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4 articles taggés roman épistolaire

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FICHE LECTURE : La folle rencontre de Flora et Max

FICHE LECTURE : La folle rencontre de Flora et Max

• AUTEURS : Martin Page, Coline Pierré.
• ANNÉE : 2015 (FRANCE).
• GENRE (S) : Roman épistolaire.
• THÈMES : Prison, amitié, adolescents, humour, maladie insolite, reconstruction de soi, solitude, isolement, ouverture d'esprit, soif d'apprendre, espoir, projets, harcèlement, angoisse, violence, enfermement, apprentissage de la vie, culpabilité, honte, tristesse, noirceur, lumière, grandir, maturité, famille, soutien, tendresse, amour, acceptation de soi, épreuves, pardon, solidarité, ouvrir grand ses ailes, oiseaux, protéger, secourir, affronter ses peurs, courage, évolution, générosité,...
• PAGES : 200.

Lorsqu'elle découvre l'étonnante lettre de Max, Flora est à la fois heureuse et troublée, elle reçoit peu de courrier depuis qu'elle est en prison... Que peut bien lui vouloir ce garçon excentrique qui semble persuadé qu'ils ont des points communs ? Que peut-il partager avec une lycéenne condamnée à six mois ferme pour avoir violemment frappé une fille qui la harcelait ? Max ne tarde pas à révéler qu'il vit lui aussi enfermé. Il a quitté le lycée après une grave crise d'angoisse, depuis, il ne peut plus mettre un pied dehors et vit retranché chez lui, avec ses livres, son ordinateur, son chat gourmet et son ukulélé. Flora et Max vont s'écrire, collecter chaque jour des choses lumineuses et réconfortantes à se dire, apprivoiser leur enfermement et peu à peu, avec humour et fantaisie, se construire une place dans le monde.

ஜ MON AVIS :

Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman qui m'a tout simplement bouleversée, qui m'a touchée en plein c½ur, qui a été une véritable source de lumière et d'inspiration pour mon âme esseulée. Aujourd'hui, je vais vous parler de La folle rencontre de Flora et Max de Coline Pierré et Martin Page. Mais tout d'abord, je tiens à remercier infiniment l'adorable youtubeuse Fancy Fanny de m'avoir fait découvrir ce titre fabuleux, qui compte parmi ses coups de c½ur livresques de ces dernières années. Et ce, à juste titre ! Je me demande comment j'ai pu passer à côté d'une telle pépite pendant si longtemps, sachant que le livre est paru pour la première fois en grand format en 2015. Surtout qu'il s'agit d'une parution de l'École des Loisirs ! Cette maison d'éditions occupe une place toute particulière dans mon c½ur. En effet, j'ai vécu grâce à elle mes tout premiers grands moments de lectrice. Les abonnements qu'on nous proposait à l'école primaire au fil des années faisaient ma joie de petite lectrice passionnée, extrêmement curieuse et monomaniaque aussi. En effet, combien de fois ai-je relu les courts romans et albums, superbement illustrés pour la plupart, que je recevais avec frénésie et grand bonheur de la part de mes maîtres et maîtresses d'école qui faisaient office d'intermédiaires ? Je ne compte même plus. Je m'évadais dans des époques diverses et variées, je voyageais à travers le monde, je riais, j'avais le c½ur tout tourneboulé, j'apprenais beaucoup de choses, sur différents arts et modes de vie, et ma vision du monde s'en retrouvait changée. Désormais, ces contes, ces histoires pleines de vie, magnifiques, bouleversantes et pétillantes, multicolores, lumineuses, vivent en moi, dans ma mémoire, pour toujours. Et je suis extrêmement heureuse de constater que cet immense plaisir continue, qu'il soit toujours aussi fort, qu'il soit même plus intense qu'auparavant, grâce à la collection Médium de l'École des Loisirs. Merci pour tout ce que vous faites pour les enfants, et pour les plus grands aussi, pour ces aventures littéraires que vous défendez et chérissez de toutes vos forces, pour votre investissement admirable. Et encore merci Fanny, je n'ai jamais été aussi satisfaite de me laisser influencer au niveau du choix d'une lecture, je pense. Je m'étais juste délectée aux vacances de Pâques de ma lecture du premier tome de Sauveur et Fils de Marie-Aude Murail (je songe sérieusement à vous en faire une chronique tellement c'était bien) de la même maison d'éditions et là, je tombe inopportunément en librairie sur La folle rencontre de Flora et Max et c'est le coup de foudre immédiat. Oups, trop tard, spoiler alert : j'ai a-do-ré ce roman petit de taille mais grand d'esprit et de c½ur. On a toujours besoin de plus petit que soi et ce livre vous le prouve largement. Sans plus attendre, laissez-moi vous convaincre de faire cet achat compulsif absolument nécessaire en vous procurant cette merveilleuse pépite !

Premier détail, et pas des moindres à mes yeux : ce court récit nous est narré de façon épistolaire. Je sais que beaucoup ont du mal avec ce genre littéraire mais, pour ma part, j'en suis particulièrement friande : pour commencer, je trouve que de nous raconter une intrigue par le biais de lettres rend le récit beaucoup plus fluide et prenant. Dans la forme aussi, cela se ressent : pas de chapitres interminables ou inégaux, et surtout la pagination est bien mieux aérée, c'est plus agréable pour nos petits yeux. Enfin, ce n'est là que mon humble opinion. Et puis, de lire une correspondance, cela nous absorbe, on se sent privilégiés d'être les destinataires indirects de lettres qui nous transportent et nous émeuvent de par leur profondeur et leur sincérité. Personnellement, j'ai toujours trouvé que l'exercice de rédiger un courrier manuscrit était particulièrement ardu et en même temps terriblement simple : cela demande en effet de l'application, de la sensibilité, de la patience, celle de prendre son temps de trouver les bons mots à poser sur le papier, ceux qui sauront au mieux encapsuler notre état d'âme au moment d'écrire notre missive. Cela demande donc aussi beaucoup de rigueur et cela peut faire peur, au vu de la rapidité et de l'efficacité de nos moyens de communication d'aujourd'hui avec notamment la messagerie instantanée. Pourtant, selon moi, il n'y a rien de plus facile et de plus authentique que de noircir une lettre de nos sentiments les plus sincères et les plus doux. Même les courriers les plus élémentaires revêtent un caractère tout spécial à mes yeux car on a pris la peine de manier le stylo, de choisir d'employer différentes couleurs peut-être, de sélectionner le bon timbre qui fait toute la différence (et encore, cela aussi tend de plus en plus à disparaître), de dessiner, que sais-je, bref, d'y mettre du sien et de créer quelque chose qui vient de nous, même infime. Une lettre est telle une jeune demoiselle, raffinée et élégante, quelque ce soit sa forme et son contenu. Elle capture tous les c½urs et constitue un souvenir impérissable capturé dans de l'encre et du papier, immortalisé à tout jamais, noir sur blanc. Elle sait y faire pour trouver les bons mots, les tournures de phrases adéquates, ce qui saura vous déstabiliser, vous faire chavirer dans l'euphorie la plus totale ou la mélancolie la plus profonde. Mais, in fine, elle sera celle qui vous apportera le réconfort bienvenu, même avec une vérité qui fait mal, la plus redoutable des armures face au monde extérieur selon moi ! Je vous défie de regarder l'anime Violet Evergarden (ma chronique ici), un véritable plaidoyer pour l'envoi de lettres qui sauvent l'âme et le c½ur des gens, et de m'affirmer le contraire après ça ! Tout ça pour dire que j'ai beaucoup apprécié le fait que Max et Flora, bien qu'ils fassent partie de la jeune génération (le roman étant sorti en 2015, ils ont un peu près mon âge, ce qui me touche encore plus), soient comme on dit des "vieux de la vieille" qui prennent la peine de s'écrire, de se transmettre de l'espoir et de la tendresse à profusion, d'être le petit rayon de soleil l'un de l'autre sans même s'en rendre compte, de faire preuve de bienveillance envers leur pen pal, d'être à l'écoute des mots que qu'autrui lui envoie.

Vous l'aurez compris, j'ai trouvé que ces lettres échangées nous permettaient de nous immerger d'autant plus dans le récit car les deux personnages nous décrivent leur quotidien, leur ressenti, de façon succincte et surtout avec leur propre vocabulaire, leur propre style d'écriture, qui est très révélateur de leur personnalité à chacun. En effet, Max, qui est celui qui débute la correspondance, a gardé son innocence d'enfant intacte, malgré ses dix-sept ans. C'est-à-dire qu'il s'exprime sans filtre, il dit tout haut ce qu'il pense tout bas, dans un flot presque ininterrompu. Il est aussi extrêmement curieux et n'hésite pas à poser toutes les questions qui lui passent par la tête, tel un petit garçon à l'esprit éveillé qui cherche à comprendre le monde qui l'entoure et chaque petit élément qui le constitue. Sa franchise désarmante et prompte à nous redonner le sourire m'a véritablement émue, ainsi que tout l'amour et la force qu'il offre à son interlocutrice Flora de façon toute spontanée. Effectivement, Max ne connaît même pas Flora au début de l'histoire. Il a juste entendu parler d'elle et du tollé qu'elle a suscité à leur lycée et a décidé de lui apporter son soutien, à tout du moins de la comprendre, sans rien espérer en retour. Là où tous les autres ont rejeté et jugé l'adolescente sans connaître ses motifs, Max veut savoir, veut aider à sa manière, veut ouvrir le dialogue et permettre à Flora de s'épancher sur ses sentiments, d'ouvrir son c½ur et de ne pas se sentir seule dans le chaos qu'est devenue sa jeune vie. Je pense qu'on devrait tous en prendre de la graine sur ce jeune homme qui vous paraîtra peut-être être un extraterrestre mais, si être un alien, c'est être quelqu'un comme Max, alors moi aussi je veux devenir une telle personne, aussi exceptionnelle et au c½ur empli de bonté. J'ai décelé tout cela chez notre petit Max rien qu'en lisant la poignée de missives qu'ils se sont échangées Flora et lui. Comme quoi, les lettres que nous rédigeons avec minutie et amour sont comme le reflet de notre âme, en quelque sorte. Après tout, ce n'est pas pour rien si l'écriture est une activité si chère au c½ur de nombreuses personnes, à commencer par les écrivains. Cela me permet de réaliser un petit big up envers Martin Page et Coline Pierré, les deux auteurs de ce fabuleux roman. En ouvrant ce livre, je ne les connaissais pas mais je les aimais déjà, dès la première phrase de la première lettre. Effet immédiat, je n'ai même pas cherché à résister. Ces mots choisis avec tant de soin par Max (et par, je suppose, Martin Page si c'est lui qui s'est occupé des lettres du "garçon" mais l'inverse - Martin pour Flora, Coline pour Max - serait tellement plus cool !) détenaient tellement de vérité qu'ils ont exercé un véritable pouvoir sur moi et mon petit c½ur fait de chocolat fondu (pour changer du beurre chaud sur la tartine...). On arrive déjà à cerner la nature de Max dès l'ouverture de sa toute première lettre à Flora : celle d'un garçon innocent mais pas naïf, qui a su conserver son âme pure et brillante dans un monde de noirceur aux nombreuses équations inconnues, un monde sur lequel notre jeune homme porte un regard extrêmement perspicace, acéré, ce qui m'a fait totalement adhérer à ses propos. Je dis juste chapeau aux deux auteurs pour ce roman écrit à quatre mains avec un brio impressionnant ! Les deux personnages centraux sont extrêmement attachants et vivants à nos yeux, comme s'ils existaient en chair et en os, alors qu'ils naissent dans notre imagination par le biais de simples lettres ! Mais justement, c'est grâce à ce moyen de communication qu'ils deviennent tout ce qu'il y a de plus réel pour nous et on a ainsi d'autant plus de mal à leur dire au revoir une fois le livre terminé. Bref, avant de continuer cette chronique plus en détails, je tenais juste à sincèrement remercier Martin et Coline pour leur remarquable travail. Comme Max et Flora, ils forment un duo de choc, d'exception, un tandem incroyable qui a su créer des personnages tout aussi extraordinaires qu'eux deux, profondément réalistes, au récit de vie tout à fait crédible car leur famille à chacun devient la nôtre d'une certaine façon, imparfaite et brisée mais une famille quand même, qui se serre les coudes, qui rit et pleure ensemble, qui s'exaspère beaucoup mais qui n'abandonne jamais personne sur le bord de la route semée d'embûches mais aussi de petits bonheurs au goût de miracles qu'est notre existence. Et en tant que lecteurs, on prend véritablement part à leur histoire digne du plus grand des films. Cela en devient tangible pour nous, voire presque plus important que les épreuves que nous traversons nous même au quotidien, que les sentiments que notre petit c½ur las éprouve, car on veut à tout prix, comme c'est le cas aussi des membres de leur famille, préserver Max et Flora et les porter le plus loin possible, jusqu'au firmament des plus étincelantes étoiles. Merci aussi à Martin et Coline d'avoir fait revivre un mode d'expression et de communication au charme indémodable ! Merci de faire rêver les enfants et ceux qui devenus grands, de leur insuffler de l'espoir et de leur redonner goût à l'existence. Merci de tout c½ur.

Si j'ai adoré Max de tout mon être, Flora aussi n'est pas en reste ! Ne la jugez pas trop vite car les apparences sont fort trompeuses. L'histoire de ce petit bout de femme m'a énormément touchée. Cette dernière s'est transformée en un ouragan de violence en un éclair qui a ravagé la fin de son adolescence mais l'orage de dégoût et de ressentiment n'a pas éclaté pour rien. Cela faisait déjà longtemps qu'il tonnait, il n'a été que la conséquence désastreuse d'une succession d'injustices que notre chère Flora a dû subir dans le silence le plus assourdissant, en espérant que cela allait s'arranger, en se convaincant que ce n'était pas si grave que ça. Sauf que, dès que l'on vous fait du mal, que ce soit physiquement, verbalement, mentalement, aucune parole ou aucun acte n'est à prendre à la légère. En matière de méchanceté, l'insignifiance n'existe pas pour moi. Un de mes préceptes favoris est le suivant : « Si tu n'as rien de gentil à dire alors tais-toi ». La maman de Panpan est une vraie queen, je sais. Bref les loulous, vous l'aurez compris : ne restez pas sans défense et surtout sans voix face au harcèlement sinon, quand le volcan explosera, cela aura des répercussions dramatiques pour tout le monde. J'ai également trouvé cela très intéressant que les deux auteurs aient choisi de nous faire découvrir l'univers carcéral à travers les yeux d'une mineure qui se trouve derrière les barreaux. On se rend compte que les différents prisonniers et prisonnières ne sont pas tous des bourreaux mais qu'ils ont été eux aussi les victimes de monstres méconnaissables du quotidien ou de conditions de vie proprement insupportables. Cela n'excuse peut-être pas leurs divers crimes à chacun mais cela me permet d'aborder un point fondamental souligné du livre : l'humanité a plusieurs visages et plusieurs histoires, plusieurs couleurs et origines aussi, et les marginaux sont loin d'avoir choisi d'être dans cette position, de se sentir invisibles au point que la rage la plus tenace en devienne la seule solution envisageable. Cela m'en a fait mal au c½ur, c'est comme si j'avais moi aussi reçu un sacré coup de poing en pleine poire, et cela nous secoue. Le duo d'auteurs nous dépeint avec beaucoup de justesse le quotidien de la prison. Ils introduisent les jeunes lecteurs en douceur à ce monde très sombre et dont nous avons une image extrêmement négative. Vous me direz que c'est normal, au vu des spécimens qu'on y enferme. Dans notre tête, la prison est l'équivalent du béton, du danger, du désespoir, d'une morosité presque morbide, du sang qui coule, des barbelés qui agressent la peau, de la torture déclinée sur tous les plans et j'en passe et des meilleurs au niveau des images tout droit sorties de nos pires cauchemars. J'ai trouvé que Martin Page et Coline Pierré avaient habilement réussi à briser les préjugés sans pour autant enjoliver la réalité, bien au contraire. Ils nous font prendre conscience que l'enfer se trouve ailleurs, pas forcément là où l'on s'y attend, et qu'il ne tient qu'à nous de se battre et de devenir un phare dans la nuit pour ceux qui ont perdu le chemin de leur liberté. Il n'y a rien de plus précieux que d'avoir le choix de faire des erreurs, d'avancer, de faire preuve de solidarité et de continuer à rêver, à se montrer créatif et plein de promesses. Merci Coline Pierré et Martin Page pour cette jolie leçon de vie !

Sur ce, je vais conclure afin de ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir ce livre petit mais féroce par vous même ! Croyez moi que je voudrais vous en parler avec plus de moult détails car Max et Flora sont assurément devenus deux de mes âmes s½urs ! Vous allez voir, les deux adolescents vont apprendre à vaincre leurs peurs ensemble. Ils vont se soutenir, rassembler tout leur courage afin d'affronter ce monde réel qui les répugne tant pour prouver qu'ils ont à la hauteur de leurs espérances et que rien ne les empêchera d'embrasser leur avenir radieux. Je suis tout simplement tombée amoureuse de ces deux personnages extrêmement intelligents, combattifs, drôles, bouleversants, épatants et sûrement les êtres les plus humains qu'il m'ait été donné de rencontrer. Je considère que cette chronique est la déclaration d'amour vibrante que je leur adresse ! Cela sera l'unique lettre signée par moi dans cette correspondance à trois, ma pierre à l'édifice. Merci Max et Flora de m'avoir requinquée, de m'avoir donné une nécessaire leçon d'humilité, de m'avoir appris qu'il n'y a rien de plus beau que d'avancer pas à pas, à mon propre rythme, et de savourer chaque petite victoire. Ce sont des enseignements qui resteront gravés dans le marbre de ma mémoire, ça, c'est certain ! Mon c½ur frétille d'impatience et de félicité non contenue à l'idée de vous retrouver dans la suite de votre propre feuilleton, le plus trépidant qu'il m'ait été donné de suivre à ce jour, Les nouvelles vies de Flora et Max. À tous les deux, je vous adresse mon sourire le plus éclairant et ma gratitude la plus sincère. Merci pour votre grande sagesse qui ferait pâlir d'envie tous les adultes du monde, merci pour tous ces beaux fous rires partagés ensemble, merci de m'avoir fait frôlé à de nombreuses reprises la crise cardiaque (et je suis sérieuse pour le merci !) et... juste merci d'être vous. Vous valez plus que toute la poussière de fée du monde à mes yeux car la magie de votre amitié, de la beauté de votre âme et de vos projets ensemble, le regard tourné vers la même direction quoiqu'il arrive, c'est la seule qui compte, la seule qui fait le poids face à nos attentes démesurées car c'est elle, la véritable magie, et non pas toute cette poudre de perlimpinpin que n'importe quel charlatan, que ce soit en politique ou à la télévision, essaye de nous vendre jour après jour. C'est la magie de votre rencontre des plus improbables, digne d'une ironie tragique et tout bonnement grotesque, c'est la magie du ciment de votre amitié impérissable comme les bonbons mais aussi raffinée et élégante qu'une rose, aussi exaltante et chaleureuse qu'une fleur des champs, c'est elle qui me donne envie de croire en un avenir meilleur pour cette planète et pour les hommes. La foi en ce qui est beau, en ce qui est vrai, est loin d'être morte. J'ai hâte de vous retrouver, de pouvoir vous serrer dans mes bras jusqu'à vous en étouffer en pensée, de prendre de vos nouvelles, et que vous me prouviez encore une fois à quel point vous êtes les super-héros de vos vies et de celles de vos proches. Je sais que vous ne me décevrez pas, que les remarquables Martin Page et Coline Pierré ont su se montrer à la hauteur de leur premier bébé de papier, de leur chef d'½uvre pour la jeunesse et même pour tous les âges qu'est La folle rencontre de Flora et Max. Folle oui, elle l'a été, assurément. Mais la folie n'a jamais été plus belle qualité qu'à ce moment-là. Max, Flora, attendez-moi, on se retrouvera (à ceux qui lisent cette chronique, vous pouvez mettre en fond sonore la chanson éponyme de Francis Lalanne afin d'être encore plus dans l'émotion)...

Nanette ♥

PS : C'est in fine bien Coline Pierré qui a rédigé les lettres de Flora et Martin Page celles de Max. Ce que je trouve tout simplement formidable, c'est qu'ils n'ont pas écrit ce livre à deux comme un roman classique, mais ils se sont véritablement envoyés des lettres, comme s'ils incarnaient leur personnage respectif. Et cela se sent quand on lit l'oeuvre, la forme et le contenu sont authentiques, spontanés, ça nous parle comme si c'étaient de vraies lettres qui nous étaient adressées. Le fait que les deux auteurs aient ainsi "joué le jeu" rend le récit indubitablement vivant et spécial pour nous, comme s'il l'a sûrement été pour eux au moment de l'écriture et même après. Bref, qu'est-ce que vous attendez pour lire ce livre ?

FICHE LECTURE : La folle rencontre de Flora et Max
COUP DE FOUDRE ϟ aussi gigantesque que la galaxie. Il ne pouvait en être autrement...

« Bien sûr, l'idéal serait que la douceur soit la norme, mais j'ai peur qu'on n'en prenne pas le chemin. »
Tags : Fiche Lecture, L'école des Loisirs (Médium), 2015, Littérature française, Martin Page, Coline Pierré, Roman écrit à quatre mains, roman épistolaire, Prison, amitié, adolescents, humour, maladie insolite, reconstruction de soi, solitude, isolement, ouverture d'esprit, soif d'apprendre, espoir, projets, harcèlement, angoisse, violence, enfermement, apprentissage de la vie, culpabilité, honte, tristesse, noirceur, lumière, grandir, maturité, famille, soutien, tendresse, amour, acceptation de soi, épreuves, pardon, solidarité, ouvrir grand ses ailes, oiseaux, protéger, secourir, affronter ses peurs, courage, évolution, générosité, Coup de foudre ♥
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#Posté le lundi 04 février 2019 09:21

Modifié le vendredi 08 février 2019 04:37

FICHE LECTURE : Trois filles en colère

FICHE LECTURE : Trois filles en colère

• AUTRICE : Isabelle Pandazopoulos.
• ANNÉE : 2017 (FRANCE).
• GENRE (S) : Epistolaire.
• THÈMES : Années 60, mai 68, vie quotidienne, correspondance, journal intime, journaux, Europe, tourbillon, rébellion, révolte, soulèvement, colère, rage, jeunesse, adolescence, premiers émois, féminité, place de la femme, dictature, injustice, combat, conflit, tourmente, amitié, amour, famille, tensions, trahison, génération d'après-guerre, reconstruction, rêve de liberté, espoir, secrets du passé, étouffement, oppression...
• PAGES : 336.

DES 14 ANS - 13,50¤.

MAI 68, C'ÉTAIT IL Y A CINQUANTE ANS. 1966, UN VENT DE RÉVOLTE COMMENCE A SOUFFLER SUR LE MONDE.

A Paris, Suzanne l'insoumise étouffe dans une famille bourgeoise qui n'attend que de la voir bien mariée.

A Berlin-Ouest, la timide Magda espère éperdument retrouver sa famille qui vit de l'autre côté du mur,
à l'Est.

Au même moment, dans une Grèce écrasée par la dictature, la farouche Cléomèna tente de gagner sa vie en faisant la servante alors qu'elle rêve d'université et de lecture sans fin.

Dans cette Europe meurtrie, elles ont un rêve commun : tracer leur chemin, découvrir l'amour et devenir des femmes libres.

L'AUTRICE : ISABELLE PANDAZOPOULOS est née en 1968 d'un père grec et d'une mère allemande. Devenue professeur de lettres, sans doute pour le plaisir de partager sa passion des livres et de la lecture, elle a toujours enseigné dans des zones dites difficiles avant de se spécialiser pour travailler auprès d'adolescents en grande difficulté puis d'élèves en situation de handicap mental. Depuis trois ans, formatrice à l'ESPE (Ecole supérieure du Professorat et de l'Education), elle consacre le reste de son temps à l'écriture et à l'animation de ses ateliers. Isabelle a trois enfants. Elle habite Paris, qu'elle aime à la folie mais pas autant que sa datcha du Bazois où elle écrit ses livres.

ஜ MON AVIS : ♫ C'est le temps de l'amour, le temps des copains, et de l'aventure...

Tout d'abord, un grand et vif merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour leur gentillesse de m'avoir fait parvenir cet ouvrage aux couleurs bariolées et éclatantes, qui vous sautent aux yeux et qui se montrent féroces et imposantes, à l'image des trois jeunes femmes de cette histoire sur fond des années soixante, trois étudiantes qui se cherchent, qui ont leurs incertitudes et leurs angoisses mais aussi une vraie rage de lion.

Etant très intéressée par cette période, qui me fascine au vu de son foisonnement culturel, ne serait-ce qu'au niveau musical, et surtout des tabous d'ordre sexuels et sociaux qu'elle a permis de mettre en avant par la suite, mais la connaissant au fond fort peu, il me tardait de me jeter sur cette oeuvre et de découvrir ce qu'elle avait à m'offrir. Je n'ai pas été déçue du voyage, qui m'a fait découvrir une autrice formidable ainsi que tout ce qui pouvait naître de génial de sa plume.

Pour commencer, j'ai énormément apprécié la forme épistolaire proposée par l'autrice, que je trouvais tout à fait appropriée. Cela permet dans un premier temps de plonger in medias res dans la vie des divers personnages, de se sentir au plus près d'eux et d'être comme des lecteurs privilégiés de leur courrier, comme si on lisait au-dessus de leur épaule, courrier qui révèle un bon nombre de choses en matière de la complexité de leur temps, de leurs sentiments introspectifs, de leurs craintes, de leur espoir, de leurs motivations, de leur appel à l'aide, de leurs relations avec autrui.

On se sent au c½ur vibrant de ce récit mouvementé, loin d'être à bout de souffle, et décadent, aux premières loges, pile à la bonne place. Ensuite, cela offre au récit un champ multiple de points de vues, provenant de différentes générations, sexes, pays, époques, classes sociales. Cette pluralité de visions du monde est d'autant plus enrichissante et nous délivre un récit coloré, qui ne juge pas, qui écoute et qui retranscrit, tel un témoignage de la vie à brûle-pourpoint des personnages.

A ce niveau-là, j'ai trouvé le récit intense, bien amené, pertinent et très intelligent à de nombreux niveaux. Cela démontre aussi une certaine force insufflée dans l'écriture de l'autrice, qui est lumineuse, vivace, documentée et passionnée. C'est comme si le livre menait sa vie propre tant il nous parle et nous agrippe, notamment par le biais de coupures de journaux, de couvertures de magazine, d'extraits de journaux intimes, de cartes postales, de photographies et de rapports authentiques des événements relatés et des lieux où ils se déroulent, qui viennent agrémenter un ouvrage au contenu déjà riche et dense, à la contextualisation parfaitement maîtrisée et réussie et à la dynamique impressionnante.

Un autre élément au niveau du travail d'Isabelle Pandazopoulos qui est remarquable et fabuleux, c'est le fait que ses trois héroïnes, "ses" trois filles faites de chair d'encre et de papier, sont originaires des trois pays qui ont marqué la vie de l'autrice. En effet, cette dernière est gréco-allemande dû aux origines de ses deux parents et son lieu d'adoption est la France, et plus précisément Paris, qui se trouve être la ville centrale de l'histoire.

Ainsi, l'autrice nous fait vivre l'épopée de trois jeunes filles qui se retrouvent liées par les circonstances familiales, par le destin et par leurs idéaux tant politiques que sur leur existence même à travers une Europe qui peine à se reconstruire, à concilier les jeunes de la Seconde Guerre mondiale, désormais parents, leurs enfants nés de la vague déferlante du baby boom et même les grands-parents de ceux-ci, qui restent mutiques sur leurs éventuelles actions de collaboration... Secrets de famille seront au rendez-vous pour pimenter l'intrigue, sans pour autant en dénigrer le contenu historique et intellectuel, bien au contraire.

Ajoutez à cela que l'autrice est née en 1968, année charnière qui déchaînera les réformes pour une société moins sexiste, qui rend sa dignité aux femmes, qui laisse à la jeunesse sa chance de s'exprimer et qui est en faveur d'une Europe unie et solidaire (sur le papier du moins). Sans pour autant nous raconter une histoire qui aurait pu être exclusivement la sienne et celle de ses aïeux, l'autrice a préféré creuser ces pistes de son passé afin de nous livrer l'histoire rocambolesque d'un continent entier, multicolore et aux façons de penser parfois diamétralement opposées, qui nous laissent avec un paradoxe à l'ironie assez triste pour en pleurer.

Il suffit de voir le traitement imposé à la population d'Allemagne de l'Est par les communistes, quand ceux de Grèce luttent pour la liberté tout court et contre la dictature. Tout ça dans l'objectif de montrer les fruits d'un travail de recherche épatant et vigoureux dans le but de mieux comprendre pour moins diviser et aller de l'avant cinquante ans après. Brillant. Je suis admirative.

Chacune des trois filles a le droit à sa part du lion et, même si Cléomèna arrive un peu plus tardivement, elle fait très vite son entrée en matière dans l'histoire et son sacré ramdam, tant amoureux que politique et en tant que femme qui a réchappé au pire, ne manque pas d'attirer notre attention. Suzanne est cependant l'héroïne parmi les trois qui m'aura laissée la plus forte impression, on ne peut pas l'oublier notre petite Suzanne.

Née franco-allemande au sein d'une famille bourgeoise à première vue bien sous tous les rapports, la jeune femme à l'esprit libre et bouillonnant en a assez du confort étriqué de sa sublime demeure parisienne, auprès de parents qui jouent un rôle et qui l'étouffent et d'un frère qu'elle ne parvient pas à comprendre et inversement. Suzanne m'a beaucoup émue car, sous ses airs de jeune fille franchement trop spontanée qui cherche à être aimée et à s'intégrer à des groupes de personnes plus âgées et tapageuses, se cache une femme qui croque la vie à pleines dents, qui cherche à capturer l'essence même du monde, sa Beauté, sous ses formes multiples, qui veut s'accepter en tant que femme et se sentir bien dans sa peau, telle qu'elle est, sans pudeur et sans tabou.

On ne peut que comprendre son mal-être dans cette société de pète-secs et de non-dits, où la moindre évocation de la sexualité est d'une grossièreté vulgaire, inutile et scandaleuse. Suzanne est prête à se battre pour ce qui la fait vibrer, l'amour, la passion de la vie et de la lumière du monde, sa force et son essence de femme. Elle n'a pas envie d'entrer dans le moule ou de diluer ses couleurs chatoyantes sous prétexte que les femmes doivent rester dans l'ombre. Elle m'a apportée une vigueur, une témérité et une confiance en moi incroyables.

Sa mère, la pétillante et superbe Isle qui a perdu de son éclat, m'a touchée en plein de c½ur de par sa vulnérabilité. Bafouée dans son droit de femme par un mari qui la trompe et qui se cache dans les jupes de sa mère, cherchant désespérément à atteindre et à discuter avec ses deux aînés qui ont été pris dans les feux de l'adolescence dégoûtée et révoltée, n'ayant pas choisi d'avoir son troisième enfant, le bébé Léon (qui n'a rien demandé, pauvre petit), dont elle a souffert de la grossesse et accouchée dans la douleur, Isle est a l'image de la femme-objet, qui n'a pas de libre-arbitre, pas de sexualité, qui doit constamment endurer l'autorité patriarcale et se soumettre, encore et toujours, sans quoi elle ne serait pas une femme convenable aux yeux de la société. La façon dont elle est traitée et ignorée m'a donné envie de vomir, et heureusement que des personnes comme le député Neuwirth ou Simone Veil se seront battues pour que les voix de ces femmes bafouées et traînées dans la boue soient entendues.

Magda, sa bien-aimée cousine, semble être plus timide et réservée mais, en réalité, elle aspire au même idéal de liberté, au droit d'oser jouer avec sa sexualité, de vivre d'amour et d'eau fraîche, de vivre pleinement, d'être vivante. Moins mémorable que son phénomène de cousine qu'elle aime si tendrement et dont elle est inséparable, leur amitié qui connaîtra certes des remous m'a profondément touchée tant elle est authentique de façon désarmante, les filles se confiant l'une à l'autre comme si elles étaient des livres ouverts.

De plus, c'est grâce à Magda que le dénouement des langues aura lieu concernant un passé qui ne passe pas, celui de la collaboration et de ces grands-parents qui sont mystérieusement morts, sans que l'on sache pourquoi... Magda, c'est celle qui ne se contentera pas de ce qu'elle a, qui bravera les interdits, qui voudra savoir et comprendre ce funeste héritage de la guerre qui pèse encore les générations suivantes, qui n'en n'ont été ni actrices, ni responsables, et qui en souffrent des cuisantes conséquences, tel le Mur de la Honte qui va irrémédiablement changé la vie familiale de la famille de Magda et leur écoute les uns des autres, pour le meilleur comme pour le pire...

Bref, le personnage de Magda a été plus intéressant pour moi de par le mécanisme qu'il permet de déclencher, pour ce qui est de l'éclatement des mémoires et l'éveil des consciences familiales concernant la guerre, aussi pour découvrir les deux pans du Mur funèbre, ainsi que pour sa relation avec Suzanne, plutôt que pour le personnage en soi. Néanmoins, il fallait qu'elle soit là.

Enfin, Cléomèna. Elle nous a offert le pan d'histoire le plus énigmatique pour moi et aussi le plus intéressant. Dans un premier temps, il s'agit d'une beauté grecque notre Cléomèna, à laquelle il ne faut pas se frotter de trop près. Sa famille est également redoutable pour ce qui est de la question de la Liberté, source de vie et de dignité humaine.

J'ignorais pratiquement tout de la Grèce et de sa condition dans les années soixante, du fait que cette île regorgeant de trésors naturels et antiques, méritant toutes les louanges et l'émerveillement possibles, était sous le joug d'un fascisme qui se révèle être décidément increvable, grand amateur d'incarcération et aussi meurtrier. Tandis que son père a été tué pour avoir exprimer ses idées trop fort et de façon trop virulente, que son frère et sa mère sont emprisonnes, la vivacité d'esprit, quant à elle, ne va pas rester étouffée trop longtemps au service de ces riches Français exigeants et tyranniques séjournant en Grèce et reprochant à la jeune fille, portrait tout craché de son père vénéré et qui lui manque cruellement, tout ce qu'elle est en somme.

A Paris, sous la protection de la famille de Suzanne, elle va pouvoir accéder à l'université, à ce droit précieux à l'éducation et à la culture, la richesse intellectuelle dont elle se nourrit, mais aussi, elle va se rendre compte qu'elle peut agir, lutter contre l'injustice et le désarroi qui manque souvent de la noyer, et hurler sa rage à la face du monde. Esprit fort et fragile à la fois, Cléomèna ébranle, émeut, suscite notre compassion et ne nous laisse pas de marbre. Impossible en effet d'éviter cette tornade tout droit débarquée de cette Grèce aux eaux turquoise et tremblotantes.

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller cet ouvrage, qui saura sensibiliser un lectorat à partir de la pré-adolescence. Pour une oeuvre jeunesse qui ouvre un jeune lectorat à cette conscience de la révolte, du combat de la liberté et d'une époque qui a encore des répercussions et sa raison d'être aujourd'hui, le pari de l'autrice de nous sensibiliser et de nous interroger sur la question de notre identité, de notre conscience politique, de nos valeurs fondamentales, de notre pouvoir en tant que peuple, du vivre ensemble et de l'Europe aux multiples facettes est réussi et m'a donné envie d'approfondir encore plus le sujet, de me plonger de nouveau dans les sixties et de laisser ces dernières me parler, me raconter leur vécu et leurs innovations tout comme leurs horreurs.

En tout cas, Trois filles en colère a résonné dans mes oreilles tel un bon vieux rock de notre Jojo national des Yéyés de Salut les copains ! ou bien des gear Beatles et autres groupes qui swinguent de la British Invasion et je me suis laissée entraînée et emballée face à ce feu d'artifices qui explose de questions, de joie, de mots, d'insolence, d'un plaisir fou et contagieux !

Ce livre est comme une valise s'ouvrant sur un monde pluriel, déjà ancien et pourtant en pleine modernité, qui nous offre des reliques précieuses à voir, entendre, écouter, crier, sur lesquelles méditer et continuer l'avancée prodigieuse pour l'émancipation de la femme, le respect de ses droits et de ses décisions, le respect d'une jeunesse qui grandit et s'affirme aussi, l'égalité homme/femme, et la fondation d'un monde juste, tolérant et sans danger. Bon, c'est pas gagné mais ce livre m'a redonné ce regain d'énergie et d'insouciance de cette époque révolue et enchanteresse dans ses diverses nuances pour y croire, encore et toujours. Un livre qui trône fièrement dans ma bibliothèque, détonnant et vivifiant.

On s'en souvient... ♫

« Tu es en train de devenir une drôle de petite bonne femme ma Suzanne, tu sais. A la fois intrépide et joyeuse, et brusquement fragile et doutant de tout, et d'abord de toi-même. Moi, je sais, à te regarder grandir, que c'est aussi ta force, cette sensibilité singulière et ce regard étonné que tu poses sur le monde et sur les autres. »
Tags : Fiche lecture, trois filles en colère, service de presse, Gallimard Jeunesse, Scripto, Isabelle Pandazopoulos, 2017, roman épistolaire, Années 60, mai 68, vie quotidienne, correspondance, journal intime, journaux, Europe, tourbillon, rébellion, révolte, soulèvement, colère, rage, jeunesse, adolescence, premiers émois, féminité, place de la femme, dictature, injustice, combat, conflit, tourmente, amitié, amour, famille, tensions, trahison, génération d'après-guerre, reconstruction, rêve de liberté, espoir, secrets du passé, étouffement, oppression
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#Posté le vendredi 29 décembre 2017 16:09

Modifié le mercredi 10 juillet 2019 09:13

FICHE LECTURE : Dracula

FICHE LECTURE : Dracula

FANTASTIQUE, ROMAN ÉPISTOLAIRE | 1897 | BRAM STOKER | VAMPIRES, MAL, TRAQUE, FOLIE, HORREUR, ÉPOUVANTE, MYSTÈRE, GOTHIQUE, AVENTURE, FRISSONS, SENSUALITÉ, MÉTAMORPHOSE, ÉTRANGE, RELIGION, PIÉTÉ, AMITIÉ, CARPATES, TRANSYLVANIE, ANGLETERRE VICTORIENNE, LONDRES, MYTHE, MORT, DÉMONS, HUMANITÉ...

➜ De Londres au fin fond des Carpates, quel périple ! En arrivant à Bistritz, Jonathan Harker est épuisé. Mais son hôte, le comte Dracula, a tout prévu : une chambre est retenue à l'auberge. Le lendemain, Jonathan prendra la diligence jusqu'au col de Borgo. De là, une calèche le conduira au château.
Mais pourquoi les habitants du village se signent-ils avec des mines épouvantées quand Jonathan leur dit où il compte se rendre ? Pourquoi lui fait-on cadeau d'un crucifix ? De guirlandes d'ail ? Il est vrai que ce pays est celui de toutes les superstitions...
Malgré ces mises en garde, Jonathan Harker poursuit sa route. Certes, ces montagnes escarpées, ces loups qui hurlent dans le lointain ont de quoi vous faire frissonner. Mais enfin, nous sommes au XIXe siècle, que diable ! Et Jonathan est un homme raisonnable...

FICHE LECTURE : Dracula
Aujourd'hui, je vous présente un grand classique de la littérature du XIXème qui n'a même plus besoin d'être présenté à vrai dire : je vais vous parler du fameux Dracula, qui nous fait trembler depuis 1897 et qui n'a cessé d'inspirer la littérature, le cinéma, la musique et la télévision en faisant proliférer le peuple des enfants de la Nuit, j'ai nommé les vampyrs (communément "vampires" chez le commun des mortels). Une fois n'est pas coutume, et vous allez y être rapidement habitués (si vous ne l'êtes pas déjà d'ailleurs), c'est l'adorable Pauline de la chaîne Pinupapple & Books (pour sa vidéo spéciale Lectures d'Halloween, c'est ici) qui m'a définitivement décidée à lire cet incontournable ouvrage littéraire, à mettre entre les mains de tous les lecteurs au moins une fois dans leur vie afin de se faire sa propre opinion. Et pourquoi donc avais-je tant tergiverser à me plonger dans les ténèbres les plus noires avec ce roman, moi qui suis si friande de littérature de l'ère victorienne et fantastique par-dessus le marché ? Tout simplement car je nourrissais beaucoup de préjugés à son égard. Ce roman, qui est un pilier à lui tout seul, qui est à l'origine d'un univers si prolifique et étendu qui continue à prospérer de nos jours, en particulier chez les ados mais aussi chez un public plus âgé, aurait dû capter immédiatement mon intérêt et suscité mon envie. Or, j'ai eu un temps l'effet tout inverse.

FICHE LECTURE : Dracula
Laissez-moi juste vous narrer le début de ma petite longue histoire avec Dracula.-Il y a six ans, alors que j'étais en quatrième, le thème de notre étude en cours de Français était la littérature fantastique. L'aboutissement de tous ces cours a été un exposé sur une oeuvre classique de fantastique à choisir parmi une liste. Tandis que la plupart des élèves se sont jetés sur la nouvelle La dame de pique de Pouchkine (le texte le plus court sur l'ensemble proposé bien sûr), je me suis pour ma part intéressée aux pavés de la liste, y étant accoutumée. J'ai alors dû faire le choix, et pas des moindres, entre Frankenstein et Dracula, deux romans pour lesquels je nourrissais des préjugés incommensurable et injustifiés. Dans l'un, le fantôme de Boris Karloff planait, et dans l'autre, ma saturation des créatures aux dents longues me donnait des relents d'acidité. In fine, j'ai dévoré le Prométhée moderne et je dois avouer que je ne regrette pas de l'avoir fait passé en premier, tant il m'a transpercé le c½ur et me marque encore aujourd'hui de par son intelligence et sa force. Mary Shelley devait sûrement avoir un bel esprit éclairé, sa plume est remarquable. Cependant, celle irlandaise de Bram Stoker l'est aussi, et c'est avec une grande fierté et un baume au c½ur que j'ai refermé Dracula après une lecture minutieuse et pas à pas, celle-là. Le temps de puiser la force et la volonté d'un groupe de personnes au dessein noble, au c½ur pur et à l'ingéniosité redoutable. Voilà mes préjugés effacés du tableau, prêts à reposer au tombeau à tout jamais.

FICHE LECTURE : Dracula
L'aspect épistolaire d'un roman ne m'a jamais effrayée, bien au contraire. C'est un type de lecture que je rencontre peu souvent et, quand cela est le cas, je plonge d'autant plus à corps perdu dans l'histoire car c'est comme si j'étais dans la confidence, que j'étais un personnage à part entière qui va lui aussi faire évoluer le récit et apporter du soutien à l'auteur de la lettre ou du journal rien qu'en lisant. Cela exacerbe mon immersion dans le récit et rend mes sens plus affûtés, mes émotions plus ardentes et authentiques encore. Cela nous permet de plonger clairement dans les états d'âmes des personnages, de découvrir leur ressenti précis face aux événements : le désarroi de Jonathan Harker, le désespoir amoureux de John Seward,-l'abysse de tristesse d'Arthur Holmwood, la compassion et rage de vaincre de Van Helsing, le soutien de Quincey et les craintes de la douce Mina.

FICHE LECTURE : Dracula
Tout cela transpire des divers lettres jetées à la mer, journaux testaments d'une entreprise inévitable et morbide, au profit de l'Humanité, et cela est purement, simplement captivant. Cependant, ce qui est en ressort par-dessus tout, et qui se dégage de chaque pion de cette intrigue noire et à couper le souffle, y compris de Dracula himself, c'est de la détermination. De chaque fibre de leur être, ces personnages aspirent à accomplir quelque chose de grand, inspirés par le bien de l'Homme ou le Mal de l'Enfer, à laisser une trace indélébile sur Terre, libératrice ou néfaste. Et je n'ai pu qu'être contaminée par cette envie oppressante d'Agir, de faire face aux pires obscénités du démon pour permettre un meilleur futur à ce monde embrumé. En ouvrant ce livre phare, je me suis embarquée dans une sacrée aventure mystique, qui a enclenché tous mes sens.

FICHE LECTURE : Dracula
L'écriture de Bram Stoker pourra vous sembler trop "pompeuse" ou alambiquée mais je l'ai justement adoré pour cela, elle m'a fait ressentir tous les états d'âme des personnages au plus profond de moi, ce qui a décuplé ce que je pouvais moi-même éprouver durant mon intense et périlleuse lecture et j'ai pu ainsi en savourer toute l'essence. Surtout, j'ai été profondément touchée par la bienveillance attentive que les personnages démontrent les uns envers les autres, ils se soutiennent, s'épaulent, et jamais personne ne se retrouve abandonné, malgré les risques de vampirisme injecté par les crocs de Dracula.

FICHE LECTURE : Dracula
Ou bien la lourdeur de la tâche de tuer un être humain possédé par un démon d'un autre niveau. Cela m'a fait du bien que des sentiments aussi nobles pouvaient être de mise, là où notre monde est toujours si cruel et de surcroît, dans une histoire aussi noire ! Quel beau contraste ! Cela m'a redonné espoir et cela constitue une lumière, un phare dans ce récit semé d'angoisse. Après, peut-être est-ce la traduction que j'ai lue qui donne une telle aura à ce roman, je l'ai beaucoup apprécié malgré les nombreuses répétitions et les fautes de frappe qui ont parsemé ma lecture et qui m'ont sauté aux yeux, même après une longue journée de travail.-Du coup, j'en saurais d'autant plus curieuse de lire la version irlandaise originelle et je continuerais mon épopée draculienne en compagnie de Dracula, l'Immortel, écrit notamment par un descendant de Bram, Dacre Stoker.

Ce dernier semblait armé de bonnes intentions et de fidélité envers l'oeuvre pour le moins éternelle de son aïeul (voir informations en fin de livre). Cela m'a rendue vraiment avenante envers cette suite "officielle" qui saura me donner tous les éléments de réponses dont j'ai besoin concernant la naissance de l'amitié Mina/Lucie, la rencontre entre Mina et Jonathan, le cas Renfield... En attendant de me procurer cet ouvrage, je ne peux que vous conseiller chaudement la lecture de ce grand classique qui aura marqué ma vie de lectrice et que je suis très fière d'avoir lu !

Source des images : We♥it.

« Sans doute les larmes font-elles du bien parfois ; sans doute rafraîchissent-elles l'atmosphère comme le fait la pluie... »

FICHE LECTURE : Dracula
Tags : Fiche Lecture, Dracula ♥, Grand classique, Littérature irlandaise, XIXe siècle, Pinupappleandbooks, Halloween, Fantastique, roman épistolaire, 1897, Bram Stoker, Vampires ♥, Bien/Mal, traque, folie, horreur, épouvante, mystère, gothique, aventure, frissons, sensualité, métamorphose, étrange, religion, piété, amitié, Carpates, Transylvanie, Angleterre victorienne, Londres, mythe, mort, démons, humanité
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#Posté le vendredi 18 août 2017 11:25

Modifié le lundi 21 août 2017 03:37

FICHE LECTURE : Le monde de Charlie

FICHE LECTURE : Le monde de Charlie

Pas raccord.

• TITRE VO : The perks of being a wallflower.
• ÉCRIVAIN : Stephen Chbosky.
• ANNÉE : 1999 (USA) ; 2008 (FRANCE).
• GENRE(S) : Épistolaire, contemporain, Young adult.
• THÈMES : Adolescence, amitié, différence, lycée, musique, amour...
• PAGES : 293.

Au lycée où il vient d'entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas 'raccord'. Pour son prof de Lettres, c'est un prodige ; pour les autres, juste un freak. En attendant, il reste en marge... jusqu'au jour où deux étudiants, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile.
La musique, les filles, la fête : c'est tout un monde que Charlie découvre...

FICHE LECTURE : Le monde de Charlie

ஜ MON AVIS :

Trois ans. Il m'aura fallu trois ans pratiquement avant de rédiger la chronique de ce livre que j'avais eu tant envie de lire et qui m'avait été si gentiment envoyé par les éditions Sarbacane, que je remercie d'ailleurs chaleureusement (avec bien du retard) pour m'avoir envoyé un de mes tout premiers services presse. Je m'excuse de tout c½ur que mes problèmes personnels m'aient empêché de tenir mes engagements. Service presse avec un marque-page trop classe et un adorable petit mot écrit dessus qui plus est, j'avais été choyée. Je l'ai conservé précieusement par ailleurs. Je suis incorrigible. Mais j'ai une excuse : à l'époque, j'étais totalement addict à mon ordinateur, de six heures du matin jusque minuit, je ne plaisante pas. Vous comprendrez donc que j'avais besoin de faire ma cure de désintox. Mais me voilà prête à faire la chronique de ce roman qui m'a séduite au plus haut point.

Le roman se présente sous forme de lettres, écrites par le héros de l'histoire, Charlie, alter-ego de l'écrivain himself, à une certaine amie, dont on ne découvrira jamais l'identité jusqu'à la fin. Mais est-ce important ? Pas vraiment non. Ce qui importe, c'est le contenu des dites lettres, où Charlie va décrire avec poésie, sincérité, ses états d'âme, son mal-être, ses incertitudes, et, petit à petit, la confiance en soi qu'il acquiert, au fur et à mesure qu'il réalise qu'il vaut quelque chose en tant qu'être humain, qu'il n'est pas insignifiant comme il le pense, telle une wallflower, quelqu'un qui se fond dans le décor. Si certains sont gênés par la manière dont le roman est écrit, sans chapitres, avec ces lettres comportant un brin de mystère vu que la destinataire nous est inconnue. Cela peut sembler étrange, déroutant, inhabituel. Et pourtant, c'est ça que j'adore le plus.

En premier lieu, cela rend le roman aérien, cela apporte une légèreté par rapport à la gravité de l'histoire et aux différents thèmes abordés certes avec doigté mais qui ne sont pas tout mignons tout gentils. On parle de la dure réalité de la vie mes loulous, notamment celle d'être lycéen et de passer à l'âge adulte. Rien que d'y penser, j'en ai le tournis... Ainsi, le livre découpé en lettres de deux pages chacune environ, parfois beaucoup moins, rend la lecture extrêmement agréable, et les pages se tournent d'elle-même. En dehors de l'aspect agréable et ménager le lecteur (pauvre chéri), je trouve que c'est un choix très ingénieux de la part de Stephen Chbosky, cela a son intérêt dans l'histoire.

Vu que son héros est à son image, Charlie a l'âme d'un écrivain, qui s'assied chaque soir ou presque pour écrire sa lettre quotidienne et noircir le papier, il en a le talent et la vocation, et on s'en rend compte justement avec son écriture (en réalité celle de Chbosky), qui nous transporte, comme si c'était à nous qu'il s'adressait. On se sent particuliers, privilégiés de lire ses lettres, intimes sans trop l'être, authentiques, profondes et touchantes.

Un autre moyen de se rendre compte du génie caché de Charlie, c'est grâce à sa relation avec son prof de lettres. Mais ça, j'en parlerais plus tard. Justement, les lettres, cela rend la relation avec le lecteur plus intime, comme si Charlie était notre ami à nous, et cela crée une meilleure connivence avec le lecture, qui s'identifie plus facilement aux personnages de l'histoire, comme s'ils faisaient partie de sa vie. D'ailleurs, c'est comme ça que je me sens vis-à-vis de Charlie, mais aussi vis-à-vis de Sam et Patrick, bien évidemment. Je ne suis pas prête d'oublier ces trois-là et je reviendrai toujours auprès d'eux comme on le ferait avec nos amis les plus chers.

Ce roman me fait office de roman-doudou en fait. Un livre de chevet indispensable dont je ne reste jamais bien loin. Je reprends toujours du plaisir à lire un passage, car chaque citation de ce livre est forte, marquante, pleine de vie et d'expériences de l'adolescence : l'amour de soi, l'amour des autres, la puissance de l'amitié, l'incompréhension, la peur, la tristesse, le pardon, la souffrance, l'espoir, l'allégresse, le bonheur, la joie, l'avenir.

Je trouve que Stephen Chbosky a su retranscrire la réalité d'un adolescent, en l'occurrence lui-même, de manière tout à fait remarquable, de sorte que cela nous parle à tous et nous touche en plein c½ur, comme si on se sentait enfin compris d'une certaine manière. Voilà l'effet que ça m'a fait en tout cas. Instantanément, je suis tombée sous le charme du personnage de Charlie, qui est un personnage bouleversant, adorable et authentique. Je n'avais qu'une seule envie : pénétrer dans les pages du livre afin de lui faire un gros câlin et de ne plus jamais le lâcher, tant il avait besoin de se sentir aimé, accepté, avoir de l'importance aux yeux de quelqu'un, lui qui ne se trouve rien de particulier et insignifiant. Je mourrais d'envie de l'inonder de mon amour.

De plus, je ne pouvais que le comprendre, car moi aussi j'ai parfois l'impression de me fondre dans le décor, d'être invisible et d'avoir la sensation que tout m'échappe, que je n'ai aucun lien d'appartenance avec le reste du monde, cette sensation de vide et d'indifférence qui est dure à supporter. Il faut dire que Charlie en traverse des vertes et des pas mûres, c'est loin d'être évident de faire face à de telles épreuves et je ne pouvais que ressentir de la peine et de la compassion pour lui. En parlant de ça, lors de la révélation finale de ce qui le taraude depuis son enfance, ce traumatisme dont il ne parvient pas à se rappeler, malgré ses efforts, je me suis effondrée car je ne m'y attendais absolument pas. Stephen Chbosky amène cela au fil des pages avec des sous-entendus très subtils, jusqu'à la bombe atomique, qui nous explose en pleine figure. Elle ne m'a pas épargnée, c'est certain. Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse cogiter tout seul, niark niark niark (mon rire démoniaque est à peaufiner, je sais). Chbosky a du talent, indéniablement. Beaucoup, beaucoup de talent. Son roman m'a marqué comme un feutre indélébile. Rien que ça.

Ce qui m'a le plus rapproché de Charlie, bien sûr, c'est sa passion dévorante pour la littérature. Rien de tel pour rassembler les gens qu'une passion vivace comme celle-là. Et mes amis, quand j'ai vu sa liste de lecture (rien que ça, c'est trop trop cool), je me suis dis que j'avais trouvé mon âme s½ur (sorry Sam). Sérieusement : L'étranger (cocorico), Peter Pan, Gatsby le Magnifique, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur,... Rien qu'en énumérant ces titres, je me fais un orgasme littéraire à moi toute seule (oui, je me sens bien). Je vous l'avais dis : des âmes s½urs. Cela m'a fait un bien fou, et dès que Charlie s'égrenait sur ses diverses lectures, qui le passionnent plus les unes que les autres, je souriais à moi-même jusqu'aux oreilles car il décrivait exactement ce que je ressens dès que je m'immerge dans un livre, comme si c'était moi qui parlait. Ce fut une expérience de lecture unique, jamais je ne m'étais sentie aussi proche d'un personnage sur ce point. Il n'en fallait pas plus pour me conquérir. Le pouvoir des livres est puissant (quelle intelligence, merci Captain Obvious !), souvenez-vous de cela. L'auteur y rend hommage à sa manière, en lui donnant sa place importante, et ça, j'aime. J'achète, cf. Jean-Marc Généreux.

Mais en plus d'avoir des goûts littéraires du feu de Dieu, le mignon petit Charlie écoute de la musique du tonnerre. Je ne peux qu'approuver. Pour ne citez qu'une chanson, une seule, j'ai choisi sans aucune hésitation celle-ci : Landslide ♪ par Fleetwood Mac, un groupe que j'aime de tout mon c½ur. Cette chanson est sûrement ma préférée d'eux, elle est emplie de beauté, de nostalgie, d'amour inconditionnel. Elle correspond parfaitement au sentiment d'infini que Charlie ressent lors de la virée en voiture, cette libération après tant d'incertitudes et de difficulté à s'accepter soi-même. Elle lui colle à la peau, je dirais. Stephen Chbosky m'a séduite également par sa preuve de bon goût.

Je terminerai en abordant une autre grande qualité de ce livre (il n'a que des qualités de toute manière, humhum), à savoir les différents degrés de relations humaines tissés par l'auteur. La relation centrale unit Charlie, Sam et Patrick, mes trois chouchous d'amour. Je préfère ne pas épiloguer sinon cela va prendre des pages et des pages (je dis toujours ça et je tiens jamais mes promesses, haha), et puis de toute manière, quand des personnages sont merveilleux, on n'a pas grand chose à dire de plus, pas vrai ? Je dirais juste que Sam est une jeune femme formidable, forte, qui a terriblement besoin de se sentir aimée comme elle le mérite, qui se cherche encore, mais qui n'a pas honte de ses sentiments, de ses convictions et qui est une vraie perle, une véritable amie, qui vous prend sous son aile, vous redonne confiance, vous épaule et vous fait des smoothies (qu'est-ce que je l'aime). Quant à Patrick, il est hilarant, le demi-frère rêvé, un super pote, avec qui on adorerait se faire Rocky Horror Picture Show en live (c'est mon lifegoal, sérieux) et même l'atelier bricolage du lycée (quand je vous le dis que ce roman a un fort effet sur moi). Mais il est à la fois vulnérable, à l'instar de Charlie, il a ses fêlures et lui aussi on voudrait lui faire un immense câlin de Bisounours. Je les aime d'un amour inconditionnel tous les trois, leur amitié est inébranlable et superbe.

La relation entre Charlie et son professeur de littérature a aussi sa part importante dans l'histoire. J'ai trouvé le prof de litté de Charlie merveilleux, passionnant et passionné, inspirant, et qui croit en Charlie et son potentiel de toutes ses forces, c'est une relation que j'ai trouvé puissante et sublime, et qui m'a rappelé les relations que j'entretenais moi-même avec mes professeurs de lycée, qui étaient encourageants, qui dégageaient des ondes positives et qui ne cessaient de m'enrichir de nouvelles lectures qui ont fait de moi la lectrice que je suis aujourd'hui. Enfin, à une autre échelle, Stephen Chbosky aborde les relations familiales.

Ensuite, le lien fraternel entre Charlie et sa grande s½ur Candace est très beau je trouve : on a l'impression que, de par sa maturité et aussi son innocence, Charlie joue le rôle du grand frère, voulant à tout prix protéger sa grande s½ur de ses mauvaises fréquentations et du mal qu'elle se fait. Celle-ci, sous sa carapace de grande s½ur impassible, est en réalité très fragile et aimerait rendre la pareille à son petit frère, l'épauler au mieux face à sa souffrance et son incompréhension de certaines choses (dont le fameux traumatisme sous-jacent dans la famille, mais dont personne n'est au courant de l'existence jusqu'à...). Leur complicité est belle à voir et leurs efforts pour se rapprocher l'un de l'autre également.

Les parents de Charlie sont moins présents, mais ils ont également leur place : je trouve qu'ils sont de très bons parents, un peu dépassés par la vie qu'ils mènent, mais qui font de leur mieux pour leurs enfants et pour les comprendre surtout, et ça c'est beau.

Tout ce tissu de relations humaines qui place Charlie comme noyau de son monde humain rend le roman fort, authentique, et réel à nos yeux, car nous sommes tous les propres noyaux de notre univers, dans lequel gravitent toutes les personnes qui nous sont chères, qui nous permettent d'avancer, de nous construire en tant qu'individu, et qui nous offrent leur amour et soutien. Je pourrais même affirmer que ce roman est fait à partir du matériau émotionnel humain, tant les émotions ressenties au fil des pages sont crédibles aux yeux du lecteur, terriblement réelles et nous parlant d'elles-mêmes.

Il est temps de conclure. Que puis-je dire d'autre à par que Le monde de Charlie est un somptueux roman, écrit d'une main de maître par Stephen Chbosky, qui nous livre son expérience de l'adolescence et du passage à l'âge adulte à travers son adorable personnage et que ce livre mérite tout le succès qu'il a eu ces dernières années ?

Je dois vous avouer que je suis à court de mots pour décrire à quel point ce livre m'a marquée et que je ne suis pas prête de l'oublier de sitôt, que je le relirais même avec plaisir. Il m'a laissée haletante, pantoise et si je n'ai pas réussi à vous convaincre de le lire, je ne sais pas quoi faire d'autre pour vendre ma marchandise (humour).

Juste un conseil : oubliez vos appréhensions (si vous en avez), et jetez vous à corps perdu dans la lecture de ce fragment de vie qui se lit à la vitesse d'une voiture décapotable lancée sous un tunnel. Vous ne perdrez pas votre temps, j'en suis persuadée.

Je vous recommande, petite parenthèse, également le film réalisé par Chbosky en personne, c'est une adaptation tout à fait réussie avec trois fabuleux acteurs. Mais le livre, c'est mieux quand même. Alors lisez-le, conseil d'amie. Pour ma part, il fait partie de ma liste de lecture personnelle, sans aucun doute. COUP DE FOUDRE ϟ

« We accept the love we think we deserve. »
Tags : Fiche Lecture, Service Presse, Le monde de Charlie. ♥, Stephen Chbosky., Sarbacane, adapté au cinéma, roman épistolaire, Contemporain, Young adult, Adolescence, amitié, différence, lycée, musique, amour, Coup de foudre ♥
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#Posté le mardi 21 mars 2017 06:40

Modifié le jeudi 13 avril 2017 14:42

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