit à l'après, soit la vie qui continue malgré tous les obstacles qui se seront dressés sur le chemin de la famille Benamoud menant au bonheur, à la stabilité et à la sérénité. J'ai in fine beaucoup aimé le fait que la structure narrative même du roman soit à l'image des personnages principaux et de leurs interactions entre eux : dysfonctionnelle. Cela peut surprendre et dérouter au début, on peut se sentir confus et avoir la sensation de ne pas s'y retrouver, mais on trouve vite le pli car la famille Benamoud a plus d'un tour dans son sac face aux vicissitudes de l'existence, et nous aussi.

J'ai également adoré le fait que l'histoire nous soit narrée à travers les yeux de Fidèle. En tant que narratrice interne, subjective, notre héroïne ne sait pas ce qui se passe dans la tête des membres de toute sa petite tribu chaotique, et ce n'est pas plus mal au fond. J'ai trouvé que cela rendait le récit plus authentique et plus proche de nous, plus spontané en somme. Fidèle a des opinions bien tranchées sur un certain nombre de sujets et peut se montrer parfois fortement virulente mais c'est ce qui rend son histoire plus vivante à nos yeux. Notre héroïne ne mâche pas ses mots et nous raconte l'aventure rocambolesque de sa vie avec une sincérité qui nous va droit au c½ur. Elle ne nous épargne rien, ni les moments de liesse au bar familial autour d'un bon match de foot (tout l'intérêt d'avoir une télévision à disposition !) à chanter du Johnny en fin de soirée pour conclure ce moment tout ce qu'il y a de plus convivial dignement (et je peux vous assurer que « Quoi, ma gueule ? » vous restera en tête bien longtemps après votre lecture, cette chanson me hante encore d'ailleurs....), ni les moments d'angoisse, d'incertitude et de désarroi que sa famille va devoir injustement traverser. Cette façon que Fidèle a de nous prendre à témoin de tout ce que son petit monde a dû surmonter, comme si nous lecteurs, nous étions les confidents privilégiés de ses joies comme de ses peines et de sa colère, cela m'a donné l'impression de faire véritablement partie de cette famille haute en couleurs, complètement barge mais indéniablement attachante et touchante, qui va en voir des vertes et des pas mûres mais qui va rester unie jusqu'au bout, malgré les drames qui vont la toucher, malgré les épreuves de toute sortes qu'elle va devoir endurer et les conflits qui vont diviser ses membres. Malgré tout cela, malgré la souffrance qui n'a jamais cessé de s'accumuler, Fidèle ne s'est quant à elle jamais détournée de ce beau désordre, bien au contraire. Elle a toujours été là, la colonne vertébrale de la famille, celle qui la maintient debout et qui relie les uns avec les autres, le pont qui surplombe le gouffre de la honte et du mépris.

Vous l'aurez compris, j'ai profondément aimé le personnage de Fidèle, une enfant brute de pomme, adorable, compatissante et qui ne manque pas d'humour qui va devenir en grandissant une jeune femme remarquable, plus réfléchie et consciente de tout ce qui se passe autour d'elle, bien plus lucide et rodée face à cette société bien sombre qui comporte de nombreuses failles et dysfonctionnements, elle aussi. L'une des leçons que j'ai retenue de ce livre, une évidence que l'autrice a bien fait de souligner dans son récit, c'est que rien n'est ni tout blanc ni tout noir, que ce soit les situations ou les personnes qui nous entourent. On possède tous en nous une dualité, une part d'ombre et de lumière. Nous avons tous une manière de fonctionner complexe, qui nous empêche d'être classés systématiquement dans des cases, notamment celles des "méchants" ou des "gentils". La vie est dysfonctionnelle à sa façon, rien ne se passe jamais véritablement comme prévu, rien n'est tout rose, tout gris, tout noir ou parfaitement convenable. L'être humain et son humanité sont l'incarnation même de ce dysfonctionnement. Tout est imparfait en nous : notre comportement, nos réactions, nos actes, nos pensées, notre personnalité souvent bourrée de défauts. Nous sommes des êtres imparfaits par essence. Cela veut-il dire pour autant que nous sommes condamnables, indignes d'être aimés, que nous avons désespérément besoin d'être réparés ? Oui et non, d'après ce que j'ai compris dans ce roman.

En effet, si on analyse chacun des personnages de ce récit, aucun n'a un caractère irréprochable, et tous ont fait des erreurs qu'ils regrettent amèrement, qu'ils l'admettent ouvertement ou non. Fidèle elle-même n'est pas un modèle à suivre à la lettre, même si elle est résolument celle qui fait le plus d'efforts pour changer les choses, qui ne se permet jamais de juger quiconque quoiqu'il puisse advenir, et qui est, à ce titre, le personnage le plus inspirant du récit. En effet, Fidèle va à un moment donné se laisser ronger par son manque de confiance en elle, par sa peur de plonger dans l'inconnu et de briser les barrières et préjugés sociaux. Elle va se réfugier dans sa zone de confort, le bar miteux et bruyant de son père, sans accepter l'idée que des personnes extérieures à cet univers "sale", aux pratiques peu orthodoxes et tapageur puissent considérer que cet endroit comme aucun autre soit un véritable palace du c½ur et non une simple attraction de foire. Elle va se laisser enfermer par ses origines ethniques et sociales, par sa peur du rejet et de la discrimination, et cela se comprend. Ce sont des réactions humaines que de se laisser écraser par l'oppression d'une façon de penser dominante et par les crimes innommables que des hommes qui n'en méritent pas le nom ont commis par le passé. Par exemple, la mère de Fidèle, Natacha, est une rescapée polonaise des camps de concentration qui a vécu un véritable traumatisme étant enfant qui lui colle désormais à la peau. Depuis, elle s'est convaincue qu'elle était fautive, que sa simple existence en tant que juive a suffi à provoquer le courroux des bourreaux nazis (ce qui est vrai, et incompréhensible aussi) et que cela était justifié (rien ne justifiera jamais un tel crime contre l'humanité et une haine aussi dévastatrice). D'où le fait qu'elle se réfugie dans la religion catholique comme si c'était cela qui allait la sauver de son propre "péché originel", au point d'être persuadée qu'un de ses enfants est la réincarnation de Jésus Christ, ou plutôt le véritable messie venu sur Terre pour tout nous délivrer du malin qui se cache en nous. Est-ce de sa faute d'être telle une poupée au mécanisme cassé ? Absolument pas, et Fidèle (encore une autre révélation de cette foi que la mère de famille n'a pas choisie) le sait pertinemment. On ne peut qu'être saisi et tout chamboulé face à cette mère qui ne peut pas assurer convenablement son rôle maternel auprès de ses enfants à cause de son esprit détraqué par les horreurs innommables de véritables monstres de la réalité mais qui n'a pas besoin de parler pour leur montrer à quel point elle les aime. Et tous le lui rendent au centuple et le lui démontrent bien. Axl Cendres m'a fait vivre de merveilleux instants de grâce au beau milieu de ce joyeux bazar aussi savoureux qu'un pot entier de Nutella qu'est ce roman, et je l'en remercie grandement. Les moments entre Fidèle et à sa mère ou entre cette dernière et l'ensemble de ses enfants font partie de ceux-là.

Le personnage qui est sûrement le plus représentatif de ce que j'énonçais plus tôt, concernant les imperfections et le dilemme moral, c'est le père de Fidèle. Immigré kabyle, si ce dernier mène habilement la barque de l'entreprise familiale qu'est Le bout du monde ou un bar qui a une véritable identité et un certain cachet (tout dépend de vos standards ; personnellement, Je goûte bien l'ambiance « Viens faire un p'tit tour à la maison »), il n'a cependant jamais véritablement réussi à s'intégrer dans un pays certes de libertés mais où la couleur de peau est révélatrice de "beaucoup de choses" aux yeux de personnes à la façon de penser guindée et rétrograde. Le fait qu'il soit un kleptomane notoire ne l'aide pas beaucoup à donner une image rassurante de lui. Et pourtant, des qualités cachée sous ses apparences de gros dur à la "gâchette facile", il en a : il aime sa femme plus que tout, leur histoire est un superbe conte de fées passé au filtre de la dureté de l'existence ; il a un c½ur en or et apporte un vrai havre de paix (enfin, façon de parler) à ses clients esseulés ; enfin, ses enfants sont la prunelle de ses yeux et la fierté de sa vie, et une fois encore, le silence parle de lui-même, les gestes d'affection et de complicité du quotidien font le reste. La famille Benamoud est très pudique en matière d'épanchements de sentiments, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Et pourtant, durant tout le récit, on se sent inondés par cet amour qui nous dépasse, qui nous dévore, qui nous enveloppe et qui nous fait profondément du bien au c½ur.

Vous verrez qu'une fois que vous aurez pris vos marques au Bout du monde, vous ne voudrez plus en repartir. Comment pourrait-on vivre sans la délicieuse nourriture de Zaza, l'adorable grand-mère au français approximatif irrésistible et au sourire toujours avenant, plein d'espoir et de douceur ? Sans l'Ave Maria qui s'échappe de la chambre de Natacha et qui nous apaise instantanément, nous en mettant les larmes aux yeux par la même occasion ? Sans les cris de révolte de Maryline, l'insurgée qui se fait la porte-parole du pauvre et de l'opprimé, qui se battrait bec et ongles pour vos droits et votre bonheur ? Sans la gentillesse incarnée qu'est Allison (« C'est ma copine à moi ! » - GG si vous avez la référence), l'hypersensible qu'on a juste envie de prendre dans nos bras et de protéger de toute la noirceur d'un monde qui n'est pas assez bien pour elle ? Sans les « Ça ne se fait pas ! » outrés de Dalida, une vraie princesse dans l'âme avec une attitude de diva qui a certainement dû être échangée à la naissance ? Sans les petits coups de poings vaillants du petit Grégorio, un petit garçon brisé par l'anormalité de ses deux parents et qui ressent envers l'existence une rage inassouvie ? Sans les techniques de drague absolument ridicules de JR (« Dallaaaaas, ton univers impitoyableeeeeuh... » Humhum), le tombeur de ses dames qui ne manque jamais de nous faire rire un bon coup ? Sans les repas en famille qui finissent toujours par des tâches de partout sur les vêtements (je me suis sentie moins seule) et une bouche barbouillée de bonheur d'avoir si bien mangé ? Heureusement que Jésus nous absout, je vous le dis, moi... Oui, le Bout du Monde est un endroit qui a sa magie qui lui est propre et, une fois embarqué dans cette belle et heureuse pagaille, on en est complètement imprégnés à la fin.

Pour conclure, je pense que vous l'aurez compris, Dysfonctionnelle a été une superbe lecture, bourrée d'émotions fortes, vraies, qui nous submergent et qui ne nous quittent jamais vraiment, même bien après que le livre ait été refermé. Ce sont les émotions de la vraie vie, des émotions complexes, dont on voudrait bien se débarrasser des fois mais qui nous définissent et qui nous font vibrer. Comme je pense que je n'en finirai jamais avec les remerciements, je remercie du fond du c½ur Axl Cendres pour la belle leçon de vie et de tolérance (je n'en dis pas plus, je ne voudrais pas vous gâcher la magnifique surprise que j'ai eue) qu'elle nous donne. On devrait tous en prendre sérieusement de la graine ! Qui plus est, sa plume acérée, piquante, d'une franchise imparable, dépeint de façon très juste et pertinente avec toutes les couleurs qui nous constituent la beauté du quotidien. Elle m'a tout simplement séduite et je suis d'ores et déjà impatiente de la retrouver dans d'autres ½uvres de cette autrice. Lire un autre de ses romans, c'est une merveilleuse résolution pour l'année 2019 je trouve ! Je remercie également la famille Benamoud pour m'avoir ouvert la porte de leur petit chez-eux. Ils n'ont peut-être pas beaucoup d'argent, leur famille a été brisée par de nombreux événements mais c'est une famille quand même. Une famille qui se serre les coudes, qui parvient toujours à se relever, même quand elle croit toucher le fond et qui est composée de personnes lumineuses qui vous changent une vie et votre vision du monde, assurément ! Alors, vous chanterez bien un petit morceau de Johnny avec nous, non-?

Nanette ♥

FICHE LECTURE : Dysfonctionnelle
★★★★★
C'est un 5/5 pour la famille Benhamoud, dont le « Bout Du Monde » mériterait sérieusement de figurer au guide Michelin ! En même temps, cet endroit ne peut être classé car il est tout simplement unique en son genre ! Je m'y sens tout à fait comme chez moi ♥

« A toutes les familles dysfonctionnelles qui ne marchent pas "comme il faut" mais qui tiennent debout quand même. »
- Dédicace de l'auteur en début de livre.
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#Posté le mercredi 28 novembre 2018 10:32

Modifié le lundi 14 janvier 2019 18:07

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